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Psychologie 15.09.22 Examen • • • • • • Examen écrit à questions fermés. Session de janvier, redite en mai/juin(les questions peuvent changer), seconde session en août. 20 questions, dont des QCM sans points négatifs, des QRM (avec barème) et des V/F avec points négatifs. Durée 1h20. Matière de l’e...

Psychologie 15.09.22 Examen • • • • • • Examen écrit à questions fermés. Session de janvier, redite en mai/juin(les questions peuvent changer), seconde session en août. 20 questions, dont des QCM sans points négatifs, des QRM (avec barème) et des V/F avec points négatifs. Durée 1h20. Matière de l’examen : le cours oral et les slides. Sauf problème technique, tous les cours seront enregistrés soit via Teams, soit via le système podcast. (Lien sur UV). Une très brève histoire de la psychologie scientifique La psychologie scientifique s’est constituée en tant que discipline scientifique à partir du moment où les chercheurs se sont intéressés à ses questions, ont commencé à mesurer et à expérimenter. • • Mesurer : par exemple l’intelligence Expérimenter : par exemple pour savoir dans quelles circonstances nous allons apprendre de manière plus efficace. La phrénologie C’est une discipline scientifique qui a pour objectif de mesurer des capacités intellectuels ou le tempéraments des individus en palpant la forme de leur crâne. o Première formulation de l’hypothèse selon laquelle différentes fonctions mentales dépendent de structures cérébrales distinctes. o Mesurer les caractéristiques psychologiques : les fonctions les plus développées seraient prises en charge par des structures cérébrales volumineuses. o L’examen du crâne permettait d’identifier les forces et les faiblesses d’un individu, ainsi que son caractère, sa personnalité et sa tendance au crime. o Théorie fausse mais, théorie matérialiste avec des bonnes intuitions : association fonctions psy/aires cérébrales. La craniologie (SJ Gould, la mal-mesure de l’Homme, chap. II) La craniologie = l’étude de la forme et des variations du crâne humain en vue d’établir des relations entre l’anatomie et les facultés intellectuels. Elle a été développée au départ par un Américain qui s’appelait Samuel George Morton (17991851) et a été rendu populaire par un savant français qui s’appelait Paul Broca (1824-1880). L’idée de Morton était qu’il devait y avoir un lien entre la taille du cerveau et l’intelligence. La volonté de ces deux auteurs était d’aborder les questions concernant la psychologie. Paul Broca était influencé par les préjugés de son époque. Il a fondé en 1859 la Société anthropologique de Paris. Il a d’abord essayé d’améliorer les techniques de « cubage » de Morton consistant à remplir un crâne de plomb de chasse, puis à verser le contenu dans un récipient gradué pour avoir une mesure du volume crânien. Il a rendu cette technique extrêmement précise sauf que l’idée de départ était complètement absurde. La science à l’envers (citation de Broca) : « c’est un axiome (vérité incontestable) de toutes les sciences d’observation que les faits doivent précéder les théories ». Il exprime exactement la manière de faire de la science à l’envers et la recette pour aller vers la catastrophe, c-à-d qu’on ne va pas se baser sur les faits pour construire la théorie. Un fait peut suggérer une idée à un scientifique mais c’est à partir de cette idée qu’il va construire une théorie et qu’il va utiliser les faits pour tester sa théorie et non pas construire sa théorie. Raisonnement circulaire (autre citation de Boca) : « La haute importance de la craniologie a tellement frappé les anthropologistes que beaucoup d’entre eux ont négligé les autres parties de notre science pour se vouer presque exclusivement à l’étude des crânes. Cette préférence est légitime sans doute, mais elle ne le serait pas [...] si l’on n’espérait y trouver quelques données relatives à la valeur intellectuelle de diverses races humaines ». Il dit qu’il n’y a pas que la mesure du crâne mais il y a d’autres caractéristiques comme la forme. Il art de la conclusion pour justifier la méthode. Tout le monde n’était pas d’accord, il avait des concurrents mais cette approche avait énormément de succès car la science intéressait beaucoup. La craniologie a eu une influence importante notamment dans la criminologie. Dérives racistes et misogynes • « En moyenne la masse de l’encéphale est plus considérable chez l’adulte que chez le vieillard, chez l’homme que chez la femme, chez les hommes éminents que chez les hommes médiocres, et chez les races supérieures que chez les races inférieures (1861, p. 304). [...] Toutes choses égales d’ailleurs, il y a un rapport remarquable entre le développement de l’intelligence et le volume du cerveau » C’est fou qu’il dise ça car ses données sont correctes. Les mesures montrent qu’il n’y a pas de différence et donc si on se laisse influencer par ses idées préconçues on pourrait en venir à confirmer une hypothèse qui est fausse. A l’époque, ils ont induit une théorie qu’ils pensaient correcte mais qui confirmaient leur aprioris. • « Le principal préjugé de Broca résidait dans le postulat d’après lequel les races humaines pouvaient être classées sur une échelle linéaire selon leur valeur mentale. Parmi les buts de l’ethnologie, il incluait la détermination de « la position respective des races dans la série humaine ». Boca se rend compte qu’il n’y a pas de différence moyenne de volume crânien entre les blancs et les noirs. Il va commencer à trier ses données (pour montrer que ça a quand même une influence) et donner des interprétations ad hoc (donner un résultat de manière à sauver une théorie). Par exemple : en 1861 il dit que si les cranes blancs ne sont pas plus développés que ceux des sujets noirs c’est parce que les sujets blancs étaient plus âgés et donc ça aurait diminué le volume crânien. Ils se sont aussi intéressé à des crânes de criminels et donc il remarque que le volume crânien est anormalement élevé et bien c’est ça qui est à l’origine du comportement criminel. Les craniologues n’étaient pas des mauvais scientifiques mais étaient pollués par des théories complètement absurdes. Plus l’angle est obtus plus l’Homme appartient à la race supérieure. • "On s’est demandé si la petitesse du cerveau de la femme ne dépendait pas exclusivement de la petitesse de son corps. Cette explication a été admise par Tiedemann. Pourtant il ne faut pas perdre de vue que la femme est en moyenne un peu moins intelligente que l’homme ; différence qu’on a pu exagérer, mais qui n’en est pas moins réelle. Il est donc permis de supposer que la petitesse relative du cerveau de la femme dépend à la fois de son infériorité physique et de son infériorité intellectuelle ». Démarche complètement circulaire, on abandonne pas l’apriori initial que les femmes sont moins intelligentes que les hommes. De la craniologie aux test d’intelligence Au cours du 20ème siècle, les arguments craniométriques ont été progressivement remplacés par les tests d’intelligence qui ont été développés par Alfred Binet. La démarche de Binet a été justifié par un but pragmatique. Binet a été chargé de faire une étude dans un but pratique par le ministère de l’instruction publique. Mettre au point des techniques permettant de dépister les enfants qui, réussissant mal dans les classes normales, semblaient nécessiter un recours à quelque forme d’éducation spécialisée. Binet opta pour une démarche purement pragmatique. Il rassembla un éventail très large d’épreuves brèves, en relation avec les problèmes de la vie quotidienne (compter des pièces, décider quelle est « la plus jolie » de deux dames, par exemple), mais qui, supposait-il, faisaient appel à des processus fondamentaux du raisonnement, tels que « la direction, la compréhension, l’invention et la censure ». L’échelle de Binet était un amas hétéroclite d’activités diverses. Le quotient intellectuel (SJ Gould, la mal-mesure de l’Homme chap. IV) Approche opposée à celle de Broca. Binet prend en considération un grand nombre de mesure pour placer un individu dans 1 des 2 groupes. Être placé dans le groupe de ceux qui ont des difficultés ne voulaient pas dire qu’ils allaient y rester toute leur vie. Le but était que chaque enfant puisse suivre à l’école. • • L’enfant commençait le test de Binet par les épreuves de l’âge le plus jeune (fixé par Binet lui-même) et poursuivait la série jusqu’à ce qu’il ne puisse plus remplir les tâches demandées. L’âge associé à ces dernières épreuves devenait son « âge mental » et son niveau intellectuel général était calculé en soustrayant son âge mental de son âge chronologique. En 1912, le psychologue allemand W. Stern proposa que l’âge mental soit divisé par l’âge chronologique plutôt que soustrait de celui-ci : le quotient intellectuel(rapport entre l’âge mental et l’âge chronologique) ou QI était né. Outil permettant de faire de « l’orthopédie mentale ». « L’orthopédie mentale » selon Binet Le but est d’essayer que les enfants s’en sortent mieux. On pouvait identifier les enfants qui avaient des difficultés grâce à son test. Il associe l’intelligence à des capacités d’apprentissage qui sont susceptibles d’évoluer. Il ne définit rien d’inné ou de permanent ; il ne tombe pas dans l’erreur de réification. Le QI selon Binet 1. Le résultat obtenu est un simple outil ; il ne vient étayer aucune théorie de l’intellect. Il ne définit rien d’inné ou de permanent. Il ne convient pas de désigner ce qu’il mesure sous le nom d’« intelligence » ou de quelque autre entité. 2. L’échelle est un guide empirique, grossier, servant à signaler à l’attention des éducateurs des enfants ayant besoin d’une aide spécialisée 3. Quelle que soit la cause des difficultés que rencontrent les enfants ainsi sélectionnés, il faut s’attacher avant tout à leur venir en aide grâce à un apprentissage spécial. On ne doit pas tirer prétexte des faibles résultats obtenus à ces tests pour considérer ces enfants comme congénitalement inaptes. Réification et héréditarisme Attitude opposée à la réification et l’héréditarisme: attitude d’esprit consistant à considérer les notes de QI comme représentant une chose unique, mesurable, localisée dans la tête et appelée intelligence qui serait inévitablement transmise d’une génération à la suivante - Héritable vs. inévitable: Le fait d’affirmer que le QI est héréditaire à x% n’empêche en rien qu’une éducation plus enrichissante puisse augmenter la mesure de l’intelligence - Hérédité au sein des groupes vs. entre les groupes Il ne faut pas confondre la notion l‘hérédité et l’influence de l’hérédité Le quotient intellectuel o Rien ne permet de classer les populations selon le QI o Les sources de variations intra-groupe ne sont pas nécessairement identiques aux sources de variations inter-groupes o Dans l’exemple ci-contre, la différence moyenne entre les deux populations peut dépendre d’autres facteurs que les variations interindividuelles au sein de chacun des groupes (ex. Les conditions socio-économiques, d’éducation…) o Les variations intra-groupes pourraient dépendre de facteurs héritables et les variation inter-groupes pourraient dépendre de facteurs environnementaux Ca montre des données fictives. On peut imaginer que ce sont des tests de Qi que nous récoltons dans 2 populations. Par exemple, groupe 1 = des gens qui ont vécu en Amazonie toute leur vie et le groupe 2 = les bourgeois. Au sein de chacun des 2 groupes les personnes n’ont pas les mêmes scores (variations intra-groupes). Une autre variation est celle de l’intergroupes. Il faut essayer de réfléchir aux sources de cette variation et donc on pourrait conclure que c’est la preuve que les Indiens d’Amazonie sont moins intelligents que les bourgeois etc. Ce raisonnement est faux. Psychologie 22.09.2022 Expérimenter L’inspiration de la « psychologie » animale au 19ème Les premiers expérimentalistes utilisaient la méthode de l’introspection, c-à-d, ils demandaient à des gens de décrire ce qu’il se passait dans leur esprit lorsqu’ils faisaient une tâche particulière par exemple comparer deux couleurs et ils devaient essayer de décrire les constituants de leur conscience. = Mouvement structuralisme mais ça ne marchait pas du tout car on avait des données subjectives et non objectives. Donc développement : o Les psychologues sont influencés par les travaux de Darwin sur l’évolution o Hebert Spencer (1820-1903), philosophe et sociologue anglais, fonde le « darwinisme social » et y applique la notion de « survie du plus apte » (survival of the fittest). o Intérêt (1) pour le comportement des animaux interprété en termes du « combat pour la vie » (struggle for life), et (2) pour la hiérarchie des espèce sur l’échelle de l’évolution en termes de comportements intelligents héréditaires. Spencer voyait un processus linéaire qui allait vers le progrès pour les animaux comme pour les humains. Il va plutôt s’intéresser à l’adaptation des individus à l’environnement qui est le leur. Darwin était intéressé par la transmissions des caractères d’une génération à une autre. Georges Romanes (Américain) adopte une démarche anthropomorphique et anecdotique dans l’étude du comportement animal. Il observait les animaux et projetait ses états mentaux sur les animaux. Il était attentif à ça justement il va procéder par analogie et se baser sur des données observables pour essayer d’en déduire la nature des opérations mentales qui sont à la base de ces activités observables. Au 19ème il essaie de rendre compte de l’avis mental des animaux qui ne peuvent pas le décrire. Aujourd’hui on recommande le contraire, les animaux n’ont pas forcément le même type de fonctionnement mental et donc difficile de se mettre à leur place. La mesure des comportements observables Un des premiers a vraiment expérimenter pour essayer d’étudier la psychologie des organismes vivants est Edward Thorndike. - - - Il procède à une observation minutieuse du comportement d’animaux placés dans un environnement contrôlé (= puzzle box). Il base ses interprétations sur l’observation du comportement et non sur les contenus des animaux. Puzzle box = « boîtes à problèmes » et établit l’apprentissage s’établit par essais et erreurs. Il formule la loi de l’effet : « les actes dont les conséquences sont telles qu’un être vivant ne cherche pas à les éviter, mais au contraire à les provoquer et à les maintenir, sont choisis et fixés ». L’apprentissage s’observe par la diminution du temps mis pour résoudre le problème. Des chats observateurs n’apprennent pas. L’apprentissage, appelé conditionnement instrumental ou opérant, est basé sur l’association entre les actions du sujet et leurs conséquences. C’est pas tout à fait vrai, il y a plein d’apprentissages qui peuvent être faits par observation. Débuts de la psychologie comparative (1898) qui connaîtra un regain d’intérêt lors de la publication des travaux d’Ivan Pavlov sur le conditionnement classique (1909) Conditionnement classique « pavlovien » Pavlov a eu le Prix Nobel. IL s’intéressait à la salivation et la digestion. Il a donc fait une expérience avec des chiens. Il leur a mis une sorte de pièce qui permettait de mesure la salivation des chiens. Les états mentaux n’ont rien avoir là-dedans. o Réponse involontaire automatique (salivation) à certains stimuli (nourriture) o Stimulus neutre (sonnette) o Conditionnement classique (pavlovien, Type I) = association entre stimulus neutre et, par exemple, de la nourriture. o Stimulus conditionné (SC) = son o Stimulus inconditionné (SI) = nourriture Association o Réponse inconditionné (RI) = salivation en présence de nourriture o Réponse conditionné (RC) = salivation suite à la sonnette Le béhaviorisme = comportementalisme o Pour les béhavioristes, la psychologie est la science du comportement. o Ils rompent avec la méthode de l’introspection. o Observation du comportement, vu comme l’expression de la psychologie, à l’aide de méthodes rigoureuses similaires à celles utilisées dans le domaine des sciences naturelles. o 1913 : publication du manifeste béhavioriste par J.Watson dans la « Psychological Rewiew » dont il était éditeur en chef. o Selon J.Watson, la psychologie doit rejeter toute illusion à la conscience et aux états mentaux, considérés comme des reliquats de « croyances religieuses obsolètes ». o La pensée n’est qu’une version subvocale du langage et le langage est un comportement. o Théorie contestable mais profondément égalitaire car fondée sur l’idée que les lois de l’apprentissage sont communes à l’ensemble des individus o Les béhavioristes étaient intéressés par les relations entre les stimuli et les réponses comportementales et les relations entre les différents stimuli de l’environnement. o 1920, expérience du jeune Albert (Watson & Rayner). C’est un petit garçon et J.Watson s’est mis dans la tête de conditionner le petit garçon à avoir peur des lapins en peluche. Il lui montrait un petit lapin en peluche et en même temps son assistant tapait sur une poêle pour faire un bruit énorme. Donc principe de conditionnement, quand on lui montrait le lapin il se mettait à pleurer et finalement ça fonctionnait avec tout ce qui était blanc (une blouse blanche et il se mettait à pleurer). On ne sait pas vraiment sur quoi le conditionnement va porter. Ici, on voulait qu’il ait peur des petits lapins en peluche et finalement il a peur de tout ce qui est blanc. o Le béhavioriste strict ne fonctionne pas non plus. Watson a banni les états mentaux de ses enfants. Ca a été une catastrophe. Faire de la psychologie une science Etude du poisson. C’est simple de mesurer des variables avec les poissons. Le sujet = poisson cichlide male(se trouve dans un aquarium) et on met en face de lui d’autres poissons cichlides dans un aquarium et nous allons mesurer l’agressivité de cet animal en mesurant le comportement d’attaque qu’il va manifester pendant une durée fixe à l’encontre d’une représentation 3D d’un autre poisson. On va manipuler des signaux qui se trouvent sur le leurre du poisson cichlide. (barre oculaire qui est présente chez les males. Donc dès que le sujet va voir cette barre chez l’autre poisson, ça va déclencher l’agressivité. Les femelles ont des tâches de couleurs et par contre la le male n’aura pas ses comportements d’attaque nous allons même constater une baisse. Et si maintenant un poisson a les deux signaux (ça n’existe pas mais on va simplement faire la moyenne des deux expériences). ➢ ➢ - Besoin de définitions opérationnelles de variables psy : Comment sont-elles mesurées et exprimées ? Expression numérique des variables à l’aide d’unités de mesure Objectif : prédiction du comportement Variables dépendantes et indépendantes VI : caractéristiques de l’environnement ou du sujet, susceptibles d’avoir un effet sur le comportement et qui peuvent être manipulées par l’expérimentateur - VD: caractéristiques du comportement susceptibles d’être mesurées et influencées par les VI - Psychologie scientifique: étude de l’impact du stimulus (S, la VI) sur la réponse comportementale (R, la VD) - Béhaviorisme: Psychologie S-R ➢ Besoin de vérification/test des hypothèses - Il doit être possible de tester les hypothèses empiriquement - L’utilisation de variables et de mesures objectives numérique autorise la vérification des hypothèses par l’ensemble de la communauté scientifique (contrairement à l’introspection). Phénomènes déterministes (rarement en psychologie) vs. Stochastiques - - La psychologie traite de phénomènes stochastiques, où la variabilité des déterminants du comportement et où le bruit est tel qu’il est impossible de faire des prédictions exactes. Il est toutefois possible d’estimer des tailles d’effet, c-à-d à quel point une VI est susceptible d’influencer une VD. Au cours du 20ème, passe progressivement de la notion de « loi » à celle de principe, tendance, effet ou fonction et à celle de « modèle » pour décrire les relations complexes entre variables. Modéliser Modèle statistique o - On peut utiliser l’outil statistique pour : Décrire les données (moyenne, écart-type) Analyser les données (statistique inférentielle, tests d’hypothèses,…) Interpréter, expliquer le fonctionnement et la structure de la réalité ; identifier des relations causales entre variables afin, par exemple, d’effectuer des prédictions. Exemple : l’analyse factorielle a produit une théorie de l’intelligence générale (grandeur unique) Corrélation et causalité o La corrélation mesure la tendance d’une variable à varier de concert avec une autre o On ne sait pas toujours pourquoi on observe une corrélation. o Le coefficient de corrélation de Pearson, r, est la mesure classique de la corrélation linéaire et varie entre -1 et 1. o R constitue une simplification (on passe de deux dimensions à une seule). o Si r est élevé, on peut faire une hypothèse raisonnable sur la cause de cette réduction à une dimension : la longueur des bras et celle des jambes sont étroitement corrélées car ce sont toutes les deux des mesures partielles d’un seul même phénomène sousjacent, à savoir la croissance. On peut mettre un tas de corrélation mais ça n’implique rien sur la cause. Il n’est même pas vrai que des corrélations élevées soient plus susceptibles que les faibles de représenter un lien causal. L’hypothèse selon laquelle corrélation équivaut à cause est probablement ‘une des deux ou trois erreurs les plus répandues et les plus graves du raisonnement humain. Psychologie 29.09.22 Pourquoi est-on capable de commettre des atrocités lorsque qu’on obéit à un ordre ? Une approche psychologique et neuroscientifique de l’obéissance. L’affaire Rita Bigattini • • • • • Institutrice âgé de 47ans qui est accusé d’avoir commandité le meurtre d’André Cornet, son compagnon, en engageant 2 tueurs à gage afin de toucher l’assurance vie. L’enquête avait permis d’établir que Rita Bigattini avait commandité cet assassinat auprès de plusieurs contacts, intermédiaires et exécutants. Déclarée coupable d’assassinat, de vol de pierres précieuses et de faux en écriture, elle a été condamnée à une peine de 23ans de prison (elle a initié le meurtre non exécuté) Les deux organisateurs de cet assassinat ont été condamnés à des peines de 18ans de prison. Les deux tueurs sont écopé de peines de 13ans de prison. Qui se sent vraiment responsable de ce qui s’est passé ? Exemples de l’humanité qui peuvent être reliés Quand il y a quelqu’un qui donne des ordres et des exécutants, c’est généralement une porte ouverte à d’atrocités supplémentaires. Par exemple, le procès de Nuremberg tenu à la fin de la Seconde Guerre mondiale pour juger les officiers nazis qui ont donné des ordres. Leur ligne de défense était uniquement basée sur le fait de « je ne suis pas responsable je n’ai fait que suivre les ordres ». Comme si le fait de suivre des ordres enlèvent toutes responsabilités. Autre exemple, le génocide au Rwanda. Ils vont également dire qu’ils n’ont fait qu’obéir aux ordres et qu’ils ne sont pas responsable. Finalement est-ce que quelqu’un se sent responsable lorsqu’une atrocité est commise quand il y a une chaîne hiérarchique. Petite citation : « sur le plan historique, les choses les plus terribles de notre histoire que ce soit les guerres, les génocides ou l’esclavage ont toujours résulté non pas d’actes de désobéissance mais d’actes d’obéissance » La population militaire Ils ont un devoir de suivre des ordres de part leur fonction mais après le procès de Nuremberg vu que des officiers avaient utilisé la défense « je ne suis pas responsable, je n’ai fait qu’obéir aux ordres », plusieurs lois ont été développé dans de nombreux pays. Exemple de loi : « un militaire doit obéir aux ordres mais a le devoir de désobéir à un ordre lorsque celui-ci implique de commettre un crime ou un délit ». Les militaires sont maintenant protégés lorsqu’ils décident de désobéir à un ordre. Il faut savoir dans quel contexte on se situe. Le militaire ne doit pas se demander si c’est moral ou si ça fait partir de son devoir. Peu de militaires arrivent à désobéir aux ordres. Le scandale D’Abou-Ghraib (2003) Exemple typique de militaires qui auraient dû ne pas suivre les ordres car protéger contre ça mais ils ont continué, en humiliant, en tuant et en violant des prisonniers. Ca a été rendu public dans la presse. Interview avec des génocidaires au Rwanda C’est facile de suivre qui a commit un crime de génocide au Rwanda car la majorité d’entre eux ont été reconnu comme tels. Bcp d’hommes ont été mis en prisons. Ce qui est intéressant c’est que c’était des civiles qui du jour au lendemain ont pris part au génocide. Après le génocide bcp ont été mis en prison mais les prisons était débordé. Donc le Rwanda ont réinstauré des tribunaux populaires, ce sont des citoyens jugés comme honorables qui vont faire l’activité de juges, de jury etc. Bcp d’entre eux ont été relâché très vite (peine de 7-9ans). Le problème c’est qu’il fallait reconstruire le pays et ils avaient besoin de main d’œuvre donc les génocidaires ont été relâchés. A la question « pourquoi avoir participé au génocide » la majorité d’entre eux ont répondu qu’ils obéissaient aux ordres d’un mauvais gouvernement. Cette excuse, nous la retrouvons dans plein d’histoires différentes. Ca pourrait être une excuse pour juste se déresponsabiliser mais en même temps qu’est-ce qui se passe dans le cerveau lorsqu’on obéit à un ordre au point de pouvoir commettre des atrocités. Organisation du cours : - Etudes en psychologie expérimentale sur l’obéissance/la désobéissance Quels processus neuro-cognitifs sont altérés en situation d’obéissance ? Influence d’un milieu hautement coercitif Etudes expérimentales sur l’obéissance/la désobéissance Franck Ce n’était pas une étude qui était censé être sur l’obéissance en tant que tel, le chercheur étudiait la réaction émotionnel. Donc ces participants étaient confrontés à toute une série de situations (écouter de la musique…). Dans une de ses expériences, il a mis rat vivant et un couteau de boucher en leur ordonnant de décapiter le rat vivant. Ce n’était pas du tout fait pour étudier l’obéissance mais il s’est rendu compte que la majorité des gens l’ont fait même s’ils n’avaient pas l’air contents. o En 1944, Franck conçut une expérience afin d’étudier la résistance aux instructions d’un expérimentateur. o Les participants devaient effectuer des tâches sans intérêts ou désagréables afin de pouvoir étudier le moment où les gens diraient stop o Exemples de tâches : Porter des briques d’une table à l’autre ou encore essayer de faire tenir en équilibre une plaque de marbre sur une bille. (pendant 1h30) Ce qu’il n’avait pas prévu c’est que la majorité des gens ont accepté de faire ces tâches pendant 1h30 (expérience faite sur des petits échantillons). Il n’y a qu’une personne qui a arrêté. Stanley Milgram (1963) Dans les expériences de Milgram, il y a deux volontaires qui étaient invités à participer. L’un des deux étaient un vrai participant (le participant d’intérêt) et l’autre était un faux participant qui jouait le rôle d’un vrai participant. Il plaçait l’élève (le faux participant) sur une chaise électrique et était attaché, il avait des problèmes de cœur mais on certifie que ce n’est pas un problème pour la chaise électrique. Le vrai participant a pour tâche de faire apprendre une paire de mots, ensuite dans une phase de mémoire il doit présenter un de ces mots à l’élève et celui-ci doit choisir parmi 4 propositions le mot qui était initialement choisi. La petite astuce c’est que le participant doit envoyer un choc à chaque fois que l’élève se trompe (choc croissant) jusqu’au choc mortel. Milgram voulait voir à quel moment les gens allaient dire « stop je n’envoie pas le choc mortel » etc. Il a fait une étude avant cette expérience. Il a demandé aux gens jusqu’où les gens allaient aller. La majorité des gens ont dit que personne n’iraient jusqu’au bout et certains ont dit qu’ils enverraient qq choc mais s’arrêteraient au moment ou l’élève a mal. Résultats extrêmement différent : il a recruté une quarantaine de personne et 65% ont été jusqu’au bout alors qu’ils pouvaient entendre l’élève supplié d’arrêter. Personne ne s’est arrêté avant un choc intense (l’élève tambourinait pour sortir). Il a refait cette expériences à plein de reprises ave des variations différentes. Ce qu’il a observé c’est que si la figure d’autorité (expérimentateur) n’est plus présent dans la même pièce pour donner ses ordres mais les donne par téléphone et qu’il y a une distance qui est créée, l’obéissance va diminuer. Autre version où l’élève est face au participant et non plus dans une autre pièce => ca induit une désobéissance plus forte (proximité de la victime). Résultats choquants car personne n’aurait pu prédire qu’ils aillent si loin juste pour une expérience. On ne peut plus faire les expériences de Milgram pour des raisons éthiques car les gens pensaient qu’ils tuaient vraiment quelqu’un, mais il y qq années la chaine de télé France 2 a demandé de refaire Milgram mais dans un jeu télévisé. Ce n’est plus un expérimentateur qui donne les ordres mais une présentatrice de la télé. (Le jeu de la mort). Le pourcentage d’obéissance était encore plus élevé que dans Milgram. (plus de 80, personnes ont été jusqu’au bout). Quels processus neuro-cognitifs sont altérés en situation d’obéissance ? Que se passe-t-il dans le cerveau des gens pour qu’ils puissent commettre d’un coup une atrocité en présence d’une figure d’autorité alors que sans ça ils ne l’auraient pas fait ? 4 sentiments : sentiment d’agentivité, sentiment de responsabilité, empathie pour la douleur d’autrui et sentiment de culpabilité. Sentiment d’agentivité et de responsabilité Sentiment d’agentivité : le sentiment que vous êtes l’auteur de l’action et de la conséquence qui en résulte. Par exemple : je prends mon téléphone, je sais que c’est moi qui l’ai pris. De nombreux mouvement sont réalisés quotidiennement : - La plupart d’entre eux sont inconscients/automatiques La plupart d’entre eux sont le résultat d’un stimulus externe Certains sont accompagnés d’un sentiment (implicite ou explicite) que vous êtes l’auteur de cette action Ce sentiment, tout le monde l’a mais il est altéré chez les patients schizophrènes, ils font des actes mais ont un déficit au niveau du sentiment d’agentivité et n’arrivent donc pas à retracer les actes comme étant les leurs. C’est pour ça que devant les tribunaux ils sont jugé non responsable de leurs actes. 2 concepts : mens rea et actus reus ( intention d’agir et faire l’action en elle-même) donc pour être jugé responsable d’un crime il faut qu’il y ait eu les deux. Le mens rea se réfère au sentiment d’agentivité (est-ce que je sais que j’ai eu l’intention et que je suis l’auteur de l’action Comment on mesure le sentiment d’agentivité : c’est une expérience subjectif mais compliqué de mesurer ce sentiment vu qu’il est subjectif. 2 manières de faire => 1. Demander aux gens leurs impressions (mesure explicites) mais facilement biaisés car quand conséquence positif on s’attribue plus d’agentivité et de responsabilité mais si action négatif alors moins d’agentivité et moins de responsabilité. Quand on obéit à un ordre on est toujours l’auteur de l’action, certes on obéit à un ordre, mais c’est nous qui appuyons sur le bouton 2. L’estimation d’intervalles de temps. Action-conséquence. Quand les gens font une action volontaire, on a tendance a estimé que le temps passe plus vite que si c’est involontaire Considérations éthiques : ➢ Les études de Stanley Milgram sur l’obéissance ont été largement critiquées, tant d’un point de vue éthique que sur le plan de la méthode. ➢ Les expériences en psychologie utilisent fréquemment la ‘déception’ • On ne peut jamais vraiment savoir si les participants ont cru à l’histoire (on ne révèle pas tout) • Cela rend les participants suspicieux pour toutes les expériences en psychologie, même celles n’utilisant pas la déception. • Cela peut impliquer un stress psychologique. ➢ Un seul ‘essai’ ne convient à une étude en neuroscience par exemple. Il faut bcp d’essais similaires pour faire une moyenne. Idée de développer un Milgram 2.0 - Pas de déception Consentement clair des deux parties Evitement d’induction d’un stress intense, on utilise de vrais chocs mais avec le niveau de douleur contrôlé Plusieurs essais ‘Milgram’ revisité : paradigme expérimental : On recrute 2 vrais participants. L’un a le rôle d’agent et l’autre le rôle de victime et à la moitié de l’expérience on inverse les rôles pour éviter que l’un ait le rôle de bourreau, ils savent ce que ça fait d’être des deux côtés. La victime avait 2 électrodes reliés à une machine et on faisait la simulation musculaire. On commence par déterminer le seuil de tolérance de chaque personne. On augmente la douleur jusqu’au moment où ça fait mal mais que c’est contrôlé. C’est ce seuil la qui est utilisé durant toute l’expérience. L’agent a 2 boutons : choc et pas choc. On leur explique que s’ils appuient sur le bouton choc ils envoient le choc à la victime mais ils gagnent 0.5 centimes. S’ils appuient sur le bouton ‘pas de choc’ ils n’envoient pas de choc mais ne gagnent pas d’argent non plus. On fait ça ainsi car ça les met face à une situation morale : « est-ce que j’accepte de faire du mal à autrui pour augmenter mon gain financier ? ». En psychologie expérimental, on contrôle en comparant deux conditions expérimentales. Ici, les agents avaient le choix à 60 reprises et l’autre condition où ils obéissent à des ordres, c’est l’expérimentateur à 60 reprises d’envoyer ou non un choc. Les résultats comportementaux dans ce genre de tâche => en moyenne les gens administraient 34 chocs donc 1.70€ pourtant on était sur que c’était des vrais chocs. Personne n’a désobéi aux ordres. Quand on inversait les rôles, les victimes devenues agents avaient tendance à infliger plus de chocs qu’ils n’en avaient reçu. Sentiment de responsabilité : on a observé que les gens se sentent plus responsables lorsqu’ils peuvent choisir quoi faire que quand ils obéissent à des ordres. Sentiment d’agentivité : à chaque fois que les agents appuyaient sur choc ou pas choc, il y avait un bip sonore et ils devaient estimer l’intervalle de temps qui s’était écoulé entre l’action et le bip. Plus le temps passe vite, plus de sentiment d’agentivité il y avait. Sentiment d’agentivité réduit en condition ‘coercitive’ (obéir à un ordre). Pourtant pas censé avoir de différence car dans tous las cas nous sommes l’auteur de l’action. Amplitude de la N1 auditive (‘outcome processing’) : On met un bonnet et on met des électrodes ce qui permet de mesurer l’activité électrique cérébrale. Ce n’est pas douloureux. Précision de la milliseconde Comment le cerveau traite les conséquences de nos actions en situation d’obéissance ? : Quand on entend un son, ce son est traité et ça induit différentes vagues. L’une de ces vagues est la N100 auditive (car elle se rapporte à un stimulus auditif qui arrive 100 milli seconde après qu’on l’ait entendu) C’est un indicateur d’à quel point le cerveau a utilisé des ressources pour traiter l’information. Elle se trouve dans les colonnes jaunes, en bleu foncé = la condition coercitif et en bleu clair = condition libre choix. L’’amplitude de cette N100 est bcp plus réduite dans la condition coercitif que libre choix. Ca veut dire que même si les sons sont exactement les mêmes, le cerveau utilise moins de ressources pour traiter ce stimulus lorsqu’on obéit à un ordre Sentiment d’agentivité et de responsabilité (résumé) • • Recevoir un ordre réduit le sentiment d’agentivité, de responsabilité et l’amplitude de la N1 auditive (‘outcome processing’) Cet effet n’est pas influencé par : • Le type de douleur (physique ou financière) • Le fait qu’une douleur soit ou non infligée • Le nombre de chocs que les participants ont décidé d’envoyer • Des traits de personnalité (BFI, empathie, SDO, etc.) • Ordre des rôles • Processus cognitifs de plus haut niveaux (croyance au libre-arbitre ou au déterminisme = croyance au fait que tout ce qu’on fait est déterminé par une cause antérieur et donc on se sent moins responsables et on juge les autres moins responsables) Influence du contexte et de la fonction (institution militaire) • • • • Les militaires ont un devoir légal de refuser un ordre impliquant un crime ou un délit Néanmoins, même si cet ordre leur paraît « immoral », ils ont l’obligation d’y obéir Est-ce que le système hautement hiérarchisé et parfois coercitif dans lequel les militaires travaillent influence les processus cognitifs qui leur permettaient de prendre ce genre de décision ? Est-ce que le sentiment d’agentivité est réduit dans un milieu militaire ? Travailler dans une institution militaire On a manipulé l’identité de l’expérimentateur, pour la moitié des participants c’était un expérimentateur civile et l’autre moitié c’était un officier gradé de l’école militaire. Plus ça va vers le -, plus ils jugeaient les intervalles comme courts Plus ca va vers le +, plus il jugeaient les intervalles comme longs On a comparé deux groupes : des étudiants civiles et cadets juniors (ceux qui viennent de rentrer à l’école royale militaire et ils savent qu’ils vont donner des ordres mais comme ils commencent, ils doivent obéir aux ordres). Pour les civiles, intervalles plus courts quand ils sont libres. Chez les cadets, moins d’agentivité en libre choix. Environnement négatif pour le sentiment d’agentivité Privates = ne font que suivre les ordres Cadets seniors = en master et ont déjà un rang, donne des ordres et doivent prendre le responsabilité de leurs ordres et actions. Cadets juniors = même résultats et pareil chez les privés, choisir librement ou ordres ne change rien par contre les senior cadets ont plus d’agentivité lorsqu’ils ont libre choix que quand ils obéissent. Le fait d’être entrainés à être responsables, ca permet de regagner l’agentivité. Conclusion intermédiaire ➢ Obéir à des ordres réduit le sentiment d’agentivité alors que les individus sont toujours l’auteur de l’action ➢ Obéir à des ordres atténue la réponse neurale concernant la conséquence de l’action réalisée ➢ Travailler dans un environnement hautement hiérarchisé et parfois coercitif a un effet négatif sur le sentiment d’agentivité ,obéir à un ordre = décider librement ➢ Suivre une formation militaire qui implique le fait d’être responsable de ses propres actions et des actions des troupes sous son commandement semble avoir un effet de préservation sur le sentiment d’agentivité malgré l’environnement militaire. Est-ce que le fait d’être en prison à une influence négative sur le sentiment d’agentivité et sur la prise de décision Effet de la prison • • • En Belgique, une étude a montré que 60% d’anciens détenus libérés retournent en prison sur une période de 20 ans (Mine & Robert, 2015) La prison permet-elle vraiment de réhabiliter les détenus et de les préparer à retrouver une vie hors de la prison ? (Chantraine, 2003) ➔ The « prison paradox » : les détenus doivent prendre la responsabilité de leurs actions mais la prison les privent de leur autonomie et de leur indépendance De nombreuses études ont montré que l’incarcération avait un effet négatif sur le longterme sur les individus : • Induit de l’indifférence émotionnelle envers autrui (Liem & Kunst, 2013) • Impacte les fonctions exécutives (inhibition et planification) (Umbach, Raine & Leonard, 2018) La notion d’empathie Empathie pour la douleur qu’un autre ressent • • • Les êtres humains, tout comme d’autres mammifères, ont la capacité de ressentir ce que les autres ressentent -> Ils ont ce qu’on appelle de l’empathie L’explication la plus répandue à ce phénomène est la présence de neurones miroirs, qui ont initialement été observés chez les singes lorsqu’ils réalisent ou observent une action (Gallese, Fadiga, Fogassi & Rizzolati, 1996 ; Keysers, 2011) Découverte non-intentionnelle car c’est simplement en allant prendre leur déjeuner près des singes un jours qu’ils se sont rendus compte que ces neurones s’activaient également quand le singe observait les expérimentateurs manger. D’un point de vue neural, de nombreuses études ont montré qu’observer un autre individu souffrir, d’une douleur physique par exemple, déclenche une réponse empathique de la part de l’observateur. Ces activations neurales similaires impliquent que nous sommes capables de comprendre et de ressentir ce que les autres ressentent car nous pouvons traiter cette douleur avec notre propre réseau neural associé à la douleur Etant donné cet effet ‘miroir’, nous n’infligeons généralement pas de douleurs aux autres, puisque nous comprenons cette douleur. Il y a des individus chez qui l’empathie est moins évidente (psychopathes). Une équipe de chercheurs ont recruté un groupe d’individus psychopathes et un groupe contrôle et leur ont fait passer un IRM en montrant des stimulations douloureuses (taper avec une règle sur la main). Ils ont observé que l’activité cérébrale est moindre chez les sujets psychopathes mais néanmoins ils ont demandé dans une deuxième expérience, d’essayer de ressentir la douleur et là, plus de différences entre les deux groupes. Les individus psychopathes peuvent ressentir de l’empathie s’ils veulent. Même si c’est un phénomène inné c’est aussi un phénomène motivé. Conclusion Pourquoi est-on capable de commettre des atrocités lorsque l’on obéit à un ordre ? • • • • Obéir à un ordre atténue notre sentiment d’être l’auteur de nos actions Obéir à un ordre atténue notre sentiment d’être responsable de nos actions Obéir à un ordre atténue notre réponse neurale envers la douleur d’autrui Obéir à un ordre atténue notre sentiment de culpabilité Psychologie 06.10.22 Psychologie des organisations et des institutions Michel Sylin Table des matières • • • • • 12 hommes en colère Les groupes La dynamique des groupes restreints Quelques notions connexes L’institution... Douze Hommes en colère Il s’agit d’un film dramatique américain réalisé par Sidney Lumet (1957) • • • • • Chambre de délibération du tribunal Le jour le plus chaud de l’année (insupportable il fait humide) Douze hommes doivent statuer sur le sort d’un adolescent accusé d’avoir poignardé son père. Tout l’accuse. Pour le désigner coupable ou non, ils doivent se prononcer à l’unanimité Que des hommes, il n’y a pas de femmes. Les groupes restreints-une première approche • • • • • Le couple : nous ne sommes pas un groupe. La dynamique du duo est particulière, elle se structure sur la concession ; avec l’autre on concède pour former une unité/entité spécifique où quand ça va bien c’est agréable. Trio : ce n’est pas un groupe. Il y en a toujours un qui tient la chandelle (s’il y a des relations c’est toujours 2+1). Dynamique persécuteur, victime et sauveur. Le couple = victime et persécuteur, la chandelle = sauveur (celui qui en prend plein la figure en général). Le groupe restreint = à partir de 4 mais il faut des dynamiques spécifiques. Il se structure par lui-même. Dans le film c’est un groupe restreint. Le grand groupe = il se structure par l’extérieur comme par exemple l’amphithéâtre. La foule = elle est toujours porter par qq chose d’extérieur (le film, les joueurs de foot,...). La structure peut être portée par qq chose d’extérieur de virtuel (autre réel) • ou qq chose de réel. Ca se base sur l’affect et donc on s’oublie comme individu, on se laisse aller. La masse = n’a pas de consistant vraiment visible, c’est qq chose d’extérieur qui l’a fait existée et elle n’existe que par son comportement. Les groupes restreints-Définition Le groupe restreint est un ensemble d’individus • • • • Ayant des interactions sociales (toutes les interactions ne sont pas sociales), elles laissent une marque sociale. Ayant un but commun Ayant des influences réciproques Ayant une certaine interdépendance, il faut qu’il y ait un lien pour que ces groupes existent La dynamique des groupes restreints Le groupe restreint est un système. Le fondement d’un système est le feedback. Un système est un ensemble d’éléments d’interactions tel que la modification d’un élément du système entraîne la modification de l’ensemble du système. Un système consomme toujours de l’énergie. Il y a 4 grands moments dans la dynamique du groupe : 1. 2. 3. 4. Ca produit un peu (forming) La production diminue (storming) Elle augmente (norming) Elle se perfectionne (performing) Interactions et influences • Expérience de Schachter (on s’intéresse au comportement d’un individu sur la dynamique du groupe) • H0 : plus de communication vers le membre déviant (c’est qq qui va dévier par rapport aux normes, qui ne va pas se normaliser) • 8 individus confrontés à un problème déterminé • 5 naïfs (pris au hasard, ne savent pas à quoi on joue) et 3 autres : • 1 déviant -> prendra et soutiendra une position nettement différente de celle des autres participants • 1 flottant -> prendra au début de la discussion une position de déviant et peu à peu se rapprochera de la position du groupe. • 1 médian -> restera toujours proche de la position moyenne du groupe. • Expérience de Schachter Groupe cohésif -Les individus étaient vivement intéressés par l’activité proposée. Individus pertinents -Ils s’attendaient à être confrontés au problème traité en groupe Si le déviant reste déviant ça finit souvent mal. La normalisation • • • • • - La normalisation exprime la pression qui s’exerce au cours d’une interaction en vue d’adopter une position acceptable par tous. Dans un groupe, elle exprime la convergence des opinions et l’adhésion à un compromis accepté par tous les membres. Réduction des différences, et l’interaction débouche sur un consensus qui amène à percevoir tout problème nouveau dans un système de référence commun. Il y a normalisation chaque fois que le groupe est confronté à un problème et que les membres du groupe interagissent pour trouver une solution commune. Un problème c’est : quand on a pas les moyens de réduire cette tension et qu’on a pas les moyens de trouver les moyens. Si nous n’avons pas la conscience qu’on peut trouver la solution c’est un problème. L’illusion autocinétique de Sherif o Points lumineux fixe dans une chambre noire (oubli de fermer la lumière) Estimation des déplacements du point • Norme individuelle ° relativement stable - - ° très variable d’un individu à l’autre Confrontation des normes individuelles • Norme de groupe ° réduit les tensions dû à la confrontation ° source de stabilité et de sécurité Présence de quelqu’un reconnu comme compétent • Norme de groupe tend vers sa norme individuelle Le conformisme • • • • • - Il définit le comportement d’un individu ou d’un sous-groupe qui est déterminé par la régie d’un groupe. La pression à la conformité. Cette pression est attachée à la règle, et toute l’interaction sociale visera à l’imposer. Il y réduction des déviations et renforcement des règles. Institutionnalisation de la dynamique relationnelle. 9 sujets Dont 8 compères qi indiquent une fausse réponse.  Contrainte = écart de jugement entre les deux évaluations Le naïf fini par se conformer (réduction de l’incertitude) ▪ Plus la dépendance au groupe est importante, plus la conformation sera rapide. ▪ Hors de l’influence du groupe, le naïf revient rapidement à une estimation valable. ▪ Si un compère est en accord avec le naïf, le taux de conformation diminue.  Plus que l’influence d’une majorité numérique, c’est l’unanimité du groupe qui est en source d’influence. Les situations de conformisme social se retrouvent chaque fois que l’isolement et la confrontation à de nouvelles règles provoquent une anxiété. Coupé de ses cadres de référence, l’individu finit par adopter les cadres de référence du nouveau groupe. Ce processus d’isolement est d’ailleurs une pratique courante chaque fois qu’il s’agit de transformer les normes, les valeurs d’un individu. L’innovation • • - Des individus réussissent à infléchir les normes du groupe et à imposer leur propre modèle ; dans ce cas, les habitudes de la majorité se trouvent transformées par l’action d’une minorité. Se seraient les individus les plus investis de pouvoir qui auraient cette aptitude à  Toute innovation serait alors un compromis et les plus grands innovateurs seraient les conformistes les plus habiles et les plus opportunistes Il suffirait d’être premier ministre et de proposer une innovation pour que l’innovation soit… Faucheux et Moscovici H0 : si une minorité est consistante, c-à-d si elle adopte constamment une même position, elle devient alors à même d’influencer une majorité. 6 sujets dont 2 compères. Détermination de couleurs allant d’un dégradé de vert au bleu. – Le fait que quelqu’un tienne solidement à son point de vue et que, d’une manière cohérente, il développe ses idées modifie la régie du groupe. Il devient une source d’influence du fait qu’il provoque une stabilisation des propriétés de l’environnement Il propose un invariant, une façon constante de percevoir les choses, il démontre l’instabilité de la position adverse et formule en retour un ordre acceptable – A l’inverse, un individu passant d’une solution à une autre et n’offrant aucune possibilité de saisir sa position, devient un facteur de trouble et se trouve rejeté. Dynamique L’orientation : « qu’est-ce que je fais la ? » « qu’est-ce qu’on attend de moi ? »... L’individu est là avec ses peurs. La peur a un objet, l’angoisse non. On commence à échanger avec autrui à propos de notre propre peur. Ces échanges vont nous amener à la confrontation (échange d’idées, on va argumenter/contre-argumenter), c’est le moment de la normalisation où on va créer des normes spécifiques aux normes et on va structurer la manière dont on va gérer le pouvoir ‘le leadership’. La confrontation c’est le moment intense. Le conflit n’est pas un stade de la dynamique des groupes restreints car ce n’est pas obliger d’avoir des conflits. Quand on se confronte, on se confronte à propos de qq chose. Dans le conflit, on est en conflit à propos d’un objet mais l’objet n’est pas le sujet, il est le prétexte. L’enjeu d’un conflit est la relation. Si tout se passe bien, une fois qu’on a un cadre de référence commun on peut aller vers la cohésion = moment idyllique. Le dernier stade : l’évaluation. Puisqu’on est sur de nous et on sait où on va, on peut se regarder. Evaluer ce n’est pas contrôlé, c’est construire un critère pour se regarder fonctionner à partir du système dynamique. S’il y a évaluation, il y a régression. Changement type I => normalisation Quelques notions connexes-quelques standards d’ajustement • - Normes Une norme est un standard de comportement auquel se réfère l’individu quant à ses attitudes, à ses conduites et à ses opinions. • - • - Elles établissent des lignes de conduite auxquelles chacun se réfère selon les circonstances et les individus du groupe Sont circonstancielle et négociée Règles Idem mais ce sont des normes indépendantes de nos comportements, de notre fonctionnement. Qu’on la transgresse ou non elle ne change pas contrairement à la norme. Valeurs Idem mais ce sont des lignes guides qui permettent de ne jamais nous perdre. Ce sont des normes dans lesquelles on met de l’affect, plus on confronte une valeur plus on la rigidifie car on met de l’affect. Cet affect on le traduit en qq chose et la trace se traduit par des sentiments. Et finalement, l’institution - 12 hommes en colère la finale : une institution porte des normes et surtout des règles et des valeurs indépendamment de nous. Elle est portée par des organisations particulières. Psychologie 13.10.2022 Modèles contemporains en psychologie cognitive : Système 1/Système 2 « Les deux vitesses de la pensée ». 2 systèmes de pensée Système 1 Efficace, rapide, sujets aux erreurs Réponses automatiques (inconscient, intuitif) Réponses émotionnelles Fonctionnement majoritaire Système 2 Flexible, analytique, lent Réponses volontaires (conscient, réfléchi) Raisonnement Fonctionnement minoritaire Daniel Kahneman c’est un chercheur américain qui a obtenu le prix Nobel de l’économie car il s’est intéressé à la manière dont nous prenons des décisions. Les décisions que les gens étaient amenés à prendre étaient des décisions basés sur des heuristiques (des règles qu’ils ont eu l’occasion d’établir au paravent). Les êtres humains prennent en général de mauvaises décisions. Qu’est-ce qu’un système Ce sont des concepts théoriques qui peuvent mais ne doivent pas nécessairement correspondent à des nerfs cérébrales distincts. Ca peut être des systèmes cognitifs c-à-d un réseau de neurones, d’aires cérébrales qui va être mis en jeu pour effectuer une tâche donnée. Le système 1 va surtout recruter des aires cérébrales comme le système limbique où l’on observe un traitement rapide, automatique, structure fréquemment utilisée, les émotions, les stéréotypes et pas nécessairement lié à un traitement conscient. Le lobe frontal est la structure de notre cerveau qui se développe le plus tard (jusqu’à l’âge de 21ans à peu près). Il est très impliqué dans tout ce qui touche à l’impulsion Système 1 : influence automatique et inconsciente sur le comportement - - - Honesty box = la boîte où on met l’argent lorsqu’on prend un café, un biscuit etc. Ils ont mis une affiche avec les tarifs et ont ajouté des images soit avec des fleurs soit avec des yeux qui nous regardent. L’hypothèse est que s’il y a ce genre de stimuli sociaux présents dans l’environnement ça pourrait avoir un effet automatique sur le comportement et un effet sur la quantité d’argent qui va se trouver dans la honesty box. Les participants étaient les 48 membres du département de psychologie de l’université de Newcastle, qui avaient la possibilité de payer pour le thé et le café via la « honesty box ». Ils n’étaient pas informés de la manipulation et aucun n’a déclaré être au courant de celle-ci. Résultat : les gens ont payé près de 3 fois plus pour leurs boissons lorsque des yeux étaient affichés plutôt qu’une image de contrôle. Système 1 : activation automatique de nos connaissances du monde - - En 400ms, le cerveau réagit par une réaction de surprise à l’audition d’une phrase comme « j’ai un grand tatouage sur le dos » émise avec un accent typique d’une classe sociale supérieure Le système 1 contient nos connaissances sur le monde et celles-ci sont accessibles automatiquement et rapidement. En cas de surprise, le système 2 est activé et traite les incongruences N400 = une forme de négativité qu’on va observer dans le cerveau 400 millisecondes après le stimulus. Le cerveau l’envoie à lui-même pour dire attention. La négativité représentée vers le haut et la positivité vers le bas. Le système 1 va tout de suite détecter qu’il y a qq chose de bizarre. Interaction Système 1 & 2 dans la prise de décision Notre système 2 peut nous faire faire des choses extraordinaires comme reporter une gratification, par exemple entre le gâteau au chocolat et la salade de fruits on va choisir la salade de fruits. Pour faire ce type de choix, notre système 2 a besoin de ressources cognitives. Si le système 2 est occupé à une tâche secondaire, l’activité du système 1 favorise une décision à court terme. Ils ont demandé à certains sujets de mémoriser un nombre de 2 chiffres ou un nombre de 7 chiffres. Puis, on leur raconte une petite histoire pour cacher le but de l’expérience. Enfin on les amène devant un plateau avec le gâteau et la salade de fruit et l’autre cas c’était sur photos. Ils ont observé lorsque le mode de représentation était réel, on avait bcp plus de choix en faveur du gâteau lorsque les ressources cognitives sont faibles. Interaction Système 1 & 2 dans le traitement des visages - Une série d’étude montre que les gens évaluent aussi spontanément les objets sociaux selon une dimension bon-mauvais, sans nécessairement être conscients qu’ils le font. Sur base de mesures indirectes qui exploitent les associations automatiques, de nombreux participants américains blancs vont classer + négativement des visages de personnes noires, âgées ou étrangères que des visages blancs, jeunes ou américains, alors qu’ils déclarent être impartiaux dans des questionnaires qui évaluent ces mêmes groupes. - - - - - - Des résultats antérieurs suggèrent que l’amygdale est sensible à l’émotion des stimuli, que les stimuli soient présentés pendant des durées suffisamment longues pour que l’on puisse les voir consciemment ou plus brièvement. Compte tenu de l’évaluation négative des visages noirs par les participants blancs, en comparaison aux individus blancs, on pourrait s’attendre à une + grande activation de l’amygdale pour les visages noirs que pour les visages blancs. L’amygdale est + actif lorsque les participants (13 sujets blancs) traitent des visages noirs que des visages blancs mais surtout dans la condition 30ms (les visages ne sont pas perçus consciemment). Dans la condition 525ms, la différence d’activation de l’amygdale diminue. Par ailleurs, tous les pa

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