Anatomie de l’encolure et du tronc - Poly Ostéo Tronc 2021-2022 PDF

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This document presents learning objectives for a veterinary anatomy course at EnvA, École nationale vétérinaire d'Alfort. It covers the osteology of the trunk in domestic mammals, including vertebrae, ribs, sternum, and coxal bones. The document also outlines learning objectives, and provides a clear and concise description of the topic.

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Année 2 – Semestre 1 UC 0211 Anatomie de l’encolure et du tronc OSTÉOLOGIE DU TRONC DES MAMMIFÈRES DOMESTIQUES Vertèbres, côtes, sternum, coxal Auteur : UP d’Anatomie Mise à jour par Céline ROBERT Version : juillet 2021 1 2 ...

Année 2 – Semestre 1 UC 0211 Anatomie de l’encolure et du tronc OSTÉOLOGIE DU TRONC DES MAMMIFÈRES DOMESTIQUES Vertèbres, côtes, sternum, coxal Auteur : UP d’Anatomie Mise à jour par Céline ROBERT Version : juillet 2021 1 2 Objectifs d’apprentissage Etre capable de : 1. Orienter (= replacer dans l’espace en utilisant les termes adaptés) [A+] : - vertèbres : corps, foramen vertébral, arc (avec ses différents processus) ; - côtes, sternum ; - os coxal. 2. Décrire la conformation générale d’une vertèbre et les variations régionales observées chez les Mammifères domestiques : citer les principales caractéristiques d’une vertèbre cervicale par rapport à une vertèbre thoracique, lombaire, etc..., en liaison avec la mobilité de chaque région [A], et expliquer les principaux critères de rang présentés en TD [B]. 3. Citer les formules vertébrales (sauf vertèbres caudales) des espèces suivantes : - Cheval, Bovin, Chien, Chat [A+] ; - Petits Ruminants [A] ; - Porc, Lapin [B]. 4. Pour tous les os présentés, reconnaître sur une pièce et décrire : - les surfaces articulaires [A+] ; - les reliefs (ex. : foramens vasculo-nerveux, reliefs d’insertion musculaire ou ligamentaire) [A] ; - les reliefs palpables sur l’animal vivant, et servant de point de repère en sémiologie et/ou en chirurgie [A+]. 5. Pour tous les os présentés, reconnaître les caractéristiques distinctives des principales espèces, en particulier : - Cheval / Bovin [B] ; - Chien / Petit Ruminant [B] ; - Chien / Chat / Lapin [C]. 6. Identifier sur une radiographie (Cheval, Chien, Chat) tous les os et reliefs osseux présentés et décrits en TD [A]. 3 Principaux termes d’orientation et plans du corps d’après Dyce, Sack, and Wensing's Textbook of Veterinary Anatomy Dorsal : en direction du dos (et par extension des surfaces correspondantes du cou, de la tête, de la queue, du dos de la main et du pied) Ventral : en direction du ventre (et par extension des surfaces correspondantes du cou, de la tête et de la queue) Palmaire : en direction de la paume de la main Plantaire : en direction de la plante du pied Crânial : en direction de la tête (pour le cou et le tronc) Rostral : en direction du museau (rostrum) (convient plus particulièrement pour la tête, où l’adjectif crânial est sans valeur) Caudal : en direction de la queue Proximal : (pour les membres) ce qui est plus près de la racine, du tronc Distal : (pour les membres) ce qui est plus près de l’extrémité libre Plan médian : s’applique au plan qui divise le corps en deux parties égales, droite et gauche Médial : désigne la partie d’un organe ou d’une coupe qui est la plus proche du plan médian Latéral : (s’oppose à médial) désigne les parties situées sur les côtés du corps Sagittal : désigne tout plan parallèle au plan médian Plan transversal : plan perpendiculaire à l’axe longitudinal du corps ou d’une de ses parties Plan dorsal : plan parallèle à la face dorsale et perpendiculaire aux plans médian et transverse 4 SÉANCE 1 COLONNE VERTÉBRALE Organisation et variations régionales DÉFINITION La colonne vertébrale (anciennement "rachis") est constituée d'une succession d'os courts1, tubéreux2 et impairs3: les vertèbres. C'est une tige solide et flexible, creusée dans sa longueur par le canal vertébral qui abrite la moelle épinière et ses enveloppes. De l'avant vers l'arrière, la colonne vertébrale est subdivisée en 5 régions : cervicale, thoracique, lombaire, sacrale et coccygienne ou caudale. Bien que les vertèbres présentent des différences morphologiques correspondant à une spécialisation fonctionnelle, elles possèdent une même constitution générale. La colonne vertébrale présente plusieurs courbures : - La courbure nuchale, à convexité dorsale, placée à la jonction entre la tête et les premières vertèbres cervicales ; - La courbure cervico-thoracique, à convexité ventrale, placée à la jonction entre les régions cervicale et thoracique ; - La colonne thoracique est rectiligne ; - La colonne lombaire présente une légère convexité dorsale ; - L’angle du promontoire est situé à la face ventrale de la jonction lombo-sacrée. 1 D'après les rapports de leurs diverses dimensions, on reconnaît trois grands types d'os : les os longs, les os plats et les os courts. Dans un os long, l'une des dimensions est nettement plus grande que les autres. De tels os se rencontrent en particulier dans les membres (humérus, fémur, tibia). Les os longs sont caractérisés par l'existence d'une cavité médullaire. Dans un os plat, deux dimensions, longueur et largeur, sont à peu près égales et nettement supérieures à la troisième. Ces os sont minces et larges. On les rencontre dans les ceintures, dans la face et le crâne. Un os court n'a pas de dimension prépondérante sur les autres ; longueur, largeur et épaisseur sont à peu près égales. Ce sont des os généralement peu volumineux. On les rencontre dans le carpe, le tarse, les doigts, la colonne vertébrale et la tête. 2 Tubéreux se réfère à tubérosité, terme qui désigne un relief marqué déformant l’os, souvent site d’insertion de ligaments ou de tendons. 3 Impair signifie qu’il n’y qu’un seul exemplaire de cet os dans l’organisme. Les vertèbres sont impaires tandis que les os des membres sont pairs. Les os du squelette axial sont situés sur le plan médian du corps et sont partagés en deux parties égales, droite et gauche, par ce plan. Il s'agit donc d'os impairs ou symétriques. Mais la plupart des os, en particulier ceux des ceintures et des membres, se répètent de façon semblable à droite et à gauche du corps. Ce sont les os pairs, qui sont des os asymétriques. 5 I - CARACTERES GÉNÉRAUX DES VERTÈBRES A - CONFORMATION Toute vertèbre comprend fondamentalement une partie plus ou moins cylindroïde, le corps, et deux arcs, l'un dorsal (ou neural), et l'autre ventral (ou hémal). Ce dernier n'est plus représenté que par quelques vestiges chez les Mammifères, dont chaque vertèbre offre donc à l'étude : - ventralement, un corps ; - dorsalement, un arc. Ces deux parties délimitent un bref et large canal : le foramen vertébral, qui participe avec ceux des autres vertèbres à la constitution du canal vertébral. 1 - Corps de la vertèbre Le corps de la vertèbre est cylindroïde (plus ou moins aplati dorso-ventralement ou d'un côté à l'autre selon les régions) et présente quatre faces : une dorsale, une ventrale et deux faces articulaires crâniale et caudale, qualifiées d'extrémités. - La face dorsale constitue le plancher du foramen vertébral. - La face ventrale est pourvue d'une crête ventrale, en position médiane et plus ou moins développée selon les régions. - Les extrémités ou faces articulaires donnent attache aux disques intervertébraux par lesquels les corps vertébraux sont unis les uns aux autres (amphi-arthrose). L'extrémité crâniale est convexe, plus ou moins fortement selon les régions, et constitue la tête de la vertèbre. L'extrémité caudale est au contraire concave et constitue la fosse de la vertèbre, qui accueille la tête de la vertèbre suivante4. 2 - Arc de la vertèbre L'arc de la vertèbre est situé dorsalement au foramen vertébral. Il se développe par deux parties latérales symétriques, les lames vertébrales, qui se soudent très tôt l'une à l'autre dorsalement sur le plan médian. Chaque lame s'attache au corps par une partie rétrécie, le pédicule vertébral. - L'arc vertébral présente deux bords, l'un crânial et l'autre caudal. Au niveau du pédicule vertébral, ils présentent une échancrure, l'incisure vertébrale, généralement plus prononcée sur le bord caudal que sur le bord crânial. En s'opposant à celle de la vertèbre adjacente, chacune de ces incisures constitue avec elle un foramen intervertébral, anciennement "trou de conjugaison", qui livre passage à un nerf spinal et aux vaisseaux correspondants. Il arrive que le foramen intervertébral soit directement percé dans le pédicule ; l'incisure caudale est alors convertie en foramen vertébral latéral. - La face ventrale de l’arc vertébral constitue le plafond du foramen vertébral. 4 Cette cavité s'atténue progressivement de la région cervicale au sacrum ; dans les vertèbres coccygiennes, l'extrémité caudale devient même franchement convexe. 6 - La face dorsale de l’arc vertébral, très irrégulière, porte de multiples saillies : Le processus épineux est dorsal, médian et impair. Il est plus ou moins développé selon les régions, particulièrement haut pour les premières thoraciques. De chaque côté de l'arc se détache un processus transverse, dont le volume et la forme sont également très variables suivant les régions. Épais et pourvus de plusieurs tubercules dans l’encolure, ces processus sont très longs en région lombaire. Les processus articulaires sont organisés en deux paires (droite et gauche) ; de chaque côté, l'un est crânial et l'autre caudal. Ils portent des surfaces revêtues de cartilage pour répondre à ceux des vertèbres voisines par articulation synoviale (diarthrose). Les processus articulaires crâniaux sont tournés en direction dorsale ; les processus articulaires caudaux, qui surplombent leurs opposés et les chevauchent, sont tournés ventralement. D'autres processus, moins importants et servant à des attaches ligamentaires et musculaires, sont caractéristiques de certaines régions ; tels sont les processus accessoires et les processus mamillaires, que nous décrirons à propos des vertèbres thoraciques et lombaires et qui sont portés dorsalement à la base des processus transverses. B - NOMBRE ET RÉPARTITION Le nombre total des vertèbres et la répartition de celles-ci dans les différentes régions varient d'une espèce à l'autre. On appelle formule vertébrale une figuration chiffrée qui résume la constitution de la colonne vertébrale dans une espèce déterminée. Espèce Cervicales Thoraciques Lombaires Sacrées Caudales Cheval 7 18 6 5 17-21 Bœuf 7 13 6 5 18-21 Chien 7 13 7 3 18-22 Chat 7 13 7 3 20-24 Chèvre 7 13 6 4-5 11-14 Mouton 7 13 6-7 4 26-22 Porc 7 14-15 6-7 4 20-23 Lapin 7 12 7 4 14-16 Homme 7 12 5 5 5 Le nombre de vertèbres cervicales est constant chez les Mammifères, ce qui contraste avec les grandes différences spécifiques qui existent à cet égard chez les Oiseaux. 7 II - VERTÈBRES CERVICALES Au nombre de 7 chez les Mammifères, elles constituent la base osseuse du cou. La région cervicale forme avec la tête un véritable système d'équilibre - balancier cervico- céphalique - adapté au type de locomotion et aux mœurs, en particulier alimentaires, de l'espèce. Ainsi, les vertèbres cervicales, sont généralement longues et fortes chez les Mammifères coureurs (cas de la plupart des Mammifères domestiques) et sont au contraire courtes dans les espèces qui utilisent leur tête pour fouir (Porcins) ou qui portent une tête très lourde (Éléphants), ainsi que chez les Mammifères marins. Malgré ces variations, elles présentent des caractères qui les distinguent nettement de toutes les autres. La première – atlas - qui s'articule à l'os occipital pour porter la tête, et la deuxième – axis - présentent des caractères morphologiques nécessitant une description particulière. A - ATLAS Première vertèbre cervicale, l'atlas s'articule crânialement aux condyles occipitaux et caudalement à l'axis. L'atlas diffère de toutes les autres vertèbres par : - l'absence apparente du corps remplacé par un arc ventral ; - le développement de ses processus transverses, en général en forme d'ailes. L'atlas présente un arc ventral et un arc dorsal, ce dernier prolongé de chaque côté par une masse latérale tenant lieu de processus transverse. 1 - Arc ventral L'arc ventral est convexe ventralement. Sa face dorsale, excavée, forme le plancher du foramen vertébral. Elle est en grande partie occupée par une surface concave et lisse, revêtue de cartilage pour répondre à la dent de l'axis : c'est la fovea dentis. Cette surface est limitée crânialement par une crête transversale. La face ventrale est convexe et munie d'un tubercule ventral, destiné à des insertions musculaires. 2 - Arc dorsal Plus mince que l’arc ventral, l’arc dorsal présente une face ventrale, concave et lisse, formant le plafond du foramen vertébral, et une face dorsale, convexe et qui porte un tubercule dorsal, vestige du processus épineux. De chaque côté, l'arc dorsal est perforé près de son bord crânial par un orifice qui donne accès au foramen vertébral et représente l'équivalent du foramen intervertébral ou du foramen vertébral latéral des autres vertèbres. 3 - Masse latérale La masse latérale est constitué par le processus transverse - l’aile de l'atlas - flanqué à sa base de deux surfaces articulaires, l'une crâniale et l'autre caudale, équivalent des processus articulaires des autres vertèbres. 8 L'aile de l'atlas se projette latéralement et constitue sur l'animal vivant un point de repère souvent visible et palpable. Elle présente à sa face ventrale une large fosse dite fosse atloïdienne, qui est en général perforée près de son bord crânial par le foramen alaire. Dans certaines espèces (Carnivores, Lapin), cet orifice est remplacé par une incisure alaire, plus ou moins profonde. A sa base et près de son bord caudal, l'aile est par ailleurs traversée par un foramen transversaire, large dans certaines espèces (Cheval), absent dans d'autres (Bœuf). La surface articulaire crâniale répond de chaque côté du foramen vertébral au condyle occipital par deux larges facettes concaves, l'une dorsale et l'autre ventrale. La surface articulaire caudale est plus ou moins planiforme pour répondre à une surface similaire de l'axis. La forme particulière de l'atlas résulte en fait de la fusion à un stade précoce du développement du centre d'ossification du corps de cette vertèbre avec la partie correspondante de l'os suivant, l'axis. B - AXIS Deuxième vertèbre cervicale, l'axis sert d'axe de rotation pour l'atlas et la tête, grâce à la présence d'un processus articulaire caractéristique ou dent, porté crânialement par son corps. La dent vient se placer dans le foramen vertébral de l'atlas et sert de pivot autour duquel l'atlas peut tourner. Comme les autres vertèbres, l'axis présente un corps et un arc. Toutefois ces deux formations sont modifiées à leur partie crâniale. C'est généralement la plus longue des vertèbres. 1 - Corps Le corps de l'axis est pourvu à sa face ventrale d'une forte crête médiane, terminée caudalement par un tubercule. Sa surface articulaire crâniale est constituée non par une tête mais par un pivot : la dent de l'axis, qui s'articule de façon mobile avec la fovea dentis de l'atlas. De part et d’autre de la base de la dent se trouve une expansion articulaire planiforme destinée à répondre à la surface articulaire caudale de l'atlas ; cette expansion équivaut au processus articulaire crânial des autres vertèbres. L'extrémité caudale du corps est pourvue d'une fosse vertébrale vaste et profonde, mais analogue à celle des autres vertèbres. 2 – Arc L'arc est saillant, surélevé et large. Le processus épineux est très fort, allongé dans le sens crânio-caudal et toujours haut. Les processus transverses sont simples et non bicuspides, percés à leur base d'un foramen transversaire qui livre passage à artère, veine et nerf vertébraux. Les incisures vertébrales crâniales sont vastes et converties en trous (foramens vertébraux latéraux) chez les Ongulés (Ruminants et Cheval). 9 L'arc ne porte pas de processus articulaires crâniaux, remplacés par les expansions articulaires latérales qui encadrent la dent de l'axis, mais les processus articulaires caudaux sont disposés comme dans les autres vertèbres cervicales. C - CARACTÈRES COMMUNS AUX VERTÈBRES CERVICALES III à VII 1 - Corps Le corps des vertèbres cervicales possède : - une crête ventrale bien prononcée, qui augmente en hauteur caudalement, et se termine par un tubercule ; - une tête saillante nettement convexe ; - une fosse vertébrale profonde. 2 - Arc L'arc concourt à délimiter un foramen vertébral large. Il présente : - un processus épineux peu développé, qui devient généralement plus haut pour les dernières vertèbres de la région ; - des processus transverses (insérés à la limite du corps) peu saillants mais larges et subdivisés en deux gros tubercules : l'un est dorso-caudal, le tubercule dorsal, l'autre est crânio-ventral, le tubercule ventral du processus transverse, généralement unis par une crête plus ou moins épaisse. Chaque processus transverse est traversé à sa base dans le sens crânio-caudal par un large orifice vasculo-nerveux, le foramen transversaire, qui manque sur la 7ème et quelques fois sur l'atlas (Bœuf). - des processus articulaires larges et forts, avec des surfaces articulaires planiformes. De chaque côté, le processus crânial et le processus caudal sont souvent reliés par une crête ou une mince lame osseuse. - des incisures crâniales et caudales larges et profondes qui contribuent à former de vastes foramens intervertébraux. D - VERTÈBRES CERVICALES III, IV, ET V Dans toutes espèces, ces trois vertèbres se ressemblent beaucoup et leurs caractères répondent exactement à ceux qui définissent les vertèbres cervicales. Critères de rang : - la longueur de ces vertèbres diminue régulièrement de la 3ème à la 5ème ; - la largeur augmente dans le même sens ; - en général, le processus épineux devient plus saillant de la 3ème à la 5ème. 10 E - SIXIÈME VERTÈBRE CERVICALE La 6ème vertèbre cervicale ressemble aux précédentes, mais elle présente toutefois quelques particularités qui en permettent la diagnose : - la crête ventrale du corps est très basse voire absente ; - le processus épineux est nettement saillant (sauf chez les Equidés) ; - le tubercule ventral du processus transverse s'étale en une lame qui se rabat ventralement. Cette lame présente une morphologie variable en fonction de l'espèce. F - SEPTIÈME VERTÈBRE CERVICALE La 7ème vertèbre cervicale est en général facile à reconnaître car elle assure la transition avec les vertèbres thoraciques. 1 - Corps - Plus court que celui de toutes les précédentes (avec une crête ventrale discrète). - Présente à l'extrémité caudale, sur le bord de la fosse vertébrale, de chaque côté, une fossette articulaire ou fovea costale, destinée à répondre à la tête de la première côte. 2 - Arc - Caractérisé par la forte saillie du processus épineux (sauf chez les Equidés). - Les processus transverses sont nettement plus faibles que sur les vertèbres précédentes et ne sont pas subdivisés en deux tubercules ; leur base n'est généralement pas perforée par un foramen transversaire (sauf chez le Porc). - Les processus articulaires caudaux tendent à se rapprocher l'un de l'autre dans le plan médian au-dessus du foramen vertébral, caractère qui va s'accentuer sur les vertèbres thoraciques. III - VERTÈBRES THORACIQUES En nombre très variable selon les espèces, les vertèbres thoraciques forment l'axe de la paroi dorsale du thorax et sont caractérisées par leurs connexions avec les côtes : à chaque vertèbre correspond une paire de côtes. A - CARACTÈRES COMMUNS 1 - Corps - Le corps est relativement court, surtout dans les espèces où les vertèbres thoraciques sont nombreuses (Equidés). - La crête ventrale est faible voire absente. 11 - La tête de la vertèbre est moins convexe et la fosse moins concave que dans les vertèbres cervicales ; l'aplanissement de ces surfaces traduit un empilement plus serré et une moindre mobilité, donc une plus grande rigidité de la région. - Le corps des vertèbres thoraciques porte des fossettes ou foveas costales, en principe au nombre de deux de chaque côté, l'une crâniale, l'autre caudale. 2 - Arc L’arc délimite un foramen vertébral relativement étroit. - Son processus épineux est très haut, surtout pour les premières vertèbres de la série, tubéreux à son extrémité libre, avec un bord crânial mince et un bord caudal épais. - Les processus transverses sont courts, épais, tubéreux5 et dirigés dorso-latéralement. Chacun d'eux porte une surface articulaire caractéristique : la fossette costale transversaire, qui s'articule au tubercule de la côte. - Les processus articulaires sont peu saillants (bas) et se rapprochent sur le plan médian dorsalement au foramen vertébral. - Sur les vertèbres les plus caudales, à la base des processus transverses, de chaque côté, se développent des reliefs qui annoncent les dispositions de la région lombaire : il s'agit crânio- dorsalement du processus mamillaire et caudo-dorsalement chez les Carnivores du processus accessoire. - Les incisures vertébrales crâniales sont peu marquées, alors que les incisures caudales sont très profondes et souvent converties en trous qui portent alors le nom de foramens vertébraux latéraux. B - CARACTÈRES DE RANG Il est difficile de préciser le numéro d'une vertèbre thoracique isolée. Seule la première et la dernière (et parfois leurs voisines immédiates), qui font transition avec les autres régions, présentent quelques caractères de diagnose évidents. 1 – Corps : Têtes et fosses vertébrales sont de moins en moins convexes en allant vers la région lombaire. 2 - Arc - Les processus épineux augmentent rapidement de hauteur sur les toutes premières vertèbres de la série et diminuent ensuite graduellement ; les plus hauts appartiennent à la région inter scapulaire (garrot des grands animaux). L'inclinaison de ces processus est d'abord caudale puis elle diminue peu à peu et s'inverse dans les dernières thoraciques ou à la jonction thoraco-lombaire. Au niveau de ce changement se trouve une vertèbre dont le processus épineux est perpendiculaire à l'axe dorso-lombaire : c'est la vertèbre anticlinale. 5 Tubéreux = présente des tubérosités, des bosses 12 - Les processus transverses diminuent régulièrement de volume en direction caudale. À leur base se développent les processus mamillaires et accessoires qui sont absents sur les premières. IV - VERTÈBRES LOMBAIRES Les vertèbres lombaires forment la base de la région du rein. Elles sont remarquables par le grand volume de leur corps et par le développement de leurs processus transverses. A - CARACTÈRES COMMUNS 1 - Corps - Le corps des vertèbres lombaires est toujours plus long et plus large que celui des vertèbres thoraciques. - La face ventrale est évidée de chaque côté, d'où une crête ventrale saillante. - Tête et fosse vertébrales sont planiformes. 2 - Arc - L’arc délimite un vaste foramen vertébral. - Les processus épineux sont plats et relativement larges mais leur hauteur n'excède pas celle des derniers de la région thoracique. Ils sont plus ou moins inclinés en direction crâniale. - Les processus transverses sont tout à fait caractéristiques : forts, aplatis dorso- ventralement et très allongés. - Les processus articulaires, plus saillants que ceux de la région thoracique, ont des surfaces articulaires emboîtées ou engainantes. - Les processus mamillaires sont saillants ; ils sont complètement séparés des processus transverses et surplombent les processus articulaires crâniaux à leur base. - Les processus accessoires sont généralement bien développés, situés près des processus articulaires caudaux. B - CARACTÈRES DE RANG - Les derniers processus épineux sont en général les plus étroits que les premiers. - Les processus mamillaires diminuent en principe de volume en allant vers l'os sacrum. - Sauf exception (Equidés), la longueur des processus transverses augmente du premier à l'avant-dernier, le dernier étant nettement plus court que celui qui le précède. Les processus transverses des dernières vertèbres lombaires sont souvent orientés légèrement crânialement. Chez les Equidés, il existe au niveau des deux dernières vertèbres lombaires des surfaces articulaires inter-transversaires qui n'existent pas dans les autres espèces. 13 V - OS SACRUM L'os sacrum est une pièce impaire qui résulte de la fusion des vertèbres sacrales. Articulé crânialement à la dernière vertèbre lombaire et caudalement à la première coccygienne, il s'unit latéralement aux os coxaux, avec lesquels il constitue le bassin ou pelvis et transmet ainsi au tronc la poussée des membres pelviens. Plus ou moins aplati dorso-ventralement, élargi à sa partie crâniale et rétréci caudalement, l'os sacrum est globalement triangulaire. Il est incurvé sur toute sa longueur si bien que son plafond est légèrement concave en regard de la cavité pelvienne. Il présente deux faces, l'une pelvienne et l'autre dorsale, deux bords, une base et un sommet ou apex. 1 - Face pelvienne - La face pelvienne concourt à former la paroi dorsale (plafond) de la cavité pelvienne. - Elle montre dans sa région médiane la série des corps vertébraux soudés les uns aux autres ; la trace de ces soudures reste visible sous forme de lignes transverses. - De chaque côté des corps vertébraux se trouve une dépression longitudinale dans laquelle s'ouvrent les foramens sacraux pelviens, situés à la jonction des vertèbres successives. Ces trous donnent accès au canal vertébral et livrent passage sur le vivant aux branches ventrales des nerfs sacraux et à leurs vaisseaux satellites. La jonction de cette face ventrale avec l'extrémité crâniale forme un relief appelé angle du promontoire. Bien que ce relief soit discret, c'est un point de repère à la palpation transrectale. 2 - Face dorsale - La face dorsale montre sur le plan médian la série des processus épineux sacraux, distincts ou plus ou moins complètement soudés selon les espèces. Ces processus sont inclinés caudalement et de hauteur décroissante ; leur ensemble constitue la crête sacrale médiane. - Ce relief médian est longé de chaque côté par une large gouttière dans laquelle s'ouvre la série des foramens sacraux dorsaux. Situés à l'union des vertèbres successives, ces trous accèdent au canal vertébral en regard des foramens sacraux pelviens et sont destinés au passage des branches dorsales des nerfs sacraux. 3 - Bords - Chaque bord appartient à une partie latérale de l'os sacrum, qui résulte de la soudure de tous les processus transverses. L'étendue de ces derniers décroît en direction caudale. - Le processus transverse de la première vertèbre sacrale est beaucoup plus large et plus épais que les autres et forme l'aile du sacrum ; celle-ci porte à sa face dorsale une surface articulaire planiforme de contour irrégulier ressemblant à une oreille, la surface auriculaire, qui répond à une surface similaire de l'os ilium. 14 4 - Base - La base est crâniale et répond à la dernière vertèbre lombaire. - Dans sa partie médiane, elle présente la tête de la première vertèbre sacrale, allongée transversalement. Dorsalement à la tête de la vertèbre se trouve l'entrée du canal sacral. 5 - Apex - L’apex est caudal et répond à la première vertèbre coccygienne. - Dorsalement, on trouve l'ouverture terminale du canal sacral. VI - VERTÈBRES CAUDALES (COCCYGIENNES) Les vertèbres caudales constituent la base ostéologique de la queue. Leur nombre est très variable, même à l'intérieur d'une même espèce ; il avoisine généralement une vingtaine de vertèbres, qui présentent une simplification progressive de leur forme en direction de l’extrémité de la queue. 1 - Corps - Le corps des vertèbres caudales est long, cylindroïde, et étranglé en son milieu. Sa surface articulaire caudale n'est pas une fosse mais une véritable tête ; ces vertèbres sont donc convexes à leurs deux extrémités. - Dans la plupart des espèces, le corps des premières vertèbres caudales porte à sa face ventrale deux tubercules latéraux ou une double crête, qui sont des rudiments de lames ventrales, les processus hémaux, particulièrement développés chez les Carnivores. 2 - Arc - Les vertèbres caudales sont caractérisées par la réduction progressive de leur arc et les dernières vertèbres sont réduites à leur corps. - Le canal vertébral se transforme ainsi en gouttière de plus en plus largement ouverte dorsalement et qui ne tarde pas à s'effacer. 15 SÉANCE 2 1ère Partie : COLONNE VERTÉBRALE Variations spécifiques I - RÉGION CERVICALE A - ATLAS CHEVAL - L'arc ventral est relativement mince ; sa face dorsale est divisée en deux parties à peu près égales par la crête transversale. Le tubercule ventral est bien saillant. - L'arc dorsal est légèrement échancré au milieu de son bord crânial. - L'aile de l'atlas est incurvée ventralement et bordée par une lèvre rugueuse (qui se termine rostralement par une scissure et caudalement par un fort tubercule). La fosse atloïdienne est large et profonde. La base de l'aile est perforée par deux orifices (le foramen alaire et le foramen transversaire). - Les cavités articulaires crâniales sont très rapprochées ventralement ; elles sont profondes et leurs facettes respectives se joignent largement du côté latéral. Les surfaces articulaires caudales sont très légèrement convexes et obliques, et largement séparées l'une de l'autre par une échancrure rugueuse. BŒUF - arc ventral épais et tubercule ventral large mais peu saillant. - arc dorsal avec tubercule dorsal volumineux. - masses latérales : absence de foramen transversaire ; fosses atloïdiennes moins profondes que chez les Equidés ; surfaces articulaires crâniales formant un large revers au bord de l'arc ventral ; surface articulaires caudales légèrement concaves et placées sur un même plan transversal. CHIEN - L'arc ventral présente une fovea dentis vaste et un tubercule ventral très saillant et pointu. - L'arc dorsal est très convexe. - Les ailes de l'atlas sont situées dans un même plan, fortement étirées en dehors et un peu en arrière. La fosse atloïdienne est à peine présente. Le foramen alaire est remplacé par une incisure alaire. 16 PETITS RUMINANTS - L'arc dorsal est surbaissé. - Les surfaces articulaires crâniales n'ont qu'un très faible revers sur le bord de l'arc ventral ; leur arrière-fond rugueux sépare en général complètement la facette dorsale de la facette ventrale et atteint leur rebord latéral. PORC - L'atlas est deux fois plus large que long ; ses tubercules dorsal et ventral sont très saillants. - L'arc ventral est beaucoup plus large que l'arc dorsal. - La fosse atloïdienne est profonde mais peu étendue. CHAT - Le tubercule ventral forme une petite épine peu saillante. - La fosse atloïdienne est encore moins marquée que chez le Chien. - Le foramen transversaire débouche sur le bord caudal de l'aile, contre la surface articulaire caudale. LAPIN - La base des ailes est étroite. - Le bord crânial des ailes forme une échancrure à angle droit avec le reste de la vertèbre. - Le tubercule ventral est plus saillant que chez le Chat. B - AXIS CHEVAL 1 - Corps Le corps est particulièrement long et pourvu d'une crête ventrale tranchante terminée caudalement par un fort tubercule. La dent est hémitronconique, creusée en gouttière à sa face dorsale ; sa face ventrale est en continuité avec deux expansions latérales limitées en dehors par un rebord saillant et nettement séparées l'une de l'autre sous la dent. 2 - Arc - Le processus épineux est haut, avec un bord dorsal épais, rugueux et courbe, convexe d'avant en arrière ; ce bord se bifurque caudalement et se prolonge par une forte crête rugueuse sur chaque processus articulaire caudal. - Les processus transverses sont relativement grêles, étirés caudalement et presque pointus. - L'incisure crâniale est habituellement convertie en trou. 17 BŒUF 1 - Corps Le corps est épais et relativement court, avec une crête ventrale moins tranchante que chez le cheval. La dent est hémicylindrique, légèrement relevée par rapport à l'axe vertébral et la gouttière de sa face dorsale est profonde. Les expansions articulaires latérales sont planiformes, étalées à peu près dans un même plan transversal et elles se réunissent largement sous la dent. 2 - Arc - Le processus épineux montre un bord dorsal mince, presque rectiligne et qui reste simple caudalement où il se termine par un fort tubercule en surplomb brusque. - Le foramen transversaire est étroit et souvent absent. - L'incisure crâniale est convertie en trou (foramen vertébral latéral). CHIEN 1 - Corps Le corps est très long et muni d'une crête ventrale tranchante. La dent est longue et cylindroïde, un peu étranglée à sa base. Les expansions latérales sont convexes et obliques. 2 - Arc - Le processus épineux est mince, peu élevé mais très long. Il se prolonge rostralement par une forte saillie qui surplombe le foramen vertébral et arrive à peu près au même niveau que le sommet de la dent ; caudalement, il se termine par un tubercule bilobé. - L'incisure crâniale est large et n'est jamais convertie en trou. - Les processus transverses sont longs, pointus, fortement divergents et dépassent nettement le niveau de la fosse vertébrale. C - VERTÈBRES CERVICALES III à VII CHEVAL 1 - Corps - Ces vertèbres sont fortes et longues ; leur crête ventrale est tranchante et terminée par un tubercule de plus en plus volumineux de la 3ème à la 5ème. - La tête articulaire est rétrécie ventralement, ce qui lui donne un aspect triangulaire lorsqu'on la regarde de face. 2 - Arc - Le processus épineux est particulièrement court, réduit à une simple crête longitudinale plus ou moins tranchante. Les processus articulaires d'un même côté sont bien séparés dans la 3ème, unis par une crête tranchante incomplète sur la 4ème ; cette crête devient forte et tubéreuse dans la 5ème. La saillie de la tête vertébrale et la profondeur de la fosse diminuent de la 3ème à la 5ème. 18 BŒUF 1 - Corps : ces vertèbres sont relativement courtes, leur crête ventrale est moins élevée et plus épaisse que chez les Equidés. 2 - Arc - Le processus épineux est net, bifide à l’extrémité sur la 3ème, de plus en plus haut sur les suivantes ; - Le tubercule ventral plutôt rostral sur la 3ème et directement ventral sur la 4ème et la 5ème de devient de plus en plus fort ; - Les processus articulaires d'un même côté sont toujours unis par une crête épaisse. CHIEN - Le processus épineux forme une simple crête dans la 3ème vertèbre cervicale et devient plus net et plus saillant dans les suivantes. - La tête de la vertèbre présente une dépression en son centre. - Les deux tubercules de chaque processus transverse sont pointus et alignés dans le sens crânio-caudal ; le tubercule dorso-caudal est de plus en plus gros de la 3ème à la 5ème. II - RÉGION THORACIQUE CHEVAL 1 - Corps : bref avec une crête ventrale réduite. 2 - Arc - Processus épineux très haut et étroits, tubéreux à son extrémité libre, avec un bord crânial mince et un bord caudal épais. Ils présentent un sillon d'insertion sur leur bord caudal. Le 1er processus épineux est pointu (triangulaire) et peu élevé. Leur hauteur augmente jusqu'au 4ème puis diminue jusqu'au 15ème, les trois derniers ayant la même hauteur. L'inclinaison de ces processus est tout d'abord caudale, puis change et devient crâniale : la vertèbre correspondant à ce changement est appelée vertèbre anticlinale ; c’est la 14ème chez le cheval. - Les processus articulaires diminuent jusqu'à la 10ème thoracique puis s'élargissent. - Les incisures vertébrales crâniales sont peu marquées, mais les caudales sont converties en trou à partir de la 4ème thoracique. 19 BŒUF 1 - Corps plus long que chez le cheval. 2 - Arc Processus épineux caractéristiques : très longs, larges et très inclinés vers l'arrière ; leur taille augmente jusqu'à la 3ème thoracique puis diminue. Leur inclinaison augmente jusqu'à la 10ème, puis se redresse, mais la vertèbre anticlinale est la 1ère ou 2ème lombaire ; - processus transverses moins saillants que chez le cheval ; - processus articulaires réduits et rapprochés. CHIEN 1 - Corps - large et aplati dorso-ventralement ; - têtes et fosses aplanies, la tête étant déprimée en son centre ; - pas de fossettes costales caudales sur les 3 dernières vertèbres. 2 - Arc - processus épineux étroits et pointus. La vertèbre anticlinale est la 11ème ; - processus transverses légèrement pédiculés et dirigés dorso-latéralement ; - apparition de processus mamillaires à partir de la 4ème ou 5ème thoracique, leur volume augmentant vers l'arrière ; - les 3 ou 4 dernières vertèbres thoraciques portent un processus accessoire qui surplombe l'incisure caudale ; - incisure caudale jamais convertie en trou. PETITS RUMINANTS 1 - Corps : - plus large et moins excavé latéralement que chez le Bœuf ; - aplanissement des têtes et des fosses plus marqué. 2 - Arc : - processus épineux plus étroits, effilés ; - processus transverses des dernières thoraciques ayant tendance à s'aplatir (transition avec les vertèbres lombaires) ; - incisure caudale jamais convertie en trou ; - processus mamillaires plus saillants que chez le Bœuf. PORC - corps assez long sans crête médiane ; - tête et fosse elliptiques ; - processus épineux larges, plats et hauts (v. anticlinale= 11 ou 12ème) ; 20 - processus transverses : l'incisure caudale donne un foramen subdivisé par la base de ces processus, d'où une perforation caractéristique dans le sens ventro-dorsal. CHAT - corps arrondi d'un côté à l'autre ; - processus épineux étroits et pointus ; - processus transverses dirigés latéralement, la fossette costale transversaire passant en position ventrale. LAPIN - corps comprimé latéralement et évidé, d'où une crête ventrale nette ; - processus épineux plus longs que chez le CT ; - processus transverses forts, larges, aplatis dorso-ventralement. III - RÉGION LOMBAIRE CHEVAL 1 - Corps - plus long et plus large que celui des thoraciques ; - face ventrale évidée de chaque côté, d'où une crête ventrale saillante : sa hauteur diminue caudalement. 2 - Arc - processus épineux plats et larges, peu élevés. La largeur diminue vers l'arrière. Ils sont plus ou moins inclinés crânialement, et rugueux à leur extrémité libre ; - processus transverses caractéristiques : forts, aplatis dorso-ventralement et très allongés : leur longueur augmente jusqu'à la 3ème lombaire puis diminue. Les deux premiers sont dirigés caudalement, les autres crânialement ; Chez le cheval, les processus transverses des deux dernières lombaires portent des surfaces articulaires inter-transversaires. - processus mamillaires saillants sur les premières lombaires ; - processus articulaires plus développés que ceux des thoraciques, le crânial très concave, le caudal très convexe. 21 BŒUF 1 - Corps - plus long et moins excavé que chez le CV ; - crête ventrale moins nette mais présente sur la dernière lombaire. 2 - Arc - processus épineux plus large mais bas ; - processus transverses longs à bords tranchants, les trois premiers arrondis au bout, les autres étant pointus. Le dernier est nettement recourbé crânialement ; - jamais de surfaces articulaires inter-transversaires. CHIEN 1 - Corps : long et déprimé dorso-ventralement ; - crête ventrale absente sur les trois dernières lombaires. 2 - Arc - processus épineux forts, rétrécis au bout, obliques crânialement, le dernier étant triangulaire et bas ; - processus transverses longs, rabattus crânio-ventralement. Leur largeur augmente jusqu'à l'avant dernier ; - processus mamillaires saillants sur les 1ères lombaires ; - processus accessoires longs et pointus sur les 1ères lombaires. PETITS RUMINANTS 1 - Corps : plus aplati dorso-ventralement que chez le Bœuf. 2 - Arc - processus épineux très larges ; - processus transverses toujours dirigés crânialement et attachés très ventralement ; leur extrémité est élargie et recourbée en crochet sur la dernière lombaire ; - incisures caudales très profondes. PORC - crête ventrale visible sur toutes ; - processus épineux larges, hauts, quadrangulaires ; - processus transverses larges et arrondis au bout : leur base est percée d'un orifice ; - processus mamillaires épais et tubéreux, puis pointus et plus longs vers l'arrière. 22 CHAT - corps plus long que chez le Chien ; - crête ventrale peu nette ; - processus épineux bas, obliques crânialement ; - processus transverses plus inclinés crânio-ventralement que chez le Chien ; - processus mamillaires hauts et pointus ; - processus accessoires forts. LAPIN - corps très long, excavé, crête ventrale très nette ; - processus épineux de plus en plus hauts ; - processus transverses plus longs et plus rabattus que chez le Chat ; - processus accessoires faibles. IV - RÉGION SACRALE CHEVAL - 5 vertèbres sacrales ; - crête sacrale médiane discontinue ; - crête sacrale intermédiaire (= fusion des processus articulaires) faible. BŒUF - 5 vertèbres sacrales ; - processus épineux entièrement soudés, d'où une crête médiane forte et continue ; - crête intermédiaire développée ; - bords latéraux minces et tranchants, d'abord parallèles puis divergents caudalement ; - ailes épaisses avec une surface auriculaire en croissant ; - la surface articulaire de l'apex est étirée transversalement ; - absence des surfaces articulaires inter-transversaires. 23 CHIEN - 3 vertèbres sacrales ; - sacrum très aplati, de forme carrée ; - processus épineux soudés en une crête mince ; - crête sacrale latérale effacée caudalement ; - crête sacrale intermédiaire réduite à deux forts tubercules à la base de la crête médiane ; - ailes épaisses avec une surface auriculaire presque verticale ; - processus articulaires crâniaux confondus avec la base des ailes ; - apex très élargi, avec les derniers processus transverses étirés caudalement. PETITS RUMINANTS - Mouton : 4 vertèbres sacrales, Chèvre : 5 vertèbres sacrales ; - la dernière sacrale se soude tardivement chez le Mouton, chez la Chèvre elle est d'emblée soudée ; - processus épineux distincts sauf les deux premiers ; - crête intermédiaire peu marqué ; - bords latéraux épais et rugueux chez le Mouton, minces chez la Chèvre. PORC - 4 vertèbres sacrales ; - extrême réduction de la crête sacrale médiane ; - crête sacrale latérale nette délimitant une gouttière profonde. CHAT - 3 vertèbres sacrales ; - sacrum de forme carrée ; - processus épineux nettement séparés et plus hauts, plus pointus que chez le CN ; - processus articulaires crâniaux distincts de la base des ailes ; - derniers processus transverses plus longs : ils forment deux petites cornes à l'apex. LAPIN - 4 vertèbres sacrales ; - sacrum plus long que large, avec un apex très étroit. 24 2ème Partie : OSTÉOLOGIE DU THORAX Elle concerne les côtes, latérales, et le sternum, ventral. I - CÔTES Les côtes sont des os pairs, allongés et courbes, articulés dorsalement aux vertèbres thoraciques, ventralement au sternum plus ou moins directement. Chaque côte est composée de deux parties : un os costal dorsal et un cartilage costal ventral. Seuls les premiers cartilages sont unis directement au sternum, ils correspondent aux côtes sternales (= côtes vraies) ; les autres s'appuient sur le cartilage de la côte précédente, il s'agit des côtes asternales (= fausses-côtes). CHEVAL Le cheval possède 18 paires de côtes dont 8 vraies. 1 - Os costal L’os costal est constitué d'un corps et de deux extrémités. Chez le cheval, les côtes sont cylindroïdes, étroites et très convexes sur leur face externe. - L’extrémité dorsale s'articule aux vertèbres par l'intermédiaire d'une tête, en position crâniale et d'un tubercule plus caudal ; tête et tubercule sont séparés par un col. La tête correspond à la fossette costale, le tubercule à la fossette costale transversaire. - Le corps présente deux faces et deux bords : Face externe : convexe, avec crânialement une gouttière d'insertion musculaire, surtout dorsalement. Dorso-caudalement, elle porte la tubérosité du muscle longissimus, et en dessous la tubérosité du muscle iliocostal. Ces deux tubérosités sont marquées chez le cheval. Face interne : concave et lisse, avec sur son bord caudal, le sillon costal (=empreinte vasculo-nerveuse) ; Bord crânial concave et mousse ; Bord caudal convexe et tranchant. - L’extrémité ventrale est légèrement renflée, creusée d'une cavité peu profonde destinée au cartilage costal. 25 2 - Cartilage costal - Le cartilage costal est une tige cylindroïde dont l'extrémité dorsale s'unit à l'os costal en formant le genou de la côte ; - Son extrémité ventrale diffère selon qu'il s'agit d'une côte sternale ou d'une côte asternale ; le cartilage des côtes sternales se termine par un renflement muni d'une surface articulaire. Les cartilages des côtes asternales sont étirés ventralement en une pointe mousse qui s'applique sur le cartilage qui précède. 3 - Caractères de rang - Première côte : - courte, épaisse, peu incurvée ; - tête forte ; -pas de gouttière à sa face externe. - Dernière côte : - grêle et peu incurvée ; - pas de sillon costal en face interne ; - tubercule costal effacé. - Côtes intermédiaires : la longueur augmente jusqu'à la moitié puis diminue ; - idem pour la largeur ; - le tubercule costal d'abord latéral devient caudal ; il se confond avec la tête sur les dernières côtes. BŒUF - 13 paires de côtes dont 8 vraies ; - côtes longues, peu incurvées, très plates et larges ; - la moitié ventrale de la côte est plus large, sauf sur les trois premières et sur les deux dernières ; - tête et tubercule volumineux et séparés par un col net ; - tubérosités des muscles longissimus et iliocostal faibles ; - gouttière d'insertion faible. CHIEN - 13 paires de côtes dont 9 vraies ; - côtes fortement incurvées, étroites, mais épaisses et cylindriques. PETITS RUMINANTS - 13 paires de côtes dont huit vraies ; - côtes un peu moins larges et plus convexes que celles du Bœuf. 26 PORC : - 14 ou 15 paires ; - côtes très incurvées ; - sillon costal large et profond ; - tubérosités d'insertions musculaires marquées ; - cartilages aplatis. CHAT : - 13 paires ; - idem CN, sauf la tubérosité du muscle iliocostal transformée en épine. LAPIN : - 12 paires ; - tubercule costal transformé en une forte épine. II - STERNUM Le sternum est une formation ostéo-cartilagineuse placée à la face ventrale du thorax, et articulée de chaque côté au cartilage des côtes sternales. Il est toujours oblique ventro-caudalement. Il est formé d'une série de sternèbres constituant le corps du sternum. Il se prolonge crânialement par le manubrium, et caudalement par le processus xiphoïde. CHEVAL Chez le cheval, le sternum comprend en apparence 6 sternèbres : en fait il y en a 7 ou 8. Le sternum présente 2 faces, 2 bords et 2 extrémités. 1 - Face dorsale - endothoracique, étroite crânialement, plus large caudalement ; - elle est réduite chez le cheval à une simple crête suite à l'aplatissement latéral du sternum. 2 - Face ventrale - exothoracique, elle est étroite et forme chez le cheval une crête sternale très saillante, d'où un aspect en carène caractéristique. Elle s'aplanit un peu caudalement. 3 - Bords - ils sont convertis chez le cheval en faces latérales s'amincissant caudalement. - on y trouve, entre eux sternèbres, les incisures costales (correspondant aux cartilages costaux), au nombre de 8 chez le cheval. 4 - Manubrium (= 1ère sternèbre) Le manubrium sternal est aplati, arrondi, et s'étend nettement au-delà de la 1ère côte. 27 5 - Processus xiphoïde Il est étiré, pédiculé et terminé par le cartilage xiphoïde. Chez le cheval, ce cartilage est large, mince et arrondi. Sternum de Cheval – vue latérale gauche BŒUF - 7 sternèbres ; - sternum large, aplati dorso-ventralement, et rétréci à ses 2 extrémités ; - face ventrale triangulaire à sommet crânial et arrondi ; faible crête sternale qui s'efface caudalement ; - manubrium massif à peu près perpendiculaire à la 2ème sternèbre, et ne dépassant pas la 1ère côte ; - cartilage xiphoïde peu étendu. 28 CHIEN - 8 sternèbres ; - sternum allongé, grêle, incurvé sur toute sa longueur ; - processus xiphoïde long, étroit, avec un cartilage allongé ; - 9 incisures costales. PETITS RUMINANTS - sternum plus large et plus aplati que celui du Bœuf ; - manubrium long, étranglé en son milieu ; - processus xiphoïde long, étroit, avec un cartilage xiphoïde allongé ; - 9 incisures costales. PORC - 6 sternèbres ; - sternum rectiligne, rétréci aux extrémités ; - manubrium développé, aplati latéralement, et prolongé au-delà de la 1ère côte par un cartilage massif ; - crête sternale nette au début ; - cartilage xiphoïde triangulaire. CHAT - 8 sternèbres ; - sternum grêle et long, peu incurvé ; - crête sternale nette (différent du Chien) ; - processus xiphoïde long avec un cartilage grêle. LAPIN - 6 sternèbres ; - sternum grêle ; - processus xiphoïde long avec un cartilage large. 29 SÉANCE 3 CEINTURE PELVIENNE La ceinture pelvienne est formée de trois pièces fondamentales : l'os ilium (dorsal), l'os pubis et l'os ischium (ventral). Ces trois os se soudent précocement pour donner une pièce unique et volumineuse, l'os coxal, qui s'unit au coxal du côté opposé par une symphyse. Les deux coxaux plus le sacrum constituent le bassin osseux (= pelvis). L'os coxal est un os plat de forme irrégulière, tordu en hélice et oblique en direction ventro- caudale. Il s'articule au sacrum, s'unit sur le plan médian à son homologue et reçoit latéralement la tête du fémur. I - CHEVAL Le coxal présente une partie moyenne (= partie acétabulaire), et deux extrémités, l'une iliaque (crânio-dorsale), l'autre ischio-pubienne (ventro-caudale). A - PARTIE MOYENNE La partie moyenne est épaisse et centrée sur l'acétabulum (= cavité large et profonde), orientée ventro-latéralement, et formée de : - un bord externe rugueux ; - un bord interne lisse interrompu par l'incisure de l'acétabulum ; - une fosse profonde et rugueuse où s’insère le ligament de la tête fémorale ; - une surface semi-lunaire revêtue de cartilage articulaire. Dorsalement à l'acétabulum se trouve un bord saillant, l'épine sciatique. Le bord ventro-crânial de cette région est marqué par l'éminence ilio-pubienne, prolongée par la ligne arquée. Latéralement à cette ligne se trouve la surface d'insertion du muscle droit de la cuisse : chez le cheval, elle est constituée de deux fossettes (une médiale, une latérale). B - PARTIE ILIAQUE - Elle est crânio-dorsale et forme l'aile de l'ilium, aile portée par un col qui la rattache au corps de l'ilium, inclus dans la partie acétabulaire. - L'aile de l'ilium est plate et triangulaire chez le cheval et s'étend transversalement. Sa face ventrale couvre le sacrum (aile du sacrum). - Cette partie iliaque montre deux faces, trois bords et trois angles. 30 1 - Face glutéale C'est la face externe ; elle donne attache aux muscles fessiers. Elle présente une ligne glutéale chez le cheval. 2 - Face sacro-pelvienne C'est la face interne. Elle est parcourue par la ligne arquée, ligne déformée à mi-hauteur par le tubercule du petit psoas. Crânialement à la ligne arquée, elle est divisée en deux surfaces par une crête : une surface latérale plane, une médiale portant la surface auriculaire (correspondant au sacrum), et la tubérosité iliaque. 3 - Bords - Bord crânial : c’est la crête iliaque qui va de l'épine iliaque dorso-crâniale ou tuber sacrale, (angle de la croupe en extérieur) à l'épine iliaque ventro-crâniale ou tuber coxae, (angle de la hanche en extérieur). - Bord ventral : va de l'épine iliaque ventro-crâniale à la région acétabulaire ; il est lisse et concave chez le cheval. - Bord dorsal : va de l'épine iliaque dorso-crâniale à l'épine sciatique ; il présente l'épine iliaque dorso-caudale en regard de la surface auriculaire (nette chez le cheval). La partie caudale de ce bord forme la grande échancrure sciatique. 4 - Angles - Angle latéro-ventral = angle de la hanche : volumineux chez les ongulés, et divisé en quatre cuspides chez le cheval ; - Angle médio-dorsal : angle de la croupe ; - Angle caudal = col de l'ilium. C - PARTIE ISCHIO-PUBIENNE Elle est aplatie dorso-ventralement et s'unit sur le plan médian à son opposé par la symphyse pelvienne. Elle est percée du foramen obturé séparant le pubis (crânial) et l'ischium (caudal). 1 - Os pubis L’os pubis est formé d'un corps inclus dans la partie acétabulaire et d'une lame triangulaire présentant deux faces, trois bords, trois angles et s'unissant à l'acétabulum par deux branches (une crâniale, une caudale). - Face dorsale, endopelvienne (excavée chez la femelle) ; - Face ventrale, exopelvienne, munie chez le cheval du sillon du ligament accessoire ; - Bord médial, présente la surface symphysaire ; 31 - Bord crânial se déprime en formant le pecten du pubis, surmonté de l'éminence ilio- pubienne ; - Bord latéro-caudal délimite le foramen obturé et se prolonge par le sillon obturateur (sur la face endopelvienne) ; - Angle médio-crânial forme l'épine pubienne, constituée de deux tubercules pubiens (un dorsal, un ventral) peu nets chez le cheval ; - Angles latéral et caudal : RAS. 2 - Os ischium L’os ischium s'étale en une table de l'ischium, prolongée latéralement par le corps de l'ischium (inclus dans la partie acétabulaire), et médialement par la branche de l'ischium. Son bord latéral forme la petite échancrure sciatique, le bord médial la symphyse pelvienne et le bord caudal l'arcade ischiatique. L'angle latéral est volumineux et détermine la tubérosité ischiatique, bicuspide et munie d'une crête ventrale chez le cheval. II - AUTRES ESPÈCES BŒUF - Allongement et relèvement de la région ischiatique, plus large que chez le cheval, et tricuspide ; - Une seule fossette d'insertion du muscle droit de la cuisse ; - Epine sciatique relevée et tranchante ; - Angle de la hanche avec trois cuspides ; - Eminence ilio-pubienne saillante. PETITS RUMINANTS - Coxal à peu près rectiligne (donc différent du bœuf) ; - Epine sciatique basse ; - Angle de la hanche mince et unicuspide ; - Tubérosité ischiatique, non relevée. 32 CHIEN - Coxal légèrement incurvé vers l'extérieur, et faisant un angle faible avec l'horizontale ; - La fossette d'insertion du muscle droit de la cuisse forme l'épine iliaque ventro-caudale ; - Ligne arquée saillante ; - Epine sciatique très basse ; - Aile de l'ilium avec une face glutéale excavée, et une crête iliaque convexe ; - Foramen obturé de forme triangulaire, ischium plus large que long. CHAT - Idem chien mais épine sciatique plus haute avec une pointe caudale peu marquée ; - Foramen obturé elliptique. PORC - Coxal presque horizontal ; - Epine sciatique haute avec un rebord semi-circulaire ; - Aile de l'ilium quadrangulaire. LAPIN - Epine sciatique basse avec une pointe caudale nette ; - Coxal presque horizontal. Toutes les illustrations qui suivent sont issues de l’ouvrage : BARONE R. (2010) Anatomie comparée des mammifères domestiques - Tome 1, Ostéologie - Editions Vigot, 800 pages 33 34 Cinquième vertèbre thoracique (ci-dessus) et côtes gauches (ci-dessous) de Cheval 35 36 Vertèbres cervicales de Cheval (vue latérale gauche) Vertèbres thoraciques de Cheval (vue latérale gauche) Vertèbres thoraciques de Bœuf (vue latérale gauche) 37 Vertèbres thoraciques de Chien (vue latérale gauche) Vertèbres lombaires de Chien (vues dorsale, ventrale et latérale gauche) Vertèbres lombaires de Chat (vue latérale gauche) 38 39 Os sacrum de Cheval (Vue latérale gauche) Os sacrum de Bœuf (Vue latérale gauche) 40 Thorax osseux de Cheval (Vue latérale gauche) Thorax osseux de Bœuf (Vue latérale gauche) 41 42 43 44

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