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Partie 1 : Penser la justice Introduction Les mots droit et justice ne sont pas synonymes : la justice est du droit mais du droit n’est pas de la justice pour autant. Justice : terme visant une institution régie par le d...

Partie 1 : Penser la justice Introduction Les mots droit et justice ne sont pas synonymes : la justice est du droit mais du droit n’est pas de la justice pour autant. Justice : terme visant une institution régie par le droit (tribunaux, juges,...) Étymologies : justice = ius (droit) et droit = directus (règle, en ligne droite, justice) On constate plusieurs différences fondamentales : Le droit peut être utilisé comme un outil (par contre on ne peut pas utiliser la justice, on peut uniquement faire quelque chose en son nom) Le droit est coercitif (caractère obligatoire), la justice peut nous influencer/nous pousser à réfléchir mais ne contraint pas La justice à un côté inné (on la retrouve déjà chez les enfants) Justice : BASE ou BUT du droit ? I. Qu’est-ce que la justice ? Le terme justice est un terme polysémique (plusieurs significations/sens) De nombreux philosophes se sont penchés sur la question “Ti esti la justice”. La philosophie à porté diverses définitions de la justice, menant parfois à des débats virulents tant la question est difficile à répondre. Il y a eu de nombreux désaccords entre Platon/Aristote, Saint-Paul/tradition Juive, … Socrate, grand philosophe de l’antiquité, pratique la pratique maïeutique en dialoguant avec ses concitoyens afin de trouver une définition juste et claire pour le terme justice. Le but est de déconstruire les idées préconçues. Pratique maïeutique : “accouchement des idées” : par le biais de questionnements, l'esprit du questionné parvient à trouver en lui-même les vérités (on chercher à le pousser au bout de sa réflexion) Tentatives de définition du terme justice grâce à la pratique maïeutique : Céphale :”ma vieillesse se passe bien car je suis riche et la richesse permet de vivre une vie juste : je ne dois pas mentir/je peux payer mes dettes,...” ⇒ Socrate le questionne alors : est-ce ça une vie juste, une vie sans mentir ? Ne faut-il pas mieux mentir ou tromper pour le bien? Conclusion : “la justice ne consiste pas précisément à dire la vérité et à rendre à chacun ce qui lui appartient” 1 Polémarque : “la justice c’est bien traiter les personnes honnêtes et rendre la pareille aux mauvaises personnes, à nos ennemis” ⇒ Socrate le questionne : tu ne te trompes jamais sur ton jugement à propos du caractère mauvais ou bon de la personne? Si c’est le cas, tu pourrais faire du bien aux méchants et inverse ⇒ Comparaison avec un chien et un cheval : on constate que quand on les punit/fait du mal, ils deviennent de plus en plus méchant (comme les hommes) ⇒ Socrate le questionne à nouveau : est-ce juste qu’une personne juste rende les autres méchants/injuste? Si on est juste, on ne peut pas faire du mal aux autres : ce qui est juste ne peut, au nom de la justice, faire quelque chose d’injuste. Conclusion : “la justice ne peut être définie comme rendre la pareille aux autres. Ce n’est pas le propre de l’homme juste de faire du mal ni à son ami, ni à qui que ce soit, mais de son contraire, c’est à dire de l’homme injuste.” Thrasymaque : “la justice n’est autre que ce qui est avantageux au plus fort” ⇒ Quiconque gouverne crée des lois à son avantage et déclare que la justice consiste à observer ces lois. La justice serait ce que le tyran/monarque décide (>< démocratie où le pouvoir est au peuple, c’est lui qui adopte les lois qui l’arrange et ce serait donc juste de respecter ces lois choisies par le peuple pour le peuple) ⇒ JUSTICE = POUVOIR (idée maintenue jusqu’à la fin du 19ème siècle, à partir du moment où on se demande si il est juste d’écouter les plus forts, l’église, …) ⇒ Pour Socrate, ceux qui gouvernent peuvent se tromper et faire des lois qui les désavantage : parfois les plus forts font une justice qui les désavantage Socrate estime que les affirmations de Thrasymaque sont vides et ne concernent pas tellement la justice. Elles se basent plutôt sur la domination et la soif du pouvoir. Gouverner c’est pas prendre des lois dans son propre intérêt, prendre des décisions pour la cité et donc pour les autres (comparaison avec médecin : son but est de faire de l’argent mais aussi de soigner les autres) ⇒ Le but est de faire des lois pour que la société vive dans la paix et de façon harmonieuse, le but n’est pas l’objet de l’art de gouverner mais de contribuer au bon vivant de la cité. ⇒ Thrasymaque ne parlait pas du gouvernement mais de la détention du pouvoir. Pas de la justice mais de l’impatience à détenir le pouvoir ⇒ Socrate n'arrivera pas à le pousser à la réflexion et à remettre ses idées en question. Pour Socrate la justice est capitale. Pour Platon et Socrate : parler de la cité et de l’organisation individuelle va de paire : vivre une vie éthique est nécessaire à la vie politique et n’est pas différent que de contribuer à une vie sociétale juste. ⇒ Justice est importante à tous les niveaux : intime (permet la paix intérieure) et dans la société (permet d’éviter guerre) ⇒ Justice permet de vivre en harmonie Dire que la justice est importante ce n’est pas la définir, il n’a donc pas réussi à répondre à cette question “TI ESTI la justice”. 2 ⇒ La justice peut être une valeure (on la perçoit), un sentiment (enfants), une institution Pour définir le terme “justice”, il faut faire le choix d’une approche décalée. La vraie question n’est pas tellement de savoir ce qu'est la justice. Il faudrait penser à l’acte de juger plutôt qu’au concept de justice. On doit dès lors se concentrer sur d’autres questions : PAR QUI : qui nous juge? Vaut-il mieux un inconnu? Un proche? COMBIEN : faut-il un juge? Plusieurs? COMMENT : même jugement pour tous? Juger chaque situation différemment? OU : est ce que le tribunal est vraiment le lieu (ornement/toges vraiment utile?) QUAND : dès que quelque chose est injuste? Lorsqu’on dépasse des limites ? II. Juger avec impartialité ou avec sentiment Visionnage film “The Music Box” : une avocate décide de prendre la défense de son père accusé de crimes de guerre. Cette dernière refuse d’émettre l’idée que son père puisse avoir commis horreurs sous prétexte qu’elle le connaît, qu’il l’a élevé qu’il n’aurait jamais été capable de faire ça. ⇒ Les sentiments envers son père faussent-ils son jugement sur son père et sur les témoins au procès? ⇒ La question d’impartialité s’applique aussi à propos du juge, juif or le procès parle de victimes de la shoah : l’implication personnelle possible du juge peut influencer le rendu du jugement ⇒ L’avocate de l’accusé cherche à rendre le procès un débat d’actualité : juifs vs communistes ⇒ On soulève aussi dans ce film la question du positionnement du scénariste face à l’antisémitisme. En effet, le scénariste s’est inspiré du procès de J.Demjanjuk et cherche à comprendre l'implication de son pays d’origine, la Hongrie, dans la Shoah Cela soulève deux questions fondamentales : Sommes-nous capable de prendre une décision juste quand nos sentiments sont impliqués? Pouvons-nous poser un jugement adéquat quand nous ne sommes pas impliqués dans le sujet? Parfois il vaut mieux un juge totalement impartial et un juge impliqué dans la situation est plus adéquat, il est dur de trouver la solution parfaite. Le droit actuel nous répond par le principe d’impartialité : on a le droit de demander de changer de juge si celui-ci à une quelconque relation avec le dossier ou les personnes impliquées Qu’est-ce que le juste et qu’est-ce que la justice? En réalité la vraie question est qu’est-ce que le juste et l’acte de juger. Questions soulevées par Deleuze : Comment juger ? (à distance de la situation, selon nos émotions?) Qui est le plus à même de bien juger ? (proches-personnes indifférentes?) On essayera d’y répondre à l’aide d’écrits de deux économistes et philosophes du siècle des lumières : David Hume (judicious spectator) Adam Smith (impartial spectator) Le siècle des lumières est un mouvement culturel et intellectuel du 18ème siècle rassemblant des penseurs voulant lutter contre les oppressions religieuses et politiques en proposant des projets se basant uniquement sur la raison. On cherche à écarter l’irrationnel et les croyances, on cherche à faire triompher la bourgeoisie sur la noblesse et le clergé 3

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