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MP - C2 - (1.1.1) - nature_culture.pdf

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H AT AG CG – 1A – Chevalier – (1.1.1) pl ai re de Sa br in e TC (1) Les concepts de base = (axes 3,5,6 et 8) Ex em (1.1) La culture = penser et organiser la société : pl ai re de Sa br in e TC H AT AG BA (1.1.1) La culture comme arrachement à la nature : les fondements de la s...

H AT AG CG – 1A – Chevalier – (1.1.1) pl ai re de Sa br in e TC (1) Les concepts de base = (axes 3,5,6 et 8) Ex em (1.1) La culture = penser et organiser la société : pl ai re de Sa br in e TC H AT AG BA (1.1.1) La culture comme arrachement à la nature : les fondements de la société (travail, technique et religion) (1.1.2) L’organisation de la société = l’Etat, la justice et le droit (1.1.3) L’art : les courants artistiques et le jugement esthétique TC H AT AG BA Ex em (1.1.1) La culture : les fondements de la société Sa br in e Introduction H AT AG BA Ex em pl ai re de Sa br in e TC H AT AG BA Ex em pl ai re de Le concept de culture n’a de sens que par le concept auquel il est opposé : la nature. Cela est donc valable pour le concept de nature, qui prend son sens par rapport à celui de culture. Puisque « nature » et « culture » sont deux concepts corrélatifs, on définira la culture en fonction de l’endroit où l’on trace la frontière entre les deux. Bref, la conception qu’on se fait de la culture sera fonction de cette délimitation (t.1, Lévi-Strauss). Mais cela ne signifie pas du tout que le concept de « culture » soit relatif à chacun : on ne peut pas lui donner n’importe quelle signification. En effet, quel que soit le sens qu’on lui donne, la culture renvoie toujours à ce qui est au-delà de la nature, ce qui dépasse la nature, ce qui s’arrache à la nature. La culture renvoie à ce qui ne relève pas des conditions ou des déterminations naturelles, ou, en d’autres termes, ce qui ne relève donc pas de l’innée. Voici les différentes acceptions du concept de « culture », selon le contexte dans lequel il est envisagé. On verra que la culture est inséparable de l’apparition de la technique puisque la culture se définit par un rapport déterminé à la nature : l’animal (être de nature) s’adapte à la nature pour satisfaire ses besoins, tandis que l’homme (être de culture) transforme la nature pour satisfaire ses besoins. Cette transformation s’opère par la technique. 1 Déf : pl ai re de H TC Sa br in e (i) Au sens le plus général : état de l’homme dans la société, opposé à l’état de nature. On parle d’« état de culture », « état civilisé », par opposition à l’ « état de nature ». C’est le sens que les théoriciens du contrat, aux XVIIe et XVIIIe siècles, thématisent et adoptent (Hobbes, Locke, Rousseau). AT AG (a) Culture : AT AG BA Ex em (ii) Au sens anthropologique : (ii’) renvoie au fait que l’homme transforme le milieu, la nature pour satisfaire ses besoins (à la différence des animaux qui s’adaptent au milieu pour satisfaire leurs besoins), et (ii’) renvoie à ce qui est acquis, ce qui a besoin d’apprentissage, par opposition à ce qui est inné (dimension physico-biologique). Sens universel. Sa br in e TC H (iii) Au sens de civilisation : ensemble des règles, des croyances, des valeurs, des techniques, des mœurs, des institutions qui caractérisent une société donnée (on parle alors d’une culture particulière). em pl ai re de (iv) Au sens moral : s’oppose à la barbarie. État supérieur de civilisation, où la violence est limitée, donc caractérisé par un avancement moral, intellectuel et social. in e TC H AT AG BA Ex ð Appartient à la culture tout ce qui est produit et acquis par l’homme, en tant qu’il est nécessairement un être de culturel, membre d’une société donnée. En ce sens, toute société possède une culture, système complexe qui inclut les croyances, lois, techniques, mœurs, etc. de Sa br (b) Technique : TC H AT (c) Travail : AG BA Ex em pl ai re (i) activité propre à l’homme qui lui permet, par l’intermédiaire d’outils, de transformer et produire des objets qui lui sont utiles. C’est par la technique, ensemble de moyens et de méthodes, que l’homme modifie son milieu ; (ii) s’applique donc aux activités de productions ne s’effectuant jamais dans un rapport direct entre la force de travail et la nature. H AT AG BA Ex em pl ai re de Sa br in e (i) activité rémunérée ou pas, qui permet d’entretenir, de transformer ou de produire quelque chose, que ce quelque chose soit matériel (travail manuel) ou pas (travail intellectuel) ; (ii) c’est un phénomène ambivalent car il est souvent associé à une activité pénible mais nécessaire, dont il faudrait se débarrasser (selon l’étymologie contestée « tripalium », instrument de torture utilisé durant l’antiquité et au Moyen-âge) ; mais il peut être considéré au contraire comme indispensable à notre humanité et permettant un épanouissement. Il faut donc déterminer les conditions qui font d’un travail une activité mortifère ou, au contraire, de réalisation de soi. 2 de BA Ex em pl ai re Pb 1 : le partage entre nature et culture. C’est-à-dire, où établir la frontière entre nature et culture ? Quel(s) est (sont) le(s) critère(s) au(x)quel(s) on reconnaît un être de culture ? t.1 (Lévi-Strauss). br in e TC H AT AG Pb 2 : à l’échelle individuelle, comment le petit d’homme, nourrisson soumis à ses pulsions, devient-il un être de culture, ie un homme ? Si par définition il ne s’agit pas d’un état inné, quelles sont les étapes et composantes qui permettent d’accéder à l’humanité réalisée ? t.2 (Kant). Ex em pl ai re de Sa Pb 3 : l’origine de la culture. D’où vient la culture ? Plus précisément, puisque la culture consiste en un arrachement à la nature, quels sont les causes et les facteurs qui ont historiquement permis à la culture d’apparaître ? Peut-on trouver de tels causes et facteurs qui ont permis d’opérer ce passage de la nature à la culture ? t.3 (Rousseau) et t.4 (Freud). de Sa br in e TC H AT AG BA Pb 4 : le fondement de la culture. Comme on verra qu’il est impossible de fixer scientifiquement une telle origine, on se posera plutôt la question du fondement de la culture. Ce n’est pas un questionnement historique, mais logique. Elle se formule comme suit : à quelle condition s’opère et se repère le passage à l’état culturel ? Cette condition sera donc ce sur quoi repose la culture, ie ce sans quoi elle s’écroulerait (sens du mot « fondement »). t.5 (LéviStrauss). (a) La culture : spécificité de l’homme (Pb 1 et 2) ai re de Sa br in e TC H AT AG BA Ex em pl ai re Pb 5 : chez l’homme, peut-on séparer, c’est-à-dire isoler, nature et culture ? Formulé autrement : y a-t-il chez l’homme des manifestations ou des comportements uniquement naturels ou culturels ? t.6 (Merleau-Ponty). Lévi-Strauss, dans les SEP, analyse ce qui caractérise la culture par rapport à la nature. Cf. t.1. Nature : lois mais pas de règles / culture : règles. Ce pourquoi on a les modalités suivantes : nature : universalité et nécessité / culture : particularité et contingence. Il s’agit d’une caractérisation de nature logique. Concrètement, l’homme devient homme, advient comme être de culture selon deux étapes que Kant explicite dans son Traité de pédagogie. Cf. t.2. La discipline permet l’obéissance aux règles sociales sans lesquelles les hommes ne pourraient vivre en société. Sans cette obéissance aux règles, qui est libération des pl em Ex BA AG AT H H TC Sa br in e On se concentrera principalement sur le phénomène de la culture, car les deux autres (technique et travail) y sont subordonnés (ie en dérivent et donc ne se laissent pas penser indépendamment d’elle). On comprendra vite que l’opposition nature/culture renvoie à l’opposition animal/homme : la culture c’est ce qui fait qu’un individu ne se comporte pas comme un animal, ie celui dont le comportement n’est plus soumis ou déterminé par ses pulsions et son instinct. AT AG Pb relatifs à ces définitions 3 instincts et des pulsions, les hommes seraient soumis à pulsions agressives. C’est pourquoi cette étape est nécessaire pour accéder à la seconde, l’instruction. em pl ai re de Sa br in e TC H AT AG BA Ex em pl ai re de Sa br in e On a vu en quoi consiste la fonction principale de la culture : non pas d’abord à rendre les hommes plus « cultivés », mais à les arracher à leur condition animale, c’est-à-dire à les soustraire à un fonctionnement purement pulsionnel. Or, ce dépassement de l’état animal où l’instinct est loi se fait par l’entremise de règles. L’imposition de règles au petit enfant, plus largement ce qu’on appelle éducation et apprentissage, marque ainsi le passage de l’état de nature à l’état de culture. Se pose dès lors la question de la description du moment de ce passage, ie celle de l’origine de la culture. S’il est impossible, semble-t-il, d’assigner un point de départ chronologique à l’entrée de l’homme, en tant que simple animal, dans le règne spécifiquement humain, cela n’empêche pas de tenter de décrire les conditions anthropologiques de ce passage. Rousseau, dans le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755), et Freud, dans Totem et Tabou (1913), ont tous deux formulé des hypothèses sur ce qui aurait contribué à faire advenir ce nouvel état. Ils décrivent un état naturel, pré-culturel de l’homme, sur un mode fictif, afin de proposer des causes et facteurs de ce passage définitif de ce passage à l’état de culture. Cf. t.3 et t.4. de Sa br in e TC H AT AG BA Ex (i) pour Rousseau, le travail et le droit de propriété. L’homme passe de l’indépendance (il subvient seul, sans l’aide d’autrui, à ses besoins) à la dépendance vis-à-vis d’autrui pour la production. 2 précisions : cet état n’est pas entièrement négatif (liberté et intelligence) et retour à l’état de nature est impossible. (ii) pour Freud, le meurtre du père de la horde sauvage a produit deux éléments qui font accéder à la culture : un sentiment de culpabilité chez les fils, qui coïncide avec l’apparition d’une attitude morale, et la prohibition de l’inceste qui en est le corrélat. (c) Fonctions de la culture (pb 4) AG BA Ex em pl ai re de Sa br in e TC H AT AG BA Ex em pl ai re Si les hypothèses concernant l’origine de la culture sont stimulantes pour la théorie, mais restent des hypothèses, on peut néanmoins dégager ce qui fonde ce passage. Cf. t.5. Prohibition de l’inceste est la règle qui marque ce passage, qui en est la condition. C’est pourquoi est la 1e des règles selon Lévi-Strauss. Pourquoi ? (i) car elle participe des 2 ordres (nature et culture = universelle mais contingente) => opère transition, en posant une sorte de continuité ; (ii) elle est donc à l’origine, la condition des autres règles (rend possible l’existence de règles) ; et (iii) puisque c’est la 1e, elle est ce sur quoi repose la culture, ce sans quoi la culture s’effondre. Résultat de l’anthropologie : la contrainte sexuelle est à l’origine de la culture. Renoncement de l’homme. AT H TC H AT AG (b) Origine et fondement de la culture (Pb 3 et 4) Autre résultat : l’homme et la culture sont indissociables. On ne peut parler d’homme à l’état de nature sauf sur un mode fictif, comme dans les théories du contrat. L’homme commence avec la culture, et réciproquement. L’homme ne peut retourner à l’état animal. En revanche, l’homme peut agir et se conduire de manière inhumaine, barbare, au sens où la barbarie s’oppose à la culture dans son acception morale. L’homme devient barbare lorsqu’il 4 BA Ex em pl ai re de Sa br in e TC H AT AG BA Ex em pl ai re de H AT AG Conclusion (pb 5) ai re de Sa br in e TC H AT AG BA Ex em pl ai re de Sa br in e TC D’un côté, tout est naturel chez l'homme car l'homme est un animal comme un autre, il a un corps, des organes, un patrimoine génétique, des besoins (se nourrir, boire, dormir...), des tendances, des instincts (téter)... Mais d’un autre côté, presque tout est fabriqué en l'homme à partir de cette base biologique. La culture se superpose ainsi à la nature et en devient indissociable. Par exemple, l'homme a des organes phonatoires (innés), mais s'il n'apprend pas à parler il ne le fera jamais ; il a des besoins alimentaires (naturels), mais il fait cuire sa nourriture, il se sert de baguettes ou de couverts pour manger (plus précisément, il ne « mange » pas, il « petit-déjeune, déjeune, goûte et dîne » = l’organisation temporelle de l’existence humaine est un principe différenciateur). L'homme ne se contente en effet pas de satisfaire ses besoins, il détourne les conduites vitales de leur sens ; il ne se contente pas, par exemple de se nourrir pour satisfaire sa faim, il veut que soit un plaisir et il peut même manger sans avoir faim. Manger n'est pas un acte purement individuel chez l'homme, c'est un acte social (cf. Jean-Anthelme Brillat-Savarin, Physiologie du goût (1825)). Rien chez l'homme n'est donc purement naturel. Ses sentiments et ses conduites sont inventés, comme les mots ; Il est impossible de séparer chez l'homme les comportements naturels et les comportements culturels, fabriqués. L'homme détourne les conduites vitales de leur sens ; il a le génie de l'équivoque. Mais attention : « conventionnel », « non purement animal » ne signifie pas arbitraire, ne signifie pas que n’importe quel comportement est possible (tout n’est pas construit, relatif), puisque la base biologique (notre physiologie, etc.) et naturel (le milieu) imposent des contraintes à ces conventions (tout comme l’espace euclidien impose des contraintes à la pl em Ex BA AG AT H AT AG H TC Sa br in e se laisse dominer par ses pulsions, donc quand il ne se maîtrise plus. Ces pulsions menacent la culture, ou civilisation, car elles sont source de destruction. La culture agit donc à 3 niveaux distincts pour lutter contre l’abandon à ses pulsions : (i) chez l’enfant : poser des limites ; âge de raison où principe de réalité se substitue au principe de plaisir, le but étant l’adaptation à la société, c’est-à-dire à la réalité ; (ii) chez l’individu, à l’échelle collective : règles juridicopolitiques, lois, afin de rendre possible la coexistence des individus ; (iii) pour l’individu, à l’échelle individuelle : les règles permettent la construction de la personnalité, en canalisant les pulsions. Cependant, si la culture doit mettre un frein aux pulsions, elle doit toutefois permettre à l’homme d’en satisfaire suffisamment, au risque de provoquer une frustration qui se traduirait par une agressivité destructrice, pour l’individu (si cette agressivité est dirigée contre lui), ou pour autrui (si elle dirigée vers l’extérieur). Trop brimer les pulsions est donc destructeur. Toute la difficulté réside dans la détermination de ce « suffisamment ». C’est pourquoi toutes les règles et tous les systèmes de règles ne se valent pas. Un système qui brime trop les pulsions porte en lui les conditions de sa destruction. A l’extrême, historiquement, on pense aux totalitarismes (nazisme, communisme, ou islamisme, cf. Daesh). Mais à une échelle individuelle, on sait à quel point des pulsions trop bridées conduisent à des comportements violents : contre soi-même (scarification, suicide), ou contre autrui (viol, problème de la chasteté). Trop de règles est donc destructeur, tout comme l’inverse, l’insuffisance, voire l’absence de règles, l’est aussi. Dans ce dernier cas, l’individu sans règle se retrouve sans limite, et cherchera de telles limites, sans lesquelles il lui sera impossible de se construire. ð C’est pourquoi, selon Freud, la fonction de la culture est de trouver cet équilibre entre satisfaction pulsionnelle et coexistence. 5 TC H AT AG BA Ex em pl ai re de Sa br in e TC H AT AG BA Ex em pl ai re de Sa br in e TC H AT AG BA Ex em pl ai re de AT AG H TC Sa br in e géométrie du triangle : on peut construire un triangle rectangle isocèle mais pas équilatéral). Il faudrait évoquer les contraintes psychiques aussi (liées au corps et à la vie en société, cf. Freud). Par ex., pour quelles raisons « la paternité » est-elle une « institution » ? Comme toutes les réalités humaines, la paternité a un double caractère ; naturel et culturel ; en tant qu'animal, l'homme procrée, mais l'enfant, contrairement au petit animal, est inscrit dans une institution symbolique : la famille (le père, la mère et l'enfant), dans ce que Claude Lévi-Strauss nomme une « structure » (cf. Les structures élémentaires de la parenté). Les jeunes animaux ont des « pères » biologiques, mais ils n'ont pas de père « symboliques » (ils ne savent pas que leur géniteur est leur « père », et même sous l’hypothèse qu’ils le « sachent » confusément, cela ne joue pas de rôle déterminant dans leur comportement et organisation) ils ne s'inscrivent pas dans une filiation symbolique, dans une histoire familiale. Il n'y a pas non plus de « maternité » chez les animaux, puisqu'il n'y a pas l'interdit de l'inceste qui porte l'ensemble de la structure (sauf, semble-t-il, chez les singes bonobos du Zaïre). L'organisation sociale est une objectivation des structures du langage en tant que système de différence (homme/femme, initié/non initié, père/fils, oncle, etc.) Autres exemples : la naissance est un acte biologique, mais l'attribution d'un nom de famille et d'un prénom différenciateur, l'inscription de l'enfant à l’État civil, le baptême... sont des conventions ; la puberté est une réalité biologique, mais les « rites de passage » (par ex. circoncision, épreuves...) sont des conventions (Lévi-Strauss a montré qu'il s'agit pour le groupe de « produire de la différence »), les relations sexuelles, la procréation (processus biologique) sont organisées par une convention : le mariage. La mort est un processus biologique, partout inscrit dans la nature, mais les obsèques, l'extrême-onction... sont des conventions (des actes sociaux). Le besoin de se nourrir (besoin naturel) est organisé par une convention (culturelle), la cuisson des aliments (cf. Claude Lévi-Strauss, Le cru et le cuit) ; il n'existe aucune société humaine qui ne fasse cuire en totalité ou en partie sa nourriture, la cuisson est le signe du passage de la nature à la culture. Claude-Lévi-Strauss montre comment certains mythes expriment ce passage : le "cuit" (le feu humain), volé à un dieu ou donné par un dieu, est un intermédiaire entre le « brûlé » (trop près du soleil) et le « pourri » (trop loin du soleil). Le monde humain est donc par définition le monde culturel. C’est pourquoi la haine de la culture, qui peut conduire à des comportements destructeurs (les autodafés des nazis, ou la destruction des monuments et des bibliothèques à Palmyre par Daech dont le corrélat est toujours la volonté de suppression des hommes considérés comme non purs ou infidèles) sont en ce sens des comportements inhumains, régressifs. Le « monde humain » est donc inséparable du monde culturel (au sens universel), qui se manifeste au travers des différentes cultures produites par les hommes au cours de l’histoire, et qui se caractérise par la technique, l'art, la religion, les coutumes... Ce « le monde culturel » est transmis de génération en génération par l'éducation et le langage1. H AT AG BA Ex em pl ai re de Sa br in e => Cette indissociabilité entre l’homme et la culture implique l’impossibilité d’isoler nature et culture en l’homme. Même les fonctions organiques se manifestent culturellement, même si elles sont évidemment naturelles. Intégration du naturel au culturel, étant entendu que la base naturelle, physique et organique ne peut disparaître derrière leurs manifestations culturelles. S’il y a des milliers de cuisines différentes, il n’y a de cuisine que parce que l’homme doit manger. S’il y a des milliers de façons de traduire l’opposition homme/femme, c’est parce qu’il existe une distinction sexuelle qui en est la condition. 1 V. Biaggi et G. Monsaingeon (modifications : OC). 6 Sa br in e t.1 : Lévi-Strauss, l’opposition nature / culture ai re de Sa br in e TC H AT AG BA Ex em pl ai re de Sa br in e TC H AT AG BA Ex em pl ai re de Sa br in e TC H AT AG BA Ex em pl ai re de On commence à comprendre que la distinction entre état de nature et état de société, à défaut d’une signification historique acceptable, présente une valeur logique qui justifie pleinement son utilisation par la sociologie moderne, comme un instrument de méthode. L’homme est un être biologique en même temps qu’un être social. Parmi les réponses qu’il fournit aux excitations extérieures ou intérieures, certaines relèvent intégralement de sa nature, d’autres de sa condition : ainsi n’aura-t-on aucune peine à trouver l’origine respective du réflexe pupillaire et de la position prise par la main du cavalier au simple contact des rênes. Mais la distinction n’est pas toujours aussi aisée (…) on peut se demander, comme le faisait déjà Locke, si la peur de l’enfant dans l’obscurité s’explique comme une manifestation de sa nature animale ou comme le résultat des contes de sa nourrice. Un animal domestique perdu ou isolé retourne à l’état sauvage, retrouve un comportement naturel à son espèce ; il y revient par régression. Rien de tel pour l’homme « il n’existe pas de comportement naturel de l’espèce auquel un individu isolé puisse revenir par régression. » On ne peut espérer trouver chez l’homme l’illustration de types de comportements de caractère pré-culturel. Est-il possible, alors, de tenter une démarche inverse et d’essayer d’atteindre, aux niveaux supérieurs de la vie animale des attitudes et des manifestations où l’on puisse reconnaître l’ébauche, les signes avant-coureurs, de la culture ? (…) Aucune place dans ces structures collectives [les sociétés d’insectes], même pour une esquisse de ce que l’on pourrait appeler le modèle culturel universel : langage, outils, institutions sociales, et système de valeurs esthétiques, morales ou religieuses. C’est à l’autre extrémité de l’échelle animale qu’il faut s’adresser si l’on espère découvrir une amorce des ces comportements humains : auprès des mammifères supérieurs, et plus spécialement des singes anthropoïdes. (…) Tout semble se passer comme si les grands singes, déjà capables de se dissocier d’un comportement spécifique, ne pouvaient parvenir à rétablir une norme sur un plan nouveau. La conduite instinctive perd la netteté et la précision qu’on lui trouve chez la plupart des mammifères ; mais la différence est purement négative, et le domaine abandonné par la nature reste territoire inoccupé. Cette absence de règles semble apporter le critère le plus sûr qui permette de distinguer un processus naturel d’un processus culturel. (…) C’est, en effet, qu’il y a un cercle vicieux à chercher dans la nature l’origine des règles institutionnelles qui supposent- bien plus, qui sont déjà – la culture, et dont l’instauration au sein d’un groupe peut difficilement se concevoir sans l’intervention du langage. La constance et la régularité existent, à vrai dire, aussi bien dans la nature que dans la culture. Mais, au sein de la première, elles apparaissent précisément dans le domaine où, dans la seconde, elles se manifestent le plus faiblement et inversement. Dans un cas, c’est le domaine de l’hérédité biologique, dans l’autre celui de la tradition externe. On ne saurait demander à une illusoire continuité entre les deux ordres de rendre compte des points par lesquels ils s’opposent. Aucune analyse réelle ne permet donc de saisir le point du passage entre les faits de nature et les faits de culture, et le mécanisme de leur articulation. Mais la discussion précédente ne nous a pas seulement apporté ce résultat négatif ; elle nous a fourni, avec la présence ou pl em Ex BA AG AT H TC H AT AG Textes 7 Sa br in e TC H AT AG BA Ex em pl ai re de pl ai re de C. Lévi-Strauss, Structures élémentaires de la parenté (1949). AG BA Ex em t.2 : Kant : la double dimension de la culture : discipline (arrachement à l’animalité) et éducation (instruction) ai re de Sa br in e TC H AT AG BA Ex em pl ai re de Sa br in e TC H AT La discipline nous fait passer de l'état animal à celui d'homme. Un animal est par son instinct même tout ce qu'il peut être ; une raison étrangère a pris d'avance pour lui tous les soins indispensables. Mais l'homme a besoin de sa propre raison. Il n'a pas d'instinct, et il faut qu'il se fasse à lui-même son plan de conduite. Mais, comme il n'en est pas immédiatement capable, et qu'il arrive dans le monde à l'état sauvage, il a besoin du secours des autres. L'espèce humaine est obligée de tirer peu à peu d'elle-même par ses propres efforts toutes les qualités naturelles qui appartiennent à l'humanité. Une génération fait l'éducation de l'autre. On ne peut chercher le premier commencement dans un état brut ou dans un état parfait de civilisation ; mais, dans ce second cas, il faut encore admettre que l'homme est retombé ensuite à l'état sauvage et dans la barbarie. La discipline empêche l'homme de se laisser détourner de sa destination, de l'humanité, par ses penchants brutaux. Il faut, par exemple, qu'elle le modère, afin qu'il ne se jette pas dans le danger comme un être indompté ou un étourdi. Mais la discipline est purement négative, car elle se borne à dépouiller l'homme de sa sauvagerie ; l'instruction au contraire est la partie positive de l'éducation. La sauvagerie est l'indépendance à l'égard de toutes les lois. La discipline soumet l'homme aux lois de l'humanité, et commence à lui faire sentir la contrainte des lois. Mais cela doit avoir lieu de bonne heure. (...) Il n'y a personne qui, ayant été négligé dans sa jeunesse, ne soit capable d'apercevoir dans l'âge mûr en quoi il a été négligé, soit dans la discipline, soit dans la culture (car on peut nommer ainsi l'instruction). Celui qui n'est point cultivé est brut ; celui qui n'est pas discipliné est sauvage. Le manque de discipline est un mal pire que le défaut de culture, car celui-ci peut encore se réparer plus tard, tandis qu'on ne peut plus chasser la sauvagerie et corriger un défaut de discipline. Peut-être l'éducation deviendra-t-elle toujours meilleure, et chacune des générations qui se succéderont fera-t-elle un pas de plus vers le perfectionnement de l'humanité pl em Ex BA AG AT H AT AG H TC Sa br in e l’absence de règles dans les comportements soustraits aux déterminations instinctives, le critère le plus valable des attitudes sociales. Partout où la règle se manifeste, nous savons avec certitude être à l’étage de la culture. Symétriquement, il est aisé de reconnaître dans l’universel le critère de la nature. Car ce qui est constant chez tous les hommes échappe nécessairement au domaine des coutumes, des techniques, et des institutions par lesquelles les groupes se différencient et s’opposent. A défaut d’analyse réelle, le double critère de la norme et de l’universalité apporte le principe d’une analyse idéale, qui peut permettre – au moins dans certains cas et dans certaines limites- d’isoler les éléments naturels des éléments culturels qui interviennent dans les synthèses de l’ordre plus complexe. Posons donc que tout ce qui est universel, chez l’homme, relève de l’ordre de la nature et se caractérise par la spontanéité, que tout ce qui est astreint à une norme appartient à la culture et présente les attributs du relatif et du particulier. Nous nous trouvons alors confrontés avec un fait, ou plutôt un ensemble de faits, qui n’est pas loin, à la lumière des définitions précédentes, d’apparaître comme un scandale : nous voulons dire cet ensemble complexe de croyances, de coutumes, de stipulations et d’institutions que l’on désigne sommairement sous le nom de prohibition de l’inceste. Car la prohibition de l’inceste présente, sans la moindre équivoque, et indissolublement réunis, les deux caractères où nous avons reconnu les attributs contradictoires de deux ordres exclusifs : elle constitue une règle mais une règle qui, seule entre toutes les règles sociales, possède en même temps un caractère d’universalité. 8 em pl ai re t.3 : Rousseau = l’origine de la culture (sens (i)) ai re de Sa br in e TC H AT AG BA Ex em pl ai re de Sa br in e TC H AT AG BA Ex em pl ai re de Sa br in e TC H AT AG BA Ex Tant que les hommes se contentèrent de leurs cabanes rustiques, tant qu'ils se bornèrent à coudre leurs habits de peaux avec des épines ou des arêtes, à se parer de plumes et de coquillages à se peindre le corps de diverses couleurs, à perfectionner ou embellir leurs arcs et leurs flèches, à tailler avec des pierres tranchantes quelques canots de pêcheurs ou quelques grossiers instruments de musique ; en un mot, tant qu'ils ne s'appliquèrent qu'à des ouvrages qu'un seul pouvait faire, et qu'à des arts qui n'avaient pas besoin du concours de plusieurs mains, ils vécurent libres, sains, bons et heureux autant qu'ils pouvaient l'être par leur nature et continuèrent à jouir entre eux des douceurs d'un commerce indépendant : mais dès l'instant qu'un homme eut besoin du secours d'un autre, dès qu'on s'aperçut qu'il était utile à un seul d'avoir des provisions pour deux, l'égalité disparut, la propriété s'introduisit le travail devint nécessaire et les vastes forêts se changèrent en des campagnes riantes qu'il fallut arroser de la sueur des hommes, et dans lesquelles on vit bientôt l'esclavage et la misère germer et croître avec les moissons. La métallurgie et l'agriculture furent les deux arts dont l'invention produisit cette grande révolution. Pour le poète, c'est l'or et l'argent ; mais pour le philosophe, ce sont le fer et le blé qui ont civilisé les hommes et perdu le genre humain. (...) L'invention des autres arts fut donc nécessaire pour forcer le genre humain de s'appliquer à celui de l'agriculture. Dès qu'il fallut des hommes pour fondre et forger le fer, il fallut d'autres hommes pour nourrir ceuxlà. Plus le nombre des ouvriers vint à se multiplier, moins il y eut de mains employées à fournir à la subsistance commune, sans qu'il y eût moins de bouches pour la consommer ; et, comme il fallut aux uns des denrées en échange de leur fer, les autres trouvèrent enfin le secret d'employer le fer à la multiplication des denrées. De là naquirent d'un côté le labourage et l'agriculture, et de l'autre l'art de travailler les métaux et d'en multiplier les usages. De la culture des terres s'ensuivit nécessairement leur partage, et de la propriété une fois reconnue les premières règles de justice : car, pour rendre à chacun le sien, il faut que chacun puisse avoir quelque chose ; de plus, les hommes commençant à porter leurs vues dans l'avenir, et se voyant tous quelques biens à perdre, il n'y en avait aucun qui n'eût à craindre pour soi la représaille des torts qu'il pouvait faire à autrui. Cette origine est d'autant plus naturelle, qu'il est impossible de concevoir l'idée de la propriété naissante d'ailleurs que la main-d'oeuvre ; car on ne voit pas ce que, pour s'approprier les choses qu'il n'a point faites, l'homme y peut mettre de plus que son travail. C'est le seul travail qui, donnant droit au cultivateur sur le produit de la terre qu'il a labourée, lui en donne par conséquent sur le fonds, au moins jusqu'à la récolte, et ainsi d'année en année ; ce qui, faisant une possession continue, se transforme aisément en propriété. pl em Ex BA H TC de Sa br in e E. Kant, Traité de pédagogie (1803). J.-J. Rousseau, Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes (1755). H AT AG AT AG ; car c'est dans le problème de l'éducation que gît le grand secret de la perfection de la nature humaine. On peut marcher désormais dans cette voie. Car on commence aujourd'hui à juger exactement et à apercevoir clairement ce qui constitue proprement une bonne éducation. Il est doux de penser que la nature humaine sera toujours mieux développée par l'éducation et que l'on peut arriver à lui donner la forme qui lui convient par excellence. Cela nous découvre la perspective du bonheur futur de l'espèce humaine. t.4 : Freud = l’origine de la culture 9 Ex em pl ai re de Sa br in e TC H AT AG BA Ex em pl ai re de Sa br in e TC H AT AG BA Ex em pl ai re de AT AG BA t.5 : Lévi-Strauss = le passage de la nature à la culture : la prohibition de l’inceste comme point de discontinuité entre nature et culture ai re de Sa br in e TC H La prohibition de l’inceste n’est ni purement d'origine culturelle, ni purement d'origine naturelle ; et elle n'est pas, non plus, un dosage d'éléments composites empruntés partiellement à la nature et partiellement à la culture. Elle constitue la démarche fondamentale grâce à laquelle, par laquelle, mais surtout en laquelle, s'accomplit le passage de la nature à la culture. En un sens, elle appartient à la nature, car elle est une condition générale de la culture, et par conséquent il ne faut pas s'étonner de la voir tenir de la nature son caractère formel, c'est-à-dire l'universalité. Mais en un sens aussi, elle est déjà la culture, agissant et imposant sa règle au sein de phénomènes qui ne dépendent point, d'abord d'elle. Nous avons été amené à poser le problème de l'inceste à propos de la relation entre l'existence biologique et l'existence sociale de l'homme, et nous avons constaté aussitôt que la prohibition ne relève exactement, ni de l'une, ni de l'autre. Nous nous proposons, dans ce travail, de fournir la solution de cette anomalie, en montrant que la prohibition de l'inceste constitue précisément le lien qui les unit l'une à l'autre. pl em Ex BA AG AT H AT AG H TC Sa br in e Un jour, les frères chassés se sont réunis, ont tué et mangé le père, ce qui a mis fin à l'existence de la horde paternelle. Une fois réunis, ils sont devenus entreprenants et ont pu réaliser ce que chacun d'eux, pris individuellement, aurait été incapable de faire. Il est possible qu'un nouveau progrès de la civilisation, l'invention d'une nouvelle arme leur aient procuré le sentiment de leur supériorité. Qu'ils aient mangé le cadavre de leur père, - il n'y a à cela rien d'étonnant, étant donné qu'il s'agit de sauvages cannibales. L'aïeul violent était certainement le modèle envié et redouté de chacun des membres de cette association fraternelle. Or, par l'acte de l'absorption ils réalisaient leur identification avec lui, s'appropriaient chacun une partie de sa force. Le repas totémique, qui est peut-être la première fête de l'humanité, serait la reproduction et comme la fête commémorative de cet acte mémorable et criminel qui a servi de point de départ à tant de choses : organisations sociales, restrictions morales, religions. Pour trouver vraisemblables ces conséquences, en faisant abstraction de leurs prémisses, il suffit d'admettre que la bande fraternelle, en état de rébellion, était animée à l'égard du père des sentiments contradictoires qui, d'après ce que nous savons, forment le contenu ambivalent du complexe paternel chez chacun de nos enfants et de nos malades névrosés. Ils haïssaient le père, qui s'opposait si violemment à leur besoin de puissance et à leurs exigences sexuelles, mais tout en le haïssant ils l'aimaient et l'admiraient. Après l'avoir supprimé, après avoir assouvi leur haine et réalisé leur identification avec lui, ils ont dû se livrer à des manifestations affectives d'une tendresse exagérée. Ils le firent sous la forme du repentir ; ils éprouvèrent un sentiment de culpabilité qui se confond avec le sentiment du repentir communément éprouvé. Le mort devenait plus puissant qu'il ne l'avait jamais été de son vivant ; toutes choses que nous constatons encore aujourd'hui dans les destinées humaines. Ce que le père avait empêché autrefois, par le fait même de son existence, les fils se le défendaient à présent eux-mêmes, en vertu de cette « obéissance rétrospective », caractéristique d'une situation psychique, que la psychanalyse nous a rendue familière. Ils désavouaient leur acte, en prohibant la mise à mort du totem, substitution du père, et ils renonçaient à recueillir les fruits de cet acte, en refusant d'avoir des rapports sexuels avec les femmes qu'ils avaient libérées. C'est ainsi que le sentiment de culpabilité des fils a engendré les deux tabou fondamentaux du totémisme qui, pour cette raison, devaient se confondre avec les deux désirs réprimés de I'Oedipe-complexe. Celui qui agissait à l'encontre de ces tabou se rendait coupable des deux seuls crimes qui intéressaient la société primitive. 10 Ex em pl ai re de Claude Lévi-Strauss, Les Structures élémentaires de la Parenté (1949). AT AG BA t.7 : Merleau-Ponty = le faux problème de la partition inné / acquis AT AG BA Ex em pl ai re de Sa br in e TC H Il n’est pas plus naturel ou pas moins conventionnel de crier dans la colère ou d’embrasser dans l’amour que d’appeler « table » une table. Les sentiments et les conduites passionnelles sont inventés comme les mots. Même ceux qui, comme la paternité, paraissent inscrits dans le corps humain, sont en réalité des institutions. Il est impossible de superposer chez l’homme une première couche de comportements que l’on appellerait « naturels » et un monde culturel ou spirituel fabriqué. Tout est fabriqué et tout est naturel chez l’homme, comme on voudra dire, en ce sens qu’il n’est pas un mot, pas une conduite qui ne doive quelque chose à l’être simplement biologique, et qui en même temps ne se dérobe à la simplicité de la vie animale, ne détourne de leur sens les conduites vitales, par une sorte d’échappement et par un génie de l’équivoque qui pourraient servir à définir l’homme. H AT AG BA Ex em pl ai re de Sa br in e TC H AT AG BA Ex em pl ai re de Sa br in e TC H Maurice Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception (1945) 11 AT AG H TC Sa br in e Mais cette union n'est ni statique ni arbitraire et, au moment où elle s'établit, la situation totale s'en trouve complètement modifiée. En effet, c'est moins une union qu'une transformation ou un passage : avant elle, la culture n'est pas encore donnée ; avec elle, la nature cesse d'exister, chez l'homme, comme un règne souverain. La prohibition de l'inceste est le processus par lequel la nature se dépasse elle-même ; elle allume l'étincelle sous l'action de laquelle une structure d'un nouveau type, et plus complexe, se forme, et se superpose, en les intégrant, aux structures plus simples de la vie psychique, comme ces dernières se superposent, en les intégrant, aux structures, plus simples qu'elles-mêmes, de la vie animale. Elle opère, et par elle-même constitue, l'avènement d'un ordre nouveau.

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