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Acquisition et linguistique LNG2002-B Séance 3 PDF

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EarnestEmpowerment

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Université de Montréal

2024

Olena Chuprina

Tags

langage enfantin acquisition du langage développement du langage phonologie

Summary

Ce document propose un aperçu des cours sur les processus d'acquisition et de développement du langage chez l'enfant, incluant la perception, la production et le babillage, ainsi que les problématiques liées à l'apprentissage du langage. Il s'appuie sur des travaux de recherche linguistiques et sur des approches statistiques pour analyser ces étapes.

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Acquisition et linguistique LNG2002-B Séance 3 Olena Chuprina Université de Montréal Hiver 2024 Plan 1. Retour sur le cours précédent (perception) 2. Étapes du développement phonologique: producDon Pré-babillage Développement de l’appareil articulatoire Premières productions des sons Babillage Prod...

Acquisition et linguistique LNG2002-B Séance 3 Olena Chuprina Université de Montréal Hiver 2024 Plan 1. Retour sur le cours précédent (perception) 2. Étapes du développement phonologique: producDon Pré-babillage Développement de l’appareil articulatoire Premières productions des sons Babillage Production de premiers mots 3. Processus de simplification phonologique dans le langage enfantin LNG2002-B| H2024 1 LNG2002-B| H2024 Où sommesnous? Perception du 0 à 12 mois Nous avons vu que les bébés sont capables de discriminer: sa langue native vs. non native deux langues étrangères contrastes phonémiques de sa langue maternelle contrastes phonémiques d’une langue étrangère Vers la fin de la 1re année de sa vie, le bébé perd la sensibilité aux contrastes phonémiques non natifs 2 1. Perception Dès la naissance les bébés sont capables de détecter des nouvelles syllabes qui contient une nouvelle voyelle (mais pas une consonne, au moins avant un certain âge) Les bébés sont sensibles: à la fréquence; à l’information prosodique; aux indices phonotactiques; aux variations allophoniques. Tous ces indices les aident à segmenter le discours (reconnaitre des mots) LNG2002-B| H2024 3 Percep0on des syllabes (Bertoncini et al. 1988) Participants: nouveau-nés et enfants de 2 mois Stimuli: des séries de syllabes partageant la même voyelle (bi, si, li, mi), ou la même consonne initiale (bo, ba, bi, be). Après la familiarisation, de nouvelles syllabes étaient introduites dans la série, qui présentaient ou non ce même segment (ex. di ou da, et bu ou du respectivement). Les nouveau-nés réagissent à l’introduction d’une nouvelle syllabe seulement si elle comporte une voyelle nouvelle. Les enfants de 2 mois réagissent à l’introduction de toute nouvelle syllabe, qu’elle comporte ou non le segment phonétique commun LNG2002-B| H2024 4 Approche statistique (fréquence): Saffran et al. 1996 Méthode utilisée: méthode de l'écoute préférentielle (ou préférence dans la rotation de la tête, en anglais Head-Turn Preference Procedure (HPP)) Deux haut-parleurs sont placés à gauche et à droite d’un bébé Une petite lumière au-dessus de chaque haut-parleur Aussi longtemps que le bébé oriente son regard vers l’une des lumières, un stimulus sonore est joué par le haut-parleur correspondant Le temps cumulé d’écoute (=ou de regard vers les sources) indique la préférence de l’enfant pour l’un ou l’autre stimulus LNG2002-B| H2024 5 LNG2002-B| H2024 Reconnaissance des mots Durant la première année de sa vie, le bébé commence à reconnaitre des mots sans leur associer toutefois une signification. Par ex.: À 4 mois et demi: il réagit à son nom; Vers 6 mois: le bébé reconnaît quelques mots familiers: papa, maman, coucou; À 6 ou 7 mois: l’enfant commence à reconnaître des mots du langage courant sans leur associer une signification (Jusczyk et Aslin, 1995). Vers l’âge de 6 à 12 mois: les bébés commencent aussi à segmenter une phrase en propositions et en groupes de mots 6 LNG2002-B| H2024 2. Production: tâches Pour parler il est nécessaire de maîtriser un appareil vocal: Contrôler et coordonner les mouvements du larynx, de la gloRe, du voile du palais, de la mâchoire, des lèvres, de la langue Combiner et synchroniser les acSvités respiratoires et les acSvités des cordes vocales La coordinaSon des muscles impliquées dans l’arSculaSon est très complexe Or, le développement moteur chez le bébé prend du temps 7 L’appareil phonatoire 1. Les poumons fournissent l’air nécessaire à la production d’un son. Quand on parle, on respire Tous les sons sont produits en poussant l’air de nos poumons 2. L’air passe ensuite par le larynx, formé de plusieurs muscles et cartilages C’est là où se trouvent les cordes vocales 3. Lorsque le son sort de la glotte, il passe à travers les organes vocaux supérieurs, appelés cavités supraglottiques (cavités de résonance): Labiale, orale (buccale), nasale On appelle articulation l’harmonisation des mouvements des divers organes/articulateurs qui LNG2002-B| entrent en jeu durant l’émission de sons H2024 8 Conduit vocal Le conduit vocal du nouveau-né est physiquement inapte à la parole Le pharynx du bébé est plus court que celui de l’adulte La masse de la langue, très importante, est située plus en avant: la possibilité de mouvement est limitée Le vélum et l’épigloRe sont relaSvement proche l’un de l’autre Ø Ainsi, le conduit vocal du nourrisson ne lui permet pas de produire des sons bien articulés LNG2002-B| H2024 9 LNG2002-B| H2024 Conduit vocal: contraintes physiologiques L’apprentissage de la parole est lié à un processus de maturation et de réorganisation des organes servants à celle-ci Pour que le bébé puisse produire des sons de la parole il faut que: son squelette facial grandisse les muscles de la langue soient suffisamment renforcés la cage thoracique soit assez développée pour que le bébé puisse contrôler la pression de l’air le larynx doit descendre (au moins partiellement) la courbure en angle droit doit se développer 10 LNG2002-B| H2024 Produc0on: pré-babillage Avant l’âge de 4-6 mois l’appareil arSculatoire du bébé ne convient pas pour la producSon de la parole jusqu'à environ 2 mois après la naissance: contraintes physiologiques (sons « végétaSfs »: dégluSSon, régurgitaSon) 2-5 mois: vocalisaSons en posiSon couchée; sons issues du larynx et du vélum, parAe arrière de l’appareil arAculatoire 16ème semaine (environs 4 mois): enfant varie la durée, la hauteur et les intensités de ses producSons vocales conduit vocal: courbure en angle droit apparaît vers 4 mois 11 Contrôle de la phonation vers 5 mois (modulations de la voix deviennent volontaires) Pré-babillage : échéancier de la production Le bébé commence à jouer avec sa voix et manipuler : la hauteur de sa voix (cris aigus ou grognement, modulation jusqu’à 3 octaves!); le niveau sonore (hurlement ou chuchotement); les traits consonantiques (par ex. murmure nasal [m::]; bilabiales roulées [prrr]; [brrrr]) fin du 6ème mois le bébé coordonne ajustements phonatoires; peut interrompre ses vocalisations à volonté (acquis essentiel pour le contrôle vocal) règle la hauteur sur celle de son interlocuteur (plus basse avec le père qu’avec la mère) peut imiter des patrons d’intonation des adultes LNG2002-B| H2024 12 Pré-babillage : échéancier de la produc0on entre 4 et 7 mois varie ses productions pour impliquer la partie avant de l’appareil articulatoire (aba, awa) s’exerce à de petits mouvements de fermeture de la partie avant du tractus vocal, qui lui permet de préciser les activités de la mâchoire, des lèvres et de la langue En bref : production inconsciente disparaît L’enfant s’apprête à babiller LNG2002-B| H2024 13 Babillage Définition: Suite de sons et de syllabes dépourvus de sens a. Canonique (rédupliqué) Entre 6 et 10 mois : tendance universelle prédite par les contraintes biomécaniques Le babillage précoce est (au moins) partiellement indépendant de la langue à laquelle l’enfant est exposé b. Varié (non rédupliqué) Entre 10 et 12 mois (ou plus tard) Notez que ces deux formes de babillage ne correspondent pas à deux stades différents, car les bébés peuvent produire les deux pendant la même période. LNG2002-B| H2024 14 LNG2002-B| H2024 Babillage canonique Syllabes surtout CV [pa], [ba], [ma] souvent groupées en suite répétitives / [ba, ba, ba] [be, be, be] Consonnes: surtout occlusives et nasales, par ex. [b, p, t, d], [m, n] pourcentage important de C labiales et dentales rareté des fricatives [s, z, f, v] et des liquides [l, r] Voyelles: centrales ouvertes [a], [æ]; environ 80% jusqu’à dix mois les autres voyelles (comme [i], [u]) sont rares) Prépondérance des formes CVCV par rapport aux formes VCV 15 Babillage: 10 -12 mois 10-12 mois articulations plus nettes et assurées; productions de syllabes plus variées; majorité des productions restent mono ou bisyllabiques; grande variabilité parmi les enfants On observe un chevauchement (de quelques semaines) : du babillage répétitif et non répétitif; du babillage et de la production de premiers mots. Babillage non répétitif Augmentation de la fréquence et de la complexité de productions vers 12 mois Les types de syllabes (+ CVC) et de la prosodie sont plus variés Les contours vocaliques ressemblent aux mots (combinaison de syllabes différentes, par ex. ba.na.na; hi.po) LNG2002-B| H2024 16 LNG2002-B| H2024 Influence de la langue maternelle 8-10 mois Grande influence de la L1: le babillage des enfants diffère en fonction Des voyelles de L1 Des consonnes de L1 De la structure syllabique de L1 Les bébés appartenant à différentes communautés linguistiques montrent une préférence pour les segments les plus fréquents dans les mots de la langue cible. 17 Babillage : influence de la langue maternelle Boysson-Bardies et al. 1984 8-10 mois : les bébés se désintéressent des sons qui n'appartiennent pas à leur langue maternelle (perception : ± 6 mois; cf. diagramme de Kuhl 2004); espace vocalique (articulation des voyelles) s’adapte à la langue maternelle : a) anglais (américains): plus de voyelles hautes et d'avant (i, I, æ) b) français: plus de voyelles arrondies: (œ, ø) c) algériens: que trois voyelles, surtout centrales d) cantonais: plus de voyelles d'arrière (O, A) LNG2002-B| H2024 18 LNG2002-B| H2024 La production de consonnes est aussi influencée par la langue ambiante. Influence de la langue maternelle: consonnes Par ex. Français: les labiales sont plus fréquentes qu’en anglais; les enfants francophones produisent plus de labiales que les anglophones américains. Japonais: les dentales sont plus fréquentes qu’en français; les enfants nippophones produisent plus de dentales que les francophones. Sous l’influence de la L1 les bébés établissent les contrastes consonantiques de leur langue cible et convergent progressivement vers le système phonologique adulte. 19 Babillage : influence de la langue maternelle Syllabes CVCV = structure dissyllabique de base enfants français, anglais, suédois, etc: 75% En yoruba (langue d’Afrique) : la plupart des mots commencent par une voyelle enfants : 38 % de CVCV; 62 % de VCV Les enfants babillent dans leur langue ! Expérience : parents reconnaissent (à 70%) la langue de babillage des enfants. LNG2002-B| H2024 20 LNG2002-B| H2024 Babillage: maturation Les bébés commencent à babiller relativement tard. Le délai est lié non seulement aux contraintes physiologiques et au développement du conduit vocal Les enfants sourds (nés des parents sourds) commencent à babiller en utilisant des gestes à peu près au même âge que les enfants entendants même s’ils n’utilisent pas l’appareil vocal (Pettito & Marentette 1991): babillage manuel vers 6 mois premiers mots vers 12 mois ØAinsi, une certaine maturation neurologique doit avoir lieu. 21 LNG2002-B| H2024 Le babillage manuel est distinct des gestes utilisés par les bébés à des fins de communication et des gestes de l’activité motrice Babillage: maturation Il peut être décrit en termes de unités linguistiquement pertinentes car, comme le babillage oral, il a une organisation syllabique Les signes utilisés pour babiller représentent un sous-ensemble de l'inventaire des signes utilisés en langues des signes et sont employés sans signification ØCe type de babillage est similaire au babillage oral: canonique et varié De plus, à partir de 10 mois environ, le répertoire de signes du nourrisson reflète dans une certaine mesure l'inventaire des signes de la langue des signes ambiante 22 LNG2002-B| H2024 Babillage manuel et la FL (faculté du langage) Le déroulement dans le temps, la forme et l'organisation des babillages oral et manuel sont remarquablement similaires. - Qu’est-ce que cela révèle sur la FL? Ces similarités suggèrent que le babillage oral n'est pas motivé par le développement du système articulatoire sous-jacent à la production de la parole, mais est contrôlé par une capacité linguistique qui régit également l'apparition du babillage manuel. 23 Babillage et la FL Un point de vue alternaAf Le langage est amodal: La faculté du langage n'est pas liée à une modalité spécifique, mais peut s'exprimer selon diverses modalités, à condition que celles-ci conviennent pour réaliser le type de structures typiques des langues naturelles. Les humains naissent avec une sensibilité particulière non pas aux sons en soi, mais à les unités, structures et régularités particulières trouvées dans les langues naturelles, quelle que soit la modalité d'expression. La parole est la modalité d’expression linguistique par défaut. Donc, le langage est une capacité modale, liée à la modalité orale. Cependant, lorsque ce mode d'expression est inaccessible, la FL peut se réorganiser et trouver un autre moyen d'expression, qui peut facilement être adapté à cette tâche, même s'il n'a pas été sélectionné à l'origine pour cela. LNG2002-B| H2024 24 LNG2002-B| H2024 Acquisition des voyelles: production La voyelle ouverte [a] est acquise avant les autres Les voyelles fermées [i, u] sont acquises après les voyelles ouvertes Les voyelles antérieures non arrondies sont acquises avant les voyelles antérieures arrondies: [i] avant [y] Les voyelles orales sont acquises avant les voyelles nasales 25 LNG2002-B| H2024 Les consonnes labiales [m, b] sont produites en premier Consonnes: produc0on Les occlusives sont acquises avant les fricatives Les obstruantes (occlusives et fricatives) sourdes sont acquises avant les obstruantes voisées/sonores. Par ex. [s] avant [z] Lorsque le triple contraste entre labiales, dentales/alvéolaires et palatales/vélaires est acquis, les dentales ou alvéolaires deviennent les consonnes dominantes L’acquisition des consonnes en français peut s’étaler jusqu’à l’âge de 6 ans En général, l’ordre relatif de l’acquisition de consonnes reflète leur distribution dans les langues du monde: les sons acquis en premier se trouvent dans la plupart des langues; ceux acquis plus tard sont moins communs dans les langues. 26 LNG2002-B| H2024 Production: syllabes Syllabe Attaque Rime Noyau (C) et [ɛ] V Les syllabes de la structure CV sont acquises avant les syllabes sans attaque ou avec coda (VC, CVC, V) (C) V coup [ku] CV Coda (V) Les syllabes avec attaque et coda simples avant les autres (CCV, VCC, CVCC, CCVC, CCVCC, etc.) (C) hors [ɔʁ] VC langue [lɑ̃ g] CVC truc [tʁyk] CCVC courte [kuʁt] CVCC puisque [pɥisk] CCVCC stricte [stʁikt] CCCVCC 27 Les enfants commencent à produire des mots avant qu’ils soient capables de produire tous les sons de leur L1 Premiers mots Les premiers mots ont des formes simples, parfois très précises, mais d’une extrême variabilité (Ferguson et Farwell, 1975) Par ex. un enfant français pourra ainsi dire pour gâteau [tato], [ato], [kato], [heto], ou pour cheval [val], [va], [ja], [jaja], etc. La maturaDon neurophysiologique se produit avec un certain décalage par rapport à l’évoluDon de la représentaDon mentale du mot: même quand la représentaDon mentale du mot devient comme chez les adultes, l’enfant fait des producDons “erronées”. LNG2002-B| H2024 29 3. Processus de simplification phonologique Processus qui s’appliquent à la syllabe: Suppression d’une ou des syllabes RéduplicaSon d’une syllabe SimplificaSon des syllabes Processus qui s’appliquent au phonème: SubsStuSon des sons AssimilaSon LNG2002-B| H2024 Production de premiers mots: représentations sous-spécifiées, souvent non précises 30 Processus Exemples en français Exemples en anglais Suppression de syllabes ka (canard) kki (cuillère) Syllabe non accentuée est supprimée: faf (giraffe); naj (goodnight) wej (away) Substitution occlusives substituées aux fricatives : tal (sale) ; semi-voyelles substituées aux liquides : wu (loup) ; occlusives substituées aux fricatives: ti (sea); dit (this); tud (shoes) consonnes liquides sont remplacées par des semi-voyelles: lion > [jajn]; look > [wuk] Simplification de syllabes (préférence pour les syllabes de structure CV) ke (clé) [fʌm] from; [sip] sleep; [bʌp] bump; [dɛk] desk; [taj] try Assimilation Harmonie consonantique: tato (gâteau) Voisement: [big] pig Selon la place d’articulation: [gʌk] truck Suppression/effacement de la consonne initiale ou finale api (lapin) bus > [bʌ] LNG2002-B| H2024 31 Réduction du nombre de syllabes Suppression d’une syllabe en français: ka (canard), kki (cuillère) en anglais ( habituellement la syllabe non accentuée est supprimée): faf (giraffe) naj (goodnight) wej (away) pas (hi-po-po-tamus) wu (kan-ga-roo) LNG2002-B| H2024 32 Réduplication d’une syllabe En français: toto (auto) En anglais (habituellement la syllabe accentuée est rédupliquée): [baba] bottle [nana] night [wawa] water LNG2002-B| H2024 33 Simplification des syllabes Réduction des suites consonantiques: En français: ke clé En anglais: [fʌm] from [sip] sleep [bʌp] bump [dɛk] desk [taj] try Effacement de la consonne finale: bus > [bʌ]; boot > [bu] Effacement de la consonne initiale: api lapin Élision d’une consonne à la fin d’une syllabe située à l’intérieur d’un mot: [tune] pour tourné LNG2002-B| H2024 34 Simplification de syllabes Préférence pour les syllabes de structure CV Ingram (1978): types de syllabes de Jennika Monosyllabique Bi-syllabique Âge CV CVC CV.CV 1;3 1;6 2;0 89% 14% 13% 11% 66% 79% 87% 47% 36% LNG2002-B| H2024 35 Substitutions de consonnes En francais: consonne fricative remplacée par une occlusive: [tal] sale ; consonne liquide remplacée par une semi-voyelle: [wu] loup ; [aje] aller En anglais: fricative remplacée par une occlusive : ti (sea); dit (this); tud (shoes) consonnes liquides sont remplacées par des semi-voyelles: lion > [jajn]; look > [wuk]; story > [stowi] LNG2002-B| H2024 36 Assimilation Dans le langage des adultes: absent [absɑ̃ ] --> [apsɑ̃ ] Modification d’un ou plus traits phonologiques sous influence des sons voisins En français: harmonie consonantique : tato (gâteau) En anglais: Voisement [big] pig Assimilation selon la place d’articulation: [gʌk] truck [gɛk] leg LNG2002-B| H2024 37 Autres processus Métathèse Changement de la posiSon de segments dans une syllabe (typiquement s + C) En anglais : [aks] ask [pasgɛS] spaghe2 Épenthèse d’une consonne en début de mot [nabɛj] abeille LNG2002-B| H2024 Dans le langage des adultes: aéroport [aʀeopɔʀ] astérisque [asteʀiks] Dans le langage des adultes: Épenthèse: ajout d’un son Patrick Roy [patʁikəʁwa] 38 Processus multiple Dans certains cas, plusieurs processus de simplificaKon phonologique peuvent s’appliquer lors de la producKon d’un mot: Par ex.: [ja] cheval suppression de la première syllabe effacement de la consonne finale “l” subsStuSon de “v” par “j” LNG2002-B| H2024 39 Conscience phonologique Par ex.: « This this your fis ?» « No » said the child, « my fis » « That is your fish » « Yes » he said, « my fis » (Berko et Brown, 1960) L’enfant est capable de percevoir la différence entre /s/et /ʃ/ même s’il ne sait pas encore prononcer la deuxième consonne LNG2002-B| H2024 40 LNG2002-B| H2024 À 3 ans, l’enfant ne prononce encore que la fin des mots comme “tu” pour “confiture” ou “bé” pour “tombé”. À 4 ans, l’enfant ne prononce pas les consonnes en fin de mot, disant “pê” pour “pêche” ou “ba” pour “balle”. À 4 ans, la prononciation de l’enfant est incompréhensible, même pour les personnes de son entourage. À 4 ans, l’enfant ne peut toujours pas prononcer deux consonnes différentes dans le même mot, disant par exemple “papin” pour “sapin”. À 5 ans, l’enfant ne peut toujours prononcer le “l” en début de mot: “avé” pour “lavé”. À 6 ans, l’enfant n’est toujours pas en mesure de prononcer deux consonnes de suite, comme dans “train” ou “bleu” (par ex. “tain” et “beu”) À 7 ans, l’enfant ne prononce pas encore les sons “v”, “s”, “z”, “ch”, “j”, “l” et “r”. Quand s’inquiéter? (Daviault, 2011:77) 41 Résumé Durant la première année de sa vie le bébé s’adapte (become attuned, Jusczyk 1997) au système phonologique de sa langue maternelle et commence à prononcer les premiers mots Lors de la production des premiers mots, les enfants éprouvent certains problèmes de prononciation qui sont prédictibles et explicables Beaucoup de ces productions disparaissent tout naturellement avant ou durant la prochaine étape, l’acquisition du lexique LNG2002-B| H2024 42 Prochaine étape: acquisition du lexique Vers la fin de la deuxième année: une réorganisaSon du système de producSon des mots marquée par: un accroissement soudain du vocabulaire (spurt of vocabulary) un changement dans les formes de producSon: des représentaSons sous-spécifiées ne sont plus suffisants (elles peuvent suffire tant que le vocabulaire est limité); lorsque celui-ci s’étend, les mots phonologiquement voisins doivent être disSngués, il est alors nécessaire d’élaborer des représentaSons plus précises. LNG2002-B| H2024 43 CHILDES: banque de données du langage enfantin https://childes.talkbank.org (créé par Brian MacWhinney et Catherine Snow en 1984) Trois composantes de CHILDES 1. CHAT: un guide qui propose un ensemble d’instructions destinées à la standardisation des procédures de transcription et du codage. Par ex. quelques conventions du codage: CHI – enfant (=child) âge: 2;10.25 (=2 ans 10 mois 25 jours) xxx – on ne peut pas comprendre ce que l’enfant dit tato =[:gateau] – forme « correcte » entre les crochets (k)o(a)la – segments manquants entre les parenthèses 2. CLAN: un ensemble de programmes informatiques qui permettent l’analyse automatique des données 3. Base de données elle-même LNG2002-B| H2024 46 Lecture Pour ce cours: Daviault (2011). Ch. 2, pp. 39-48 Répondre aux quespons sur la page 48 Daviault (2011). Ch. 4 pp. 65-78 Répondre aux quespons sur la page 78 Pour le prochain cours: Daviault (2011). Ch. 3, 5 LNG2002-B| H2024 47 Références: Boysson-Bardies, B., (1996). Comment la parole vient aux enfants, O. Jacob, Paris. Boysson-Bardies, B., Sagart, L., & Durand, C. (1984). Discernible differences in the babbling of infants according to target language. Journal of Child Language, 11(1), 1–15. Daviault, D. (2011). L’émergence et le développement du langage chez l’enfant, Chenelière: Montréal. Jusczyk, P. (1997). The discovery of spoken language. Cambridge, MA: MIT Press. Kail, M. L’acquisition du langage, PUF, Paris, 2012. Kail, M. et Fayol, M. (2000). L'acquisition du langage : Le langage en émergence. De la naissance à trois ans, PUF, Paris. Saffran, J. R., Aslin, R.N. et Newport, E.L. (1996). Statistical Learning by 8-Month-Old Infants. Science, 274(5294), 1926-1928. LNG2002-B| H2024 48

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