Immunologie - Complexe Majeur d'Histocompatibilité (CMH) - PDF
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Sorbonne Université - Faculté des Sciences
Sarah DURIX, Lilou PLISZCZACK, Théo CAMPIN
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Ce document présente un cours d'immunologie sur le complexe majeur d'histocompatibilité (CMH), comprenant des informations sur les CMH de classe I et II, leurs fonctions, leur structure et leur génétique.
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IMMUNOLOGIE CM Complexe majeur...
IMMUNOLOGIE CM Complexe majeur 3 d’histocompatibilité (CMH) RT : Sarah DURIX Date : Disponible sur Cristolink RB : Lilou PLISZCZACK et Théo CAMPIN Prof : Pr Marie-Hélène Delfau-Larue PLAN DU COURS I. Introduction................................................................................................................................. 2 A. Vocabulaire et abréviations.................................................................................................................. 2 B. Définitions............................................................................................................................................ 2 1. Définition des CMH de classe I.................................................................................................................................... 2 2. Définition des CMH de classe II.................................................................................................................................... 2 II. Les CMH de classe I...................................................................................................................... 2 A. Structure des CMH I.............................................................................................................................. 2 B. Fonction de présentation antigénique pour les LTCD8+.......................................................................... 3 C. Expression............................................................................................................................................ 3 D. INFg et présentation par le CMH I......................................................................................................... 4 E. Génétique............................................................................................................................................ 4 F. Génétique et structure.......................................................................................................................... 4 G. Polymorphisme du CMH : Aspects fonctionnels..................................................................................... 5 III. CMH de classe II....................................................................................................................... 6 A. Structure.............................................................................................................................................. 6 B. Fonction de présentation antigénique (aux Lymphocytes CD4+)............................................................. 6 C. Génétique du système HLA : Le locus.................................................................................................... 7 D. Génétique du système HLA : Polymorphisme......................................................................................... 7 E. CMH II : Variantes de structure............................................................................................................. 8 F. CMH II : Distribution cellulaire.............................................................................................................. 8 IV. QCMs d'entraînement et annales.............................................................................................. 9 A. QCMs d'entraînement.......................................................................................................................... 9 B. Annales................................................................................................................................................ 9 Page 1 sur 12 I. Introduction A. Vocabulaire et abréviations CMH= Complexe Majeur d’Histocompatibilité HLA= appellation du CMH chez l’Homme (Human Leukocyte Antigen.) Ces deux appellations sont liées aux circonstances de découverte de ces molécules mais sont décorrélées du rôle physiologique de ces molécules. B. Définitions Les CMH sont des glycoprotéines membranaires et peuvent être considérés comme des présentoirs à peptides, nous verrons durant ce cours la signification de ce terme. Les molécules du CMH se distinguent en 2 classes : classe I et classe II. 1. Définition des CMH de classe I Les CMH de classe I : Présentent à la surface des cellules un extrait de l’ensemble des protéines intracellulaires. Cette présentation est destinée aux lymphocytes T cytotoxiques. Ces derniers sont préalablement éduqués pour ne pas réagir à des peptides issus des protéines normales de la cellule. Les lymphocytes T cytotoxiques identifient et détruisent les peptides anormaux (ou qui ne correspondent pas au soi). 2. Définition des CMH de classe II Les CMH de classe II : Présentent à la surface de la cellule des peptides qui sont issus des protéines extracellulaires à la cellule. Cette présentation est destinée cette fois-ci aux lymphocytes T CD4+, dont le but est de mener une réponse immunitaire contre le pathogène qui a stimulé la réponse. L’expression des molécules de CMH de classe II est obligatoirement restreinte à des cellules spécialisées puisqu’elles doivent être capables de capturer des protéines présentes dans l’environnement, et également de migrer dans les organes lymphoïdes secondaires adjacents pour présenter ces peptides aux lymphocytes T CD4. L’objectif de cette présentation est de stimuler les lymphocytes T qui vont être responsables de l’orchestration de la réponse immunitaire adaptative. II. Les CMH de classe I NB du RT : Cette partie correspond à la vidéo “CMH I” sur Cristolink. A. Structure des CMH I La molécule de CMH I est un hétérodimère formé par une grande chaine lourde (en rouge) qui présente 3 domaines extracellulaires α1, α2 et α3, et d’une petite chaine β (en vert). Les domaines α1 et α2 peuvent s’associer pour former une poche. Cette poche est formée de feuillets β au fond et d’hélices α sur les pourtours. Cette dernière est destinée à recueillir un peptide dont la taille est comprise entre 8 et 13 acides aminés (cette taille étant restreinte par les extrémités bien fermées de la poche). Le troisième domaine de la chaîne lourde, α3, uni par un pont disulfure avec la β2 microglobuline, assure la stabilité de la conformation de la molécule à la surface de la cellule. Par ailleurs, le domaine α3 de la chaine lourde porte également un site d’interaction avec la molécule CD8 qui se situe à la surface des LT cytotoxiques. Page 2 sur 12 B. Fonction de présentation antigénique pour les LTCD8+ Les peptides présents dans les poches proviennent de la dégradation des protéines intracellulaires par le protéasome. Ces protéines sont vieillissantes ou de durée de vie finement régulée. Ces peptides sont ensuite transformés de façon active par les molécules TAP1 et TAP2 dans le réticulum endoplasmique (RE). En parallèle à ce processus continu, de nouvelles molécules du CMH de classe I sont synthétisées. La chaine lourde va s’associer à une molécule chaperonne, la calnexine. Puis, la β2- microglobuline s’associe à la chaine lourde pour former une molécule de CMH classe I. Elle sera ensuite prise en charge par la calréticuline, une nouvelle chaperonne. Pendant ce temps, les peptides, provenant de la dégradation des protéines pénétrant dans le RE, sont chargés dans la poche de CMH à l’aide d’une autre molécule chaperonne, la tapasine. Le complexe trimoléculaire ainsi formé peut sortir du RE, traverser l’appareil de Golgi au cours duquel il sera glycosylé et pourra s’ancrer dans la membrane plasmique. Il sera donc présenté à la surface de la cellule sous forme d’extrait protéique cellulaire contenant différentes anomalies possibles : Si un virus a infecté cette cellule et fabrique une enveloppe, cette enveloppe va être dégradée et les peptides anormaux qui en sont issus vont être présentés. Si une protéine est mal synthétisée à cause d’une régulation anormale, c’est le nombre de peptides présenté à la surface de la cellule qui est problématique. Si une protéine intracellulaire est mutée (par exemple un évènement oncogénique), des peptides mutés sont présentés à la surface de la cellule et constituent un peptide anormal. Après activation, les lymphocytes T, stimulés par ces peptides en excès ou anormaux, vont tuer la cellule porteuse de cette protéine anormale. On comprend alors pourquoi le système immunitaire et surtout les lymphocytes CD8 jouent un rôle majeur dans le contrôle des infections virales. En effet, dès qu’une cellule synthétise des protéines virales, elle est identifiée comme anormale et sera détruite, par conséquent, le virus n’a plus de support pour se multiplier. Il en va de même pour une cellule avec des mutations oncogénique détruite par les lymphocytes T CD8, la tumeur ne peut plus se développer. C. Expression Pour que l’ensemble des cellules de l’organisme puisse bénéficier de ce contrôle de qualité, il faut qu’elles expriment toutes les molécules du CMH de classe I. L’expression de ces dernières est quasiment ubiquitaire, les seuls tissus n’exprimant pas à l’état de base les molécules de CMH de classe I sont les cellules du SNC, les cellules de l’endothélium cornéen, le trophoblaste et les érythrocytes. Cependant, dans la plupart des cas, à l’exception du trophoblaste et des érythrocytes, même si ces cellules n’expriment pas la molécule de CMH de classe I à l’état de base, cette expression est induite dans un contexte inflammatoire, c’est-à-dire un contexte de danger qui nécessite absolument de vérifier l’intégrité cellulaire. La densité d’expression (le nombre de molécules de classe I exprimées à la surface d’une même cellule) est extrêmement variable, de l’ordre de 104 à 105 molécules par cellule. Elle varie en particulier en fonction de l’environnement cytokinique de la cellule, et des cytokines inflammatoires. Celles-ci conduisent à une hausse de l’expression des molécules de classe I (ex : interférons (IFN) alpha, bêta et gamma). Page 3 sur 12 D. INFg et présentation par le CMH I À côté de cette augmentation d’expression des molécules de classe I, les interférons ont également la possibilité de modifier l’apprêtement des protéines. Le protéasome est un complexe composé de protéase. Sous l’influence de l’INFg (=interféron gamma), dans un système inflammatoire, la cellule cherche à optimiser la présentation de son contenu. Il existe une modification du protéasome avec l’apport de nouvelles protéases : cela va optimiser la création de peptides affins aux poches de HLA. Ainsi, dans un contexte inflammatoire, non seulement on a plus de molécules de CMH I à la surface, mais, en plus, on a un éventail plus large de l’ensemble des protéines qui sont présentées dans la cellule. Alors qu’en l’absence d’INFg dans un système où les protéines sont dégradées et les CMH I chargés, tous deux, régulièrement, assez peu de peptides ont une conformation qui les rend affins pour la poche de HLA. E. Génétique Les molécules de CMH chez l’Homme sont codées sur le bras court du chromosome 6 (où on retrouve également les molécules de classe II et de classe III, qui regroupent des gènes codant pour les protéines impliquées dans la réponse immune et des gènes codant pour les molécules de CMH de classe I). Les gènes qui codent pour les molécules de classe I, dites classiques (= celles qui présentent les peptides qu’on vient de voir), sont des gènes qu’on appelle gènes A, B et C. Une des particularités de la génétique du système HLA est donc d’avoir 3 gènes différents qui codent pour un même type de protéine. On rappelle que l’ensemble des cellules possèdent deux chromosomes 6 et donc 2 locus qui codent chacun pour un gène A, un gène B et un gène C. Par conséquent, on a déjà 3 types de molécules HLA de classe I: les molécules dites HLA A qui dérivent du gène A, les molécules HLA B qui dérivent du gène B et les molécules HLA C qui dérivent du gène C. Au niveau du polymorphisme de chacun de ces gènes dans la population mondiale, il existe 220 allèles différents du gène HLA A, 450 pour HLA B et 100 pour HLA C, le gène HLA C présente donc un polymorphisme moins important. On décrit la génétique du système HLA comme étant un système génétique : Multigénique : plusieurs gènes codent pour une même protéine. Multiallélique : de nombreux allèles existent dans l’espèce. D’expression codominante : si 2 allèles différents sont présents chez 1 individu pour 1 même gène, les 2 allèles sont exprimés dans la cellule. F. Génétique et structure Compte tenu du nombre important d’allèles différents existant dans la population générale, la probabilité qu’un individu hérite du même allèle de son père et de sa mère est assez faible. Page 4 sur 12 Le plus souvent, les individus sont hétérozygotes pour les gènes A, B et C (expression de protéines différentes). Chaque individu exprimera donc à la surface de ses cellules 6 molécules HLA de classe I différentes (3 gènes × 2 allèles = 6 protéines). Enfin, les gènes A, B et C étant très proches les uns des autres dans le génome, il n’y a quasiment pas de crossing-over, on hérite de l’haplotype (bloc d’allèles A, B et C) d’origine maternel et de l’haplotype d’origine paternel. G. Polymorphisme du CMH : Aspects fonctionnels Quand on observe la localisation des polymorphismes des molécules HLA, ils se situent presque exclusivement dans le fond de la poche ou sur le bord des hélices, ce sont des résidus qui interagissent directement avec le peptide. Ces résidus polymorphiques sont directement responsables de la capacité de chaque molécule HLA de classe I à fixer, avec une spécificité et une affinité variable, un grand nombre de peptides différents. On estime qu’entre 106 et 107 peptides distincts peuvent être présentés par un allèle donné. Cependant, pour les résidus conservés, entre les différents gènes A, B et C ou entre les différents allèles d’un même gène, ils concernent pour 75% des acides aminés des domaines α1 et α2 et maintiennent la conformation générale de la poche et son orientation à la membrane. Les résidus N-term et C-term du peptide sont situés aux extrémités du sillon. Les acides aminés intermédiaires vont interagir par des liaisons hydrogène, soit avec la molécule HLA pour les chaines latérales qui plongent vers le fond du sillon, soit avec le récepteur T pour les chaines latérales qui pointent vers le haut. On appelle résidus d’ancrage les acides aminés qui sont cruciaux, en général situés en position 2 et 9 de la séquence peptidique. Leur chaine latérale vient se loger dans les poches à la jonction des hélices alpha et du plancher bêta de la cavité. Ces acides aminés assurent la spécificité et la stabilité de l’association avec les molécules de classe I. Sur l’image, on observe un exemple de 3 peptides de molécules HLA A201 différents, ils n'ont qu'une même tyrosine (Y) en position 2 et des acides aminés très similaires en position terminale (Valine, Isoleucine et Leucine). Dans cet exemple, cet HLA A201 ne pourra pas fixer un peptide qui présenterait une valine en position 2. On a donc une restriction de la présentation des peptides par la molécule de CMH et c’est pour cela qu’on dit que la présentation est restreinte par le CMH. Ainsi, si on intègre le polymorphisme génétique et la restriction par le CMH pour une protéine donnée, seuls quelques peptides sont présentés aux lymphocytes T. Ce sont les peptides qui ont une conformation affine pour la poche qui correspond au polymorphisme de l’individu. Cela signifie que deux individus différents, à partir d’une même protéine, vont présenter des peptides différents. En résumé, concernant la restriction par le CMH, pour une protéine donnée : seuls quelques peptides sont présentés aux lymphocytes T et différents individus présentent différents peptides (répertoire peptidique différent). C’est un résultat de l’évolution de l’espèce. Il y a donc des conséquences propres à chaque individu telles qu'un répertoire de lymphocytes T et une réponse immunitaire vis-à-vis d’un même pathogène différent. NB de la prof pour mieux comprendre : Si l’ensemble de notre promotion présente dans l’amphithéâtre a le même polymorphisme HLA de classe 1 et qu’un virus arrive. Toutes les cellules sont affectées par le même virus. Comme nous n’avons qu’une seule molécule CMH de classe I, nos cellules présentent à leur surface les mêmes peptides issus de la dégradation des protéines virales. Page 5 sur 12 Ainsi, par un simple processus de mutation des gènes du virus (destiné à coder des protéines qui donneront des peptides affins pour la poche de molécule HLA de classe I), un virus atteindrait tout l’amphithéâtre. La diversité du système HLA permet de s’assurer que si un pathogène arrive à échapper au système immunitaire d’un individu, parce qu’il mute l’ensemble des peptides susceptibles d’être présentés chez cet individu, le voisin, qui a une autre combinaison de polymorphismes, résistera à ces mutations et donc une partie de l’espèce survivra à cette infection virale. Il y a donc probablement une course, à l’échelle de l’espèce humaine, entre le développement des polymorphismes du système HLA et des autres polymorphismes impliquant la réponse immunitaire, et la capacité des pathogènes à faire évoluer leur génome de façon à échapper au système immunitaire. III. CMH de classe II NB du RT : Cette partie correspond à la vidéo “CMH II” sur Cristolink. A. Structure La molécule de CMH de classe II est également un hétérodimère, mais cette fois, chaque chaîne est organisée en : un domaine externe plus polymorphe, un domaine transmembranaire et un domaine intra cytoplasmique. L’organisation 3D est assez similaire aux molécules de classe I puisque les domaines externes les plus polymorphes (α1 et β1) forment une cavité qui est ouverte sur les côtés. Cette cavité peut ainsi loger des peptides un peu plus grands que ceux qui sont acceptés dans les molécules de classe I, à savoir des peptides de 12 à 25 acides aminés. Le peptide interagit plus particulièrement au niveau de la cavité par l’intermédiaire de 3 ou 4 résidus ancrés dans la partie centrale du peptide et dont les chaines latérales plongent dans les poches au fond du sillon. Les domaines juxta- membranaires α2 et β2 jouent un rôle dans le maintien de la conformation de la molécule. La partie externe du domaine β2 présente le site d’interaction avec la molécule CD4 des lymphocytes T helper. B. Fonction de présentation antigénique (aux Lymphocytes CD4+) Comme cité en introduction, les peptides qui sont présentés par les molécules du CMH de classe II proviennent de protéines qui sont à l’extérieur de la cellule. Ces protéines sont donc captées par des cellules spécialisées CPA (= cellules présentatrices d’antigènes) et cette capture peut se faire par différents mécanismes : Via des récepteurs (ex : récepteurs spécifiques d’antigènes) Des fragments FC des immunoglobulines (qui portent un complexe Ag-Ac) Macrophagie Macropinocytose Pinocytose Page 6 sur 12 Quel que soit le mode de capture initial, les protéines se localisent dans les endosomes. L’endosome, en s’enfonçant à l’intérieur de la cellule, s’acidifie et les protéases qui fonctionnent à pH acide vont effectuer leur action catalytique. Parallèlement à ce processus de capture des protéines exogènes, s’effectue une synthèse régulière de nouvelles molécules de CMH II. Lorsque les 2 chaines alpha et bêta forment la molécule de classe II, la protéine est prise en charge par la chaine invariante, appelée I (« grand i »). Cette protéine invariante, qui joue un rôle de molécule chaperonne, possède 2 fonctions essentielles : Router (amener) le complexe CMH-peptide vers le compartiment endosomal. Boucher la poche des molécules de classe II (qui jusqu’à présent était vide), l’objectif étant d’empêcher les peptides du RE (provenant de la dégradation des protéines endogènes) de venir se charger dans ces poches. La chaine invariante bouche la poche jusqu’à ce que le complexe CMH-peptide fusionne dans un compartiment avec le fragment peptidique issue de la dégradation des peptides exogènes. À ce moment- là, la chaine invariante est dégradée par une protéase particulaire : la cathepsine. La protéine clip (petit bouchon) est enlevée et la molécule de classe II peut être chargée par des peptides qui sont issus de la dégradation de protéines, qui étaient extérieures à la cellule. Le complexe trimoléculaire des chaines alpha, bêta et du peptide peut alors être routé vers la surface de la cellule et être présenté aux lymphocytes T CD4+. Les cellules présentatrices d’Ag (CPA) présentent donc à leur surface des molécules HLA de classe II qui sont chargées de peptides d’origine extracellulaire. La CPA est capable de donner une image de l’environnement protéique dans lequel se trouvait la cellule au moment de l’initiation de la réponse immune. C. Génétique du système HLA : Le locus Un peu plus compliqué que celle de classe I car chaque molécule de classe II comporte 2 chaines polymorphes. Toujours sur le bras court du chromosome 6, en position 6P, on repère la zone des classes II, et quand on détaille la zone on retrouve 3 locus (représentés en rose sur le schéma précédent) : 1er locus = chaîne DP : Contient 1 gène A qui code pour la chaine alpha et 1 gène B qui code pour la chaine bêta de la molécule DP. 2ème locus = chaîne DQ : Contient 1 gène A qui code pour la chaine alpha et 1 gène B qui code pour la chaine bêta de la molécule DQ. 3ème locus = chaîne DR : 1 gène A qui va coder sur la chaine alpha et 1 ou 2 gènes B (polymorphisme) qui vont coder pour la chaine bêta de la molécule DR. D. Génétique du système HLA : Polymorphisme De nouveau, nous sommes face à un système très polymorphe, à l’exception de la chaine alpha de la molécule DR qui est monomorphe, toutes les autres : la molécule de HLA DRβ décrit plus de 300 allèles, la molécule DQα 20 allèles, DQβ 50 allèles et la molécule DPα 20 allèles, DPβ 100 allèles. Plus il y a d’allèles et plus le polymorphisme est important. NB du RT : La prof indique dans la vidéo qu’il ne faut connaître que les ordres de grandeur du nombre d’allèles possibles. Page 7 sur 12 Comme le système de classe I, le système de classe II est également : Multigénique : avec 3 locus : DR, DP, DQ qui codent pour des molécules de classe II Multiallélique : pour chaque gène, nous avons de multiples allèles, sauf pour la chaine DRα D’expression codominante Concernant la structure du CMH de classe II, chaque individu a donc au minimum 6 protéines différentes exprimées sur une cellule chez un même individu : 2DP, 2DQ, 2DR (associations en Cis). E. CMH II : Variantes de structure Par : ❖ Duplication du locus DR : Si certains individus ont 2 gènes DR, ils ont 2 combinaisons possibles de molécules DR : 1 gène alpha avec un gène bêta et 1 gène alpha avec l’autre gène bêta. ❖ Associations alléliques croisées : Le plus fréquemment, les chaines alpha et bêta viennent du même haplotype (=groupe d’allèles situés côte à côte sur un même chromosome et habituellement transmis ensemble à la génération suivante) : on a donc 1 molécule DP qui vient d’un haplotype et une molécule DP qui vient de l'autre haplotype. On a pu montrer qu’il existe des associations alléliques croisées, ce qui signifie qu’une molécule alpha dérivée d’un gène d’un haplotype s’associe avec la chaine bêta codée par un gène B de l’autre haplotype. Cela crée une diversité beaucoup plus importante. F. CMH II : Distribution cellulaire La distribution cellulaire des molécules de classe II est restreinte aux cellules spécialisées dans la présentation aux Lymphocytes T CD4+. Pour cela, on retrouve les CPA professionnelles (au rôle majeur de présentation) : Cellules dendritiques (qui vont prendre un nom différent en fonction du tissu dans lequel on les voit) : o Cellules de Langherans : dans la peau o Cellules interdigitées : dans le derme o Cellules dendritiques : dans les tissus o Cellules interdigitées : dans les ganglions Cellules du système monocyte/macrophage (Le macrophage a également une fonction de dégradation des protéines issues des cellules détruites) Les lymphocytes B (qui ont pour objectif de coopérer avec les lymphocytes T qui vont leur transmettre le message de différenciation). Les molécules de classe II peuvent aussi avoir des localisations spécifiques : Entérocytes des villosités Épithélium des voies respiratoires Enfin, les cytokines peuvent induire l’expression des molécules de CMH de classe II : Sur l’endothélium vasculaire Page 8 sur 12 Sur les lymphocytes T (On ne sait pas actuellement à quoi sert l’induction des molécules de CMH II sur les lymphocytes T) Il ne faut pas oublier que les CPA sont des cellules qui peuvent elles-mêmes être l’objet d’une infection et donc elles expriment également des molécules de classe I. On voit sur l’image d’un côté les 3 types de molécules de classe I provenant de l’haplotype maternel, les 3 types de molécules de classe I provenant de l’haplotype paternel, les molécules de classe II sont transmises par haplotype, sans recombinaison parentale de la même façon. La densité d’expression est fortement modulable. Elle est de l’ordre de 105 molécules par cellule. Les facteurs augmentant l’expression sont : IFNγ, IL4, IL13, GM-CSF, TNF α et β. Le facteur diminuant l’expression est la prostaglandine PGE2. IV. QCMs d'entraînement et annales A. QCMs d'entraînement QCM 1. Laquelle (ou lesquelles) de ces affirmations est (sont) vraie(s) ? A. Les molécules du CMH sont codées sur le bras long du chromosome 3. B. Les gènes qui codent pour les molécules de classe I dites classiques, sont les gènes A, B, C. C. Dans le système HLA nous avons 3 gènes qui codent pour un même type de protéine. D. Dans le système HLA, nous avons 3 gènes différents qui codent pour différents types de protéines. E. La génétique du système HLA est multigénique, multi allélique et d’expression codominante. QCM 2. Laquelle (ou lesquelles) de ces affirmations est (sont) vraie(s) ? A. La probabilité qu’un individu hérite du même allèle de son père et de sa mère est assez faible. B. Les gènes A, B et C étant très proches les uns des autres dans le génome, il y a énormément de crossing-over. C. Un haplotype est un groupe d’allèles situés côte à côte sur un même chromosome et habituellement transmis ensemble à la génération suivante. D. Le plus souvent, les individus sont homozygotes pour le gène A, le gène B et le gène C. E. On hérite de l’haplotype d’origine maternel et de l’haplotype d’origine paternel. QCM 3. Laquelle (ou lesquelles) de ces affirmations est (sont) fausse(s) ? A. Les interférons n’ont pas la possibilité de modifier l’apprêtement des protéines. B. Sous l’influence de l’INFg (= interféron gamma), dans un système inflammatoire, la cellule cherche à minimiser la présentation de son contenu. C. En l’absence d’INFg dans un système où les protéines sont dégradées et les CMH I chargés, énormément de peptides ont une conformation qui les rend affins pour la poche de HLA. D. Sous l’influence de l’INFg (= interféron gamma), dans un système inflammatoire, la cellule cherche à optimiser la présentation de son contenu. E. Les molécules de CMH chez l’Homme sont codées sur le bras court du chromosome 6. QCM 1 QCM 2 QCM 3 QCM 4 QCM 5 QCM 6 BCE ACE ABC B. Annales Années 2021 - 2022 QCM 1. À propos du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) A. Trois gènes différents codent pour des molécules de CMH de classe I. B. Les érythrocytes n’expriment pas les molécules du CMH de classe I. C. L’expression des molécules du CMH de classe I est augmentée par les interférons. D. Les molécules du CMH de classe I sont exprimées par la majorité des cellules. E. Chaque individu exprime 3 molécules de CMH de classe I différentes. QCM 6. À propos du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) : A. Les peptides présentés par le CMH de classe I sont dégradés par le protéasome. Page 9 sur 12 B. Les molécules du CMH de classe I comportent une chaîne lourde associée à la chaîne bêta2-microglobuline. C. La majorité des peptides intracellulaires présentés aux lymphocytes T est issue de pathogènes. D. La partie intracytoplasmique du CMH de classe I comporte un motif ITAM. E. Les molécules du CMH de classe I présentent des peptides issus de la dégradation de protéines Intracellulaires. QCM 8. Parmi ces cellules, lesquelles sont considérées comme des cellules présentatrices d’antigènes ? A. Les polynucléaires neutrophiles. B. Les cellules NK. C. Les cellules B. D. Les monocytes. E. Les cellules T. QCM 9. La famille des CPA professionnelles inclut : A. Cellule dendritique. B. Lymphocyte T. C. Mastocytes. D. Macrophages. E. PNE QCM 15. A l’état basal, quelle(s) cellule(s) exprime(nt) le CMH II : A. Macrophages. B. Globules rouges. C. PNN. D. Cellules épithéliales. E. Lymphocytes B. QCM 19. A propos des CMH de classe I, quelle(s) est (sont) la (les) proposition(s) correcte(s) : A. Leur diversité repose sur l’interaction entre les chaines alpha et beta. B. Les protéines sont dégradées par le protéasome. C. Leur expression est diminuée par l’interféron gamma (IFN-γ). D. Leur expression est diminuée par une infection virale. E. Les lymphocytes NK reconnaissent le CMH-I. QCM 5 QCM 2 QCM 3 QCM 4 QCM 5 QCM 6 ABCD ABE CD AD AE ABE NB du RT : La correction de la question 6 donnée par le professeur indique que « Ce sont les molécules CD3 qui comportent ces motifs (ITAM) permettant d’accrocher des molécules qui vont transmettre l’information à la chaine d’activation intra cytoplasmique. » Années 2020 - 2021 QCM 4. Concernant le CMH I : A. Le CMH I présente des peptides intracellulaires. B. S’il y a 2 allèles pour le CMH de classe I, c’est le dominant qui s’exprime. C. S’il y a plusieurs allèles pour le CMH I, ils sont tous exprimés. D. Après production des peptides, ces derniers sont tous présentés. E. Si un peptide est récurrent, il peut être présenté plusieurs fois. QCM 5. Quelle(s) est (sont) la (les) proposition(s) correcte(s) : A. Chaque peptide est présenté par au moins une molécule de CMH1. B. Si une protéine est abondante, un peptide peut être présenté plusieurs fois. C. Les protéines sont dégradées en peptides dans le protéasome. D. Les peptides sont chargés dans le CMH dans les vésicules à pH acide. E. En cas d’infection virale, seuls les peptides viraux sont présentés par le CMH. QCM 6. Concernant le système du Complexe Majeur d’Histocompatibilité II, CMH II, quelle(s) est(sont) la(les) proposition(s) exacte(s) ? A. Le système est codominant. B. Il se situe sur le même locus que le CMH I. C. Il est exprimé sur un grand nombre de cellules / sur une majorité de cellules. D. Il est multiallélique. E. Il est multigénique. Page 10 sur 12 QCM 4 QCM 5 QCM 3 A C ADE 2014 QCM 25. Concernant le complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) de type II : A. Il est exprimé sur toutes les cellules de l’organisme. B. Il permet la présentation de peptides issus de protéines exogènes. C. Associé à des peptides, il est reconnu par les lymphocytes T CD4+. D. Il est multigénique. E. Il est multiallélique. QCM 26. Concernant le complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) de type I : A. Il est exprimé sur les cellules dendritiques. B. Il est fondamental dans les défenses anti-virales. C. Il est formé d’une chaîne lourde et de la beta2 microglobuline. D. Il est monogénique. E. Il est multiallélique. QCM 25 QCM 26 BCDE ABCE 2013 QCM 11. Concernant les complexes majeurs d’histocompatibilité : A. Les différents allèles du CMH de classe I ne présentent qu’une sélection de peptides issus de la dégradation des protéines endogènes. B. Les chaînes alpha et béta du CMH de classe II s’associent à la chaîne invariante lors de leur synthèse. C. Les peptides sont « chargés » sur la molécule de CMH de classe I vide dans le réticulum endoplasmique. D. Les molécules du CMH de classe II présentent les peptides aux lymphocytes T CD8+. E. Seules les molécules de CMH de classe I chargées d’un peptide sont véhiculées à la surface de la cellule. QCM 12. Concernant les complexes majeurs d’histocompatibilité : A. Deux individus différents présentent les mêmes peptides issus d’une même molécule. B. Les protéines alpha et béta codées par les gènes A et B des molécules du CMH de classe II s’associent le plus souvent en trans. C. Le système génétique HLA est codominant. D. Les résidus polymorphiques de la chaîne lourde du CMH I interagissent avec les peptides. E. Chaque individu exprime 6 types de molécule de CMH de classe I. QCM 24. Concernant le complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) de type I : A. Chaque peptide généré par une cellule peut être présenté par au moins 1 allèle du CMH de classeI B. Le système génétique HLA est multigénique. C. Les molécules du CMH de classe I présentent des peptides de 8 à 13 acides aminés. D. Lors de leur synthèse, les chaînes alpha et béta du CMH de classe II s’associent à la chaîne invariante. E. Il existe des molécules de CMH de classe I vide (sans peptide) à la surface de la cellule. QCM 25. Concernant le complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) : A. Le chargement des peptides endogènes a lieu dans le réticulum endoplasmique. B. L’expression des molécules de classe I par la cible active la cytotoxicité des cellules NK. C. La densité des molécules de CMH de classe I exprimées par une cellule est augmentée par l’IL4. D. Un virus peut diminuer l’expression des molécules de CMH de classe I par la cellule qu’il infecte. E. La diversité des molécules du CMH de classe II est augmentée par la possibilité d’association en trans des protéines alpha et béta codées par les gènes A et B. QCM 26. Concernant les molécules du CMH : A. La majorité des cellules de l’organisme exprime des molécules de CMH de classe II. B. Les molécules du CMH de classe II sont exprimées par les polynucléaires. C. Les molécules du CMH de classe II sont exprimées par les macrophages. D. Les molécules du CMH de classe II présentent les peptides aux lymphocytes TCD8. E. Le système génétique HLA est multigénique. QCM 11 QCM 12 QCM 24 QCM 25 QCM 26 ABCE CDE BCD ADE CE Page 11 sur 12 2012 QCM 29. Laquelle (ou lesquelles) des affirmations suivantes concernant le complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) de type I est (sont) exacte(s) ? A. Les molécules du CMH de classe I sont constituées d’un dimère alpha béta. B. Les molécules du CMH de classe I présentent des peptides de 8 à 13AA. C. Pour une protéine donnée, chez un individu donné, seuls quelques peptides sont présentés par les molécules du CMH de classe I. D. Un allèle HLA ne peut présenter qu’un sous-groupe de peptides ayant une communauté structurale. E. Les molécules de CMH de classe I exprimées par une cellule peuvent être regroupées en 6 formes alléliques. QCM 30. Concernant le complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) : A. Le TCR reconnaît à la fois le peptide présenté et la molécule du CMH. B. Une substitution d’acide aminé d’un peptide qui n’altère pas la fixation à la poche du CMH peut altérer la reconnaissance par le TCR. C. La fréquence des différents allèles HLA est uniformément répartie dans le monde. D. La chaîne invariante permet le chargement des peptides dans la poche des CMH de classe II. E. La diversité des molécules du CMH de classe II est augmentée par la possibilité d’association en trans des protéines alpha et béta codées par les gènes A et B QCM 29 QCM 30 BCDE ABE Page 12 sur 12