Immunologie - Lymphocytes Cytotoxiques (NK et T CD8+) - PDF
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Sorbonne Université - Faculté des Sciences
Anis Maayoufi, Lilou Plizsczack, Théo Campin
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This document provides a detailed overview of cytotoxic lymphocytes, including a comparison between NK and TCD8+ cells, outlining common features, differences in mechanisms, and descriptions of subtypes. It covers aspects like cytotoxic mechanisms and cellular characteristics, and features multiple questions and an analysis of various immune responses.
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IMMUNOLOGIE Les lymphocytes CM...
IMMUNOLOGIE Les lymphocytes CM cytotoxiques 11 (NK et T CD8+) RT : Anis MAAYOUFI Date : 24 novembre 2023 RB : Lilou PLISZCZACK et Théo CAMPIN Prof : Pr DELFAU-LARUE PLAN DU COURS I. Points communs et différences subtiles entre LT CD8+ et NKT........................................................ 2 A. Aspect cytologique................................................................................................................................ 2 B. Mécanisme de cytotoxicité.................................................................................................................... 2 C. Phénotypes........................................................................................................................................... 3 II. Différences majeures entre lymphocytes TCD8+ et NK................................................................... 3 A. Lymphocytes NK.................................................................................................................................... 3 1. Inhibition des lymphocytes NK...................................................................................................................................... 3 2. Activation des lymphocytes NK..................................................................................................................................... 4 3. Balance activation – inhibition...................................................................................................................................... 5 4. Ontogénie des lymphocytes NK..................................................................................................................................... 6 B. Lymphocytes T CD8+ cytotoxiques............................................................................................................. 6 1. Activation des Lymphocytes T CD8+ naïfs..................................................................................................................... 6 2. Phase d’expansion clonale des LT CD8+ naïfs................................................................................................................ 7 3. Cycle effecteur d’un LT CD8+ cytotoxique..................................................................................................................... 7 4. Devenir des LT CD8+ cytotoxiques................................................................................................................................ 7 III. Conclusion................................................................................................................................. 8 IV. QCMs d'entraînement et annales............................................................................................... 9 A. QCMs d'entraînement............................................................................................................................... 9 B. Annales..................................................................................................................................................... 9 Page 1 sur 10 I. Points communs et différences subtiles entre LT CD8+ et NKT A. Aspect cytologique Les lymphocytes NK et les lymphocytes TCD8+ se distinguent par leur aspect cytologique : Les lymphocytes NK matures se caractérisent par un cytoplasme abondant et des granules cytoplasmiques azurophiles de tailles variables. On les qualifie également de grands lymphocytes granuleux, ou Larges Granulocytes Lymphocytes (LGL). Ils représentent 10 à 15 % des cellules mononuclées circulantes normales soit moins de 0,25.109 cellules/L. Cette description contraste avec celle des petits lymphocytes TCD8+ qui se manifestent par un noyau volumineux et un cytoplasme moins abondant. B. Mécanisme de cytotoxicité Les lymphocytes cytotoxiques, tels que les TCD8+ et les cellules NK, déploient leur action cytotoxique à travers divers mécanismes : Les lymphocytes cytotoxiques (TCD8+ et NK) exercent leur action cytotoxique par plusieurs mécanismes : 1. Exocytose de molécules toxiques pour la cible, contenues dans des granules cytoplasmiques, c’est ce qu’on appelle la dégranulation. La cellule NK reconnait la cellule cible (1). Parmi les molécules libérées, la perforine forme un pore dans la membrane de la cible (2) et permet la pénétration dans le cytoplasme des granzymes A et B (3) qui déclenchent l'apoptose de la cible (4) de façon dépendante ou indépendante des caspases. Les cellules cytotoxiques sont protégées de la perforine et des granzymes contenues dans leurs granules par une enzyme cellulaire dégradant la perforine. 2. Engagement de récepteurs à domaines de mort tels que FAS (expression de FasL, encore appelé CD95, par les cellules cytotoxiques) ou le TNF-R (synthèse de TNFα par les cellules cytotoxiques), ce qui entraîne la mort des cellules cibles par déclenchement de l'apoptose intra-cellulaire via la voie des caspases. 3. Les lymphocytes cytotoxiques participent également à la lutte contre les virus en produisant des chimiokines et cytokines, notamment l'IFN-γ, qui possède des effets antiviraux directs, c'est à- dire diminue la permissivité des cellules cibles au virus, et indirects, via le recrutement et l'activation des macrophages. NB du RT : Le diaporama mentionne que la cytotoxicité peut également s’opérer avec les récepteurs de morts TRAIL/TRAILR sans plus de détails. Page 2 sur 10 C. Phénotypes Les lymphocytes NK sont caractérisés comme CD3 négatifs, ce qui signifie qu'ils ne portent pas le récepteur CD3 alors qu’il est présent chez les lymphocytes T. En ce qui concerne les autres marqueurs phénotypiques des lymphocytes NK, on observe la présence des récepteurs CD2, CD16 et CD57. Bien que ces récepteurs soient présents à la surface des lymphocytes NK, leur expression est notée avec un petit "+" (par exemple, ils sont qualifiés de "CD16 positif" ou CD16+). Le phénotype des lymphocytes NK est donc caractérisé par CD3-, CD2+, CD16+, CD57+, il est à noter que l'expression du CD8 est également possible. Concernant les lymphocytes T cytotoxique : son phénotype est dit CD3+, CD8+ CD16+, CD57+, CD94+, CD4-. Il faut noter qu’il est CD3+ contrairement au LNK mais que lors de l’activation du LTCD8 le CD3 peut-être exprimer que très faiblement. Le TCR αβ reste toujours présent à la surface des LTCD8. II. Différences majeures entre lymphocytes TCD8+ et NK A. Lymphocytes NK Les lymphocytes NK, également appelés "Natural Killer", ont été initialement identifiés en raison de leur capacité à spontanément détruire des lignées tumorales en culture. Cependant, il a été observé que ces cellules ne tuaient pas toutes les lignées, et les mécanismes régulant le déclenchement de la lyse sont longtemps demeurés inexpliqués, mais sont maintenant claires. Les cellules NK agissent comme des "sentinelles" en ayant pour mission d'éliminer rapidement les cellules anormales, qu'elles soient tumorales ou infectées, tout en préservant les cellules saines. La mise en place de leurs fonctions est rapide, car contrairement aux lymphocytes T cytotoxiques, elle ne nécessite ni étape de prolifération ni différenciation. Leur cytotoxicité est qualifiée de naturelle, et elles jouent un rôle crucial dans l’immunité innée. 1. Inhibition des lymphocytes NK Les cellules NK (Natural Killer) reconnaissent plusieurs types de signaux pour réguler leur activité cytotoxique : a. Reconnaissance du "soi" manquant Les récepteurs inhibiteurs des cellules NK, reconnaissent les molécules CMH de classe I du "soi" exprimées à la surface de quasiment toutes les cellules saines. En situation normale, les cellules NK inhibent leur activité lorsqu'elles "voient" les molécules CMH de classe I sur les cellules saines, garantissant ainsi la préservation de ces cellules. Les récepteurs inhibiteurs expriment (ou sont couplés à des molécules de transduction) des motifs ITIM, qui, par recrutement de phosphatases, inhibe l’activation cellulaire. b. Baisse d'expression des molécules CMH de classe I En cas d'infection virale ou de transformation tumorale (mécanisme fréquent d'échappement à la réponse T cytotoxique des CD8), il peut y avoir une diminution de l'expression des molécules CMH de classe I. La diversité de spécificité des récepteurs spécifiques du CMH-I résulte probablement d'une pression de sélection exercée au cours de l'évolution par les virus. Page 3 sur 10 Ils appartiennent schématiquement à deux familles, donc chacune comprend des isoformes inhibitrices et activatrices : Les Killer cell Immunoglobulin-like Receptors (KIR) appartiennent à la superfamille des immunoglobulines et sont codés par une famille multigénique. Chaque récepteur est spécifique d'un groupe d'allèles du CMH de classe I et spécifique de HLA du groupe A, B ou C. La spécificité allélique est précise mais large (familles bw4, A3, A11). Par exemple : KIR2DL1 reconnaît environ la moitié des allèles HLA-C, ceux qui portent une arginine en position 80 de leur séquence. KIR2DL2 et KIRDL3 reconnaissent l'autre moitié des allèles HLA-C qui portent une lysine en position 80. KIR2DL4 reconnaît la molécule CMH de classe I non classique HLA-G, exprimée spécifiquement sur les cellules du trophoblaste. Les récepteurs CD94/NKG2 (A, C) de type lectine reconnaissent les molécules CMH de classe I non classiques HLA-E (peptides issus des séquences signal des classes I classiques). L'expression de HLA-E reflète le niveau d'expression des molécules CMH de classe I classiques et représente donc un contrôle de qualité supplémentaire des cellules saines. NB du professeur : le tableau est une illustration à visée didactique et n’a pas vocation à être connu. Le locus humain des récepteurs NK présente une grande variabilité des haplotypes par le nombre de gènes, le type de gène, le polymorphisme allélique et selon le fait que 2 individus soient non reliés (haplotype KIR différent). Chez un individu, chaque lymphocyte NK présente un set de KIR et pour un KIR donné, seul un allèle est exprimé. Contrairement à une croyance antérieure, les cellules NK subissent un "processus d'éducation" (tuning, licensing ou arming), nécessitant une interaction initiale de certains récepteurs avec les molécules CMH-I du "soi". Ce processus permet aux cellules NK éduquées d'être fonctionnellement compétentes, activant leur réponse cytotoxique contre les cellules anormales tout en préservant les cellules saines. Ce processus requiert une interaction initiale de certains de leurs récepteurs avec les molécules CMH-I du soi. Cette interaction autorise que seules les cellules NK ainsi éduquées puissent ensuite être fonctionnellement compétentes, c'est-à-dire s'activer face à une cellule anormale. 2. Activation des lymphocytes NK La cellule NK doit recevoir des signaux d’activation. Parallèlement à l'expression des molécules CMH de classe I, les cellules NK surveillent l'expression de ligands de leurs récepteurs activateurs à la surface des cellules cibles. Page 4 sur 10 Même si l'expression des molécules du CMH de classe I est normale, l'équilibre entre les signaux activateurs et inhibiteurs peut être perturbé par l'apparition ou la surexpression de ces ligands, conduisant à l'activation des cellules NK. Les NK utilisent de manière variable tout un panel de récepteurs activateurs pour stimuler leurs fonctions effectrices. Parmi les récepteurs les plus importants : CD16 est un récepteur pour le fragment Fc des IgG (FcγRIIIA), joue un rôle crucial dans la cytotoxicité dépendante des anticorps (Antibody-Dependent Cellular Cytotoxicity : ADCC). Ainsi, les cellules NK peuvent détecter et détruire des cellules cibles recouvertes d'anticorps (opsonisées). D'autres récepteurs activateurs des cellules NK reconnaissent des ligands exprimés sur les cellules dites "stressées", un phénomène observable lors d'une infection virale, d'une transformation tumorale, ou à la suite de lésions de l'ADN ou un stress génotoxique. Plusieurs récepteurs activateurs agissent souvent de manière synergique pour induire les fonctions effectrices des NK. Parmi les plus importants : Les récepteurs de la famille NCR : NKp30, NKp44 et NKp46. Les récepteurs CD94/NKG2D : DNAM-1 et NKp80 3. Balance activation – inhibition La théorie du "soi manquant" révisée : en plus de l'absence du CMH I, la cellule cible pour l'élimination par les lymphocytes NK doit émettre un signal activateur. Pour résumer : Pas de CMH I + pas de signal activateur = pas de réponse. CMH I + pas de signal activateur = pas de réponse. Pas de CMH I + signal activateur = réponse (attaque). CMH I + signal activateur = somme de la force des signaux, balance entre les signaux inhibiteurs (ITIM et phosphatases) et activateurs (ITAM et phosphorylases kinases) : le signal le plus intense gagnera. La quantité d'activation, la quantité des récepteurs inhibiteurs sur les cellules NK et la quantité de ligands sur la cellule cible, ainsi que les différences qualitatives dans les signaux transduits, déterminent l'étendue de la réponse des cellules NK. NB du précédent RT : Le professeur précise sur le diaporama que dans certaines circonstances, les récepteurs inhibiteurs reconnaissant des ligands autres que les protéines du CMH de classe I peuvent supprimer les réponses des cellules NK. Les récepteurs activateurs sont liés à la membrane par une molécule adaptatrice qui porte un motif ITAM (Immunoreceptor Tyrosine based Activation Motif) dans son domaine intracytoplasmique. Page 5 sur 10 Lorsque le récepteur reconnaît son ligand spécifique sur la cellule cible, le motif ITAM est phosphorylé, ce qui déclenche une activation en cascade de phosphorylases kinases intracellulaires, conduisant à la cytotoxicité. Les récepteurs inhibiteurs portent un motif ITIM (Immunoreceptor Tyrosine based Inhibitory Motif) dans leur domaine intracytoplasmique. La phosphorylation de ce motif, à la suite de la reconnaissance des molécules CMH de classe I par le récepteur, active des phosphatases intracellulaires qui transmettent des signaux inhibiteurs, empêchant ainsi la cytotoxicité. 4. Ontogénie des lymphocytes NK Les cellules NK trouvent leur origine dans les progéniteurs hématopoïétiques CD34+ et se développent principalement dans la moelle osseuse. Contrairement aux lymphocytes T, elles ne nécessitent pas de développement intra-thymique, bien que le thymus puisse être un site potentiel de leur maturation. Les cellules NK se distinguent par l'absence de réarrangement des gènes du TCR (récepteur des lymphocytes T). Les sites et les étapes spécifiques de leur développement ne sont pas précisément connus. Des interactions avec les cellules stromales de la moelle osseuse, et avec certains facteurs solubles (c-kit ligand, Flt-3 et IL-15) sont nécessaires pour leur développement. Certaines cytokines (surtout IL-2, IL- 12, IL-18 et IL-15) jouent un rôle majeur dans la maturation et la différentiation des cellules NK. Par exemple, l’IL-15/IL15R jouent un rôle dans le développement, la survie et l’homéostasie des cellules NK matures. B. Lymphocytes T CD8+ cytotoxiques Les lymphocytes T CD8+ se distinguent significativement des lymphocytes NK par leur ontogénie qui est intrathymique, impliquant une éducation spécifique du répertoire. Ils passent par une étape d’activation longue et par une étape effectrice par reconnaissance d’un peptide présenté par le CMH de classe I. En revanche, les lymphocytes NK ne suivent pas un processus d'ontogénie intrathymique et n'acquièrent pas une spécificité antigénique aussi élaborée. Ils sont souvent considérés comme des cellules "tueuses naturelles" en raison de leur compétence fonctionnelle innée et de l'absence de nécessité d'une activation prolongée. 1. Activation des Lymphocytes T CD8+ naïfs L'activation des lymphocytes T CD8+ naïfs est dépendante de signaux provenant de deux partenaires cellulaires : les cellules dendritiques (DC) et les lymphocytes T CD4+ Th1. Le processus d'activation des LT CD8+ naïfs s'initie de la manière suivante : a. Reconnaissance spécifique via le TCR Les LT CD8+ naïfs reconnaissent spécifiquement, via leur récepteur TCR, des peptides antigéniques associés aux molécules du CMH de classe I, présentés par les cellules dendritiques au niveau des organes lymphoïdes secondaires. Ceci constitue le premier signal. Les CD acquièrent les antigènes au niveau des tissus par infection directe (virus par exemple) puis présentation par la voie endogène, ou après capture (antigènes viraux ou tumoraux exogènes) puis présentation par une voie alternative dite de « présentation croisée ». b. Second signal d'activation par engagement des molécules de costimulation Un second signal d'activation est généré par l'engagement entre les molécules de costimulation B7 (CD80 ou CD86) présentes sur les cellules présentatrices d'antigènes et CD28 sur les lymphocytes T CD8+ naïfs. En l'absence de ce second signal, les LT CD8+ naïfs qui ont engagé leur TCR entrent en anergie ou en apoptose. Page 6 sur 10 c. Troisième signal médié par les cytokines sécrétées par les LT CD4+ Th1 L'activation des LT CD8+ naïfs nécessite un troisième signal, médié par les cytokines sécrétées par les LT CD4+ auxiliaires de type Th1, en particulier l'IL-2 et l'IFN-γ. La reconnaissance des antigènes par les LT CD4+ sur les CD, ainsi que l'engagement des molécules de costimulation CD40 et CD40L, induisent la synthèse de ces cytokines. Elles contribuent à la prolifération et à la différenciation des LT CD8+ naïfs en lymphocytes T CD8+ effecteurs cytotoxiques (CTL). 2. Phase d’expansion clonale des LT CD8+ naïfs La collaboration LTCD8+/ LTCD4+ dans les ganglions lymphatiques initie une prolifération des lymphocytes T CD8+ grâce à l'IL-2 (expansion clonale) permettant d'obtenir une grande quantité de LT CD8 + spécifiques de l'antigène. La phase d'expansion clonale d'un LT CD8 + naïf donne naissance en 4–5 jours à un nombre important de lymphocytes T CD8 + effecteurs, de l'ordre de 103 à 105 cellules filles. Cette étape est cruciale pour que la réponse immune T CD8 + spécifique soit mise en place plus rapidement que la dissémination du virus ou de la tumeur. En effet, le répertoire des LT CD8 + naïfs étant très étendu, la fréquence d'un LT CD8 + spécifique d'un complexe CMH/peptide antigénique parmi l'ensemble des LT CD8 + naïfs est très faible (1 sur 10 000 à 1 sur 100 000). 3. Cycle effecteur d’un LT CD8+ cytotoxique Dans les tissus, les lymphocytes T cytotoxiques (LTC) reconnaissent et éliminent de manière spécifique les cellules infectées ou tumorales présentant des peptides antigéniques associés aux molécules du CMH I. À ce stade, les CTL n'ont plus besoin de costimulation ni de coopération avec les lymphocytes T CD4+ auxiliaires. L'action d'un CTL s'articule autour de plusieurs cycles successifs chacun comprenant différentes étapes : Conjugaison avec la cellule cible. Reconnaissance et activation (via le TCR et les molécules de co-activation). Dégranulation de molécules cytotoxiques pour détruire la cible. Dissociation de la cible. Recirculation à la recherche d'une nouvelle cible. Le LTC est ainsi programmé pour détruire successivement plusieurs cibles avant de finalement entrer en apoptose. 4. Devenir des LT CD8+ cytotoxiques La résolution de l'infection s'accompagne de deux phénomènes concomitants : a. Contraction clonale des effecteurs générés Environ 90 % des lymphocytes T cytotoxiques (CTL) générés pendant l'infection meurent par apoptose. Cette phase est nécessaire pour limiter la taille du compartiment des lymphocytes T CD8+ effecteurs, préservant ainsi la diversité du répertoire T CD8. Cette mort cellulaire peut être : Active : mort apoptotique induite par activation (AICD, Activation Induced Cell Death), qui fait intervenir des molécules comme PD1 ou CTLA-4 ainsi que des signaux pros apoptotiques. Page 7 sur 10 Passive : à cause de l'élimination de l'antigène et d’une carence en IL-2. On parle de mort par négligence b. Génération de lymphocytes T CD8+ mémoires Les lymphocytes T CD8+ mémoires persistent à long terme dans l'organisme et ont la capacité de proliférer et de se différencier rapidement en lymphocytes T cytotoxiques effecteurs lors de la réintroduction de l'antigène (réponse dite secondaire). Le nombre de cellules mémoires est généralement proportionnel à l'expansion initiale, c'est-à-dire à la quantité d'antigène à laquelle l'organisme a été exposé initialement. Les cellules mémoires représentent environ 10 % du clone amplifié. La capacité de répondre plus rapidement contre un pathogène est liée à l'expression d'un large spectre de molécules d'adhésion leur permettant d'être adressées dans les tissus, c'est-à-dire au niveau de la porte d'entrée des pathogènes. De plus, ces cellules sont capables de transcrire plus rapidement les gènes de cytokines et des molécules de cytotoxicité. Le caractère plus ample de la réponse est lui directement lié à la fréquence de ces LT CD8 + mémoires ayant un TCR spécifique particulier (1/102 à 1/103) par rapport à celle des LT CD8 + naïfs. III. Conclusion Les cellules NK (cellules « tueuses naturelles ») exercent leurs fonctions en absence d’immunisation spécifique préalable. Elles sont caractérisées par l’expression des molécules NKp46, CD56 et CD16, et par l’absence d’expression des marqueurs CD3 (présent pour le lymphocyte T) et CD19 (présent pour le lymphocyte B). Leur compétence fonctionnelle est acquise au cours de leur maturation par interaction de certains de leurs récepteurs avec les molécules du CMH de classe I du soi. On parle de « tueurs par défaut ». Elles exercent des fonctions de cytotoxicité directe ou dépendante des anticorps (ADCC) et de production de cytokines (telles que l'IFN-γ, le TNF et des chimiokines) en ciblant les cellules tumorales ou infectées, tout en préservant les cellules saines. La distinction entre cellules anormales et cellules saines est rendue possible par des signaux transmis par des récepteurs inhibiteurs (tels que KIRL, CD94/NKG2A…) sensibles à l'absence d'expression des molécules du CMH de classe I et des récepteurs activateurs tels que (NCR, CD16, NKG2D) détectant la présence de molécules de "stress". Par ailleurs, un lymphocyte T CD8+ naïf, après activation par son antigène spécifique, se différencie en effecteur cytotoxique ou CTL. L’aide cytokinique apporté aux LT CD8+ par les LT CD4+ peut être assurée, en cas d’infection virale, par les cellules de l’immunité innée. Les CTL reconnaissent des complexes CMH-I/peptides à la surface des cellules cibles infectées ou tumorales. Après leur maturation en CTL dans les organes lymphoïdes secondaires, les LT CD8+ détruisent leurs cibles en périphérie. Le principal mécanisme de lyse des CTL est la dégranulation avec relargage dans la cible de granzyme et de perforine. La lyse de la cible est liée au déclenchement d’une apoptose intra-cellulaire. Les CTL participent également à la défense antivirale par leur production de cytokines et chimiokines. L’IFN-gamma possède des effets antiviraux directs et indirects. La résolution d’une infection est concomitante de la contraction clonale des CTL et de la génération de lymphocytes T CD8+ mémoires. Les LT CD8+ jouent un rôle majeur dans la défense antivirale, antitumorale et en transplantation. Page 8 sur 10 IV. QCMs d'entraînement et annales A. QCMs d'entraînement QCM 1. Quel est le principal mécanisme de lyse des cellules cibles par les lymphocytes T CD8+ (CTL) lors de la réponse immunitaire ? A. Phagocytose B. Exocytose C. Dégranulation D. Apoptose spontanée E. Endocytose QCM 2. Quel marqueur est généralement présent à la surface des lymphocytes cytotoxiques ? A. CD3 B. CD57 C. CD8 D. CD94 E. CD4 QCM 3. Quel est le rôle principal des lymphocytes T CD8+ mémoires dans le système immunitaire ? A. Activation initiale des cellules T B. Production de cytokines inflammatoires C. Prolifération rapide lors d'une réinfection D. Suppression des cellules B E. Neutralisation des toxines QCM 4. Lequel (ou lesquels) de ces récepteurs retrouve-t-on à la surface des cellules NK ? A. CD16 B. CD19 C. KIR D. CD3 E. NKp46 QCM 5. Laquelle (ou lesquelles) des informations concertants les lymphocytes T CD8+ suivantes est (sont) exacte(s) ? A. Leur aspect cytologique est semblable aux cellules NK B. Leur activation peut se faire par les lymphocytes CD4+ et les cellules de l’immunité innée C. Les CTL sont programmées pour survivre longtemps après la destruction des cibles D. L’interleukine IL-2 permet d’induire la prolifération des lymphocytes T CD8+ E. Leur maturation a lieu dans la moelle osseuse QCM 6. Laquelle (ou lesquelles) des propositions suivantes est (sont) correcte(s) ? A. Les molécules PD1 et CTLA-4 jouent un rôle dans l’apoptose des Lymphocytes T CD8+ B. Contrairement aux LT CD8+, les cellules NK ne possèdent pas de phase d’éducation C. Les récepteurs ITIM permettent l’activation d’un signal conduisant à la cytotoxicité D. L’interleukine IL-15 joue un rôle dans le développement, la survie et l’homéostasie des cellules NK E. Près de la moitié des lymphocytes CD8+ se différencient en lymphocytes mémoires QCM 1 QCM 2 QCM 3 QCM4 QCM5 QCM6 C ABD C ACE BD AD B. Annales Années 2021 - 2022 QCM 18. Concernant les lymphocytes T cytotoxiques A. Ils expriment le ligand de Fas B. Ils lysent les champignons multicellulaires (levures) C. Ils reconnaissent les peptides associés au CMH de classe 1 D. Ils proviennent de la différentiation des lymphocytes T CD4+ E. Ils possèdent des granules de perforine QCM 23. A propos des cellules NK : A. Les cellules NK synthétisent de l’IL-10 B. Les cellules NK peuvent se lier à des IgG liées à un antigène cellulaire C. Les cellules NK peuvent reconnaitre des cellules infectées par un virus Page 9 sur 10 D. Les cellules NK représentent 80% des lymphocytes du sang E. Les cellules NK peuvent reconnaitre des cellules tumorales Années 2013 - 2014 QCM 15. Laquelle (ou lesquelles) des affirmations suivantes concernant les cellules NK est (sont) exacte(s) ? A. Lors de l’ontogénie NK, l’activation d’un récepteur inhibiteur passe par son interaction avec une molécule du CMH correspondante. B. La reconnaissance de molécules du CMH de classe I sur leur cible active la cytotoxicité des cellules NK. C. Les cellules NK produisent de l’IFN gamma. D. Les cellules NK sont CD3+. E. Les cellules NK ont un noyau polylobe. QCM 20. Laquelle (lesquelles) des affirmations suivantes concernant les cellules NK est (sont) exacte(s) ? A. Une cellule NK a une structure granuleuse. B. L’IL15 est indispensable à la différenciation NK. C. Les cellules NK expriment le CD19 a leur surface D. Les cellules NK sont des effecteurs importants dans la réponse antivirale. E. Les cellules NK expriment le CD3 a leur surface. QCM CC. Vrai ou faux ? A. Lors de l’ontogénie NK, l’activation d’un récepteur inhibiteur passe par l’interaction avec une molécule du CMH correspondante B. Les cellules NK sont CD3+ C. L’expression de molécules du CMH II inhibe la cytotoxicité des cellules NK. D. L’expression des molécules de classe I par la cible active la cytotoxicité des cellules NK. E. Les cellules NK expriment la molécule CD19. F. Les cellules NK produisent de l’IFNγ G. Dans les cellules NK, la chaîne gamma du TCR est réarrangée QCM 18 QCM 23 QCM15 QCM20 QCM CC ACE BCE AC ABD AF Page 10 sur 10