Séance 8 : L'Empire Portugais PDF
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Summary
Ce document traite de l'histoire de la colonisation coloniale de l'Empire Portugais et de la conquête des empires Aztèque et Inca. Il explore les différents aspects de l'expansion portugaise, de ses routes commerciales en Asie à ses interactions avec les populations locales. Les rivalités et confrontations sont aussi étudiées, incluant les aspects diplomatiques et violents de la politique de l'époque.
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Séance 8 : L'Empire Portugais A. À l'assaut L’Empire portugais commence son expansion avec Vasco de Gama, qui atteint Calcutta en 1498. Son succès est mitigé : bien qu'il atteigne cet objectif géographique, il ne parvient pas à établir des échanges commerciaux significatifs. En 1500, Pedro Alvare...
Séance 8 : L'Empire Portugais A. À l'assaut L’Empire portugais commence son expansion avec Vasco de Gama, qui atteint Calcutta en 1498. Son succès est mitigé : bien qu'il atteigne cet objectif géographique, il ne parvient pas à établir des échanges commerciaux significatifs. En 1500, Pedro Alvarez Cabral découvre le Brésil. En offrant des cadeaux au chef local, le Zamorin, il essaie de renforcer ses relations, mais sa demande de monopole commercial crée des tensions avec d’autres commerçants déjà établis dans la région. Cabral se heurte également aux musulmans, ce qui complique ses efforts d'expansion. En réponse à ces défis, les Portugais élaborent un plan d'expansion pour contrôler les routes des épices et écarter les commerçants musulmans de la région. Afonso de Albuquerque joue un rôle clé dans cette expansion par ses conquêtes, la construction de forts et le pillage des ressources. B. Système commercial asiatique Pour établir un commerce solide en Asie, les Portugais inaugurent des routes royales et soutiennent des corsaires, qui sont des pirates agissant pour leur compte. Ils s'intègrent également au fonctionnement traditionnel du commerce local, en respectant les lois et en négociant avec les commerçants de la région. Une grande partie des produits échangés est consommée sur place, ce qui montre leur capacité à coexister avec les systèmes commerciaux locaux. Cette approche leur permet de tirer parti des ressources asiatiques tout en développant leur influence sur le continent. Nouvelle-Espagne A. Conquête des Aztèques La conquête espagnole en Amérique commence avec Christophe Colomb, qui atteint Hispaniola en 1492. En 1493, il fonde une colonie durable, apportant environ 1500 hommes. Les Espagnols adoptent une politique d’attaque, de pillage, de violence et d'esclavage. Ils exploitent les richesses locales, notamment l'or et les plantations, grâce à un système appelé encomienda, qui garantit à la couronne un cinquième des revenus. Avant l’arrivée des Espagnols, il y avait environ 500 000 Taïnos sur l’île, mais ce nombre tombe à seulement 6 000 d'ici 1531, à cause des massacres, de l'esclavage et des maladies européennes. B. Conquête de l'Empire Inca Hernan Cortès, qui devient encommandero sur l'île d'Hispaniola en 1504, pose le pied sur la côte mexicaine en 1519. La méfiance des Aztèques à l'égard des Espagnols, ainsi que les rivalités entre groupes autochtones, créent un contexte favorable à l'invasion. Bien que les Aztèques tentent de résister, les Espagnols, armés de microbes (qui provoquent des maladies) et d'une mentalité violente, finissent par capturer l'empereur aztèque. Cortès établit également des alliances avec les Tlaxcaltèques pour renforcer sa position. Cependant, l'attaque initiale des Espagnols, connue sous le nom de Noche Triste, échoue, mais ils réussissent finalement à prendre Tenochtitlan. Francisco Pizarro, un autre conquistador, est envoyé en mission au Pérou en 1529. Il arrive en 1531 dans une situation politique particulièrement favorable, car une guerre civile affaiblit l'Empire inca, et une épidémie de variole décime également la population. Lors de la bataille de Cajamarca, Pizarro réussit à capturer l'empereur inca, ce qui conduit à l'effondrement de l'Empire inca. La résistance inca persiste cependant, et leur royaume ne disparaît qu'en 1572. C. Bilan des conquêtes Les conquêtes des Aztèques et des Incas présentent plusieurs similitudes. Dans les deux cas, les conquistadors utilisent des subterfuges, de la trahison et la violence pour établir leur domination. La situation politique instable dans ces empires autochtones a également joué en faveur des Espagnols. De plus, les épidémies de maladies, comme la variole, ont décimé les populations locales, facilitant ainsi la conquête. Enfin, le mythe de la supériorité militaire et technologique des Espagnols a été largement exagéré, car leur succès repose également sur des circonstances politiques et épidémiques favorables. Séance 9 : Première Mondialisation A. « L’échange colombien » L'échange colombien fait référence à l'interaction entre l'Afroeurasie (l'Europe, l'Asie et l'Afrique) et les Amériques après les voyages de Christophe Colomb. Cela a entraîné un vaste transfert de produits. En Afrique et en Eurasie, des cultures telles que le blé, le riz, les oignons, le café, le thé, le sucre et divers fruits ont été introduites. De l'autre côté, les Amériques ont donné des produits comme le maïs, les pommes de terre, les tomates, le cacao et le tabac. Cet échange a aussi eu un impact sur la vie animale, avec l'introduction de vaches, chevaux et cochons en Amérique, tandis que des animaux comme les dindes et les lamas ont été apportés en Europe. Cependant, cet échange n'a pas été sans conséquences négatives, car il a aussi permis la propagation de maladies comme la variole et le choléra, qui ont gravement affecté les populations autochtones. De manière positive, la production agricole a augmenté et a contribué à la richesse et au confort en Afroeurasie. L'alimentation et l'environnement en Amérique ont également changé avec l'arrivée du bétail. B. Penser le « Nouveau Monde » Avant 1492, la sexualité et le genre avaient des normes très différentes. Les gens avaient des relations avant le mariage, et l'abstinence était rarement respectée. L'homosexualité et diverses expressions de genre étaient également présentes. L'arrivée des Européens a bouleversé cet ordre social. Avec peu de femmes européennes dans les colonies, des unions mixtes entre Européens et autochtones sont devenues courantes. Cette situation a conduit à la création d'une hiérarchie raciale, où les « Péninsulaires » (Espagnols nés en Europe) étaient au sommet, suivis des « Créoles » (Espagnols nés en Amérique), des « Mestizos » (descendants d'unions mixtes), et enfin des autochtones et des Noirs, souvent soumis à l'esclavage. Ce système a établi des bases pour le racisme en tant qu'outil de régulation sociale. C. Mondialisation de l’économie La mondialisation de l'économie est marquée par la possession des Philippines par les Espagnols, qui a servi de porte d'entrée vers l'Asie. Les mines de Potosí, en Bolivie, sont célèbres pour leur production d'argent de haute qualité, représentant entre un tiers et la moitié de l'argent mondial extrait. Le « Galion de Manille » a établi un système commercial reliant l'Espagne, Acapulco (Mexique) et Manille (Philippines), intégrant les réseaux commerciaux asiatiques. Cette période a vu une intensification du commerce interrégional et une évolution vers une économie de marché. Les capitaux ont été investis dans le commerce et l'artisanat, plutôt que dans l'agriculture traditionnelle. Les cultures industrielles comme le coton, le tabac et la canne à sucre se sont développées, remplaçant les méthodes agricoles de subsistance. Les paysans ont migré vers les villes et changé de métier, menant à la création d'une proto-industrie et d'une classe de commerçants riches. À cette époque, la population chinoise atteignait 150 millions, témoignant d'une croissance démographique significative. L’Empire Ottoman (1299-1922) A. Débuts L'Empire ottoman a commencé comme un petit royaume en Anatolie et a pris de l'expansion après avoir conquis Constantinople en 1453, devenant un empire puissant. B. Fonctionnement L’Empire ottoman se caractérise par son héritage et sa capacité d'adaptation. Il a intégré des pratiques des Byzantins, des Arabes et des Mongols. Par exemple, les Byzantins ont apporté des méthodes de vassalité, tandis que les Arabes ont contribué à la bureaucratie et à la valorisation des classes marchandes. Les Ottomans ont également favorisé la tolérance religieuse, permettant aux différentes communautés de conserver leurs croyances et pratiques. Cette diversité a été exploitée au service de l'État. Le système des millet permettait aux chefs religieux de participer au conseil du Sultan, offrant une certaine autonomie à chaque communauté. Le « Divan », le conseil du sultan, était dirigé par le grand vizir, qui s'occupait de la gestion des affaires de l'État. Le harem, qui était constitué des épouses et concubines du sultan, jouait un rôle politique important, avec des femmes qui pouvaient influencer les décisions et même gouverner en l'absence du sultan. La bureaucratie ottomane était organisée de manière méticuleuse, avec des provinces gérées par des fonctionnaires locaux. Les Janissaires, qui étaient des soldats d'élite, et le système de devchirmé, qui consistait à recruter des garçons pour les former dans l'administration et l'armée, ont également été essentiels au fonctionnement de l'empire. C. Rivalités impériales L'Empire ottoman a dû faire face à des rivalités, notamment avec les Portugais. Les Ottomans, héritiers d'une partie de la route des épices, ont cherché à écarter les Portugais de l'océan Indien, menant à des confrontations directes comme la bataille de Diu et des affrontements indirects tels que la guerre adalo-ethiopienne. Le sultanat d’Aceh, qui contrôlait le détroit de Malacca, était un allié précieux pour les Ottomans, leur permettant de contrer l'influence portugaise dans la région. Ces rivalités ont façonné les relations entre les puissances européennes et les empires islamiques, démontrant la complexité des interactions politiques de l'époque. Séance 10 : Qu’est-ce qu’un État moderne ? Un État moderne est une entité politique souveraine qui prend des décisions sur un territoire spécifique. Il se compose d'institutions publiques dotées de divers pouvoirs, y compris le monopole de la violence, essentiel pour maintenir l'ordre et la sécurité. A: Monopole de la violence Le monopole de la violence signifie que l'État détient l'exclusivité d'utiliser la force. Il met en place une armée professionnelle et une force policière. L'armée, composée de soldats salariés, garantit la sécurité externe, tandis que la police s'assure de l'ordre interne, contrôlant les révoltes et appliquant la loi. B: Monopole de la justice Le monopole de la justice accompagne le monopole de la violence. Il permet à l'État de définir le bien et le mal et de réguler les comportements à travers un système judiciaire structuré. Les tribunaux et les lois sont des outils essentiels pour faire respecter les règles de la société. C: Contrôle des finances Le contrôle des finances est crucial pour le fonctionnement de l'État. Il inclut la capacité de lever des impôts et de gérer la monnaie, ce qui permet de financer ses institutions et ses activités. D: Contrôle de la pensée Le contrôle de la pensée se manifeste souvent par des réformes religieuses. Par exemple, Martin Luther, avec ses 95 thèses en 1517, critique les pratiques de l'Église, amorçant ainsi la Réforme. Cela permet à l'État de réduire l'influence religieuse sur la société. E: Répression violente de la dissidence religieuse L'État utilise la répression pour contrôler les dissidents religieux et les groupes marginaux. Les sorcières, les personnes remettant en question les normes de genre, et les populations pauvres sont souvent persécutées. Ce phénomène rappelle les pratiques dans les sociétés coloniales, où des catégories raciales sont établies pour contrôler. Étude de cas : L’absolutisme en France Consolidation du pouvoir royal depuis le Moyen Âge à travers conquêtes et alliances. François Ier officialise le français à la cour et interdit le protestantisme. Henri IV garantit la liberté religieuse avec l’Édit de Nantes (1598). Louis XIV (le Roi Soleil) interdit le protestantisme avec l’Édit de Fontainebleau (1685). À nuancer : Le pouvoir du roi n’est jamais totalement absolu : Poids de la tradition : Le roi doit respecter les lois. Négociations avec les élites : noblesse, clergé et bourgeoisie. Système fragmenté : Difficultés à unifier le royaume à cause de la bureaucratie et de l'isolement géographique. Même si le roi détient tous les pouvoirs, il ne gouverne pas seul : Secrétaires d’État : gèrent les affaires étrangères, la guerre, la marine, etc. Intendants : représentants du roi avec pouvoir judiciaire dans les provinces. Étude de cas : Parlementarisme britannique Henri VIII crée l’Église anglicane pour consolider son pouvoir. Jacques Ier et Charles Ier tentent de gouverner en rois absolus, ce qui mène à la guerre civile (1642-1649). Glorieuse Révolution (1688-1689) impose le Bill of Rights : ○ Élections libres du Parlement. ○ Fin de l'armée permanente en temps de paix. ○ Habeas corpus : emprisonnement sans procès interdit. Le roi anglais prend ses décisions en s’appuyant sur un conseil qui devient le Parlement. Au 14e siècle, le Parlement comprend : Chambre des Lords : évêques et aristocratie. Chambre des Communes : représentants des villes et bourgeoisie. Avec le temps, le Parlement devient distinct et indépendant, agissant parfois en opposition, parfois en collaboration avec le roi. Les projets de lois doivent être approuvés par les deux Chambres. Le roi a un droit de veto sur ces projets et le Parlement contrôle les politiques fiscales du roi. C: Société et économie A: La bourgeoisie La bourgeoisie émerge lentement, soutenue par une croissance démographique et le développement du commerce mondial. La colonisation au XVe et XVIe siècles renforce leur pouvoir économique et politique, les rapprochant de l'État. B: Changements socioéconomiques Des mouvements comme l’enclosure en Angleterre, où des terres agricoles communes sont privatisées, conduisent à une transformation sociale. Les paysans perdent leurs terres et deviennent soit des vagabonds, soit des salariés. Parallèlement, une société de consommation se développe, avec une demande accrue pour des produits comme les épices, la soie et le café. L'État moderne favorise ce mouvement en accordant des monopoles à des compagnies commerciales, tant pour le commerce extérieur que pour la production intérieure. Séance 11: États modernes et empires coloniaux A: Provinces-Unies (Néerlandais) Les Provinces-Unies, qui émergent comme un État moderne entre 1580 et 1648, se constituent à la suite d'une rébellion contre l'Espagne catholique. Cette période marque non seulement un tournant dans l'histoire néerlandaise, mais illustre également les limites du processus de modernisation des États. L'identité protestante joue un rôle central dans cette formation, le pays adoptant une orientation axée sur la mer et le commerce. La République néerlandaise est constituée de sept provinces qui se réunissent en assemblée pour prendre des décisions politiques. Les XVIe et XVIIe siècles voient un véritable âge d'or néerlandais, propulsé par des institutions comme la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC), fondée en 1602. Cette entreprise joue un rôle crucial dans le commerce des épices, notamment en établissant un monopole sur ce marché, ce qui lui confère le pouvoir de mener des guerres, de frapper sa propre monnaie et d'établir un cadre légal pour ses opérations en Asie. L'expansion coloniale néerlandaise se déroule principalement en Asie, où la VOC entre en compétition avec le Portugal. La stratégie néerlandaise repose sur la création de colonies-comptoirs intégrant des réseaux préexistants. Cependant, elle se diversifie aussi en Amérique et en Afrique avec des colonies de peuplement, comme la Nouvelle-Amsterdam (aujourd'hui New York), le Suriname et la colonie du Cap en Afrique du Sud. B: Britanniques L'émergence de l'État moderne britannique influence considérablement le déploiement colonial. Deux phénomènes clés contribuent à ce développement : le mercantilisme, motivé par le désir d'accumuler de la richesse à travers le commerce, et l'envoi de groupes marginaux, comme les dissidents religieux et les pauvres, vers les colonies américaines. La colonie de Virginie, fondée en 1607 avec Jamestown, illustre ce modèle colonial. Cette colonie, centrée sur la culture du tabac, s'accompagne d'une politique de peuplement incitative, comme le système 2 pour 1, qui attire de nombreux colons. Cependant, cette expansion est marquée par une violence systématique, notamment dans le cadre des conflits avec les populations autochtones, comme en témoigne la rébellion de Bacon, qui souligne la logique d'expansion violente de la colonisation. La colonie de Plymouth, fondée par des puritains cherchant à établir une "nouvelle Jérusalem", se concentre sur l'agriculture, produisant principalement pour le marché intérieur. Malgré leurs différences, les colonies britanniques partagent des éléments communs : une autonomie croissante, une économie diversifiée et une gouvernance distincte, tout en étant industrielles et commerçantes. C: France Les ambitions coloniales de la France visent principalement à établir une route vers l'Asie et à s'implanter sur les berges du Saint-Laurent. Les explorations sont financées et encadrées par l'État, avec un accent particulier sur le commerce des fourrures, où la peau de castor vaut dix fois celle d'un mouton, illustrant l'importance économique de cette ressource. En 1633, la colonie royale est établie, marquée par l'absolutisme français, qui cherche à transformer cette colonie en une entité autonome capable de se soutenir grâce à l'agriculture et à la manufacture locale. La population de la colonie passe de 3173 habitants en 1666 à 65 000 en 1760, témoignant de sa croissance. La France établit également des colonies d'exploitation dans les Antilles, comme Saint-Domingue (aujourd'hui Haïti), où l'esclavage est utilisé pour maximiser les profits. Ce système colonial repose sur des structures de pouvoir et d'exploitation, reflétant les dynamiques économiques et sociales de l'époque.