Introduction à la Microéconomie PDF
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Université d'Auvergne
2009
Nicolas Laroche
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These are lecture notes from a 2009/2010 course on introductory Microeconomics. The professor was Nicolas Laroche at the Université d'Auvergne. The topics covered include basic definitions of economic science and the distinction between micro and macro economics.
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Nicolas Laroche 2009-2010 nicolas.laroche@u_clermont1.fr Introduction à la Microéconomie Introduction générale a- Définition de la science économique; Déf1: la science éco est l’administration des ressources rares. Déf2: la sc. Eco est l’étude du comportement humai...
Nicolas Laroche 2009-2010 nicolas.laroche@u_clermont1.fr Introduction à la Microéconomie Introduction générale a- Définition de la science économique; Déf1: la science éco est l’administration des ressources rares. Déf2: la sc. Eco est l’étude du comportement humain en tant que relation entre les fins et les moyens à usage alternatif. Introduction générale Déf3: La sc. Eco est l’étude des rapports sociaux qui s’établissent entre les sociétés. Déf4 : la sc. Eco est une science qui étudie comment les ressources rares sont employées pour satisfaire les besoins de la population. Elle s’intéresse d’une part aux opérations essentielles: production, consommation et distribution et d’autres parts aux institutions ayant pour objet de faciliter ces opérations. Introduction générale b- Objet d’analyse de la science économique: La microéconomie: étude du comportement d’une unité économique individuelle. La macroéconomie: étude du comportement d’une économie donnée. La mésoéconomie: étude d’une branche d’activité donnée. Etude du comportement du consommateur Objectif: Maximiser la satisfaction totale (utilité totale) en tenant compte de la contrainte financière. Hypothèse: le consommateur est rationnel (On parle d’Homo œconomicus) 1- Approche cardinale: le consommateur est capable de mesurer sa satisfaction suite à la consommation d’un bien (on donne un nombre à son utilité). Nous verrons l’approche ordinale par la suite Etude du comportement du consommateur Exemple: Q UT Um 0 0 - 1 10 10 2 18 8 3 24 6 4 27 3 5 28 1 6 28 0 Slide 8-6 Etude du comportement du consommateur L’utilité totale (UT) : satisfaction qu’un consommateur retire de la quantité totale de biens consommées. Plus la consommation est élevée, plus l’utilité totale est élevée. L’utilité marginale (Um): variation de l’utilité totale suite à la consommation d’une unité supplémentaire. L’Um est positive, mais elle diminue au fur et à mesure que la consommation d’un bien augmente : l’utilité marginale est décroissante. Etude du comportement du consommateur UT Graphiquement. L’UT augmente avec les quantités Q Um 6 L’Um diminue avec les quantités Q Etude du comportement du consommateur Equilibre du consommateur dans le cas de deux biens Le consommateur maximise sa satisfaction lorsque les utilités marginales des biens pondérées par les prix sont égales compte tenu de la contrainte du budget. Um Um R = XPx + YPy = X y P x Py Thème n° 1 Le choix du consommateur : Approche ordinale Thèmes abordés Choix optimal du consommateur: approche cardinale. Critiques adressées à l’approche cardinale. Approche ordinale: courbes d’indifférence Propriétés des courbes d’indifférence Cas particuliers de courbes d’indifférence. Le taux marginal de substitution Courbe d’indifférence Paniers Nourriture Vêtements B 10 50 D 40 20 E 30 40 G 10 20 H 10 40 Courbe d’indifférence Vêtements - B, et D procurent la 50 B même utilité - on préfère E à B, et D H - on préfère à H et G 40 E 30 20 D U1 G 10 Nourriture 10 20 30 40 Courbe d’indifférence La courbe d’indifférence représente l’ensemble des paniers de biens (X,Y) qui procurent le même niveau d’utilité au consommateur Elle s’apparente à une courbe de niveau sur une carte topographique: la troisième dimension (Z) représente l’utilité Fig. 3.3 Carte d’indifférence Vêtements On préfère le panier A à B et le panier B à D D B A U3 À chaque courbe d’indifférence est U2 associé un niveau d’utilité différent U1 Nourriture Propriétés des courbes d’indifférence Pente négative: si on réduit la quantité d’un bien, il faut augmenter celle de l’autre pour conserver le même niveau d’utilité Plus on s’éloigne de l’origine, plus le niveau d’utilité augmente (non saturation) Deux courbes d’indifférence ne peuvent se croiser (transitivité) Fig. 3.4 Deux courbes ne peuvent se croiser Vêtements U2 U1 UTA = UTB UTA = UTD ⇒ UTB = UTD ???!!! A B D Nourriture Fig. 3.6 Préférences des consommateurs: cas particuliers Jus de pomme Souliers gauches 4 4 Substituts parfaits 3 3 2 2 Compléments parfaits 1 1 1 2 3 Jus d’orange 1 2 3 Souliers droits Taux marginal de substitution Le TMS entre X et Y correspond à la quantité de Y que l’on est prêt à céder pour obtenir une unité supplémentaire de X, tout en gardant le même niveau d’utilité: ∆Y TMS =− ∆X xy Fig. 3.5 Taux marginal de substitution Vêtement s A 16 14 TMS = 6 12 -6 ∆V/ ∆N TMSNV = -∆ 10 B 1 8 -4 D TMS = 2 6 1 -2 E 4 G 1 -1 2 1 Nourriture 1 2 3 4 5 Lien entre le TMS et l’Um Y - De A vers B on perd de l’utilité - Perte = -∆Y UmY - De B vers C on gagne de l’utilité A - Gain = ∆X UmX - Or, Perte = Gain ⇒ -∆Y UmY = ∆X UmX ∆Y ⇒ -∆Y/ ∆X = UmX /UmY C B U2 U1 ∆x X Le TMS: cas continu Soit une fonction d’utilité UT = f(X, Y) UmX est la dérivée partielle de UT par rapport à X UmY est la dérivée partielle de UT par rapport à Y dUT / dX Um TMS = = X XY dUT / dY Um Y Séance 3:Thème n° 1(suite) Le choix du consommateur : Approche ordinale Thèmes abordés La contrainte de budget Les propriétés de la droite du budget Le choix optimal du consommateur La contrainte budgétaire Les choix de consommation dépendent des préférences et du pouvoir d’achat Le pouvoir d’achat dépend: du budget du consommateur des prix de vente des biens La contrainte budgétaire (suite) Supposons que le consommateur ait un revenu de 80$ et qu’il désire acheter de la nourriture (X) et des vêtements (Y): Budget = 80$ PX = 1$ et PY = 2$ B=PX+PY X Y Tab.. 3.2 La contrainte budgétaire Panier Nourriture Vêtements Dépenses PX = 1$ PY = 2$ B = PXX + PYY A 0 40 80$ B 20 30 80$ D 40 20 80$ E 60 10 80$ G 80 0 80$ Fig. 3.10 La contrainte budgétaire Vêtements Px = 1$ PY = 2$ B = 80$ A B = P XX + P YY B/PY = 40 80 = X + 2 Y B 30 B PX D Y = − X 20 PY PY 1 10 E Y = 40 − X G 2 Nourriture 0 20 40 60 80 = B/PX La contrainte budgétaire (suite) Une variation du revenu augmentation du revenu: la contrainte budgétaire se déplace vers le haut diminution du revenu: la contrainte budgétaire se déplace vers le bas Fig. 3.11 La contrainte budgétaire Vêtements 80 40 = X + 2Y 60 80 = X + 2Y B = 160$ 160 = X + 2Y 40 B = 80$ 20 B = 40$ Nourriture 0 40 80 120 160 La contrainte budgétaire (suite) Une variation des prix augmentation (diminution) d’un des deux prix: la droite pivote et la pente change augmentation (diminution) des deux prix: – variation proportionnelle: la droite se déplace mais la pente demeure la même – variation non-proportionnelle: la droite se déplace et la pente change Fig. 3.12 La contrainte budgétaire Vêtements Lorsque PN augmente à 2$, la doite de budget 40 devient plus verticale Lorsque PN diminue à 1\2$, la doite de budget devient plus horizontale PN = 2$ PN = 1$ PN = 1/2$ Nourriture 40 80 120 160 Slide 8-32 Le choix du consommateur Quelle quantité du bien x et du bien y le consommateur devrait-il se procurer? La combinaison qui lui permet de maximiser sa satisfaction tout en respectant sa contrainte de budget. Comment identifier cette combinaison? La meilleure combinaison doit se situer – sur la droite de budget – sur la courbe d’indifférence accessible la plus élevée possible Fig. 3.13 Le choix du consommateur Vêtements Pv = 2$ PN = 1$ B = 80$ 40 D Avec B = 80$, le panier D est 30 inaccessible 20 U3 0 20 40 80 Nourriture Fig. 3.13 Le choix du consommateur Vêtements Pv = 2$ PN = 1$ B = 80$ Le panier B appartient à la 40 contrainte budgétaire, mais il n’est pas optimal car il ne se B situe pas sur la CI disponible 30 la plus éloignée. -10 20 +10 U1 Nourriture 0 20 40 80 Fig. 3.13 Le choix du consommateur Vêtements Pv = 2$ PN = 1$ B = 80$ PN/PV =0.5 40 Le panier A appartient à la 30 contrainte budgétaire, et il se situe sur la CI disponible la A plus éloignée. C’est donc le 20 panier optimal ! TMSNV =0.5 U2 0 20 40 80 Nourriture Propriétés du panier optimal La pente de la droite de budget affiche la même pente que la tangente à la courbe d’indifférence. Nous savons que : PX Pente de la droite de budget = Py ∆Y Pente de la tangente à la CI = TMS = − ∆X = Propriétés du panier optimal(suite) Ainsi, à l’optimum, ∆Y PX TMS xy =− = ∆X Py Ce qui signifie que : Le prix personnel pour le Prix sur le marché consommateur du bien x = du bien x exprimé en exprimé en termes du bien y termes du bien y Slide 8-38 Propriétés du panier optimal(suite) Partout sur la courbe d’indifférence: ∆Y Um X TMS xy = − = Or, à l’optimum (panier A): ∆X Um y ∆Y PX TMS xy = − = Donc ∆X Py ∆Y Um X Px − = = ∆X Um y Py Slide 8-39 Propriétés du panier optimal(suite) En réarrangeant les termes nous obtenons qu’à l’optimum: Um Um = X y P x Py B=PX+PY X Y Slide 8-40 Thème 2: La théorie de la demande La courbe de demande. L’élasticité prix de la demande L’élasticité croisée de la demande L’élasticité revenu de la demande Relation élasticité – recette totale de l’entreprise Slide 8-41 La courbe de demande Représentation graphique de la relation qui existe entre le prix d’un bien et la quantité demandée Elle indique les quantités que les demandeurs sont prêts à acheter pour chaque niveau de prix, ceteris paribus Elle indique aussi le prix maximum que les consommateurs sont prêts à payer pour chaque unité Slide 8-42 La courbe de demande (suite) Loi de la demande Prix Déplacement le long de la courbe: ceteris paribus, la si P diminue alors quantité demandée d’un Q augmente P1 bien diminue lorsque le prix augmente la demande est donc une fonction P2 décroissante du prix D Q1 Q2 Quantité Slide 8-43 La courbe de demande (suite) Déterminants de la demande prix du produit prix des produits substituts et complémentaires revenu des consommateurs autres facteurs (goûts, anticipations,etc.) Qd = f (Px,Ps, Pc,R,...) x Slide 8-44 La courbe de demande (suite) En définissant la courbe de demande, nous supposions que tous les déterminants autre que le prix du produit demeuraient constants: Qd = f(Px,Ps, Pc, R,...) x Slide 8-45 Une variation de prix – deux variations de quantités P P 20 B B 15 15 A A 10 10 D D 35 40 Qté 20 40 Qté Slide 8-46 Comment expliquer ce phénomène? Les acheteurs des deux marchés ne réagissent pas de la même façon à une variation de prix. Les consommateurs du graphique de gauche sont moins sensibles aux variations de prix que ceux du graphique de droite. Problème : quelle est le degré de sensibilité de la demande suite à une variation du prix?. Solution : il faut une mesure de la sensibilité de la demande indépendante des unités de mesure de prix et de quantité : Slide 8-47 L’élasticité-prix de la demande L’élasticité est une mesure de la sensibilité d’une variable par rapport à une autre, il s’agit donc d’une mesure de variation relative. L’élasticité- prix de la demande est une mesure de l’ampleur de la réaction de la demande suite à une variation de prix. Élasticité-prix % de variation de la qté demandée de la demande = -------------------------------------------------- % de variation du prix Slide 8-48 L’élasticité simple de la demande Ep nous indique de quel % varie la quantité demandée lorsque le prix varie de 1%, TCEPA. Un coefficient d’élasticité n’a pas d’unité de mesure. La valeur du coefficient nous indique l’ampleur de la variation. Le signe du coefficient nous indique le sens de la variation. Puisqu’il existe une relation inverse entre le prix et la quantité demandée, le coefficient d’élasticité- prix est toujours négatif. L ‘élasticité est une notion ponctuelle. Elle se calcule pour un point précis sur la fonction de demande. Slide 8-49 Exemple Au mois de décembre, le prix du beurre, qui était de 20$ la tonne au mois de novembre passe à 14$ suite à une politique de déstockage des entreprises agroalimentaires. Suite à cette baisse, la demande du beurre passe de 100000 à 120000 tonnes par mois et la demande de margarine baisse de 80000 tonnes à 78000 tonnes tandis que la demande d’eau minérale facilitant la digestion augmente de 10%. calculer l’élasticité simple de la demande du beurre par rapport au prix du beurre. Interpréter le résultat.. Slide 8-50 Calcul de l’Epd: cas continu Qd = 10 - 4P Calculons Ep à un prix de 1.00$: P = 1.00$ ⇒ Q = 6 Epd = -4 * 1/6 = -0,67 dQ P Ep d = × dP Q Slide 8-51 Ep change en chaque point P │Ep│= ∞ Prix Qté Élasticité 10$ 1 9$ 2 Ep = -6.33 8$ 3 │Ep│> 1 7$ 4 Ep = -2.14 6$ 5 Ep = -1 │Ep│= 1 5$ 6 4$ 7 3$ 8 Ep = -0,46 0 < │Ep│< 1 2$ 9 1$ 10 Ep = -0.16 Q Ep= 0 Slide 8-52 Classification des Ep ∆%Qd Epd = Nous savons que ∆% P Si % Qd > % P alors │Ep│> 1 ► la demande est élastique par rapport au prix Si % Qd = % P alors │Ep│= 1 ► la demande est d’élasticité unitaire Si % Qd < % P alors 0 < │Ep│< 1 ► la demande est inélastique par rapport au prix Si % Qd = 0 pour n’importe quel % P alors Ep = 0 ► la demande est parfaitement inélastique par rapport au prix Si % Qd = ∞ même pour un très petit % P alors│Ep│= ∞ ►la demande est parfaitement élastique par rapport au prix Slide 8-53 L’élasticité prix croisée Mesure de la sensibilité de la quantité demandée d’un bien (X) aux variations du prix d’un autre bien (Y) ∆%Q ∆Q / Q ∆Q P Ec = = = × x x x x y ∆%P ∆P / P ∆P Q xy y y y y x Slide 8-54 Exemple de calcul Supposons que Py affecte Qx de la façon suivante: Py1 = 10$ ⇒ Qx1 = 100 Py2 = 11$ ⇒ Qx2 = 107 Ecxy = (Q2 − Q1) / Q1 (107 − 100) / 100 = = 0,7 (P2 − P1) / P1 (11 − 10) / 10 Slide 8-55 Classification des Ecxy Biens substituts Ecxy > 0 Biens complémentaires Ecxy < 0 compléments substituts 0 Slide 8-56 L’élasticité revenu Mesure la sensibilité de la quantité demandée d’un bien à une variation de revenu des consommateurs ∆%Q ∆Q / Q ∆Q R ER = = = × ∆% R ∆R / R ∆R Q Slide 8-57 Exemple de calcul Supposons que R affecte Qx de la façon suivante: R1 = 30 000$ ⇒ Q1 = 100 R2 = 33 000$ ⇒ Q2 = 105 ER = (Q −Q )/ Q 2 1 = 1 (105−100) /100 = 0,5 (R − R ) / R (33000− 30000) / 30000 2 1 1 Slide 8-58 Classification des ER Bien normal ER > 0 bien essentiel 0 ≤ ER ≤ 1 bien de luxe ER > 1 Bien inférieur ER < 0 Slide 8-59 Relation élasticité –recette totale de l’entreprise Recette totale RT C’est le chiffre d’affaire de l’entreprise: RT = P*Q Recette moyenne RM C’est le chiffre d’affaire moyen: RM = RT/Q Recette marginale Rm C’est le supplément de recette réalisé suite à la vente d’une unité supplémentaire. Rm = RT/ Q Slide 8-60 Utilité de l’élasticité-prix de la demande ∆%Qd Nous savons que Epd = ∆% P Si % Qd = % P → │Ep │ = 1 Gains = pertes → RT est constante Si on se situe au point ou │Ep │ = 1, la recette totale est maximale Si % Qd > % P → │Ep │ > 1 Gains > pertes → RT augmente Si on se situe sur la portion élastique de la demande │Ep │ > 1, une diminution du prix fait augmenter la recette totale. Si % Qd < % P → │Ep │ < 1 Gains < pertes → RT diminue Si on se situe sur la portion inélastique de la demande │Ep │ < 1, une diminution du prix fait diminuer la recette totale. Slide 8-61 Séance 5:ANALYSE DU PROBLEME DU CHÔMAGE Contenu de la séance Rappel de la mesure du chômage Typologie du chômage Causes du chômage Politiques de lutte contre le problème du chômage Mesure du taux de chômage Afin d’être considérée comme chômeur par le B.I.T, une personne doit remplir trois conditions: » être apte au travail, » être désireuse de travailler, » chercher activement un emploi. La personne qui n’occupe pas d’emploi et qui ne satisfait pas l’ensemble de ces trois conditions est considérée inactive. La population active se compose donc quant à elle des chômeurs et des personnes occupant un emploi. Indicateur : Taux d’activité = (POP ACT /POP15+)*100 Taux de chômage = (N. CHOM / POP ACT)*100 Taux d’emploi = (EMPLOI / POP15+)*100 Interprétation des indicateurs Le taux d’activité reflète le degré de participation des gens au marché du travail, qu’on soit en emploi ou en chômage. Son évolution est le résultat des mouvements de la main-d’œuvre qui passe du statut de personne inactive à celui de personne active, et vice-versa. Le taux d’emploi est une mesure de l’importance relative de l’emploi dans la population en âge de travailler. Cet indicateur est indépendant de la décision de participer ou non au marché du travail; c’est sa principale qualité. Il est toutefois moins utilisé. Le taux de chômage est un indicateur important de l’état de la situation sur le marché du travail. Dans une société qui a pour objectif le plein emploi, un taux de chômage élevé peut tout autant être le signe d’une mauvaise conjoncture que d’un disfonctionnement du marché du travail. Slide 8-65 Typologie du chômage le chômage frictionnel: Une partie de la population active se trouve toujours entre deux emplois. le chômage structurel: Une autre peut ne pas être adéquatement adaptée aux exigences du marché du travail en termes de formation, connaissances, mobilité, etc… le chômage conjoncturel: Une autre peut se retrouver en chômage en raison de la mauvaise conjoncture. Le taux de chômage observé (TCO) est donc égal à: TCO = TCF + TCS + TCC Les causes du chômage Il n’existe pas de relation simple entre les types de chômage et leurs causes. Chacune d’entre elles contribuent, dans une certaine mesure, à expliquer tous les types de chômage. Les macroéconomistes se sont intéressés principalement aux trois causes suivantes: La recherche d’emploi Le rationnement des emplois La rigidité des salaires La recherche d’emploi La recherche d’emploi est l’activité par laquelle les gens cherchent, parmi les postes vacants, un emploi qu’ils trouveraient acceptable. La durée moyenne de la recherche d’emploi varie en fonction des facteurs suivants: Le cycle économique (plus long en récession…) Les changements démographiques Le progrès technologique (vitesse et orientation, déclin du secteur manufacturier au profit des services…) La mondialisation des échanges (relocalisation de la production et des emplois ailleurs sur la planète !) Slide 8-68 Le rationnement des emplois Le rationnement des emplois consiste à verser un salaire qui créera une offre excédentaire de travail et donc une pénurie d’emplois. On rationne les emplois pour les trois raisons suivantes: Les salaires d’efficience Les intérêts des travailleurs en place Le salaire minimum Slide 8-69 Le salaire d’efficience Selon la théorie du salaire d’efficience, une entreprise peut accroître la productivité de ses employés en leur versant un salaire supérieur au salaire d’équilibre. Question : pourquoi ? Un meilleur salaire attire une main d’oeuvre de meilleure qualité, incite les employés à travailler davantage et réduit le taux de roulement de la main d’œuvre ainsi que les coûts d’embauche. Cependant, un salaire plus élevé implique des coûts salariaux plus élevés pour l’entreprise. Le salaire d’efficience est celui qui égalisent les bénéfices et les coûts, i.e. celui qui maximisent les profits. Slide 8-70 Le salaire minimum Le salaire minimum est fixé par la loi à un taux supérieur au taux du marché; il en résulte une offre excédentaire de travail. Bien que la politique de salaire minimum ait des objectifs louables en matière de redistribution des revenus dans la société, il faut bien reconnaître qu’elle introduit un plancher salarial pour les travailleurs les moins rémunérés et explique le taux de chômage plus élevé chez les jeunes. Slide 8-71 La rigidité à la baisse des salaires Lorsque la demande de travail diminue, elle entraîne une baisse du salaire d’équilibre. Cependant, et pour toutes sortes de raison (ex. existence de conventions collectives,), le salaire réel ne baisse pas immédiatement faisant apparaître une offre excédentaire de travail. Cette rigidité à la baisse des salaires provoque une hausse temporaire du chômage car, à défaut de pouvoir s’ajuster par le prix (salaire), le marché du travail s’ajuste par les quantités (baisse de l’emploi). Slide 8-72 Exemple Dans une petite ville , la population en âge de travailler est de 10 000 personnes mais 3 500 personnes sont inactives. Les membres de cette petite communauté connaissent bien le problème du chômage car l’économie locale est peu diversifiée et l’emploi, précaire et saisonnier. Plusieurs d’entre eux occupent d’ailleurs deux emplois, un durant l’été et un autre durant l’hiver. Malgré cela, il y a en tout temps 500 personnes qui cherchent activement un emploi, la moitié d’entre eux n’étant pas suffisamment qualifiée pour combler les postes vacants. De plus, à chaque mois d’octobre, 750 autres personnes sont mises à pied pour une période de six mois. Enfin, les fluctuations de l’activité économique locale sont responsables de la perte de 250 emplois au début de chaque mois et pour une période de trois mois, en moyenne. Slide 8-73 Parmi les affirmations suivantes sur le chômage dans cette petite ville des Laurentides, laquelle est fausse ? A) Le chômage saisonnier représente 11,5 % de la population active B) Le chômage frictionnel et structurel représente 7,7 de la population active. C) Le taux de chômage observé durant l’été est de 19,2 % mais il grimpe à 30,8 % durant les mois d’hiver. D) Le chômage conjoncturel s’élève à 7,7 %. E) Le taux de chômage «naturel» représente 7,7 % de la population active. Slide 8-74 L’examen de la situation de l’emploi dans cette petite ville des Laurentides nous permet d’énoncer les observations suivantes, sauf une, laquelle ? A) Le taux d’activité est égal à 65 % en tout temps. B) Le taux d’emploi est égal à 52,5 % en été et 45 % en l’hiver. C) Le taux d’activité est pratiquement toujours supérieur au taux d’emploi. D) Le taux d’emploi et égal (1 – TC) où TC le taux de chômage en pourcentage. E) Le taux d’activité n’a aucune influence sur le taux d’emploi. Slide 8-75 Le problème du chômage peut également être analysé en termes de durée et de fréquence. Les observations suivantes reflètent la réalité du chômage dans cette petite ville à l’exception d’une seule, laquelle ? A) Sur 4 250 épisodes de chômage durant l’année, moins de 50 % d’entre eux étaient de courte durée (trois mois). B) L’essentiel des épisodes de chômage est de nature conjoncturelle même si le taux de chômage cyclique est relativement faible. C) Le chômage saisonnier représente 17,6 % des épisodes de chômage. D) Au mois d’octobre de chaque année, plus de 60 % des chômeurs étaient en chômage pour une période de six mois et plus (moyenne et longue durée). E) Au mois d’avril de chaque année, 40 % des chômeurs étaient en chômage pour une période d’un an (longue durée). Slide 8-76 Séance 5: théorie des marchés: cas du Marché de concurrence pure et parfaite. Thèmes abordés Les différents types de marché Les caractéristiques d’un MCPP L’équilibre du marché et de l’entreprise à court terme. Équilibre de LT Exemples Slide 8-77 Types de marché Acheteurs 1 Peu + Vendeurs 1 Monopole Monopole monopole bilatéral contrarié Monopsone Oligopole oligopole peu contrarié bilatéral + monopsone oligopsone CPP Cmonopolistiq Slide 8-78 1. Qu’est-ce qu’un marché en CPP? Un marché en concurrence pure et parfaite respecte les hypothèses suivantes: 1. Atomicité: Un grand nombre d'acheteurs et de vendeurs, tous de petite taille par rapport à la taille du marché. Aucun vendeur ni acheteur ne peut influencer le prix de vente par une action individuelle. 2. Homogénéité: Le produit vendu est homogène (non différencié). Les biens offerts par l’ensemble des firmes en présence sont de parfaits substituts. L'acheteur est indifférent quant au choix du vendeur. Slide 8-79 3. Absence de barrières à l’entrée et à la sortie: De nouvelles firmes peuvent entrer sur le marché si elles identifient la possibilité de réaliser des profits économiques. Elles peuvent également en sortir si elles enregistrent des pertes économiques. 4. Fluidité: Mobilité complète de tous les facteurs de production. 5. Transparence: Information complète et parfaite. Les consommateurs connaissent les caractéristiques et les prix de tous les produits sur le marché. Exemples : Certains marchés agricoles, les marchés boursiers, les marchés monétaires internationaux Slide 8-80 2. Équilibre du marché et de l’entreprise à court terme. Aucun vendeur ni acheteur ne peut influencer le prix de vente par une action individuelle. Le prix de vente est donc déterminé par l’interaction de la totalité des offreurs et des demandeurs sur le marché. ↓ La firme est «price-taker» ↓ La firme peut vendre n’importe quelle quantité au prix du marché. Par contre, elle ne vendra rien si elle exige un prix supérieur au prix du marché ↓ La demande à la firme est parfaitement élastique Slide 8-81 Fig. 8.2 P P Demande à la firme Marché O représentative d D Q Q La firme ne choisit donc pas son prix de vente. Toutefois, elle va tenter de maximiser ses profits en choisissant le niveau optimal de production. Slide 8-82 Choisir le niveau de production En concurrence pure et parfaite RT = P * Q RM = (P*Q)/Q RM = P Rm = dRT/dQ Rm = P La règle de maximisation des profits Rm = Cm devient en CPP P = Cm La firme doit donc choisir le niveau de production qui respecte P=Cm Slide 8-83 Fig. 8.3 Si la firme produit tel que Cm > P P Cm ↓ La firme réalise une perte sur les unités entre q* et q2 : les profits diminuent A P RM = Rm B Si la firme produit tel que Cm < P ↓ La firme se prive des profits qu’elle pourrait réaliser sur les unités entre q* et q1 : les profits diminuent q q1 q* q2 La firme maximise donc ses profits à q* i.e. lorsque P = Cm Slide 8-84 Fig. 8.3 P Cm Profits Profits = RT – CT économiques CTM RT = oabq* CVM CT = odcq* P a b RM = Rm Profits = abcd d c Remarque : Les profits diminuent pour toute quantité supérieure ou inférieure à q* o q* q (voir exemple 1) Slide 8-85 En résumé Quand le prix du marché (et donc la demande à la firme) diminue, la firme qui veut maximiser ses profits doit réduire sa production. Si P < min CVM → La firme ne doit pas produire, car elle doit assumer (S de F) les CF et une partie des CV Si P = min CVM → La firme doit produire. Elle couvre les CV, mais pas (SdeF) les CF. Comme elle doit assumer les CF de toute manière, il est préférable de continuer à produire à court terme. (S de F)) Si min CTM > P > min CVM → La firme doit produire, car elle couvre ses (S de R) (S de F) CV et une partie des CF. Si P = min CTM → Les profits économiques sont nuls (S de R) (S de R) Si P > min CTM → La firme réalise des profits économiques positifs. (S de R) (voir exemple 2) Slide 8-86 Fig. 8.6 L’offre à CT d’une firme en CPP Nous savons comment une firme détermine sa production, mais d’où provient la courbe d’offre de CT d’une firme en CPP? P Cm La firme représentative détermine sa production telle que P = Cm P3 Mais, si P < min CVM, PP02 i.e P < seuil de fermeture P1 alors Q = 0 P0 La courbe d’offre de CT d’une firme en CPP correspond à la portion du Cm qui se situe au-dessus du seuil de fermeture q q0 q1 q2 q3 Slide 8-87 L’offre à CT du marché L’offre du marché représente la quantité totale qui sera produite par l’ensemble des firmes à chaque niveau de prix. Puisque la quantité offerte par chaque firme est déterminée par la portion du Cm au-dessus du min du CVM, la somme horizontale des Cm (au-dessus du min du CVM) de toutes les firmes va donc déterminer la production réalisée par l’ensemble des firmes Il s’agit donc de faire la somme des quantités offertes (somme sur Q) pour toutes les firmes individuelles pour chaque niveau de prix. Fig. 8.9 Px Px Px Firme 1 Firme 2 Firme 3 6 4 2 Qx Qx Qx 4 5 6 4 6 8 1 5 9 Firme 1 + Firme 2 + Firme 3 = Offre du marché 6 4 2 9 16 23 (voir exemple 3) Slide 8-89 L’équilibre de long terme Une hypothèse importante de la CPP : Fluidité Si la firme réalise des profits à CT : (1) entrée de nouvelles firmes sur le marché et (2) les firmes déjà existantes produiront davantage ↓ Hausse de l’offre du marché ↓ Baisse du prix d’équilibre ↓ Baisse de la demande à la firme représentative ↓ Baisse des profits de la firme représentative ↓ Le processus se poursuit jusqu’au moment où plus aucune firme n’est incitée à entrer sur le marché, i.e. lorsque les profits économiques sont nuls Slide 8-90 Comportement de la firme Marché représentative O1 Cm O2 O3 E1 P1 P2 E2 Équilibre CTM P3 E3 de long CVM terme D Profits économiques nuls Qe1 Qe2 Qe3 Q q1 q2 q3 Slide 8-91 En résumé Il y a entrée de nouvelles firmes tant qu’il y a des profits économiques Il y a sortie de firmes tant qu’il y a des pertes économiques Les firmes cessent d’entrer et de sortir du marché dès que les profits économiques sont nuls. À long terme, en CPP : - les profits économiques sont nuls - P = min du CM - Les consommateurs paient le plus bas prix possible (voir exemple 4) Slide 8-92 Exemples Slide 8-93 Exemple 1 La fonction de coût total d’une firme est donnée par l’équation suivante: CT = 10 + 2Q2 Si la firme évolue dans un contexte de CPP et que toutes les autres firmes sur le marché affichent un prix de 20$ 1) Quel prix la firme devrait-elle exiger? 2) Quelle quantité devrait-elle produire afin de maximiser ses profits? 3) Quels seront ses profits? Slide 8-94 Réponses : 1) En CPP, la firme ne peut pas choisir son prix. Elle doit adopter le prix du marché, soit 20$. 2) Règle de maximisation des profits : P = Cm Cm = dCT/dQ = 4Q Donc les profits sont maximisés si 20 = 4Q, donc Q=5 3) Profits = RT – CT Profits = (5*20) – [10 + 2(5)2] Profits = 100 – 60 Profits = 40 Slide 8-95 Exemple 2 La fonction de coût total d’une firme est donnée par l’équation suivante: CT = 250 + Q2 Si la firme évolue dans un contexte de CPP et que toutes les autres firmes sur le marché affichent un prix de 10$ 1) Quelle quantité devrait-elle produire afin de maximiser ses profits ou de minimiser ses pertes? 2) Quels seront ses profits ou ses pertes si la firme prend une décision optimale? Slide 8-96 Réponses: 1) Règle de maximisation des profits : P = Cm Cm = dCT/dQ = 2Q. Donc les profits sont maximisés si 10 = 2Q, donc Q* = 5 2) CFT = 250 et CVT= Q2 CVM = CVT/Q = Q2/Q = Q Si Q = 5, alors CVM = 5 Puisque P > CVM, la firme a intérêt à produire 5 unités Profits = RT – CT = 50 - [250 + 52] → Pertes = 225 La décision optimale de la firme est de produire 5 unités même si elle doit assumer des pertes car, les pertes avec production (225$) sont inférieures aux CF à assumer (250$) si elle cesse sa production. Slide 8-97 Exemple 3 Un marché est composé de trois firmes dont les fonctions d’offre sont les suivantes : QO1 = 12 + 4P QO2 = 17 + 5P QO3 = 20 + 8p Quelle est la fonction d’offre du marché? Réponses : L’offrre de marché est la somme sur les quantités des offres individuelles. Qo = QO1 + QO2 + QO3 = 49 + 17P Slide 8-98 Exemple 4 Alain Crevable inc. est une firme familiale spécialisée dans la réparation de pneus de tous genres. Les fonctions de demande et d’offre du marché sont les suivantes : Qd = 480 – 2P Qo = 160 + 3P La fonction de coût total de la firme est la suivante : CT = 12 + 8q +4q2 1) Trouver le prix et la quantité d’équilibre du marché. 2) Quelle quantité produira la firme représentative en supposant qu’elle souhaite maximiser ses profits? 3) Combien de firmes cette industrie compte-t-elle? 4) Trouver les seuils de rentabilité et de fermeture 5) Quels sont les profits réalisés par la firme représentative? 6) Comment le marché s’ajustera-t-il à long terme? Combien y aura-t-il de firmes? Slide 8-99 Réponses : Seuil de fermeture 1) P* = 64$ Q* = 352 Cm = CVM 8 + 8q = 8 + 4q 2) P = Cm q=0 64 = 8 + 8q P = Cm q* = 7 P = 8 + 8(0) P = 8$ 3) 352/7 = 50,3 firmes 5) Profits = RT – CT 4) Seuil de rentabilité Profits = (64*7) – [12 + 8(7) + 4(7)2] Cm = CTM Profits = 184 8 + 8q = (12+8q+4q2)/q q = √3 → q = 1,73 P = Cm P = 8 + 8(1,73) P = 21,8$ Slide 8-100 6) Les profits économiques sont positifs. Il y aura donc entrée de nouvelles firmes sur le marché. À long terme, le prix du marché se fixera au seuil de rentabilité (21,8$) et les profits économiques seront nuls. Avec P = 21,8$ Qd = 480 – 2(21,8) = 436,4 Puisqu’à LT chaque firme produit 1,73 unité, il y aura 252,2 firmes sur le marché (436,4/1,73). Slide 8-101 Chapitre 3 :La théorie de la production: Thèmes abordés La production à court terme: La productivité moyenne et la productivité marginale. L’évolution de la production L’évolution des rendements La production à long terme: Les isoquants Le TMST La droite d’isocoût L’équilibre du producteur La nature des rendements d’échelle Slide 8-102 Que cherchons-nous à comprendre? Le comportement du producteur Objectif ultime du producteur : maximiser ses profits sous sa contrainte de coûts Il faut donc comprendre: Comment le producteur prend ses décisions: quels facteurs de production employer et en quelles quantités afin de minimiser les coûts? Comment les coûts varient en fonction de la production? Slide 8-103 La technologie de production Qu’est-ce que la production? ↓ Transformation des matières premières et des biens intermédiaires en biens et services à l’aide de facteurs de production Quels sont les facteurs de production? ↓ le travail, i.e. l’ensemble des ressources humaines ⇒ L le capital, i.e. terrains, bâtiments, équipement ⇒ K Slide 8-104 Comment exprimer le lien qui existe entre les facteurs de production et la quantité produite? ↓ La fonction de production Q = f ( K, L ) La fonction de production décrit la relation entre la quantité produite d’un bien et les quantités des différents facteurs nécessaires à sa fabrication. La fonction de production décrit ce qui est techniquement réalisable si la firme utilise de manière efficace ses facteurs de production. Slide 8-105 À quoi la fonction de production servira-t-elle? ↓ Elle aide le producteur à choisir la quantité de K et L Mais les choix du producteur sont limités par l’horizon temporel envisagé Exemple : Ford veut augmenter la production 1) Embaucher davantage de travailleurs (↑L) : réalisable rapidement 2) Construire une nouvelle usine ou installer une nouvelle chaîne de montage (↑K) : peut nécessiter plusieurs années Il faut donc distinguer Court terme vs Long terme Slide 8-106 2. La production à court et à long terme Long terme Tous les facteurs de production (K et L) sont variables. Horizon suffisamment long pour changer les capacités de production. Ex : modifier les technologies de production dans une usine. Q = f (K,L) Court terme Seul un facteur de production varie (L) tandis que l’autre est maintenu constant (K) → K est fixe. Les capacités de production sont constantes. Variation de l’utilisation des capacités de production. Q = f (K ,L) Slide 8-107 3. La production à court terme Puisque Q = f (K ,L) la seule manière d’augmenter la production est d’augmenter L. ↓ Combien de travailleurs embaucher? Quelle quantité produire? Pour pouvoir répondre à ces questions, il faut déterminer comment la production augmente (ou diminue) quand le nombre de travailleurs augmente (ou diminue). Slide 8-108 Tab. 6.1 La production à court terme L K PT PM Pm Remarques: (Q) (Q/L) Q/ L 0 10 0 - - La production totale (PT) augmente avec le nombre de 1 10 10 travailleurs. 2 10 30 Au début, la production totale 3 10 60 augmente rapidement 4 10 80 5 10 95 Ensuite la croissance est plus lente. 6 10 108 7 10 112 Elle atteint un plafond à 112 8 10 112 unités lorsque la firme emploie 7 ou 8 travailleurs. 9 10 108 10 10 100 Elle baisse lorsque la firme augmente encore le nombre de travailleurs Slide 8-109 Fig. 6.1 La production totale (PT) décrit l’évolution de la production en fonction de l’utilisation du facteur variable L Q PT = f ( L) A → B : La production augmente plus 112 rapidement que le nombre de travailleurs. D B → D : La production augmente moins rapidement que le nombre de travailleurs. 60 B Ph croissance Croissante Ph. Croissance Ph. Décroissante décroissance A 0 3 8 L Slide 8-110 Fig. 6.1 La productivité moyenne (PM) décrit l’évolution de la contribution moyenne du facteur variable L à la production f ( L) Q PM = = Q L L 112 D 60 B A 0 3 8 L Slide 8-111 Fig. 6.1 La productivité marginale (Pm) : variation de la production totale suite à l’ajout d’une unité de facteur variable. Reflète la contribution du travailleur additionnel à la production totale. Q Pm = f’(L) Pente = 0 112 D Pm = Q / L La productivité marginale pour un B point quelconque 60 correspond à la pente de la tangente à ce point sur la courbe de C production totale Pm = dPT/dL A 0 3 8 L Slide 8-112 Q Fig. 6.1 D 112 Remarques: PT C 1. PM = Pm au point où PM atteint son maximum B 2. Pm = 0 quand PT atteint son 60 Maximum 3. Si Pm > PM, alors PM augmente L 4. Si Pm < PM, alors PM diminue 0 5. Si Pm = PM, alors PM =0 6. De 0 au point E: les rendements sont croissants: c’est la zone d’incitation. 30 7. Entre E et Pm=0 : les Pm E rendements sont décroissants: 20 PM zone rationnelle ou économique. 8. au-delà de Pm=0: les 10 rendements sont négatifs: zone L non économique 0 3 4 8 Slide 8-113 ►Pourquoi les courbes ont-elles ces formes? ► Pourquoi la PT n’augmente-t-elle pas toujours au même rythme que le nombre de travailleurs ► Pourquoi la Pm n’est-elle pas constante? ► Pourquoi la Pm augmente-t-elle pour ensuite diminuer? ↓ Loi des rendements marginaux décroissants À court terme, si on combine un facteur de production variable (L) à un facteur de production fixe (K), il existe un point au-delà duquel la production totale va croître à un rythme sans cesse décroissant (i.e contribution additionnelle suscitée par l’ajout de facteurs variables est de plus en plus faible → la productivité marginale diminue). (voir exemple 1) Slide 8-114 Tab. 6.4 4. La production à long terme Puisque les deux facteurs de production K et L sont variables: Q = f (K,L) Ceci signifie que la production peut être réalisée avec différentes combinaisons de K et L L K 1 2 3 4 5 1 20 40 55 65 75 2 40 60 75 85 90 3 55 75 90 100 105 4 65 85 100 100 115 5 75 90 105 115 120 Slide 8-115 Que désire le producteur? Choisir la combinaison optimale de facteurs (K*, L*) pour produire une quantité donnée au coût le plus bas Choisir la combinaison optimale de facteurs (K*, L*) pour produire la plus grande quantité pour un coût donné La démarche? Développer un outil pour représenter la production dans un contexte de long terme (l’isoquante) Identifier les propriétés de cet outil Comprendre comment un facteur de production peut être substitué à un autre tout en maintenant constant le niveau de production Vérifier comment la production évolue quand tous les facteurs Slide 8-116 de production augmentent dans les mêmes proportions K L’isoquante Une isoquante est le lieu des points représentatifs des 5 F combinaisons de K et L qui permettent d’obtenir le même niveau de production 3 D 2 A Q = 75 L 1 2 3 Note : Comme il existe un certain degré de substituabilité entre les facteurs de production, cette isoquante est appropriée dans le cas d’une fonction de production Cobb-Douglass. Slide 8-117 Les propriétés des isoquantes 1. Chaque isoquante est associée à un niveau de production donné. 2. Plus le niveau de production est élevé, plus l’isoquante correspondante est éloignée de l’origine 3. Les isoquantes ont une pente négative : pour que le niveau de la production soit constant, quand le capital employé baisse, il faut utiliser plus de main-d’œuvre. 4. Les isoquantes ne se coupent jamais. Slide 8-118 Nous savons qu’il faut augmenter K si L diminue pour maintenir la production constante Question Si le nombre de travailleurs diminue de 1, combien d’unités de K faut-il ajouter pour maintenir le niveau de production constant. En d’autres termes, à quel taux pouvons-nous substituer un facteur de production à un autre? Solution ↓ Taux marginal de substitution technique (TMST) Slide 8-119 Fig. 6.5 Que représente le TMSTLK ? Le TMSTLK mesure le nombre d’unités d’un facteur de production que l’on doit ajouter ou retrancher afin de maintenir le niveau de production constant, après avoir retranché ou ajouté une unité de l’autre facteur de production. K A 5 TMSTLK = 2 TMSTLK = - K/ L -2 (Cas discret i.e quand on ne possède pas la fonction de 3 1 B production. On dispose uniquement d’observations) C TMSTLK = 2/3 2 -2/3 D 1 1 Q1 = 75 L 1 2 3 4 5 Slide 8-120 5. Les rendements à l’échelle Nous savons qu’à long terme tous les facteurs de production sont variables ↓ On pourrait donc changer le niveau de production en changeant l’échelle de production, c’est-à-dire en faisant varier tous les facteurs de production dans les mêmes proportions ↓ Question À quel rythme la production augmente-t-elle si tous les facteurs de production augmentent dans les mêmes proportions? La production va-t-elle augmenter proportionnellement, plus que proportionnellement ou moins que proportionnellement ? ↓ Réponse Tout dépend des rendements à l’échelle Slide 8-121 Que représentent les rendements à l’échelle? La réaction de la production à un accroissement simultané de tous les facteurs de production (K et L) dans une même proportion Les rendements à l’échelle peuvent être : Constants Croissants Décroissants La nature des rendements d’échelle peut être déterminée en étudiant l’homogénéité de la fonction de production. Slide 8-122 La théorie des coûts Thèmes abordés: Les différents coûts de l’entreprise Coût Total « CT » Le coût moyen Le coût marginal exemple Prof: M. Houssas Au chapitre précédent, nous avons analysé la technologie de production de la firme: la transformation de matières premières et de biens intermédiaires en biens et services à l’aide de facteurs de production. ↓ Mais l’objectif ultime du producteur est de maximiser ses profits sous sa contrainte de coûts ↓ Il faut donc à présent analyser les coûts auxquels fait face le producteur Slide 8-124 Le coût total « CT » Rappel : Le court terme est le laps de temps durant lequel certains facteurs de production restent fixes (K), tandis que d’autres sont variables (L) Facteurs fixes → Coûts fixes Facteurs variables → Coûts variables À court terme, une firme qui souhaite augmenter son volume de production peut y parvenir uniquement en embauchant davantage de travailleurs puisque son stock de capital est fixe. Coût total = Coût fixe total + Coût variable total CT = CF + CV 125 Coûts fixes, coûts variables Coûts fixes : coûts indépendants du volume de production. La firme doit les assumer même si elle cesse de produire. Ex : loyer, assurances, impôt foncier, permis, intérêt sur le capital emprunté, frais fixes de téléphone, amortissement … Coûts variables : coûts qui varient en fonction du volume de production. Ex : salaires, coût des matières premières, énergie, impôt sur chiffre d’affaire … Slide 8-126 … encore des mesures de coûts CT Coût moyen (CM) = -------- Q CF CV Coût moyen (CM) = -------- + -------- Q Q Coût moyen (CM) = CFM + CVM Le CM représente donc le coût total de chaque unité produite. Slide 8-127 … et encore des mesures de coûts CT Coût marginal (Cm) = -------- (cas discret) Q dCT Coût marginal (Cm) = -------- (cas continu) dQ Cm = coût de produire une unité supplémentaire Puisque dans un contexte de court terme certains coûts sont fixes, ils restent donc inchangés suite à l’augmentation de la production. Seuls les coûts variables seront affectés. Ainsi, Cm = variation du CVT = variation du CT Slide 8-128 Étude de cas Soit une entreprise qui fabrique de l’acier. Ses différentes dépenses se présentent comme suit: Impôt foncier et patente: 75600 dh Salaire fixe (q.q. soit la quantité produite):1050000 dh Intérêts des emprunts: (chaque année): 1200000 dh Amortissement du capital (par an) 2544400 dh Loyer semestriel: 600000dh Matière première et énergie (par 100t) 530000 dh Impôts sur chiffre d’affaire (par 100 t):50000dh Assurances: 500000dh Électricité (q.q.soit la quantité produite):25000 par mois. Surveillance de l’usine (par semestre):100000 dh Entretien des installations (qq. Soit la quantité produite):75000par mois Frais divers: (qq. Soit la quantité produite):400000 dh. 129 Q. produite/100t 1 2 3 4 5 6 CVNP (en milliers) 2300 2620 2715 2720 2725 3000 q. produite/100t 7 8 9 10 11 12 CVNP (en milliers 3815 5985 9405 14075 20095 27715 1- calculer, à partir de cette série de chiffres le CT, CM, CMV,et le Cm pour chaque niveau de production et par an. 2- représenter graphiquement les courbes du CT, CM, CMV, Cm. 130 Tab. 7.1 Exemple: compléter le tableau suivant et représenter les courbes du CT, CMT, CMV et Cm Quantité CF CV CT Cm CFM CVM CTM 0 50 0 1 50 50 2 50 78 3 50 98 4 50 112 5 50 130 6 50 150 7 50 175 8 50 204 9 50 242 10 50 300 11 50 385 Slide 8-131 Tab. 7.1 Quantité CF CV CT Cm CFM CVM CTM 0 50 0 50 - - - - 1 50 50 100 50 50 50 100 2 50 78 128 28 25 39 64 3 50 98 148 20 16.7 32.7 49.3 4 50 112 162 14 12.5 28 40.5 5 50 130 180 18 10 26 36 6 50 150 200 20 8.3 25 33.3 7 50 175 225 25 7.1 25 32.1 8 50 204 254 29 6.3 25.5 31.8 9 50 242 292 38 5.6 26.9 32.4 10 50 300 350 58 5 30 35 11 50 385 435 85 4.5 35 39.5 132 Fig. 7.1 $ CT 400 CVT 300 175 100 CFT Remarques: 50 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Q Cm < CVM ⇒ CVM diminue $/Q Cm = CVM ⇒ CVM est minimum Cm Cm > CVM ⇒ CVM augmente 75 CTM Cm < CTM ⇒ CTM diminue 50 Cm = CTM ⇒ CTM est minimum CVM 25 Cm > CTM ⇒ CTM augmente 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Q Slide 8-133 Le Cm est d’abord décroissant, atteint un minimum puis augmente ↓ Pourquoi? ↓ À cause de la loi des rendements marginaux décroissants! Nous savons que : Cm = CT/ Q Comme à court terme K est fixe tandis que L est variable, une variation dans le coût total est forcement attribuable à une variation de la quantité de facteur L utilisée. CT = PL L Divisons par Q des deux côtés : CT/ Q = PL L/ Q Puisque CT/ Q = Cm et que PmL = Q/ L Alors, Cm = PL / PmL Le Cm est inversement proportionnel à la productivité marginale Slide 8-134