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Développement sensoriel La vision Avant la naissance : La vision est le dernier sens à se développer chez le fœtus. Les paupières demeurent d’ailleurs fusionnées jusqu’à la 24e semaine de grossesse. C’est à ce moment que la...

Développement sensoriel La vision Avant la naissance : La vision est le dernier sens à se développer chez le fœtus. Les paupières demeurent d’ailleurs fusionnées jusqu’à la 24e semaine de grossesse. C’est à ce moment que la rétine et le nerf optique se développent de façon plus importante. De la naissance à 4 mois : Les nouveau-nés ont une vision floue à la naissance, avec une vision principalement en noir et blanc. Leur capacité à focaliser est limitée, et ils préfèrent regarder des visages humains et des motifs contrastés. À la naissance, les bébés sont sensibles à la lumière forte. Leurs pupilles sont d’ailleurs très petites, limitant la quantité de lumière qui entre dans leurs yeux. Les nouveau-nés peuvent percevoir des objets près d’eux, mais leur vision centrale est encore en développement. Dans les semaines qui suivent la naissance, des cellules qui se trouvent au centre de la rétine (les cônes) deviennent plus matures. Le bébé tolère donc plus de lumière et les pupilles peuvent alors s’élargir. L’enfant distingue ainsi une plus grande variété d’intensités lumineuses. Durant le premier mois de vie, les yeux commencent à travailler ensemble et la vision s’améliore rapidement. Les deux yeux restent cependant indépendants, le bébé peut présenter un strabisme intermittent qui diminue de jour en jour. La coordination œil-main commence aussi à se développer, les bébés suivent visuellement des objets en mouvement et tentent de les atteindre. Vers 8 semaines, les bébés font le focus plus facilement sur le visage de leurs parents ou sur celui d’une personne près d’eux. Les bébés commencent habituellement à suivre visuellement des objets de façon plus précise vers de l’âge de 3 mois. Entre trois mois et une année de vie, la collaboration entre les deux yeux va se développer. Elle permet à l’enfant, progressivement, d’apprécier la profondeur et de voir en 3D. De 5 à 8 mois Durant ces mois, le contrôle des mouvements de l’œil et la coordination continuent de s’améliorer. La perception des profondeurs n’est pas présente à la naissance, mais se développe vers le 5e mois. Les yeux sont alors capables de travailler ensemble et de percevoir le monde qui les entoure en 3 dimensions. Même si la vision des couleurs n’est pas aussi développée que chez l’adulte, les bébés semblent percevoir les couleurs vers l’âge de 5 mois. Vers 6 ou 7 mois, l’enfant commence à percevoir les distances. La plupart des bébés commencent à ramper vers l’âge de 8 mois, ce qui contribue au bon développement de leur coordination œil-main. À cette étape, un bébé peut reconnaitre ses parents à l’autre bout d’une pièce et leur sourire. Ils peuvent même reconnaitre un objet, même s’ils n’en voient qu’une partie. De 9 à 12 mois Vers l’âge de 9 mois, la couleur de leurs yeux est très près de la couleur finale, même si de légers changements peuvent encore survenir. Vers l’âge de 10 mois, les bébés jugent assez bien les distances qu’ils peuvent attraper un objet entre leur pouce et l’index. À l’âge d’une année, on estime que la vision correspond à peu près à 30% de la vision adulte. À cet âge-là, l’enfant développe aussi la coordination entre son regard et ses gestes. Il distingue mieux les reliefs et commence à pouvoir plus facilement diriger sa main vers l’objet qu’il veut attraper. De 1 à 2 ans Vers l’âge de 2 ans, la perception des profondeurs et la coordination œil-main devraient être bien développées. Les enfants de cet âge sont très intéressés par l’environnement qui les entoure. Ils reconnaissent les objets familiers et les images de livres. 2 à 5 ans Le focus, les poursuites oculaires, la perception des profondeurs, la convergence et d’autres aspects de la vision continuent de se développer dans l’enfance. À l’âge de 4 ans, on estime que l’œil lui-même, et en particulier le film qui tapisse le fond de l’œil qui s’appelle la rétine, film sur lequel viennent se former les images et qui permet de les envoyer vers le cerveau, est morphologiquement mature.  Le toucher Les récepteurs du toucher forment un système complexe. Certains transmettent de l’information au bébé sur son propre corps alors que d’autres le renseignent sur son environnement. Le toucher est le premier sens qui se développe chez le fœtus, bien avant la vision et l’ouïe. Les nombreux récepteurs situés sous sa peau lui communiquent un grand nombre de sensations. Ils lui permettent de détecter la chaleur, le froid, la pression et la douleur. À la naissance, le bébé a une sensibilité accrue à la douleur, ce qui fait qu’il la tolère difficilement. Dès sa naissance et jusqu’à l’âge de 2 mois, le bébé a le réflexe de refermer sa main quand un objet y est placé. Ses doigts lui permettent de découvrir divers aspects de l’objet (ex. : dureté, poids, texture, température, forme, taille, etc.). Le bébé commence donc à enregistrer certaines caractéristiques des objets par le toucher. Le toucher et les caresses des parents et autres proches sont très importants pour développer l’attachement et le sentiment de sécurité chez le bébé. En plus de rassurer le bébé, la présence physique de ses parents stimule son système immunitaire et hormonal. Cela agit favorablement sur son niveau d’hormones de croissance et d’attachement, tout en diminuant son niveau d’hormones de stress. Des études ont d’ailleurs démontré les effets positifs du contact peau à peau (méthode kangourou) sur les prématurés, durant leur séjour à l’hôpital. Du fait de son manque de mobilité, c’est souvent la bouche qui sera la porte de l’exploration. Pendant les 6 premiers mois, le bébé utilise beaucoup sa bouche pour explorer, car elle est particulièrement sensible au toucher. Ses lèvres et sa langue lui fournissent beaucoup d’information. C’est pourquoi il a tendance à tout mettre dans sa bouche. Avant 6 mois, le bébé ne distingue pas les sensations provoquées par un stimulus extérieur de celles qu’il cause lui-même en se touchant. Cette compréhension se développe dans les deux premières années, au fur et à mesure que sa vision s’améliore. À partir de 6 mois, le bébé commence à faire le lien entre ce qu’il voit et ce qu’il touche. Cette capacité s’améliore d’ailleurs rapidement entre 6 et 12 mois. D’un point de vue du schéma corporel : - 20 mois, un enfant peut identifier 2 ou 3 parties de son corps (ex. : les mains et les pieds) - 2 ans : le tout-petit a une connaissance de base de son corps. - 2 ans ½ : il peut identifier plus de parties de son corps, mais il se trompe encore souvent. Vers 3 ans, le tout-petit est aussi habile qu’un adulte pour reconnaître les caractéristiques d’un objet en le touchant. C’est toutefois seulement à l’âge de 7 ou 8 ans que l’enfant intègre de façon optimale les informations provenant de ses différents sens et qu’il assimile l’ensemble des caractéristiques d’un objet.  L’odorat L’odorat est l’un des premiers sens à se développer chez le fœtus. En effet, les récepteurs d’odeurs et la zone du cerveau traitant cette information se forment entre la 8e et la 11e semaine de grossesse. L’odorat est déjà fonctionnel à la naissance, et la sensibilité aux odeurs augmente dès les premiers jours. Le nouveau-né distingue l’odeur de sa mère (principalement celle du cou et des seins) de celle des autres personnes. Il est important de noter que l’odorat joue un rôle majeur dans la création du lien d’attachement entre l’enfant et ses proches. En grandissant, l’enfant apprend à classifier les odeurs. Vers 3 ans, il est capable d’émettre une opinion sur ses préférences. Autour de 6 ou 7 ans, ses goûts en la matière sont nettement plus développés de même que son vocabulaire. Plusieurs études documentent le fait que l’odorat est nettement influencé par la culture. Les odeurs de cuisine ou produits ménagers pourront déclencher des réactions importantes. L’odorat joue d’ailleurs un rôle essentiel dans l’alimentation puisqu’il est le principal responsable de la détection des sensations orales et nasales lors de la dégustation d’un aliment. Il pourra donc jouer un rôle important dans l’alimentation de l’enfant en engendrant du plaisir ou du dégoût (3 ans).  Le goût Les cellules qui permettent de détecter les saveurs se développent dès la 7e semaine de grossesse et fonctionnent vers la 13e semaine. En avalant le liquide amniotique que le fœtus expérimente un ensemble de sensations orales et nasales. Lorsque le bébé vient au monde, il a déjà une certaine expérience des saveurs qui feront partie de son alimentation. A sa naissance, le bébé continue de se familiariser avec les saveurs de l’alimentation de sa mère par le lait maternel et déjà montrer des préférences. Dans un premier temps, c’est le goût sucré qui sera prépondérant. L’amer est le goût qui provoque la réaction de dégoût la plus intense chez le bébé. C’est notamment le cas avec certains types de laits anti-régurgitation ou anti-reflux. Le nouveau-né réagit toutefois très peu au goût salé. La préférence pour l’eau salée apparaîtra plutôt vers l’âge de 4 mois. À la naissance, le bébé possède plus de papilles gustatives qu’un adulte. Il perçoit donc les saveurs de façon plus intense. Au cours de la diversification, il sera exposé à un large panel de goût mais ne devrait connaître le salé qu’à partir de sa deuxième année de vie. Les préférences alimentaires de l’enfant évoluent rapidement dans les deux premières années de vie. Elles sont influencées à la fois par : - La génétique - L’environnement dans lequel grandit l’enfant - Le contexte dans lequel il découvre les aliments. L’enfant acceptera relativement facilement de découvrir de nouveaux aliments et de nouveaux goûts jusqu’à l’âge de 18 mois. Aux alentours de 2 ans et jusqu’à 3 ou 4 ans, l’enfant peut passer par un stade de néophobie alimentaire. Un aliment qui présente une texture nouvelle, une couleur peu habituelle ou un goût marqué ou surprenant peut rendre un tout-petit méfiant et le déstabiliser.  L’ouïe L’ouïe est le sens le plus aiguisé du fœtus. L’audition fœtale commencerait entre la 25e et la 27e semaine. Lorsqu’il vient au monde, le nouveau-né bénéficie d’une certaine « mémoire » auditive. Elle lui permet entre autres de reconnaître la voix de sa mère dès la naissance. À la naissance, environ 6 bébés sur 1 000 peuvent avoir des troubles auditifs. Un dépistage systématique est effectué à la maternité mais peut se révéler problématique. Dès sa naissance, le bébé reconnaît la voix de sa mère. Jusqu’à 3 mois, le bébé réagit aux bruits en sursautant, en clignant des yeux, en modifiant son expression faciale, en étendant les bras et les jambes vers l’extérieur (réflexe de Moro) ou en pleurant. Par la suite, il développera grâce à son ouïe une majeure partie de son langage (cf développement du langage).