Culture des Arts et du Design PDF
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This document provides a historical overview of art, from ancient times to the modern era. It discusses the evolution of artistic expression, including the Renaissance, Roman, and Gothic periods, along with the contrast between liberal and mechanical arts, and explores the role of patrons and artists throughout history.
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INTRODUCTION A QUAND REMONTE L'ART ? Renaissance (XVe siècle) redécouverte de l'Antiquité Sortir de l'obscurantisme du Moyen-Âge Prend conscience du terme Artiste I. LA FIGURE DE "L'ARTISTE" 1. I N T R O D...
INTRODUCTION A QUAND REMONTE L'ART ? Renaissance (XVe siècle) redécouverte de l'Antiquité Sortir de l'obscurantisme du Moyen-Âge Prend conscience du terme Artiste I. LA FIGURE DE "L'ARTISTE" 1. I N T R O D U C T I O N : C E Q U E L 'O C C I D E N T A P P E L L E " A R T " N ' E S T PAS UNIVERSEL 2. K 3. A R T S " L I B E R A U X " C O N T R E " A R T S M E C A N I Q U E S " Le théâtre évolue par concurrence comme les arts "plastiques" mais par concurrence entre les citoyens, fortunés pour la plupart qui financent les pièces. On observe un passage de sujets massivement religieux à ceux de la vie courante, l'enjeu est de faire toujours mieux. Xénophon met sur un même pied d'égalité ; littérature, arts "plastiques" et théâtre. On se rapproche d'une définition d'art en opposition à l'artisanat : invention contre maîtrise technique. Les qualités de l'artiste (Grèce antique) définies par Phidias, Polyclète, Zeuxis, ou même Exékias : - Parfaite maîtrise technique - Qualité d'auteur (signer l'œuvre) - Reconnaissance et notoriété - Approche théorique (réflexion philosophique la plupart du temps) - Capacité d'innovation (évolution rapide car remise en question de son "art") - Réponse à une commande (celui de l'artisan, qui s'applique aussi à l'"artiste" dans la Grèce antique) P E RI O D E R O M A I N E Les romains ayant vaincu militairement les Grecs, occupent la Grèce mais restent sous l'influence grecque en ce qui concerne les Arts (sculpture, peinture, théâtre notamment), la philosophie et la mythologie. STATUE D'HERMES, COPIE ROMAINE DE LA FIN DU IER SIECLE, D'APRES UN ORIGINAL DU VE SIECLE AV. J.-C. l'Empire romain est morcelé en 2: Empire romain d'occident (parle latin, avec pour capitale Rome) et Empire romain d'orient – aussi appelé empire byzantin (parle grec, avec pour capitale Constantinople, anciennement Byzance) Et avec la Chute de Rome, soit la fin de l'Empire Romain d'Occident en 476, c'est la fin de l'Antiquité. Qui se suit d'invasions en E.R.O. 800 – Charlemagne est couronné "Empereur d'Occident" par le Pape, et cherche à reformer une unité politico-économique égale à celle de l'E.R.O. La religion catholique prend une part importante dans cette reconstruction, notamment pas l'instauration des Ordres Monastiques (communautés de moines qui vit en autarcie), l'idée étant que les Ordres Monastiques soient indépendants du pouvoir politiques et font adopter des règles plus strictes : mariage et commerce religieux interdit pour le clergé XIe siècle – Réforme Grégorienne (=essor de l'Église et notamment l'Ordre Clunisien), l'Église devient le premier commanditaire pour les créateurs. Fondée en 909, l'abbaye de Cluny devient le plus grand édifice religieux d'Occident. Centre intellectuel important, le Monastère produit nombre d'écrits (centralisation des connaissances dans les Ordres Monastiques). Cluny est sous l'autorité exclusive du Pape. En s'appuyant sur les écrits de Saint-Augustin, un ecclésiastique romain du Ve siècle, les penseurs chrétiens vont différencier "Arts libéraux" et "Arts mécaniques". Les 7 arts libéraux sont une étape essentielle pour arriver à la connaissance : - Grammaire - Rhétorique (Aristote) - Dialectique (Socrate) - Musique - Astronomie - Géométrie - Arithmétique (Enluminure, vers 1170 (Hortus Deliciarum) L'allégorie de la philosophie et les 7 fontaines de sagesse) Ces 7 arts libéraux sont enseignés dans les monastères, et plus tard à partir du XIIe siècle dans les Universités, sous la forme de cours magistraux. La connaissance commence peu à peu à s'étendre hors du clergé. Les autres arts, les Arts Mécaniques, associés à la matière, sont jugés moins importants, car demandant moins de réflexion par leur nature pratique. Ceux-ci sont enseignés dans les ateliers. Lors des époques Carolingiennes et Romane, l'artisan mécanique n'est toujours qu'un simple exécutant, seul le commanditaire est connu. Architecture Romane reprends les techniques (et non pas l'esthétique) romaine, avec notamment des voutes en berceau, des arcs en plein cintre. L'architecture Romane a pour base des murs porteurs (impossible à supprimer), tandis que l'architecture Gothique a pour base une structure porteuse (des piliers et des voutes soutiennent la construction). Avec le Gothique, on recommence à identifier les créateurs. Exemple : Plaque tombale d'Hugues Libergier, qui gagne le droit d'être enterré avec les honneurs, on reconnait l'architecte pour son travail, car il rapproche l'architecture (art mécanique) à la géométrie (art libéral). (voir Villard de Honnecourt) Au XIe siècle, certains créateurs d'arts mécaniques (sculpteurs notamment sont reconnus et signent leur travail (Cathédrale de Modène en Italie, vers 1120, plaque de fondation, intégrant un hommage au sculpteur Willegme. Les copistes (art libéral) signent leurs textes dès 580 là où les enlumineurs (arts mécaniques) doivent attendre le XIIe ou XIIIe siècle. Bible de Hambourg vers 1255 lettrines ornées, détails – Saint Jérôme trace des lignes sur un parchemin (signature par un autoportrait) Les très riches heures du Duc de Berry (enluminures réalisées de 1411 à 1486 par quatre peintres présentés comme des ouvriers) A partir du XIIIe siècle se constituent des guildes professionnels (dans tous les domaines), pour garantir la qualité technique des artisans, l'accès à la profession est réglementé. Les Goths (base du mot gothique) considèrent l'Empire Gréco-romain comme un modèle et la Renaissance signifie un retour à une unification. Le rapport à l'Homme change, on donne plus d'importance à l'humain par rapport à Dieu, ce qui avait été instauré au début de Moyen-Âge. La Renaissance est principalement Italienne. Le statut de l'artiste va se dissocier à nouveau de l'artisan, et le peintre revendique son statut intellectuel. L A R E N A I S S A N CE I T A LI E N N E Au XVe siècle, les cités-états italiennes connaissent des évolutions profondes. La féodalité s'éloigne, la diffusion de la connaissance progresse, la bourgeoisie est puissante. Les arts et la science sont valorisés et une nouvelle figure apparaît : l'artiste savant, capable d'intervenir dans plusieurs domaines. Architecte, sculpteur, peintre et orfèvre, Filippo Brunelleschi réussit une performance : construire la coupole de Santa Maria del Fiore, à Florence (1420 à 1436) Ce dôme unique contribue à la renommée de Florence et des Médicis, face aux autres cités italiennes. On retrouve le même contexte de compétition entre les cités-états qu'en Antiquité. La haute bourgeoisie finance des constructions de plus en plus spectaculaires. Brunelleschi s'inspire de l'architecture romaine, et puise dans sa culture scientifique permise par son éducation, afin de se passer d'échafaudages. L'architecte a un savoir-faire universitaire riche, c'est un artiste "savant". Brunelleschi théorise la perspective géométrique en 1415, résolvant une difficulté non résolue par les gréco-romains. Il vérifie sa théorie en dessinant une vue du baptistère San Giovanni à Florence. Le dessin correspond parfaitement à ce qu'il voit du bâtiment, la perspective est juste. Si l'architecture gothique privilégiait le vitrail, les églises de la Renaissance reviennent à la peinture - souhaitant rompre avec le Moyen-Âge, considéré obscur - qui évolue rapidement. La saint trinité, fresque, peinte en trompe l'œil, Masaccio, 1427, Florence La perspective donne l'illusion parfaite d'un espace en trois dimensions. Fresque : peinture sur un mur encore "frais" de façon que la peinture sèche en même temps qu'avec l'enduit, ce qui lui permet de résister au temps (=/= peinture murale). Leon Battista Alberti, autre architecture, diffuse la perspective dans De Pictura (1435) "qu'un peintre soit instruit, autant que possible dans tous les arts libéraux, mais (…) surtout qu'il possède bien la géométrie". L'artiste se différencie de l'artisan, qui ne maîtrise souvent qu'un domaine. Les époux Arnolfini, Jan Van Eyck, 1434 – Peinture à l'huile sur panneau de bois Van Eyck est considéré comme l'un des inventeurs de la peinture à l'huile. Le reflet du miroir est une démonstration de maîtrise du peintre. L'artiste revendique sa culture scientifique. La Cène, Léonard de Vinci, 1495 à 1498, peinture murale, 460x880 cm – Réfectoire de l'église Santa Maria delle Grazie, Milan. "La peinture est chose mentale" Autoportrait aux gants, Albrecht Dürer, 1498 La Renaissance voit un développement de la peinture de chevalet. Le peintre signe son tableau, et devient lui-même un sujet, ce qui prouve son importance sociale il pose dans une tenue coûteuse. Le nom de l'artiste commence à jouer un rôle dans la valeur de ses œuvres l'artiste devient renommé / doit être renommé pour être artiste. Au XIVe siècle en Italie, on a le sentiment d'être en rupture avec le Moyen-Âge, le rapport à l'art change complètement. La fresque de Raphaël (L'Ecole d'Athènes, Raphaël, 1511) consacrée à la philosophie, au Vatican, le montre : Les principaux philosophes et savants grecs sont représentés sous les traits d'artistes de la Renaissance. On représente Appolon, protecteur des Arts et Minerve, protectrice de la Philosophie Lien direct entre la philosophie et les arts, les arts deviennent eux aussi porteurs de connaissance et sont une façon d'envisager le monde. Il représente l'Arithmétique, la Musique, la Géométrie, l'Astronomie sous les traits de personnages de la renaissance Les artistes sont savants, ils nourrissent la philosophie. Les Médicis, à Florence, ont été parmi les premiers à utiliser des artistes polyvalents, et à leur passer des commandes importantes. L'académie du dessin (Florence, 1563), fondée par Cosme de Médicis, va permettre aux artistes de ne plus appartenir à une corporation précise. D'homme de métier tourné vers la tradition (l'artisan) on passe à l'homme d'idées (l'artiste), qui invente, en s'aidant du dessin. Le dessin est considéré comme un savoir de base à partir duquel vient la polyvalence de l'artiste ; l'artiste peut donner son dessin à l'artisan pour qu'il le concrétise. En France, l'Académie Royale de peinture et de sculpture est créée par le Conseil du Roi Louis XIV en 1648, sur demande des artistes. Sa devise est "Libertas artibus restitua" ; "Liberté rendue aux Arts" : Les artistes sont exemptés de l'autorité de la corporation des peintres, doreurs et sculpteurs. L'Académie va imposer un style "classique", inspiré de l'antiquité gréco-romaine, jusqu'au XIXe siècle, où l'expression personnelle va devenir un enjeu. Classicisme – XVII Romantisme – XIX Delacroix, Goya – Victor Hugo Réalisme – 1850 Courbet Impressionnisme – 1874 Monet, Renoir ART MODERNE Post-Impressionnisme – 1880 Seurat, Van Gogh, Cézanne, Gauguin, Manet Fauvisme – 1905 Cubisme – 1907 Futurisme – 1910 Dadaïsme – 1916 mène à l'art contemporain Duchamp Surréalisme – 1930 N EO -C LASSICISME ET A CADEMISME C LA S S I CI S M E , E T A CA D E M I S M E L'Académisme Classique est réglementé, il impose symétrie, beauté, exactitude anatomique, équilibre. Les peintres classiques composent, en X, en pyramide etc… ils fixent des règles de composition. Le massacre des innocents (Nicolas Poussin, vers 1630) Perspective atmosphérique donne à l'arrière-plan du réalisme, il est représenté flou et est plus bleuté. Au niveau théorique, l'Académie s'empare d'une dimension morale : "Rendre la vertu aimable, le vice odieux, le ridicule saillant, voilà le projet de tout honnête homme qui prend la plume, le pinceau ou le ciseau." Diderot attend des artistes qu'ils illustrent la morale dans leurs œuvres, ces idées infusent dans l'Académisme. A R CH I T E CT U RE N E O -C LA S S I Q U E Néo-Classicisme prend pour base la redécouverte des arts antiques gréco-romains, en association avec une morale, la raison. Le Panthéon (Jacques Germain Soufflot, 1758/1789) Colonnes Corinthiennes (romain) et fronton triangulaire (grec) mélange ce vocabulaire architectural avec la Renaissance Italienne et au Classicisme, qui sont eux même des mouvements qui faisaient référence à l'Antiquité gréco-romaine. Le Néo- Classicisme est un historicisme, il fait référence à l'Histoire. Volonté monumentale, le bâtiment impose de grandes portes, de hautes colonnes. En rupture avec le baroque, peu d'ornementations Symétrie, plan en croix grecque (avec toutes les branches de même longueur) en rupture avec la croix latine de l'église précédente. Si l'on venait à y faire chanter un chœur, la plupart des gens ne verraient pas le curé. Cela-dit, le Panthéon n'a jamais été utilisé comme église puisque terminé lors de la Révolution française. La géométrie prend le pas sur la fonction, par dogmatisme esthétique. Barrière Saint-Martin, Paris (Claude Nicolas Ledoux, 1784) Fronton triangulaire plus sobre, colonnes carrées, arcs en plein cintre, base carrée, un cercle sans dôme au-dessus de la base. Volonté monumentalité, historiciste et géométrique. Pas d'ornement, assez fermé, austère Barrière qui sert de péage, une sorte de douane Note : Les colonnes jumelles ne sont pas d'origine antique mais sont un vestige architectural de la Renaissance. Notion d'Architecture Parlante : La forme du bâtiment donne des indications sur sa fonction. Saline Royale d'Arc-et-Senans (C.N Ledoux, 1779) P E I N T U RE N E O -C LA S S I Q U E Le Serment des Horaces (David, 1784) Caractéristiques du Néo-Classique : Valeur d'exemple, met en valeur le courage par contraste de couleurs, et de lignes directrices entre les guerriers agressifs, courageux, et les femmes en détresse. Met l'accent sur la lisibilité (càd qui fait en sorte que le message soit visible) Art pédagogique Symbolisme des couleurs (rouge, saturé pour les hommes courage, violence) Symbolisme des formes (lignes angulaires (masculin, violence) en opposition avec des courbes (féminin, tristesse). Composition = La manière dont les lignes et les masses s'organisent dans une image. Ici composition en pyramide, base horizontale, lignes directrices de toutes parts qui convergent vers le centre de la toile guider le regard. Aussi la surface de la toile est divisée en 3 suivant 3 arcs, et 3 groupes de personnes. Théâtralisation Les personnages jouent le rôle qu'on leur donne, leur posture est exagérée pour une meilleure lisibilité du message. Référence à l'Antique Finition/Anatomie Parfaite Marat est un révolutionnaire, appelé l'ami du peuple et est retrouvé assassiné en 1793 par Charlotte Corday. Marat Assassiné (David, 1793) Rapport étonnant (puisque les idées révolutionnaires sont en rupture avec les idées religieuses) avec l'art religieux, on présente Marat comme un martyre. La scène est théâtralisée, il tient dans sa main une plume et un mot qu'il rédigeait d'après les dires de l'époque. La scène était sûrement moins théâtrale en vrai, peut-être y a-t-il eu lutte, il semble paisible, pas mort, il n'y a que peu de sang, on a sûrement changé sa posture Mise en scène pour le rendre plus noble. Vertu d'humanisme, il est mort en voulant aider quelqu'un (ce n'est qu'une légende, mais elle est reprise ici) Cependant, on n'est plus dans la référence à l'art antique. Napoléon au grand Saint Bernard (David, 1801) Napoléon est dans un col dans les Alpes, il fait campagne en Italie. Avec le vent, et la pluie, il n'est pas décoiffé, ses vêtements sont impeccables, son bicorne est encore sur sa têtes, il prend la pose, plus grand qu'il ne le devrait sur un cheval blanc, plutôt qu'un âne qui serait plus adapté à la situation. Le sacre de Napoléon Bonaparte (David, 1807). Huile sur toile, 9,80m par 6,20m. Le Néo-Classicisme français organise les vertus autour de la personne de Napoléon, il gagne courage, honneur, bravoure. Napoléon, pendant son règne, n'aura de cesse de faire référence à l'empire romain, on retrouve donc sur cette peinture des arcs en plein-cintre, significatifs de l'architecture romaine impériale. On représente le pape le sacrant Empereur, comme Charlemagne qui y avait jadis eu droit. Mars désarmé par Vénus (David, 1824) Guerre désarmée par la beauté (mythologie romaine, visible par le titre et les colonnes en fond) on symbolise Napoléon, qui n'a fait que la guerre, par Mars, symbole de la guerre, désarmé, après sa défaite à Waterloo, c'est le début de la paix glorifiée par David. La nouvelle stabilité est représentée par la composition en carré posé sur un socle. La grande odalisque (Ingres, 1814). Huile sur toile, 91 x 162 cm Odalisque = femme dans un harem. Harem = compagnie de femme appartenant à un personnage important, comme un sultan. Ici la dimension morale est abandonnée, pour la recherche du beau, ce qui veut dire pour Ingres, une femme nue. Ingres se spécialise dans les scènes orientalistes fantasmées (ex: "Le bain turc") Le hall de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris démontre l'importance de la référence antique, des statues antiques par dizaines pour les reproduire, d'immenses colonnes grecques en fond symbolisent l'importance de l'art gréco-romain. La loi des genres est imposée dès 1648 par l'Académie Royale de Peinture, qui deviendra à la Révolution, l'Académie des Beaux-Arts. Les peintres sont classés par ordre d'intérêt, les sujets nobles sont réalisés en format monumental, les autres en formats plus petits. Sujets nobles: scènes mythologiques, religieuses ou historiques (des sujets qui ont droit à des formats monumentaux) Ensuite viennent les Nus (s'il est justifié par un prétexte historique/ mythologique), les Portraits, les Scènes de genre, puis le Paysage, et enfin, la Nature morte (qui sont eux considérés comme des études). Pour ce qui est de l'Odalisque, l'Orientalisme justifie ce nu. L'académie de France organise un salon d'art qui reste le seul moyen de faire connaître ses œuvres. Pour y entrer il faut que le jury accepte votre art. En réaction, des mouvements contestataires comme le Romantisme s'organisent. 1880, la IIIe République refuse d'imposer une esthétique, il n'y a plus d'art officiel. 1874, début de l'impressionnisme Société des artistes-peintres qui fait appel au photographe Nadar. 1883 création du salon des indépendants P O S T -I M PR E S S I O N N I S M E Les post-impressionnistes ne définissent pas leur mouvement en tant que tel, le terme "Postimpressionnisme" qualifie les artistes qui font suite au mouvement Impressionniste. GEORGES SEURAT Baignade à Asnières (1883) Trouver son propre style méthodologie scientifique, s'inspire des travaux de E. Chevreul sur la couleur (inventeur des premiers cercles chromatiques) Recomposer, réintellectualiser l'œuvre d'art. Renforce les clairs et les foncés en ajoutant des sources de lumière. Les ocres rouges se font écho et équilibrent la toile. Un dimanche à la grande-Jatte (1884) Mélange optique, distribue les couleurs en points colorés, l'œil du spectateur recompose la couleur. Note : Seurat considère que le réalisme est inutile si l'on a la photographie ( Autochrome des frères lumière) Le cirque (1891) Volonté de non-réalisme : l'écuyère va tomber, le fouet est représenté graphiquement Création d'un langage plastique : Les couleurs chaudes, les lignes ascendantes et les valeurs claires signifient la joie ( l'écuyère) Les couleurs froides, les lignes descendantes et les valeurs foncées signifient la tristesse ( le cheval) Les couleurs qui forment un équilibre chaud-froid, les lignes horizontales et un équilibre clair-foncé signifient la neutralité ( le public) Au-delà de la représentation (montrer ce que l'on voit), Seurat exprime (montrer ce qu'on ressent). Ce langage plastique inspirera la peinture abstraite. PAUL CEZANNE Pommes et plat (1879) La peinture est construite en 3 zones égales, Cézanne évite d'avoir des fuyantes en rapprochant le plan, la scène est aplatie. Il s'intéresse à l'espace bidimensionnel, en contradiction avec l'idée d'Alberti, la "fenêtre sur le monde" qui sous-entend les idées de hauteur, largeur et profondeur. Cézanne supprime la profondeur. Les joueurs de cartes (1890) Symétrie, équilibre, lignes horizontales et verticales, cadrage recentré, couleurs qui se font écho Montagne Sainte Victoire (1885) Travail de surface, de composition. Cézanne remet en question la perspective atmosphérique en mettant les mêmes couleurs en premier et en arrière-plan. Montagne Sainte Victoire (1895) Déconstruction des plans qui rappelle le cubisme VAN GOGH Les mangeurs de patate (1885) 14 juillet à Paris (1886) Série de peintures intitulées Le Semeur, référence au peintre J.F. Millet Il s'inspire des estampes japonaises Autoportrait en chapeau de paille (1887), Autoportrait à la palette (1887) Expressions faciales neutres, lumière naturelle (paille)/artificielle (palette) Couleurs chaudes qui donnent l'impression d'une personne ouverte, abordable (paille)/couleurs froides, sombres qui donnent l'impression d'une personne refermée, morose (palette) Terrasse à Arles la nuit (1888) Couleurs saturées, chaudes Van Gogh exprime ce qu'il ressent à partir de ce qu'il voit. Il trouve la terrasse accueillante, il la représente comme tel Tournesols (1889) Sujet : Nature morte, tournesols morts La couleur jaune saturée donne une luminosité, un dynamisme, une joie en opposition au sujet CONCLUSION Le sujet prend de l'importance au profit du traité, on parle d'expressivité : couleurs, contrastes, touche, composition, peuvent exprimer des émotions. Vers 1921, Wassily Kandinsky, le peintre qui a "inventé" l'abstraction, enseigne au Bauhaus, il développe le rôle du traité dans le domaine du design.