Cours d'Histoire - Fragilités des démocraties, totalitarismes et Seconde Guerre mondiale (partie 1) PDF

Summary

Ce document présente une analyse de la crise de 1929 et ses répercussions mondiales. Il explore les fragilités des démocraties, l'émergence des régimes totalitaires et les conflits internationaux qui ont marqué cette période. Le texte détaille les causes de la crise de 1929 aux États-Unis, son extension à l'Europe et ses conséquences sur les économies et les sociétés.

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H1: Fragilités des démocraties, totalitarismes et Seconde Guerre mondiale (partie 1)    I. L'impact de la crise de 1929     A. La crise aux Etats-Unis  1. Une crise boursière sans précédent    Première puissance industrielle mondiale, les États-Unis montrent des signes de faiblesse dès 192...

H1: Fragilités des démocraties, totalitarismes et Seconde Guerre mondiale (partie 1)    I. L'impact de la crise de 1929     A. La crise aux Etats-Unis  1. Une crise boursière sans précédent    Première puissance industrielle mondiale, les États-Unis montrent des signes de faiblesse dès 1928 (endettement, stagnation de la consommation, surproduction). Le jeudi 24 octobre 1929, la bourse de New York (Wall Street) connaît un krach boursier retentissant. La panique se répand: plus de 12 millions d'actions sont vendues en une journée et leur valeur s'effondre. Le « Jeudi noir » provoque la ruine d'1,5 million d'Étatsuniens.  Le pays entre dans la crise la plus grave de son histoire. Ce krach met fin à près d'une décennie de croissance économique et de spéculation. En effet, la certitude que la hausse de la valeur des actions serait illimitée a poussé les particuliers à s'endetter pour acheter des actions à crédit.    - **Krach :** « craquement » en allemand. Effondrement du cours des valeurs ou des marchandises d'une bourse.    2. De la crise boursière à la crise générale    La crise boursière dégénère en crise économique durable qui sera la plus longue du XXème siècle : la Grande Dépression. La chute du cours des actions entraîne la ruine de nombreux épargnants, la faillite de banques, la limitation des prêts aux entreprises et aux particuliers, un recul général de la production et la fermeture de nombreux établissements industriels et commerciaux. Les exportations s'effondrent. Tous les secteurs de l'économie sont touchés à partir de 1930.  Cette crise économique devient une crise sociale. Le chômage de masse est ainsi la principale manifestation de la crise de 1929. De 3,1 % de la population active en 1929, il atteint le maximum historique de 25,2% en 1933, soit 12,6 millions de chômeurs.   À cause du chômage et de la chute de la consommation qui en résulte, les prix des produits agricoles baissent. Dans les campagnes, des centaines de milliers de fermiers, pénalisés et endettés par la chute des prix, sont incapables de rembourser leurs dettes auprès des banques.  En quête de  travail,  ils  grossissent  le  nombre  de  pauvres  qui migrent en ville ou dans d'autres régions dans l'espoir de voir leur situation s'améliore.    - **Crise économique** : dégradation de la conjoncture économique sur une durée plus ou moins longue qui se traduit par la chute des prix, le ralentissement de l'activité et la montée du chômage.  - **Crise de 1929** : nom donné à la crise économique des années 1930, qui débute avec le krach de Wall Street en 1929 et se termine en 1939.    B. De la crise étasunienne à la crise mondiale  1. La diffusion de la crise    Pour assurer  leurs  paiements,  les  banques  et  les  hommes  d'affaires  étatsuniens rapatrient aux États-Unis leurs capitaux. Pour relancer la production et la consommation de produits industriels étatsuniens, le président Hoover augmente les droits de douane sur l'importation de produits étrangers («tarif Smoot-Hawley», 17 juin 1930).   Ce protectionnisme  provoque  une  réduction  des  exportations  européennes  et sud-américaines vers les États-Unis et l'effondrement du commerce international. Les faillites se multiplient à travers le monde.    - **Protectionnisme** : politique commerciale menée par un Etat afin de limiter les importations sur son marché national, généralement par une augmentation des droits de douane.    2. Le monde dans la crise    En Europe, la première grande banque à disparaître est la Kreditanstalt en Autriche, le 11 mai 1931. Les krachs bancaires se multiplient: le 13 juillet 1931, c'est au tour de la Danat Bank de s'écrouler en Allemagne. La fermeture de nombreux établissements bancaires provoque une crise du crédit dans toute l'Europe ainsi qu'une cascade de faillites dans les secteurs industriels et commerciaux. Le chômage de masse s'installe durablement.  Endetté, le Royaume-Uni dévalue la livre-sterling en septembre 1931 afin de favoriser ses exportations. Les autres économies européennes sont fragilisées par cette dévaluation soudaine, notamment la France. Par mesure de compensation, les Etats-Unis dévaluent leur monnaie en 1934, puis la France en 1936. Tout le système monétaire international s'écroule.  En Amérique latine, la fermeture des marchés étatsuniens et européens a des conséquences catastrophiques. La valeur des matières premières s'effondre puisqu'elles sont invendables à travers le monde. Les stocks s'accumulent. En Argentine, le bétail excédentaires est abattu. Au Brésil, le café est brulé dans des locomotives ou jeté à la mer. Les prix chutent. Soit les entreprises réduisent leur production et licencient, soit elles font faillite.  La crise économique et sociale déstabilise les sociétés et les régimes politiques. En Amérique latine, elle provoque la multiplication des coups d'État. Des régimes autoritaires sont imposés : en 1930 José Félix Uruburu en Argentine et Getulio Vargas au Brésil renversent les présidents élus. La crise de 1929 affaiblit les démocraties.    - **Dévaluation** : abaissement par un Etat de la valeur légale de sa monnaie pour favoriser les exportations.  - **Coup d'état** : renversement d'un pouvoir politique légitime de manière illégale.    C. De nouvelles politiques économiques de relance  1. Franklin Delano Roosevelt et l'expérience du New Deal aux Etats-Unis    La crise provoque un ajustement du libéralisme économique. De nombreux économistes pensent que le capitalisme doit désormais évoluer en permettant aux États d'intervenir de plus en plus dans l'économie.  Aux  États-Unis,  le  président  démocrate  Franklin  Delano  Roosevelt  applique à partir de 1933 une nouvelle politique de sortie de crise en accordant à l'État un rôle économique central: c'est le New Deal. Roosevelt multiplie les initiatives et les investissements de l'État (politique de grands travaux). Pour réduire la misère et faire reculer le chômage, il pose les bases d'un État-providence en faisant voter le Social   Security Act en 1935.     Mais le New Deal est un succès partiel. Certes il permet de redresser la situation économique et sociale du pays et il prouve que les investissements massifs de l'État en temps de crise peuvent redynamiser l'économie. C'est d'ailleurs ce que recommande l'économiste britannique John Maynard Keynes dans sa Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie (1936). Pour autant, le New Deal ne suffit pas à sortir totalement les États-Unis de la crise à la veille de la Seconde Guerre mondiale (près   de 10 millions de chômeurs en 1938, soit 16,7% de la population active).  - **New Deal** : nom donné à la politique de sortie de crise mise en place par Franklin Delano Roosevelt à partir de 1933.    2. Du Front populaire aux accords de Matignon    La crise touche la France à partir de 1931. Elle favorise la montée en puissance d'une extrême droite qui manifeste son hostilité au régime républicain lors de la journée du 6 février 1934. Cette situation conduit les partis de gauche (le Parti communiste français, la SFIO socialiste et le Parti radical) à se réunir dans une alliance politique, le Front populaire, qui leur permet de remporter les élections législatives en mai 1936.     Dans  un  contexte  de  grèves  massives  et  d'occupation  d'usines,  le  nouveau  président du Conseil, le socialiste Léon Blum, pousse les représentants du patronat et du monde ouvrier à signer les accords Matignon, le 8 juin 1936. Les avancées sociales sont importantes (hausse des salaires, création des contrats collectifs). Le gouvernement cherche à réduire les conséquences de la crise en augmentant les salaires afin   de relancer la consommation et logiquement la production industrielle dans le pays.  Quelques jours plus tard, les Français bénéficient du vote de deux lois instaurant 15 jours de congés payés par an aux salariés (20 juin 1936) et réduisant la durée légale du travail hebdomadaire à 40 heures (21 juin 1936).    - **Front Populaire** : alliance électorale des partis de gauche (SFIO socialiste, Parti communiste français, Parti radical) pour les élections législatives du printemps 1936.  Introduction : La Première Guerre mondiale, par la brutalisation des sociétés, est un bouleversement profond pour les pays européens. Si en Russie, les révolutions aboutissent à la mise en place progressive d'un régime communiste, la Première Guerre mondiale fragilise les démocraties. Par ses traités, elle fait naître en Allemagne et en Italie des mouvements politiques antidémocratiques violents qui prospèrent sur les difficultés économiques et la montée du communisme. Des régimes que l'on qualifiera plus tard de totalitaires se mettent en place en Russie, en Italie et en Allemagne. Problématique : Pourquoi qualifier les régimes russe, allemand et italien de totalitaires et comment ont-ils fait basculer l'Europe et le monde dans la guerre ? I. Des racines et des pratiques communes. A. Des régimes issus de la brutalisation des sociétés. L'impact de la Grande Guerre : Le régime communiste qui s'installe progressivement en Russie est né dans le contexte de la Première Guerre mondiale, avec le soulèvement de la population et des mutineries qui aboutissent à la chute du Tsar Nicolas II, remplacé par un gouvernement provisoire qui est à son tour renversé par un coup d'état construit par les Bolcheviks, mouvement minoritaire communiste dirigé par Lénine (octobre 1917). En Italie, Benito Mussolini prend les rênes du PNF, parti national fasciste dans un pays qui se sent trahi par la « victoire mutilée » et réclame les terres irredente qu'elle n'a pas obtenu à l'issue des traités de paix. Alors que les grèves se multiplient, Mussolini s'appuie sur les Squadre ou chemises noires (groupe paramilitaire majoritairement composé de soldats démobilisés qui mènent des opérations violentes) pour créer un climat de violence favorable à sa nomination à la tête de l'Italie (marche sur Rome en octobre 1922). En Allemagne, la République de Weimar, née en 1918, est considérée par les partis politiques d'extrême droite comme responsable de la défaite et de l'humiliation de Versailles. Le poids de la crise économique : L'autre racine commune à ces régimes totalitaires est la misère. En Russie, la Première Guerre mondiale, puis la guerre civile qui oppose les communistes aux « Blancs » entre 1917 et 1922, créé les conditions nécessaires à l'établissement d'un régime violent dans un pays déjà marqué par une grande misère. La crise économique très grave que connaît l'Italie après la Première Guerre mondiale est aussi un facteur expliquant l'arrivée au pouvoir de Mussolini. Mais c'est en Allemagne que le poids de la crise économique est le plus fort dans la mise en place du régime totalitaire. Si le NSDAP, le parti nazi est présent dès les années 20 en Allemagne, il reste marginal et ne connaît pas de succès politiques majeurs avant l'arrivée de la crise économique de 1929 en Allemagne qui créé les conditions favorables à la nomination d'Hitler comme chancelier en janvier 1933, dans un contexte de violence extrême organisée par les SA (sturmabteilung, organisation paramilitaire issue du parti nazi) et de lutte avec leurs principaux opposants, le parti communiste allemand. B. Une société contrôlée. Un culte du chef organisé par une propagande puissante : Dans les régimes totalitaires, la place du chef est centrale et un véritable culte se met en place autour de ces guides, de ces leaders qu'il faut écouter et suivre aveuglément. De manière différente, ils occupent chacun l'espace médiatique grâce à une propagande savamment orchestrée par des hommes comme Joseph Goebbels, le ministre allemand de l'information et de la Propagande. Le Duce, le Vojd ou le Führer sont omniprésents, ne se trompent jamais et se sacrifient pour leur nation, invitant les populations à faire de même. De grandes manifestations sportives ou politiques sont organisées, mettant en scène cette adhésion populaire comme à Nuremberg ou bien encore lors des festivités de la révolution d'octobre sur la Place Rouge à Moscou. Des sociétés encadrées : Dans les états totalitaires, l'individu doit s'effacer au nom de la construction d'une société nouvelle, d'un homme nouveau. Chaque moment de la vie sociale est encadré par une organisation issue du parti unique : les organisations de jeunesse (Jeunesses hitlériennes, Balilla et Avant-gardistes, Pionniers et Komsomols), le travail (Front du travail, soviet), la vie sociale et politique au sein du parti qui devient un ascenseur social (PCUS, parti fasciste, parti nazi). En Allemagne, l'organisation Kraft durch Freude (la Force par la joie) organise les temps libres et les vacances des travailleurs. L'ensemble de la vie politique est politisé et les résistances restent faibles, malgré certaines tentatives au sein des milieux catholiques en Italie et en Allemagne et orthodoxes en URSS. C. Une économie dirigée. Le dirigisme d'état allemand et italien : En Italie, Mussolini lance des programmes ambitieux pour faire de son pays une grande puissance industrielle et agricole autour de l'assèchement des terres insalubres. Avec le contrecoup de la crise économique, le dirigisme italien s'accentue. L'IRI (institut pour la reconstruction industrielle) est créé en 1933 et contrôle une large part de l'industrie italienne. En Allemagne, le même schéma de politiques de grands travaux se met en place, mise en lumière par une propagande intensive. L'autre chemin choisi par l'Allemagne et l'Italie est celui de l'autarcie, c'est-à-dire d'une économie fermée. La bataille de l'emploi n'est gagnée en Allemagne que dans la cadre du réarmement (en 1939, les 2/3e du revenu national sont consacrés au réarmement) et au prix d'une baisse importante du pouvoir d'achat et d'un pillage industriel des pays annexés. Mais le recul du chômage explique en partie l'adhésion de la population aux régimes totalitaires. La politique économique de Staline : En 1929, Staline lance son pays dans une grande réforme économique : il s'agit de faire de l'URSS une grande puissance industrielle. Pour y arriver, l'État nationalise l'ensemble de l'économie et fixe des objectifs de production (planification) à l'industrie lourde. Dans un pays largement agricole, l'agriculture est sacrifiée pour financer l'industrialisation forcée. La propriété privée est supprimée et les terres sont regroupées dans des fermes collectives d'État (sovkhozes). La désorganisation totale du monde agricole entraîne des famines, attribuées aux koulaks (paysans opposés à la collectivisation) mais le régime glorifie les nouveaux héros comme Stakhanov, mineur qui aurait produit 14 fois plus que les objectifs. II. Des idéologies différentes qui légitiment la violence. A. Le socialisme soviétique. Le socialisme soviétique : Le parti bolchevik qui prend le pouvoir à partir de 1917 sous la tutelle de Lénine s'appuie sur le communisme. Il s'agit d'une idéologie qui vise à la création d'une société égalitaire sans classe. Pour y parvenir, les ouvriers (les prolétaires) doivent faire la révolution et imposer des réformes : c'est la dictature du prolétariat. Pour les soviétiques, le communisme doit s'établir dans le monde entier et l'URSS doit aider à la mise en place d'une révolution mondiale. C'est le rôle du Komintern, organisation internationale communiste dont le siège est à Moscou. Staline, qui s'empare progressivement du pouvoir en 1927, pousse à la naissance de l'Homme nouveau. La Terreur stalinienne au cœur de l'idéologie : Tous ceux qui s'opposent au pouvoir sont considérés comme des ennemis de la classe ouvrière. Le pouvoir soviétique met en place dès 1918 des premiers camps dans lesquels il s'agit de « rééduquer » par le travail. Ce sont en fait des camps de travail forcé administré par le Goulag. Staline, qui arrive au pouvoir en éliminant ses opposants, s'appuie sur la police politique, le NKVD, pour traquer ceux qu'il appelle « les ennemis de l'intérieur », en fait tous ceux qui s'opposent, même et surtout au sein du Parti Communiste. Entre 1936 et 1938, la Grande Terreur s'abat sur l'URSS. La violence d'état devient systématique, des objectifs sont fixés dans les provinces. Entre 1,5 et 2 millions de personnes sont arrêtées, condamnées à mort (750 000) ou envoyées dans des camps. Les principaux opposants à Staline sont jugés en public pendant les Procès de Moscou, et sont généralement condamnés à la peine de mort. B. Le fascisme italien. Définir le fascisme : Avec les lois fascistissimes de 1925-1926, Mussolini met en place les outils nécessaires à l'encadrement de la société. Le fascisme se base sur une double référence au passé glorieux de l'Italie (L'Empire romain) et sur la volonté de construire un état moderne autour de son chef. Il s'appuie donc sur un fort nationalisme et un rejet de la démocratie et du communisme. La culture de guerre, visible dans l'encadrement militaire de la société, tout comme dans la propagande après la guerre en Éthiopie, est un élément central du fascisme. Le fascisme intègre de manière incomplète un racisme d'état, affirmant la supériorité du peuple italien. En 1938, une série de lois antijuives complètent la définition du fascisme. Une violence d'état antidémocratique : Si le nombre de victimes du régime de Mussolini n'est pas comparable avec l'Allemagne et l'URSS, l'Italie est un état policier dans lequel les opposants politiques sont systématiquement pourchassés. Après l'assassinat de l'opposant Matteotti (1924) et les lois fascistissimes, Mussolini utilise la violence pour asseoir son autorité. L'OVRA, police politique mise en place en 1927, traque les opposants politiques, notamment les communistes. Arrêtés, ils sont jugés et condamnés à mort ou à la déportation dans les îles Lipari. C. Le nazisme. Le racisme comme base idéologique : Développée par Hitler dans son ouvrage Mein Kampf, rédigé en 1924-1925, le nazisme se définit comme une révolution sociale qui doit permettre à la race aryenne de conserver sa supériorité. Il entend donc lutter contre tout ce qui pourrait affaiblir la race aryenne (handicapés, homosexuels...). Pour Hitler, les Juifs sont les principaux responsables de l'affaiblissement et de la défaite de 1918 (« coup de poignard dans le dos »), associés aux communistes. L'antisémitisme est donc un fondement central du nazisme et les Juifs sont la cible du nazisme : boycott des magasins juifs, Lois de Nuremberg (1935) les privant de la nationalité allemande et interdisant les mariages entre Juifs et citoyens allemands, ou bien encore les mesures de 1938 leur interdisant d'exercer un nombre importants de métiers. La violence comme outil idéologique : Hitler confisque le pouvoir grâce à la violence (incendie du Reichstag en février 1933) et fait du NSDAP le seul parti autorisé. Devenu Reichsführer en 1934 à la mort du Président Hindenburg, Hitler met en place de nombreux outils pour orchestrer la violence nazie : la Gestapo, police politique, arrête les opposants tandis que les SA puis les SS sont chargés de l'application violente des mesures nazies. Ainsi, utilisant comme prétexte un attentat à Paris contre un représentant nazi, les dirigeants nazis appellent les Allemands à se venger. C'est le début du pogrom (mot russe signifiant la persécution des Juifs) orchestré par les SS. Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, appelée la Nuit de Cristal, les magasins juifs sont détruits, les synagogues incendiées et les Juifs sont déportés dans les camps de concentration dont certains ont ouvert dès 1933. III. Le rêve d'un nouvel ordre européen. A. Le culte de la guerre. La guerre au centre des idéologies : Dans les régimes totalitaires, le fonctionnement de base de la société est celui de l'embrigadement c'est-à-dire de la militarisation des organisations civiles : le port de l'uniforme dans les groupes paramilitaires (SS, squadre) et les organisations de jeunesse en témoignent. Dans les régimes fasciste et nazi, la guerre est un but en soi, un projet de société qui permettra de créer une nouvelle société. En URSS, la guerre est d'abord celle contre les ennemis intérieurs. Mais elle est aussi glorifiée par le sacrifice pour assurer la victoire du communisme, comme lors de la guerre civile entre 1917 et 1922 durant laquelle les forces européennes aidèrent les troupes blanches. La guerre est donc pour l'URSS nécessaire comme moyen de survie. Le refus de l'ordre international : L'un des enjeux centraux du régime nazi est de venger l'affront de Versailles en redonnant à l'Allemagne une place centrale en Europe. Il faut donc, par la guerre, se venger de la France et du Royaume Uni. Mais il faut surtout pour Hitler donner à l'Allemagne « un espace vital » suffisant pour sa population par une colonisation de l'Europe de l'Est et donc la disparition de la Pologne, de la Russie...L'Italie a une position plus ambigüe vis-à-vis de l'ordre international. Si elle quitte la SDN, elle cherche tout de même à rester proche de la France et du Royaume Uni. Mais, devant les réticences occidentales, l'Italie opère un rapprochement avec l'Allemagne pour former l'Axe Rome-Berlin (1936), le nationalisme italien devant nécessairement passer par des annexions et des guerres. L'URSS prône la révolution communiste mondiale et le renversement des régimes bourgeois. Ses relations avec les autres puissances mondiales sont marquées par un forte défiance même si elle se rapproche de la France (adhésion à la SDN en 1934, accords avec la France). B. L'Espagne, lieu d'affrontement des totalitarismes Un pays déchiré par une guerre civile : Les élections de février 1936 voient la victoire en Espagne d'un Front Populaire regroupant les forces de gauche, dont les communistes (comme en France). Une partie de l'armée, basée au Maroc espagnol, se soulève sous la direction du Général Franco qui prend la tête des nationalistes contre les Républicains. La guerre dure trois ans et se termine par la victoire des nationalistes et la fuite en France des Républicains espagnols (600 000 morts). Un lieu d'affrontement idéologique : Si malgré la demande espagnole, la France de Léon Blum refuse d'intervenir dans le conflit et essaie d'imposer un embargo sur les armes, les régimes totalitaires s'engagent dans le conflit. L'URSS, par le biais du Komintern, organise et arme les Brigades Internationales qui réunit les volontaires du monde entier qui s'engagent aux côtés des Républicains espagnols. De leur côté, les régimes allemand et italien envoient des troupes et du matériel pour aider les nationalistes de Franco, créant une alliance idéologique. Ils vont profiter de ce conflit pour expérimenter leurs troupes et leur matériel comme lors du bombardement du village de Guernica par l'aviation allemande (1937) ou celui de Barcelone par l'aviation italienne (1938). C. La marche vers la guerre. La faiblesse des démocraties européennes : l'exemple espagnol montre qu'en Angleterre et en France, les gouvernements et les opinions publiques, traumatisées par la Première Guerre mondiale, sont très largement pacifistes et en faveur de politiques d'apaisement et de renoncement. Dès 1936, face à la réoccupation militaire de la Rhénanie, interdite par le Traité de Versailles, l'absence de réponse ferme franco-britannique illustre cette faiblesse. Lorsque Hitler revendique les Sudètes, une région de la Tchécoslovaquie en 1938, Chamberlain (Royaume Uni) et Daladier (France) préfèrent sacrifier une allié militaire pour éviter de faire basculer l'Europe dans la guerre. C'est l'esprit de Munich (nom de la ville où a eu lieu la conférence). Même si la France a conscience que la guerre est proche, le Royaume Uni espère encore une conférence sur la paix. Les coups de force nazis et italiens : Profitant de l'absence de réaction des grandes puissances mondiales, Hitler, après avoir réarmé son pays, se lance dans une politique d'expansion. En mars 1938, il réalise l'annexion de l'Autriche l'Anschluss au nom de la « Grande Allemagne » qui doit réunir tous les populations germanophones sous l'autorité nazie. En Septembre 1938, les Sudètes, province majoritairement germanophone en Tchécoslovaquie sont annexées par l'Allemagne avec l'accord de la France et du Royaume Uni (conférence de Munich). En mars 1939, Hitler s'empare du reste de la Tchécoslovaquie et commence à revendiquer une partie de la Pologne. La France et le Royaume Uni comprennent que la guerre est inévitable. Lorsque l'Allemagne, après avoir signé un pacte avec l'URSS se partageant la Pologne, se lance dans la guerre le 1e septembre 1939, les puissances occidentales se lancent à contre cœur dans la Seconde Guerre mondiale. Conclusion : L'URSS, l'Italie fasciste et l'Allemagne nazie sont donc des régimes nés de la brutalisation des sociétés à l'issue des deux évènements du premier XXe siècle : la Première Guerre mondiale et la crise de 1929. S'appuyant sur un parti unique et rejetant les fondements démocratiques, ces trois régimes ont mis en place des méthodes de gouvernement communes pour atteindre des objectifs idéologiques différents : une dictature du prolétariat en URSS, un nationalisme guerrier en Italie et un nationalisme raciste et expansionniste en Allemagne. Ces trois pays ont eu en commun de vouloir mettre en place une nouvelle géopolitique dans l'Europe des années 30, avec, comme moyen ultime d'y parvenir la guerre face à des démocraties traumatisées par les sacrifices de la Grande Guerre.Introduction : La Seconde Guerre mondiale débute officiellement le 1er septembre 1939 lorsque l'Allemagne nazie puis l'URSS de Staline envahissent la Pologne. Mais dans les faits, la guerre d'Espagne (1936--1939), ou bien encore l'invasion de la Chine par les troupes japonaises en 1937, montrent que cette date de 1939 est contestable. Ce conflit, bien plus encore que la Première Guerre mondiale, est caractérisé par la violence de masse et la volonté d'anéantir totalement l'adversaire. Il est aussi le théâtre du plus grand génocide de l'histoire de l'Humanité, celui des juifs et des tsiganes. Face à un tel déchaînement de violence, la France, choquée par l'effondrement de son armée en juin 1940, se déchire entre résistance et collaboration. Problématique : Comment se caractérisent la violence de masse et l'anéantissement durant la Seconde Guerre mondiale et quelles sont les conséquences de la défaite de Juin 1940 pour la France ? I. Un conflit qui embrase l'ensemble de la planète. A. Le temps des victoires de l'Axe (1939-1942). Une Europe sous la botte nazie : en Europe, la guerre débute avec l'invasion de la Pologne en septembre 1939. L'Allemagne nazie poursuit son expansion par l'invasion du Danemark puis de la Norvège. En mai juin 1940, les troupes allemandes balayent les armées françaises et britanniques et s'emparent de Pays-Bas de la Belgique et d'une partie de la France. Le Royaume-Uni reste en 1940 le seul pays en guerre contre l'Axe mais, poussé par Churchill, le pays tient le choc malgré les bombardements intensifs(Blitz). En 1941, l'Axe poursuit les combats en Afrique et au Moyen-Orient pour couper les approvisionnement en pétrole. Le 22 juin 1941, c'est le lancement de la grande opération rêvée par Hitler, la guerre contre l'URSS (opération Barabarossa). L'armée rouge est rapidement débordée et en décembre 1941, les troupes allemandes sont aux portes de Moscou. Le Japon à l'assaut du Pacifique : Dans le Pacifique, le Japon, allié de l'Allemagne, mène une politique de conquêtes dès 1931 qui s'accélère en 1937 avec l'invasion de la Chine. Profitant de la débâcle française et britannique, les troupes japonaises s'emparent des colonies européennes, contrôlant un vaste espace allant de la Birmanie au cœur de l'océan Pacifique. Se trouvant aux limites de l'espace contrôlé par les États-Unis, les Japonais décident de lancer un raid surprise sur la base de Pearl Harbor le 7 décembre 1941. Ils détruisent une grande partie de l'US Navy et s'assurent une supériorité navale durable. Les États-Unis décident d'entrer en guerre contre le Japon et ses alliés allemand et italien. B. Le tournant de la guerre (1942-1943). L'effort de guerre allié : si les puissances de l'Axe bénéficient d'une supériorité militaire, le temps joue pour les Alliés. En effet, la mobilisation de la puissance industrielle des États-Unis lui permet progressivement de produire avions, chars, navires et munitions nécessaires au conflit alors que les puissances de l'Axe, dont la production est menacée par les bombardements, ne peut tenir la course aux armements. Ainsi, dès 1942, l'aide militaire venue des États-Unis permet à l'URSS de survivre face aux coups de boutoir de l'armée allemande. Les premières victoires majeures : dans le Pacifique, l'avancée japonaise est ralentie par une série de deux batailles, Midway en juin 1942 et Guadalcanal (août 1942--février 1943). Si ces batailles ne sont pas des victoires franches et décisives pour l'armée américaine, elles n'en demeurent pas moins des coups d'arrêt à l'expansion nippone. En Afrique, les troupes allemandes connaissent une première défaite à El-Alamein en octobre-novembre 1942 qui leur empêche de prendre le contrôle du canal de Suez alors que les Alliés débarquent en Afrique du Nord. Enfin, sur le front russe, les troupes allemandes sont stoppées à Stalingrad dans ce qui va devenir l'une des plus grandes batailles de la Seconde Guerre mondiale. Alors que les troupes allemandes ont quasiment pris la ville à la fin de l'été 1942, les Soviétiques mettent en place une guerre d'usure et de harcèlement, puis encerclent les troupes allemandes qui doivent capituler en février 1943. C. Les Alliés en route vers la victoire finale (1943-1945). La lente libération de l'Europe : L'année 1943 voit la succession de grandes batailles qui permettent à l'URSS de libérer progressivement son territoire, notamment après leur victoire à Koursk (1943). Dans le sud de l'Europe, les Alliés débarquent en Italie et provoquent la chute de Mussolini. Malgré tout, la conquête de la péninsule italienne reste très difficile alors que les troupes soviétiques piétinent à l'Est. Réunis à Téhéran, les Alliés décident de mettre en place deux grandes offensives en 1944 : ce sont les opérations Overlord et Bagration qui aboutissent au débarquement en Normandie pendant que les troupes soviétiques libèrent l'Ukraine, une partie de la Pologne et entrent sur le territoire allemand. En Normandie, la progression des troupes alliés est très lente et ralentie par une résistance acharnée des troupes allemandes. La bataille de Normandie prend fin en août 1944. Paris est libérée le 25 août 1944. La capitulation de l'Allemagne : l'Allemagne tente une dernière grande offensive dans les Ardennes à la fin de l'année 1944. Mais, la supériorité des alliés notamment dans les airs condamne cette offensive. En 1945, les troupes alliées entrent en Allemagne et font leur jonction en avril 1945. Le 8 mai 1945, alors qu'Hitler s'est suicidé dans son bunker le 30 avril, le gouvernement allemand signe une capitulation sans condition. La difficile capitulation du Japon : dans le Pacifique, les troupes américaines font face à une résistance acharnée des troupes japonaises illustrée par les attaques des kamikazes. Si les îles d'Iwo Jima (février 1945) et d'Okinawa (avril 1945) sont conquises, les pertes militaires sont très importantes. Alors que l'URSS déclare la guerre au Japon, le nouveau président américain Harry Truman décide d'utiliser l'arme atomique pour accélérer la fin du conflit et montrer la supériorité technologique des États-Unis. Le 6 août 1945, la première bombe atomique est larguée sur la ville d'Hiroshima. Trois jours plus tard, la ville de Nagasaki subit le même sort. Le Japon capitule le 2 septembre 1945. II. Un conflit marqué par les violences et les génocides. A. De l'isolement à l'exécution de masse. L'isolement des Juifs : Dès le déclenchement de la guerre en 1939, les dirigeants nazis intensifient les mesures de protection de la « race aryenne » à l'encontre des populations juives et tsiganes. Pour les reconnaître, les Juifs et les Tsiganes sont identifiés avec des cartes d'identités et le port de signe comme un brassard étoilé rendu obligatoire dès 1939. En Europe de l'Est la population juive est concentrée dans des ghettos : Fin 1941 le ghetto de Varsovie regroupe près de 445 000 personnes. L'enfermement se fait aussi dans les camps de concentration comme celui de Dachau, on passe de 21 000 détenus en 1939 à 700 000 en 1945. Les conditions de détention sont inhumaines ; les détenus travaillent dur, meurent de faim, de froid et de maladie comme le typhus. Les gardiens pratiquent des sévices de façon constante. La volonté d'exterminer les juifs d'Europe se concrétise dès l'été 1941 avec l'avancée à l'Est où les nazis rencontrent de nombreuses communautés juives qui s'étaient réfugiées dans ces états pour fuir les persécutions de l'Allemagne Nazie. On assiste alors à une radicalisation de la violence et de l'extermination avec le massacre des premiers enfants et des femmes, même s'il n'y a pas encore de planification d'ensemble. Ce sont le plus souvent des fusillades de masse, d'où l'expression de « Shoah par balles ». Les Einsatzgruppen : ces « groupes d'opération » sont des unités spéciales composées de SS, de policiers et de collaborateurs locaux. Ils ont pour objectif de procéder à des massacres collectifs de populations (juives, tziganes) sur le front de l'Est à l'arrière des troupes allemandes. Ainsi, près de Kiev en Ukraine, à Babi Yar, plus de 33 771 Juifs sont exécutés les 29 et 30 septembre 1941 et 60 000 autres exécutions ont lieu dans les mois qui suivent. Pendant la même période ont lieu les premières expérience de gazage. Des Juifs sont rassemblés dans des camions, enfermés et les gaz d'échappement sont dirigés à l'intérieur des camions où les victimes meurent asphyxiées. B. La mise en place d'un système de mort industrielle Vers la mort industrielle : Mais les dirigeants nazis, en particulier Hitler et Himmler (le chef des SS), veulent accélérer l'extermination. Après avoir songé́à déporter les Juifs aux confins de la Sibérie et même à Madagascar, ils choisissent de perfectionner l'utilisation des gaz. Fin 1941, les premières installations sont construites à proximité́de camps de concentration déjà̀existants. Ce choix est officialisé par Reinhard Heydrich lors de la conférence de Wannsee, le 20 janvier 1942, sous le nom de « Solution finale ». Le discours de Heydrich officialise une accélération et une multiplication des massacres durant l'été 1941. La Solution Finale s'impose alors aux dirigeants nazis comme un processus inéluctable lié à la guerre totale, elle traduit l'évolution d'un processus de violence à la fois voulu par Hitler et de moins en moins maîtrisé. Les centres de mises à mort se distinguent des camps de concentration par leur unique activité́: l\'assassinat de masse. Il existait 6 centres de mises à mort, situés dans l'est du Grand Reich, donc sur le territoire de l'actuelle Pologne (Treblinka, Sobibor, Chelmno-Kulmhof, Lublin-Majdanek, Belzec). Parmi eux, on distingue le complexe d'AuschwitzBirkenau, à la fois centre de mise à mort et camp de concentration. Ce camp de concentration est créé́en mai 1940 et libéré́par l\'Armée rouge le 27 janvier 1945. En 5 années, plus de 1,3 million d\'hommes, de femmes et d\'enfants, meurent à Auschwitz, dont 900 000 immédiatement à leur sortie des trains qui les y amenaient. 90 % de ces personnes étaient juives. Au printemps 1944, les fours crématoires d'Auschwitz brûlent jusqu'à 12 000 corps par jour. Au total environ 5,7 millions de Juifs et 250 000 Tsiganes sont exterminés. C. Un conflit marqué par les violences de masse. Les civils victimes des violences de l'occupation : dès le début de la Seconde Guerre mondiale, les populations civiles comme militaires sont les cibles de violence afin de maintenir la terreur. Les massacres et les destructions des villages sur le front Est sont quasi généralisés. Les historiens estiment que ces massacres ont coûté la vie à près de 15 millions de soviétiques. À Charkhov, en Ukraine, dès l'arrivée des troupes allemandes à l'automne 1941, des centaines d'hommes sont pendus aux balcons de la ville où ils restent exposés pendant plusieurs jours. Avec l'occupation de l'Europe, et les mouvements de résistance issus de la société civile, la limite entre militaires et civils disparaît, laissant la possibilité aux troupes d'occupation de perpétrer des massacres de civils. Ainsi, le 10 juin 1944, l'ensemble de la population du village d'Oradour-sur-Glane est massacré par une division SS. Les bombardements stratégiques : les innovations technologiques se multiplient dans tous les domaines de l'armement. Mais c'est l'aviation qui devient l'un des outils privilégiés des belligérants. Il s'agit d'effectuer des bombardements massifs pour détruire les appareils de production, les voies de communication. Mais l'objectif est aussi de décourager la population en effectuant des bombardements massifs sur les villes. La ville de Dresde est détruite à 90 %, faisant plus de 35 000 morts. Dès octobre 1941, les États-Unis lancent le projet Manhattan pendant que l'Allemagne met au point les missiles V1 et V2. En 1945, les bombardements sur les villes allemandes et japonaises se multiplient. Le 6 août 1945, la première bombe atomique est lâchée sur la ville d'Hiroshima et trois jours plus tard, la ville de Nagasaki est à son tour détruite par l'arme nucléaire, faisant au total près de 150 000 morts. III. La France dans la guerre, un pays occupé et déchiré. A. Juin 1940, le choc de la défaite. La drôle de guerre : La France déclare la guerre en septembre 1939 à l'Allemagne. Pourtant, alors que les troupes allemandes combattent en Pologne, puis au Danemark, en Norvège, les troupes françaises restent à l'affût derrière la ligne Maginot. C'est ce qu'on appelle « la drôle de guerre ». Elle illustre à la fois le refus de la guerre pour les Français et la faiblesse stratégique des dirigeants militaires qui pensent reproduire la Première Guerre mondiale. Le choc de la débâcle : le 10 mai 1940, l'Allemagne déclenche une vaste offensive par les Pays-Bas et la Belgique. Dans le même temps, des troupes motorisées franchissent les Ardennes et coupent le front franco-britannique en deux. Une partie importante des armées française et britannique se retrouvent encerclées à Dunkerque. La débâcle se poursuit et le 14 juin 1940 les troupes allemandes rentre dans Paris pendant que des millions de réfugiés fuient l'avancée allemande (l'exode). Le gouvernement de Paul Reynaud, réfugié à Tours puis Bordeaux, démissionne le 16 juin au soir, laissant la voix ouverte au maréchal Pétain. L'armistice de juin 1940 : Le 17 juin 1940, le maréchal Pétain s'adresse aux Français et annonce qu'il demande un armistice qui est signé le 22 juin 1940 à Rethondes. Les conditions d'armistice sont très dures. Une partie de la France est occupée, alors que l'Alsace et la Lorraine sont rattachés à l'Allemagne et que le nord de la France est rattaché à la Belgique. Une ligne de démarcation coupe la France en deux. Près de 1,8 millions de soldats français sont faits prisonnier et envoyés en Allemagne pendant que le gouvernement français doit payer les frais d'occupation. B. La mise en place d'un régime de collaboration. La révolution Nationale : Pétain considère que la défaite s\'explique par la faiblesse de la démocratie. Il prend les pleins pouvoirs le 10 juillet 1940, supprime les partis politiques, syndicats, libertés et censure les médias. La IIIe République est morte. Il veut redonner de nouvelles bases à la France : c'est la Révolution Nationale basée sur la devise Travail, Famille Patrie. Il privilégie le retour à la campagne et se présente en guide à qui il faut vouer un culte sans limite.è Dictature. Des organisations sont mises en place pour appuyer le nouveau régime (chantiers de jeunesse). La collaboration : Pétain rencontre Hitler à Montoire le 24 octobre 1940. Le principe de collaboration de l'Etat Français avec l'Allemagne est acquis. Pétain espère un assouplissement des conditions d'armistice et le retour des prisonniers. La politique de collaboration s'accélère après l'invasion de la zone Sud par les Allemands le 11 novembre 1942. Encouragé par Pierre Laval, Pétain s'engage dans la collaboration pour : Les politiques d'exclusion et de persécution des Juifs (rafle du Vel d'Hiv) Les ressources économiques de la France qui sont envoyées en Allemagne. La main d'œuvre envoyée en Allemagne (STO). Les Résistants et les Juifs arrêtés par la Milice. Un glissement idéologique : Plus généralement, un glissement idéologique se produit dans le régime dirigé par Pétain et Laval. Les idées antisémites et antiparlementaires s'imposent très largement au fur et à mesure de l'intégration dans le gouvernement de membres des ligues d'extrême droite. A partir de 1944, de nombreux collaborationnistes convaincus entrent au gouvernement comme Henriot (propagande) et Joseph Darnand (Milice). Le régime de Vichy a définitivement abandonné la prétendue neutralité pour se ranger aux côtés de l'Allemagne nazie. C. Résister en France et à l'extérieur. Des formes de résistances spontanées : Dès l'annonce de la capitulation, en particulier en zone occupée, des mouvements spontanés de résistance se mettent en place comme le mouvement du Musée de l'Homme qui s'organise dès juin 1940. Dans l'ensemble, ces mouvements sont isolés et ont peu de moyens d'action. Ils cherchent tout de même à informer les populations, à organiser la fuite des prisonniers. De Gaulle et la France Libre : Face à la défaite, le général De Gaulle lance le 18 juin 1940 de Londres un appel à la Résistance. S'il s'adresse surtout aux soldats français présents sur le sol anglais, son appel est entendu par quelques centaines d'hommes qui le rejoignent dès juin 1940. Cette résistance extérieure se développe très lentement, grâce au ralliement de certaines colonies de l'Empire français. Si son mouvement de la France Libre connaît un certain succès à partir de 1941, De Gaulle peine à se faire reconnaître comme chef de la Résistance. Les troupes de la France Libre s'engagent dans les combats en Italie en 1943. En juin 1944, il n'est pas prévenu du débarquement en Normandie. Mais en août 1944, lors du débarquement en Provence, les 2/3e des soldats sont des troupes françaises libres. L'unification de la résistance intérieure : La résistance ne se développe réellement qu\'avec l\'attaque allemande contre l\'URSS qui lance le PCF dans la résistance (22juin 1941). Peu à peu cette résistance spontanée s'organise en réseaux comme Combat qui mettent en place des journaux clandestins. A partir de 1943, la Résistance se renforce. Le Service du travail Obligatoire envoie de nombreux français dans les maquis. Même si le nombre de résistants reste faible, elle a un soutien populaire de plus en plus fort. Moulin, envoyé par De Gaulle, créé le Conseil National de Résistance et regroupe tous les mouvements sous le nom de FFI (1943). Ils seront très utiles pour des renseignements au moment du débarquement et pour des sabotages qui ralentiront les Allemands. Mais la principale tâche du CNR reste de préparer la restauration de l'ordre Républicain. Suite au débarquement en Normandie de juin 1944, la France est progressivement libérée. De Gaulle, à la tête du GPRF, se fixe comme objectif principal de restaurer l'Etat Républicain. Conclusion : 1945 marque donc la fin d'un conflit qui a mis l'ensemble de la planète. Cette guerre qui s'est caractérisé par l'extraordinaire violence faite aux populations civiles en général, revêt un caractère génocidaire pour les juifs et les Tsiganes d'Europe. La France, battue et occupée dès 1940, s'est retrouvée entraînée dans une guerre civile opposant les partisans d'une collaboration allemande et les résistants. Lorsque que le conflit s'achève en 1945, il laisse de nombreux pays exsangues et ouvre l'ère d'un nouveau type de terreur, celui de l'arme atomique.

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