Cours EFSS 2023-2024 - Écosystèmes Forestiers, Steppiques et Sahariens - PDF

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Ce document est un cours d'écosystèmes forestiers, steppiques et sahariens pour la première année du second cycle à l'Ecole Nationale Supérieure Agronomique en Algérie. Le cours aborde des concepts clés tels que la biosphère, le biotope, la biocénose et les écosystèmes. Il décrit les formations végétales et les biomes, ainsi que leur importance dans les écosystèmes.

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ECOLE NATIONALE SUPERIEURE AGRONOMIQUE 1e Année Second cycle ENSA 2023-2024 ECOSYSTÈMES FORESTIER, STEPPIQUE ET SAHARIEN Mme KADID Y. [email protected] 1. BIOSPHERE La biosphè...

ECOLE NATIONALE SUPERIEURE AGRONOMIQUE 1e Année Second cycle ENSA 2023-2024 ECOSYSTÈMES FORESTIER, STEPPIQUE ET SAHARIEN Mme KADID Y. [email protected] 1. BIOSPHERE La biosphère est une couche mince sur ou proche à la surface de la Terre comprenant de l'air, du sol, et de l’eau dans laquelle tous les organismes vivants demeurent (ou habitent). La biosphère est formée de biomes. Chaque biome compte de nombreux écosystèmes. Chaque écosystème comprend des habitats où vivent divers organismes. 2. BIOTOPE Littéralement, le mot Biotope signifie « lieu de vie ». C’est l’ensemble des facteurs physico- chimiques (sol, climat, relief…) qui caractérisent une station. Le biotope est le support physique de la biocénose. 3. BIOCŒNOSE Selon MOBIUS (1977), une biocénose est l’assemblage des êtres vivants (végétaux et animaux) vivant ensemble en un système organisé au sein d’un biotope donné. Dans la biocénose, on distingue habituellement la partie végétale ou phytocénose et la partie animale ou zoocénose. 4. ÉCOSYSTÈME Un écosystème est un système constitué d’un ensemble d’organismes vivants (végétaux, animaux, champignons, microorganismes) formant une biocénose, présents dans un même lieu et entretenant des relations entre eux et avec leur milieu physico-chimique (biotope) aérien et souterrain. L’écosystème est un ensemble qui regroupe, d’une part, la communauté d’êtres vivants, appelée biocénose (animaux, plantes, micro-organismes), et d’autre part, l’environnement géologique, pédologique et atmosphérique, autrement dit le biotope (climat, roches, relief…). ÉCOSYSTÈME : Système biologique fonctionnel constitué d’une communauté d’êtres vivants et de leur environnement. ECOSYSTEME = BIOCENOSE + BIOTOPE 1 En plus du biotope et de la biocénose l’écosystème comprend également toutes les interactions biotiques d’une communauté aussi bien que les interactions entre les organismes et leur environnement abiotique. L’apport d’énergie permettant le fonctionnement de l’écosystème provient essentiellement du soleil (énergies thermique et lumineuse). Il se produit au sein de l’écosystème des échanges et transformations sous forme de cycles de matière et d’énergie, résultant de cette énergie incidente (notamment la photosynthèse) et des interactions mentionnées ci-dessus. Dans un écosystème naturel, la matière constituant les êtres vivants est constamment recyclée par formation et décomposition. De plus, aucun écosystème n’est totalement isolé des écosystèmes voisins : des échanges de matière, d’énergie, de populations se produisent à différents niveaux d’échelle. 5. FORMATION VÉGÉTALE La végétation est l’ensemble des plantes qui poussent dans/sur un territoire. La formation végétale est une unité de végétation à physionomie relativement homogène due a la dominance d’une ou de plusieurs espèces. La formation végétale est un groupement végétal de physionomie relativement homogène due à la dominance d’un ou plusieurs types biologiques. Exemples : savanes, steppes, forêts, …etc. Les formations végétales dominées par des arbres poussant les uns à côté des autres sont des forêts, mais les arbres peuvent aussi croître de manière plus ou moins isolée hors des forêts. Les arbres jouent un rôle majeur dans le fonctionnement écologique terrestre, en raison de leur capacité à stocker le carbone, à prendre une part active dans le cycle de l’eau et de manière générale à constituer les écosystèmes complexes que sont les forêts, sources et refuges de biodiversité. 6. BIOMES A l'échelle de la planète, les biomes sont de vastes écosystèmes caractérisés par un type de végétation dominant susceptible d'occuper de grandes surfaces. Un biome terrestre correspond à une vaste communauté d'organismes vivants qui occupent une région climatique continentale. Les biomes terrestres sont d'abord caractérisés par leur climat, en particulier par la température et la quantité de précipitation. Le climat détermine ensuite les espèces végétales pouvant coloniser un milieu, influençant du même coup les espèces animales pouvant habiter ce même milieu. Ce sont la toundra, la taïga, la forêt tempérée, la prairie tempérée, la forêt méditerranéenne, les déserts, la savane et les forêts tropicales.  TOUNDRA : Formation végétale des régions relativement arides constituée de mousses, de lichens, d’herbes, de buissons et d’arbres nains. 2  TAIGA : ou Forêt boréale est une vaste étendue forestière composée principalement de conifères, mais où poussent aussi quelques feuillus.  FORÊT TEMPÉRÉE : Forêt composée principalement de feuillus, parmi lesquels des chênes, des frênes et des hêtres.  PRAIRIE TEMPÉRÉE : Vaste étendue herbacée où prédominent les graminées, pratiquement dépourvue d’arbres, dans des régions où l’hiver est relativement froid et sec.  FORÊT MEDITERANEENNE : Vaste étendue végétale dégradée, composée d’arbres et d’arbustes à feuilles persistantes, adaptée à la sécheresse estivale.  DÉSERT : Région chaude où l’aridité est telle (moins de 100 mm de précipitations par année) que la vie végétale et animale est presque inexistante.  SAVANE : Vaste étendue herbacée où prédominent les graminées de grandes dimensions et les arbustes, dans des régions chaudes marquées par une saison des pluies.  FORÊT TROPICALE : Forêt dense parmi les plus riches en biodiversité, qui croît grâce à des précipitations abondantes et régulières. 7. CLASSIFICATION DU REGNE VEGETAL Le règne végétal dispose d’une classification complexe dans laquelle on range plus de 400.000 espèces de plantes connues. Embranchement Ordre Classe Famille Thallophytes Pas Phycophytes de différenciation Algues des tissus et des non Cryptogames Mycophytes organes vascularisé Organes Champignons reproducteurs Bryophytes cachés Mousses Ptéridophytes Fougères Pré-Spermaphytes Cormophytes Seul Gynkgo biloba système feuillés Trachéophytes possède un appareil avec des Vascularisé Phanérogames végétatif tissus et des xylème + Organes arborescent. organes vrais phloème reproducteurs Spermaphytes visibles Plantes à fleurs Tous les arbres appartiennent à cette famille 3 PLANTE LIGNEUSE Une plante ligneuse est une plante qui fabrique en grande quantité des lignines, macromolécules organiques donnant à la plante sa solidité, et dont le bois est le principal matériau de structure. En effet, les lignines sont avec la cellulose les constituants essentiels du bois. À la différence d'une plante herbacée, une plante ligneuse ne fane pas quand elle sèche, ses parois sont durcies. Cependant, l'opposition courante entre plante ligneuse et plante herbacée peut être trompeuse, car, paradoxalement, toutes les plantes herbacées, plus précisément toutes les plantes vasculaires (trachéophytes), contiennent aussi des lignines, mais en proportions très inférieures à celles des plantes ligneuses (les arbres surtout) et bien moindres pour les plantes annuelles que pour les vivaces. Une plante ligneuse reste vivante durant la saison défavorable. Son type biologique dépend de la hauteur des bourgeons au-dessus du sol, alors que son type végétatif dépend de la hauteur de sa partie aérienne. Types biologique et végétatifs des plantes ligneuses adultes : Hauteur des bourgeons Hauteur de la Type biologique Type végétatif par rapport au sol partie aérienne >7m Arbre 7-4m Arbuste > 0,5 m Phanérophyte 4 - 0,5 m Arbrisseau > 0,5 m Liane < 0,5 m Chaméphyte < 0,5 m Sous-arbrisseau Les plantes ligneuses sont classées selon leur taille et leur ramification. a – L’arbre : Il a une hauteur supérieure à 7 mètres et sa tige n’est ramifiée qu’à partir d’une certaine hauteur. Exemple : le Pin d’Alep b – L’arbuste : Sa hauteur est comprise entre 2 et 7 m. Sa tige n’est pas ramifiée dès la base. Exemple : L’olivier. c – L’arbrisseau : Il ne dépasse pas les 2 m de haut. Sa tige est ramifiée dès la base et le tronc n’est pas discernable. Exemple : Le lentisque. d– Le buisson : Il est sous forme de pyramide. Exemples : le thym, le romarin et la lavande. 8. LA CLASSIFICATION DES ARBRES Il existe plusieurs classifications pour 60.000 à 70.000 espèces d’arbres. 4 Pour les biologistes, les arbres sont des plantes à fleurs et à graines pourvues de tiges, de feuilles et de racines qui appartiennent à la grande classe des phanérogames spermaphytes. A l’intérieur de cette classe, on rencontre des arbres :  Gymnospermes qui possèdent des fleurs très réduites et dont les ovules ne sont pas protégés par un ovaire. Les graines ne sont donc pas protégées par un fruit. Les conifères font partie des Gymnospermes (Sapin, mélèze, cèdre, pin...).  Angiospermes qui disposent d’inflorescences biens développées avec des ovules enfermés dans des ovaires et des graines contenues dans les fruits. Tous les arbres à part les CONIFERES appartiennent aux Angiospermes. 9. FEUILLU Arbre angiosperme portant des feuilles à limbes relativement larges ou produisant des feuilles bien développées. Certains feuillus sont des arbres à feuillage caduc (ou décidus), c'est-à-dire qu’ils perdent leurs feuilles en automne. D’autres ont un feuillage persistant. 10. CONIFERE Arbre dont la forme des feuilles est réduite à des aiguilles ou écailles. Les feuilles persistent généralement tout l’hiver. Il porte des cônes, dont il tire son nom, et produit une sève collante, la résine. 11. ARBRE Un arbre est une plante lignifiée terrestre capable de se développer par elle-même en hauteur, en général au-delà de sept mètres. Végétal de grande taille dont le système racinaire et la partie aérienne sont très développés. Il produit de l’oxygène et fournit le bois. Les arbres acquièrent par croissance secondaire une structure rigide composée d'un tronc qui généralement se ramifie en formant des branches. Le développement en hauteur et la ramification des branches permettent aux arbres d'augmenter leur capacité d'exploitation de l'espace aérien. La position des feuilles sur plusieurs niveaux permet à l'arbre de multiplier la surface d'échange pour la photosynthèse. Les arbres constituent aussi pour les sociétés humaines une ressource considérable de matériaux (principalement du bois), de denrées (notamment des fruits) et de multiples services. Ils occupent dans presque toutes les cultures du monde une place réelle et symbolique importante. L'arbre procure des matières premières pour un grand nombre d'industries (papetière, seconde transformation du bois, chimique…) ; il joue un rôle économique important. Voici quelques exemples de son exploitation :  Pour son bois tel que: 5  bois de chauffage  bois d'œuvre (charpente, construction navale…)  bois d'ébénisterie  cellulose (pâte à papier)  charbon de bois  tanins (futs de vin en chêne…)  Pour son écorce (suber) :  chêne-liège, chêne rouvre (tan), bouleau, quinquina…  pour ses feuilles :  mûrier (élevage du ver à soie)  Pour ses fruits :  fruits frais, fruits secs, fruits tropicaux…  matières oléagineuses : cocotier, olivier, palmier à huile…  fibres : kapokier  Pour ses inflorescences :  tilleul, mimosa  Pour sa sève et ses sécrétions :  résine du pin, sève de l'érable, hévéa (caoutchouc naturel)  Pour l'agrément :  arbres d'ornement, ombrage, bonsaï  arbres d'alignement : platane…  grimpe d'arbres, parcours aventure en forêt  Pour ses fonctions écologiques :  assèchement des marais (eucalyptus)  rideau brise-vent  lutte contre l'érosion  fixation du gaz carbonique (« puits de carbone »)  refuge pour de nombreuses espèces, il est indispensable pour préserver la biodiversité. En outre, de nombreuses espèces sont utilisées en phytothérapie. 12. ECOSYSTÈME FORESTIER Définition : Un écosystème forestier est un complexe dynamique de communautés végétales, animales et de micro-organismes et leur environnement abiotique interagissant en tant qu'unité fonctionnelle, où les arbres sont un élément clé du système. L’écosystème forestier désigne des peuplements d’arbres de nombreux écosystèmes terrestres, à l’exception des plus froids et des plus arides. Les arbres prédominent dans cette formation végétale au point de modifier les conditions écologiques régnant au sol. 6 Les écosystèmes forestiers sont des zones du paysage dominées par des arbres et constituées de communautés biologiquement intégrées de végétaux, d'animaux et de microbes, ainsi que des sols locaux (substrats) et des atmosphères (climat) avec lesquels elles interagissent. Les écosystèmes forestiers se forment à l'échelle d'un peuplement et à l'échelle d'un paysage, ce dernier étant une mosaïque de peuplements variant par l'âge, la composition des espèces, la structure, la fonction et le temps écoulé depuis la perturbation. Les perturbations périodiques sont une caractéristique essentielle de la plupart des écosystèmes forestiers, et la conservation de leurs caractéristiques et de leurs valeurs historiques passe généralement par le maintien des régimes de perturbation historiques, ou de leurs effets écologiques. 13. STRATIFICATION OU STRUCTURE D’UNE FORÊT La stratification donne une représentation verticale de la formation végétale en milieu plus ou moins fermé (présence forte d’arbres). Les végétaux considérés peuvent s’associer en formant des strates qui se superposent. Cette organisation verticale permet à un plus grand nombre d’espèces de cohabiter sans vraiment se faire concurrence, pour la lumière surtout. Ainsi, un rocher ne comportera qu’une seule strate que l’on dira muscinale (présence de mousses et de lichens). Une forêt comporte plusieurs strates qui semblent s’emboiter avec, de bas en haut, les lichens et mousses (strate muscinale), les herbacées et les fougères (strate herbacée), les arbustes de tailles diverses (strate arbustive) et, pour finir, les arbres (strate arborescente) dont il ne faut pas oublier la canopée, notamment en milieu tropical. 14. ROLE DE L’ECOSYSTÈME FORESTIER Les écosystèmes forestiers sont formés de réseaux complexes de végétaux, d’animaux, de champignons et de bactéries. La stratification de l’écosystème, du sous-sol aux arbres, permet de mieux comprendre la complexité et la richesse en espèces, habitats, abris, refuges, ressources alimentaires, etc. Écologiquement la forêt est un écosystème complexe et riche, offrant de nombreux habitats à diverses espèces et populations animales, végétales, fongiques et microbiennes entretenant entre elles, pour la plupart, des relations d'interdépendance. Les écosystèmes forestiers sont le théâtre d’échanges biophysiques d’énergie et de matière. Parmi les divers échanges d’énergie, on peut citer ceux qui sont le plus directement perceptibles. Deux étapes sont indissociables dans un écosystème forestier, comme dans tout écosystème : la captation de l’énergie solaire par réduction du gaz carbonique, l’utilisation de l’énergie ainsi captée par oxydation de la matière organique. La première étape, si elle est très complexe sur le plan biochimique, ne nécessite que l’intervention des chloroplastes des différentes espèces photosynthétiques. Il faut cependant y ajouter l’intervention des espèces hétérotrophes pour le carbone qui assurent l’essentiel du flux des éléments minéraux du sol vers les feuilles par l’intermédiaire des symbioses mycorhiziennes. 7 La deuxième étape est plus complexe et est assurée par une multitude de groupes fonctionnels, microbiens et animaux. C’est la chaîne trophique. 15. FORÊTS : Ensemble d’écosystèmes qui se définissent par une couverture végétale dominante constituée par des arbres dont la frondaison est continue en l’absence d’intervention humaine. Les forêts couvrent actuellement environ 27 % de la surface des continents émergés. Leur rôle écologique, beaucoup plus important que ne le laisserait supposer leur superficie relative, est primordial pour l’ensemble de la biosphère. Ce sont les biomes terrestres ayant la plus forte biomasse sur pied et la plus forte productivité primaire. Les forêts interfèrent en outre de façon majeure avec le cycle de l’eau et celui des autres éléments biogènes. La plupart des agences gouvernementales nationales et internationales utilisent la définition de la FAO, qui définit la forêt comme une «superficie minimale de terre comprise entre 0,05 et 1,0 ha avec une couverture de la couronne (ou une densité de population équivalente) supérieure à 10 à 30% et avec des arbres pouvant atteindre une hauteur minimale comprise entre 2 et 5 m à maturité in situ. "Selon cette définition, les forêts ne sont rien de plus qu'un ensemble abstrait d'arbres avec certaines caractéristiques physiques. 16. CARACTÉRISTIQUES DES FORÊTS Il existe différents types de forêts :  Forêt naturellement régénérée : Forêt a prédominance d’arbres établis par régénération naturelle.  Forêt plantée : Forêt à prédominance d’arbres établis par plantation et/ou par semis délibéré.  Forêt de plantation : Forêt plantée soumise à une gestion intensive et qui réunit les critères suivants au moment de la plantation et de la maturité du peuplement : 8 une ou deux espèces, structure équienne, et intervalles réguliers.  Autres forêts plantées : Forêt plantée qui n'entre pas dans la catégorie forêt de plantation. 18. LA FORÊT EN ALGERIE Selon la DGF (Direction Générale des Forêts), le patrimoine national forestier couvre près de 4,1 millions d’hectares correspondant à 11,5 % du territoire national. Il est constitué de plusieurs écosystèmes à base d’essences principales réparties entre 70 % de résineux et 30 % de feuillus. Les massifs forestiers sont constitués par 7 espèces majeures : Pin d'Alep, Chêne liège, Chêne zeen et Chêne Afarès, Cèdre, Pin maritime, Eucalyptus et Chêne vert qui représentent 33% de la superficie forestière globale Surfaces occupées et localisation des essences forestières en Algérie (DGF, 2007) Essence Surface occupée (ha) Taux (%) Localisation Pin d'Alep 881 000 21,5 Zones semi-arides Chêne-liège 230 000 5,6 Nord Est Chêne zeen et afares 48 000 1,2 Nord Est (les milieux frais) Le cèdre 16 000 0,4 Tell central et les Aurès Pin maritime 32 000 0,9 Nord L’Eucalyptus 43 000 1,2 Nord Chêne vert, Thuya et Genévrier 219 000 5,4 Zones semi-arides Reboisement de protection 727 000 17,8 Barrage vert et autres zones Maquis et broussailles 1 876 000 45,8 Distribution large Total 4 071 000 100 L’implication sociale et économique : De par sa contribution à l’emploi et au revenu des populations rurales, le secteur des forêts joue un rôle primordial dans des zones souvent démunies où les autres secteurs ne sont que rarement présents. Les emplois directement générés sont importants soit une moyenne de 60 000 équivalents emplois permanents/an. 9 A ce chiffre, s’ajoutent les agents permanents qui sont employés par les entreprises de réalisation et les emplois induits par la transformation du bois tant au niveau des grosses entreprises que des petits artisans. A côté des emplois directs crées par les activités forestières il faut relever les ressources tirées, par les populations rurales, de la forêt (bois de feu, bois de construction, charbon de bois, unités fourragères, plantes médicinales et aromatiques etc.). Par ailleurs, de nombreux travaux sont menés au bénéfice des populations concernées pour améliorer leur revenu et conserver les sols et l’eau au niveau des zones de montagnes, les zones steppiques, présahariennes et sahariennes. L’administration forestière s’efforce de procéder et d’intensifier la mise en œuvre d’aménagements des espaces forestiers, d’inciter à la transformation du bois, pour une meilleure utilisation des produits forestiers ligneux et non ligneux. L’implantation de petites unités semi industrielles destinées à valoriser les ressources disponibles est encouragée. Les contraintes que subit la forêt en Algérie : - les incendies : Chaque année, en moyenne, 12% des superficies forestières (48 000 ha) sont parcourus par les incendies. Les feux de forêt sont à l’origine des dégâts parfois irréversibles en termes de biodiversité (destruction des biotopes de la faune sauvage). Pour la seule période 2004-2008, les incendies ont ravagé prés de 140 515 ha en superficies forestières (DGF, 2009). - le surpâturage : la forêt sert de parcours permanent pendant la saison des neiges pour les éleveurs du nord. Elle est aussi terre de transhumance pour les troupeaux steppiques. - les coupes de bois : suite à la hausse des prix du bois, les coupes illicites de bois de chauffage, de bois d’œuvre pour la construction et de bois d’ébénisterie sont en augmentation. Ces coupes affectent les arbres ayant les caractéristiques phénotypiques et génétiques les meilleures et éliminent les meilleurs porteurs de graines. - les défrichements : les populations montagnardes, privées de surfaces agricoles et marginalisées procèdent à des labours à la lisière des forêts. Ces pratiques, outre qu’elles ont un effet désastreux sur les sols, provoquent des antagonismes permanents entre les riverains et l’administration forestière guidée par un souci de protection des forêts. - l’érosion : outre les pertes en sol, l’érosion entraîne une perte d’alimentation des nappes phréatiques, par conséquent des ressources en eau et l’envasement des barrages. - les maladies et parasites. Par ailleurs, la forêt algérienne subit également l’effet de la sécheresse : cas du dépérissement du Cèdre de l’Atlas. 10 19. ECOSYSTÈMES STEPPIQUES En général les steppes correspondent aux terres de prairies recouvertes d’herbacées. C’est un type d'espace géographique correspondant à cette forme de végétation. Cependant La steppe diffère de la prairie surtout par l'espacement des touffes de graminées, leur taille réduite, la présence de quelques plantes ligneuses. Les espaces nus sont parfois comblés, après les pluies, par l'apparition éphémère d'annuelles. Le climat qui gouverne la steppe est plus rigoureux que celui des régions de prairie. Selon MANIERE et CHAMIGNON (1986), le terme STEPPE évoque d’immenses étendues arides couvertes d’une végétation basse et clairsemée. En Algérie, la steppe se localise dans la zone des Hauts plateaux entre l'Atlas Tellien au nord et l'Atlas Saharien au sud à des altitudes plus ou moins importantes de 900 à 1 200 m. cette région est parsemée de dépressions salées, chotts ou sebkhas. Les montagnes présahariennes, surtout les plus élevées, reçoivent quelques pluies supplémentaires. Sur les Hauts Plateaux, règne un climat semi-aride. Les pluies annuelles s’élèvent entre 100 et 400 mm à l’année, et se concentrent en hiver. Derrière l'abri de l'Atlas tellien, les précipitations diminuent assez sensiblement (moins de 500 mm, mais le plus souvent moins de 400 mm). Elles deviennent de plus en plus irrégulières et faibles vers le sud. L'altitude et la continentalité accusent les contrastes de températures entre le jour et la nuit (amplitude journalière nettement plus élevée que sur le littoral), mais aussi entre l'été et l'hiver (températures d'été très élevées avec des maximums supérieurs à 40 °C ; hivers froids avec de nombreux jours de gel). Les montagnes présahariennes, surtout les plus élevées, reçoivent quelques pluies supplémentaires. La ligne isohyète des 400 mm, qui marque la limite de précipitations en deçà de laquelle la culture du blé est impossible, englobe à l'est les hautes plaines du Constantinois et le massif de l'Aurès, mais laisse à l'écart les Hauts Plateaux steppiques occidentaux. Le climat et le sol de cette région sont peu favorables au développement de la végétation qui est assez pauvre et clairsemée. La steppe constitue la végétation habituelle des hautes plaines, formation rase composée de plantes basses qui couvrent mal le sol et qui sont adaptées à la sécheresse (armoise, alfa, etc.). Certaines herbes poussent très vite après la pluie puis disparaissent presque aussitôt. La céréaliculture dans cette région est rare. On trouve quelques forêts de sapins, de genévriers, des forêts claires de chênes verts et de pins d'Alep, et même quelques cédraies sur certains sommets (Aurès). La steppe proprement dite couvre 15 à 20 Millions ha entre les isohyètes 150 et 350 mm de pluie. L’activité principale est l’élevage et la céréaliculture. Ce qu’il faut retenir : Les steppes algériennes situées entre l’Atlas tellien au nord et l’Atlas Saharien au sud couvrent une superficie globale de 20 millions d’hectares et formant deux grands ensembles : 11 - Les steppes occidentales, constituées des hautes plaines sud oranaises et sud algéroises dont l’altitude décroît du Djebel M’zi à l’ouest (1200m) à la dépression du Hodna au centre. - Les steppes orientales à l’est du Hodna formées par les hautes plaines sud constantinoises bordées par les massifs des Aurès et Nemenchas. Les étages bioclimatiques s’étalent du semi aride inférieur frais au per aride supérieur frais La répartition de la végétation steppique est liée étroitement à des facteurs déterminants, notamment, la pluviométrie, la variante thermique, la géomorphologie, l’ensablement, l’état de la surface du sol et l’action anthropique qui a prédominé dans le changement de la végétation (dégradation, disparition et apparition d’autres espèces) surtout dans ce dernier siècle. 20. CATÉGORIES FORMATIONS VÉGÉTALES STEPPIQUES  Des steppes à graminées :  L’alfa (Macrochloa tenacissima), pures ou mixtes + pérennes ou vivaces sur sol bien drainés. (Lygeum spartum et Stipellula parviflora)  Bonne valeur fourragère des parcours à alfa : présence d’annuelles favorisées par microclimat de touffes+ épis bon  les parcours à dominance d’Alfa sont considérés comme médiocres, car les feuilles de cette plante riches en cellulose ont une valeur énergétique faible (0,25 à 0,35 UF/Kg. MS).  Des steppes à chaméphytes (Vivaces) L’armoise blanche (Artemisia herba-alba), pures ou mixtes avec d’autres plantes annuelles ou vivaces. Bons parcours (faciès à dominance d’armoise blanche) riches en espèces annuelles d’une bonne valeur fourragère (environ 0.5 UF/Kg.MS). Très appréciés par les moutons et recherchés par les bergers, surtout en automne où ils produisent beaucoup de biomasse verte. La particularité de l’armoise blanche, est qu’elle donne son arôme à la viande des moutons.  Des steppes à Psamophytes Constituées d’espèces qui poussent sur les sols sableux, et qui peuvent jouer un rôle de fixation des dunes. Rétam (Retama retam) et le Drinn (Stipagrostis pungens). Anciennement sur les ERG actuellement suivent les placages sablonneux, les nebka et dunes de plus en plus vers le nord.  Des steppes à halophytes Formations particulières des dépressions salées. Les Atriplex (Atriplex halimus, Atriplex nummularia, Atriplex canescens), le Tamarix (Tamarix galica) 12  Des steppes « secondaires » post-culture : Sur Anciennes parcelles défrichées et cultivées : installation d’espèces à faible valeur fourragère (recolonisées). Artemisia campestris, Hordeum murinum, Malva sylvestris à la place de bonnes espèces : Medicago sp / Helianthemum sp, Astaraglus sp …etc.  Des steppes dégradées Principalement par le surpâturage : disparition de plantes annuelles et vivaces, Remplacement partiel par d’autres espèces de moindre valeur fourragère : disparition des parcours à Alfa et apparition de : «harmel» (Peganum harmala), «zireg» (Noaea mucronata), «choubrok» (Atractylis serratuloïdes), « methnane » (Thymelea microphylla). Importance socio-économique de la steppe en Algérie : - Élevage pastoral (1ère source de revenu), - Pastoralisme, - 25% de la population nationale, - 85% du cheptel ovin (24millions de têtes 2016), - 57% du PIB agricole nationale, - Transhumance : mobilité, distances variables. 21. ECOSYSTÈMES SAHARIENS Avec une étendue de 2 millions de km2, les écosystèmes sahariens représentent 87% de la superficie de l’Algérie. L’espace saharien est constitué de plusieurs unités géomorphologiques distinctes à l’instar : - des ergs (Oriental et occidental), - des hamadas (Regs ou déserts caillouteux), - des montagnes (Ahaggar) - et des plateaux (Tassilis de l’Ahaggar et des Aajjers). Cet espace se singularise par des conditions climatiques extrêmes (des températures élevées, des précipitations très faibles, voire inexistante ainsi qu’une aridité très marquée). Le climat se caractérise par une aridité prononcée (moins de 100 mm), des températures élevées (de 20°C à plus de 35°C) et des amplitudes thermiques journalières importantes (30 °C). La répartition des pluies est variable dans l’espace et dans le temps :  La zone septentrionale et l’Algérie du Nord est dominé par les pluies de saison hivernale (octobre à avril), d’origine de « front polaire » Nord.  En revanche la partie Sud, reçoit des pluies de saison chaude (mai à septembre) d’origine tropicale (mousson sahélo-soudanaise). 13 L’étendue du territoire saharien et la faible densité démographique limitent l’action anthropique. En dépit de cela, il subsiste des menaces réelles sur la biodiversité saharienne, à savoir :  Une variabilité pluviométrique accentuée à travers une succession de déficiences pluviométriques pluriannuelles ;  une érosion éolienne et le surpâturage notamment dans les milieux oasiens ;  un développement déséquilibré des centres urbains et des oasis entrainant un ensablement important, ainsi qu’une surexploitation des nappes aquifères. Il est caractérisé par l’existence de forêts reliques à Acacia, Tamarix, Arganier, Cyprès du Tassili, Olivier de Laperrine et Pistachier de l’Atlas et des espèces cultivées de Phoenix dactylifera (plusieurs cultivars). La végétation saharienne est constituée par :  Les groupements à Remt (Hamada scoparia), principalement sur les piedmonts sud et les premiers glacis de l’Atlas saharien ;  Les groupements buissonneux à Rantherium suaveolens (Arfedj) en mélange à d’autres espèces sahariennes, notamment l’ephédra et le remth, c’est le bioclimat saharien tempéré ;  Les groupements sahariens proprement dits comprennent plus de vingt (20) espèces arborescentes dont le cyprès du Tassili, le peuplier de l’Euphrate, le figuier à feuilles de saule, Ficus ingens, Acacia raddiana, Acacia seyal, Acacia albida, Balanites aegytiaca, Salvadora persica, Maerua crassifolia, Pistacia atlantica (pistachier de l’Atlas), Olea Lapperini (olivier de Laperrine) et autres. Il faut ajouter à cela les espèces arbustives telles que les Calligonum, le retam, le Leptadenia et différentes espèces. 22. ECOSYSTÈME OASIEN Le palmier dattier (Phoenix dactylifera) occupe une place importante dans le maintien de l’agriculture oasienne, et ce grâce au micro climat qu’il crée. Cet écosystème est caractérisé par des cultures en étages, on distingue :  L’étage phoenicicole  L’étage arboré, représenté notamment par le grenadier, la vigne, le figuier et autres,  L’étage herbacé : entre autres le maraîchage, les céréales, les fourrages et les plantes médicinales et aromatiques. Il est à noter que cet écosystème, n’a pu se créer, que grâce à l’existence d’une source d’irrigation telle que le système d’irrigation « foggara » à Adrar (sud ouest Algérien), et le savoir faire local. 23. LE BARRAGE VERT EN ALGERIE Le barrage vert est un projet de reboisement de 1500 km de long et 20 à 40 km de large, qui au bout de dix ans devait doubler la superficie forestière qui au lendemain de l'indépendance était à peine de 3 Millions d'hectares. Il a débuté d'une manière effective en 1974. 14 Les plantations forestières et pastorales ont un taux de réussite très faible 20 à 30%, voir 15 % pour la région de Tébessa tandis que les plantations fruitières pourtant plus exigeantes en entretien ont un taux de réussite fort appréciable supérieur à 80%, ces plantations sont prises en charges directement par les paysans eux-mêmes. La superficie reboisée est de 123 831 hectares seulement, soit à peine 4% des objectifs de 3 millions d'hectares prévus. L'une des actions les plus positives du "barrage vert" reste la fixation des dunes continentales ; néanmoins comme celle-ci est très consommatrice en moyens matériels et humains il faudra optimiser les techniques utilisées, afin de réduire les coûts de réalisation. 24. LA CONSERVATION EN ALGÉRIE Compte tenu des multiples pressions exercées sur les ressources naturelles, l’administration des forêts a créé à ce jour 8 parcs nationaux pour préserver des écosystèmes présentant un intérêt particulier en termes de biodiversité, de richesse paysagère et culturelle. Cependant, ces aires protégées occupent une très faible superficie qui est de 165 361 ha, soit 0.007 % du territoire national. Sept d’entre eux ont été classés par l’UNESCO « Réserves de Biosphère », il s’agit des réserves :  d’El Kala,  Taza,  Gouraya,  Chréa,  Belezma,  Djurdjura  Des Monts de Tlemcen. Aujourd'hui on compte donc 11 parcs nationaux, 8 au Nord du pays, un en zone steppique et deux dans le grand sud. Le parc national du Tassili est classé patrimoine mondial de l'humanité, celui de l'Ahaggar en Réserve de la Biosphère. Les huit parcs nationaux relevant du ministère de l'agriculture et du développement rural, localisés dans l'Algérie septentrionale Les Parcs côtiers Parc National d'El Kala (Wilaya d’El Tarf) Parc National de Gouraya (Wilaya de Bejaia) Parc National de Taza (Wilaya de Jijel) Les Parcs des zones de montagnes Parc National de Théniet El Had (Wilaya de Tissemsilt) 15 Parc National du Djurdjura (Wilaya de Tizi Ouzou et Bouira) Parc National de Chréa (Wilaya de Blida) Parc National de Belezma (Wilaya de Batna) Parc National de Tlemcen (Wilaya de Tlemcen) Les Parcs des zones Steppiques Parc National de Djebel Aissa (Wilaya de Naama) Les Parcs Sahariens Parc National du Tassili (Wilaya d’Illizi) Parc National de l'Ahaggar (Wilaya de Tamanrasset) Au total l’Algérie présente 11 Parcs Nationaux 16

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