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VIE POLITIQUE FRANÇAISE CONTEMPORAINE Séance 1 : une approach de science politique Introduction: qu\'est-ce que la vie politique? - - L\'héritage de la vie politique française contemporaine - - INTRO - - - - - - - C'est une espace régulé ,, des compétitions pol...

VIE POLITIQUE FRANÇAISE CONTEMPORAINE Séance 1 : une approach de science politique Introduction: qu\'est-ce que la vie politique? - - L\'héritage de la vie politique française contemporaine - - INTRO - - - - - - - C'est une espace régulé ,, des compétitions politiques L'univers politique constitue un espace activité différencié qui possède ses propres règles de fonctionnement ainsi que des croyances et des pratiques spécifiques (dulong , la construction du champ politique , 2010, p12) l'univers politique, comme un champ au sens de bourdieu - - - - - - définitions = les 3 sens du terme politique: - - - La vie politique peut donc être définie comme l'ensemble des activités, le plus souvent concurrentielles, pour représenter des groupes sociaux, exercer le pouvoir ou influer sur lui, afin de participer aux décisions appliqués à la collectivité - Processus de politisation: une requalification des activités sociales les plus diverses, requalification qui résulte d'un accord pratique entre des agents sociaux enclins, pour de multiples raison , à transgresser ou à remettre en cause la différenciation des espaces d\'activités (lagroye, la politisation, 2003, p.360) - concurrentielles= la politique crée des conflits - Exercer ou influencer le pouvoir= être élu.e mais pas seulement (les groupes d\'intérêts) Développe plus spécifique une approche de sociologie politique Sociologie politique , comme l\'étude des acteurs de la vie politique (institutions, partis, groupes d\'intérêt, personnel politique, forces sociales ), l'analyse des élections, des processus de socialisation, de communication, et d\'action collective et des modes de construction des idéologies et des univers de représentations symboliques (ph, Braud) - C'est ni un discours militant, philosophique ou journalistique - Objectifs pédagogiques; - - - Organisation des séances = - Evaluation = examen 2hrs ,, avec 3 questions - - - - - - l\'avènement d'une synthèse à républicaine - - - La seconde partie du XIXe siècle = le moment de politisation massif, et notamment des campagnes ,, des territoires - - Passage de la politique dite traditionnelle (importance de l'espace communautaire) à la politique moderne - - - - - - **(louis Blanc, depute en juin 1874 a I'AN) TEXT** La structuration de l'espace politique français Objectif: fournir un panorama depuis 1870 des éléments fondamentaux de l'espace politique français Outil; la théorie des réalignements \\la théorie des réalignements est une théorie de science politique qui s\'intéresse aux transformations brutales et durables des rapports de force électoraux Développée aux US dans le années 1950 (Key, 1955, 1959) et appliqué en france notamment par pierre martin Cette théorie permet de rendre compte des changements sur 3 plans; - - - Selon cette théorie on peut analyser l'histoire politique des démocraties représentatives comme une succession de périodes de politiques ordinaire entrecoupées par des phases de réalignement La réalignement électoral peut être défini comme une reconfiguration large et durable des structures de la compétition politiqu résultant d'une modification des enjeux dominant l'affrontement entre les parties (gougou, martin, 2012 p.22) On passe donc d'un ordre électoral à un autre , la notion d'ordre électoral faisant référence à une structure d\'enjeux stable et durable qui façonne les relations entre les partis et les comportements des électeurs (idem) Cf Martin pierre comprendre les évolutions électorales, la théorie des réalignements revisitée, paris: presses de sciences po , 2000 1870-1877: 1ere phase de réalignement Proclamation de la république en septembre 1870, avec un gouvernement provisoire Victoire électorale des droits monarchistes en 1871 mais incapacité à organiser le retour à la monarchie Dissolution de 1877 victoire des républicaines et établissement définitif de la forme républicaine 1877-1893= 1ere période ordinaire domination électorale républicaine sur les droites monarchistes a partir de 1877 et confirmée aux élections 1881, 1885 et 1889 Même **la crise boulangiste** ne permet pas à la droite de renverser le régime 1893-1902= 2eme phase de realignment Redéfinition de l'opposition droite/gauche a travers de nouveaux enjeux et de nouvelles alliances électorales Opposition droite monarchiste/républicains peu à peu remplacée par opposition républicaines modérés/républicains radicaux ,, déplacer Percée des socialistes en 1893 et importance de la question ouvrière Anticléricalisme cf, la loi de 1905 séparation eglise/etat ==== both are enjeux structures 1902-1936:2eme periode ordinaire Domination politique du parti radical, parti pivot de la 3eme république A droite, efforts de structuration organisationnelle = alliance libérale populaire (1902)/fédération républicaine (1903)/alliance républicaine demcratique 1901 Émiettement parlementaire mais au pouvoir pendant le bloc national (1919-1924) Ligues d\'extrême droite (action française en 1898; développement dans l'entre deux guerres= croix de feu,, cf. le 6 fev 1934) Question de la participation au gouvernement et du rapport a la révolution internationale = l'enjeu de l\'unité 19 **WEEK 2** L'HERITAGE DE LA VIE POLITIQUE FRANCAISE CONTEMPORAINE [1936-1947: 3eme realignement ] - - - - La retour de la vie politique en 1945: - - Effondrement des forces de droite, compromises sous vichy et des radicaux, trop lies a la IIIeme republique Les noueaux partis issues de la resistance : UDSR (1945) et MRP (1944) Les anciens partis, qui gagnent en adhesions: SFIO et PCF (decembre 1945: + de 785 000 adherents) La restauration republicaine: quelle forme instiutionelle ? Debate autour de la constitution: De gaulle : essence du pouvoir exercee par le president de la republique SFIO et PC: regime monocameral et pouvoir de parlement MRP: regime becameral mais centre les derives de pouvoir personnel,, 3 principaux partis, 75% des suffrages ,, charte de tripartisme,, coalition gouvernemental 2eme projet consittutionnel adopte par les 3 partis : régime bicaméral et parlementaire Opposition de De Gaulle, cf. Comment consituer un government sous la IVeme republique? - - - 1947-1958: 3eme periode ordinaire - 1947: la pcf (partis communiste francais) quitte le gouvernement, cest la fin du tripartisme ,, difficulty in financing the economics of the country ,, - - - - - [1958-1962: 4eme realignment ] D'une periode d'instabilite gouvermentale et parliamentaire a la mise en place d'un ordre politique stabilise et presidentialiste - - Vème république, conformément aux idees de De Gaulle - - - Aux legislatives qui suivent, victoire de l'UNR et du CNIP Avant 1962: election de PR au suffrage universal indirect par un college comprenant environ 80,000 grands electuers , compose des parlementaires (deputes et senateurs) des conseillers geenraux et d'elus municipaux 1962: referendum pour election au suffrage universel direct Consecration de l'esprit de la Veme republique : la rencontre d'un homme et d'un peuple - - Le nouvel agenda est domine par la question des insitutitons Mais deux autres enjeux continuent a compter dans les rapports de force electoraux : l'independence nationale et l'anticommunisme 1962-1981: 4eme periode ordinaire - - - - - - - La chute de De Gaulle (1969 suite aux eveenements de mai 68 et au referendum) n'entraine pas de remise en cause des insitutiions et du systeme politique de la Vee republique Georges pompidou; la figure du successeur , mandat de 1969 a 1974 Valery giscard d'estainig: le changement dans la continuite , mandate de 1974 a 1981 de centre droit - La vie politique a partir de 1981: période fondatrice pour l'analyse de la vie politique contemporaine [Des espérances aux déceptions: la gauche au pouvoir (1981-1993)] La gauche au pouvoir (cf, en 1924, 1936, liberation): courtes periodes, l'epreuve du pouvoir ? Enjeux pour la Veme republique: - - 1. - Candidats en lice; - - 1er tour Participation; 81% VGE; 28.3% Mitterrand; 25.8% chirac ; 18% Marchais; 15.3% 2eme tour Participation 85% Mitterrand; 51.76% VGE; 48.24% [De la rupture au tournant de la rigueur ] 1. L'arrivee de la gauche au pouvoir, en 1981, peut etre lue comme un success du: - - - Pierre mauroy est nomme premier ministre,, ancien SFIO, maire de lille, 1ere secretaire de la federation socialiste du nord,, homme de synthese donnez -moi les moyens de gouernor , f.miterrad dissout l'AN afin de profiter de ce qu'on nomme l'etat de grace et d'une majorite a l'assemblee 30% d'abstentions, mobilisation differenciee (moindre mobilisation que pour la presidentielle) maree rose, 269 siges) Gouvernement PS-PCF-MRG 4 ministères pour les communistes, retour au gouvernement depuis 1947 Cf. l'investiture de FM au pentheon (yt vid) 2. Programme de 110 propositions pour la france : mesures classiques et mesures inspirées par la 2eme gauche - Abolition de la loi sécurité et liberté (1980), tres critiquee, individual and collective liberties Depenelisation de l'homosexualite Er surtout: abolition de la peine de mort (363 voix pour, au dela doc de la majorite) R.Badinter, discours Creation d'une instance regulation (haute autorite de la communication audiovisuelle) dirigee par mcihele cotta, visant a desserrer les liens entrwe le pouvoir et le servic public de la radiotelevision et prologeant l'oeuvre liberale de jCD et VGE La decentralisation ,, la grande affaire du septennat (pierre mauroy) ,, ministre de defferre Jan 1982; transfert aux collectivites locales des competences devoules aux prefets, dont le role est amoindri - - - [Les reformes economiques et sociales ] Politique neokeynesienne - - - - - - - Les progres sociaux: Reduction de la semaine de travail de 40 a 39 heures (sans reducrtion de salaire , 35h preveus pour la fin de la legislature) = volonte de partager le travail 5eme semaine de conge payes Retraite a 60 ans Politique du temps libre Le tournant de la rigueur La politique de relancde est confrontee a une situation econonomique difficile ; chômage , deficit de la balance commericale , inflation, devaluation - - Mars 1983 apparait comme un moment de cle, avec 2 options ; rester a l'interier de système monetaire europeen en adoptant une politique de rigueur economique,, ou sortir de SME et poursuivre une politique proctionnnisme economique avec une possible sortie de la CEE - - Laurent fabius est nomme premier ministre en juillet 1984 (le plus jeune premier ministre d'alors partisan de la rigueur et du franc fort) Accentuation des choix économiques= limitation des dépenses de l\'etat réduction des impôts, stabilisation de franc Les communistes quittent le gouvernement et l\'assise politique de la majorité se réduit **SEMAINE 4** **La montee des contestations (1984-1988)** I. La droite = position difficile au debat du septennat tension VGE-Chirac, mais le RPR domine au sein de la droite Construction de l'opposition autour des politiques economiques, avec inspiration neolibre (thatcher, reagan) A partir du changement de cap, l'econnmique n'est plus l'element fondamental du clivage gauche droite - Crise de l'ete 1984: l'unification du service public d'eseignement Projet mene par savary vs opposition de l'eseignement catholiqe qui craint de disparaitre dans un service ,,,laique et unifie,,, 24/06/84: + d'un million de personnes a paris - **L'extreme droite** La FN s'impose a partir de 1983 (election partielle a dreux) **Forte mediatisation du FN** 4 conseills municipales Ce n'est pas un resultat ephemere et localise, Cf. elections europeenes de 1984, ou le FN recueille 11% des suffrages Electorat diversifie et dynamique militant avec le succes aux legislativess de 1986 - - 2\. Les sanctions electorales - Listes uniques PS-PCF, avec domination du PS Gauche perd 30 grandes villes Victoire de la droite - Contexte: difficultes sociales, tension PS-PC et crise scolaire Echec electoral - Scrutin proportionnnel a un tour alliance RPR UDF, Plate forme pour gouverner ensemble - - Irruption de FN Isolement du PC - 3\. La cohabitation Une situation inedite: l'organisation des pouvoirs ,, will the organisations stay ? FM ne considere pas que sa legitimite est entamee et ne demissione pas Il se conforme a la tradition des regimws parlementaires en nomant le chef de la majorite a matignon, jacques chirac Jacques chirac had a cabinet full of extreme right governors/politicians Les pouvoirs du PR en chabitiation: - - Caractere dyarchique de l'executif Le gouvernement chirac: libéralisation et securite Liberisation = - - - - - Mobilisation des syndicats etudiants Mort de malik oussekine, battu par des policiers le 06/12 et retrait du projet [La politique securitaire ] - Repression des manifestations: image autoritaire de la droite Sur l'immigration: loi pasqua, 1986 Contexte du terrorisme (attentats rue de rennes, action directe) et de violence (corse, nouvelle caladonie) Raidissement conservateur renforce par le suppose laxisme de la gauche et le pression de FN III\. le second septennat: une deuxieme chance? La france unie de 1988 2nd tour Raillement de barre pour chirac, et de lajoinie pour mitterrand Inconnu: le FN Le 1er mai, jean marie le pen annonce qu'il refuse de choisir entre le "pire" (francois mitterrand) et le 'mal' (Jacques Chriac) FM reelu: 54% Participation: 84% Dissolution, esperent profiter d'un nouvel etat de garce mais majorite relative (275 siges pour la majorite presidentielle, et 271 pour la droite) 2\. Du reformisme de rocard a l'essoufflement du pouvoir La gouvernement rocard 1988-1991 Choix qui semble reconcilier des deux gauches Majorite relative donc jeu de bascule entre communistes et elements moderes de l'opposition Rocard retablit d'emblee I'ISF et fait voter la loi sur le RMI 2011 juin L'impuissance d'une fin de regne: Edith cresson 1991-92 Ancrage a gauche, voluntarisme, franc parler Peu soutenue par la PS et les ministres [L'impuissance d'une fin de regne: pierre bérégovoy 1992-1993] Morale publique Politique budgétaire de convergence Majorite bein relative qui ne permet de gerer que les affaires courantes, pas d;oeuvre d'envegure 3\. Un contexte de crises et de scandales politiques [Les parties politiques en crise ] - - - [Les affaires ] Scandale de delits d'inities ex: beregovoy, affaire du pret pelat ,, morale publique, integrite politique - Lois de 1998= financement des parties par l'etat,, devite le financements privitees Lois de 1990 pour clarification des depenses de campagne Le rout de la cohabitation Elections législatives de 1993: échec cuisant pour le PS, qui n'a que 19% des voix ,, - **Conclusion** - - - **[SEANCE 3: Le retour chaotique au pouvoir de la droite (1993-2007) ]** Intro: Usure de la legitime de l'executif mitterrandien et debacle electorale en 1993 Consequences: - - Fragilisation du president par les resultats electoraux et la maladie - 1. Une cohabitation de velours Edouard Balladur: - Gouvernement: equipe avec une présence forte de l'UDF et des gaullists moins en évidence Un excercise prudent de pouvoir: - Un evotement de la confrontation : a. b. c. - Une politique gouvernmentale polarisee: Sur le plan économique: - - - Sur le plan securitaire: - - - [2. Les rivalités autour de la présidentielle de 1995] Fin de regne marquee par le normbreuses revelations sur le president (etat de sante, engagement passe sous vichy, fille cachee mazarine pingeot) A gauche Pas de leadership clair (henri emmanuelli est le nouveau secrétaire de PS, apres la demission de rocard), avec une motion marquée à gauche Place peu disputer apres 2 mandats: lionel jospin est finalement candidat A droite Ambition de chirac (met en place une cellule de campagne dès mars 1993) popularité sondagière de balladur jusqu\'en janvier 1995 (au moment de sa déclaration de candidature) La campagne présidentielle de 1995 - **SEANCE 4: 2007-2022: ENTRE RUPTURE ET CHANGEMENT** [Introduction ] - - L'alternance est-elle synonyme de changements politiques, et sur quels aspects ? - [Introduction] I. La volonté de rupture de Nicolas Sarkozy 1\. Les élections présidentielle et législatives de 2007 2\. Un quinquennat marqué par les enjeux économiques et sécuritaires, et au-delà 3\. La crise financière et une fin de mandat difficile II\. La volonté de changement de François Hollande 1\. Les élections présidentielle et législatives de 2012 2\. Quel changement ? Les politiques économiques et sociales 3\. Le choc terroriste et les conséquences politiques 4\. La gauche à l'épreuve du pouvoir III\. La volonté de renouveau d'Emmanuel Macron 1\. Les élections présidentielle et législatives de 2017 2\. Le « modernisme macronien » 3\. Les crises et l'exercice du pouvoir [1. Les élections présidentielle et législatives de 2007 ] - Fin du 2ème mandat de Jacques Chirac, et montée en puissance de Nicolas Sarkozy, président de l'UMP (Union pour un Mouvement Populaire, créée en 2002) Typique de la **présidentialisation** de la vie politique française: le président de l'UMP est désigné candidat (seule candidature en lice) à la présidentielle. Période très active pour l'UMP, qui gagne en adhérents (350 000 en 2007). Chantier de modernisation et de réflexion interne, organisation d'une série de conventions thématiques pour élaborer le programme de 2007. [1. Les élections présidentielle et législatives de 2007] - Le Parti socialiste est déstabilisé par la victoire du non au référendum européen de 2005. Il faut trouver un leader: organisation d'une primaire semi-ouverte en novembre 2006 3 candidat.e.s: - - - [1. Les élections présidentielle et législatives de 2007 ] - Seuls les adhérents peuvent voter, mais la campagne attractive qui permet de recruter des militants, 220 000 fin 2006. Taux de participation de 82% = 180000 votants = Ségolène Royal est élue dès le 1er tour et devient donc la candidate du PS à l'élection présidentielle. [1. Les élections présidentielle et législatives de 2007 ] La campagne électorale de 2007 est assez rude, et met au cœur de l'affrontement le clivage entre la gauche (PS) et la droite (UMP) Clivage gauche-droite qui est tout de même reconfiguré par la - - Stratégie théorisée par Dick Morris (conseiller de Bill Clinton dans les années 1990) Ex: N. Sarkozy qui traite des enjeux sécuritaires (triangulation avec le FN) ou se veut "l'héritier de Jaurès" (triangulation avec la gauche); ou S. Royal qui traite de l'identité nationale ou évoque un encadrement militaire des jeunes délinquants (triangulation avec la droite et le FN) **ENSEMBLE TOUT DEVIENT POSSIBLE (NICHOLAS SARKOZY)** C'est la rhétorique de la **rupture** qui structure la campagne de Nicolas Sarkozy. Activisme politique. Le thème du **pouvoir d'achat** est lui central, ce qui lui permet notamment de convaincre une partie des classes populaires. Cf.son slogan « travailler plus pour gagner plus » **LE CHANGEMENT , LA FRANCE PRESIDENTE (SEGOLENE ROYAL)** Ségolène Royal met au cœur de sa campagne **la « démocratie participative »** et la volonté de reconstruire la confiance avec les citoyens, dénonçant la « vieille politique » Peu de soutien de l'appareil partisan [I. Les élections présidentielle et législatives de 2007] F. Bayrou capte une part de l'électorat socialiste, qui ne veut pas voter pour Ségolène Royal Le score de JM Le Pen est moindre que celui de 2002, car une partie de ses électeurs se sont reportés sur N. Sarkozy (environ 23% de ceux qui ont voté JM Le Pen en 2002 votent pour N. Sarkozy en 2007) [1. Les élections présidentielle et législatives de 2007] Plusieurs actes ont suscité la polémique et ont marqué sa présidence, nourrissant l'image d'un **président « bling-bling »**, amis des riches, et dénaturant la fonction présidentielle [1. Les élections présidentielle et législatives de 2007 ] Il nomme **François Fillon** comme premier ministre, homme politique depuis 23 ans, proche de Jacques Chirac, qui s'est rapproché de N. Sarkozy et a largement participé à sa campagne. Gestion stricte des finances publiques. Le gouvernement de François Fillon est un **gouvernement resserré de 15 ministres** (presque paritaire) qui rassemble des personnalités nouvelles (Rachida Dati, Christine Lagarde), des fidèles du parti (Alain Juppé, Michèle Alliot Marie) et des centristes (Hervé Morin). [1. Les élections présidentielle et législatives de 2007 ] Les élections législatives ont lieu à la suite des élections présidentielles: **élections de confirmation** C'est aussi le cas pour celles de 2007: l'UMP a la majorité (215 sièges) mais l'opposition gagne des sièges (185 pour le PS) grâce à une campagne d'entre deux tours marquée par le débat autour de la TVA sociale. Le nouveau gouvernement Fillon est caractérisé par ce qui a été appelé **« l'ouverture »:** - - [2. Un quinquennat marqué par les enjeux économiques et sécuritaires, et au-delà ] a. **- La réforme de l'Etat:** Inspiration du **new public management** = le secteur public peut et doit être managé selon les mêmes règles que le secteur privé (importance de la culture du résultat, mise en place d'objectifs quantitatifs,...) RGPP lancée à l'été 2007 (Révision Générale des Politiques Publiques) qui vise à diminuer la dépense publique tout en renforçant l'efficacité et la qualité de l'action publique. [2. Un quinquennat marqué par les enjeux économiques et sécuritaires, et au-delà] a. **- La politique fiscale:** Plusieurs décisions prises dans ce domaine: Mise en place d'un bouclier fiscal, suppression des droits de succession pour les montants inférieurs à 150000 euros et défiscalisation des heures supplémentaires Ces mesures s'accompagnent d'un discours qui célèbre la « valeur travail » et dénonce les revenus d'assistance et l'Etat social. [2. Un quinquennat marqué par les enjeux économiques et sécuritaires, et au-delà ] a. - - [2. Un quinquennat marqué par les enjeux économiques et sécuritaires, et au-delà] b. Ces thèmes sont centraux dans la présidence de N. Sarkozy (dans sa campagne et dans la construction politique de sa candidature avant 2007) - - - [2. Un quinquennat marqué par les enjeux économiques et sécuritaires, et au-delà ] [c. L'élargissement à d'autres enjeux] En lien avec la stratégie de triangulation: traitement d'autres enjeux - - [3. La crise financière et une fin de mandat difficile ] Dans un contexte particulier: **la crise financière de l'automne 2008, "crise des subprimes"** N.Sarkozy se ravise sur les *subprimes* et fait la critique des marchés, voulant « refonder le capitalisme sur une éthique », dans un discours volontariste contre l'autorégulation des marches et les paradis fiscaux. 2 réactions à la crise : - - [3. La crise financière et une fin de mandat difficile ] - Cf. l'affaire Bettencourt (conflit d'intérêt entre L.Bettencourt et E.Woerth) et les suspicions d'un financement illégal de la campagne électorale de 2007 **- Les échecs électoraux** [Municipales 2008:] faible mobilisation (66% de participation); la droite perd une trentaine de villes de plus de 30000 habitants [Régionales 2010:] forte abstention (53%). Succès de la gauche qui remporte 22 régions = Pour la première fois, présidence du Sénat à gauche = Ce mandat de N. Sarkozy: rupture dans le style mais continuité des politiques publiques par rapport au mandat précédent **II. LA VOLONTÉ DE CHANGEMENT DE FRANÇOIS HOLLANDE** [1. Les élections présidentielle et législatives de 2012 ] Désignation du candidat socialiste par une **primaire ouverte** (et pas seulement aux adhérents du PS) Nb de participants: 2,7 millions au 1er tour et 2,9 millions au 2nd tour = Primaire considérée comme un succès, avec une forte visibilité médiatique Au second tour, François Hollande l\'emporte face à Martine Aubry, à 53% [1. Les élections présidentielle et législatives de 2012 ] - - Thèmes de la désindustrialisation, du chômage, de la pauvreté. Processus qualifié de *dédiabolisation* = Le positionnement de N. Sarkozy pendant cette campagne est qualifié de "très à droite"; c'est la stratégie proposée par P. Buisson, conseiller de N. Sarkozy qui encourage une campagne proche des thèmes du Front National. F. Hollande plaide lui pour une "présidence normale" et oriente son discours envers les jeunes, et développe un discours combatif vis-à-vis du pouvoir de la finance (cf. Le discours du Bourget) [1. Les élections présidentielle et législatives de 2012 ] Score assez faible du président sortant, dont la stratégie droitière est critiquée. Contrairement à 2007, le FN fait un bien meilleur score (presque + 8 points): N. Sarkozy ne capte pas dès le 1er tour autant de voix d'électeurs FN qu'en 2007. \+ dynamique propre à M. Le Pen. Comparaison aussi avec 2007: la disparition du centre en 2012. [Lecture:] en 2007, 56% de l'électorat de N. Sarkozy sont des femmes = la part des électeurs de N.Sarkozy d'origine sociale classe supérieure et classe moyenne a augmenté, contrairement à ceux d'origine de classe populaire. Son électorat est composé, en %, de davantage de diplômés du baccalauréat et + qu'en 2007 = En 2012, N. Sarkozy a un électorat moins populaire qu'en 2007 [Lecture: ] en 1981, 56% d'hommes votent pour F. Mitterrand On remarque qu'entre 1981 et 2012, la proportion d'ouvriers et d'employés votant pour F. Hollande est plus basse que celle ayant voté pour F. Mitterrand = En 2012, F. Hollande a un électorat moins populaire que ne l'avait F. Mitterrand en 1981 [1. Les élections présidentielle et législatives de 2012 ] F. Hollande est un haut fonctionnaire et élu de terrain (en Corrèze). Il est premier secrétaire du PS entre 1997 et 2008. Considéré comme un « homme de synthèse » pour maintenir l'union au PS malgré les courants, mais il vit le déchirement au sein du PS, au moment du débat sur le TCE en 2005. - - Les élections législatives confirment la majorité présidentielle, avec une mobilisation différenciée (55% de participation). Le PS dispose d'un très grand nombre de sièges : 258 sièges sur 577, 185 pour l'UMP. [2. Quel changement ? Les politiques économiques et sociales ] a. La campagne de F. Hollande s'ancre autour de la rhétorique (souvent utilisée) du changement, et certains discours plaident pour un revirement économique. Mais, assez rapidement, les mesures prises contrastent avec ces discours: - - - - [2. Quel changement ? Les politiques économiques et sociales ] b. C'est plutôt sur ce point que le changement (par rapport aux majorités précédentes) peut être révélé. - - Mobilisation contre le mariage, et contre la PMA et GPA (pourtant non présents dans le projet de loi), qui reste un mouvement hétérogène [3. Le choc terroriste et les conséquences politiques ] Contexte international: déstabilisation après guerre en Libye Opération Serval au Mali (2013-2014) F. Hollande tient la posture de chef de guerre, domaine où il a été peu contesté. Les années 2015 et 2016 sont marquées par des attentats sur le sol français [3. Le choc terroriste et les conséquences politiques ] Quelles ont été les conséquences politiques de ces attentats ? - - Proposée au Congrès, à Versailles le 16 novembre 2015. Proposition formulée déjà par l'UMP et le FN. 3 mois de débats et d'oppositions au sein de la majorité socialiste et abandon de la proposition en mars 2016. C.Taubira, garde des Sceaux et opposée à la réforme, démissionne, fin janvier 2016 - État d'exception permettant aux autorités administratives de prendre des mesures de restriction des libertés (assignation à résidence, fermeture de certains lieux, perquisitions administratives,...) \+ lois qui renforcent les services de renseignements ou les prérogatives de la police ainsi que la lutte contre la radicalisation **SÉANCE 5: LA VÈME RÉPUBLIQUE ET LA FIGURE DU PRÉSIDENT** [Introduction] Tout au long du 19ème siècle, logique de renforcement de l'exécutif, via la figure du Premier ministre Début du 20ème siècle: réflexions autour du « présidentialisme républicain » Débat en 1958: conception pessimiste du Parlement et du système de partis associé = Un chef d'Etat qui doit incarner la nation et l'intérêt général Dans la constitution de la Vème République: les organes des pouvoirs exécutif et législatif collaborent étroitement à l'élaboration de la loi (mais extensions du pouvoir réglementaire) La domination présidentielle n'est pas une donnée de la constitution, c'est une pratique qui va s'ancrer **Ancrage et consolidation de la fonction présidentielle** Vers une « monarchie républicaine » ? Sondage BVA, à l'occasion des 60 ans de la 5ème république. Evocations spontanées (question ouverte) sur le régime : déclinaisons du mot Président [introduction] I. La construction de la figure du président : l'incarnation du pouvoir présidentiel De Gaulle et la fonction présidentielle L'incarnation de la fonction par ses successeurs II\. La présidentialisation de la vie politique française et ses effets Présidentialisation et personnalisation Le rapport des Français et Françaises à la Vème République et au Président: une fonction remise en cause ? **I. LA CONSTRUCTION DE LA FIGURE DU PRÉSIDENT: L'INCARNATION DU POUVOIR PRÉSIDENTIEL** *[De Gaulle et la fonction présidentielle]* « En vérité, l\'unité, la cohésion, la discipline intérieure du gouvernement de la France doivent être des choses sacrées, sous peine de voir rapidement la direction même du pays impuissante et disqualifiée. Or, comment cette unité, cette cohésion, cette discipline seraient-elles maintenues à la longue si le pouvoir exécutif émanait de l\'autre pouvoir auquel il doit faire équilibre et si chacun des membres du gouvernement, lequel est collectivement responsable devant la représentation nationale tout entière, n\'était, à son poste, que le mandataire d\'un parti ? C\'est donc du chef de l\'État, placé au-dessus des partis, élu par un collège qui englobe le Parlement, mais beaucoup plus large et composé de manière à faire de lui le président de l\'Union française en même temps que celui de la République, que doit procéder le pouvoir exécutif. Au chef de l\'État la charge d\'accorder l\'intérêt général quant au choix des hommes avec l\'orientation qui se dégage du Parlement ; à lui la mission de nommer les ministres, et d\'abord, bien entendu, le Premier, qui devra diriger la politique et le travail du gouvernement ; au chef de l\'État la fonction de promulguer les lois et de prendre les décrets, car c\'est envers l\'État tout entier que ceux-ci et celles-là engagent les citoyens ; à lui la tâche de présider les conseils du gouvernement et d\'y exercer cette influence de la continuité dont une nation ne se passe pas ; à lui l\'attribution de servir d\'arbitre au-dessus des contingences politiques, soit normalement par le conseil, soit, dans les moments de grave confusion, en invitant le pays à faire connaître, par des élections, sa décision souveraine ; à lui, s\'il devait arriver que la patrie fût en péril, le devoir d\'être le garant de l\'indépendance nationale et des traités conclus par la France. » *[De Gaulle et la fonction présidentielle ]* La domination présidentielle est issue de la pratique gaullienne du pouvoir 22/08/1962 : au Petit-Clamart, De Gaulle échappe de peu à un attentat provoqué par l'OAS. = De Gaulle annonce un referendum pour l'élection du Président au suffrage universel Enjeu de légitimation populaire pour les successeurs de De Gaulle *[De Gaulle et la fonction présidentielle]* « Étant donné ce qu\'en quatre ans nous, Français, avons réalisé en pratiquant notre Constitution, le bon sens le plus élémentaire nous commande de la maintenir. Or, l\'un de ses caractères essentiels, que voudraient, bien sûr, lui ôter les partisans du régime condamné et sans lequel, en effet, elle tomberait dans ce qui était hier, c\'est qu\'elle fait réellement du président de la République le chef de l\'État et le guide de la France. Mais pour être, vis-à-vis de lui-même et vis-à-vis des autres, en mesure de remplir pareille mission, le Président a besoin de la confiance directe de la nation. Au lieu de l\'avoir implicitement, comme c\'était mon propre cas en 1958 pour une raison historique et exceptionnelle qui pouvait justifier au départ le collège restreint, dont je n\'oublie certes pas le vote ! Il s\'agit que le Président soit élu, dorénavant, au suffrage universel. Dès l\'origine, je savais que je devrais, avant la fin de mon septennat, proposer au pays de décider qu\'il en soit ainsi. Mais des raisons pressantes me déterminent à prendre dès maintenant cette initiative, comme j\'en ai le droit et le devoir. \[\... Françaises, Français, le projet de loi que je vous soumets propose que le président de la République, votre Président, sera élu par vous-mêmes. Rien n\'est plus républicain. Rien n\'est plus démocratique. J\'ajoute que rien n\'est plus français, tant cela est clair, simple et droit. Une fois de plus, le peuple français va faire usage du référendum, ce droit souverain \[\...\]. Quant à moi, chaque oui de chacune de celles, de chacun de ceux, qui me l\'aura donné, me sera la preuve directe de sa confiance et de son encouragement. \[\...\] Ce sont donc vos réponses qui, le 28 octobre, me diront si je peux et si je dois poursuivre ma tâche au service de la France.Vive la République !Vive la France ! » Allocution radiodiffusée et télévisée prononcée au palais de l\'Elysée, 4 octobre 1962 *[De Gaulle et la fonction présidentielle]* Utilisation de l'article 11 (vs article 89 qui nécessite l'accord des deux chambres). De Gaulle présente ainsi son texte comme une loi relative à l'organisation des pouvoirs publics (et non comme une révision constitutionnelle). « Il s'agit moins de réformer la Constitution que de l'affermir » (Pompidou) Campagne qui n'a pas passionné, dans un contexte de la crise des missiles de Cuba 28/10/1962 : OUI à 62% (23% d'abstention). De Gaulle face au « cartel des non » (MRP, SFIO, CNI) Consécration de l'esprit de la Vème République avec l'élection du Président au SU, « la rencontre d'un homme et d'un peuple » *[De gaulle et la fonction présidentielle]* [ ] La pratique gaullienne du pouvoir: - Clé de voûte des institutions de laVème République « l\'autorité indivisible de l\'Etat est confiée toute entière au Président par le peuple qui l\'a élu, qu\'il n\'en existe aucune autre, ni ministérielle, ni civile, ni militaire, ni judiciaire, qui ne soit conférée et maintenue par lui, enfin qu\'il lui appartienne d\'ajuster le domaine suprême qui lui est propre avec ceux dont il attribue la gestion à d\'autres. Tout commande, dans les temps ordinaires de maintenir la distinction entre la fonction et le champ d\'action du chef de l\'Etat et ceux du Premier Ministre. » Conférence de presse, 1964 = Hiérarchisation du pouvoir exécutif à = DE G se livre à une interprétation extensive de ses prérogatives présidentielles *[De gaulle et la fonction présidentielle]* La pratique gaullienne du pouvoir: - [L'incarnation de la fonction par ses successeurs ] = Pas de remise en cause de la pratique présidentialiste - Critique de la pratique gaullienne, « pouvoir personnel » Critique de la domination présidentielle, au détriment du PM et au détriment du Parlement « le Président de la République peut tout, le Président de la République fait tout, le Président de la République se substitue au Gouvernement, le Gouvernement au Parlement, donc le Président de la République se substitue au Parlement. Le Président de la République s\'occupe de tout, même des jardins le long de la Seine\". En 1979 « Il nous paraît dangereux que le Chef de l\'Etat concentre dans ses mains, comme c\'est le cas aujourd\'hui, la totalité des pouvoirs. Il nous paraît encore plus dangereux qu\'un tel état de choses puisse durer plus longtemps. Nous ne sommes plus tout à fait en République » Manifeste du PS, à l'élection présidentielle de 1981 [L'incarnation de la fonction par ses successeurs ] - L'alternance de 1981 n'a pas remis en cause **la pratique présidentialiste** des institutions de la Vème République. On retrouve dans la pratique de Mitterrand les éléments du « gouvernement présidentiel »: Pouvoir de fait d'obtenir la démission du PM Interventions multiples dans les domaines les plus divers, questions de société, orientations économiques, \"grands travaux du Président\"; Elysée comme le lieu du pouvoir, cabinet du président avec davantage de conseillers et chargés de mission (même si FM leur réserve une mission d'information et de proposition) [L'incarnation de la fonction par ses successeurs ] **- François Mitterrand : « les institutions n'étaient pas faites à mon intention. Mais elles sont bien faites pour moi »** Renforcement de cette place pendant la cohabitation de 1986 (domaines réservés, ordonnances,..) Moins d'intervention dans la politique intérieure lors du 2nd septennat « Je crois possible, dans le cadre de nos institutions, aux prix de quelques retouches, de situer le Président à mi-distance des deux périls que je viens de souligner. **Ni le Président-soliveau de la IVème, ni le Président commande-tout de la Vème République.** Mais un président qui choisit la route à suivre pour la Nation, dans les domaines où se jouent sa sécurité, sa place dans le monde,ses libertés et sa continuité. » Interview, 1988 [L'incarnation de la fonction par ses successeurs ] - « Hyperprésidence » a été un terme largement utilisé pour caractériser son mandat. Un activisme politico-médiatique « On dit « omniprésident » ; je préfère que l'on dise cela plutôt que « le roi fainéant » (on en a connu) » (Sarkozy, fin mai 2007 après son élection). Mise en avant de son volontarisme, réhabilitation de l'action politique, nécessité de réformer et redynamisation de la France dans la mondialisation [L'incarnation de la fonction par ses successeur] - * Un activisme politico-médiatique* La stratégie de communication de N. Sarkozy est décrite comme une **stratégie de la saturation** (Neveu Erik, « Les politiques de communication du candidat Sarkozy », in De Maillard Jacques, Surel Yves (dir.), les politiques publiques sous Sarkozy, Paris : Presses de SciencesPo, 2012, pp.48-69), qui passe par: - - = Equipe étoffée (cercle de proches; spécialistes des sondages), qui réalise une veille permanente des sondages (popularité du président, thèmes importants pour les Français...) et adapte en conséquence le discours politique. [L'incarnation de la fonction par ses successeur] - Concentration du pouvoir à l'Elysée: - - Mais, cela ne signifie pas que le Président de la République est tout puissant : - - [L'incarnation de la fonction par ses successeur ] - La réforme constitutionnelle de 2008: Renforcement de l'emprise du président sur les dynamiques institutionnelles : possibilité pour le PR de convoquer le congrès pour une déclaration Nouvelles missions au Parlement: - - - [L'incarnation de la fonction par ses successeur] **- Emmanuel Macron, un président « jupitérien » ?** Position au-dessus de la mêlée des ministres Son élection [[https://www.youtube.com/watch?v=2cJh\_v5mmuc]](https://www.youtube.com/watch?v=2cJh_v5mmuc) l'investiture de François Mitterrand: [[https://www.youtube.com/watch?v=NDIaGSoNwjQ]](https://www.youtube.com/watch?v=NDIaGSoNwjQ) (à partir de 1'00) Il emploie lui-même le terme « jupitérien », c'est une « identité stratégique » (Annie Collovald) Pas de pratique innovante ou disruptive de la pratique présidentielle **II. LA PRÉSIDENTIALISATION DE LA VIE POLITIQUE FRANÇAISE ET SES EFFETS** *[La présidentialisation de la vie politique ]* Centralité de l'élection présidentielle Renforcée par la réforme de 2000-2001: quinquennat et antécédence de l'élection présidentielle = Cela enferme le PR dans l'impératif de performances immédiates *[La présidentialisation de la vie politique ]* Présidentialisation de l'exécutif 3 cas de figure: - - Ex: Sarkozy/Fillon. « Je suis à la tête d'une Etat en situation de faillite sur le plan financier ». N Sarkozy, qualifiant son Premier ministre de « collaborateur » - Paradoxalement, situation pendant laquelle la lettre de la Constitution est la mieux respectée (articles 20 - 21) Débat Chirac/Mitterrand: [[https://www.dailymotion.com/video/x2915aw]](https://www.dailymotion.com/video/x2915aw) Mais Matignon toujours au cœur de l'administration [La présidentialisation de la vie politique] Les facteurs politiques de la présidentialisation (Daniel Gaxie): - - - La personnalité des candidats comme un des facteurs explicatifs des choix électoraux (Wattenberg, 1991), dans un contexte plus large de constat de déclin de l'identification partisane et désalignement partisan (Dalton, Wattenberg, 2000) même si « l'effet candidat » n'est pas à isoler d'une appartenance partisane et de facteurs idéologiques (Brouard, Kerrouche, 2017) [Une fonction remise en cause ? Le rapport des citoyens et citoyennes au Président ] Personnalisation et présidentialisation construisent un chef de l'Etat, qui suscite beaucoup d'attentes et donc de déceptions (Grossman, Sauger, 2017) La Vème République comme une "machine à décevoir" [Une fonction remise en cause ? Le rapport des citoyens et citoyennes au Président ] Critique de la fonction: - - - Fin août 2018 : 37% des Français se disent satisfaits de la manière dont EM exerce la fonction présidentielle (contre 62% d'insatisfaits). Critiques faites : - - - [Référence: ] Fretel Julien, Offerlé Michel, Ecrire au président. Enquête sur le guichet de l'Elysée, Paris: La Découverte, 2021 Traces de la présidentialisation : - - Présidentialisation mais ce faisant, fragilisation de la fonction Un Président « encombré de sa force » (Rousselier, 2019) **[SEANCE 6]** **Introduction Question classique en science politique : Qui gouverne ?** Débat théorique entre : Élitistes (C.W. Mills) : le pouvoir est détenu par une « élite » restreinte et aux particularités sociales Pluralistes (R. Dahl) : le pouvoir est convoité par une diversité de groupes en compétition Avec la Ve République, on a assisté à un double déplacement du pouvoir : \- vers les exécutifs et leurs états-majors \- vers les territoires décentralisés... et le profil des élites gouvernantes évoluent également ! [SEANCE 6: LIEUX, ACTEURS ET ACTRICES DU POUVOIR: QUI GOUVERNE?] **I. Le centre du pouvoir étatique** 1\. La prépondérance exécutive 2\. Les relations entre politique et administration 3\. Quel renouvellement du personnel politique ? 2. **La « République des fiefs »** 1\. Les étapes de la décentralisation 2\. Les enjeux et conséquences politiques 3\. Qu'en pensent les Français et les Françaises ? [1. La prépondérance exécutive ] En France: domination exécutive et présidentielle **L'organisation aux sommets de l'Etat** *Services de la présidence de la République* : Secrétariat général de l'Elysée cf.« l'homme du Président » (documentaire de Vincent Martigny et Joseph Beauregard, 2020) Cabinet Etat-Major Et existence de « conseillers officieux » ou conseillers spéciaux [La prépondérance exécutive ] **L'organisation aux sommets de l'Etat** *Services du Premier Ministre* : Cabinet Services de coordination \- Secrétariat général du gouvernement : conseil juridique \- Secrétariat général aux affaires européennes - Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale \- Service d'information du gouvernement : pilotage de campagnes de communication Services particuliers (DILA, structures de conseil et d'expertise) Autorités administratives indépendantes [La prépondérance exécutive] **l'organisation aux sommets de l'Etat** Ministères: Cabinet Autorité sur une administration centrale et territoriale = Enjeu de l'interministériel (les « RIM ») [1. La prépondérance exécutive ] La « République des cabinets » Un cabinet = une équipe de collaborateurs entourant un responsable politique/un exécutif Institution coutumière et pluriséculaire A pris beaucoup d'ampleur sous l'effet du renforcement de l'exécutif Gestion du fonctionnement d'un ministère Elaboration des choix de politiques publiques Coordination de l'action gouvernementale Relations avec l'environnement Gestion des activités du ministre [1. La prépondérance exécutive ] Entre 1959 et 2014, hausse de 75 à 80% de la taille des cabinets Pourquoi une telle explosion ? \- Technicisation de l'action gouvernementale \- Diversité et ampleur des tâches à réaliser Le passage par un cabinet comme un accélérateur de carrière, dans la fonction publique mais aussi dans le champ politique Ont par ex débuté leur carrière par une fonction de collaborateur auprès d'un ministre : M. Aubry, É. Balladur, J. Chirac, P. Moscovici,... [1. La prépondérance exécutive ] **La Ve République : le « règne des entourages »** (cf. J.-M. Eymeri, X. Bioy, S. Mouton) Les cabinets sont devenus un rouage essentiel du fonctionnement de l'Etat - ⚠ Rôle politique certain mais éléments de relativisation d'un ensemble homogène et fermé: \- Différences entre les ministères, notamment techniques vs régaliens \- Concurrence entre les ministères \- Délégation du conseil vers le secteur privé [2. Les relations entre politique et administration ] Théorie (conception wébérienne classique) : séparation et subordination de l'administration à la politique - - [2. Les relations entre politique et administration ] - - - - A relativiser: tous les fonctionnaires ne témoignent pas d'une proximité partisane Pratique coutumière **La politisation fonctionnelle** (Mayntz et Derlien, 1989) = comment les élites administratives intègrent des considérations d'ordre politique, notamment sur la faisabilité des décisions et des mesures [Les relations entre politique et administration ] Le pantouflage, et rétropantouflage... Avec la tendance actuelle d'allers-retours tout au long de la vie professionnelle, entre le secteur privé et le secteur public - [Quel renouvellement du personnel politique ? ] Contexte de **professionnalisation** de la vie politique = Tendance forte à la **monopolisation** de la représentation par un groupe de professionnels,, Par ex; à partir de 1945, l'AN se renouvelle rarement au-delà du tiers - Depuis 1870, démocratisation relative, en tout cas baisse de la noblesse et grande bourgeoisie Fonctionnarisation \+ on monte dans la hiérarchie des positions de pouvoir, + l'origine sociale des responsables politiques est élevée. ,, social origins are important in political recruitments - - - [Quel renouvellement du personnel politique ? ] - A l'AN: 2012: 27% 2017 : 39% 2022 : 37%. Quel renouvellement du personnel politique ? - **FOCUS: \\>** \- Loi du 6 juin 2000 Elle contraint les partis politiques à présenter un nombre égal de femmes et d'hommes pour les élections européennes, sénatoriales (+ de 3 postes), régionales et municipales (de + 3500 habitants). \- Loi du 31 janvier 2007 Elle impose une alternance stricte femmes-hommes dans la composition des listes municipales (de 3 500 habitants et plus) et introduit une obligation de parité dans les exécutifs régionaux et municipaux (de 3 500 habitants et plus). \- Révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 L'article 1er de la Constitution est modifié : il dispose désormais que « la loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales ». \- Loi du 4 août 2014 (dite loi Vallaud-Belkacem) Doublement des pénalités à l'encontre des partis politiques ne respectant pas la parité aux élections législatives [3. Quel renouvellement du personnel politique ? ] - Si elles sont plus présentes, il reste que : \- Les femmes n'occupent pas les mêmes positions que les hommes: plutôt dans les ministères sectoriels ou commissions parlementaires (Affaires sociales, Culture,..) vs ministères régaliens (Défense, Intérieur,..); Sous-représentées aux postes de direction dans les cabinets \- Contournement de la loi: Retenue financière pour les législatives plutôt que parité; Présentation des candidates dans les circonscriptions peu gagnables Stabilité dans le temps Peu de différences entre la gauche et la droite [Quel renouvellement du personnel politique ? ] *La 15ème législature, un renouvellement inédit ?* Etienne Ollion, Les candidats. Novices et professionnels en politique, PUF, 2021 72 % des députés élus le sont pour la première fois Age moyen: 49 ans / Femmes: 39% / cadres ou professions intellectuelles supérieures: 58% Les nouveaux élus ont-ils changé la manière de faire de la politique ? Non, plutôt relégués à l'arrière- plan Les plus actifs n'étaient en fait pas des expérimentés de la politique **LA « RÉPUBLIQUE DES FIEFS »** [Les étapes de la décentralisation ] Relations centre / périphérie Partage et transfert des compétences et des ressources Communes, départements, régions Processus de démocratisation « Paris et le désert français », 1947 de Jean-François Gravier: décentralisation au nom de l'efficacité, notamment économique, et du mieux-être des populations. Rupture avec la tradition centralisatrice de la France [Les étapes de la décentralisation] Après la 1ère guerre mondiale Concordat (entorse à la centralité) 1ère régionalisation économique : création de groupements économiques régionaux \- Après la 2nde guerre mondiale Prise de conscience des inégalités de développement régional 1964: par décret, De Gaulle acte la régionalisation 1969: referendum (échec) pour la transformation des circonscriptions régionales en collectivités territoriales [. Les étapes de la décentralisation ] \- 1982: Acte 1 de la décentralisation Gaston Deferre, gouvernement Mauroy La Région alors simple échelon administratif devient collectivité territoriale, doté d'un conseil élu au suffrage universel Transferts de compétences: gestion des transports, urbanisme,.. \- 2003: Acte II de la décentralisation Le principe de \"l\'organisation décentralisée\" de la République est posé (art. 1er de la Constitution) Transferts de nouvelles compétences: tourisme, formation professionnelle, logement social,... Renforcement de la démocratie locale 1. \- 2013: Acte III de la décentralisation Réforme des modes de scrutin des collectivités et des intercommunalités Clarification des compétences Redécoupage des régions (passage de 22 à 13 régions métropolitaines; tjs 5 ultramarines) Loi de modernisation de l\'action publique territoriale et d\'affirmation des métropoles Renforcer l'efficacité de l'action publique Les ressources: fiscalité locale et dotations de l'Etat (Dotation Globale de Fonctionnement) \- Inégalités territoriales ⚠ à la distinction échelon local = exécution / échelon central = conception [2. Des territoires convoités] - Pluralisme des lieux de pouvoir (communes, départements, régions, et intercommunalités) vers une dispersion du pouvoir vers une concurrence des échelons Les « élus locaux » 36000 maires, 500 000 conseillers municipaux, 4 000 conseillers départementaux et 1 800 conseillers régionaux Catégorie très disparate, où se mêlent les professionnels de la politique et les bénévoles 2. Focus sur la figure du maire - Homme de réseaux, liens avec le système partisan national - Stratégie, concurrence entre les villes, acteur du développement économique - Rôle influent du maire, lieu d'impulsion du changement Rôle de l'AMF (Association des Maires de France): influence / conseils aux élus dans un monde plus complexe [Des territoires convoités] Diffusion de la présidentialisation du pouvoir des sommets de l'Etat jusqu'aux échelons locaux: - - - **[SEANCE 7: LES PARTIS POLITIQUES EN FRANCE]** **Introduction** Stabilisation progressive du cadre d'organisation de la vie démocratique depuis 1958 Les partis : des acteurs essentiels à la vie politique Fonctions des partis politiques: - - - -...mais qui connaissent une désaffection notable [Structure] I. La recomposition de la compétition partisane depuis 1958 1\. Les luttes partisanes: entre héritage et nouveauté 2\. Partis politiques et clivages II\. Les partis politiques et la présidentialisation 1\. L'adaptation des partis 2\. Renouvellement des formes partisanes et modes d'organisation III\. Une désaffection partisane 1\. Un diagnostic de crise 2\. La fin de l'identification partisane ? **[I. LA RECOMPOSITION DE LA COMPÉTITION PARTISANE DEPUIS 1958]** Général de Gaulle : méfiance à l'égard des partis, contre « le régime des partis » Mais reconnaissance progressive du rôle des partis depuis 1958: « les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage universel » (art. 4 de la constitution) 1\. Les luttes partisanes: entre héritage et nouveauté Diversification des partis : officiellement existence de plusieurs centaines - - [1. Les luttes partisanes: entre héritage et nouveauté ] **Intensification de la compétition politique** - - - **L'évolution du système partisan** Système de partis = ensemble formé par les interactions, plus ou moins conflictuelles, entre des unités partisanes [1. Les luttes partisanes: entre héritage et nouveauté] **L'évolution du système partisan** Un système partisan jamais durablement stabilisé Evolution du système partisan depuis 1958 : - - - [1. Les luttes partisanes: entre héritage et nouveauté] L'évolution du système partisan Et aujourd'hui ? - - [2. Partis politique et clivages ] Qu'est-ce qu'un clivage ? Antagonismes générés par des conflits collectifs, correspondant à des processus sociopolitiques de grande ampleur (Haegel, 2005) Traduits sous formes d'oppositions politiques par des formations partisanes ou des organisations Façonnent des identités et identifications politiques Le concept renvoie à une structuration durable, profonde et multidimensionnelle. [2. Partis politiques et clivages ] Seymour Martin Lipset and Stein Rokkan, *Parties systems and voter alignments*: *Crossnational perspectives,* Toronto: The Free Press, 1967 Objet: la formation et la structuration des systèmes de partis dans l'Europe de l'Ouest 2 révolutions, « critical junctures » : **la révolution nationale** (processus de construction de l'Etat-Nation) **et la révolution industrielle** Ces révolutions créent chacune deux types de clivage, clivages qui sont déterminants des développements politiques et des alignements entre groupes sociaux et partis politiques [Partis politiques et clivages] **La révolution nationale** crée deux clivages: - - - - [2. Partis politiques et clivages ] Il n'y a pas de changement majeur du système de partis entre 1920 et 1960, sous l'effet de la socialisation politique. Lipset et Rokkan parle du **gel des alternatives partisanes.** Mais, dès les années 1960, des réflexions émergent autour du **dégel des clivages** (sans qu'ils disparaissent totalement) dû - - - [2. Partis politiques et clivages] De nouveaux clivages - La "révolution silencieuse": remplacement des valeurs matérialistes par des valeurs postmatérialistes Les conséquences politiques: - - [2. Partis politiques et clivages ] De nouveaux clivages \- Le clivage matérialiste / post-matérialiste (Ronald Inglehat) Autre conséquence, " la contre-révolution silencieuse" (Ignazi): mouvement de réaffirmation des valeurs traditionnelles et émergence des partis de droite radicale = Application en France:"la politique des deux axes" (Tiberj, 2012) Axe des valeurs socio-économiques (old politics) et axe des valeurs culturelles (new politics) Les questions culturelles apparaissent dans les années 1980 et elles commencent à structurer le vote à partir des années 1990. = Les deux axes comptent Les valeurs socio - économiques les valeurs culturelles ![](media/image5.png) [Partis politiques et clivages ] De nouveaux clivages - Européanisation et mondialisation comme « critical juncture » Ce clivage engendre l'apparition des partis de droite radicale. Il s'appuie sur 3 dimensions: - - - 2\. Partis politiques et clivages Pierre Martin (2018) poursuit cette réflexion et parle de la révolution globale qui amène à deux clivages: - - en formation depuis la crise de 2008 [2. Partis politiques et clivages ] La persistance du clivage gauche / droite ? Naissance en 1789 sur une logique de positionnement par rapport au veto royal Un clivage fonctionnel pour se positionner, se repérer\... Une permanence de la compétition politique en France, des catégories qui jouent comme des repères Cf. TIBERJ Vincent, « Running to stand still. Le clivage gauche/droite en 2017 », Revue française de science politique, 2017/6 (Vol. 67), p. 1089-1112. Un clivage ni immuable, ni invariant Leur contenu peut varier, en fonction des périodes, des enjeux, des partis [2. Partis politiques et clivages ] L'Europe : quelle ligne de démarcation dans les partis ? = Ne recoupe pas exactement le clivage gauche / droite *1972*: Camp du oui composé des Républicains Indépendants, des centristes et de l'UDR et camp du non composé du PCF, extrême gauche (dénonce « les intérêts des banquiers et des insdustriels), extrême droite et qqs gaullistes sociaux. PS appelle à ne pas voter. *1992:* reprend les forces d'opposition de 1972 (avec FN, souverainistes du RPR Pasqua et Seguin, et souverainistes de gauche comme Chevènement) et PS appelle à voter oui. RPR aussi, avec ambiguïté du soutien au Président. Division chez les Verts *2005:* Camp du oui composé des principaux partis de gvt et camp du non composé des partis d'extrême gauche, des souverainistes de gauche et de droite, du FN. Mais l'opposition partis de gvt vs partis protestataires n'est pas si simple, car oppositions au sein du RPR, du PS ou encore des radicaux de gauche. Hétérogénéité des critiques: libéralisme / souverainisme / nationalisme **II. LES PARTIS POLITIQUES ET LA PRÉSIDENTIALISATION** [1. L'adaptation des partis] Partis politiques comme des « écuries » aux élections, et en particulier présidentielles Jusqu'en 2017, tous les présidents ont été élus grâce au soutien de leurs partis. De 1981 à 2012, ils ont tous présidé le parti dominant de leur majorité avant d'accéder à l'Élysée. = Conversion du leadership partisan en leadership présidentiel Partis captant et dépendant du financement public - - [1. L'adaptation des partis ] Adaptation inégale selon les partis ex: RPR avec Chirac difficultés récurrentes des écologistes à se rassembler autour d'un leader (culte de la démocratie interne)... mais la présidentialisation peut nourrir des rivalités internes [2. Renouvellement des formes partisanes et modes d'organisation] **Les primaires** A partir des années 1990 : mode de désignation des candidats/candidates plus direct = Primaires fermées (réservées aux adhérents/adhérentes) = Primaires ouvertes (aux sympathisants/sympathisantes) [2. Renouvellement des formes partisanes et modes d'organisation] *Pourquoi ce recours à des primaires ?* - - - *Quels effets des primaires ?* - - - - [2. Renouvellement des formes partisanes et modes d'organisation ] **Des partis personnels ?** De nouveaux partis qui cherchent à se distancier des partis classiques... Ex: LREM (La République en marche) et LFI (La France Insoumise) = Partis créés par le haut pour/par un leader Typique de la personnalisation de la vie politique Souplesse de l'adhésion et gratuité (en février 2023, environ 370000 pour LFI et jusqu'à 400000 pour LREM) = des « partis personnels intermittents, fluides, à obsolescence programmée » (Lefebvre, 2022)? **ENCADRE: LE PARTI VERT EN FRANCE** Candidature de René Dumont en 1974, à l'élection présidentielle *1984*: création des Verts, issus de la fusion de deux structures *2010:* création de Europe Ecologie Les Verts, dans une stratégie de rassemblement de l'écologie politique = Importance de la démocratie interne, nombreuses « sensibilités » Critique des institutions de la Vème République et rejet de la personnalisation politique, mais inscription dans le jeu politique dominé par l'élection présidentielle Quelles relations avec les autres partis ? *1980's:* « ni droite, ni gauche » (A. Waechter) et autonomie vàv des autres partis *1990's:* à la recherche de partenaires politiques à ancrage à gauche et nécessité des alliances, cf. « la gauche plurielle » *2016:* scission de l'aile droite, qui rejoint ensuite LREM *Un parti représentatif des nouveaux clivages* Ecologie politique mais ce n'est pas un parti mono-thématique : énergie, agriculture, transports, droits des minorités,.. Enjeux sociaux et économiques. Enjeux post-matérialistes **III. UNE DÉSAFFECTION PARTISANE** [1. Un diagnostic de crise] - - - Février 2021 : seulement 16 % des Français déclaraient avoir confiance dans les partis politiques Malgré une offre politique très diversifiée, la part des Français qui se disent très proches ou proches d'un parti baisse depuis les années 1970: 48% en 1978, 40 % en 1988; 30 % à partir des années 2000. [1. Un diagnostic de crise ] L'absence d'attachement à un parti est plus élevé pour certaines catégories: - - - [2. La fin de l'identification partisane ?] La fin du modèle de Michigan et de l'identification partisane ? Réflexion sur deux plans: - - Cf. Tiberj, Vincent, Bernard Denni, et Nonna Mayer. « Un choix, des logiques multiples. Préférences politiques, espace des possibles et votes en 2012 », Revue française de science politique, vol. vol. 63, no. 2, 2013, pp. 249-278. « Quelles sont les chances que vous votiez pour les personnalités suivantes, candidates à l'élection présidentielle de 2012 ? 0 signifie qu'il n'y a aucune chance que vous votiez pour lui/elle, 10 de très fortes chances que vous votiez pour lui/elle ; entre les deux, vous pouvez nuancer votre réponse » - - **CONCLUSION** \- Les partis politiques, des acteurs incontournables de la vie politique, en mutation \- Décomposition et recomposition du système des partis Processus toujours en cours **SEANCE 8: PARTICIPATION ELECTORALE ET ABSTENTATION: ES EVOLUTIONS DEPUIS 1945** Introduction: - - - Les logiques des votes. Les votes sont-ils structurés par des appartenances collectives (la position sociale, la religion,..) ou désormais plus dépendants d'une logique individuelle et de variables de court terme ? - [I. L'abstention ] 1\. Les logiques sociales de l'abstention 2\. La participation intermittente II\. Expliquer les comportements électoraux depuis 1945 1\. Le vote de classe en France: permanence et recompositions 2\. Le rôle de la religion 3\. Le « gender gap » III\. Focus sur une tendance: l'évolution du vote pour le Front National 1\. Les évolutions et caractéristiques de l'électorat frontiste 2\. Les ouvriers : de la gauche au FN ? I. 1\. Les logiques sociales de l'abstention **Mouvement général: baisse tendancielle du taux de participation** Cf. Mark N. Franklin, Voter Turnout and the Dynamics of Electoral Competition in Established Democracies Since 1945, Cambridge, Cambridge University Press, 2004 Etude longitudinale sur l'évolution de la participation électorale dans 22 démocraties occidentales de 1945 aux années 2000 : perte de 5,5 points en moyenne. - - - - [1. Les logiques sociales de l'abstention] La non-participation est associée à un manque de ressources sociales et culturelles et à un défaut d'intégration sociale Rôle de la position sociale et du niveau de diplôme : les moins diplômés sont les plus abstentionnistes. Le vote est une pratique sociale: effet d'entraînement Le rôle de la mal-inscription = En 2022, on estime qu'il y a environ 7,5 millions de mal-inscrits sur les listes électorales (sur 48,7 millions) [2. La participation intermittente] - - - [2. La participation intermittente ] **La participation intermittente:** un comportement typique des générations les plus récentes Cf. Vincent Tiberj, Les citoyens qui viennent. Comment le renouvellement générationnel transforme la politique en France, PUF, 2017 - Les nouvelles générations sont moins participatives que les anciennes (même si leur niveau de diplôme est plus élevé). Inégalités de participation plus fortes au sein des nouvelles générations **II. EXPLIQUER LES COMPORTEMENTS ÉLECTORAUX DEPUIS 1945** Pour le dire vite, 2 angles d'approche sont souvent mobilisés pour expliquer le vote: - - Choix ici d'explorer l'évolution des comportements électoraux au travers de **3 facteurs** explicatifs: - - - [1. Le vote de classe en France: permanence et recompositions] Situation générale depuis les années 1950: - - (calculé par la soustraction suivante: % ouvriers votant à gauche - % de non ouvriers votant à gauche. Donc plus l'indice est faible, moins il y a de spécificité du vote ouvrier) [1. Le vote de classe en France: permanence et recompositions ] Le vote de classe n'est donc plus aussi significatif qu'il ne l'a été et les différences entre les catégories sociales s'estompent ![](media/image3.png) **2 phases:** - - [1. Le vote de classe en France: permanence et recompositions ] D'autres variables de l'univers socio professionnel permettent en fait désormais de rendre compte des différences de comportements politiques: - - [1. Le vote de classe en France: permanence et recompositions] **L'opposition secteur privé / secteur public** est assez structurante en France, comme dans d'autres pays européens. En France, le secteur public est marqué par une tradition syndicale de gauche, défendant un rôle redistributeur de l'Etat-Providence [2. Le rôle de la religion ] La religion est une variable pertinente pour rendre compte des comportements politiques Cf. Michelat Guy, Simon Michel, Classe, religion et comportement politique, Paris: Presses de la FNSP, 1977 Ils montrent que le paysage politique français est structuré par deux sous-cultures opposées : - - [3. Le « gender gap » ] La variable du genre permet aussi de rendre compte de l'évolution et des différences de comportements politiques, ici entre les hommes et les femmes. **i. Le « gender gap » traditionnel** 2 caractéristiques (jusque dans les années 1970): - - [3. Le « gender gap » ] **ii. Réduction et inversion du « gender gap »** A partir de la fin des années 1970, on note une participation égale (il n'y a plus de différence homme-femme sur le taux d'abstention). Le survote conservateur persiste jusqu'en 1981 Puis parfois même inversion : les femmes, en proportion, votent ensuite davantage pour la gauche que les hommes. [3. Le « gender gap » ] **ii. Réduction et inversion du « gender gap »** L'inversion du « gender gap » concerne surtout les générations les plus récentes, quand les femmes les plus âgées restent dans le « gender gap » traditionnel **Le « gender generation gap »** : particulièrement fort pour l'électorat de Ségolène Royal en 2007 18-24 ans: 70 % des femmes ont voté pour Ségolène Royal (+ 12 points par rapport aux hommes de la catégorie). \+ de 65 ans: 70 % d'entre elles ont choisi Nicolas Sarkozy (+ 7 points par rapport aux hommes) [3. Le « gender gap » ] **iii. Emergence du « radical right gender gap »** La réticence des femmes (par rapport aux hommes) à voter pour l'extrême droite est soulignée dès les années 1990 et confirmée dans de nombreux cas nationaux. Explications : - - - **[Vers une érosion du clivage ? ]** On remarque qu'à partir de 2012 (candidature de Marine Le Pen), le « gender gap » s'érode. Vers une érosion du clivage ? Dans le cas du FN, cela peut être dû à la personnalité moins clivante de Marine Le Pen (que son père), à la stratégie de dédiabolisation et à une rhétorique « féministe » s'appuyant sur une critique de l'islam **III. FOCUS SUR UNE TENDANCE: L'ÉVOLUTION DU VOTE POUR LE FRONT NATIONAL** [1. Les évolutions et caractéristiques de l'électorat frontiste] **Il ne faut pas homogénéiser l'électorat frontiste:** - - Depuis les années 1980 : - - - - = Electorat interclassiste, même si certaines catégories restent réfractaires au vote FN [1. Les évolutions et caractéristiques de l'électorat frontiste] Vote FN (en %) et niveau de diplôme ![](media/image1.png) [1. Les évolutions et caractéristiques de l'électorat frontiste ] Vote FN (en %) et position sociale [1. Les évolutions et caractéristiques de l'électorat frontiste ] Outre la position sociale et le niveau de diplôme, la littérature et l'analyse électorale mettent en avant d'autres caractéristiques de l'électorat frontiste - Contrairement à ce qu'on peut entendre dans le discours ambiant, les électeurs du FN ne viennent pas de tous les horizons politiques: ceux qui se positionnent à droite votent en proportion plus que les autres pour le FN. [1. Les évolutions et caractéristiques de l'électorat frontiste ] Les caractéristiques de l'électorat: - L'électorat du FN se caractérise par sa **vision « ethnocentriste »**, c'est-à-dire une vision de la société valorisant l'entre soi et excluant l'immigration, et une **vision autoritaire** (importance du respect des lois, des règles; mise en application de sanctions strictes; valorisation de l'autorité traditionnelle). = Les attitudes de fermeture vis-à-vis des immigrés restent une constante de l'électorat du Front National. [2. Les ouvriers: de la gauche au FN ? ] Réflexion issue du travail de Gougou Florent, Comprendre les mutations du vote ouvrier, Thèse : IEP Paris, 2012 Les ouvriers ne sont pas passés d'un vote à gauche à un vote pour l'extrême droite: pas de phénomèn de vase communiquant Le réalignement des ouvriers sur la droite radicale est dû à **un renouvellement des générations** « Les ouvriers qui portaient le vote massif des ouvriers pour la gauche dans les années 1950-1960 continuent à voter largement à gauche. Sauf qu'ils sont de moins en moins nombreux dans l'électorat en raison simplement de l'effet de la mortalité dans cette fraction de l'électorat » = Ce sont en fait l**es nouvelles générations qui votent le plus pour le FN.** Elles ont des **préférences politiques** **moins stabilisées** (socialisation militante moins importante et encadrement syndical moindre qu'auparavant dans le milieu ouvrier) qui se sont d'ailleurs construites dans un **contexte politique différent des anciennes générations**, où les questions culturelles et d'immigration sont au cœur des débats politiques. [2. Les ouvriers: de la gauche au FN ? ] Le cas des élections présidentielles de 2017 confirme cette **thèse du renouvellement générationnel** 39 % des ouvriers nés entre 1995 et 1999 ont voté pour le FN, idem pour ceux nés entre 1978 et 1994. Pour la génération précédente, née entre 1961 et 1977, le vote pour le FN est à 31 %. Pour la génération née entre 1946 et 1960, le pourcentage est de 26,5 %. = Cette dynamique générationnelle existe depuis 1988 et ne fait que se confirmer depuis. **CONCLUSION** - - -

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