Sociologie et Psychologie de la Santé - Cours Préliminaire PDF

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Summary

Ce document présente un cours préliminaire en sociologie et psychologie de la santé. Il explore les définitions de la santé et de la maladie, analyse l'évolution des conceptions de la santé à travers le temps et l'espace, et introduit des perspectives psychologique, sociologique et anthropologique sur le sujet. Ce cours est axé sur la compréhension globale de la santé et de la maladie en tant que phénomènes sociaux et culturels.

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Cours préliminaire Définition simpliste: «être en bonne santé» → ne pas être malade: absence de certains signes de dysfonctionnement (fatigue, tension artérielle élevée, etc.) et de certains symptômes (fièvre, douleurs, nausées, etc.). Cette définition reste partielle et sans doute provis...

Cours préliminaire Définition simpliste: «être en bonne santé» → ne pas être malade: absence de certains signes de dysfonctionnement (fatigue, tension artérielle élevée, etc.) et de certains symptômes (fièvre, douleurs, nausées, etc.). Cette définition reste partielle et sans doute provisoire un «bon état physiologique d’un être vivant, fonctionnement régulier et harmonieux de l’organisme» (le dictionnaire le petit Robert, 1993) «La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité» (OMS, 1984) Il y a une vraie disparité des conceptions de la santé et de la maladie chez les acteurs et les usagers de la santé. Ces conceptions varient en fonction du temps et du lieu. Au sein d’une même époque et d’une même culture, des croyances et conceptions hétérogènes (naïves Vs savantes) continuent à coexister ou même s’affronter les peuples primitifs: les maladies étaient dues à des forces dites magiques (ancêtres, esprits, mauvais œil, etc.), (Perforation du crâne (trépanation) pour permettre aux démons de «sortir»). Dans la Grèce antique et Rome. Hippocrate (460-370 avant J. –C) puis Galien (129-199) développâmes une véritable théorie des humeurs et une typologie des tempéraments qui sera adoptée ensuite par les médecins pendant des siècles : Selon cette théorie, le corps humain contient quatre humeurs (liquide corporel/disposition affective) : sang, bile blanche, bile noire et flegme. C’est l’équilibre entre ces quatre humeurs qui correspondrait à un bon état de santé. La prédominance de l’une des 4 humeurs correspond à un type de tempérament : sanguin, colérique, mélancolique et flegmatique. À chaque un de ces tempéraments correspondent : - caractéristiques émotionnelles et comportementales - une vulnérabilité vis-à-vis de certaines affections somatiques les mélancoliques → introvertis et anxio-dépressifs →cancers les colériques → actifs, dominateur, cherche la reconnaissance sociale →relations conflictuelles → maladies cardio-vasculaires Cette théorie a donné: - une conception unitaire de l’être humain (somato-psychique) - elle considérait la maladie comme la conséquence de phénomènes naturels et non un châtiment d’origine divine. Au moyen Âge l’Église catholique exerçait une grande influence sur les croyances populaires en matière de santé et de maladie. le corps est moins important par rapport à l’âme, il n’est que chair, méprisable et périssable. la maladie, la famine, les épidémies, sont la volonté du dieu. À chaque péché correspond un certain type de pathologie (Orgueil → tumeurs, inflammations de la peau). la maladie et la souffrance permettant de purifier l’âme, sont donc les bienvenues. Les progrès des connaissances biologiques et médicales aux 18 et 19 siècles: déclin des croyances religieuses antérieures. Les progrès technologiques (microscope) et le développement de nouvelles pratiques (autopsie) ont aussi aidé à la compréhension de l’étiologie de plusieurs pathologies. Au 20 siècle: une véritable «normalisation» du corps à travers des traitements, soins et régimes qui traduisent des changements profonds dans les représentations sociales et les techniques du corps des sociétés occidentales contemporaines. Malgré l’amélioration de l’état de santé et de l’espérance de vie des individus grâce au développement du modèle biomédical, ce dernier reste incapable de prendre en considération tous les facteurs qui pourraient jouer un rôle dans la préservation de la santé ou l’apparition d’une maladie, ce qui explique le recours à d’autres disciplines afin de prendre en compte la complexité du phénomène de la santé. La psychologie de la santé s’inscrit dans une vision globale de l’être humain. Elle vise la compréhension des liens entre facteurs psychologiques, psychophysiologiques et la santé et la maladie. Elle se fonde sur un modèle biopsychosocial qui considère que santé et maladie sont le fruit de causes non seulement biologiques mais également psychologiques et sociales. La psychologie de la santé s’intéresse plus particulièrement aux : - Les fondements psychologiques des comportements favorables ou néfastes à la santé ; - Les effets du psychisme sur la santé physique ; - Les caractéristiques psychosociales jouant un rôle dans l’apparition de maladies organiques ou mentales et pouvant accélérer ou ralentir leur évolution ; - Les réactions psychologiques face à la maladie ; - Les diverses formes possibles de la relation patient-médecin et leur impact sur la satisfaction du patient et sur son comportement ; - Les croyances et représentations sociales relatives à la santé et à la maladie. La santé et la maladie sont des phénomènes sociaux et culturels, des formes de la réalité sociale. La sociologie de la santé porte un regard sur l’individu tout en le situant dans l’horizon de ses inscriptions sociales et culturelles ou dans le cadre de ces rapports avec les institutions et les professionnels de la médecine. L’année 1948, marque les débuts de la sociologie de la santé avec les travaux de T. Parsons centrés sur les rôles sociaux du médecin et du patient. La sociologie de la santé s’intéresse plus particulièrement aux thèmes suivants : - La construction sociale de la santé et des connaissances médicales ; - Les conséquences sociales de la maladie : isolement social, stigmatisation, perte des rôles sociaux, … ; - Facteurs sociaux déclencheurs de pathologies ; - Analyse des inégalités sociales de santé liées à des déterminants sociaux (rapports de sexe, classes, ethnicité, …) ; - Analyse critique du modèle biomédical et du pouvoir des experts ; - Le système de soins et l’expérience sociale de la maladie. L’anthropologie de la santé est une sous-discipline de l’anthropologie qui s’est développée aux États-Unis depuis les années 1960 sous l’appellation «medical anthropology». L’anthropologie de la santé s’intéresse plus particulièrement aux thèmes suivants : - les représentations et pratiques populaires relatives à la maladie et à ses traitements : «féticheurs», shamans, prêtres, guérisseurs et autres spécialistes magico-religieux, dont la pratique a de fortes composantes thérapeutiques, dans toutes les cultures, et à toutes les époques ; - les offres thérapeutiques à forte connotation magico-religieuse : danses de possession, rituels de guérison, cultes d’affliction, charmes maraboutiques, églises et sectes diverses, exorciseurs, prophètes, etc. ; - les pratiques thérapeutiques à faible connotation magico- religieuse : rebouteux, phytothérapeutes, et guérisseurs divers spécialisés dans des maladies particulières ou des traitements spécifiques ; - Les classifications indigènes des maladies ; - Les médecines savantes autres que la biomédecine moderne (médecine chinoise, médecine védique, etc.) ; - les systèmes de santé moderne ; - Les interactions entre soignants et soignés ou les micro-pratiques des personnels de santé. Pour Joffe (2002) la théorie des représentations sociales permet d’étudier: - comment les individus donnent un sens à la santé et à la maladie dans la vie quotidienne; - comment les contextes socioculturel et historique influencent leurs idées et leurs actions en ce qui concerne la santé et la maladie.

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