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Approfondissement : Hist mod : Guerre armées et sociétés en Europe (PDF)

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Summary

Ce document traite de l'histoire des guerres en Europe moderne, du XVe au XVIIIe siècle. Il explore l'importance de la guerre dans la société et les transformations de l'art de la guerre, avec une attention particulière aux armes à feu et à leurs conséquences sur la société. Le document présente des questions liées à cet approfondissement

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**Approfondissement : Hist mod : Guerre armées et sociétés en Europe** [culture de la guerre et place des armes dans l'Europe moderne, XV-XVIII s] QCM: entrainement QCM: Avant congé toussaint, tous les cours QCM : Dernier cours fin semestre Madoc : qcm + cours + fiches ( termes, notions : à sav...

**Approfondissement : Hist mod : Guerre armées et sociétés en Europe** [culture de la guerre et place des armes dans l'Europe moderne, XV-XVIII s] QCM: entrainement QCM: Avant congé toussaint, tous les cours QCM : Dernier cours fin semestre Madoc : qcm + cours + fiches ( termes, notions : à savoir pour qcm ) / bibliographie ( termes expliqués dans livres ) **Introduction :** L' entrée en guerre en Europe de 2022 marque un tournant car celle-ci pensait être à l'abris depuis la chute du mur de Berlin. De plus, le XXI e siècle est confronté à une "\..... situation d'insularité stratégique \..." comme le terrorisme ou les coups de force de la Russie ( croyant à une histoire ancienne ). En fevrier 2022, de nouveaux acteurs entre en jeux comme l\'OTAN et apporte de l'aide comme des armes. On pensait également plus à l'existence de la menace nucléaire. Et certains états européens ont donné des coûts important dans les armements. Cependant, à l'époque moderne ( XVIe et XVIIIe siècle ) la guerre était un fait fondamentale elle permettait la transforme d'état et une nouvelle mise en place administrative. La guerre concernait tout le monde, ce n'était pas nouveau pour les habitants. PB : Comment la guerre se diffuse dans la société ? **I- l'omniprésence de la W moderne** [1- permanence de la conflictualité] En effet, la guerre n'était pas un phénomène nouveau les états européens à l'époque moderne connaissaient la guerre deux années sur trois. Au début du XVIIe siècle 500 000 soldats y participaient sur 85 millions d'européens et au début du XVIIIe siècle 1,3 millions de personnes, c'était un phénomène massif. La guerre était omniprésence mais était-ce compatible avec la société chrétienne ? Les théologiens parle de la guerre sainte depuis le moyen âge mais aussi de l'idée d'une guerre juste, d'une guerre de défense ou encore d'une guerre préventive. **[[Croisade]](https://fr.wikipedia.org/wiki/Croisade) chrétienne contre** **[[djihad]](https://fr.wikipedia.org/wiki/Djihad) musulman :** **[[Richard Cœur de Lion]](https://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_C%C5%93ur_de_Lion) affrontant** **[[Saladin]](https://fr.wikipedia.org/wiki/Saladin) à la** **[[bataille d\'Arsouf]](https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_d%27Arsouf) (1191), gravure de** **[[Gustave Doré]](https://fr.wikipedia.org/wiki/Gustave_Dor%C3%A9), 1877.** **Une guerre sainte est une guerre lancée au nom d\'un dieu ou approuvée par une autorité religieuse.** Il y a un ordre qui tire sa dignité, son statut de la guerre c'est la noblesse. En effet, elle tire profit de la guerre afin d'acquérir des titres les hommes dignes sont censé protéger leurs enfants, leur famille et se battre pour défendre leur honneur. Il existe une forte corrélation entre l\'éthique militaire, fondée sur la bravoure et le sacrifice, et l\'éthique nobiliaire, qui valorise la défense des valeurs familiales et territoriales. Le rôle des collectivités et des états est basé sur leur droit de se défendre autonomement face à l'ennemie en construisant des remparts en effet, les villes intègres l'idée de se faire attaquer et donc se protèges face aux risques en installant également des milices ( Hommes bourgeois portes armes pour protéger villes ). Ce devoir militaire pèse sur les nobles comme sur tout les hommes (milices+ groupes armés). Il n\'y a pas de distinction claire entre les civils et les militaires à cette époque, tous les hommes étant susceptibles d\'être envoyés à la guerre. Cela renforce le lien entre la société civile et l\'engagement militaire. [2- Raisons de la W ] Une des principales raisons de la guerre est de défendre les territoires perdus et de rétablir un équilibre menacé par un adversaire trop puissant. Ces justifications sont couramment utilisées pour légitimer le recours à la guerre. Aux XVIe et XVIIe siècles, la religion joue un rôle central dans les conflits. Les guerres de religion de cette période sont particulièrement marquantes, opposant des nations et des groupes sur la base de leurs croyances. Entre le XVIe et le XVIIIe siècle, le sentiment national se développe en réaction aux voisins perçus comme des menaces. Ce sentiment renforce la violence et alimente un xénophobie croissante. La guerre laisse une empreinte indélébile dans les paysages européens, avec la construction de châteaux, de remparts et d'autres fortifications. Les premiers guides de voyage, réservés à une élite, décrivent ces fortifications, les portes et les places d\'armes, soulignant leur importance dans le paysage. Le port d\'armes est une pratique courante et considérée comme naturelle à cette époque. Cela témoigne de l\'omniprésence de la guerre dans la vie quotidienne. Au fil du temps, on observe une professionnalisation de l\'armée. Avant, la frontière entre le militaire et le non-militaire était floue, mais avec le temps, des armées professionnelles émergent, souvent composées de mercenaires. Le mercenariat devient un phénomène majeur, avec des soldats suisses, croates, albanais et d\'autres nationalités engagés pour faire la guerre. Ces régiments de mercenaires se distinguent par leur professionnalisme et leur efficacité sur le champ de bataille. [1- sensibilité diff] ![](media/image5.png) Jacques Callot, \"Les Grandes Misères de la Guerre\" (1633) La noblesse, également imprégnée par cette culture de la violence, se livre fréquemment à des duels, au point que ces affrontements déciment ses rangs. L\'État tente de restreindre ces pratiques en interdisant les duels en France de 1602 à 1723, ainsi que les tournois à partir de 1559, dans un effort de contrôler cette violence endémique. La violence n\'émane pas uniquement des soldats, bien que la soldatesque y joue un rôle central. Les viols, les pillages et les incendies de villes sont souvent autorisés par les lois de la guerre de l\'époque. Lorsqu\'une ville refuse de capituler, elle peut être prise d\'assaut et livrée au \"sac\", c'est-à-dire au pillage et à la destruction par les troupes victorieuses pendant trois jours, comme ce fut le cas à Rome en 1527, lorsque les troupes de Charles Quint, sous le commandement du duc de Bourbon, saccagèrent la ville. *"Le sac de rome" ( 1527 )* peinture de [[Johannes Lingelbach]](https://fr.wikipedia.org/wiki/Johannes_Lingelbach) La \"tactique de la terre brûlée\", utilisée par les armées françaises lors de la dévastation du Palatinat en 1689, est un autre exemple de violence extrême délibérément orchestrée. Cette méthode, largement "médiatisée", suscita des critiques sur les excès de la guerre et la manière de régner des souverains européens. Les guerres russo-turques se distinguent par leur extrême brutalité, comme en témoigne la prise d\'Orchkok en 1799, où les soldats russes, dans un acte d\'une violence inouïe, jetaient des enfants du haut des remparts avant de les transpercer avec leurs baïonnettes. La société médiévale se structure en une division ternaire : ceux qui prient, ceux qui combattent et ceux qui travaillent. Bien que la noblesse soit traditionnellement associée au métier des armes, tous les nobles ne sont pas forcément des guerriers ; certains se consacrent à des fonctions civiles, par exemple au sein des parlements. ***Milices et groupes armés*** À la fin du XVIIe siècle, tous les hommes adultes, qu\'ils soient paysans ou citadins, doivent contribuer à la défense de leur village et peuvent être intégrés aux milices locales lors de la convocation à l'arrière-ban. Un homme sur six était confronté à un moment ou à un autre au phénomène guerrier, même s\'il n\'avait pas de formation militaire, ce qui pouvait parfois dégénérer en raison de leur méconnaissance de la guerre. Cependant, le rôle des milices diminue au cours des XVIe et XVIIe siècles, en raison de la professionnalisation croissante des armées. ***Des armes omniprésentes*** Les armes, notamment l\'épée, sont très répandues et il existe un marché clandestin où elles sont échangées ou vendues illégalement. Face à cette prolifération, les États européens -- qu\'il s\'agisse de l\'Italie, de la France ou de l\'Angleterre -- tentent de désarmer les civils et de réserver l\'usage des armes aux militaires, témoignant ainsi d\'une volonté de réguler la violence armée. [3- une évolution de la place des armes dans l\'Europe du XVIIIe s ] ***Les états*** Au XVIIIe siècle, la place des armes dans la société évolue différemment selon les régions d\'Europe. Tandis que dans certaines régions, comme l\'Italie, l\'implication physique dans la guerre diminue, les Italiens préférant financer des mercenaires, d\'autres pays comme la Prusse, la Suède et la Russie deviennent des États militaires, où l\'usage des armes se renforce. Les Provinces-Unies, après la guerre de Quatre-Vingts Ans, gagnent leur indépendance et se concentrent sur le commerce, diminuant ainsi leur besoin d\'une armée permanente. Cette prospérité commerciale attire la jalousie de Louis XIV, qui entre en guerre contre elles de 1672 à 1678. L\'Angleterre, bien qu\'elle développe son commerce, maintient une flotte militaire importante et réduit ses milices. De son côté, la France, à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, s\'engage dans des efforts de désarmement et de réorientation des ressources militaires vers des activités économiques ( commerce) , tout en renforçant ses défenses grâce à la ceinture de fer de Vauban ( lignes de forts pour excursions étrangères moins importante). En Espagne, la population se détourne des armes, tandis que dans le nord et l\'est de l\'Europe, des États militaires comme la Suède, la Prusse et la Russie émergent. **Exemples de militarisation** : La Suède, sous l\'influence de Gustave-Adolphe et de Charles XI, met en place un système de petites armées nationales basées sur de vieilles milices, avec l'indelta, où les enfants apprennent la guerre dès l'âge de dix ans. En Prusse, le Kantonsystem, instauré en 1731, oblige tous les hommes valides à servir dans l\'armée, faisant de chaque citoyen un soldat potentiel. III- Les obligations militaires des population européennes [1- obligations anciennes et étendus en Europe] Depuis la fin de l\'Empire romain, les populations européennes sont soumises à diverses formes d\'obligations militaires ( maintiens de l'ordre public, "leur devoir" ). Dans les pays germaniques, le heerfolge oblige les hommes à rejoindre l\'armée du roi, tandis que le landfolge impose la défense du territoire. [2- Une variété de milices et de groupes armés ] ***Milices bourgeoises*** Dans les villes, les milices bourgeoises jouent un rôle de maintien de l\'ordre et peuvent être appelées en cas de guerre. Chaque État européen possède ses propres milices. En Espagne, par exemple, une organisation de milice compte 31 800 hommes, répartis selon un recensement et un recrutement rigoureux. En France, sous Louis XIV, les milices royales, les gardes des côtes et les troupes chargées de défendre les villes assurent la protection du territoire, bien qu'elles participent de moins en moins aux guerres. ***Protections des littoraux*** Les milices chargées de la défense des côtes restent actives jusqu\'au XIXe siècle en France, en Angleterre et en Espagne pour protéger les rivages des attaques de pirates barbaresques **Cours 2 : Une révolution militaire à la Renaissance ? Faire la guerre au XV e et au XVIe siècle ?** **Introduction :** L'Europe de la Renaissance connait-elle une révolution dans l'art militaire ? De nombreux historiens estiment que l\'introduction de l\'arme à feu a constitué une rupture radicale dans la manière de mener la guerre. Le premier à formaliser cette idée fut Michael Roberts en janvier 1955, et elle a été reprise par Geoffrey Parker dans son ouvrage La Révolution militaire publié en 1988. Selon cette thèse, les armes à feu ont progressivement disqualifié les armes de traits, comme les arbalètes, et rendu obsolètes les fortifications médiévales. Entre le XVe et le XVIe siècle, l\'introduction des canons a conduit à un rééquipement massif des armées avec de nouvelles armes. Ces nouvelles armes, coûteuses, ont provoqué une transformation dans l'art de la guerre, réservant ce domaine aux États puissants, seuls capables de financer de telles innovations. Sur le plan social, cela a bouleversé la noblesse, qui se retrouve à combattre ses pairs et doit s\'adapter aux nouvelles techniques militaires. Le combat à distance, introduit par les armes à feu, remplace le combat rapproché, entraînant un changement moral et social : il n'est plus question d'affronter son ennemi en face, mais de le tuer à distance. **I - Une nouvelle fureur : la poudre et le canon** **1- Introduction et premiers usages en Europe** La poudre à canon, une invention chinoise, a mis près d'un millénaire pour traverser les routes de la soie et atteindre l'Occident. Les ordres monastiques, notamment les Franciscains, y ont eu accès très tôt : le premier témoignage de son usage en Europe est daté de 1250 par un moine franciscain. La première représentation d'un canon apparaît en 1326. ![](media/image7.png) Au XIVe siècle, les premières armées européennes commencent à se doter de canons, bien que leur utilisation soit encore expérimentale. Pendant le Moyen Âge, les trébuchets, ou catapultes, étaient l'arme de prédilection pour les sièges. Les canons les remplacent progressivement au milieu du XVe siècle, comme lors des sièges de Rhodes (1480) et de Malaga (1487). Cependant, ces premiers canons étaient lourds, peu précis, et principalement efficaces pour les guerres statiques. ( reconstitution des trébuchets ) Le XVIe siècle voit de grands progrès dans le domaine de l'artillerie. L'amélioration de la poudre à canon, la maîtrise du fer forgé et du cuivre, ainsi que l'essor de la métallurgie, permettent de produire des canons plus fiables. Malgré cela, les explosions accidentelles des canons restent fréquentes, causant de lourds dégâts. La France prend une avance technique au XVIIIe siècle avec le système Gribeauval, qui rend les canons mobiles grâce à l'ajout de roues. L'introduction des canons a nécessité de nouvelles compétences en géométrie et en mathématiques. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la noblesse a généralement accepté cette nouvelle artillerie. Les canons étaient souvent ornés et portaient des noms évocateurs, tels que \"Tremblement de Terre\". Ces pièces d'artillerie devenaient même des symboles de prestige. Pour tester ces nouvelles armes et impressionner les alliés comme les adversaires, des simulations de combat étaient organisées, notamment par Charles Quint. **2- des conditions techniques favorables** Les progrès techniques ont joué un rôle crucial dans la transition vers une guerre modernisée à la Renaissance. L\'amélioration de la qualité de la poudre à canon, ainsi que les avancées dans la fonte des métaux et la maîtrise du fer forgé et du cuivre, ont permis la fabrication de canons plus performants. Cependant, les premiers canons en cuivre, bien que plus coûteux, restaient sujets à des explosions fréquentes, causant de gros dégâts. ![](media/image9.png) L\'utilisation de ces nouvelles armes nécessitait des connaissances avancées en géométrie et en mathématiques. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la noblesse n'a pas montré de résistance face à l'introduction de cette artillerie lourde. Au contraire, les puissances de l'époque avaient un goût prononcé pour ces nouvelles armes, allant jusqu\'à orner les canons et leur donner des noms évocateurs, tels que \"Tremblement de Terre\". Pour tester ces nouvelles pièces d'artillerie et en démontrer la puissance, des simulations de combat étaient organisées, notamment par Charles Quint. **3- Fortifications et guerre de siège** L'apparition des canons a rendu les fortifications médiévales obsolètes, incapables de résister à cette force de frappe. Malgré les améliorations apportées aux châteaux et aux tours, comme le Castel Nuovo à Naples, ces structures restaient vulnérables aux techniques de sape, où des équipes faisaient tomber les pierres à la base des murs et mettaient le feu pour provoquer l'effondrement. Castel Nuovo à Naples ; reconstruit en 1442-1451 Pour contrer ces nouvelles menaces, des dispositifs innovants ont été créés, comme les flanquements et les redoutes, afin de tenir les assaillants à distance. Les ingénieurs italiens, tels que Léonard de Vinci, ont inventé le bastion d\'angle, une structure conçue pour éviter que les soldats ennemis ne s\'approchent trop près des murs. Cette innovation, appelée la \"trace italienne\", s'est répandue à travers l'Europe tout au long des XVIe et XVIIe siècles, illustrée par des ouvrages comme la citadelle de Neuf-Brisach, bastionnée par Vauban. ![](media/image11.png) L'évolution des fortifications et de l'artillerie s'est appuyée sur les travaux de savants et d'ingénieurs, donnant naissance à une \"guerre savante\". La diffusion de la poliorcétique, l'art de prendre ou de défendre les places fortes, a été facilitée par l'imprimerie. Cependant, même les bastions les plus sophistiqués n'étaient pas invulnérables : en 1570, la forteresse de Nicosie tomba en seulement sept semaines. L\'essor de l\'artillerie a été rendu possible par les progrès techniques, notamment l\'amélioration des poudres à canon, de plus en plus qualitatives. La fonte des métaux a permis des avancées considérables, avec une maîtrise accrue du fer forgé et du cuivre, utilisés pour fabriquer des canons. Le cuivre, bien que plus coûteux, servait à produire des pièces d\'artillerie plus performantes, même si les canons en fer étaient plus répandus. **4- Une nouvelle " économie de la violence" ?** Les guerres de siège introduisent une nouvelle forme de violence, plus brutale et destructrice, transformant le paysage militaire de l\'époque. Les guerres d'Italie à la fin du XVe et au début du XVIe siècle illustrent ce déchaînement de violence, notamment avec la prise de Monte San Giovanni Campano par les troupes françaises de Charles VII en 1495. Cet événement témoigne de la terreur semée par les sièges : la résistance était souvent synonyme de massacres, incitant les assiégés à céder sans combattre. Cette violence s\'est maintenue au fil des siècles, avant de commencer à diminuer au XVIIe siècle, avec l'apparition de règles visant à formaliser les pratiques de reddition, dans le but de limiter les excès. Francisco de Vitoria, l\'un des fondateurs du droit international, a joué un rôle clé dans la \"formalisation progressive de la notion de reddition honorable\", permettant d\'éviter des massacres inutiles. Entre le XVIe et le XIXe siècle, le développement de l\'artillerie a poussé les juristes à s\'interroger sur la légitimité de certaines pratiques, comme le bombardement des civils, et à fixer des limites à ce que l'on pourrait considérer comme une \"guerre légitime\". **II- Les armées de la Renaissance** **1- les nouvelles légions romaines** Avec l\'arrivée de nouvelles organisations militaires, François Ier réalise que l\'armée française manque d\'efficacité. Le 24 juillet 1534, il entreprend une réforme de l\'infanterie en divisant le royaume en sept régions (Bourgogne, Normandie, Champagne, Languedoc, Picardie, Dauphiné et Provence), chacune devant fournir une légion de 6000 hommes. Ce modèle est inspiré de l\'armée romaine antique. Cette réforme fait suite à la bataille de Pavie en 1525, où François Ier est capturé par Charles Quint, et vise à réduire la dépendance envers les mercenaires, souvent jugés peu fiables. Deux carrés de piquiers de l'armée de Charles Quint (10 juin 1530) L\'objectif est de construire une armée fidèle à la France, avec une recherche de discipline et de cohésion, unissant les soldats autour de la nation. L'Antiquité est une référence pour les techniques de guerre et l'armement en Europe. Par exemple, Guillaume-Louis de Nassau met en place des techniques inspirées des Romains, utilisant lances et frondes avec succès. Nicolas Machiavel, dans son ouvrage *L\'Art de la guerre* (1521), pousse plus loin ces idées en prônant une infanterie professionnelle et disciplinée. Cette nouvelle organisation mixe les concepts de l\'Antiquité avec des formations carrées typiques de l'époque moderne. **2- Armes de traits, armes à feu : coexistence et obsolescence lente** Durant la Renaissance, les armes antiques, médiévales et à feu coexistent pendant une longue période. Les armes à feu s\'imposent lentement car, bien que moins autonomes (le rechargement des balles prenant du temps), elles finissent par devenir plus abordables que les armes médiévales. À la fin du XVe siècle, l'arquebuse, une arme portative, devient courante grâce à son faible coût, suivie par l'utilisation accrue du mousquet entre 1540 et 1550. ![](media/image13.png) Bien que le mousquet ait une portée maximale de 600 mètres, il reste imprécis, avec une portée efficace de 100 à 200 mètres. Cependant, l\'usage des armes à feu soulève des débats moraux, notamment au sein de la noblesse, qui privilégie le combat corps à corps pour préserver l'honneur. Tuer un ennemi à distance avec une arme à feu est perçu comme une forme de déshonneur, car cela introduit un anonymat dans la mort et permet de tuer des adversaires de différentes classes sociales sans distinction. Malgré ces réticences, l'adoption des armes à feu progresse. Par exemple, l'Italien Giovacchino développe 32 combinaisons de formations pour les carrés d'infanterie, et Guillaume-Louis de Nassau introduit le système des contremarches, optimisant l'usage des armes à feu. L\'invention de la baïonnette permet de combiner le combat à distance avec des armes à feu et le corps à corps, facilitant ainsi l'intégration des armes modernes dans les combats traditionnels. **III- Commandement des armées et mutation de l'aristocratie européenne** **1- Du chevalier médiéval au cavalier moderne** La noblesse européenne, historiquement liée à la chevalerie, se battait à cheval, en armure lourde, équipée de lances, et engageait des combats contre des adversaires de rang égal. Avec l\'évolution des techniques de guerre, cette aristocratie militaire a dû s\'adapter. Pour continuer à commander les armées, elle a dû intégrer et diriger l'usage des nouvelles armes, contribuant ainsi à la création de monarchies militaires. Les nobles à cheval adoptent des armures plus légères pour s'adapter à l'utilisation croissante des armes à feu, tandis que ceux à terre commandent des régiments d'infanterie. C'est à cette époque qu'apparaissent les grades militaires tels que lieutenant, capitaine, colonel ou général, ces derniers étant secondés par des sergents-majors. Au cours des XVe et XVIe siècles, la noblesse tend de plus en plus à s'éloigner des combats physiques pour devenir celle qui \"pense\" la guerre, marquant ainsi l'avènement de la guerre savante. Toutefois, une partie de la noblesse reste encore combative, principalement parmi les officiers. Désormais, pour les cadres militaires nobles, la guerre n'est plus une question de performance physique, mais un problème intellectuel. **"Pour ces cadres, la guerre n'est plus une performance physique mais un problème intellectuel"** **2 - La fin du " choc" dans la bataille ?** Bien que le chevalier en armure perdure jusqu\'à l\'époque contemporaine, le rôle des combats corps à corps diminue progressivement. Pour compenser cette perte, les tournois continuent d\'exister, préservant ainsi une certaine culture du choc chevaleresque. Cependant, même si les chevaliers restent importants dans l'imaginaire et la pratique militaire, les traités militaires de l\'époque montrent que leur influence diminue face à l\'évolution des armes à feu et des nouvelles stratégies de combat. **3- Les cavaleries légères** Le modèle de la cavalerie légère, inspiré des tactiques orientales et ottomanes, se répand progressivement en Europe à partir du XVe siècle. Ces cavaleries, équipées d'armes plus légères, sont recherchées pour des missions de reconnaissance, de soutien aux armées, ou pour poursuivre l\'ennemi. Dès 1540, ces unités de cavalerie légère deviennent de plus en plus courantes, remplaçant en partie les cavaleries lourdes dans des situations de mobilité et de flexibilité. Parmi ces forces, on trouve par exemple les génétaires, issus de la Reconquista espagnole, et les estradiots, une cavalerie vénitienne composée de Grecs et d\'Albanais. **Conclusion :** La guerre au cours de la Renaissance change d\'un point de vue technique, mais l'introduction de la poudre à canon et des armes à feu n'a pas créé de rupture radicale comme on pourrait le penser. Si la poudre avait vraiment révolutionné la guerre, d'autres pays comme la Chine auraient dû connaître des bouleversements similaires, ce qui n'a pas été le cas. En France, ces changements se produisent sur une longue durée, prenant entre 100 et 150 ans pour être pleinement intégrés. Ainsi, la transformation militaire de la Renaissance n'est pas une révolution unique, mais une série de changements graduels influencés par des transformations politiques, culturelles et sociales. **Cours 3 : Soldats et armées de terre en Europe** **Introduction :** L\'Europe est marquée par la multiplication des conflits, où les guerres deviennent de plus en plus fréquentes. Les petites armées étatiques, bien que techniquement compétentes et bien équipées en termes d\'armement, restent numériquement faibles. Face à cette situation, plusieurs solutions émergent pour renforcer les forces militaires. Le recours aux mercenaires prend une place importante, tandis que le \"devoir militaire\" appelle les citoyens de chaque État à participer à l\'effort de guerre. Progressivement, l\'Europe s\'oriente vers l\'organisation d\'armées permanentes pour mieux répondre aux besoins de défense. **I- entrepreneurs de guerre et mercenaires** **1- Origines et principes des armées de mercenaires** Aux XVe et XVIe siècles, il existait trois principales méthodes pour lever une armée : le recrutement volontaire, la presse (qui obligeait les individus à se battre), et le recours aux entrepreneurs de guerre, autrement dit le mercenariat. Le mercenariat, solution la plus simple, s\'est particulièrement développé dès la fin du XIVe siècle, atteignant son apogée en Italie au XVe siècle, avant de se déplacer vers l\'Allemagne à la fin du XVIe siècle. Les États recrutaient alors de grandes compagnies en faisant appel à des entrepreneurs de guerre capables de fournir des contingents de 5 000 à 6 000 hommes. Le recrutement se faisait souvent de manière ciblée, en s\'appuyant sur des compétences spécifiques, comme celles des « corps ethniques », telles que les hussards d\'origine hongro. Le souverain finançait à l\'avance le recrutement et l\'entretien de ces soldats. Bien que cette technique soit développée, elle n\'était pas exempte de critiques. Par exemple, Nicolas Machiavel, dans son ouvrage *L\'Art de la guerre*(1521) forme l'idée de constituer des armées permanente, une bonne armée est une armée de citoyen, avec des honnêtes hommes sur le modèle de la république romaine. C\'est en Italie que ce système a été le mieux perfectionné avec le modèle de la *condotta*, dirigé par des condottieri, des chefs de guerre responsables du recrutement. Certains condottieri, comme Sforza, ont même pris le pouvoir sur leurs employeurs, en s\'emparant de la ville de Milan. Par la suite, ce système s\'est diffusé en Allemagne, où les *rottmeister* recrutaient des soldats dans toute l\'Europe. Le mercenariat a perduré jusqu\'au milieu du XVIIe siècle, atteignant son apogée durant la guerre de Trente Ans (1618-1648). Des personnalités importantes émergentes au sein des armées, au point de devenir presque des chefs d\'État. Par exemple, Bernard de Saxe-Weimar, capable de mobiliser des milliers d\'hommes au service des princes, s\'engage auprès de Louis XIII avec un contrat annuel de 4 millions de livres pour fournir 6 000 cavaliers et 12 000 fantassins. Wallenstein, autre entrepreneur de guerre pour le Saint-Empire romain germanique, réussit à lever 50 000 à 60 000 hommes, accumulant une immense fortune avant d\'être assassiné en 1634, jugé trop puissant. Ces chefs de guerre contribuent à l'internationalisation des armées européennes. Les officiers et soldats circulent entre différentes nations, comme Charles Eugène de Croÿ qui entre au service de la Russie en 1634. Certaines compagnies nationales, notamment en France, intègrent des groupes de soldats étrangers, tels que les Suisses et les Écossais. Au XVIe siècle, les troupes étrangères représentent jusqu\'à deux niveaux des effectifs des armées européennes, un chiffre qui tombe à 25 % à 50 % au XVIIe siècle. Sous Louis XIV, l\'armée française compte environ 20 000 soldats étrangers même en temps de paix. ( 50 000 en temps de guerre ; 25 % de l'armée française au XVIIIe siècle ; 40 % d'étrangers dans l'armée prussienne en 1740 ; 20 % en Espagne ). **2- Un recours coûteux et une démobilisation aléatoire** Les états peuvent avoir les moyens d'acheter des armées; les mercenaires sont cher mais moins qu'une armée nationale. On peut donner des terres au mercenaires afin de les payer, certains états accepte principes de la Kontribution c'est la possibilité pour l'armée de vivre sur la province ou elle stationnait ( nourrit, loger ). On les recrutaient avec un contrat pour une durée déterminé ( souvent à l'oral ), relation commerciale, devaient prêter. Il était nécessaire que le payement fasse pas défaut : il peut se mutiner, ne pas faire la guerre, versement le plus régulier possible. Les états ne peuvent parfois pas payés comme les 21 mutineries dans l'armée espagnole des pays-bas entre 1572 et 1607. Apres avoir fait la guerre les mercenaires doivent se démobiliser et prendre leur demi soldes, souvent les mercenaires ne veulent pas partir, ils se révoltent contre des états comme le 8 mars 1546, la ligue de Smalkalde réunissant princes allemandes et roi du Danemark pour éliminer ces mercenaires envahissant. Longtemps, le mercenariat a été perçue comme une solution par les états pour combler leur carence militaire et éviter de s'engager dans la mise en œuvre d'une armée permanente **3 - renégats et rebelles** Un renégat est une personne qui a renoncé à sa foi pour se mettre au service d\'un souverain considéré comme infidèle. Par exemple, au siège de Constantinople, des artilleurs hongrois se sont mis au service de Mehmed II en 1433. La plupart du temps, les renégats s\'engagent volontairement, bien que certains aient été capturés jeunes et enrôlés de force par des raiders ottomans. Il arrive également que le recrutement de ces renégats soit forcé à la suite de conquêtes territoriales, comme ce fut le cas avec Louis XIV, qui intégra des soldats ennemis capturés dans son armée. Louis XIV leva ainsi un contingent de captifs parmi les soldats des Pays-Bas autrichiens occupés, ce qui montre le besoin pressant de soldats, allant jusqu\'à intégrer des ennemis dans les forces armées, une décision qui pouvait se révéler dangereuse. **II- L'utilisation du devoir militaire pour le revêtements armées régulières** **1- l'appel aux contingents féodaux** Le devoir militaire revêt une grande importance dans les sociétés féodales. La noblesse, en particulier, a l\'obligation de servir militairement son roi, tout comme une partie de la population roturière. Dans les monarchies féodales comme la France, le roi avait la possibilité de recruter à la fois des nobles et des roturiers pour former son armée. Ce modèle se retrouve également dans le Saint-Empire romain germanique, où l\'armée I ![](media/image23.png) Tout vassal direct de l'empereur doit fournir un contingent militaire en cas de demande, en fonction de plusieurs niveaux d\'engagement. Le niveau de base, le *simplum*, requiert 4 000 cavaliers et 20 fantassins. Les niveaux supérieurs, le *duplum* et le *triplum*, impliquent un envoi de 32 000 cavaliers et 76 000 fantassins. Cependant, certains vassaux cherchent à contourner ces obligations, soit en faisant preuve d\'inertie (retardant l\'envoi de leurs troupes), soit en envoyant des soldats de qualité inférieure. Cela n\'est évidemment pas la meilleure manière de garantir l'efficacité militaire. **2- levés d'hommes** Il existe une autre méthode pour recruter des soldats : la levée d'hommes civils. Ce procédé concerne principalement les roturiers, qui sont souvent recrutés de force grâce à des pratiques comme la presse. Ce système permet de lever des troupes en capturant une partie de la population civile, comme des marins. Par exemple, en France, durant la guerre de Succession d'Espagne, les recruteurs utilisaient encore cette méthode en 1704. On peut également citer les grandes levées françaises de 1636, en pleine guerre de Trente Ans, lorsque la France avait un besoin urgent de soldats, ou encore en 1672 lors de l'engagement de la France dans la guerre contre la Hollande. Pour contourner les difficultés de recrutement, tentative de mise en place d'un service militaire. En France, en 1448, les francs-archers sont constitués comme une infanterie permanente ; Louis XI tenta d'en faire un corps de 16000 hommes mais échec ; Sous François I er , tentative des légions provinciales, échec également ; Mais un point commun dans ces expériences : les obligations militaires ne sont pas individuelles mais collectives ; Quoiqu'il en soit, ces « services militaires » conduisaient à créer des contingents professionnels le temps de la guerre puis progressivement à durée indéterminée ; durée d'engagement de 3 à 6 ans sous Louis XIV ; **III- Vers des armées permanentes** **1- un processus lent** Faire appel a des levés et la mobilisation de vassaux ne fonctionnent pas alors on va vers la constitution d'armée permanente. Les contraintes poussent les états a réfléchir et s'engager sur une armée permanente. Le développement des états fort est important car ils ont la capacité de détenir de l'argent, administré ses armées permanentes, levé les impôts. C\'est un processus lent, mais déjà observé dans plusieurs États européens. Progressivement, ce système va poser les bases d\'une armée permanente. Pour y parvenir, il est nécessaire de recenser la population masculine, l\'âge de recrutement variant selon les pays. Par exemple, certains États recrutent des hommes âgés de 16 à 20 ans, tandis qu\'en Prusse, l\'âge minimum peut être aussi bas que 10 ans. Ce nouveau recrutement repose sur un système individuel plutôt que collectif, ne dépendant plus des villes ou provinces. La sélection se concentre sur les hommes robustes, tandis que ceux qui sont handicapés ou trop frêles ne sont pas retenus. Cependant, au fil du temps, les critères physiques deviennent de moins en moins stricts. Ce système n\'implique pas de période fixe de service. Le premier État à instaurer une armée permanente basée sur la conscription fut la Suède. En 1544, le Riksdag a institué un registre répertoriant tous les hommes ayant servi lors du dernier conflit. Ce registre était révisé chaque année, et environ un homme sur cinq ou six pouvait être appelé. Cela nécessitait une mise à jour régulière et un État fort avec une administration capable de comptabiliser les hommes en âge de combattre. En 1682, Charles XI de Suède introduit le système de l'Indelta, selon lequel chaque propriété terrienne du pays devait entretenir un ou plusieurs soldats en leur attribuant un lopin de terre et une maison. Cela permettait de fidéliser les soldats et de maintenir une armée permanente sans imposer un coût direct à l'État. Ce modèle suédois devint une référence pour d\'autres pays. En Europe occidentale, des pays comme l\'Angleterre et l\'Espagne avaient déjà organisé des milices nationales, mais celles-ci étaient destinées à un service local et séparées des armées régulières. En France, l\'idée d\'une milice nationale émerge progressivement. Sous Louis XIV, Louvois, ministre de la guerre, met en place une milice de 25 000 hommes en 1697. Cependant, elle est rapidement dissoute avant d\'être rétablie en 1702 à cause de la guerre de Succession d\'Espagne. En 1704, les milices royales sont intégrées à l\'armée régulière, et en 1706, un tirage au sort est institué pour recruter des miliciens, marquant ainsi l\'introduction d\'un service militaire obligatoire. Malgré de nombreuses contestations, la France réussit à aligner 350 000 hommes. Après la guerre, la milice est rétablie en 1719, mais sans caractère obligatoire. En 1744, sous Louis XV, le recrutement de la milice se fait sur une base volontaire, et à la fin du XVIIIe siècle, environ 600 000 hommes étaient disponibles pour ce service. **2- La professionnalisation de l'engagement militaire** La professionnalisation militaire évolue encore avec les périls militaires des années 1792-1793, qui conduisent la France à décréter des levées en masse. Finalement, en 1798, la loi Jourdan établit le service militaire obligatoire, marquant un tournant vers la conscription qui se répand à travers l\'Europe au XIXe siècle. Dans de nombreux pays européens, la professionnalisation suit l'instauration d'une armée permanente, notamment pour les officiers. Si cette tendance se généralise, l\'Angleterre reste une exception, où la noblesse, incarnant les compétences militaires, résiste à la professionnalisation des officiers non nobles. En France, sous Louis XIV, la profession militaire devient un engagement permanent, avec des officiers servant 10 à 15 ans, et des procédures d'avancement comme l'ordre du tableau sont mises en place pour fidéliser les hommes. Même si l'hérédité reste importante, certains officiers issus de classes non nobles parviennent à progresser par le mérite. La professionnalisation des armées en Europe aboutit à un compromis entre culture professionnelle et hiérarchie sociale. Les académies militaires, réservées à la noblesse, enseignent des disciplines comme l'escrime, l'équitation ou les mathématiques, mais ces savoirs sont davantage liés au statut noble qu\'à la militarisation. Une exception notable est l'École de guerre et d'équitation fondée par Jean VII de Nassau en 1616, qui forme les officiers au maniement des armes et aux tactiques militaires. En France, les compagnies de cadets, instituées à partir de 1682, offraient une formation classique (escrime, équitation, danse) complétée par un apprentissage militaire (maniement des armes, dessin). Toutefois, elles sont fermées en 1696, jugées contraires aux intérêts de la noblesse. La culture nobiliaire s\'oppose souvent à la professionnalisation, sauf dans les corps techniques, comme les écoles spécialisées (École des Gardes de la Marine en 1670, École des mathématiques à Saint-Pétersbourg en 1701). En France, l\'École militaire, fondée en 1751, n\'était ouverte qu\'aux jeunes nobles capables de prouver leur ascendance. De même, en Prusse, l'École des cadets de Berlin créée en 1717, et en Angleterre, le Royal Military College fondé en 1802, soulignent la distinction noble dans le commandement militaire. Bien que la noblesse reste dominante dans la formation militaire, l'évolution des écoles comme l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en France (1802) reflète la transition vers une formation plus militaire tout en maintenant la distinction sociale de la noblesse. Le propos de Vauban souligne cette évolution : il s'agissait de former des soldats aux savoirs et aux compétences militaires, plutôt que de les éduquer aux valeurs nobiliaires.

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