ALM4 - Les instruments financiers et leur fonctionnement PDF
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This document provides an introduction to capital markets and the instruments traded there. It covers the financial market, distinguishing it from the money market, and explores various financial instruments such as bonds, stocks, and derivatives. The text also details the process of issuing securities and the risks involved.
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Leçon 3 Chapitre 1 Plan Chapitre 1 Introduction aux marchés...
Leçon 3 Chapitre 1 Plan Chapitre 1 Introduction aux marchés des capitaux et aux instruments qui y sont échangés 1.1 Le marché financier 1.2 Le marché monétaire Chapitre 2 Les risques attachés aux différentes catégories d’instruments financiers 2.1 Rendement et risques 2.2 Les différents types de risques 5.3 Mesures de performance de fonds et facteurs de risque CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 3 Chapitre 1 Préambule Les marchés des capitaux mettent en relation les agents économiques détenant un excédent de capitaux et ceux qui ont des besoins de financement. Grace à cette jonction, les marchés de capitaux permettent notamment le financement de l’économie. Traditionnellement, le marché des capitaux est divisé en deux segments : le marché monétaire et le marché financier. CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 4 Chapitre Introduction aux marchés des capitaux et aux instruments qui y sont échangés 1 1.1 Le marché financier Définition Le marché financier est un espace d’échange mettant en relation les acteurs économiques qui ont besoin de fonds et ceux qui en disposent. Ils facilitent la circulation des liquidités dans l’économie et permettent de contrôler certaines catégories de risques. Il se distingue du marché monétaire dans la mesure où l’argent n’y est pas placé à court terme, mais à moyen et long terme, par exemple à travers les actions et les obligations. CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 6 Chapitre Introduction aux marchés des capitaux et aux instruments qui y sont échangés 1 1.1 Le marché financier Le marché actions On y négocie les titres des sociétés cotées à travers une place de référence, par exemple la Bourse de Paris en France. Le marché obligataire C’est sur le marché obligataire que s’échangent les obligations des entreprises et des Etats, soit sur le marché primaire (émission) ou sur le marché secondaire (occasion). On y distingue des obligations de 1ère catégorie – émises par l’Etat ou un secteur public – et des obligations de 2ème catégorie – émises par des entreprises du secteur privé ou bien par des collectivités qui ne bénéficient pas de la garantie de l’Etat. Le marché des changes Aussi appelé le Forex, le marché des changes est celui sur lequel les investisseurs troquent des devises. Le marché des dérivés Réservé aux investisseurs aguerris, c’est sur ce marché que s’échangent des instruments financiers adossés à un actif sous-jacent comme une action ou une obligation. Les dérivés permettent de se couvrir contre les risques associés aux fluctuations de différents sous-jacents, dont les matières premières, mais aussi de spéculer en jouant sur l’effet de levier. CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 7 Chapitre Introduction aux marchés des capitaux et aux instruments qui y sont échangés 1 1.1 Le marché financier 1 Les instruments financiers échangeables sur le marché financier Titres financiers Contrats financiers Titres négociables à Obligations Fermes Optionnels court/moyen terme ▪ Taux fixe / ▪ Neu CP : Billets de ▪ Futures ▪ Options : variable trésorerie / certificats ▪ Swaps Call/Put Actions ▪ Indexées, de dépôts/BTF Convertibles … ▪ Neu MTN ▪ OPC ▪ OPCVM ▪ FIA CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 8 Chapitre Introduction aux marchés des capitaux et aux instruments qui y sont échangés 1 1.1 Le marché financier 2 L’émission des titres Afin de lever les fonds pour des besoins de financement sur le marché financier, les acteurs économiques « vendent » des titres financiers aux investisseurs. Les émetteurs de titres sont les Etats ( dettes à court et long terme), les collectivités locales, les banques et autres types d’entreprises. Du coté des investisseurs, on retrouve les mêmes acteurs auxquels s’ajoutent les particuliers ainsi que les investisseurs institutionnels (Compagnies d’assurances, SGP, Caisses de retraite, etc.). Marchés organisés Entreprises Entreprises Actions Banques Banques Obligations Investisseurs Titres de créances Collectivités institutionnels négociables locales Autres instruments Particuliers financiers Etats CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 9 Chapitre Introduction aux marchés des capitaux et aux instruments qui y sont échangés 1 1.1 Le marché financier 3 La vie des titres Titres de propriété : Un investisseur qui achète un titre de propriété devient détenteur d’une part de l’entreprise et acquiert certains droits car il devient coactionnaire. (EXEMPLE : les actions). Titres de créances : Ces titres permettent à l’entreprise d’emprunter directement auprès des investisseurs. Ces derniers ne détiennent pas une part de l’entreprise mais ont droit à des intérêts ou à un coupon annuel qui sera versé pendant toute la vie du titre. (EXEMPLE : les obligations et les titres négociables à court terme). 4 Les risques financiers Il n’y a pas d’investissement sans risque. Les émetteurs comme les investisseurs peuvent subir des pertes suite à la survenance de divers risques (risque de crédit, de contrepartie, opérationnels, juridiques, etc.). CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 10 Chapitre Introduction aux marchés des capitaux et aux instruments qui y sont échangés 1 1.2 Le marché monétaire Définition Le marché monétaire est un marché financier où des titres de courte durée s’échangent contre des liquidités. C’est la chasse gardée des institutions financières et des entreprises, qui peuvent y prêter ou y emprunter des liquidités sur des durées très courtes. Le marché monétaire est diversifié et complexe. Il est ouvert pratiquement à toutes les catégories d’agents économiques professionnels. Il prend la forme : 1. D’emprunts ou prêts classiques 2.De titres de créance négociables On peut distinguer sur ce grand marché monétaire deux compartiments en fonction du type d’intervenants et de la nature des instruments financiers utilisés : ▪ Le marché interbancaire ▪ Le marché des titres de créances négociables ▪ Auxquels on peut également ajouter le marché des bons du Trésor. CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 12 Chapitre Introduction aux marchés des capitaux et aux instruments qui y sont échangés 1 1.2 Le marché monétaire Le marché interbancaire Il n’y a pas d’émission de titres sur ce marché, ce dernier permet aux banques d’échanger des liquidités entre elles et de se refinancer auprès de la BCE puisque c’est le lieu d’exercice de la politique monétaire. ▪ La BCE est active sur ce marché car elle peut contrôler le niveau des taux interbancaires grâce à ses taux directeurs ou lors d’opérations d’appel d’offre. Ainsi, elle détermine le prix maximum auquel les banques vont pouvoir se financer et le prix minimum auquel elles pourront prêter. ▪ On se fonde sur les taux de ces prêts interbancaires pour calculer les taux de référence à court terme, que sont l’€STR, le successeur de l’EONIA (Euro Overnight Index Average), et l’EURIBOR (Euro Interbank Offered Rate), qui sera lui aussi substitué par un Euribor Hybride ou ESTER (Euro Short Term Rate) ▪ Ces taux servent de référence pour la rémunération des titres négociables à court terme. CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 13 Chapitre Introduction aux marchés des capitaux et aux instruments qui y sont échangés 1 1.2 Le marché monétaire Organisation du marché interbancaire Les intervenants : Les établissements admis à traiter sur le marché interbancaire sont les établissements de crédit, les institutions de l’article 8 de la loi bancaire de 1984 (Banque de France, Trésor Public, Caisse des dépôts et consignations) et les entreprises d’investissement. Mais ces dernières ne sont pas admises aux opérations de refinancement de la BCE. L’organisation : Le marché interbancaire est un marché de gré à gré où les intervenants traitent directement et librement entre eux des opérations de prêt ou d’emprunt « en blanc », c’est-à-dire sans garantie et à court terme. La majorité des opérations ont une durée d’un jour à un an. Le calcul des intérêts se fait au prorata temporis, sur la base du nombre de jours exacts rapporté à une année forfaitairement évaluée à 360 jours. CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 14 Chapitre Introduction aux marchés des capitaux et aux instruments qui y sont échangés 1 1.2 Le marché monétaire Les opérations : Les opérations traitées sur le marché interbancaire de la zone euro concernent des montants considérables. Les taux d’intérêts qui y sont pratiqués sur les diverses durées constituent ensuite des références pour les opérations de prêt ou d’emprunt que les banques appliquent tous les jours à leurs clients. Les indices : A partir des taux pratiqués sur le marché interbancaire, les autorités monétaires procèdent quotidiennement au calcul des indices €STR, EONIA et EURIBOR qui servent ensuite d’indices de référence pour certains prêts à taux variables proposés par les établissements de crédit à leurs clients. CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 15 Chapitre Introduction aux marchés des capitaux et aux instruments qui y sont échangés 1 1.2 Le marché monétaire L’indice interbancaire €STR ▪ L’€STER a succédé à l’EONIA en octobre 2019. ▪ Il représente le taux d’intérêt des échanges de capitaux interbancaires au jour le jour dans la zone euro. ▪ Le taux €STER est calculé et publié chaque jour à 8 heures par la BCE, en résultat des transactions interbancaires au jour le jour exécutées la veille par un panel d’une cinquantaine de banques, choisies parmi les plus actives sur le marché des prêts-emprunts en euros. ▪ L’€STER est la moyenne des taux de ces banques, pondérée par les montants, arrondie à 3 décimales. ▪ L’€STER d’un jour non ouvré = l’€STER du jour ouvré précédent. ▪ Depuis le 3 janvier 2022, seul l’€STER subsiste. CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 16 Chapitre Introduction aux marchés des capitaux et aux instruments qui y sont échangés 1 1.2 Le marché monétaire EURIBOR ▪ L’EURIBOR est le taux moyen calculé chaque jour ouvré, pour une échéance donnée, auquel un panel de grandes banques prête en blanc à d’autres grandes banques. ▪ Pour calculer l’EURIBOR il faut qu’au moins 50 % des banques aient fourni les données. Après élimination des 15 % les plus élevés et des 15 % les plus bas, une moyenne des taux est réalisée et publiée. ▪ Depuis le 1er novembre 2013, l’EURIBOR est passé de 15 à 8 taux. Chaque jour ouvré sont donc calculés et publiés ces 8 taux dont l’EURIBOR 1 et 2 semaines, l’EURIBOR 1,2,3,6,9 et 12 mois. Modification de la méthode de calcul de l’EURIBOR depuis fin octobre 2019 Euribor par un Euribor Hybride, dont la méthode de calcul se présente comme suit : Hybride ↘ En priorité sur les transactions réelles, ↘ Ou sur une approximation des transactions réelles, ↘ Mais également, en cas d’absence de transactions sur les maturités recherchées, sur des estimations internes élaborées par les banques selon une méthodologie validée par l’European Money Market Institute (EMMI). CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 17 Chapitre Introduction aux marchés des capitaux et aux instruments qui y sont échangés 1 1.2 Le marché monétaire Le marché des TCN Les titres de créances négociables sont des instruments financiers émis au gré de l’émetteur, négociables sur un marché réglementé, qui représentent chacun un droit de créance pour une durée déterminée. L’émetteur qui désire proposer ses TCN doit établir une documentation financière (décrivant notamment le programme d’émission et une présentation succincte de l’entité émettrice) adressée à la Banque de France. À l’issue de la première émission, la documentation financière de l’émetteur est mise en ligne sur le site de la Banque de France. L’encadrement et la surveillance du marché sont assurés par la Banque de France. Le marché des Bons du Trésor Le marche permet à l’État de collecter de l'argent auprès des investisseurs particuliers et professionnels. Les valeurs du Trésor représentent donc une partie de la dette de l'État. CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 18 Chapitre Les risques attachés aux différentes catégories d’instruments financiers 12 2.1 Rendement et risques Les risques financiers De façon très générale, la notion de risque en finance est très proche de celle d'incertitude. Le risque représente les variations potentielles du cours d’un actif. On pourra parler de volatilité du rendement de l’actif financier. Les sources de risque sont nombreuses : économiques, politiques, financières, etc. ➔ Le rendement, dont il est question ici, est celui obtenu a posteriori sur un instrument financier compte tenu du risque financier lié à l’achat de ce dernier. CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 20 Chapitre Les risques attachés aux différentes catégories d’instruments financiers 12 2.1 Rendement et risques 1 Le rendement et les risques des produits bancaires Pour certains instruments financiers (produits bancaires à taux règlementé, à taux fixe négociés…), le revenu et la valeur de remboursement sont connus d’avance, il n’y a donc pas de risque financier a priori sauf difficultés rencontrées par l’établissement bancaire. 2 Le rendement et les risques des actions et des titres de dettes Le rendement et les risques relatifs aux actions et aux titres de dette peuvent être classifiés selon deux catégories d’instruments: les actions et les titres de dettes à taux variable et les actions et les titres de dettes à taux fixe. CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 21 Chapitre Les risques attachés aux différentes catégories d’instruments financiers 12 2.1 Rendement et risques Les actions et les dettes à taux variable ▪ Lorsqu’un investisseur achète un tel instrument financier, il ne connait pas les revenus futurs qu’il percevra et encore moins le cours auquel il pourra revendre le produit financier sur le marché secondaire. Il est donc en risque sur le capital. ▪ En revanche, une fois qu’il a revendu son titre ou a procédé au remboursement dans le cas d’un titre de dette, il est alors en mesure de calculer le rendement définitif obtenu en intégrant les revenus perçus pendant la période de détention et la plus ou moins-value réalisée à la cession ou à la fin du contrat. CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 22 Chapitre Les risques attachés aux différentes catégories d’instruments financiers 12 2.1 Rendement et risques Les actions et les dettes à taux fixe ▪ Pour les titres de dette à taux fixe, le revenu est connu d’avance. En revanche, le risque de perte sur le capital subsiste si l’on souhaite revendre son titre avant son échéance. ▪ Les obligations convertibles sont à mi-chemin entre les actions et les obligations à taux fixe. C’est une obligation à laquelle est attaché le droit et non l’obligation d’échanger son obligation en actions de cette société. Elle comporte un risque de perte en capital investi. ▪ La conversion se fait selon une parité de conversion préfixée et dans une période future prédéterminée. L’investisseur bénéficie de deux avantages par rapport à une obligation fixe : o L’assurance de bénéficier d’un revenu fixe o Un potentiel de plus-value qu’offre la possibilité de conversion en cas de hausse du cours de l’action CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 23 Chapitre Les risques attachés aux différentes catégories d’instruments financiers 12 2.1 Rendement et risques Le couple risque/rendement Le rendement correspond à ce que rapporte un titre. Ce titre peut être un titre de propriété, une action, un titre de créance ou une obligation. Le rendement d’un titre est mesuré en pourcentage. Le rendement d’une obligation est calculé à partir du prix de l’obligation et des flux futurs (coupons Le rendement courant d’une action et remboursement) qui seront touchés sera égal au dividende versé/cours dans l’avenir. Le rendement de de l’action. l’obligation sera plus élevé si son émetteur présente un risque important. ➔L’erreur souvent commise est de penser que le rendement est synonyme de rentabilité. Pour une action, la rentabilité est égale au rendement courant auquel s’ajoute la plus ou moins-value réalisée lors de la vente du titre. CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 24 Chapitre Les risques attachés aux différentes catégories d’instruments financiers 12 2.1 Rendement et risques Chaque investisseur a sa propre appréciation de l’équilibre « optimal » risque/ rendement. PRIME DE RISQUE C’est la différence entre le rendement d’un emprunt d’Etat et le rendement d’un investissement plus risqué. Autrement dit, c’est le complément de rémunération qui est proposé à l’investisseur pour qu’il accepte d’acheter ces obligations ou ces actions plutôt que de souscrire à des emprunts d’Etat. NB : Sur les marchés financiers, les actifs les moins risqués sont les emprunts d’État, c’est-à-dire les obligations émises par les États pour financer leur dette publique. CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 25 Chapitre Les risques attachés aux différentes catégories d’instruments financiers 12 2.1 Rendement et risques Risque et diversification Dans un portefeuille qui comprend plusieurs types de placements, ces derniers, n’évoluent pas de la même façon, au même moment. La diversification permet ainsi de réduire le risque lié au portefeuille sans pour autant sacrifier le rendement potentiel. En effet, le fait de diversifier un portefeuille en y ajoutant des placements différents aide à diminuer le risque de perte. Un portefeuille bien diversifié présente le moins de risques possibles par rapport à un potentiel de rendement donné. C’est ce qu’on appelle un portefeuille efficient. Tous les portefeuilles efficients se situent sur la frontière efficiente. Frontière Portefeuille efficiente diversifié Potentiel de rendement Portefeuille non diversifié : présente un C A niveau de risque trop élevé pour un potentiel Portefeuille diversifié de rendement trop faible B A Portefeuille non Portefeuille bien diversifié : Présente un Réduction du risque diversifié B niveau de risque minimal pour le même par la potentiel de rendement que le A diversification Portefeuille bien diversifié, potentiel de C rendement supérieur : présente un plus grand risque CAMF-M4L1_V072023 Risque Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 26 Chapitre Les risques attachés aux différentes catégories d’instruments financiers 12 2.2 Les différents types de risques 1. Risque spécifique et systématique Le risque global d’un actif financier se compose du risque systématique (ou de marché) et du risque spécifique à l’actif financier. Le risque systématique/de Le risque spécifique marché Est la part du risque qui s’explique par Est celui qui affecte tous les titres les caractéristiques propres de la cotés sur ce marché. Ce sont les société : plan de licenciement, fluctuations des cours dues aux performance, projet d’investissement, phénomènes économiques globaux changement d’une équipe dirigeante, (conjoncture économique, inflation, cession d’une partie des activités, etc. taux d’intérêt, chômage, etc…). Si On peut réduire ce risque spécifique ce risque systématique affecte tous grâce à la diversification (contrairement les actifs financiers présents sur ce au risque de marché qui lui, existe marché, tous ne réagissent pas avec quoiqu’il arrive). la même ampleur. CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 28 Chapitre Les risques attachés aux différentes catégories d’instruments financiers 12 2.2 Les différents types de risques Le risque de marché/systématique L’achat d’un instrument financier comporte un certain nombre de risques dont le plus couramment évoqué est le risque de fluctuation des prix, à la hausse ou à la baisse, appelé encore risque de marché ou risque systématique. Quel que soit l’actif considéré (actions titre de dette, devise, titre composé ou produit dérivé) le détenteur est susceptible de subir une moins-value liée à une évolution défavorable du prix. On distingue en particulier : Le risque de taux d’intérêts C’est le risque de variation des prix d’un titre de dette, d’un titre composé ou d’un produit dérivé, résultant d’une variation des taux d’intérêts. Par exemple, la valeur d’une obligation à taux fixe baissera si les taux d’intérêts augmentent et inversement. On parle aussi de risque de taux d’intérêts global (RTIG) pour exprimer le risque présent au bilan des banques, en particulier la sensibilité de la marge nette d’intérêts à l’évolution des taux d’intérêts. CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 29 Chapitre Les risques attachés aux différentes catégories d’instruments financiers 12 2.2 Les différents types de risques Le risque de change Il correspond à l’investissement dans un instrument financier libellé dans une devise différente de la sienne. Il existe un risque que le cours de cet instrument varie dans le temps (risque de marché) mais aussi que le cours de change de la devise dans laquelle est libellé l’instrument varie par rapport à la devise nationale. Le risque de volatilité La volatilité est une mesure du risque de marché. Elle correspond au risque de fluctuation des prix dans le temps et est plutôt utilisée pour certaines catégories de titres (actions). Un titre a un cours volatile lorsque ce dernier monte ou baisse rapidement avec de fortes amplitudes sur des périodes de temps relativement courtes. CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 30 Chapitre Les risques attachés aux différentes catégories d’instruments financiers 12 2.2 Les différents types de risques Le risque systémique On appelle risque systémique le risque qu’un événement particulier entraîne, par réactions en chaîne, des effets négatifs considérables sur l’ensemble du système pouvant ainsi occasionner une crise générale de son fonctionnement. Le risque systémique est inhérent au système bancaire et financier, du fait des interrelations existant dans ce secteur entre les différentes institutions et les différents marchés. Le risque systémique du secteur financier est d’autant plus dangereux que le plus souvent, les effets négatifs se diffusent sur l’économie réelle. CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 31 Chapitre Les risques attachés aux différentes catégories d’instruments financiers 12 2.2 Les différents types de risques Le risque de crédit C’est le risque qu’un emprunteur ou un émetteur d’un titre de dette ne soit pas en mesure d’honorer les obligations liées à sa dette, coupon et remboursement du capital. Plus l’échéance d’un titre de dette est lointaine, plus le risque de crédit est pris en considération par les investisseurs dans leur décision d’investissement. Le risque de contrepartie Dans une transaction entre deux opérateurs sur un instrument financier, le règlement et la livraison du titre ne sont jamais immédiates : cela peut prendre quelques jours (opération au comptant) voire quelques semaines ou quelques mois (opérations à terme). Il y a un risque pour l’acheteur (vendeur) que le vendeur (acheteur) soit défaillant (mise en liquidation…) entre la date de négociation et le versement des flux financiers, et qu’il n’honore pas ses engagements. C’est le risque de contrepartie. Sur les marchés organisés, le risque de contrepartie est assumé par une chambre de compensation qui assure la bonne fin des transactions. CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 32 Chapitre Les risques attachés aux différentes catégories d’instruments financiers 12 2.2 Les différents types de risques Le risque de liquidité Pour un investisseur qui souhaite acheter (ou vendre) une quantité donnée d’un instrument financier, le risque de liquidité est lié à la difficulté, à certains moments, à trouver une contrepartie susceptible de lui vendre (ou acheter) ladite quantité. La liquidité dépend donc du nombre d’intervenants sur le marché : moins il y a d’intervenants, moins le marché est liquide. La liquidité d’un marché ou d’un titre peut se mesurer par le volume échangé sur une période donnée, le plus souvent la journée. Contrairement à l’illiquidité de l’actif qui peut se traduire par l’impossibilité de revendre un actif, alors que le produit de la cession est destiné à faire face à des engagements. Cette situation peut être particulièrement sérieuse pour le gérant d’un OPC qui souhaiterait revendre certaines lignes de son portefeuille pour pouvoir honorer les demandes de rachat des investisseurs. CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 33 Chapitre Les risques attachés aux différentes catégories d’instruments financiers 12 2.2 Les différents types de risques Le risque opérationnel Pour un établissement financier, le risque opérationnel est le risque de pertes directes ou indirectes liées à une inadéquation ou à une défaillance des procédures mises en place (analyse ou contrôle absent ou incomplet, procédure non sécurisée), de son personnel (erreur, malveillance ou fraude) ou des systèmes internes (déficience ou panne de l’informatique…) Sur les marchés financiers, le risque opérationnel est par exemple lié à des erreurs d’exécution d’ordres ou encore à des retards dans la procédure de règlement- livraison. CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 34 Chapitre Les risques attachés aux différentes catégories d’instruments financiers 12 2.2 Les différents types de risques Le risque informatique De nombreuses instances internationales mettent l’accent, sur la montée du risque informatique au sein des secteurs de la banque et de l’assurance. Ces interventions résultent d’un double constat : Les dommages informatiques Les activités des établissements deviennent des risques majeurs pour reposent désormais en totalité sur des l’exercice des activités de ces systèmes d’information automatisés. établissements. Le risque informatique est reconnu explicitement ou implicitement par les instances internationales comme un risque opérationnel au titre de la « défaillance des processus, du personnel et des systèmes » et au titre des « événements externes » comme les cyberattaques. CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 35 Chapitre Les risques attachés aux différentes catégories d’instruments financiers 12 2.2 Les différents types de risques Cybersécurité La définition du risque informatique inclut la cybercriminalité mais ne s’y limite pas. Ainsi, il y a lieu de positionner la cybersécurité comme une démarche contenue dans le traitement du risque informatique et non l’inverse. Qu’est ce que c’est ? Utilisés pour protéger les ▪ Des contrôles éléments du SI et des La cybersécurité ▪ Des mesures réseaux de *SI: Système d’information ▪ Des moyens techniques et communication contre humains toute attaque Ces mesures et contrôles incluent : Contre quoi ? Des tentatives malicieuses visant les SI en : A toute activité informatique De quel type? ▪ Confidentialité malicieuse visant des éléments ▪ La prévention ▪ Intégrité du système d’information, et ▪ La détection ▪ Disponibilité affectant potentiellement : ▪ La réponse ▪ Traçabilité CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 36 Chapitre Les risques attachés aux différentes catégories d’instruments financiers 12 2.3 Mesures de performances d’un fonds et facteurs de risque De nombreux indicateurs financiers permettent de comprendre et d’analyser le comportement des fonds d’investissement. BENCHMARK Qu’est ce que c’est ? Est le terme anglosaxon pour désigner Performance d’un Mesure de la pertinence les indices de référence. Comme leur fonds de la politique nom l’indique, ce sont des référentiels d’investissement du permettant aux gérants de portefeuille gestionnaire de fonds et autres investisseurs de comparer la Elle est constituée : performance de leurs fonds avec la Permet de révéler la performance du moyenne du marché. α gestionnaire par rapport à un benchmark Selon que le fonds soit monétaire ou D’un alpha action, le gérant essaie de mieux Mesure la sensibilité du portefeuille d’actifs performer que le benchmark. β financiers par rapport au marché D’un bêta Les indices boursiers (S&P 500, CAC 40, L’objectif est de pouvoir identifier au mieux les NASDAQ…) sont des benchmark très utilisés investisseurs, les fonds, les gérants grâce à ces outils par les gestionnaires. On parle de : de calcul. La période de calcul et l’horizon de Surperformer benchmark si les résultats placement sont essentiels car la performance sont supérieurs et de sous-performer évolue constamment. benchmark si inversement. CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 38 Chapitre Les risques attachés aux différentes catégories d’instruments financiers 12 2.3 Mesures de performances d’un fonds et facteurs de risque Horizon de placement Qu’est ce que c’est ? C’est donc le nombre de mois, d’années ou de décennies durant Il s’agit de la durée lesquels un investisseur place ses fonds pour atteindre un d’investissement objectif financier précis. Un investisseur ayant un horizon de déterminée par un temps : investisseur. 1. Plus long 2. Plus court A l’aise pour se placer sur des investissements plus risqués ou plus volatils, car il peut attendre que le cycle économique lui Allocation dans des actifs soit favorable pour vendre et réinvestir sur des actifs moins moins risqués risqués. Indicateurs de performance Qu’est ce que c’est ? Les indicateurs financiers Ces indicateurs sont de deux types : constituent une palette d’outils 1. Les indicateurs absolus : tirés uniquement d’analyse complète et des performances des fonds approfondie permettant de choisir 2. Les indicateurs relatifs : calculés en comparant des fonds en fonction des critères la performance à celle de son indice de privilégiés par l’investisseur. référence CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 39 Chapitre Les risques attachés aux différentes catégories d’instruments financiers 12 2.3 Mesures de performances d’un fonds et facteurs de risque Les indicateurs absolus La performance C’est l’indicateur le plus simple et le plus connu. La performance d’un fonds reflète ce qu’a rapporté – ou fait perdre – le produit sur une période donnée. Ce chiffre peut être cumulé sur la période ou annualisé. Il s’agit de la différence, exprimée en pourcentage, entre la valeur liquidative finale (𝑉𝐿𝐹 ) et la VL initiale ( 𝑉𝐿𝐼 ), divisée par la valeur initiale. La volatilité Il s’agit de l’écart type de la série historique du fonds sur la période. Elle mesure les écarts de la valeur du portefeuille par rapport à sa valeur moyenne ou espérée. Sa valeur est toujours annualisée et exprimée en pourcentage. Elle est obtenue mathématiquement en calculant l’écart type (σ) de la rentabilité. Le coefficient β alors obtenu par σ représente la volatilité d’un titre. Les facteurs de la volatilité sont la variation des flux anticipés, la modification du taux d’intérêt et l’évolution de la perception du risque. CAMF-M4L1_V072023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 40 Chapitre Les risques attachés aux différentes catégories d’instruments financiers 12 2.3 Mesures de performances d’un fonds et facteurs de risque Le ratio de Sharpe Depuis les années 50, l’indice de Sharpe a été introduit pour réfléchir non plus en termes de performance seule, mais en associant la performance à la volatilité en partant du principe qu’une volatilité forte devait être compensée par une performance importante. Comparer deux produits aux caractéristiques (risque et rentabilité) complétement opposés peut être compliqué. C’est là qu’intervient le ratio de Sharpe, qui va mesurer l’intérêt éventuel de la prise de risque. La formule de Sharpe compare les taux de rentabilité du portefeuille à risque (𝑅𝑝 ) avec une valeur de référence (𝑅𝑟 ) qu’il divise ensuite par l’écart type (σ) L’investissement 𝑅𝑟 , en plus d’être risqué, est à la valeur patrimoniale (VP) par action. En effet, la VP ne prend pas en compte la valeur du portefeuille clientèle, le savoir- faire de l’entreprise, son emprise sur un secteur économique, etc. et a tendance à sous estimer la véritable valeur de marché. Sauf circonstances particulières, il faut plutôt la voir comme un prix plancher, plus particulièrement dans un contexte de cessation d’activité. VP = Σ actifs − Σ dettes CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 20 Chapitre Les différents types d’actions et leur valorisation 1 1.4 La valorisation 2 Approche financière ou l’actualisation des cashs flows La société est analysée comme une entité économique susceptible de générer un flux de revenu chaque année. Cette méthode suppose de faire des hypothèses sur le chiffre d’affaires, les charges, etc. pour simuler les revenus futurs. Ensuite, pour tenir compte de l’évolution des prix dans le temps (taux d’inflation, taux d’intérêt), il est nécessaire d’actualiser les revenus futurs à la date d’aujourd’hui. CF = Σ de tous les revenus générés dans le futur CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 21 Chapitre Les différents types d’actions et leur valorisation 1 1.4 La valorisation 2 Approche simple ou la méthode des multiples de capitalisation Dans l’approche financière, c’est la capacité de la société à générer des bénéfices dans le futur qui lui donne de la valeur. Un outil simple et facilement compréhensible rend compte de cette notion : le PER (Price Earning Ratio) ou multiple de capitalisation. Cours de bourse PER = Bénéfice net par action Ou, ce qui revient au même Capitalisation boursière PER = Bénéfice CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 22 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.1 Introduction aux titres de dette Définition Un titre de dette fonctionne sur le plan financier comme un emprunt bancaire mais il a la particularité d’être cessible et négociable avant la date de remboursement auprès d’un tiers si l’investisseur souhaite s’en débarrasser. Les titres de dettes comportent les obligations, les TCN et les bons du Trésor. De plus, la rémunération servie par l’émetteur à l’investisseur peut être fixe ou variable et, dans ce dernier cas, calculable à partir d’un index officiel et d’une formule de calcul établie au préalable. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 24 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.1 Introduction aux titres de dette OBJECTIF : se financer directement auprès d’investisseurs qui souhaitent placer leur argent Engagement de l’investisseur : procurer dans l’immédiat de l’argent à l’entreprise émettrice Double engagement de l’émetteur : 1. Verser des intérêts au préteur selon un échéancier donné 2. Procéder au remboursement au titre du principal, à une date prévue dans le contrat d’origine. Les titres de dette à long terme Les obligations Les titres de créances négociables (TCN) Les titres de dette à moyen – court terme Les bons du Trésor CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 25 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.2 Caractéristiques des obligations Pour comprendre le fonctionnement des obligations, quelques notions se révèlent indispensables : Le nominal (ou Prix unitaire d’une obligation. EXEMPLE : un émetteur décide d’emprunter 1 million d’€. Ce valeur faciale capital sera divisé en plusieurs coupures pour faciliter les échanges sur le marché. Si la ou principal) coupure est de 1000 €, ce montant va correspondre à la valeur nominale de l’obligation. L’échéance ou Durée de vie de l’obligation. Si le remboursement est in fine, il s’agit de la date à laquelle maturité le détenteur se voit rembourser l’intégralité du nominal. Le coupon Versement périodique d’un intérêt au détenteur de l’obligation. Part de l’intérêt dû par l’émetteur de l’obligation à un instant T, c’est-à-dire la rémunération Le coupon couru due par l’émetteur au détenteur de l’obligation entre le dernier versement du coupon et celui à venir. Le prix Prix de l’obligation au moment de son émission. Il peut différer du nominal d’émission Si le prix d’émission > au nominal, on dit qu’elle est « au dessus du pair » et inversement. Prix sur lequel s’échange une obligation sur le marché secondaire. Il est généralement Le cours de exprimé en % du nominal et facilite la comparaison entre des obligations avec différentes l’obligation caractéristiques. Remboursement de l’obligation à son échéance. Il peut être > au nominal de façon à Le prix de rendre l’obligation plus attractive. La différence entre le prix de remboursement et le remboursement nominal est appelée la prime de remboursement. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 27 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.2 Caractéristiques des obligations Définition Les obligations sont des titres négociables émis par une entreprise privée ou publique ou par l'Etat ou les collectivités locales en vue de financer un investissement. Contrairement aux actions, les obligations ne représentent pas une part du capital mais une part de la dette. Le porteur d'une obligation détient une créance sur son émetteur qui s'engage à rembourser le prêt à une date et dans des conditions déterminées à l'avance et précisées dans le contrat d'émission. En règle générale, les obligations sont émises pour une durée : ▪ Entre 8 et 10 ans pour celles émises par les entreprises. ▪ 15 ans pour celles émises par l'Etat CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 28 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.2 Caractéristiques des obligations En contrepartie de l'avance de fonds effectuée au profit de l'émetteur d'obligations, l'investisseur perçoit un revenu, sous forme d’intérêts : des « coupons », calculés en fonction de la valeur nominale de l'obligation, du taux d'intérêt et des modalités de remboursement. Valeur Nominale (VN) d’une obligation : Soit la valeur unitaire d’une obligation. Elle est généralement égale ou assez voisine du prix de souscription et/ou du prix de remboursement. C'est sur cette somme que sera calculé l'intérêt payé à l’épargnant. La valeur nominale d'une obligation ne change jamais. Montant de l′ emprunt VN = Nombre d′ obligations CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 29 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 1 2.2 Caractéristiques des obligations 1 Présentation générale Le prix de remboursement : Il constitue le montant perçu par l’acquéreur pour toute obligation arrivée à échéance. Ce prix peut être supérieur au prix d’émission, on parlera dans ce cas de prime de remboursement. Le prix de l’obligation est selon le cas : LE PRIX Lors d’une émission d’emprunts obligataires exprimé en % de D’ÉMISSION la valeur nominale ou en euros LA VALEUR C’est-à-dire le cours du titre sur le marché BOURSIERE CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 30 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.2 Caractéristiques des obligations La date de règlement : A noter qu’en France, la date de règlement correspond à la date de négociation + 3 jours ouvrés. Le support de détention : Les obligations, lorsqu’elles ne sont pas placées dans le cadre d’une enveloppe fiscale particulière (par exemple l’Assurance vie), doivent être détenues sur un compte titre. Taux facial ou nominal : Il s’agit du taux d’intérêt appliqué au nominal de l’obligation pour calculer le montant des coupons. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 31 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.2 Caractéristiques des obligations 2 Rémunération de l’obligation Pour la plupart des obligations, l’émetteur verse régulièrement des intérêts appelés coupons et rembourse le capital à la date de maturité. Ainsi, en contrepartie de son investissement financier (prêt à l'émetteur), l’investisseur reçoit : Une rémunération annuelle TAUX Est fixé librement par COUPON (appelés aussi intérêts) dont D’INTERET DU l'émetteur des obligations. les modalités de calcul sont COUPON En principe, il s'agit d'un fixées dès l'émission des taux d'intérêt fixe. obligations. Ou Il est aussi possible qu’il n’y ait Toutefois, les émetteurs d'emprunts pas de coupon versé obligataires assortissent parfois l'emprunt COUPON pendant la vie de d'un taux d'intérêt variable (les rendements ZERO l’obligation. Pour compenser varient en fonction de la moyenne des taux l’absence de coupon, le prix ou du taux de référence) ou indexé (le taux d’émission de ces obligations d'intérêt peut être indexé sur l'indice des est inférieur à la valeur prix ou boursier) afin de rendre l'opération nominale du titre. plus attractive pour les investisseurs. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 32 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.2 Caractéristiques des obligations EXEMPLE Prenons l’exemple d’une émission d’un emprunt obligataire à taux fixe, in fine, sans clause de rachat, lancé le 15 janvier, avec les caractéristiques suivantes : Durée de vie : 10 ans VN : 1 000 € Quantité d’obligations émises : 10 000 Taux nominal : 5 % Encours de l’emprunt : 10 millions d’euros ( 10 000 obligations x 1 000 €) Prix d’émission : au pair, soit 100 % de la VN. Le montant déboursé par un investisseur pour acheter 1 obligation à l’émission est donc de 1 000 € Coupon versé chaque année le 15 janvier au porteur de l’obligation : sera de 5 % de 1 000 € (VN) soit 50 € Remboursement : au pair, in fine, soit 1 000 € par obligation dans 10 ans. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 33 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.2 Caractéristiques des obligations 3 Cotation d’obligation et calcul La cotation d’une obligation dans la presse spécialisée ou sur les sites internet dédiés permet de suivre au jour le jour l’évolution d’un titre en bourse. Le cours des obligations est toujours présenté en pourcentage de la valeur nominale de l’obligation. Pour obtenir son prix ou sa valeur de marché, la valeur nominale doit être multipliée par le cours exprimé en %, auquel s’ajoute la valeur du coupon couru. Prix de l′ obligation = VN X ( % de cotation + Coupon couru CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 34 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.2 Caractéristiques des obligations Coupon couru : Il s’agit de l’intérêt dû au titre de la période de détention de l’obligation. Ce «coupon couru » (CC) est un prorata temporis de l’intérêt entre la date d’émission de l’obligation ou la date du dernier paiement d’intérêt et la date de règlement de l’obligation. nb. de jours depuis le dernier coupon ∗ CC = × taux nominal 365 CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 35 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.2 Caractéristiques des obligations EXEMPLE Durée de vie : 10 ans Reprenons l’exemple précédent en prenant une VN : 1 000 € négociation le 26 janvier et en supposant que Quantité d’obligations émises : le cours du titre soit de 92,65 %. 10 000 1ère Taux nominal : 5% ETAPE Calculer le coupon couru (CC) en se situant à la date de règlement de l’obligation soit 3 jours de plus au calcul du coupon *Nombre de jours d’intérêts courus 13 entre le 15/01 et le 26/01: 13 jours CC = x 5% = 0,178% 2ème 365 ETAPE Calculer le prix à payer pour acheter une obligation (règlement au 26 janvier) CC inclus P = ( prix + CC) × valeur nominale P = (92,65% + 0,178%) x 1 000 P = 928,28 € 3ème ETAPE Calculer le montant à débourser pour l’achat de 100 titres P100 = 100 x 928,28 € = 92 828€ CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 36 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.2 Caractéristiques des obligations 4 Les modes de remboursement ou d’amortissement Le remboursement ou amortissement peut être fait de trois manières : A l’échéance : In fine Annuités constantes Amortissements constants REMBOURSEMENT : La REMBOURSEMENT ET REMBOURSEMENT : se fait totalité du remboursement COUPONS : versés de de façon constante tout au se fait à l’échéance. façon constante tout au long de la période. long de la période. COUPONS : versés en fonction COUPONS : Les intérêts du capital restant, donc sont donc versés de façon L’acquéreur reçoit les déclineront jusqu’à l’échéance. régulière et pour le même intérêts/coupons plus une montant jusqu’à la fin (in partie du remboursement, à Seul le montant du fine) chaque période. remboursement, l’amortissement, est constant. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 37 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.2 Caractéristiques des obligations EXEMPLE Reprenons l’exemple précédent en supposant que la société n’a émis qu’une seule obligation dite In fine au nominal de 1 000 €. Le taux d’intérêt est à 5% et la date d’échéance est dans 10 ans. Ainsi, à l’échéance, la société rembourse l’obligation à l’acquéreur en lui versant 1 500 €. ↘ 1 000 € pour le remboursement, plus 50 € chaque année pour le coupon. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 38 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.3 Les différents types d’obligations Il existe différents types d’obligations que l’on peut différencier selon les modalités de versement des intérêts (fixe, variable ou zéro coupon), le type d’émetteur (les entreprises ou le secteur public) ou encore selon la durée de vie de l’obligation. 1 Modalités de versement des intérêts Obligations à taux flottant Le taux d’intérêt dépend de l’évolution d’un taux de marché (par exemple l’EURIBOR Hybride) auquel s’ajoute un taux fixe. L’évolution de ce taux de marché varie à intervalles réguliers. Ce type d’obligations reste peu risqué. Néanmoins, l’investisseur ne peut déterminer à l’avance le montant du coupon qu’il recevra puisque le taux sur lequel il est indexé varie tous les jours. Ainsi, tout au long de cette période, le montant du coupon varie car il est calculé sur une estimation basée sur l’indice de référence de la période passée. Le taux de référence et le montant réel du coupon plein ne seront définitifs qu’en fin de période. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 40 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.3 Les différents types d’obligations Obligations à taux fixe Le taux d’intérêt nominal et le coupon de ce type d’obligations sont fixes. Son versement intervient de manière régulière, généralement tous les ans, et est fixé dès l’émission du titre jusqu’à son échéance. Obligations convertibles Donnent le droit à son détenteur d’échanger son titre obligataire contre une ou plusieurs actions de l’entreprise émettrice à tout moment. Obligations indexées sur l’inflation Le taux de référence est déterminé en fonction du niveau d’inflation de façon à protéger l’investisseur d’une baisse de son pouvoir d’achat. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 41 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.3 Les différents types d’obligations 2 Typologie d’obligation à taux flottant Il existe également des obligations à taux variable ou révisable et des obligations indexées sur l’inflation. Les obligations à taux révisable Les obligations à taux variable (coupon (coupon prédéterminé) post-déterminé) L’indice de référence servant de base de L’indice de référence servant de base de calcul au coupon est connu au début de calcul au coupon n’est pas connu quand la période de référence et révisé à la période de référence commence à chaque fin de période. Le montant réel courir. Tout au long de cette période, le du coupon est donc définitif tout au long montant du coupon varie car il calculé sur de la période de référence. une estimation basée sur l’indice de référence de la période passée. Le taux de référence et le montant réel du coupon plein ne seront définitifs qu’en fin de période. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 42 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.3 Les différents types d’obligations 3 Types d’émetteurs des obligations Corporate bonds OAT Pour les entreprises, l’émission Les OAT sont des emprunts obligataires d’obligations constitue une alternative émis par la République française. Leur au financement par actions. Les émission est organisée par l’Agence obligations d’entreprises offrent des France Trésor (AFT) et le service du rendements plus élevés que les Ministère de tutelle. Apparues en 1985, obligations d’Etat ou de collectivités les obligations assimilables du Trésor locales car elles présentent un risque (OAT) sont la version moderne des élevé. Plus l’entreprise est fragile, plus traditionnels emprunts d’Etat. le rendement offert à l’investisseur est Les OAT sont proposées par ventes aux important selon le principe du couple enchères sur le marché primaire tous les risque/rendement. mois aux investisseurs français et étrangers. L’Etat annonce quelques jours à l’avance les caractéristiques des titres émis et une indication de volume. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 43 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.3 Les différents types d’obligations Les OAT assimilables Cela signifie que les nouvelles obligations émises chaque mois sont assimilées avec les obligations de même échéance déjà émises, ce qui permet d'éviter qu'un trop grand nombre de types de titres soit en circulation, et de favoriser ainsi la liquidité. En effet, les nouveaux volumes viennent alors s’ajouter à l’encours existant pour ne constituer qu’une seule et même ligne obligataire, à l’encours plus élevé et à la liquidité plus importante. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 44 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.3 Les différents types d’obligations Quel est l’avantage pour l’Etat comme pour les investisseurs, d’émettre des obligations assimilables ? Pour bien vendre la dette de l’État aux investisseurs français ou étrangers, il faut que le marché des OAT soit liquide. Pour cela, l’État procède en créant une nouvelle ligne obligataire d’OAT à intervalles réguliers. Puis, lors des adjudications mensuelles, il émet des titres dont les caractéristiques sont en tout point identiques à celles des OAT déjà existantes et cotées sur le marché secondaire. De ce fait, on les « assimile » sur un code ISIN identique et les nouveaux volumes émis viennent alors s’ajouter à l’encours déjà existant pour finalement ne constituer qu’une seule et même ligne obligataire, à l’encours plus élevé et à la liquidité plus importante Les OAT constituent la part essentielle de la dette négociable de l’Etat français et forment un gisement de titres standardisés (nominal de 1 euro, remboursement in fine) bénéficiant d’une excellente liquidité sur le marché secondaire. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 45 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.3 Les différents types d’obligations Typologie des OAT À taux fixe, avec les caractéristiques des obligations à taux fixe. Elle représentent la grande majorité des OAT émises par l’Etat français. À l’émission, le taux facial s’ajuste progressivement à l’évolution des taux de marché mais le processus d’assimilation conduit l’Etat à abonder des souches précédemment émises dont le taux facial peut ainsi s’éloigner du taux de marché. Indexées sur l’inflation Des OAT dont le montant des coupons ainsi que le montant du capital remboursé à l’échéance sont fonction du niveau d’inflation dans le futur. L’Etat français émet de manière régulière depuis quelques années: ▪ Des OATi, dont le coupon est indexé sur l’indice français des prix à la consommation hors tabac. ▪ Des OAT€i indexées sur l’indice harmonisé des prix de la zone euro, hors tabac. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 46 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.3 Les différents types d’obligations Démembrées Celles-ci sont créées à partir des OAT à taux fixe en séparant le coupon (certificat de coupon) du nominal ou principal (certificat du principal). Chaque certificat peut être négocié séparément. Ces certificats ne versant qu’un seul flux à l’échéance s’apparentent à des obligations zéro coupon. Leur prix sera inférieur au pair (100% du nominal) et l’investisseur sera remboursé au pair (valeur nominale) à l’échéance. Pour l’investisseur, en l’absence de revenu intermédiaire, le rendement nait de la différence entre le prix d’achat et le prix de remboursement. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 47 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.3 Les différents types d’obligations Les obligations de la finance durable Les obligations vertes ou « green bond » : une obligation pour laquelle l’usage des fonds est dédié à un projet (ou ensemble de projets) générant un impact environnemental positif. Elle se distingue d’une obligation classique par une information précise et spécifique sur les investissements qu’elle finance et leur caractère vert tout en impliquant un risque financier identique pour les investisseurs. Les obligations liées au développement durable ou «sustainability-linked bonds) : L’émetteur doit justifier d’une activité respectant durablement les critères ESG mais les fonds recueillis lors de l’émission obligataire ne sont pas dédiés à un projet ESG. C’est le taux de rémunération de l’obligation qui se trouve lié à un des objectifs de développement durable en matière environnementale, sociale et/ou de gouvernance. Les obligations sociales : Une obligation sociale a pour objectif de financer des projets ayant un impact social, comme par exemple favoriser l'accès à l'éducation, à la santé ou à l'emploi, ou soutenir des campagnes de vaccination. Ces projets concernent plus particulièrement les populations les plus fragiles. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 48 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.3 Les différents types d’obligations Les obligations « Relance » Ce dispositif vise à renforcer le bilan des entreprises françaises et à soutenir leur capacité d’investissement en sortie de crise. Le soutien de l’État prend la forme d’une garantie apportée aux investisseurs qui refinancent ces instruments financiers, considérés comme des quasi-fonds propres. La garantie de l’État doit permettre aux entreprises de trouver des conditions de financement abordables. Ces mesures s’inscrivent dans un objectif général de soutien à la relance des entreprises et au fléchage de l’épargne des français. Un label spécifique « Relance » a ainsi été créé en octobre 2020, afin que les investisseurs français qui le souhaitent puissent diriger leur épargne vers les OPC favorisant le financement de PME et ETI françaises. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 49 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.4 Le rendement des obligations Déterminer le rendement d’une obligation peut se révéler relativement simple si on s’intéresse au rendement courant mais peut se révéler plus complexe si on s’intéresse au rendement à l’échéance c’est-à-dire au rendement effectif de l’obligation. Rendement courant Correspond au rapport du coupon annuel au prix de l’obligation à un moment T. Il est calculé en divisant la valeur du coupon par le cours boursier de l’obligation. Rendement à échéance Correspond au rendement d’une obligation qui serait détenue par un investisseur jusqu’à son échéance. Il est également appelé rendement actuariel ou rendement effectif. Contrairement au rendement courant, son calcul prend en compte d’autres éléments que le simple coupon tels que le prix de l’obligation, l’échéance, etc. Pour le calculer, on utilise la méthode des intérêts composés. Celle-ci permet de prendre en compte le fait que l’intérêt lié à la détention d’une obligation est réintégré chaque année au capital et engendre lui-même des intérêts. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 51 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.4 Le rendement des obligations 1 La méthode des intérêts composés En intérêt composé, l’intérêt est réintégré chaque année au capital et porte lui- même intérêt. On parle aussi d’intérêts capitalisés : chaque année, le capital pris en compte se gonfle des intérêts engendrés, ce qui fait que plus le temps passe, et plus les intérêts grandissent. EXEMPLE Avec cette méthode, on répond à l’interrogation suivante: si un investisseur place 100 € (VA= valeur actuelle) aujourd’hui, quelle sera la valeur acquise dans 10 ans à 5 % ? Ainsi 100 € placés à 5% auront une valeur future (VF) : VF = VA x (1 + taux nominal)n Dans 1 an : 𝑉𝐹 = 100 × (1 + 5%)1 = 105 € Dans 2 ans : 𝑉𝐹 = 100 × (1 + 5%)2 = 110,25 € Dans 10 ans : 𝑉𝐹 = 100 × (1 + 5%)10 = 162,89 € CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 52 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.4 Le rendement des obligations 2 Actualisation ou valeur actuelle Ce modèle est fondé sur l’actualisation des « Cash Flows » (ou flux financiers) pour calculer la valeur d’une obligation. Le prix d’une obligation aujourd’hui est donc la somme des « valeurs actuelles » de tous les flux futurs de l’obligation. 3 Taux de Rendement Actuariel ou rendement Le TRA d’une obligation est tel que la valeur actuelle du prix payé en achetant le titre soit égale à la somme des valeurs actuelles des flux futurs reçus. Le TRA est utilisé pour pouvoir comparer des titres dont les coupons et les prix sont différents. Il correspond au taux d’intérêt que percevrait un investisseur qui détiendrait l’obligation jusqu’à son terme. Le taux de rendement actuariel est le véritable rendement de l’obligation. ▪ Lorsque le prix d’une obligation augmente, son taux de rendement actuariel diminue puisqu’en la payant plus cher, on aura un rendement plus faible (le coupon étant fixe). ▪ Lorsque le prix d’une obligation diminue, son taux de rendement actuariel augmente puisqu’en la payant moins cher, on aura un rendement plus élevé. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 53 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.4 Le rendement des obligations 3 La sensibilité d’une obligation Le prix d’une obligation dépend de la hausse ou de la baisse des taux d’intérêt de marché, soit la relation suivante : ▪ hausse des taux de marché = baisse du prix ▪ baisse des taux de marché = hausse du prix C’est la mesure de l’impact d’une augmentation ou d’une diminution du taux de marché d’1% sur le prix de l’obligation. Un investisseur doit donc savoir que le prix d’une obligation variera avec le taux du marché. La sensibilité de l’obligation est principalement liée à la durée résiduelle de l’obligation. Plus l’obligation a une durée résiduelle longue, plus elle sera sensible à un mouvement du taux d’intérêt. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 54 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.5 Les titres de créances négociables Définition Est un titre à court terme, émis par un émetteur, qui représente un droit de créance pour une durée déterminée. L’émetteur, souvent une entreprise, cherche par ce biais à lever des fonds de façon ponctuelle. La rémunération des TCN est libre (sauf pour les bons du Trésor négociables émis par l'Etat dont le taux est fixe). Elle est fonction de la durée et des sommes prêtées. Généralement : rendement TCN < rendement obligations. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 56 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.5 Les titres de créances négociables Types de TCN 1. Certificats de 2. Billets de 3. Bons à moyen terme dépôt trésorerie négociables Entreprises autres Etablissements de Tous les émetteurs pouvant que les Emetteur crédit et Caisses émettre des certificats de dépôt établissements de de dépôts ou des billets de trésorerie crédit > 1 an ( de 1 an et 1 jour sans Durée < 1 an ( d’1 jour à 1 an) limitation de durée) Montant Min 150 000 € Prix Prix égal ou différent du pair (prime de remboursement) d’émission Règlementé ou de gré à Rémunération Euro ou toute devise étrangère Marché gré Obligatoire auprès d'un établissement de crédit ou d'un établissement Domiciliation agréé sur le territoire français CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 57 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.5 Les titres de créances négociables Quoi de nouveau ? Les NEU CP sont des titres négociables émis depuis le 1er juin 2016 venant en remplacement : ▪ Des Billets de Trésorerie (BT) ▪ Des Certificats de Dépôts négociables (CDN) ▪ Des Bons à Moyen Terme négociables (BMTN) Les BT et CDN se sont éteints le 1er juin 2017 et les BTMN continueront à exister jusqu’à leur arrivée à maturité L’objectif de cette réforme a été de moderniser le marché et de l’aligner aux standards internationaux. Pour les émetteurs, ce marché offre souplesse et simplicité d’utilisation notamment par rapport au marché des obligations. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 58 Chapitre Les titres de dette et leurs rendements 21 2.5 Les titres de créances négociables Les Neu Mtn (Titres négociables à moyen terme) Les Neu CP Maturité : Minimum d’1 an (Titres négociables à court terme) Emetteurs : Tous les émetteurs Maturité : < 1 an pouvant émettre des certificats de Emetteurs : entreprises, établissement dépôt négociables ou des billets de de crédit, Etats. trésorerie Montant unitaire : > 150 000 € Montant unitaire : > 150 000 € Marché : règlementé ou de gré à Remboursement : In fine gré Taux de coupon : fixe ou indexé Supervision : Banque de France comme pour les obligations CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 59 Chapitre Les titres hybrides / composés 31 3.1 Introduction aux titres composés/hybrides Définition Un titre hybride a pour singularité de tenir à la fois des actions et des obligations. Ce sont des produits financiers, généralement composés d’un produit de base (action ou titre de créance) auquel on attache un bon de souscription d’actions ou d’obligations et dont l’exercice est soumis à des conditions particulières. Dans cette famille on retrouve : 1. Les bons de souscriptions 2. Les obligations convertibles 3. Les titres subordonnés Selon le Code de commerce, les émissions de titres hybrides doivent être autorisées par l’Assemblée Générale Extraordinaire (AGE) des actionnaires. Le capital auquel les titres donnent accès peut être celui d’une autre société si l’émetteur en détient au moins 50 %. Ces titres ont une rémunération annuelle conditionnelle au détachement d’un dividende ou au paiement d’un coupon. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 61 Chapitre Les titres hybrides / composés 31 3.2 Les bons de souscription Définition Comme leur nom l’indique, ces titres permettent de souscrire, pendant une période donnée, un autre titre financier. Ces bons peuvent être couplés à l’émission : D’une action Action à bons de souscription d’action (ABSA) D’une obligation Obligation à bons de souscription d’action (OBSA) Les bons de souscription d’actions sont généralement créés lors de l’émission d’ABSA ou d’OBSA. Ils sont alors détachés de l’action ou de l’obligation support et sont cotés séparément. Ils ont une vie boursière autonome et leur propre code d’identification ISIN. PERIODE D’EXERCICE : Il peut y en avoir plusieurs (date d’anniversaire de l’émission du bon), et ceci pendant plusieurs années. PRIX D’EXERCICE : Il doit être au moins égal au nominal de l’action et peut varier à chaque période d’exercice en fonction d’un indice. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 63 Chapitre Les titres hybrides / composés 31 3.2 Les bons de souscription LES TYPES DE BONS DE SOUSCRIPTION 1 ABSA Dans le cas d’une ABSA, chaque action, émise lors d’une augmentation de capital est assortie d’un ou de plusieurs bons de souscription d’actions donnant un accès différé au capital. Pour la société qui émet des ABSA, il y a donc augmentation de capital, c’est-à- dire apport d’argent frais en 2 temps : ▪ Lors de l’émission des ABSA ▪ Lors de l’éventuel exercice des bons impliquant la création d’actions nouvelles CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 64 Chapitre Les titres hybrides / composés 31 3.2 Les bons de souscription 2 OBSA Analogue dans son fonctionnement à l’ABSA, l’OBSA est une obligation, en général à taux fixe, à laquelle sont attachés un ou plusieurs bons de souscription donnant un accès différé au capital. Pour la société qui émet des OBSA il y a donc : Apport immédiat d’argent Augmentation de capital REMUNERATION EMETTEUR : Le détenteur des bons va acquérir de périodique via un taux d’intérêt fixe < nouvelles actions à un prix plus à celui d’une obligation classique favorable que celui coté en bourse à COTATION : 1 cours < au pair une fois ce moment-là. le bon détaché Avantage immédiat pour l’émetteur et Avantage en différé pour le détenteur une perte d’opportunité pour le de bon et une perte d’opportunité détenteur. pour l’émetteur. CAMF-M4L2_V112023 Document écrit par Prodemial Business School – Reproduction interdite 65 Chapitre Les titres hybrides / composés 31 3.3 Les obligations convertibles Définition Il s’agit d’une obligation assortie d’un droit à convertir cette obligation dans le futur contre un nombre défini d’actions de la même société. Contrairement aux OBSA, ce droit de conversion est indissociable du titre obligataire. Il en fait partie intégrante et n’est donc pas détachable. Les modalités fixées dans le contrat d’émission pour la conversion des bons en actions : Durée de convertibilité Parité de conversion L’obligation peut être convertible à Le rapport de conv