Système immunitaire - Immunité innée et réponses inflammatoires PDF 2023-2024

Summary

Ces notes de cours couvrent le système immunitaire, l'immunité innée et les réponses inflammatoires, y compris le système du complément, le recrutement et l'activation des cellules phagocytaires et des cellules NK. Le rôle des barrières naturelles, telles que la flore et l'épithélium, est examiné, ainsi que les mécanismes de la réaction inflammatoire.

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Charonéo 2023-2024 Système immunitaire - Immunité innée et réponses inflammatoires Pr. S. DUBUCQUOI Système immunitaire Immunité innée et réponses inflammatoires; le système du complément Recrutement et activation des cellules phagocytaires et des cel...

Charonéo 2023-2024 Système immunitaire - Immunité innée et réponses inflammatoires Pr. S. DUBUCQUOI Système immunitaire Immunité innée et réponses inflammatoires; le système du complément Recrutement et activation des cellules phagocytaires et des cellules NK Semaine : 5 Heure : 8h-9h Professeur : Pr. S. Date : 11/10 DUBUCQUOI Binôme : Caudoux Coutard Loukas et Carette Alexandre Correcteur : Coze Apolline Remarques du professeur : Plan du cours : I) Les barrières naturelles A) La flore B) l’épithélium II) Mise en place des lignes de défenses (non spécifiques) A) La phase vasculaire : Effecteurs solubles 1. Le système du complément a) La voie classique b) La voie alterne 2. La communication au sein du système immunitaire B) La phase cellulaire 1. Les cellules phagocytaires a) La phagocytose b) La bactéricidie 2. Les cellules NK 1/12 Charonéo 2023-2024 Système immunitaire - Immunité innée et réponses inflammatoires Pr. S. DUBUCQUOI I) Les barrières naturelles Afin de nous protéger des agents pathogènes, notre corps a développé un système immunitaire. Mais en amont de ce système nous possédons ce qui s’appelle “l’anté-immunité” qui sont simplement des barrières naturelles. Ces barrières sont en contact direct avec l’extérieur et donc les agents pathogènes. A) La flore La première composante est la flore locale (= microbiote) que l’on héberge au niveau cutané, au niveau de l’ensemble des muqueuses (intestinales, pulmonaires, uro-génitales). Microbiote = un ensemble de bactéries, virus, champignons que l’on héberge naturellement (la “flore”). Ce sont des micro-organismes spécialement adaptés à cet environnement, et ils jouent un rôle essentiel pour nous. Ils s'opposent à l'implantation d'agents pathogènes plus agressifs en occupant un espace disponible et en produisant diverses substances, y compris des antibiotiques, qui perturbent la colonisation de l'agent pathogène. Il est devenu évident que, sans une flore, notre système immunitaire local n'est pas efficace. Ces micro-organismes sont essentiels à l'établissement d'un système immunitaire local qui fonctionne discrètement mais maintient un équilibre pour empêcher leur prolifération. La flore est donc nécessaire pour le développement d'un système immunitaire capable de réagir efficacement lorsqu'il est confronté à un agent pathogène plus virulent. De plus, il est établi que la flore joue un rôle essentiel dans le processus de cicatrisation. Il existe des interactions entre cette flore et le système immunitaire qui assure la réparation des tissus. B) L’épithélium Au niveau de la peau, nos cellules épithéliales produisent un film hydrolipidique, connue sous le nom de sueur, qui possède un pH acide (entre 3 et 5). Ce pH est favorable à la croissance de notre flore naturelle, tout en étant nuisible au développement d'agents pathogènes. Les kératinocytes, qui sont des cellules de l'épiderme, produisent divers composés qui sont ensuite décomposés par la flore cutanée, et ces composés ont des propriétés antiseptiques. L'épithélium, lorsqu'il est intact, joue un rôle crucial en tant que barrière physique. Il suffit d'une simple coupure pour créer une voie d'entrée pour les agents pathogènes. Par conséquent, le simple fait d'avoir un épithélium sain nous protège contre ces agents pathogènes. Les cellules épithéliales, comme les kératinocytes dans cet exemple, ainsi qu'au niveau intestinal, jouent un rôle dans l'immunité innée en produisant des peptides antimicrobiens. Ces peptides ont pour but de nous défendre contre les agents pathogènes et de maintenir un équilibre dans la flore. Ces barrières ont des fonctions immunitaires qui sont actives au quotidien, même en l'absence d'une menace apparente. De plus, le derme et l'épiderme abritent des cellules immunitaires résidentes, présentes dans toutes nos muqueuses et téguments, comprenant des populations de macrophages, de cellules dendritiques, ainsi que de lymphocytes T et B. Il est essentiel de comprendre que tous ces éléments sont naturellement présents en nous, prêts à réagir lorsque nous sommes confrontés à un agent pathogène. 2/12 Charonéo 2023-2024 Système immunitaire - Immunité innée et réponses inflammatoires Pr. S. DUBUCQUOI II) Mise en place des lignes de défenses (non spécifiques) Les agents pathogènes montrent des traits particuliers : au fil de l'évolution, ils ont ajusté leurs caractéristiques pour s'adapter aux différents hôtes qu'ils peuvent infecter. Certains d'entre eux ont acquis des facteurs de virulence, leur permettant de surmonter les barrières naturels, et ils exploitent ensuite ces nouvelles conditions pour proliférer, garantissant ainsi leur survie et leur propagation. Ils vont altérer les cellules et les tissus, entraînant des dommages. Par conséquent, la présence d'agents pathogènes et les dégâts qu'ils provoquent génèrent des signaux d'alerte qui peuvent être rapidement détectés par certains effecteurs présents dans les téguments. Cela déclenche rapidement la mise en place de l'alerte et des premières lignes de défense, à savoir la réponse inflammatoire locale, qui est non spécifique (sauf si on a déjà été en contact avec le pathogène). Et dans cette réponse immédiate on décrit deux grandes phases : - Une phase vasculaire (plaquettes, mastocytes, protéines de l’inflammation, et système du complément) → effecteurs primaires, immédiatement disponibles parce que circulants - Une phase cellulaire (PNN, macrophages, ou monocytes qui se transforment en macrophages) → effecteurs cellulaires Ces deux phases se succèdent mais elles sont quand même intriquées l’une avec l’autre C'est une réaction presque instantanée, à une échelle macroscopique, elle peut ne pas être perceptible, mais à une échelle microscopique, elle est observable, et elle s'intensifie au fil des heures et des jours qui suivent. Cette réaction a pour objectif de déclencher l'alarme et de limiter les dommages en attendant la mise en place d'une réponse immunitaire spécifique, ce qui peut prendre un certain temps (période de latence). La réponse immédiate joue un rôle actif dans la préparation de la réponse spécifique, en partie grâce à la présence de cellules dendritiques dans les tissus. Ces cellules reçoivent des informations sur le type d'agresseur et les dommages causés, puis transportent ces informations vers les ganglions lymphatiques, où elles éduquent les effecteurs du système immunitaire adaptatif. La réaction inflammatoire est un ensemble de mécanismes réactionnels qui sont déclenchés par une agression endogène (ex: ischémie) ou exogène (ex: infection). Elle peut se mettre en place exclusivement dans des tissus vascularisés et vise à limiter les dégâts et à réparer dans un second temps les effets de l’agression (L'inflammation n'est pas véritablement l'adversaire ; l'ennemi est en réalité ce qui a provoqué l'inflammation. L'inflammation est bénéfique lorsqu'elle se produit de manière physiologique. Cependant, si elle devient généralisée ou échappe à tout contrôle, elle peut devenir nuisible, et il devient alors nécessaire de la réduire.). Les signes cliniques de l’inflammation sont: la chaleur, la douleur, la rougeur, le gonflement et l’impotence Les 3 étapes de l’inflammation: - Initiation: phase vasculaire - Une étape d'amplification se produit, à la fois à l'échelle cellulaire et généralement généralisée. Ces deux phases sont étroitement liées : dès que l'alerte est déclenchée, divers effecteurs sont mobilisés, contribuant ainsi à l'accentuation du processus, jusqu'à atteindre l'effet recherché, à savoir l'élimination de l'agent pathogène et des cellules en détresse. - Une fois que le processus initial s'est révélé efficace, il est nécessaire d'envisager la phase de résolution. Cela implique la cicatrisation des tissus et, dans certains cas, la restitution des fonctions perdues (bien que cela ne soit pas toujours réalisable). 3/12 Charonéo 2023-2024 Système immunitaire - Immunité innée et réponses inflammatoires Pr. S. DUBUCQUOI Si efficace: réponse aiguë et résolutive Si réponse inappropriée : peut devenir chronique, entretenue et est à l’origine de dégâts tissulaires qui peuvent conduire par exemple à la cancérisation A) La phase vasculaire : effecteurs solubles 1. le système du complément Il se compose de 30 protéines, réparties entre celles qui sont solubles dans le plasma sanguin ou exprimées à la membrane des cellules. Les protéines solubles sont principalement impliquées dans les processus inflammatoires, et leur production est principalement assurée par le foie, bien que d'autres types de cellules tels que les entérocytes et les macrophages puissent également les produire. Les protéines membranaires agissent comme mécanisme de défense pour nos propres cellules. Elles jouent un rôle crucial dans la protection contre l'action du complément (le complément est une “petite bombe” circulante capable de détruire les agents pathogènes, mais il faut bien cibler les agents pathogènes et pas nos propres cellules, elles sont donc capables de se protéger de l’activation du complément ), un système circulatoire capable de détruire les agents pathogènes. Les protéines membranaires ont la capacité de prévenir l'activation du complément, ce qui est remarquable étant donné que ce système existe depuis plus de 600 millions d'années et a été préservé dans l'évolution des espèces. Elles servent souvent de récepteurs pour les protéines solubles. L'activation se produit de manière en cascade, initiée par un processus qui se propage progressivement, révélant ainsi de nouvelles activités enzymatiques, un phénomène similaire à celui observé dans le processus de coagulation sanguine. Il y a 3 voies d’activation donnant le même phénomène (de la plus ancienne à la plus récente): - Alterne - Dépendante des lectines - Classique Ces voies d'activation sont responsables de la production d'une molécule cruciale dans le système du complément, à savoir le C3b, qui joue un rôle central dans ce système. Le facteur C3 subit une transformation pour devenir son dérivé actif, le C3b. En cas de déficience de ce processus, ce qui est extrêmement rare (moins de 50 cas dans le monde), des infections graves voire mortelles surviennent. Les 3 fonctions majeurs du C3b: (à savoir) - Lyse de la particule qui a initié le système du complément, de l’agent pathogène en l'occurrence (complexe d’attaque membranaire : CAM). - Initier la phagocytose des agents pathogènes (ce n’est pas le complément qui fait la phagocytose mais il interagit avec des cellules phagocytaires pour faciliter la phagocytose). - Amplification de la réponse inflammatoire par le recrutement des cellules immunitaires sur le foyer d’infection (le foyer qui a généré l’activation du complément). Il s'agit d'une bombe circulante présente en permanence dans notre plasma, prête à intervenir en cas d'agression. Toutefois, en l'absence d'agression, il est essentiel de la réguler pour éviter son activation. Cette régulation est assurée par les protéines membranaires. Besoin de régulation +++ et quand il n’est pas contrôlé → pathologies. 4/12 Charonéo 2023-2024 Système immunitaire - Immunité innée et réponses inflammatoires Pr. S. DUBUCQUOI a) La voie classique Schéma d’activation de la voie classique : Il est important de noter en premier lieu que l'association d'un antigène et d'un anticorps forme un complexe immun, et ce processus de complexe immunitaire est très efficace pour déclencher la voie classique du complément. Les immunoglobulines de type IgM sont particulièrement plus efficaces que les IgG pour activer le complément. La deuxième notion essentielle à retenir concerne la production d'enzymes clés, à savoir les convertases. Il existe une convertase C3 et une convertase C5. C'est un processus d'activation progressif. La C3 convertase prendra le C3 et le transformera en C3b (C3b essentiel +++), ce dernier jouant un rôle crucial. Ensuite, il servira à former la C5 convertase classique, qui à son tour entraînera la création du complexe d'attaque membranaire. Complexe d’attaque membranaire = association de protéines qui vont faire des trous dans les membranes des Ag des agents pathogènes. Lorsque l'activité enzymatique démarre, notamment lors de la formation des convertases classiques C3 et C5, cela génère de petits fragments appelés C3a et C5a, que l'on désigne sous le terme d'anaphylatoxines. Ces anaphylatoxines intensifient considérablement l'inflammation en augmentant le gonflement (œdème) grâce au recrutement d'effecteurs du système immunitaire tels que les macrophages et les polynucléaires neutrophiles (PNN). b) La voie alterne Schéma d’activation de la voie alterne: La voie alterne est la première voie d’activation du complément qui s’est mise en place : il y a très longtemps (540 millions d’années) elle était déjà présente chez les oursins et étoiles de mer. Le complément C3 subit une transformation partielle, mais de manière spontanée, il interagit avec des facteurs qui engendrent une C3 convertase alterne. 5/12 Charonéo 2023-2024 Système immunitaire - Immunité innée et réponses inflammatoires Pr. S. DUBUCQUOI Nos propres cellules sont capables de désactiver rapidement cette formation de C3 convertase alterne grâce aux récepteurs qui préviennent sa création. Dans des conditions physiologiques normales, en l'absence d'une agression ou d'agents pathogènes dans notre organisme, nos cellules empêchent la formation de la C3 alterne. En revanche, les agents pathogènes ne possèdent pas ce mécanisme de protection. Lorsque le C3, préalablement activé, se trouve à un agent pathogène, le processus s'amplifie automatiquement, car les agents pathogènes sont incapables de désactiver la formation de la C3 convertase alterne. La C3 convertase alterne agit sur le C3, créant ainsi un boucle d'amplification où le C3 subit une transformation autonome et génère sa propre C3 convertase alterne qui à son tour agit sur d'autres molécules de C3. Ce cycle est arrêté lorsque nos propres cellules sont capables de le faire, mais il n'est pas régulé par les agents pathogènes ni par les cellules en détresse. De plus, le système du complément peut éventuellement éliminer nos propres cellules lorsque celles-ci sont endommagées. Ceci est renforcé par la properdine, une molécule qui amplifie l'action de la C3 convertase alterne, renforçant ainsi la voie alternative du complément. Elle est donc indépendante de la présence d’anticorps. Récapitulatif: Voie classique : - S’active en présence d’anticorps, IgM efficaces et un peu IgG - Aboutit à la formation de C3 et C5 convertase classique - Inhibiteur (spécifique) : inhibiteur de la C1 estérase Voie alterne : - Activation indépendante de la présence d’anticorps - Aboutit à la formation C3 et C5 convertase alterne - Properdine = stabilisateur - Inhibiteur (spécifique) : facteur H La voie dépendante des lectines n’est pas développée dans ce cours. Image en microscopie électronique: Il s'agit d'une immunoglobuline de type IgM pentamérique. Lorsque l'IgM est sécrétée, elle s'associe à quatre autres molécules, créant ainsi un pentamère d'IgM. En présence de globules rouges, l'IgM libre adopte une conformation ouverte.Lorsque cette IgM interagit avec un agent pathogène, elle prend une forme semblable à une agrafe, ce qui lui permet de s'associer avec le premier composant de la voie classique du complément, l'activant par la suite. Cette activation entraîne, de manière en cascade, la production des convertases C3 et C5. 6/12 Charonéo 2023-2024 Système immunitaire - Immunité innée et réponses inflammatoires Pr. S. DUBUCQUOI Schéma de la cascade d’activation du complément: 2. La communication au sein du système immunitaire Il est bien établi que le système du complément, en libérant des anaphylatoxines telles que la C3a et le C5a, joue un rôle crucial dans l’amplification de la réponse inflammatoire. La coordination et l’orientation précise de la réponse immunitaires sont des phénomènes d’une importance capitale dans ce contexte. Comment les cellules immunitaires communiquent-elles entre elles ? - Par contact membranaire (molécules d’adhérence, système ligands récepteurs) Un dialogue s’instaure entre les deux cellules : par le toucher elles expriment des récepteurs et des ligands à ces récepteurs. - Par l’intermédiaire de messagers solubles : les cytokines ou interleukines - Très nombreuses (>250) - Sources multiples : une même cytokine peut être produites par différentes cellules(viennent de partout et peut agir sur différentes cellules) - Redondance - Pluri fonctionnalité - Fonctions : activation > prolifération > différenciation > polarisation cellulaire > régulation (générale) Le système immunitaire utilise les cytokines comme moyen de communication, ce qui constitue un aspect fondamental de son fonctionnement. Il possède un système adaptatif et coordonné qui amplifie la réponse immunitaire tout en régulant à la fois les aspects cellulaires et extracellulaires, ce qui permet de modérer l’inflammation. 7/12 Charonéo 2023-2024 Système immunitaire - Immunité innée et réponses inflammatoires Pr. S. DUBUCQUOI B) La phase cellulaire : 1. Les cellules phagocytaires ; PNN et macrophages : Les cellules phagocytaires sont la composante prédominante de nos leucocytes circulants. Elles sont produites quotidiennement par la moelle osseuse et circulent, une fois maturées. Elles sont disponibles en cas de besoins. Sur les 5L de sang dont on dispose, on a environ 5 milliards de globules blancs produits par jour. Infecté, on peut multiplier d’un facteur 10 la production de ces leucocytes. Beaucoup de déchets résultent donc de leur formation. Centrifugation et décantation d’une prise de sang : - Hématies - Cellules - Plasma Dans le plasma sanguin, on trouve des composants tels que des protéines du complément et des anticorps qui jouent un rôle dans le processus inflammatoire. En ce qui concerne les cellules, on observe la présence de monocytes, reconnaissables grâce à leur noyau et leur cytoplasme, ainsi que des polynucléaires neutrophiles, qui constituent entre 40% et 75% des cellules circulantes. En plus de cela, on trouve des lymphocytes ainsi que d’autres types de polynucléaires, notamment les basophiles et les éosinophiles. Ces cellules présentent dans le plasma vont ainsi réaliser 2 fonctions essentielles : la phagocytose et la bactéricidie. a) Phagocytose : La phagocytose est un processus qui permet à une cellule de capter dans son environnement extracellulaire une cellule en souffrance pour l’ingérer et la dégrader. Ici, on parle donc d’une phagocytose immunitaire. Ce processus est coordonné ainsi la phagocytose est dirigée afin de ne dégrader que les cellules en souffrance. Les différentes étapes de la phagocytose : - Reconnaissance des cellules en souffrance (intermédiaire par les opsonines) - Interaction entre le récepteur d’opsonine et l’agent pathogène recouvert d’opsonines - Activation de la cellule - Prolongement cytoplasmique de la cellule phagocytaire - Agent pathogène dans une vacuole de phagocytose - Fusion des vésicules du lysosome avec la vacuole - Bactéricidie 8/12 Charonéo 2023-2024 Système immunitaire - Immunité innée et réponses inflammatoires Pr. S. DUBUCQUOI On a un récepteur cellulaire pour une opsonine mais on a pleins d’opsonines différentes. Lorsque le C3b interagit comme une opsonine, en se fixant sur l’agent pathogène qui aura activé le complément, il sert de drapeau pour reconnaître la particule à éliminer grâce à un récepteur pour le complément C3b. On pourra donc avoir la formation du complexe d’attaque membranaire (dans le cadre du système du complément). Effectivement, l’opsonine joue un rôle crucial en se fixant aux éléments pathogènes, facilitant ainsi leur reconnaissance par les cellules phagocytaires. Cela permet à ces cellules de développer des récepteurs spécifiques pour détecter l’opsonine fixée et d’engager un processus dirigé pour éliminer ces éléments pathogènes. En d’autres termes, l’opsonine représente le premier point de contact entre la cellule phagocytaire et la cible à éliminer, facilitant ainsi le processus d’élimination ciblée. Elle peut se trouver sous différentes formes comme le C3b ou les immunoglobulines. Activation de la cellule : celle-ci va redistribuer l’ensemble de ces récepteurs à l’endroit particulier de la membrane au contact de l’agent pathogène. La surface de contact avec l’agent pathogène et la cellule phagocytaire s’élargit progressivement. La cellule phagocytaire va émettre des prolongements cytoplasmiques jusqu’à totalement phagocyter la cellule à ingérer. Ce processus dépend fortement de l’activation cellulaire. Lorsqu’une cellule est activée, elle ajuste son programme fonctionnel pour entourer la particule étrangère dans une vacuole de phagocytose. A l’intérieur du lysosome, des enzymes issues du métabolisme actif de l’oxygène sont libérées pour dégrader cette vacuole. On a la formation d’un phagolysosome. Cela va entraîner un mécanisme de bactéricidie qui va se mettre en place dans la cellule. b) Bactéricidie : La bactéricidie est un processus qui va tuer les germes et les bactéries, celle-ci est dépendante de différents mécanismes, qui vont s’activer, s’amplifier (au moins 4) : Métabolismes oxydatifs et enzymes de dégradation Production de dérivés toxiques de l’oxygène produits et confinés dans le lysosome, puis libérés dans la vacuole de phagocytose : - Radicaux libres - Hypochlorites - Ions nitroxyles et peroxynitrite Diverses enzymes, telles que la myéloperoxydase (appartenant aux hypochlorites) présente dans les polynucléaires neutrophiles, produisent des dérivés extrêmement toxiques lorsqu'ils entrent en contact avec des surfaces. Ces enzymes ont la capacité de dégrader les agents pathogènes et de jouer un rôle majeur dans l’action antiseptique. Parfois, les polynucléaires neutrophiles subissent un processus de transformation appelé pyocytose, ils meurent en entraînant avec eux l’agent pathogène par lequel ils sont infectés, dans ce qu’on appelle un “burst oxydatif”. Dépendants d’enzymes Dans le lysosome, on retrouve du lysozyme, de la cathepsine, des sérines protéases qui sont des enzymes qui vont dégrader des constituants du pathogène (paroi, capsule...). 9/12 Charonéo 2023-2024 Système immunitaire - Immunité innée et réponses inflammatoires Pr. S. DUBUCQUOI = Le métabolisme oxydatif et les dépendants d’enzymes (1+2) contribuent à l’élimination physique de l’agent pathogène Cependant, cela peut être toxique pour l’environnement mais nos propres cellules sont encore capables de produire des facteurs qui les protègent comme la catalase, la glutathion réductase … Les défenses ou peptides anti-microbiens Nos cellules phagocytaires (PNN, macrophages, cellules intestinales, kératinocytes) contiennent une grande quantité des peptides antimicrobiens connus sous le nom de “défensines”. Ces petites protéines ont des fonctions très similaires à celles du complexe d’attaque membranaire du complément. Lorsqu’elles se fixent à la paroi des cellules pathogènes , elles créent des pores, provoquant ainsi des trous dans ces cellules pathogènes. On les retrouve dans les cellules au niveau des téguments (possible de retrouver chez les plantes et les invertébrés car très utiles à nous protéger sur un large spectre). 10/12 Charonéo 2023-2024 Système immunitaire - Immunité innée et réponses inflammatoires Pr. S. DUBUCQUOI Le netting = la nétose (= NETT) Neutrophil Extracellular Trap. La nétose est une propriété observée chez les polynucléaires (+ chez les neutrophiles et éosinophiles) En projetant son ADN du noyau dans son environnement, sur l’agent pathogène, le PN va emprisonner l’agent pathogène dans son filet de longs filaments d’ADN nucléaires (réseau de substance collante, “filet à poissons”). Ceci permet l’accroche de mécanisme de défense, de peptides antimicrobiens tels que la défensine et la myéloperoxydase, des substances actives pour éliminer et phagocyter l’agent pathogène. Le PN meurt également mais ce processus est extrêmement efficace pour figer l’agent pathogène et y libérer des substances toxiques. Si ce processus est dérégulé, il peut aboutir à différentes pathologies. 2. Les cellules NK Les cellules NK sont des cellules "Natural Killer" (lymphocytes cytotoxiques naturels), qui possèdent des mécanismes particuliers pour s'opposer à la prolifération de virus ou de bactéries au sein des cellules. Ces cellules sont étroitement apparentées aux lymphocytes T CD8, à ceci près qu'elles ne possèdent pas de récepteur spécifique de l'antigène, appelé TCR. Les cellules NK ont un processus particulier pour s’activer ou non: La cellule NK se régule en fonction des besoins : elle s'inhibe en l'absence de nécessité. Lorsqu'elle est requise, les mécanismes d'inhibition s'estompent, entraînant ainsi son activation et conduisant à une action cytotoxique. Ces cellules NK jouent un rôle essentiel dans la défense contre les virus, la destruction des cellules tumorales par induction de l'apoptose, la production de cytokines/chimiokines, ainsi que dans les mécanismes de tolérance materno-fœtale. Une cellule normale exprime un ligand critique, à savoir le récepteur CMH-1, ainsi que divers autres récepteurs qui sont actifs pour inhiber la cellule NK, maintenant ainsi son état inactif. Elle ne présente pas de ligand pour les récepteurs susceptibles d'activer les cellules NK, ce qui signifie qu'il n'y a pas de mécanismes d'activation en place. 11/12 Charonéo 2023-2024 Système immunitaire - Immunité innée et réponses inflammatoires Pr. S. DUBUCQUOI Une cellule soumise à un stress, qu'il s'agisse d'une infection ou d'une transformation cancéreuse, cesse d'exprimer le CMH-1. Elle cesse également de transmettre des signaux inhibiteurs. À la place, cette cellule expose des molécules de stress à sa surface, qui peuvent être détectées par d'autres effecteurs, tels que des anticorps ou des récepteurs spécifiques de stress. Lorsque le frein est retiré et que des signaux de stress sont activés, cela déclenche la libération de molécules réactives, ce qui entraîne l'induction de l'apoptose, provoquant ainsi la disparition des cellules cancéreuses ou infectées. Ce mécanisme est similaire à celui observé chez les lymphocytes T. Actuellement, des efforts sont déployés pour manipuler ces cellules NK dans la lutte du cancer pour avoir un effet anti-tumoral. 12/12

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