LNG 1400A Neutralisation PDF

Summary

This document provides a detailed analysis of neutralization in linguistics, considering various aspects of sound distributions and contrasts. Examples and exercises are given that concentrate on phonemes and sounds in different words and contexts.

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LNG 1400A NEUTRALISATION Annonces (À venir) 2 Arrière-plan Jusqu’à présent, nous avons vu des cas de contraste (comme entre [s] et [z] en anglais) et de distribution complémentaire (comme entre les mêmes sons en espagnol). Ce dernier cas est unique, car l’absence totale de contraste n...

LNG 1400A NEUTRALISATION Annonces (À venir) 2 Arrière-plan Jusqu’à présent, nous avons vu des cas de contraste (comme entre [s] et [z] en anglais) et de distribution complémentaire (comme entre les mêmes sons en espagnol). Ce dernier cas est unique, car l’absence totale de contraste nous oblige à utiliser des outils supplémentaires pour déterminer quels sont les sons sous-jacents. Il ne faut pas en déduire que les sons qui sont des phonèmes ne peuvent pas participer à des processus dans une langue donnée. Nous avons vu que c’était le cas dans le pluriel anglais, par exemple. Pour rappel : ◦ /s/ et /z/ sont tous deux des phonèmes de l’anglais. Nous le savons grâce aux paires minimales, et leur imprévisibilité générale dans de nombreux contextes nous amène à cette conclusion. ◦ Cependant, dans le cas du morphème pluriel, nous obtenons [z] dans de nombreux cas (party, ball, dog) mais [s] dans certains cas (cat, bath). ◦ L’alternance ne produit pas un allophone qui n’a pas de phonème. 3 Neutralisation Il s’agit d’un exemple de neutralisation, un scénario dans lequel le contraste qui existe normalement entre deux sons ou classes de sons (et qui ont donc leurs propres phonèmes) est suspendu dans certains types de contextes. Dans le cas du pluriel anglais, /s/ et /z/ s’opposent (sont en contraste) dans de nombreux contextes, mais après les plosives et les fricatives, celui que l’on obtient en surface dépend du voisement du son précédent, ce qui rend leur distribution dans ce contexte prévisible. Dans les phénomènes de neutralisation, nous pouvons utiliser les principes de logique que nous avons étudiés précédemment pour résoudre le problème, couplés à notre compréhension du contraste et de la distribution entre les sons en question. Rappelons que les contextes peuvent être formulés en termes de sons (les propriétés pertinentes des sons adjacents) ou de structure (par exemple, la position finale de la syllabe). Prenons un exemple dans une autre langue. Dans un premier temps, les données ressembleront à une distribution complémentaire, puis nous ajouterons des formes pour montrer qu’il s’agit en fait d’un cas de neutralisation. 4 Nuu-chah-nulth (Canada) Considérons ces données du nuu-chah-nulth, une langue autochtone du Canada (C.B.), en nous concentrant sur la distribution des plosives vélaires et uvulaires arrondies et non-arrondies [k, kw, q, qw]. NB: certaines forms comprennent plusieurs morphèmes, mais les frontières ne sont pas données. Il ne s’agit pas d’un exercice pour lequel il faut commencer par faire de la morphologie. ◦ [wi:kʃahik] ‘comment allez-vous?’ ◦ [katʃɪɬ] ‘il mesure’ ◦ [qiqitʃ] ‘sourcil’ ◦ [ɬakʃiʔats] ‘je suis désolé(e)’ ◦ [ħajuqʷi] ‘10 au dessus’ ◦ [ʔokʷi:ɬ] ‘le faisant’ ◦ [moqʷaka] ‘phosphorescent’ 5 Procédure 1. Distribution (voir le tableau blanc) 2. Généralisations : [kw, qw] après [o, u]; [k, q] ailleurs 3. La marque : Consonnes simples < articulation supplémentaire 4. La naturalité : [o, u] et [kw, qw] arrondies 6 Solution En raison de la distribution complémentaire entre [kw, k] et [q, qw], chaque paire doit appartenir à un seul phonème. Par conséquent de l’application de nos outils, /k, q/ doivent être les phonèmes, avec deux allophones chacun. Il doit donc y avoir un processus d’assimilation d’arrondissement de /k, q/, soit après voyelles arrondies. Cette analyse tiendrait la route si c’était la réalité de la langue. Cependant, le corpus a été intentionnellement manipulé pour faire croire à un cas de distribution complémentaire. Examinons des données supplémentaires et leurs conséquences... 7 Un peu d’honnêteté svp ! Les formes suivantes ont été supprimées du premier corpus. Quelles sont les conséquences pour notre distribution? ◦ [qʷatʃaɬma] ‘joli(e)’ ◦ [jajaqʷiŋqas] ‘la personne avec qui je parlais’ ◦ [kʷaʃu:] ‘cochon’ ◦ [ma:kʷin] ‘mouche’ [kw, qw] peuvent apparaître dans les contextes où [k, q] peuvent – mais pas l’inverse. L’existence des plosives arrondies dans des contextes non assimilateurs nous oblige à les considérer également comme des phonèmes. En d’autres termes, dans des contextes autres qu’après des voyelles arrondies, pour ces plosives postérieures, il est impossible de prévoir si nous obtiendrons la variante arrondie ou non arrondie, et nous devons donc incorporer cette distinction dans nos FSJ dans ces contextes. 8 Et le processus ? Cela invalide-t-il le processus que nous avons proposé précédemment ? Non. Il n’en reste pas moins qu’après les voyelles arrondies, on ne trouve que les plosives postérieures arrondies. Il y a même des alternances qui nous indiquent la nécessité du processus : [qimɬ] ‘objet rond’ ~ [hajuqʷimɬ] ’10 objets ronds’ Qu’en est-il des plosives arrondies dans les positions non dérivées (c’est-à-dire celles où nous n’avons pas d’alternances) ? Devrions-nous les représenter comme étant sous-jacentes arrondies ou non arrondies ? ◦ C’est une très bonne question, dont la réponse variera. ◦ En résumé, il n’y a pas de différence fonctionnelle. Certaines personnes opteront pour une approche plus transparente (ce n’est que dans les séquences [o, u] + [kw, qw] montrant une alternance que les plosives proviennent de /k, q/), tandis que d’autres essaieront d’attribuer le plus possible au processus (toute plosive arrondie après voyelle arrondie = /k, q/). Je vous conseille d’opter pour cette dernière solution à ce niveau, afin de montrer que vous êtes conscient.e.s du processus correct et de ne pas oublier les facteurs de confusion. 9 Comparaison Avant (la tromperie) : 1. Distribution complémentaire 2. 3 outils : [kw, qw] viennent de /k, q/ toujours 3. 2 phonèmes, 1 processus Après (la réalité) : 1. Distribution : contraste entre [kw, qw] et [k, q] respectivement, mais seulement [kw, qw] après [o, u] 2. Alternance [q] ~ [qw] (‘objet rond’) 3. 4 phonèmes, 1 processus 4. [o, u]+[kw, qw]  /o, u/+/k, q/ (surtout en présence d’alternances) ; ailleurs [kw, qw]  /kw, qw/ et [k, q]  /k, q/ 10 Principes Nous n’avons ici qu’une forme avec 2 allomorphes, mais supposons qu’elle est représentative d’un phénomène plus large dans la langue et appliquons nos principes de logique, juste pour montrer comment ils fonctionnent très bien pour les scénarios de neutralisation. Entre les possibilités de /qʷimɬ/ et /qimɬ/, l’une exige un ‘désarrondissement’ à l’initiale du mot, tandis que l’autre exige un arrondissement après les voyelles arrondies. De toute évidence, la première analyse peut être rejetée, en raison de toutes les plosives arrondies à l’initiale du mot dans notre corpus, de sorte que nous pouvons affirmer la seconde analyse. 11 Résumé En résumé, nous avons deux types de scénarios dans cette classe : la distribution complémentaire et la neutralisation. S’il n’y a aucun contraste entre les sons en question, il doit s’agir d’un cas de distribution complémentaire. Pour s’en assurer, il faut cependant se perfectionner dans la description de la distribution et dans l’observation des généralisations valides/plausibles. Si des alternances peuvent apparaître dans les cas de distribution complémentaire pour nous éclairer sur la nature du processus (par exemple, le [t] que l’on observe dans certaines formes de peindre devient [ts] dans peinture), ce ne sera pas toujours le cas. En revanche, les alternances et la morphologie seront très souvent impliquées dans les scénarios de neutralisation. 12 Flux de travail Voici donc le dernier "workflow" que je propose lorsque l’on est confronté à un problème. 1. Faites de la morphologie, si les données le permettent. 2. Décrivez la distribution des sons. a. Examinez les deux côtés. b. Soyez précis. c. Incluez les frontières des mots. d. Formulez des hypothèses lorsque c’est possible. e. Généraliser si possible, et ignorer un côté (précédent ou suivant) si l’un n’est pas important. 3. S’il n’y a pas de contraste, utilisez l’un des trois outils pertinents pour déterminer les phonèmes. Soutenez avec des alternances, si elles sont présentes. 4. S’il y a contraste, déterminez dans quel(s) contexte(s) un seul des sons apparaît invariablement. C’est là que votre processus est actif. Recherchez les alternances et appliquez les principes de la logique. 13 Exercice: Néerlandais Concentrez-vous sur les plosives et les fricatives (Ignorer la position initiale du mot). Les frontières morphémiques pertinentes vous sont fournies. NB: PASS = passé, [x, ɣ] = fricatives vélaires non-voisée et voisée API Glose API Glose rum-də louer-PASS ɛɣəl sangsue rɔl-də rouler-PASS zʋetən suer maf-tə dormir-PASS ɑbdɛi abbaye dozerən doser krab-də gratter-PASS vɪs-tə pêcher-PASS zʋedən Suède ski-də skier-PASS raz-də s'emporter-PASS rur-də remuer-PASS leɣ-də poser-PASS sʏptil subtil lebəl étiquette aj-də rire-PASS lepəl cuillère zɛzdə sixième doserən instruire ɛxəl nom d'un village meŋ-də mélanger-PASS klov-də séparer-PASS run-də embrasser-PASS vorstə principal 14

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