Économie politique - Chapitre 1 - Cours PDF

Summary

Ce chapitre d'économie politique introduit les différentes perspectives et écoles de pensée en économie, notamment les approches orthodoxes et hétérodoxes. Il expose les fondements ontologiques, épistémologiques et méthodologiques de ces écoles. Le cours aborde également les concepts de modélisation, d'individualisme et holisme en économie.

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Économie politique Chapitre 1 Thème 1 : Une économie plurielle – des écoles de pensée en économie 1. Introduction 1.1. L’économie, une science ? Avant le 18ème siècle : la « pensée » écono...

Économie politique Chapitre 1 Thème 1 : Une économie plurielle – des écoles de pensée en économie 1. Introduction 1.1. L’économie, une science ? Avant le 18ème siècle : la « pensée » économique existe mais l’économie n’est pas encore une science autonome » : - Elle est « encastrée » dans le politique et le social.Les logistiques et les objectifs économiques sont secondaires par rapport aux logiques religieuses, puis politiques et sociales. - A partir du 18ème siècle, l’économie désigne une « science » o Cad « une discipline disposant d’un certain nombre de connaissance plus ou moins unifiées permettant de comprendre et d’expliquer le réel, à partir d’hypothèses, de méthodes et d’expérimentation » - Début du 20ème siècle : le vocable d’ « économie politique » disparaît sous l’influence en particulier des néoclassiques. Il est remplacé par celui de « science économique ». - Les économistes « dominants » veulent transformer l’ « économie » en un « véritable » champ scientifique et professionnel : o Usage d’outil mathématique o Volonté de modéliser la vie économique o Distanciation de toute implication politique directe ainsi que tout engagement idéologique (du moins en apparence)  Autonomisation de l’économie par rapport à toutes les autres disciplines et « désencastrement » du niveau social. Pourquoi utilisent-on des modèles en économie ? Le fonctionnement de l’économie dépend des actions de millions d’individus, et des effets de leurs décisions sur le comportement des autres.  Impossible (pour un cerveau humain) d’analyser les phénomènes économiques en décrivant minutieusement chaque acte individuel et leurs interactions  On utilise des modèles pour avoir une vue d’ensemble. La modélisation, une garantie d’objectivité ? - La modélisation et en particulier sa formalisation mathématique est souvent présentée par les économistes dominants comme une garantie d’objectivité. - Or elle suppose d’emblée la formulation d’hypothèses simplificatrices - Mais si les hypothèses sont fausses ou trop simplificatrices, quel crédit accorder aux conclusions des modèles.? o S’il est intéressant (et confortable) de recourir aux mathématiques pour représenter et visualiser des phénomènes complexes, il est fondamental de rester critique et de prendre certaines conclusions avec prudence. - Différents économistes critiquent l’empirisme (positivisme) logique qui domine dans la théorie économique. - Partant des travaux de psychologues, certains économistes vont développer, dans les années ‘90, des méthodes expérimentales (sous forme d’expériences en laboratoires ou sur le terrain) pour valider empiriquement la pertinence des théories économiques ou évaluer l’effet de politiques publiques. - Toutefois, toutes les propositions théoriques n’ont pas une portée empirique et celles qui le sont pas forcément testables (tellement les faits économiques sont complexes) Victoria Thauvoye 1 Économie politique Chapitre 1 L’économie une science humaine : C’est pas des maths. Toutes les lois humaines sont valables uniquement aujourd’hui, dans 50 ans ça sera sûrement différent. 1.2. Une perspective unique en économie ? Chaque période connaît un courant orthodoxe et des « hétérodoxies » (= pas au sens eglise orthodoxe) o Orthodoxes = partisans d’un paradigme dominant (paradigme = vision du monde) o Hétérodoxes = partisans de paradigmes « dominés » Des écoles, différentes perspectives Chaque école de pensée en économie a des perspectives propres en termes de (d’) : o Ontologie o Épistémologie o Méthodologie o Valeurs Ontologie - = L’étude de « ce qui est » (ex: est ce qu’il y a un dieu ?) - Les questions et hypothèses ontologiques « représentent un ensemble de croyances sur la nature du monde. Elles influencent les questions que se posent les chercheurs et la façon dont ils pratiquent la science ». - Question principales : o Quel est le problème central de l’analyse économique ? Pour les un, c’est la rareté pour les autres c’est la domination o A quel niveau commencer la recherche pour acquérir des connaissances en économie ? o Qu’est-ce qui guide le comportement humain (lié à la nature de l’homme ou guidé par des facteurs externes) ? Victoria Thauvoye 2 Économie politique Chapitre 1 Épistémologie - = étude de la connaissance et des croyances justifiées - « La façon dont les chercheurs répondent à de telles questions détermine les hypothèses qu’ils font concernant la nature des connaissances qu’ils revendiquent sur le monde et la confiance qu’ils accordent à leurs énoncés. Victoria Thauvoye 3 Économie politique Chapitre 1 Méthodologie - Comment déterminer ce qui est considéré comme une connaissance - « Les discussions méthodologiques établissent un ensemble de règles ou de conditions qui doivent être remplies pour que quelque chose soit considéré comme scientifique. - Un certain point de vue méthodologique préconise souvent des méthodes de recherche spécifiques plutôt que d’autres, car elles sont perçues comme répondant aux exigences de la connaissance d’une manière plus satisfaisante et plus appropriée que d’autres dormes d’investigation - La méthode hypothético-déductive est dominante en économie. C’est une méthode scientifique qui consiste à formuler une hypothèse afin d’en déduire des conséquences observables futures (prédiction) mais également passées (rétroduction), permettant d’en déterminer la validité.  on part d’une hypothèse puis on test (on force même de tps en tps) - Selon Friedman (The Methodology of Positive Economics), la science a un but exclusivement prédictif. « Une théorie ne doit pas se juger sur base du caractère réaliste de ses hypothèses mais dans sa capacité à prédire le futur » - Approche normative: interpréter les relations entre les faits et proposer les « meilleures » solutions  implique des jugements éthiques ou de valeur. o Ex: Pour améliorer le bien-être de la population, il vaut mieux privilégier l’objectif de plein emploi qu’assurer la stabilité des prix Victoria Thauvoye 4 Économie politique Chapitre 1 - Approche positive: expliquer les faits et les comportements (sans jugement, en ayant la possibilité de « tester ») o Ex: Comment les consommateurs vont-ils réagir à une augmentation du prix des produits qu’ils achètent ? Conception individualiste vs conception holiste - L’individualisme méthodologique repose sur l’idée que tout phénomène humain ne peut être expliqué que par un ensemble d’actions individuelles. L’analyse au niveau agrégé n’est donc valable que si elle est microfondée. L’analyse individualiste propose une description de la structure sociale à partir de l’étude des actes individuels. - Conception hostile (qu’on trouve chez les sociologues et chez Keynes) considère que la société est supérieure à l’individu et qu’elle détermine ses comportements. (Marco économie: la société est plus importante) Deux « branches » principales de l’économie - MICRO = étude des comportements individuels - MACRO = étude de l’économie au niveau agrégé (agrégats = ensembles de biens ou d’argent) = deux façons d’appréhender la même réalité. Ex: le chômage (le taux de chômage: réalité marco mais un chômeur qui vit le chômage : réalité micro) PS: le 3ème niveau (méso) correspond entre autres à celui de l’économie industrielle. Micro - Analyse les comportements individuels des ménages, des entreprises, des organisations publiques et leur comportement d’échange sur les marchés - S’intéresse à l’affectation/allocation des ressources (rares) et surtout aux problèmes de choix et d’efficacité. - Comment les acteurs individuels prennent leurs décisions Macro - Etudie ce qui se passe au niveau de l’ensemble d’une économie formée par une multitude d’acteurs individuels - Traite surtout des problèmes de déséquilibre entre l’offre globale et la demande agrégée/globale : 1. O > D : récession, chômage 2. O < D : inflation, déficit de la balance des paiements 1.3. Des définitions de l’économie - Des théories qui dépendent de leurs époques - Différentes écoles : croyances sur la nature du monde, méthodes, objets d’étude, questions différents - Des valeurs et des idéologies qui influencent les modèles - Un réel aux multiples facettes - DES écoles mais un champ communément admis : la production, l’échange et la consommation des biens et services.  Aujourd’hui, dans le discours dominant : Le champ économique est ramené aux individus en relation entre eux mais des relations limitées aux échanges marchands. - La def préf Wattier : « L’économie, c’est l’étude de l’humanité dans les affaires courantes de la vie. » Victoria Thauvoye 5 Économie politique Chapitre 1 - La def la plus communément adoptée : « L’économie est la science qui étudie le comportement humain en tant que relation entre les fins et les moyens rares à usages alternatifs. » de Lionel ROBBINS Dans cette définition qui est la références des économistes d’aujourd’hui, plus aucune trace de la politique ou de la nation. L’apport de Karl Polanyi (économiste hongrois) Dans son ouvrage « La subsistance de l’Homme » (1977), il identifie deux sens à l’économie : - Son sens formel : L’économie met en relation des fins et des moyens : il s’agit alors de maximiser son intérêt (satisfaction ou profit) individuels en ne gaspillant pas (il faut économiser - avoir une recherche d’efficience ou « comment maximiser les outputs (= Bien ou service issu de l’activité de production) en minimisant les inputs (= ensemble des biens et des services entrant dans le processus de production) ») - L’échange marchand est un comportement qui tend à dépersonnaliser les échanges. Correspond aux sociétés organisées autour des principes du libéralisme économique - Son sens substantif : L’économie est le processus qui permet de réaliser l’existence matérielle de l’homme (recherche d’efficacité - rapport entre les résultats atteints et les objectifs visés à priori). Comment utiliser les moyens que l’on a pour atteindre nos objectifs mais pas à tout prix. « Or cette excisent ce matérielle passe par des interactions avec les autres hommes et avec leur environnement naturel. Les interactions avec les autres hommes s’insèrent dans un cadre social car l’homme ne peut subsister en dehors de la société. L’économique est ainsi immergé, encastré, dans le social. » 2. Des courants de pensée : hier et aujourd’hui 2.1 L’histoire de la pensée économique 2.1.1 La période « pré-scientique » - Période où l’économie était considérée comme une pensée. - Selon Villey D. et Neme C., la période « pré-scientifique » couvre l’Antiquité, le Moyen-Age et l’ère mercantiliste jusqu’à 1758, date de publication du Tableau économique de Quesnay. A. L’Antiquité et les philosophes : Xénophon, Platon, Aristote (3-4ème siècle avant JC) - Premières réflexions économiques en Grèce et en Chine antiques - Premières traces d’une production marchande. Avant : pas de croissance, pas de réels échanges,...  pas d’« économie » - Pour les philosophes grecs, l’économie, c’est l’ensemble des règles qui régissent le fonctionnement de la maison. - Aristote sépare l’ « économie naturelle » de la (mauvaise) « chrématistique » o Chrématistique = art de s’enrichir, d’accumuler de la monnaie pour la monnaie. C’est une activité contre nature => Il condamne le commerce et les prêts à intérêt. (Dans le but d’accumuler de la monnaie) o Économie « naturelle » : Les échanges et la monnaie servent exclusivement à satisfaire les besoins de chacun. => L’économique est l’art d’utiliser les ressources naturelles en opposition à la chrématistique qui est là art d’acquérir. Victoria Thauvoye 6 Économie politique Chapitre 1 B. Le Moyen-Age - Saint Thomas d’Aquin : s’inspire des écrits d’Aristote et établit une doctrine économique qui reste encore une référence pour l’église actuelle : condamnation de la « mauvaise » chrématistique et des prêts à intérêt l’« usure ») - Iban Khaldun, penseur arabe né à Tunis, mort au Caire, qui montre les liens entre la division du travail, croissance économique et augmentation de la population (cercle vertueux): le travail est la source de la richesse. => Il a bcp influencé la pensée classique C. Le mercantilisme (16-17ème s.) Un msg en bref : Les métaux précieux constituent la principale richesse nécessaire au développement de l’économie nationale. Le + important n’est pas le travail mais + l’or. Quelques figures centrales : Antoine de Montchrestien, Jean Bodin et Jean Baptiste Colbert (France), Luis de Ortiz (Espagne), Thomas Mun et William Petty (Angleterre) A de Montchrestien On lui attribue la première utilisation de l’expression « Économie politique » « La science d’acquérir des biens (...) est commune aux républiques aussi bien qu’aux familles. » Principes fondamentaux 1. Objectif de la politique économique = renforcement de la puissance d’un État (Monarque absolu). Or celle-ci dépend de sa force militaire financée par l’or et l’argent. 2. La croissance de l’économie nécessite une augmentation des moyens monétaires (en métaux précieux) 3. Deux moyens pour augmenter le stock de métaux précieux : a. Conquérir des colonies (faire la guerre) b. Développer le commerce extérieur de manière à avoir une balance commerciale excédentaire. 4. Le rôle de l’Etat est primordial pour stimuler l’essor industriel et commercial : o Mettre en place des politiques protectionnistes. But : restreindre les importations et favoriser les exportations via entre autres des politiques douanières sélectives. o Protéger les producteurs nationaux si nécessaire en leur accordant des monopoles. Ex: Trump 2.1.2. La période « scientifiques » 1. Les physiocrates (18ème s.) - Orthodoxes 2. Les classiques (18 - 19ème s.) - Orthodoxes 3. L’école socialiste (19 - début 20ème s.) - Hétérodoxes 4. Les néoclassiques (fin 19 - 20ème s.) - Orthodoxes 5. L’économie institutionnelle américaine (début 20ème s.) - Hétérodoxes 6. La révolution keynésienne (20ème s.) - Hétérodoxes 7. Les nouveaux néoclassiques (1970 à nos jours) - Orthodoxes 8. Les néokeynésiens (contemporains) - Hétérodoxes 9. Les « hétérodoxies » contemporaines Victoria Thauvoye 7 Économie politique Chapitre 1 A. Les Physiocrates (18ème s.) Un msg en bref : l’agriculture est le moteur de la croissance économique, il faut encourager l’activité des producteurs agricoles (moins d’impôts) et developper le libre-échange. (De Cunes L.) Le contexte - Déclin de l’Espagne et montée en puissance de la France dès le 17ème s. - L’inflation provoquée par l’afflux de métaux précieux au 16ème et 17ème s. a surtout contribué à l’appauvrissement des populations et à la hausse des taux d’intérêts - L’endettement récurrent des États nécessaire pour faire la guerre provoque lui aussi une hausse des taux d’intérêt Les principes fondamentaux 1. Les physiocrates croient en l’existence d’un ordre naturel : o Le travail peut être un moyen d’améliorer la condition humaine il est conforme aux exigences de la nature o Comme il existe un « ordre naturel », il y a des « lois économiques ». Ex: c’est dans la nature de l’homme de vouloir posséder; il faut donc respecter le droit de propriété) 2. Dès lors qu’il il y a un ordre naturel, les physiocrates s’opposent à l’intervention de l’Etat dans les affaires économiques. 3. La société se divise en trois classes (Quesnay) : o La classe productive (les paysans): l’agriculture est la seule à fournir un surplus physique, un « résultat net » o La classe des propriétaires fonciers (noblesse, clergé) qui mettent leur terre à la disposition des paysans. o La classe stérile (industriels, artisans, commerçants) qui ne font que transformer et transférer la richesse. 4. La terre est la source de la richesse. Pour enrichir l’Etat, il faut donc favoriser les agriculteurs (et non les industries) : o En diminuant les impôts prélevés sur les produits agricoles o En favorisant le libre-échange (ex: par la réduction voire la suppression des droits de douane) : en permettant aux paysans d’augmenter la taille de leur marché et donc de la demande, on fait monter les prix. B. Les « classiques » (fin du 18ème s. - début 19ème s.) Un msg en bref : Pour assurer la croissance économique, il faut favoriser le libre-échange et la libre concurrence en particulier dans le commerce et l’industrie. L’Etat ne doit pas (ou peu) intervenir dans l’économie. Quelques figures centrales : Adam Smith (La main invisible), David Ricardo (La loi des avantages comparatifs), Robert Malthus (La loi de population), Jean Baptiste Say (La loi des débouchés), Alfred Marshall. Le contexte - Fin des guerres napoléoniennes et dominance du Royaume-Uni - Début de la 1ère révolution industrielle (d’abord en Angleterre puis en France) - Apparition d’une classe ouvrière qui se débat dans la pauvreté. Victoria Thauvoye 8 Économie politique Chapitre 1 Pour Adam Smith : « Le but ultime est de fournir des éléments d’orientation à la politique économique pour permettre un redressement des finances publiques » => connotation normative de l’économie politique Principe fondamentaux : 1. Deux concepts principaux : o Libéralisme économique o Organisation économique capitaliste ‣ Propriété privée du capital investi dans les moyens de production ‣ Des entrepreneurs privés motivés par un objectif de profit ‣ Coordination des décisions économiques par les marché 2. La valeur des biens dépend de la quantité de travail nécessaire à leur production et à leur vente. 3. La division du travail permet d’augmenter la productivité et le niveau de vie général. 4. Existence d’un ordre naturel « bienfaisant » spontanément atteint lorsque les individus ont la possibilité d’agir librement o La « main invisible » d’Adam Smith qui permet, lorsque chacun est libre de poursuivre sans entrave ses intérêts individuels, d’assurer le bien-être collectif. 5. L’Etat doit s’abstenir d’intervenir dans l’économie mais doit toutefois s’assurer : o du bon développement des infrastructures o du respect de la propriété privée et de l’ordre public o du financement de la formation des plus pauvres Les individus sont libres de décider mais par la « main invisible » la somme des décisions individuelles est souvent profitable à la nation (sans que cela ne soit à priori l’objectif des acteurs individuels) => Fondements du libéralisme économique : 1. Les acteurs économiques sont rationnels et poursuivent leur intérêt personnel 2. L’intérêt général résulte de la somme des intérêts particuliers 3. Abstentionnisme de l’Etat dans l’économie  Toute politique économique vise à « laisser-faire » et « laisser-aller » Victoria Thauvoye 9 Économie politique Chapitre 1 C. Le courant marxiste (19ème s. - début 20ème s.) Un msg en bref : Le capitalisme porte en lui les causes de son auto-destruction. La lutte des classes conduit à un nouveau système de production : le socialisme. Quelques figures centrales : K Marx, F Engels, Rosa Luxembourg (Pologne), Boukharine (Russie). Karl Marx : Historien, philosophe, économiste et sociologue allemand. Actif au sein du mouvement ouvrier et de l’Association internationale des travailleurs. Il a écrit entre autres « Le Capital » en 1867. Époque : 2ème moitié du 19ème s. -> période de forte croissance en Europe mais aussi de crises. La misère ouvrière s’accroît, suscitant une importante contestation sociale. Principes (économiques) fondamentaux : 1. Critique de la théorie classique MAIS reprend certaines thèses classiques. Ex : théorie de la valeur-travail (D. Ricardo) 2. La propriété privée des moyens de production et l’exploitation des ouvriers permettent aux capitalistes de s’approprier la « plus-value ». o Plus-value = différence entre la valeur de la marchandise et celle de la force de travail nécessaire pour la fabriquer. 3. La recherche d’une plus-value plus importante avec le maintien de salaires bas conduit à une paupérisation (= exploitation) de la classe ouvrière et à la lutte des classes. 4. La fin du système capitaliste est inévitable du fait de la sur-production et de la sous- consommation. => Mise en place d’un nouveau système économique : le socialisme o La propriété des moyens de production est collective o L’Etat est le garant de l’intérêt général. D. Les « Néoclassiques » (fin 19ème s. - 20ème s.) Un msg en bref : L’économie de marché est le système économique le plus performant (en opposition au « socialisme »). Il faut laisser faire les marchés et réduire au maximum l’intervention de l’Etat. Quelques figures centrales : Walras, Jevons, Menger, Marshall Principes fondamentaux : 1. Comme les classiques, les économistes néoclassiques soulignent l’efficacité des mécanismes de marché (autorégulateur et autorégulé). 2. Continuité aussi sur les thèmes du libéralisme économique et du laisser-faire. 3. Rupture avec l’école classique sur o Les théories de la valeur: pour les néoclassiques, la valeur des biens est déterminée par leur « utilité ». o La méthode : les phénomènes « économiques » sont semblables à des phénomènes « physique » et s’étudier donc grâce aux mathématiques. 4. L’approche néoclassique est une approche micro-économique qui relève de l’individualisme méthodologique. 5. Sur les marchés, il existe un système de prix tel que les offres sont égales aux demandes et qui réalise ainsi l’équilibre (pas au chômage ou de surproduction) (cfr. la théorie de l’offre et de la demande). 6. « Toutes choses égales par ailleurs » (les causes des changements sont considérées comme exogènes). Victoria Thauvoye 10 Économie politique Chapitre 1 Classique/Néoclassique Et aussi une vision de l’homme fondamentalement différente - Les valeurs « morales » et la considération humaine restent capitales pour les premiers classiques. Pour Adam Smith, l’économie doit se soumettre à la morale. - L’« homo oeconomicus » des néoclassiques est utilitariste et parfaitement informé (« rationalité au sens habituel »). D. L’économie institutionnelle américaine (début du 20ème s.) Un msg en bref : Pour comprendre l’économie, il faut prendre en compte sa dimension collective, exprimée par les institutions. Quelques figures centrales : Veblen (Économiste et sociologue américain d’origine Norvégienne), Cormmons (économiste), ce sont tout les deux des co-fondateurs du courant institutionnel américain. Principes fondamentaux : 1. Il faut fonder l’économie sur les institutions. 2. Les institutions sont des émanations de la collectivité qui visent à améliorer l’action individuelle. 3. Il faut distinguer les institutions informelles (les usages, coutumes,...) des institution formelles (les entreprises, l’Etat, les syndicats,...). 4. Ce sont les rapports entre les hommes qui importent (plus que les rapports entre les hommes et la nature). 5. L’homo oeconomicus et l’équilibre sont des notions trop abstraites et désocialisées. Il faut prendre en compte le phénomène de le l’évolution économique. 6. Le fonctionnement d’une entreprise découle d’une opposition de vues entre ingénieurs et financiers, entrepreneurs et technocrates. 7. Le système des prix est une conséquence de la lutte de pouvoir entre ces acteurs o Veblen (1914) oppose, en effet, les instincts ouvriers (travail bien fait) qui sont bénéfiques socialement et les instincts prédateurs (rivalité). Victoria Thauvoye 11 Économie politique Chapitre 1 E. La révolution keynésienne (20ème s.) Un msg en bref : L’économie de marché n’assure pas forcément le plein emploi et conduit à une répartition non équitable des revenus et des fortunes. John Maynard Keynes (1883 - 1946) - Fondateur de la macroéconomie - Conseiller de nombreux hommes politiques - Inspirateur du « New Deal » de F. Roosevelt - Accords de Bretton Woods - A écrit « La théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie » en 1936 Courant dominant après la crise de ‘29 (qui ébranle la croyance en une « main invisible ») jusqu’à la fin des années ‘70. Principes fondamentaux : 1. L’approche est macroéconomique : la somme des comportements individuels constitue des agrégats indissociables. Il rompt ainsi avec l’individualisme méthodologique des néoclassiques pour adopter une méthode hostile. 2. L’économie de marché ne conduit pas spontanément à un équilibre de plein emploi. L’insuffisance de la demande peut ainsi conduire à un chômage involontaire (non rationnel). 3. L’intervention de l’Etat est nécessaire de manière conjoncturelle pour rétablir les grands équilibres. Cette intervention doit de focaliser sur la demande. Ainsi, en pratiquant une politique de déficit budgétaire et de taux d’intérêt bas, l’Etat stimulera la demande qui entraînera à son tour la hausse de la production et de l’emploi. L’« homme » selon Keynes - L’aventure économique est le résultat d’entrepreneurs au tempérament sanguin (Animal spirit) - Qui ne cherchent pas à s’appuyer sur des calculs précis de profits escomptés Page 162-163 de sa Théorie générale, il a écrit : - « Autrefois, l’orque les entreprises appartenaient pour la plupart à ceux qui les avaient créées, l’investissement dépendait d’un recrutement suffisant d’individus de tempérament sanguin (Animal spirit) et d’esprit constructif qui s’embraquaient dans les affaires pour occuper leur existence sans chercher réellement à s’appuyer sur un calcul précis de profit escompté. » - « Si la nature humaine n’avait pas le goût du risque, si elle n’éprouvait aucune satisfaction (autre que pécuniaire) à construire une usine ou un chemin de fer, à exploiter une mine ou une ferme, les seuls investissements suscités par un calcul froidement établi ne prendraient sans doute pas une grande extension. » F. Le renouveau néoclassique : l’école monétariste (1970 à nos jours) Un msg en bref : Les politiques conjoncturelles conduisent à l’inflation : l’Etat doit s’abstenir et laisser les marchés librement fonctionner - c’est le seul moyen d’atteindre la liberté économique et politique. Quelques figures centrales : Friedman (Économiste américain, a écrit « Capitalisme et Liberté), Fisher (Economiste américain, équation quantitative de la monnaie : M.V = P.T) Courant dominant à partir des années ‘80 suite aux chocs pétroliers de 1973 et 1979 et la période de stagflation qui a suivi. Victoria Thauvoye 12 Économie politique Chapitre 1 Principes fondamentaux : 1. Ces nouveaux « néoclassiques » croient toujours en l’efficacité du marché mais dans un monde de concurrence imparfaite, d’information asymétrique, d’incertitude (théorie des jeux)... 2. Le chômage est dû aux freins imposés à la concurrence sur le marché du travail (salaire minimum,...) 3. Les monétaristes veulent réduire au maximum les interventions de l’Etat dans l’économie. Son seul rôle : assurer le respect des « règles du jeu » de la concurrence. 4. Ils mettent en avant le rôle déstabilisateur à court terme de la monnaie sur l’activité économique (cf. Théorie quantitative de la monnaie.) 5. Leur approche reste micro économique. 6. L’homme des nouveaux néoclassiques est un homo oeconomicus au sens « fort » : sa rationalité s’étend à tous les domaines de la sphère sociale : criminalité, amour, religion,... et il est capable d’anticiper l’avenir avec précision. 7. L’objectif de l’entreprise est de maximiser les profits (pour les actionnaires) sous la contrainte du respect des lois et de la décence commune. G. Les néokeynésiens (contemporains) Un msg en bref : les politiques conjoncturelles doivent être adaptées à des marchés imparfaits. Quelques figures centrales : Joseph Stiglitz (Prix Nobel en 2001, économiste en chef de l a BMI, conseiller de Bill Clinton, théorie : asymétrie de l’information, nouvelle macroéconomie keynésienne, économie du développement), Tobin (Prix Nobel en 1981), Georges Mankiw ou encore Kaldor. Les crises répétées de la fin du 20ème siècle et du début du 21ème siècle montrent les limites du modèle néoclassique dominant. Principes fondamentaux : 1. Appelée aussi « école de la synthèse », son objectif est de réaliser la synthèse entre les néoclassiques et les idées de Keynes. 2. Ils sont d’influence keynésienne (leurs travaux se focalisent sur les effets de la demande) mais restent proches des néoclassiques. 3. Les dysfonctionnements du marché (ex : chômage involontaire) sont dû à ses imperfections (asymétrie de l’information, rigidité des prix,...) 4. L’Etat conserve un rôle important mais différent : « sa fonction n’est (plus) d’intervenir pour stimuler l’activité, mais plutôt pour crée un environnement favorable à sa croissance (par la création d’infrastructures, d’aides à la formation, à l’innovation) Aujourd’hui, même les plus fervents défenseurs de l’économie de marché reconnaissent que l’intervention de l’Etat peut être utile pour : 1. améliorer l’efficacité du marché, lorsque ce dernier est défaillant cad qu’il n’alloue pas les ressources de manière efficace (ex : Les lois anti-trust combattant les cartels; la gestion des problèmes de pollution,...) 2. promouvoir l’équité économique au travers du rôle de redistribution des pouvoirs publics (ex : impôts, allocations diverses,...). Victoria Thauvoye 13 Économie politique Chapitre 1 H. Une orthodoxie et des « hétérodoxies » comptemporaines - Le courant orthodoxe aujourd’hui est (reste) le courant néoclassique - Des hétérodoxies contemporaines = l’ensemble des approches critiques : marxiste, keynésienne, régulationniste, conventionnaliste, évolutionniste,... Regroupent des auteurs : o dont les théories s’écartent du paradigme dominant o qui étudient souvent des champs négligés par les économistes orthodoxes. Liste des écoles hétérodoxes selon Exploring Economics - Économie comportementale - Économie évolutionniste - Économie de la complexité - Économie politique marxiste - Économie autrichienne + 4 hétérodoxies du devoir n°1 o Économie écologique o Économie post-keynésienne o Économie institutionnelle o Économie féministe Victoria Thauvoye 14 Économie politique Chapitre 2 Thème 2 : Un paradigme dominant fondé sur la rareté 1. Introduction Le problème central de l’analyse économique est selon l’école néoclassique dominante : la rareté D’autres écoles, comme les écoles comportementale, autrichienne, écologique et évolutionniste, considèrent également ce problème comme important mais pas unique. « La rareté joue un rôle central en économie : les choix sont importants parce que les ressources sont rares. »  La science économique dominante étudie ainsi comment les agents économiques font leurs choix et comment ces choix déterminent la façon dont les ressources sont utilisées/ allouées. Puisque la rareté est au centre de leurs préoccupations, les néoclassiques réfléchissent principalement à la meilleure manière d’allouer les ressources rares.  Le critère d’évaluation le plus pertinent de toute activité économique devient l’efficience, étendue comme l’utilisation « optimale des ressources permettant de maximiser (sous contrainte de budget) l’utilité et le bien-être des individus. Il en va de même pour l’analyse du bien-être d’un pays. Il n’est donc pas étonnant que le principal objectif de la politique économique reste encore aujourd’hui celui de la croissance. 2. Des ressources rares Des ressources (appelées de production ou inputs) rares : 1. Travail : dépend de la taille de la population active et du nombre d’heures prestées ) 2. Ressources naturelles : terres, sources d’énergie, richesses minérales, eau, … 3. Capital économique (bien de production) : c-à-d les biens qui sont nécessaires à la production d’autres biens. a. Capital fixe = biens intermédiaires qui ne disparaissent pas au cours de processus de production b. Capital circulant = stock utilisés au cours du processus et qui disparaissent pendant ce dernier. 4. Capacité d’entreprendre (entrepreneurship ou technologie) au sens économique : c-à-d la capacité ou le savoir-faire à mettre en œuvre les autres facteurs de production afin de produire un certain type de biens. 3. Des besoins illimités et différentes catégories de biens économiques Des besoins : - Pour combler des besoins, l’homme consomme des biens matériels ou immatériels (services) - Biens économiques = biens « rares » : o Demande > quantités disponibles o => doivent être « acquis » o Notion évolutive dans le temps et dans l’espace Un bien ou une ressource qui n’est pas « rare », qui est disponible en quantité illimitée, est qualifié de « libre » (free). Différentes catégories de biens économiques : 1. Bien de consommation finale (durables ou non durables) : destinés aux consommateurs 2. Bien de production : utilisés par les producteurs de manière durable ou non 3. Bien marchands (finalité lucrative) Victoria Thauvoye 1 Économie politique Chapitre 2 La classification des bien selon Elinor Aström, politologue et économiste américaine, elle a reçu le prix Nobel d’économie en 2009 pour ses travaux sur la gestion des biens communs : - Les biens peuvent se classer à partir de 2 critères : la rivalité et l’exclusion (ou exclusivité) - La rivalité traduit la capacité de soustraire la ressource ou le bien à l’usage d’autrui (« ce que je prends prive les autres »). La rivalité peut être forte ou faible. - L’exclusivité (ou exclusion) qui traduit la difficulté d’exclure des bénéficiaires potentiels. Elle peut également être forte ou faible. - A partir des critères de rivalité et d’exclusivité, Elinor Aström identifie 4 types de biens : - RIVALITE EXLUSION Forte Faible Forte Biens privés Biens de péage Faible Ressources/biens Biens publics commun(e)s - Bien ou ressources communes ? Certains économistes mettent en question l’utilisation du terme bien. Ils soutiennent que le bien est marchand. Alors que la ressource commune ne peut être la propriété de personne. - Les ressources communes peuvent être surabondantes et disponibles pour tous ou être rares et faire l’objet de compétition, de transactions, de conflits ou de partage. Elles peuvent se raréfier par une surexploitation voire disparaître du fait de l’activité humaine. - La gestion des ressources/ biens commun(e)s est un enjeu majeur aujourd’hui dans la recherche de la durabilité. Elinor Astrôm démontre que la gestion par un pouvoir extérieur ou une autorité centrale ne sont pas les seules voies. D’après elle, les utilisateurs parviennent à la durabilité s’ils s’organisent en institutions respectant certains critères, des principes directeurs. 4. La courbe (ou frontière) des possibilités de production FPP : indique les différentes combinaisons de deux biens que l’on peut produire en un temps donné compte tenu des facteurs de production et de la technologie existante. A et B : niveau « éfficace » de production (plein emploi) C : production « non éfficace » (sous emploi) D : niveau « inaccessible » (inflation) La ligne rouge représente la frontière entre ce qui est possible et ce qui est impossible  FFP montre les quantités maximales de biens que l’on peut produire à un moment donné avec les technologies disponibles. Victoria Thauvoye 2 Économie politique Chapitre 2 Les causes de la croissances : - Augementation en volume des facteurs de production (surtout du capital via les investissements) (croissance extensive) - Meilleure utilisation des facteurs de production (progrès technologique) (croissance intense) 5. Des questions de sociétés, des choix politiques - Quels besoins rencontrer en priorité ? Quels biens et services produire ? A ou B ? Des voitures ou des ordinateurs ? L’enseignement ou les savons ?  CHOIX - Comment les produire ? Avec quelles technologies ? Des hommes ? Des machines ?  EFFICACITÉ - Est-ce nécessaire de produire toujours plus pour répondre à davantage de besoins ?  CROISSANCE - Comment répartir les revenus ?  EQUITE - Qui peut/doit décider ? L’Etat ? Le « marché » ? Choisir : c’est renoncer - Coût d’opportunité = coût de renonciation = ce à quoi on renonce pour obtenir quelque chose. - Le coût économique d’une action = la somme de son coût direct auquel on ajoute le coût d’opportunité - Taux de transformation entre le bien A et le bien B ∆QA / ∆QB = quantité du bien à laquelle on renonce (A) pour obtenir une certaine quantité d’un autre bien (B). Victoria Thauvoye 3 Économie politique Chapitre 3 Thème 3 : les différents systèmes économiques Comprendre l’économie aujourd’hui passe par un examen des révolutions industrielles et du capitalisme associé à l’économie de marché. 1. Introduction Capitalisme = système économique et social fondé, sur la propriété privée du capital investi dans les moyens de production et d’échange. La révolution industrielle fait entrer résolument le capitalisme dans son ère moderne, dans une économie de la croissance fondée sur les gains de productivité. Les questions de base en économie Déjà évoquées : - Quels biens et services produire et en quelles quantités ? Choix - Comment produire les biens et les services ? Efficacité - Pour qui produire et comment répartir les revenus provenant de l’utilisation des facteurs de productions ? Équité Différentes réponses : = différents systèmes économiques : Le système économique est une organisation à la fois technique et sociale pour permettre un groupe humain de subvenir à ses besoins. Chaque système économique repose sur des institutions = les lois et coutumes sociales régissant l’interaction des individus dans la société. Trois systèmes économiques = 3 réponses/arbitrages différents entre les 3 objectifs, à savoir le choix, l’efficacité et l’équité 1. Economie de marché 2. Economie planifiée 3. Economie mixte 2. Economie de marché (système capitaliste) Les réponses aux 3 questions « choix » « efficacité » et « équité » sont apportées par les agents économiques privés. Capitalisme = Un sytème économique dans lequel la propriété privée, les marchés ainsi que les entreprises (et la liberté d’entreprendre) jouent un rôle clé. Victoria Thauvoye 1 Économie politique Chapitre 3 Les acteurs sont « rationnels » - Consommateurs : expriment la demande et décident librement de leurs achats de manière à maximiser leur satisfaction. - Entreprise (organisation qui utilisent des inputs pour produire des outputs) : constituent l’offre et décident librement de ce qu’elles produisent et vendent de manière à maximiser leur profit. Le marché Le marché est le mécanisme par lequel les acheteurs et les vendeurs sont mis en contact afin d’échanger (transférer d’une personne à l’autre) des biens, des services ou des facteurs de production. Les marchés se distinguent d’autres formes d’échange du fait qu’ils sont réciproques, volontaires et concurrentiels. En économie de marché : - Marché = lieu de confrontation des intentions des différents agents. - C’est le marché qui détermine : 1. Ce qu’il faut produire 2. Comment il faut produire 3. Comment se répartissent les fruits de la production Un système qui se fonde exclusivement sur le mécanisme des prix - Prix d’équilibre = prix où les quantités offertes et demandées sont égales - Si déséquilibre entre offre et demande : retour automatique à l’équilibre via un ajustement par les prix Condition : - Absence de réglementation et d’intervention de la part de l’état - Absence d’atteinte à la concurrence - Marché parfaitement concurrentiel : les acheteurs et les vendeurs sont si nombreux qu’aucun d’entre eux ne peut notamment influencer le prix du marché. En réalité : - Le consommateur a un pouvoir d’orientation du marché (pas assez utilisé aujourd’hui) - L’offreur « impose » (à discuter) son prix : 1. Il connaît le coût de fabrication de son produit 2. Il observe les prix pratiqués par ses concurrents 3. Il détermine sa marge de bénéfice Un « bon » système ? Avantages : - L’économie se régule « facilement » via le mécanisme des prix : pas besoin de bureaucratie - L’économie de marché encourage la concurrence entre les vendeurs au niveau des prix (principalement) - Les entreprises font d’autant plus de profits qu’elles sont efficaces au niveau de l’utilisation de leurs moyens de production. - Plus les concurrents sont nombreux, plus ils font preuve de réactivité vis-à-vis des souhaits des consommateurs. - Plus les travailleurs sont « efficaces », plus ils perçoivent un salaire élevé. Victoria Thauvoye 2 Économie politique Chapitre 3 Inconvénients : - La concurrence peut provoquer la concentration et l’apparition de firmes dominantes - Cela peut être un frein à l’innovation. - Cela peut également encourager certains comportements socialement ou écologiquement discutables (ex : pollution) - Le pouvoir et la propriété risquent d’être inéquitablement répartis. - La recherche du profit peut conduire au désintéressement complet des acteurs privés à l’égard de la production de biens d’intérêt public. Les raisons du succès au cours des Tente glorieuses Le progrès technique favorise une dynamique de l’accumulation (Marx, Weber, Veblen) Les entrepreneurs privés peuvent exploiter une main d’œuvre abondante sans être « limités » dans leur action par le législateur (absence de toute protection sociale) L’Etat met en place les législations nécessaires pour favoriser la libre entreprise et l’innovation (brevets), permettre le développement des sociétés par actions, protège l’industrie nationale. Les bénéfices résultant des gains de productivité sont principalement utilisés pour augmenter les salaires et financer les investissements. La remise en cause actuelle « Le modèle de croissance économique fondé sur la compétitivité nationale prôné par les néolibéraux souffre d’un défaut majeur : s’il alimente une forte croissance économique, celle-ci ne profite en rien à la majorité de la population. Quand la marée monte, les petits bateaux échouent sur la plage de l’exclusion et de la pauvreté. » Les causes de l’ « échec » Pour Joseph Stiglitz (Le Prix de l’Inégalité) : - Manque de régulation du secteur financier - Recherche de rente (= revenu périodique) par les entreprises - Trop grand pouvoir donné aux créanciers - Effets pervers des rémunérations incitatives (bonus) Tout ces éléments ont contribués à accroître les inégalités entre les plus riches et les plus pauvres. Cette inégalité croissante rend l’économie moins efficace. Conséquences environnementales L’augmentation de la production et la croissance de la population affectent l’environnement. Impacts globaux : changement climatique Impacts locaux : pollution des villes, déforestation Dans certains cas, la technologie peut apporter une solution. Ces effets sont le résultat à la fois de : - L’expansion de l’économie (illustrée par la croissance de la production totale - La manière dont l’économie est organisée (ex : quels types de choses sont valorisés et préservés ?) La révolution technologique permanente (qui a débouché sur la dépendance aux énergies fossiles) constitue (pour certains) une partie de la solution aux problèmes environnementaux que nous connaissons aujourd’hui. Victoria Thauvoye 3 Économie politique Chapitre 3 3. Un autre système : l’économie planifiée C’est l’état qui décide : 1. Ce qu’il faut produire 2. Comment il faut produire 3. Comment se répartissent les fruits de la production Cadre institutionnel : Généralement associé à un système socialiste ou communiste. Caractérisé par la propriété collective de la terre et du capital. L’Etat intervient dans l’affectation des ressources à 3 niveaux : 1. Opère un arbitrage entre consommation actuelle et future (une partie de la consommation présente est sacrifiée au profit de l’investissement) 2. Planifie le rendement de chaque industrie de même que les méthodes de production et les ressources utilisées 3. Décide de la répartition de la production entre les consommateurs (en fonction de besoins estimés ou comme outil de motivation) grâce à une répartition planifiée des revenus ou par imposition de quotas. Avantages : L’Etat a une vision globale de l’économie  Peut orienter les ressources du pays en fonction d’objectifs nationaux  Répartition plus « juste » des revenus et meilleure prise en compte des répercutions sociales et environnementales des activités économiques. Inconvénients : - Coûts de l’analyse des informations nécessaires pour la planification - En l’absence d’un système de prix, « impossible » de mesurer la valeur relative des ressources => risque d’inefficience. - Problème de motivation des travailleurs - Système autoritaire qui réduit les libertés individuelles (travailleurs n’ont pas le choix de leur employeur ; consommateurs ne peuvent pas décider de ce qu’ils achètent) 4. L’économie mixte Un système qui combine l’économie de marché et l’économie planifiée. En vigueur dans la majorité des économies modernes La différence entre les systèmes dépend du degré d’importance attaché aux décisions des marchés ou de l’Etat (ex : Etats-Unis >< Belgique) L’Etat peut contrôler : - Les prix relatifs des biens et des facteurs de production par le biais des taxes - Les revenus relatifs des individus via l’IPP et les allocations diverses - Les schémas de production et de consommation par le recours à la loi (ex : interdiction pour certains produits) - Les problèmes macroéconomiques via des outils de politiques budgétaires ou monétaires. Victoria Thauvoye 4 Économie politique Chapitre 4 Thème 4 : Offre et demande : Comment se forment les prix sur les marchés concurrentiels ? 1. Introduction La concurrence peut contraindre les acheteurs et les vendeurs à être preneurs de prix (ils acceptent le prix comme une donnée exogène sur lequel ils n’ont pas d’influence ; ils n’ont aucun pouvoir pour influencer le prix du marché) L’interaction entre l’offre et la demande détermine un équilibre de marché (en prix et en quantité) tel que les acheteurs et les vendeurs sont preneurs de prix ; on parle d’équilibre concurrentiel. Dans les faits, les marchés ne sont généralement pas parfaitement concurrentiel (ils sont « imparfaits »), mais certaines questions de politiques publiques peuvent être analysées à l’aide de ce modèle d’offre et de demande. Les prix ne sont pas déterminés par les individus, mais plutôt par les interactions anonymes impliquant parfois des millions de personnes. Les prix déterminés sur les marchés agiraient comme des messages : - Si quelque chose devient plus cher, il est probable que cela soit dû à une augmentation du nombre de demandeurs, ou à une augmentation du coût de sa production, ou aux deux. - En lui trouvant une alternative, l’individu économise de l’argent et préserve les ressources de la société. 2. La demande 2.1. La demande individuelle Demande individuelle : formée par les quantités qu’un consommateur est disposé (et capable d’) à acheter en fonction des différents prix possibles (= ceteris paribus) La « loi » de la demande : Toutes autres choses étant égales par ailleurs, la quantité demandée d’un bien/service augmente lorsque son prix baisse. Une modification du prix provoque un déplacement LE LONG DE LA COURBE Victoria Thauvoye 1 Économie politique Chapitre 4 2.2. La demande du marché Demande du marché pour un bien : représente la quantité totale demandée par l’ensemble des acheteurs aux différents prix possibles (= ceteris paribus) La demande du marché est obtenue en additionnant (agrégeant), pour chaque niveau de prix, les demandes individuelles. Elle est également décroissante : d’une part, la baisse du prix augmente la demande individuelle des consommateurs existants et, d’autre part, elle attire de nouveaux consommateurs. La demande du marché : 2.3. Les autres déterminants de la demande - Préférences (goût, utilité, satisfaction) des consommateurs - Nombre de consommateurs - Revenu des consommateurs - Les prix des autres biens - Les anticipations (attentes concernant l’avenir) - Les habitudes de consommation (effet cliquet) Attention : Tous ces « autres déterminants » provoquent un réel changement de comportement de demande.  C’est toute la droite qui se déplace Le rôle particulier de la satisfaction (ou utilité ou préférences) dans la justification de la loi de la demande Dans la théorie dominante, le consommateur est rationnel : il tente de maximiser sa satisfaction : - Comme les besoins sont illimités, la satisfaction totale croît sans limite (principe de non saturation - Par contre, l’utilité marginale est décroissante Utilité marginale = satisfaction procurée au consommateur du fait de la consommation d’une unité supplémentaire du bien. - Comme l’utilité marginale est décroissante, le consommateur est prêt à payer moins cher pour acheter plus - Le vendeur doit donc baisser ses prix s’il veut vendre une quantité plus grande de bien/service.  Plus l’Um est faible plus le pris sera bas  Un bien essentiel comme l’eau se vend moins cher que le diamant !! Victoria Thauvoye 2 Économie politique Chapitre 4 2.3.1 L’influence des préférences Ex : un effet de mode 2.3.2 L’influence du revenu Bien normal : Un bien pour lequel, cetris paribus, la demande augmente quand le revenu augmente.  Une augmentation du revenu provoque un déplacement de la demande vers la droite. Bien inférieur : un bien pour lequel, ceteris paribus, la demande augmente quand le revenu diminue.  Une augmentation du revenu provoque un déplacement de la demande vers la gauche. 2.3.3. L’influence du prix des autres biens Biens substituts : deux biens pour lesquels la hausse du prix de l’un cause une augmentation de la quantité demandée de l’autre. Victoria Thauvoye 3 Économie politique Chapitre 4 Biens complémentaires : deux biens pour lesquels la hausse du prix de l’un cause une diminution de la quantité demandée de l’autre. 2.4. Des exceptions à la loi de la demande Les biens de Giffen : la hausse du prix d’un bien de nécessité entraîne une telle chute de pouvoir d’achat que les plus pauvres en achètent plus au détriment de leur consommation de bien plus coûteux. L’effet Veblen : lorsque le prix de certains produits de luxe diminue fortement, la demande peut également diminuer. 2.5. Les élasticités de la demande Elasticité : variation en % de la variable dépendante (expliquée) / variation en % de la variable indépendante (explicative) 2.5.1 Elasticité – prix L’élasticité – prix de la demande est une mesure de la sensibilité des consommateurs à un changement de prix. Elle mesure la variation en pourcentage des quantités demandées, par unité de temps, résultant d’une variation donnée en pourcentage du prix des biens, toutes autres choses étant égales. ∆𝑄 𝑉𝑎𝑟𝑖𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑑𝑒𝑚𝑎𝑛𝑑𝑒 𝑒𝑛 % 𝑄 𝐸𝑝 = = 𝑉𝑎𝑟𝑖𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑢 𝑝𝑟𝑖𝑥 𝑒𝑛 % ∆𝑃 𝑃  Normalement : Ep < 0 (cfr. La loi de la demande) (sauf si on met un « - » devant)  Mais Ep > 0 pour les biens de Giffen et pour certains biens de « luxe » (effet Veblen) L’élasticité – prix de la demande est liées à la pente de la courbe de demande. Si la courbe de demande est assez plate, la quantité varie beaucoup en réponse à un variation de prix, donc l’élasticité est élevée. Inversement, une courbe de demande plus pentue correspond à une élasticité plus faible. Victoria Thauvoye 4 Économie politique Chapitre 4 Cependant, ce n’est pas la même chose, et l’élasticité change lorsque nous nous déplaçons le long de la courbe de demande, même quand la pente ne varie pas. La demande d’un bien, en un point, est dite : - Élastique par rapport au prix si « ep < -1 » : dans ce cas, une variation de prix engendrera une variation en sens opposé mais surtout plus importante de quantité ; les consommateurs sont très sensibles à une variation de prix. - Inélastique par rapport au prix si « -1 < ep < 0 » : les consommateurs sont peu sensibles à une variation du prix. - Élasticité unitaire si « ep = -1 » - Parfaitement élastique quand « ep = infini » - Parfaitement inélastique si « ep = 0 » Exo : Soit une baisse des prix de 10 à 8 et une quantité initiale de 100. Calculer ep si : 1) Q reste inchangée 0% / -20% = 0 => Parfaitement inélastique 2) Q passe à 110 10% / -20% = -0,5 => Inélastique 3) Q augmente à 120 20% / -20% = -1 => Élasticité unitaire 4) Q atteint 150 50% / -20% = -2,5 => Élastique Victoria Thauvoye 5 Économie politique Chapitre 4 Facteurs principaux déterminants de l’élasticité – prix de la demande : La part du revenu du consommateur consacrée à l’achat du bien : plus le pourcentage de revenu dépensé pour une marchandise est élevé, plus élastique sera la demande pour ce bien. L’existence ou non de proches substituts : plus le nombre de marchandises substituantes au bien considéré est élevé, plus la demande pour ce bien est élastique. Utilité opérationnelle du concept d’élasticité – prix - Pour une entreprise : anticiper l’impact d’une modification de ses prix sur son chiffre d’affaires o Si ep < -1 : hausse de p => CA diminue o Si -1 < ep < 0 : hausse de p => CA augmente - Pour l’Etat : anticiper l’impact d’une hausse de prix (via les taxes) sur la consommation d’un produit ou sur les recettes fiscales : o Si ep < -1 : hausse des taxes => Q diminue (effet santé publique) o Si -1 < ep < 0 : hausse des taxes => augmentation des recettes fiscales 2.5.2. L’élasticité – revenu Le coefficient d’élasticité – revenu de la demande (eqR) mesure la variation en pourcentage des quantités due à une variation en pourcentage du revenu des consommateurs. ∆𝑄 𝑄 𝑒𝑞𝑅 = ∆𝑅 𝑗𝑅𝑗 Biens inférieurs : un accroissement du revenu provoque une diminution de la consommation du bien considéré : eqR < 0 Biens normaux : un accroissement du revenu provoque une augmentation de la consommation. Biens supérieurs (= « luxe ») : un accroissement du revenu provoque une augmentation plus que proportionnelle de la consommation du bien considéré. Biens de nécessité : un accroissement du revenu provoque peu d’augmentation de la consommation du bien considéré (compris entre 0 et 1). 2.5.3. L’élasticité croisée Le coefficient de l’élasticité croisée de la demande d’un bien par rapport à un bien 2 (eq1p2) mesure la variation, en pourcentage, de la quantité de 1 achetée par unité de temps due à une variation donnée, en pourcentage, du prix de 2. ∆𝑞1 𝑞1 𝑒𝑞1𝑝2 = ∆𝑝2 𝐽𝑝𝑎  Si 1 et 2 sont substituantes, eq1p2 est positif  Si 1 et 2 sont complémentaires, eq1p2 est négatif 3. L’offre 3.1 L’offre individuelle Offre individuelle (émanant d’une seule entreprise) : formé par les quantités qu’une entreprise est disposée à vendre en fonction des différents prix possibles, ceteris paribus. En d’autres termes, elle exprime la relation entre le prix et la quantité offerte d’un bien ou d’un service par un producteur. Victoria Thauvoye 6 Économie politique Chapitre 4 La « loi » de l’offre Loi de l’offre : La quantité offerte d’un bien ou d’un service augmente lorsque le prix de ce bien ou de ce service s’accroît, toutes autres choses étant égales par ailleurs. Une modification du prix provoque un déplacement LE LONG DE LA COURBE. Explication de la « loi de l’offre » : - Le vendeur, dont la motivation est de maximiser son profit, tend à offrir une plu grande quantité de bien lorsque le prix de ce dernier s’accroît ou est élevé. Il pense ainsi pouvoir réaliser un profit plus grand. - Comme chaque unité supplémentaire à produire accroît le coût de production, le prix doit lui-même être plus élevé pour couvrir cette dépense supplémentaire et inciter de la sorte le producteur à produire davantage. 3.2. L’offre du marché L’offre du marché est constituée par l’ensemble des quantités offertes, aux différents prix possibles, par tous les vendeurs de ce bien. Elle est obtenue en agrégeant, horizontalement, toutes les offres individuelles. Elle est également croissante : une hausse du prix va conduire les producteurs existants à accroître leurs offres individuelles et de nouveaux vendeurs vont apparaître sur le marché attirés par la perspective de profit. 3.3. Les autres variables influençant l’offre 1. Nombre de producteurs 4. Prix des produits connexes 2. Progrès technologique 5. Taxes et subvention 3. Prix des facteurs de production 6. Attentes quant à l’évolution du prix et du bien Victoria Thauvoye 7 Économie politique Chapitre 4 2.4 L’élasticité – prix de l’offre L’élasticité – prix de l’offre indique le degré de sensibilité de l’offre d’un bien par rapport à son prix. Elle mesure la variation en pourcentage des quantités offertes, par unité de temps, résultant d’une variation donnée en pourcentage du prix du bien, toutes autres choses étant égales. L’offre d’un bien, en un point, est dite : - Élastique par rapport au prix, si « ep > 1 » : dans ce cas, un variation de prix engendrera une variation en même sens et plus importante de la quantité offerte. - Inélastique par rapport au prix, « si 0 < ep < 1 » : les quantités offertes sont peu sensibles à une variation du prix. - Élastique unitaire : « si ep = 1 » - Parfaitement élastique : lorsque « ep = infini » (offre horizontale) - Parfaitement inélastique : lorsque « ep = 0 » (offre verticale) Facteurs déterminants de l’élasticité – prix de l’offre : Principalement la durée de la période considérée 1. Période infra-courte : l’offre est fixe 2. Période courte : l’offre peut s’adapter partiellement (cfr. Facteurs de production variables) 3. Période longue : l’offre s’adapter totalement 3. Marché et prix d’équilibre 3.1. Le concept de marché Avant de conclure une vente avec un partenaire commercial, chaque partie aimerait connaître les autres opportunités d’échange.  L’intérêt des « marchés » selon la théorie dominante, c’est d’organiser la rencontre entre de nombreux vendeurs et acheteurs dans un même lieu où ils peuvent négocier. 3.2 Le modèle Marshall Alfred Marshall avec Léon Walras sont fondateur de l’école d’économie néoclassique. 3.2.1 L’équilibre entre l’offre et la demande du marché Equilibre : Tous les acheteurs qui veulent acquérir ce bien à ce prix le peuvent ; tous les vendeurs qui veulent vendre leur bien à ce prix, le font => personne ne souhaite modifier la situation qui est dès lors stable. L’équilibre est atteint lorsque le prix est tel que la quantité demandée est égale à la quantité offerte. Équilibre (d’un marché) : Un état s’un marché dans lequel les quantités vendues et achetées ainsi que le prix du marché ne changent pas, à moins qu’il y ait un changement dans les coût sous-jacents, les préférences ou d’autres déterminants du comportement des acteurs du marché.` Victoria Thauvoye 8 Économie politique Chapitre 4 3.2.2. Toute autre situation est une situation de « déséquilibre » Le cas de l’excédent (ou excès) d’offre (ex : les tomates en été) Pour P1 > Péq : Qo > Qd Il y a un excédent/excès d’offre. Pour le résorber, les entreprises ont tendance à diminuer leur prix jusqu’à écoulement de leur stock et retour à l’équilibre. Le cas de la pénurie d’offre (ex : les logements sociaux à Bruxelles) Pour P2 < Péq : Qo < Qd Il y une pénurie d’offre. Pour résorber les files d’attente, les entreprises ont tendance à augmenter leur prix jusqu’à retour à l’équilibre. Lorsque les marches sont parfaitement concurrentiels, les prix tendent à s’ajuster automatiquement de manière à ce que la quantité offerte soit égale à la quantité demandée.  Les marchés sont autorégulateurs. L’équilibre concurrentiel s’écrit par Marshall n’est en réalité que si les participants sont preneurs de prix : il y a tellement de concurrence que la meilleure attitude est de commencer au même prix. Acheteurs et Vendeurs sont libres de choisir un autre prix, mais ils n’en tireraient aucun avantage. Preneur de prix : caractéristique des producteurs et des consommateurs qui ne peuvent pas bénéficier d’un transaction à un prix autre que celui à l’équilibre du marché concurrentiel. Ils n’ont aucun pouvoir pour influencer le prix du marché. 3.3. Les changements d’offre et de de demande Tout déplacement d’offre et/ou demande entraînera automatiquement un changement de la position d’équilibre. Le cas d’une hausse de la demande (ex : hausse de la demande de pétrole) Victoria Thauvoye 9 Économie politique Chapitre 4 Le cas d’une hausse de l’offre (ex : l’impact des progrès informatiques sur l’offre automobile) Le cas d’une diminution de l’offre et de la demande (ex : les transports aériens) Lorsque l’offre et la demande se déplacent ensemble, l’impact sur Pe et Qe est déterminé par : - L’ampleur des déplacements - L’élasticité au prix des vendeurs et des acheteurs - Le temps A court terme : les changements d’offre et/ou A long terme : les changements d’offre et/ou de demande affectent surtout les prix. de demande affectent surtout les quantités (les prix restant relativement stables). Victoria Thauvoye 10 Économie politique Chapitre 4 3.4. L’équilibre et les prix dans la réalité Dans la pratique, l’équilibre n’est que très rarement atteint : La régulation des prix par le marché et le retour automatique à l’équilibre supposent qu’aucun facteur ne vienne entraver la flexibilité des prix. Deux conditions : 1. Être en concurrence parfaite, avec des acteurs économiques « preneurs de prix » 2. Aucune intervention de l’Etat Ces deux conditions, surtout la 1ère, sont rarement vérifiées. Par ailleurs, dans la vie courante, les prix présentent une certaine « viscosité » (ex : temps nécessaire pour adapter les prix sur les étiquettes des produits). Dans la pratique, les prix sont fixés : - Par rapport aux coûts des entreprises (coûts de revient, coût direct, seuil de rentabilité) - Par rapport à la concurrence Victoria Thauvoye 11 Économie politique Chapitre 4 bis Thème 4 bis : L’offre et la théorie du producteur 1. Introduction Hypothèse : l’objectif économique de l’entreprise rationnelle = maximiser son profit Profit = Revenu Total – Coût total Revenu total (recettes totales, CA) : Le montant que l’entreprise reçoit de la vente de sa production = P.Q Coût total : Le montant que l’entreprise supporte pour acquérir tous les facteurs de production nécessaires à la production de son bien/service.  L’offre d’une entreprise est soumise à trois types de contraintes : 1. Un contrainte technique : quels facteurs de production utiliser ? 2. Une contrainte économique : quels sont les coûts associés à ma production ? 3. Une contrainte de « marché » : à quel prix vendre ? 2. La théorie de la production et la contrainte technique L’entreprise doit choisir la combinaison de facteurs de production la plus efficace pour réaliser sa production. Fonction de production = les combinaisons de facteurs de production qui sont possibles et qui permettent d’atteindre le volume de production maximum. 2.1. La contrainte technique à court terme La production ne peut varier que si l’on modifie les facteurs de production variables (les autres facteurs restant fixes) Productivité = Un rapport entre une quantité de richesses produites et un des moyens utilisés pour la créer (les autres étant constants) Différents types de productivité Productivité totale = production totale réalisable à partir d’un seul facteur de production, les autres restants constants. Productivité moyenne = production par unité du facteur de production étudié. Productivité marginale = production réalisée par une unité supplémentaire du facteur de production étudié. La loi du produit (rendement ou productivité) marginal décroissant : A partir d’un certain niveau de production, la productivité marginale d’un facteur de production est une fonction décroissante de la quantité utilisée de ce facteur. C’est une conséquence de l’existence de certains facteurs de production fixes dans le court terme. C’est ce qui explique que la fonction soit concave. La productivité du travail augmente avec le stock de capital et avec le progrès technique. Les salaires (et donc le niveau de vie) et la productivité du travail sont étroitement liés : le salaire (coût) est au plus égal à la recette procurée par le travail. Les salaires ne peuvent donc augmenter que si la productivité du travail augmente.  Au cœur du modèle capitaliste (productiviste) : les gains productivités.  Idée : plus il y a des gains de productivités, plus les salaires augmentent, plus la population s’enrichit, …  MAIS la répartition des gains de productivité est de moins en moins égalitaire. Victoria Thauvoye 1 Économie politique Chapitre 4 bis 2.2. La contrainte technique à long terme A long terme, l’entreprise peut faire varier tous les facteurs de production pour adapter son offre.  Concept de « Rendements d’échelle » On mesure l’effet sur la production d’une variation proportionnelle et simultanée de l’ensemble des facteurs de production. Rendements d’échelle constants : Si la quantité de L ou K augmente, Q augmente dans des proportions identiques. Ex : Métiers à tisser Rendements d’échelle croissants : Si la quantité de L ou K augmente, Q augmente dans une proportion plus importante. Ex : Tâches spécialisées / petite échelle de production Rendements d’échelle décroissants : Si la quantité de L ou K augmente, Q augmente dans une proportion moins importante. Ex : phénomène bureaucratique / grande échelle de production 3. Les coûts de production 3.1. Les différents types de coûts à court terme - Coûts fixes (CF) : ne varient pas avec Q - Coûts variables (CV) : varient avec Q - Coût total (CF) = CF + CV - Coût moyen : indique le coût total par unité de bien produite = CT/Q - Coût marginal : mesure la variation du coût total lorsque la production varie d’une unité = ∆CT/∆Q 3.2. Les différents types de coûts à long terme A long terme, tous les coûts sont variables. Apparition de phénomènes d’économies et de déséconomies d’échelle. Economie d’échelle : CM à long terme diminue lorsque la capacité de production augmente. - Avantages de la division du travail => la spécialisation - Le coût du capital (ex : bâtiments) augmente, que proportionnellement par rapport au volume produit. - Certaines technologies ne sont rentables qu’à partir d’une certaine taille. - Les coûts de R&D sont coûts fixes que l’on peut répartir sur plus d’unités produites - L’augmentation de la taille de l’entreprise la rend plus crédible d’où accès + facile aux subventions, + de poids p/r aux fournisseurs … Déséconomie d’échelle : le CM à long terme augmente : - L’augmentation des coûts de transport (ont fortement baissé ces dernières années) - Le poids croissant des fonctions de contrôle, des coordination, d’administration, … Secteurs A Secteurs B Victoria Thauvoye 2 Économie politique Chapitre 4 bis Secteur A : Secteurs à fortes économies d’échelle : Optimum de taille important. Ex : industries lourdes  Comptent peu d’entreprises Secteur B : Secteurs où l’optimum de taille est rapidement atteint ne bénéficient que de faibles économies d’échelles. Ex : textile 4. La théorie du producteur et l’offre Une production peut être techniquement possible et se dérouler dans des conditions économiques acceptables, encore faut-il s’assurer que le volume produit est celui qui maximise le profit.  L’équilibre du producteur = niveau d’output rendant maximum son profit. Condition nécessaire de l’équilibre du producteur : Rm = Cm - Si Rm = recette marginale = ∆ des recettes engendrée par la vente d’une unité de produit supplémentaire - Si Rm ≠ CM : l’entreprise peut accroître son profit en augmentant ou diminuant son output. En définitive : - L’offre de l’entreprise représente les différentes quantités de produits que l’entreprise accepte de vendre sur le marché en fonction du prix qu’elle peut en tirer. - En d’autres termes, l’offre est constituée par les différents points d’équilibre de l’entreprise calculés en fonction du prix pratiqué sur le marché pour le produit considéré. Victoria Thauvoye 3 Économie politique Chapitre 5 Thème 5 : De la concurrence et du monopole 1. Les hypothèses du marché « parfait » Hypothèses néoclassiques : 1. Atomicité de l’offre et de la demande 2. Homogénéité du produit 3. Transparence du marché 4. Mobilité parfaite des offreurs et des demandeurs  Les entreprises en concurrence pure et parfaite sont des « price takers » Dans la réalité : - L’atomicité du marché est un leurre (remise en cause de l’hypothèse d’atomicité) - Il existe de nombreuses barrières à l’entrée (économiques, juridiques, institutionnelles) et à la sortie (« sunk costs » = les coûts qui ont déjà été payés, ils ne sont ni remboursables, ni récupérables)  La concurrence pure et parfaite est un modèle théorique « idéal »  Les marchés réels sont souvent « imparfaits » Marché « imparfait » : un participant au marché dispose d’un pouvoir plus ou moins important sur le prix oules quantités échangées. Tableau de Stackelberg : Offre Unité Petit nombre Multiplicité Demande Unité Monopole bilatéral Monopsone contrarié Monopsone Petit nombre Monopole contrarié Oligopole bilatéral Oligopsone Multiplicité Concurrence pure et Monopole Oligopole parfaite - En concurrence pure et parfaite, l’entreprise « preneuse » de prix. Elle ne peut influencer le prix fixé par le marché (P) et doit l’intégrer comme une donnée « extrene ». - L’entreprise rationnelle qui veut maximiser son profit déterminera son volume total de sorte que la dernière unité de biens qu’elle produite soit telle que : P = Cm  Si elle vend plus, elle « perd » du profit puisqu’elle vend des produits dont le Cm est supérieur au prix (le coût est supérieur à la recette)  Si elle vend moins, elle renonce à du profit. P = Cm signifie par ailleurs que la « valeur » des biens produits = la « valeur » des facteurs de production utilisés => allocations optimales des ressources 2. Le monopole Une entreprise est en situation de monopole lorsque : 1. Elle est seule à vendre son produit ou son service sur le marché. 2. Son produit ou service n’a pas de substituts directs  Le monopole peut exercer son contrôle sur le prix du bien : il est « price maker ». Victoria Thauvoye 1 Économie politique Chapitre 5 A l’équilibre Le monopoleur : 1. Pratique un prix supérieur au prix de concurrence (P > Cm) et vend une quantité inférieure 2. N’alloue pas les moyens de façon efficace (P > Cm) => il pourrait davantage rémunérer ou utiliser de facteurs de production 3. Fait un « sur-profit » : après avoir rémunéré tous les facteurs de production, il lui reste encore du profit. 3. L’oligopole Il se caractérise par la présence d’un nombre restreint d’entreprises « dominantes » (à côté desquels existent éventuellement un nombre plus important de petits acteurs) qui vendent des produits différenciés ou indifférenciés sur des marchés dont l’accès est relativement difficile. 4. La concurrence monopolistique Remise en cause de l’hypothèse d’homogénéité  La concurrence monopolistique est une structure de marché très fréquente, qui se caractérise par un grand nombre d’entreprises vendant des produits différenciés. Les caractéristiques : 1. Du modèle concurrentiel : les entreprises sont nombreuses => elles possèdent une influence négligeable les unes sur les autres : ententes quasiment impossibles. 2. Du monopole : différenciation des produits => l’entreprise détient une certaine liberté quant à la fixation de son prix : « pouvoir monopolistique » limité par l’existence de substituts proches. Victoria Thauvoye 2 Économie politique Thème 6 Thème 6 : Le circuit économique et la production nationale 0. Introduction La macroéconomie s’intéresse au fonctionnement de l’économie dans son ensemble et aux relations entre les agents regroupés en grandes catégories. La comptabilité nationale : - Instrument de diagnostic de la santé économique d’un pays. - Évalue le PNB, mesure de la performance d’une économie. - Répertorie les flux qui circulent entre agents macroéconomiques au cours d’une période donnée. Les performances d’une économie : le carré magique de Kaldor C’est une présentation synthétique des résultats économiques d’un pays à partir de 4 variables macroéconomiques clefs reprises dans la comptabilité générale : 1. Taux d’inflation 2. Déficit public 3. Balance extérieur 4. Taux de chômage Et ce dans le contexte d’un taux de croissance du PNB réel ou PIB réel donné. 1. Les agents économiques Le « Système Européen des Comptes nationaux et régionaux » (SEC) distingue 6 grands secteurs institutionnels, sur base de leurs fonctions et objectifs principaux. Les 6 grands secteurs institutionnels : 1. Les ménages (y compris les « indépendants ») 2. Les administrations publiques (pouvoir fédéral, communautés, régions, pouvoirs locaux) 3. Les entreprise financières (BNB, fonds monétaire, établissements de crédit, autres organismes financiers) 4. Le reste du monde qui regroupe tous les agents qui ne résident pas dans le pays. 5. Les institutions sans but lucratif au service des ménages (syndicats, groupements professionnels, …) 6. Les entreprises non financières qui peuvent être réparties selon : o Secteur marchand / non marchand (non exclusion, non rivalité) o Secteur primaire, secondaire, tertiaire o Grandes entreprises, PME, TPE Exemple : Valeurs ajoutées des différentes branches En volume en 2017 (% du PIB) Agriculture et pêche 0,6 Industrie 15,0 Construction 4,8 Services 68,9 marchands 42,9 non marchands 26,0 Victoria Thauvoye 1 Économie politique Thème 6 2. Le circuit économique 2.1. Circuit économique « simplifié » Soit une économie de marché dans lequel n’interviennent que deux acteurs économiques : les ménages et les entreprises Fonctionnement d’une économie de marché (modèle simplifié) Marché des C produits PN Demande Offr e Ménages Entreprises Offre Demande RN Marché des facteurs 2.2. Le circuit économique selon Keynes Dans un circuit « simplifié » : PN = RN = C - Tout ce qui est produit génère des revenus qui sont consommés en achats de biens et de services produits par les entreprises. - Lecture du PNB à partir de 3 approches Production Consommation Revenus Victoria Thauvoye 2 Économie politique Thème 6 2.3. Circuit économique « complexe » Complexifications du modèle simplifié en intégrant dans l’analyse d’autres acteurs économiques : 1. Les institutions financières 2. L’État 3. Le reste du monde (RDM) Circuit « complexe » en termes de fuites et d’injection G => dépense du gouvernement X I G M Td S Ti 3. Trois approches pour la production nationale Il existe 3 approches du PNB ou PIB, c-à-d 3 manières de parler de la situation économique d’un pays. À savoir : 1. Approche production 2. Approche dépense 3. Approche revenu 3.1. Le PNB par l’approche production - Cette approche met en lumière le processus de formation du produit national - Dans l’optique production, le produit national est défini comme la somme des valeurs (prix) des biens et des services. MAIS Problèmes des « doubles comptages » - On privilégie une approche par la valeur ajoutée 𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑎𝑗𝑜𝑢𝑡é𝑒 (𝑉𝐴) = 𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑣𝑒𝑛𝑡𝑒𝑠 − 𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑜𝑚𝑚𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑚é𝑑𝑖𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠 Valeur des consommations intermédiaires -> matières 1ères et produits semi-finis Victoria Thauvoye 3 Économie politique Thème 6 - PNB = ∑ VA brutes au prix du marché de toutes les entreprises Stade de production Prix de vente (en €) Valeur ajoutée (en €) Coton 2 2 Tissage 6 4 Fabricant 12 6 Détaillant 20 ( = PV final) 8 20 ( = ∑ VA) A quoi sert la valeur ajoutée ? A rémunérer l’ensemble des facteurs de production : - Travail => salaires - Capital => loyers, rentes, dividendes Attention : en économie, le bénéfice distribué (dividendes) et le bénéfice réservé (fonds propres) constituent une rémunération du facteur de production « capital »  VA = somme des revenus 3.2. Le PNB par l’approche revenus Il permet d’évaluer les revenus générés par l’activité de production et de voir comment ils sont répartis entre les acteurs. Le produit national = somme des revenus des facteurs de production engagés au cours de la période (salaires, traitements, rentes, loyers, dividendes, … ) dans la production de biens ou de services.  On tient dnc pas compte, par exemple, des héritages. 3.3. Le PNB par l’approche dépenses Cette approche s’intéresse à l’utilisation qui est faite des revenus engendrés par la production Celle-ci est la valeur non pas des biens produits mais au contraire de ce qui est consommé. Dans une économie ouverte, le revenu national est affecté à : 1. Des dépenses intérieures (demande nationale) : a. C : consommation finale de biens et de services (achetés par des ménages) b. I : investissement c. G : dépense publique de biens et services = consommation et investissement des Administrations publiques 2. Des dépenses extérieures (demande extérieure) X – M : exportations nettes (balances commerciale) X = Exportations : biens et services produits par l’économie domestique sont achetés par les ménages, les entreprises et l’État dans d’autres pays. M = Importations : biens et services achetés par les ménages, les entreprises et l’État de l’économie domestique, mais qui sont produit dans d’autres pays.  PIB = C + I + G + X – M Victoria Thauvoye 4 Économie politique Thème 6 Rem : I = FBCF + Δst - FBCF (formulation brute de capital fixe) = o Dépense des entreprises visant à acquérir de nouveaux équipements et bâtiments commerciaux + o dépense en construction résidentielle (lorsqu’un ménage construit une habitation, on considère qu’il accroît la capacité productive de la nation. - Δst = variation des stocks, c-à-d des produits détenus par une entreprise avant leur vente ou leur utilisation, y compris les matériaux bruts et les biens intermédiaires et finaux destinés à la vente.  Les trois approches (production, revenu, dépenses) donnent le mêmes résultat !! PN =  V.A. VA = rémunération des facteurs de production RN = PN 3. S 4. Les différentes mesures de la production nationale 4.1. Produit intérieur et produit national Produit intérieur (PI) : mesure la valeur de la production réalisée dans une économie, quelle que soit l’origine des facteurs de production utilisés (le critère de mesure est celui de la territorialité). Produit national : mesure la valeur de la production réalisée grâce à la mise en œuvre de facteurs de production appartenant à des acteurs économiques nationaux, sur le territoire national ou à l’étranger (le critère mesure est celui de la nationalité). 4.2. Contribution nette en provenance de l’étranger CNE (ou solde des revenus primaires reçus du reste du monde) = revenus des facteurs reçus du RDM – revenus versés au RDM  PN = PI + CNE = C + I + G + (X-M) + CNE  Si CNE > 0 alors PI < PN : le pays reçoit plus du RDM qu’il ne lui verse Victoria Thauvoye 5 ?

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