Enjeux de la Maternelle PDF

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This document discusses the importance of early childhood education, focusing on socialisation, inclusion, and language development in early years learning. It explores various theories of child development. It also details the practical implications and methodologies used in early childhood settings.

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Enjeux de la maternelle : socialisation, inclusion et développement des apprentissages par le langage UEP 34_M2_Vie de l'école et construction du métier d'enseignant Année scolaire 2023-2024 1 – Une entrée en matière via vos connaissances D’abord individuellement… 10 minutes Puis par groupe de...

Enjeux de la maternelle : socialisation, inclusion et développement des apprentissages par le langage UEP 34_M2_Vie de l'école et construction du métier d'enseignant Année scolaire 2023-2024 1 – Une entrée en matière via vos connaissances D’abord individuellement… 10 minutes Puis par groupe de quatre … 10 minutes Synthèse… 10 minutes 2 – Les enjeux de l’école maternelle Selon l’ancien ministre de l’Education Nationale, « Tous les chercheurs ont souligné unanimement l’importance des 2000 premiers jours de la vie d’un enfant dans sa structuration psychique et intellectuelle. » propos tenus lors des Assises de la maternelle de Mars 2018. En effet, les 2000 premiers jours de la vie d’un enfant correspondent à ses cinq premières années, période de la fréquentation de l’école maternelle. Cette dernière intervient alors à un stade important du développement de l’enfant, elle a donc un rôle essentiel et ses enjeux sont considérables. 2 – Les enjeux de l’école maternelle 2.a. Les principales théories du développement de l’enfant du XXe siècle La théorie du développement cognitif de Jean PIAGET Jean PIAGET a développé une théorie selon laquelle les enfants passent par différents stades de développement. Ces derniers sont déterminés en fonction de l’âge et se suivent les uns les autres. Ils n’apparaissent pas à un moment précis mais il y a des périodes durant lesquelles certaines capacités cognitives sont développées chez la plupart des enfants. Il y a 4 principaux stades de développement selon J. Piaget qui sont : - Le stade sensori-moteur (naissance à environ 2 ans) - Le stade préopératoire (2 à 7 ans) - Le stade des opérations concrètes (7 à 12 ans) - Le stade formel (12 à 16 ans) Entre 2 et 7 ans, les enfants sont dans un stade appelé préopératoire dont le concept prédominant est l’égocentrisme. En effet, les enfants de cet âge-là sont incapables de se mettre à la place de quelqu’un. Ils croient que les autres pensent et voient comme eux. La première scolarisation qui intervient au cœur de cette période est un moment très important car c’est le début de la socialisation et l’acquisition du langage dans une période où l’enfant est encore très centré sur lui-même, ce qui l’aidera à surmonter ce stade et passer au suivant. La théorie socioculturelle du développement de Lev VYGOTSKI Les théories du développement de VYGOTSKI et PIAGET se rejoignent sur certains points mais sont opposées sur d’autres. Pour PIAGET, le développement s'effectue de l'individu vers le social, c’est-à-dire que le développement est un processus cognitif interne qui précède l’apprentissage alors que VYGOTSKI pense au contraire que l’apprentissage social vient avant le développement. Ce dernier est donc influencé par les interactions sociales. Lev VYGOTSKI expose également le concept de la zone proximale de développement selon lequel un tiers va permettre à l’enfant d’atteindre les compétences qu’il ne peut pas atteindre seul. La difficulté est donc de trouver le juste milieu entre ce que l’élève est en capacité de faire seul et ce qu’il est en capacité de faire avec une aide. Les interactions sont donc très importantes ainsi que l’attention portée à chaque enfant pour lui venir en aide et l’accompagner dans ses apprentissages est essentielle. L’adulte a un rôle de guide. Virginie LAVAL, dans son ouvrage La psychologie du développement. Modèles et méthodes (2019), présente également d’autres recherches plus récentes, sur le développement de l’enfant qui ont fait évoluer les théories existantes. Le développement de l’enfant ne serait pas si linéaire et régulier et qu’il connaîtrait parfois des régressions. L’enfant ne passerait pas forcément d’un stade à l’autre et un stade dépassé ne serait pas forcément acquis, il pourrait y avoir des retours en arrière. Agnès FLORIN, Psychologue, s’est également intéressée au développement psychologique de l’enfant. Elle montre notamment l’impact de l’adulte sur le développement de l’enfant, qui permet de comprendre l’importance du guidage de l’enseignant dans l’évolution de l’élève et comment celui-ci peut l’accompagner dans ses apprentissages. Le langage est aussi au cœur de ses travaux et représente un élément important dans le développement de l’enfant. Qu’ils soient le résultat du développement ou sa cause, le langage et les interactions sociales sont omniprésents et essentiels pour le développement de l’enfant, tous les travaux sur ce sujet le démontrent. C’est pourquoi le langage est un élément central des programmes d’enseignement de l’école maternelle, tant comme un objectif à atteindre qu’un moyen pour apprendre. Se sentir bien et en confiance à l’école, avec des adultes bienveillants, qui savent être attentifs et répondre aux besoins des élèves ainsi qu’avoir des relations avec les autres, être intégré dans un groupe-classe est alors essentiel pour le bon développement de l’enfant. 2.b. Les missions du cycle 1 « L’école maternelle est une école bienveillante. […] Sa mission principale est de donner envie aux enfants d’aller à l’école pour apprendre, affirmer et épanouir leur personnalité. » Telles sont les premières lignes du BO n°25 du 24 juin 21, concernant le nouveau programme de l’école maternelle qui la caractérise selon trois grands axes : - « Une école qui s'adapte aux jeunes enfants » - « Une école qui organise des modalités spécifiques d'apprentissage » - « Une école où les enfants vont apprendre ensemble et vivre ensemble » Le cycle 1 tient donc un rôle majeur dans la scolarité de l’élève. Comme son nom l’indique, le cycle 1 des apprentissages premiers, a pour objectif de fournir aux élèves les premières connaissances et compétences nécessaires à l’acquisition des savoirs fondamentaux du cycle suivant. Cette transmission est organisée autour de modalités spécifiques d’apprentissage à savoir : ❑ Apprendre en jouant ❑ Apprendre en réfléchissant et en résolvant des problèmes ❑ Apprendre en s’exerçant ❑ Apprendre en se remémorant et en mémorisant ❑ Apprendre en interagissant et en coopérant ❑ Différencier sa pédagogie pour faciliter les apprentissages ❑ Apprendre en jouant Selon la formule de Pauline Kergomard (1838-1925), pionnière de l’école maternelle en France, « le jeu, c’est le travail de l’enfant ». Il est essentiel à son développement physique, social, psychique, cognitif et affectif. Le jeu est donc au cœur des apprentissages en maternelle, car c’est à travers lui que l’enfant apprend. En classe, deux modalités de jeux sont proposées aux élèves : le jeu libre et le jeu dirigé ou structuré. Le jeu libre a pour objectif de donner à l’enfant le temps de l’exploration, de la réitération, du plaisir personnel, de la construction − à son rythme et selon son propre parcours − de savoirs informels. Le jeu libre permet également à l’enseignant d’observer l’enfant pour mieux le connaître. Toutefois, il y a parfois confusion : l’enfant ne vient pas à l’école pour jouer mais bien pour apprendre en jouant. Le jeu de l’école n’est pas un « simple jeu ». L’enfant découvre au travers du jeu le goût d’apprendre. C’est un médium que l’enseignant utilise pour transmettre le savoir : le jeu est didactisé. Lors des séances de jeux dirigés, vous serez donc vigilant à proposer un enseignement explicite, c’est-à-dire à expliciter les savoir-faire et savoir-être que l’élève doit acquérir. Aucun type de jeu n’est réservé à une classe d’âge ou à un sexe, mais c’est bien le niveau de développement de chacun qu’il convient de respecter. Dans chaque classe, de la toute petite section (TPS) à la grande section (GS), sont proposés des jeux d’exploration, des jeux symboliques, des jeux de construction et de manipulation, des jeux à règles, aux filles comme aux garçons. ❑ Apprendre en réfléchissant et en résolvant des problèmes « Pour provoquer la réflexion des enfants, l’enseignant les met face à des problèmes à leur portée. Quels que soient le domaine d’apprentissage et le moment de vie de classe, il cible des situations, pose des questions ouvertes pour lesquelles les enfants n’ont pas alors de réponse directement disponible. […] Ces activités cognitives de haut niveau sont fondamentales pour donner aux enfants l’envie d’apprendre et les rendre autonomes intellectuellement. » La réflexion passe par le langage. Il est donc important d’offrir aux élèves des espaces de parole où ils peuvent exprimer ce qu’ils vivent, anticiper verbalement ce qu’ils vont faire, interagir, émettre des hypothèses, etc. De même, il est essentiel de faire prendre conscience à l’élève que l’erreur, la non-réussite ne sont que temporaires et font partie du processus de réflexion et d’apprentissage. Développer sa pensée logique, c’est apprendre à formuler des interrogations, à anticiper des situations, observer les effets de ses actes, construire des relations entre les phénomènes observés, identifier des caractéristiques susceptibles d’être catégorisées. Favoriser chez l’élève l’identification de la situation (la dévolution) passe par : – la formulation de la consigne par l’enseignant et la reformulation par l’enfant ; – l’utilisation d’un matériel attractif et ludique ; – l’utilisation d’exemples et contre-exemples comme dans les trois propositions suivantes : ❑ Apprendre en s’exerçant L’enfant n’apprend pas de façon linéaire. Il progresse généralement par paliers. Ses apprentissages s’inscrivent dans un temps long qui nécessite de nombreuses répétitions dans des conditions variées et un temps d’appropriation. Pour ce faire, la programmation de cycle et votre programmation de classe s’organiseront de telle sorte que les élèves auront le temps pour faire et refaire, le temps de manipuler tout au long des trois classes du cycle pour conceptualiser avant de passer à un travail abstrait sur fiche, en respectant le rythme de chacun, nécessaire à l’appropriation progressive des notions. Favoriser également des temps d’activités libres afin qu’ils puissent exercer avec certains jeux (matériel pour tris, algorithmes, feuille blanche pour écrire des lettres, des chiffres, paire de ciseaux pour s’entrainer à découper,…). ❑ Apprendre en se remémorant et en mémorisant « Les opérations mentales de mémorisation […] chez les plus jeunes […] dépendent de l’aspect émotionnel des situations et du vécu d’événements répétitifs qu’un adulte a nommés et commentés. » Avant 5-6 ans, l’enfant a besoin d’un support visuel pour maintenir des informations en mémoire temporaire. Après 6 ans, c’est le langage qui permet de comprendre et de retenir. Pour faciliter la mémorisation, utiliser la posture dite du « tissage », issue des travaux de Dominique Bucheton et Yves Soulé, est importante. Elle permet de donner du sens aux apprentissages et de faire des liens entre eux. Il s’agit notamment d’opérer des retours réguliers sur ce qui a été précédemment travaillé et ce, dans tous les domaines. Les rituels sont ici un moyen de rappeler à la mémoire l’information préalablement mémorisée. Aucune information ne peut être longtemps gardée en mémoire si elle n’est pas rappelée : la répétition est donc un outil pédagogique essentiel. L’ancrage mémoriel est plus efficace et permanent si les situations de mémorisation et de rappel sont diversifiées. Les premiers rappels doivent également se faire dans un laps de temps court : dans l’heure qui suit et en fin de journée ; puis une semaine après et un mois plus tard est le rythme préconisé pour une bonne mémorisation. Toutes les activités d’apprentissage de comptines, de chants et de poésie, activités lors desquelles l’élève stimule sa mémoire de travail, apprend à développer son attention auditive, son attention visuelle, les jeux de Memory, vont dans ce sens. ❑ Apprendre en interagissant et en coopérant L’école maternelle est le lieu où l’enfant se familiarise progressivement avec une manière d’apprendre spécifique, avec l’aide des autres enfants et de l’enseignant. L’enfant n’apprend pas seul : c’est dans les interactions avec autrui qu’il se construit, se développe et progresse. La place du langage est ici centrale : c’est par le langage que l’enfant construit sa pensée. « Le mot langage désigne un ensemble d’activités mises en œuvre par un individu lorsqu’il parle, écoute, réfléchit, essaie de comprendre et, progressivement, lit et écrit. Le langage oral, utilisé dans les interactions, en production et en réception, permet aux enfants de communiquer, de comprendre, d’apprendre et de réfléchir. Les interactions langagières entre l’enseignant et l’élève sont plus enrichissantes lors d’un échange individuel ou d’ateliers en petits groupes qu’en grand groupe. Le langage en situation, défini comme un langage factuel, c’est-à-dire s’attachant aux faits, accompagne une situation vécue par les interlocuteurs qui interagissent. Ce langage est l’un des premiers utilisés lors des échanges verbaux. L’enseignant instaure le langage en situation en utilisant les pronoms « je », « tu », et évoque les autres personnes par les pronoms « il » ou « elle ». Utiliser le « je » n’est pas spontané chez l’enfant, car celuici ne comprend pas immédiatement sa place dans l’échange. La communication non verbale est faite de gestes et d’attitudes. À l’école maternelle, les plus jeunes enfants usent abondamment du langage non verbal pour se faire comprendre de leur enseignant, tout comme ils le font en famille. L’enseignant peut lui aussi mobiliser la communication non verbale pour établir le contact avec les élèves, par le regard, par des gestes qui devancent, complètent ou remplacent un propos verbal. ❑ Différencier sa pédagogie pour faciliter les apprentissages En classe, l’hétérogénéité est la règle : la différenciation pédagogique est donc au cœur de tout enseignement. La différenciation a aussi pour objectif de réduire les écarts entre les enfants, notamment ceux issue des milieux défavorisés. L’école a pour mission d’amener ces enfants à acquérir les savoir-être, les savoir-faire et les connaissances nécessaires à leur réussite scolaire. La différenciation pédagogique c’est agir sur les variables pédagogiques et didactiques en fonction des situations : les groupes ne sont donc pas figés toute l’année par exemple, le degré de guidance de l’enseignant, les outils et les supports, les tâches et les consignes,… Différencier consiste à adapter les situations d’apprentissage aux profils des élèves en tenant compte de leurs différences sur les plans cognitif, socioculturel, psychologique et affectif, et en jouant sur ces variables. Cette dernière n’est possible que s’il y a observation et évaluation. Évaluer vos élèves consiste non seulement à noter s’ils savent faire telle ou telle tâche mais également à observer comment ils s’y prennent.

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