UE2 - Value - #1 - Introduction to Value and Risk - 24 Oct 2023 PDF
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This document introduces the concepts of value and risk in finance, differentiating between risk-free and risky assets. It explains the relationship between expected return and risk of an asset, breaking down risk into various components. The document outlines key indicators used in value and risk assessment, focusing on the concept of value as represented by the future return potential. It provides explanations and calculations, including those for beta.
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#2 ā VALEUR ET RISQUE I. Introduction La notion de risque est trĆØs polysĆ©mique. AppliquĆ©e Ć la finance, le risque se dĆ©finit comme la volatilitĆ© du rendement dāun actif. Cela signifie que lāon distingue deux types dāactifs : - Les actifs dits sans risque, qui apportent un rendement positif Ć leu...
#2 ā VALEUR ET RISQUE I. Introduction La notion de risque est trĆØs polysĆ©mique. AppliquĆ©e Ć la finance, le risque se dĆ©finit comme la volatilitĆ© du rendement dāun actif. Cela signifie que lāon distingue deux types dāactifs : - Les actifs dits sans risque, qui apportent un rendement positif Ć leur propriĆ©taire, avec une probabilitĆ© de 100% (ex : des bons du TrĆ©sor, un Livret A, etc.) - Les actifs risquĆ©s, qui apportent des rendements Ć leur propriĆ©taire selon une certaine probabilitĆ© (ex : les actions, produits dĆ©rivĆ©s, etc.). Lāenjeu de cette fiche est de comprendre le mĆ©canisme gĆ©nĆ©ral qui relie le rendement attendu dāun actif et le risque quāil prĆ©sente, en dĆ©composant le risque en plusieurs composantes distinctes. II. Les principaux indicateurs utilisĆ©s a) La valeur Le rendement dāun actif permet de comparer, de maniĆØre gĆ©nĆ©rale, les gains rĆ©alisĆ©s par son propriĆ©taire grĆ¢ce Ć sa dĆ©tention et son coĆ»t dāacquisition. Une rĆØgle gĆ©nĆ©rale prĆ©vaut sur les marchĆ©s : un actif vaut pour ce quāil va rapporter. Ainsi en thĆ©orie un actif nāa pas de valeur du fait de ses gains passĆ©s mais par lāespoir de gains futurs. Lāanalyse dĆ©taillĆ©e de la valeur et ses mĆ©thodes de calcul sont vues dans la fiche NĀ°3 Ā« Valeur et Performance Ā» b) Le risque / La variance -1- La variance constitue la principale mesure du risque dāun actif, avec lāĆ©cart-type qui sāobtient Ć partir de la racine carrĆ©e de la variance. Il faut distinguer : - La variance systĆ©mique : il sāagit de la variance du marchĆ© en lui-mĆŖme, de lāinstabilitĆ© de lāenvironnement au sein duquel lāactif Ć©volue ; - La variance spĆ©cifique : il sāagit du risque reprĆ©sentĆ© par lāactif lui-mĆŖme, sans rapport avec lāenvironnement ; - La variance totale Les trois variances sont reliĆ©es par la relation suivante : šššššššš š”šš”ššš = š£ššššššš š š¦š š”Ć©šššš¢š + š£ššššššš š šĆ©šššššš¢š 2 šš2 = š½š2 šš + šš2 Un actif peut donc prĆ©senter une volatilitĆ© Ć©levĆ©e, donc un risque Ć©levĆ©, tout en Ć©tant un titre dĆ©fensif par rapport au marchĆ© sur lequel il opĆØre. c) Le bĆŖta DĆ©finition : le bĆŖta dāun actif prĆ©sente la volatilitĆ© relative dāun actif par rapport au marchĆ© considĆ©rĆ©. LāinterprĆ©tation de la valeur du bĆŖta On distinguera : - Les actifs dĆ©fensifs, dont le bĆŖta a une valeur absolue infĆ©rieure Ć 1 : cela signifie que leur rendement varie moins que le marchĆ© sur lequel ils prennent place - Les actifs offensifs, dont le bĆŖta prĆ©sente une valeur absolue supĆ©rieure Ć 1. Dans ce cas ils varient davantage que le marchĆ©, ce qui permet dāobtenir des rendements supĆ©rieurs mais entraĆ®ne Ć©galement des pertes potentielles plus Ć©levĆ©es. Par ailleurs, on peut distinguer les actifs : - Dont le bĆŖta est positif : dans ce cas le rendement de lāactif varie globalement dans le mĆŖme sens que le marchĆ© -2- - Dont le bĆŖta est nĆ©gatif : dans ce cas le rendement de lāactif varie en sens contraire au marchĆ©. MĆ©thode 1 de calcul du bĆŖta de lāactif Ć©conomique ā mĆ©thode ModiglianiMiller Le bĆŖta de lāactif Ć©conomique reprĆ©sente le bĆŖta des fonds propres sans effet de levier. Calcul du bĆŖta des fonds propres pour les sociĆ©tĆ©s cotĆ©es Le bĆŖta dāun actif se calcule de la maniĆØre suivante : š½š = ššš 2 šš 2 Avec ššš la covariance de lāactif i par rapport au marchĆ© et šš la variance du marchĆ©. Remarque : un actif dont le bĆŖta est proche de 0 nāest pas nĆ©cessairement un actif sans risque. En effet cela signifie simplement quāil varie de maniĆØre non corrĆ©lĆ©e Ć son marchĆ© ; ni positivement ni nĆ©gativement. Pour autant il peut prĆ©senter une variance Ć©levĆ©e. Cas des sociĆ©tĆ©s non cotĆ©es : la conversion du BĆŖta avec et sans dette Le bĆŖta dāun actif varie selon le niveau dāendettement liĆ© au financement dāun actif. En effet, la dette conduit Ć deux Ć©lĆ©ments : - Un effet de levier, qui permet Ć lāentitĆ© qui possĆØde lāactif de dĆ©multiplier ses capacitĆ©s dāendettement et augmenter son taux de rentabilitĆ© Ć©conomique, qui intĆ©resse les apporteurs de capitaux (les actionnaires). -3- - Un risque plus Ć©levĆ©, car lāemprunt suppose le remboursement et des intĆ©rĆŖts fixes que lāentitĆ© va devoir rembourser quel que soit son bĆ©nĆ©fice, contrairement Ć des dividendes qui ne sont versĆ©s quāen cas de bĆ©nĆ©fice positif. Lorsquāune entreprise nāest pas cotĆ©e en bourse, il nāest pas possible dāestimer son bĆŖta par observation de la volatilitĆ© de son rendement par rapport au marchĆ©. Dans ce cas, il faut procĆ©der par une approche via des comparables. Le principe est alors : - De sĆ©lectionner un certain nombre dāentitĆ©s cotĆ©es appartenant au mĆŖme marchĆ©, qui lui sont relativement similaires ; - De calculer leur bĆŖta ; - Puis de dĆ©terminer pour chacune le bĆŖta sans dette (ou bĆŖta de lāactif Ć©conomique), en appliquant la formule suivante : š½šæ š½š¢ = š (1 + (1 ā šš¼š ) š š· ) š¹š Avec š½š¢ le bĆŖta sans dette (bĆŖta de lāactif Ć©conomique) š½šæ le bĆŖta des capitaux propres avec effet de levier (ou bĆŖta des capitaux propres endettĆ©) šš¼š le taux dāimpĆ“t sur les sociĆ©tĆ©s šš¹š la valeur de marchĆ© des fonds propres šš· la valeur de marchĆ© de la dette Remarque : La dĆ©termination de la valeur de marchĆ© de la dette et des fonds propres sera analysĆ©e en dĆ©tail dans la fiche NĀ°5. - Ceci fait, on calcule la moyenne des bĆŖtas sans dette obtenus ; - Puis il faut estimer le bĆŖta de la sociĆ©tĆ© non cotĆ©e en repartant de la formule prĆ©cĆ©dente et en lāinversant, et en tenant compte du ratio šš· šš¹š de la sociĆ©tĆ© non cotĆ©e. On obtient alors son bĆŖta moyen. Cette approche, dĆ©crite par Modigliani et Miller, repose sur lāhypothĆØse trĆØs forte selon laquelle lāentitĆ© peut se financer au taux sans risque. -4- Exemple Soit un marchĆ© composĆ© de 5 entreprises, pour lesquelles on connaĆ®t les donnĆ©es suivantes : Entreprise Gearing Beta des capitaux propres Entreprise 1 35% 1,06 Entreprise 2 72% 1,91 Entreprise 3 43% 1,7 Entreprise 4 30% 1,01 Entreprise 5 88% ? On ne connaĆ®t pas le bĆŖta des fonds propres de lāentreprise 5, qui est non cotĆ©e. ā¢ š Le gearing correspond au ratio š š· . š¹š ā¢ Le taux OAT est de 2.5% ā¢ Le taux moyen dāIS est de 25%. Objectif : on cherche Ć calculer le bĆŖta des fonds propres de lāentitĆ©. On commence par calculer le bĆŖta sans dette de chaque entreprise, en utilisant la formule de conversion du bĆŖta. On obtient les rĆ©sultats suivants : Entreprise Gearing Beta des Beta sans capitaux dette propres Entreprise 1 35% 1,06 0,84* Entreprise 2 72% 1,91 1,24 Entreprise 3 43% 1,7 1,29 Entreprise 4 30% 1,01 0,82 -5- 0.84 = 1.06 1 + (1 ā 25%) ā 35% On calcule le bĆŖta sans dette moyen des 4 entreprises on obtient 1.05. On considĆØre, par hypothĆØse de la mĆ©thode des comparables, que le bĆŖta sans dette de lāentreprise 5 est Ć©gal Ć celui obtenu. Il reste Ć calculer le bĆŖta des fonds propres de lāentreprise 5 : šš· ) š½š¹š5 = šµš¢ ā (1 + (1 ā šš¼š ) ā šš¹š š½š¹š5 = 1.05 ā (1 + (1 ā 25%) ā 88%) ā 1.74 MĆ©thode 2 de calcul du bĆŖta de lāactif Ć©conomique ā MĆ©thode du Vernimmen Selon le Vernimmen, le bĆŖta moyen dāun actif dāune sociĆ©tĆ© cotĆ©e peut ĆŖtre dĆ©composĆ© entre : - Le bĆŖta des capitaux propres (bĆŖta des fonds propres), liĆ© Ć la volatilitĆ© du rendement de lāactif par rapport au marchĆ© auquel il appartient (tel que nous avons appris plus haut Ć le mesurer) ; - Le bĆŖta de la dette, liĆ© Ć la capacitĆ© de lāactif Ć rembourser ses crĆ©anciers. Calcul du bĆŖta de la dette pour les sociĆ©tĆ©s cotĆ©es Le bĆŖta de la dette se calcule de la maniĆØre suivante : š ā (1 ā šš¼š ) ā š š š½ššš”š”š = šø(š š ) ā š š En thĆ©orie le bĆŖta moyen de lāactif est une moyenne pondĆ©rĆ©e des deux bĆŖtas, en fonction de la structure du capital : šš¹š šš· š½ššš”šš Ć©šššššššš¢š = ā š½š¹š + ā š½š· šš¹š + šš· šš¹š + šš· Avec š½ššš”šš Ć©šššššššš¢š le bĆŖta moyen de lāactif -6- š½š¹š le bĆŖta des fonds propres (avec dette) š½š· le bĆŖta de la dette š¹š la valeur de marchĆ© des fonds propres š· la valeur de marchĆ© de la dette Remarques : - Le taux dāimpĆ“t nāest plus un paramĆØtre entrant en ligne de compte, car les analystes du Vernimmen considĆØrent que lāendettement ne permet pas en luimĆŖme, de crĆ©er de la valeur - Il sāagit ici de la dette nette, cāest-Ć -dire la dette financiĆØre moins la trĆ©sorerie disponible. - A dĆ©faut de connaĆ®tre la valeur de marchĆ© des capitaux propres et de la dette, on pourra utiliser la valeur comptable de lāun et de lāautre. Dans ce cas, on utilisera plutĆ“t la dette nette (dette brute ā trĆ©sorerie disponible). Mais dans le cadre dāune analyse par les comparables (cf. fiche 7), on pourra utiliser la dette brute selon les informations disponibles). d) Le ratio Sharpe Le ratio de Sharpe reprĆ©sente le lien thĆ©orique entre le rendement dāun actif (ou dāun marchĆ©) et son niveau de volatilitĆ© (risque). Le ratio de Sharpe se calcule de la maniĆØre suivante : šš = šø(šš ) ā šš šš Plus les actifs considĆ©rĆ©s prĆ©sentent un ratio de Sharpe Ć©levĆ© mieux ils sont perƧus de la part des investisseurs. -7- III. Les modĆØles dāĆ©valuation des actifs Nous avons vu comment il est possible de dĆ©terminer de maniĆØre gĆ©nĆ©rale et empirique la valeur brute ou nette dāun actif. Il existe cependant diffĆ©rents modĆØles permettant dāestimer ce que devrait ĆŖtre le rendement exigĆ© par les propriĆ©taires potentiels dāun actif, Ć©tant donnĆ© ses caractĆ©ristiques et lāenvironnement au sein duquel il se situe. Nous Ć©tudierons les principaux modĆØles couramment utilisĆ©s en finance de marchĆ©. a) Le MEDAF A1 ā Principe gĆ©nĆ©ral Le MEDAF, ou ModĆØle dāEvaluation des Actifs Financiers, est lāun des principaux modĆØles dāĆ©valuation utilisĆ©s pour dĆ©terminer la valeur dāun actif financier, Ć partir de deux caractĆ©ristiques fondamentales : son rendement et son risque. Le MEDAF repose sur plusieurs hypothĆØses fondamentales : - Un actif sera dāautant plus risquĆ© que son rendement est Ć©levĆ©. - Les marchĆ©s sont Ć lāĆ©quilibre, ce qui signifie une absence dāopportunitĆ© dāarbitrage. Le MEDAF est utilisĆ© pour deux raisons en particulier : - DĆ©terminer le rendement exigible par les actionnaires pour un actif concernĆ©, Ć©tant donnĆ© le niveau de risque quāil prĆ©sente. Ce rendement sera ensuite intĆ©grĆ© au calcul plus gĆ©nĆ©ral du taux dāactualisation utilisĆ© pour dĆ©terminer le rendement dāun investissement. - DĆ©terminer le portefeuille de marchĆ©, cāest-Ć -dire un portefeuille composĆ© dāactifs risquĆ©s et dāactif sans risque de maniĆØre Ć prĆ©senter le meilleur couple rendement/risque. -8- A2 ā Utilisation et conclusion principales Le modĆØle part des rendements observĆ©s des diffĆ©rents actifs dāun marchĆ©. ā¢ Etape 1 : calculer la moyenne des rendements de chaque actif du marchĆ© : Soit lāactif i prĆ©sentant le rendement š šš Ć la pĆ©riode j : š 1 šø(š š ) = ā š šš š š=1 ā¢ Etape 2 : calculer la moyenne des rendements du marchĆ© : On calcule dāabord le rendement moyen de la pĆ©riode j, en faisant la moyenne des rendements des k actifs du marchĆ© : š 1 šø(š šš ) = ā š šš š š=1 Remarque : nous nāen tiendrons pas compte ici, mais dans les faits il faudrait pondĆ©rer la moyenne de chaque actif du marchĆ© par son importance relative au sein du marchĆ© ; certains actifs Ā« pĆØsent Ā» en effet plus que dāautres du fait par exemple des diffĆ©rences de valorisation boursiĆØres des sociĆ©tĆ©s cotĆ©es sur un marchĆ©. Puis on calcule la moyenne des rendements moyens de chaque pĆ©riode : š 1 šø(š š ) = ā šø(š šš ) š š=1 ā¢ Etape 3 : calculer la variance de chaque actif : Pour rappel, les variances se calculent comme la moyenne des Ć©carts Ć la moyenne au carrĆ© : š šš2 2 1 = ā (š šš ā šø(š š )) š š=1 ā¢ Etape 4 : calculer la variance du marchĆ© : -9- š šš2 2 1 = ā (š šš ā šø(š š )) š š=1 ā¢ Etape 5 : calculer la covariance de lāactif i et du marchĆ© : De maniĆØre gĆ©nĆ©rale, la covariance exprime lāāampleur de la variation relative entre deux actifs. Cāest surtout son signe qui est important : une covariance positive signifie que les deux actifs ont tendance Ć varier dans le mĆŖme sens (lorsque lāactif i prend de la valeur, lāactif j aussi) et inversement si la covariance est nĆ©gative. La covariance se calcule comme la moyenne du produit des Ć©carts Ć la moyenne entre deux actifs ou entre un actif et son marchĆ©. Nous traitons ici le cas de la covariance entre lāactif i et son marchĆ© M. š ššš 1 = ā [(š šš ā šø(š š )) (š šš ā šø(š š ))] š š=1 ā¢ Etape 6 : calculer le coefficient de corrĆ©lation entre lāactif i et le marchĆ© : Le coefficient de corrĆ©lation de deux actifs ou entre un actif et son marchĆ©, mesure la force de la liaison des Ć©lĆ©ments concernĆ©s. En effet deux Ć©lĆ©ments sont importants Ć analyser : - Le signe du coefficient de corrĆ©lation : celui sāinterprĆØte comme le signe de la covariance. Sāil est positif, les deux actifs varient dans le mĆŖme sens. Sinon ils varient en sens contraire lāun de lāautre ; - La valeur absolue : celle-ci est comprise entre 0 (aucun lien entre les actifs) et 1 (parfaite corrĆ©lation entre les actifs). Il se calcule de la maniĆØre suivante : ššš = ššš šš šš ā¢ Etape 7 : calculer le bĆŖta de lāactif : Comme vu dans la premiĆØre partie de cette fiche, le bĆŖta dāun actif par rapport au marchĆ© se calcule de la maniĆØre suivante : - 10 - š½š = ššš 2 šš A partir de lĆ , deux branches se sĆ©parent selon lāobjectif recherchĆ© : calculer le rendement exigible par les actionnaires, afin de dĆ©terminer le rendement dāun investissement, ou dĆ©terminer le portefeuille de marchĆ©. Cas 1 : dĆ©terminer le rendement exigible par un investisseur Le MEDAF relie le rendement exigible et le risque prĆ©sentĆ© par un actif de la maniĆØre suivante : šø(šš ) = šš + š½š (šø(š š ) ā šš ) Avec - šš le taux sans risque - š½š le bĆŖta de lāactif i - šø(š š ) le rendement moyen du marchĆ© Le rendement exigĆ© par un investisseur potentiel correspond donc au minimum au taux sans risque, augmentĆ© dāune prime de risque du marchĆ© plus ou moins grande selon la volatilitĆ© de lāactif i par rapport Ć son marchĆ©, telle que mesurĆ©e par le bĆŖta. Le rendement exigible obtenu, il reste ensuite Ć lāincorporer au calcul du cout moyen pondĆ©rĆ© du capital, dont la formule est rappelĆ©e ici : š¶ššš¶ = šø(šš ) ā š¶š š· + š ā (1 ā š”š¼š ) ā š¶š + š· š¶š + š· - 11 - Avec CP le montant des fonds propres apportĆ©s pour financier lāinvestissement, D le montant de dette, r le taux dāintĆ©rĆŖt de la dette et š”š¼š le taux dāimpĆ“t sur les sociĆ©tĆ©s. Le CMPC se comprend donc comme la moyenne pondĆ©rĆ©e du coĆ»t du capital apportĆ© par les actionnaires et le capital apportĆ© par les prĆŖteurs (Banques, etc.), net dāimpĆ“t. Le CMPC correspond au taux dāactualisation qui sera utilisĆ© pour dĆ©terminer la rentabilitĆ© dāun investissement. š¶ššš¶ ā” š” Cas 2 : dĆ©terminer lāĆ©quation de la CML Ce cas nĆ©cessite, pour ĆŖtre bien compris, de donner davantage dāexplications sur ce qui est attendu. Il sāagit ici de montrer que lāadage Ā« ne pas mettre tous ses Åufs dans le mĆŖme panier Ā» prend ici tout son sens. En effet, nous allons montrer quāen diversifiant son portefeuille, cāest-Ć -dire en investissant dans des titres diffĆ©rents, un investisseur parvient Ć rĆ©duire dans une certaine mesure le risque global quāil supporte, tant que les actifs du portefeuille ne sont pas parfaitement corrĆ©lĆ©s, ce qui nāest jamais le cas. Cela vaut y compris si les actifs appartiennent au mĆŖme marchĆ©. LāidĆ©e est quāen faisant de son portefeuille un mix de plusieurs actifs, lāinvestisseur parvient Ć rattraper une partie de ses pertes potentielles liĆ©es Ć la baisse de valeur dāun actif A grĆ¢ce au gain potentiel rĆ©alisĆ© sur un actif B. Pour comprendre supposons quāun investisseur rĆ©flĆ©chisse Ć composer un portefeuille composĆ© de deux actifs A et B prĆ©sents sur le mĆŖme marchĆ©. Son objectif est de composer le portefeuille optimal, dit Ā« portefeuille de marchĆ©, qui soit la meilleure combinaison possible des actifs. Ceci nĆ©cessite de rĆ©aliser une succession dāĆ©tapes. - 12 - ā¢ Etape 1 : calculer le rendement moyen de chacun des actifs A La fin de cette Ć©tape on obtient šø(š š“ ) et šø(š šµ ) en appliquant les formules vues prĆ©cĆ©demment. ā¢ Etape 2 : on calcule la variance et lāĆ©cart-type de chaque actif A la fin de cette Ć©tape on obtient šš“2 šš” ššµ2 et les Ć©carts-types šš“ šš” ššµ . ā¢ Etape 3 : on calcule la covariance des actifs A la fin de cette Ć©tape on obtient šš“šµ . ā¢ Etape 4 : dĆ©terminer la frontiĆØre de Markowitz La frontiĆØre de Markowitz correspond Ć lāensemble des portefeuilles efficients composĆ©s dāactifs A et B selon des proportions variables. On qualifie dāefficient un portefeuille qui permet de supprimer le risque spĆ©cifique, afin que sa variance corresponde Ć celle du marchĆ©. Ceci nĆ©cessite de calculer une sĆ©rie de portefeuilles, composĆ©s diffĆ©remment dāactifs A et B mais telle que la somme de leur proportion soit Ć©gale Ć 100%. Pour chacun de ces portefeuilles, on va dĆ©terminer lāespĆ©rance et la variance (ou lāĆ©cart-type). Le rendement moyen du portefeuille est simplement la moyenne des rendements des actifs qui le constituent, pondĆ©rĆ©s par la part de chaque actif dans le portefeuille : šø(šš ) = š„š“ ā šø(šš“ ) + š„šµ ā šø(ššµ ) Avec š„š“ la part dāactif A et š„šµ la part dāactif B. On a nĆ©cessairement š„šµ = 1 ā š„š“ . LāĆ©cart-type du portefeuille se calcule de la maniĆØre suivante, plus complexe : šš = [š„š“2 šš“2 + 2š„š“ š„šµ šš“šµ + š„šµ2 ššµ2 ]0.5 - 13 - On remplace š„šµ par 1 ā š„š“ : šš = [š„š“2 šš“2 + 2š„š“ (1 ā š„š“ )šš“šµ + (1 ā š„š“ )2 ššµ2 ]0.5 En remplaƧant les valeurs š„š“ et š„šµ par des valeurs comprises entre 0% et 100% (mais toujours de maniĆØre Ć conserver š„š“ + š„šµ = 100%, on obtient une sĆ©rie de portefeuille que lāon peut relier entre eux. La forme de la frontiĆØre de Markowitz dĆ©pend du coefficient de corrĆ©lation des deux actifs : Figure 1: frontiĆØre de Markowitz On remarque que la frontiĆØre est dāautant plus courbĆ©e que le coefficient de corrĆ©lation tend vers -1. Cas particuliers : - Si le coefficient de corrĆ©lation est Ć©gal Ć 1 (droite bleue) il est impossible de rĆ©duire le risque. Celui-ci sera simplement une moyenne des risques des deux actifs. - Si le coefficient de corrĆ©lation est Ć©gal Ć -1 (deux demi-droites orange) alors il est thĆ©oriquement possible dāobtenir un portefeuille avec un rendement positif mais sans aucun risque. - 14 - Entre ces deux situations toutes les frontiĆØres intermĆ©diaires sont possibles. Dans tous les cas, les extrĆ©mitĆ©s de la frontiĆØre sont reprĆ©sentĆ©es par les deux actifs. Elles correspondent aux situations oĆ¹ le portefeuille nāest composĆ© que dāactif A ou que dāactif B. Ces deux portefeuilles reproduisent donc logiquement les caractĆ©ristiques respectives de ces actifs ; - Un portefeuille composĆ© Ć 100% dāactif A aura un rendement Ć©gal Ć celui de lāactif A, idem pour la variance ; - Un portefeuille composĆ© dāactif B uniquement aura un rendement Ć©gal Ć celui de lāactif B, idem pour la variance. On remarque par ailleurs quāil existe dans tous les cas (sauf coefficient de corrĆ©lation est Ć©gal Ć 1) un portefeuille dit Ā« portefeuille de variance minimale Ā», cāest-Ć -dire conduisant au risque le plus petit possible Ć©tant donnĆ© les caractĆ©ristiques des actifs A et B. Il ne sāagira pas nĆ©cessairement du portefeuille choisi, mais simplement dāun portefeuille Ā« remarquable Ā». Ce portefeuille se calcule de la maniĆØre suivante. Il faut repartir de lāĆ©quation de la variance du portefeuille : šš = [š„š“2 šš“2 + 2š„š“ š„šµ šš“šµ + š„šµ2 ššµ2 ]0.5 Puis on dĆ©rive cette fonction par rapport Ć š„š“ , en nāoubliant pas dāabord de remplacer š„šµ par 1 ā š„š“ : ššš = 0 ā 2š„š“ šš“2 + 2šš“šµ ā 4š„š“ šš“šµ ā 2(1 ā š„š“ )ššµ2 = 0 šš„š“ š„š“ (2šš“2 ā 4š„š“ šš“šµ + 2ššµ2 ) + 2šš“šµ ā 2ššµ2 = 0 ššµ2 ā šš“šµ š„š“Min = 2 šš“ + ššµ2 ā 2šš“šµ La valeur obtenue correspond au pourcentage dāactif A qui compose ce portefeuille spĆ©cial. On en dĆ©duit facilement le pourcentage dāactif B : š„šµššš = 1 ā š„š“Min Nous avons dit que la frontiĆØre de Markowitz est composĆ©e de lāensemble portefeuilles potentiellement efficients. Il nāest cependant pas tout Ć fait vrai de dire que lāensemble de la frontiĆØre reprĆ©sente des portefeuilles efficients. En effet le bon sens nous conduit Ć Ć©liminer tous les portefeuilles situĆ©s endessous de la droite horizontale dāordonnĆ©e Ć©gale au rendement du portefeuille de variance minimale (en violet sur le graphique suivant). Ceci sāexplique par le - 15 - fait quāun portefeuille situĆ© en-dessous de cette droite donnerait, pour un certain niveau de risque, un rendement moyen infĆ©rieur Ć celui donnĆ© par un autre portefeuille de mĆŖme niveau de risque. Figure 2 : FrontiĆØre de Markowitz rectifiĆ©e Nous nāavons pas encore dĆ©terminĆ© Ā« LE Ā» portefeuille de marchĆ©. Pour cela il nous faut introduire un nouvel actif, lāactif sans risque, caractĆ©risĆ© par une variance nulle et un rendement notĆ© š š . Lāexistence de cet actif va permettre Ć lāinvestisseur de composer un nouveau portefeuille, mĆ©lange dāactif sans risque et de portefeuille risquĆ©, ce dernier composĆ© dāactifs A et B et situĆ© quelque part sur la frontiĆØre de Markowitz. Sans le dĆ©montrer ici, le portefeuille de marchĆ© sera dĆ©terminĆ© gĆ©omĆ©triquement par tangence entre la frontiĆØre de Markowitz et une droite appelĆ©e Ā« Capital Market Line Ā», droite affine dont lāĆ©quation est la suivante : šø(ššø ) = šš + šø(š š ) ā šš ā ššø šš - 16 - Avec šø(ššø ) le rendement du portefeuille efficient, ššø son Ć©cart-type et šš lāĆ©carttype moyen du marchĆ©. Ici, il sāagit bien dāune fonction affine avec ššø la variable en abscisses et šø(ššø ) la variable en ordonnĆ©es. Pour dĆ©terminer cette Ć©quation il est donc nĆ©cessaire de connaĆ®tre le taux sans risque, le rendement moyen du marchĆ© ainsi que sa variance. Pour tracer la courbe il suffit de prendre deux valeurs de ššø , par exemple 0 et 1, de remplacer les paramĆØtres par leur valeur telle que fournie ou calculĆ©e prĆ©cĆ©demment, et de calculer les valeurs šø(ššø ) respectives. On obtient une droite dont lāordonnĆ©e Ć lāorigine est le taux sans risque et qui sera, si les calculs sont exacts, tangente Ć la frontiĆØre de Markowitz : Figure 3 : la CML et le portefeuille de marchĆ© Ce portefeuille tangent correspond au meilleur portefeuille possible Ć©tant donnĆ© lāexistence de cet actif sans risque. Il est tel que la diversification est parfaitement efficace, dans le sens oĆ¹ elle Ć©limine complĆØtement le risque spĆ©cifique. Un dernier Ć©lĆ©ment intĆ©ressant est la SML (Security Market Line). En supposant les marchĆ©s Ć©quilibrĆ©s, les relations vues jusquāĆ prĆ©sent conduisent Ć - 17 - dĆ©terminer un lien entre lāespĆ©rance de rendement dāun actif exigĆ© par les actionnaires et le risque quāil prĆ©sente, selon lāĆ©quation suivante : šø(šš ) = R f + š½š (šø(š š ) ā R f )) En thĆ©orie, tous les actifs doivent donc se situer sur cette droite. Un actif situĆ© en-dessous de cette droite prĆ©sente un rendement plus faible quāattendu Ć©tant donnĆ© son risque : on dira quāil est surcotĆ© car son prix est trop Ć©levĆ©. Logiquement, ses dĆ©tenteurs sont incitĆ©s Ć le revendre, ce qui fera baisser son prix. Cette baisse de prix augmente mĆ©caniquement son rendement ce qui le fait converger vers la CML. Inversement un actif sous-cotĆ© se situera au-dessus de la SML, car son rendement est plus Ć©levĆ© que prĆ©vu. Son prix est trop bas, ce qui incite les investisseurs Ć en acheter. Ceci fait remonter son prix et baisser son rendement, jusquāĆ lāĆ©quilibre. A3 - Limites du MEDAF Bien que trĆØs utilisĆ© en pratique, le MEDAF, comme tout modĆØle, souffre dāun certain nombre de limites. En particulier : - Il suppose un certain Ć©quilibre statique, alors que les rendements de tous les actifs du marchĆ© Ć©voluent constamment ce qui suppose de recomposer indĆ©finiment son portefeuille ; - Le risque est essentiellement matĆ©rialisĆ© par le coefficient bĆŖta, alors que la notion de risque regroupe un ensemble vaste dāĆ©lĆ©ments distincts ; - Il suppose que les marchĆ©s sont rationnels et fonctionnent parfaitement, ce qui conduit Ć un Ć©quilibre. Or il nāen est rien : certaines rigiditĆ©s et imperfections empĆŖchent son fonctionnement optimal (asymĆ©tries dāinformation, fiscalitĆ©, irrationalitĆ© partielle des choix, etc.) ; - La dĆ©termination du pĆ©rimĆØtre mĆŖme du marchĆ© nāest pas Ć©vidente : fautil utiliser des indices (comme le CAC 40), qui supposent une sĆ©lection arbitraire des valeurs qui le composent ? Ou regrouper des sociĆ©tĆ©s de mĆŖme catĆ©gorie, en sachant que certaines sont cotĆ©es et dāautres non ? - 18 - A4 ā Exemple dāutilisation (DSCG 2018) A lāaide de lāannexe 1 et de vos connaissances : Annexe 1 : cours boursier de LVMH et rentabilitĆ© du marchĆ© en N RentabilitĆ© Date Cours du titre mensuelle du en euros marchĆ© Mois 13 124,50 1,496% Mois 12 117,45 7,217% Mois 11 113,40 -2,395% Mois 10 107,50 3,534% Mois 9 92,00 9,353% Mois 8 93,92 -3,688% Mois 7 88,73 8,016% Mois 6 85,59 -3,220% Mois 5 86,17 -9,818% Mois 4 87,10 -0,018% Mois 3 80,00 6,186% Mois 2 78,03 1,107% Mois 1 78,61 1. Calculez la rentabilitĆ© moyenne du titre et la rentabilitĆ© moyenne du marchĆ©. On commence par calculer la rentabilitĆ© du titre, mois par mois. Il suffit de calculer le taux dāĆ©volution de la valeur du titre de mois en mois. On obtient le tableau suivant : Date Cours du RentabilitĆ© titre en mensuelle euros de l'actif Mois 13 124,5 6,003% Mois 12 117,45 3,571% Mois 11 113,4 5,488% Mois 10 107,5 16,848% - 19 - Mois 9 92 -2,044% Mois 8 93,92 5,849% Mois 7 88,73 3,669% Mois 6 85,59 -0,673% Mois 5 86,17 -1,068% Mois 4 87,1 8,875% Mois 3 80 2,525% Mois 2 78,03 -0,738% Mois 1 78,61 Exemple : ā0.738% = 78.03ā78.61 78.61 On calcule ensuite la rentabilitĆ© moyenne du tire LVMH : 1 (ā0.736%+. . +6.003%) = 4.03% šø(š šæššš» ) = 12 On fait de mĆŖme pour le marchĆ© : 1 (1.107%+. . +1.496%) = 1.48% šø(š š ) = 12 2. Calculez la variance du titre et la variance du marchĆ©, en dĆ©duire les Ć©carttypes. Pour calculer la variance, on procĆØde par Ć©tapes (ou on utilise une calculatrice programmableā¦). Dāabord on calcule, pour chaque actif et chaque pĆ©riode, lāĆ©cart Ć la moyenne : Remarque : les calculs sont ici tous effectuĆ©s en valeurs exactes ; il est possible de trouver des rĆ©sultats lĆ©gĆØrement diffĆ©rents en cas dāarrondis. Date RentabilitĆ© RentabilitĆ© mensuelle mensuelle moyenne de moyenne du de l'actif l'actif marchĆ© du marchĆ© Ecart Ć la Ecart Ć la Mois 13 1,50% 6,003% 1,977% 0,015% Mois 12 7,22% 3,571% -0,454% 5,736% Mois 11 -2,40% 5,488% 1,463% -3,876% Mois 10 3,53% 16,848% 12,822% 2,053% Mois 9 9,35% -2,044% -6,070% 7,872% - 20 - Mois 8 -3,69% 5,849% 1,824% -5,169% Mois 7 8,02% 3,669% -0,357% 6,535% Mois 6 -3,22% -0,673% -4,698% -4,701% Mois 5 -9,82% -1,068% -5,093% -11,299% Mois 4 -0,02% 8,875% 4,850% -1,499% Mois 3 6,19% 2,525% -1,501% 4,705% Mois 2 1,11% -0,738% -4,763% -0,374% Exemple : 1.977% = 6.003% ā 4.03% 0.015% = 1.50% ā 1.48% On calcule ensuite le carrĆ© de ces Ć©carts : Date Ecart Ć la Ecart Ć la Ecart Ć la Ecart Ć la moyenne de moyenne au moyenne moyenne l'actif au carrĆ© carrĆ© de du marchĆ© l'actif du marchĆ© Mois 13 1,977% 0,039% 0,015% 0,000% Mois 12 -0,454% 0,002% 5,736% 0,329% Mois 11 1,463% 0,021% -3,876% 0,150% Mois 10 12,822% 1,644% 2,053% 0,042% Mois 9 -6,070% 0,368% 7,872% 0,620% Mois 8 1,824% 0,033% -5,169% 0,267% Mois 7 -0,357% 0,001% 6,535% 0,427% Mois 6 -4,698% 0,221% -4,701% 0,221% Mois 5 -5,093% 0,259% -11,299% 1,277% Mois 4 4,850% 0,235% -1,499% 0,022% Mois 3 -1,501% 0,023% 4,705% 0,221% Mois 2 -4,763% 0,227% -0,374% 0,001% Exemple : 0.039% = 1.977%2 Il faut ensuite en calculer la moyenne pour chaque actif : Pour lāactif LVMH : - 21 - 1 ā (0.227%+. . +0.039%) = 0.002562 12 1 2 šš = ā (0.001%+. . +0.000%) = 0.002982 12 2 ššæššā = 3. Sachant que la covariance entre la rentabilitĆ© du titre et celle du marchĆ© est de 25,05, calculez le coefficient bĆ©ta. Remarque : attention ici, la covariance indiquĆ©e nāest pas la covariance que lāon obtiendrait par le calcul. Par ailleurs, il arrive que les calculs soient effectuĆ©s sans tenir compte des pourcentages (5% -> 5). Ceci donne les bons rĆ©sultats Ć un facteur 10.000 prĆØs. Cela signifie quāune covariance de 25.05 correspond en rĆ©alitĆ© Ć une covariance de 0.002505. La vraie covariance est plus petite, Ć©gale Ć 0.0002136. Nous traiterons ici les calculs avec la covariance telle que donnĆ©e par lāĆ©noncĆ©, mais en utilisant 0.002505. Ceci donne un bĆŖta de : š½šæššš» = 0.002505 = 0.84 0.002982 4. Analysez le couple rentabilitĆ©-risque de ce titre au prisme des diffĆ©rents indicateurs calculĆ©s dans les questions prĆ©cĆ©dentes. Le titre LVMH semble ĆŖtre un titre relativement dĆ©fensif par rapport au marchĆ© puisque son bĆŖta est infĆ©rieur Ć 1. Cependant le titre assure un rendement significativement plus Ć©levĆ© que le marchĆ©, et gagne prĆØs de 48% en 12 mois, soit environ 4% par mois en moyenne, alors que sa variance est trĆØs similaire Ć celle du marchĆ©. 5. DĆ©composez la variance du titre en risque spĆ©cifique et en risque systĆ©matique: - 22 - On rappelle que la variance totale dāun titre est la somme de la variance systĆ©mique (celle liĆ©e Ć la volatilitĆ© du marchĆ©) et la variance spĆ©cifique de lāactif : 0.002562 = 0.84Ā² ā 0.002982 + ššø2 La variance systĆ©mique sāĆ©lĆØve donc Ć 0.84Ā² ā 0.002982 = 0.002104 On en dĆ©duit par diffĆ©rence la variance spĆ©cifique : ššø2 = 0.002562 ā 0.002104 = 0.000458 Cela montre que lāessentiel de la volatilitĆ© de lāaction LVMH est due avant tout Ć la volatilitĆ© du marchĆ©, et non Ć celle spĆ©cifiquement liĆ©e Ć lāentreprise LVMH. 6.1. Que se passe-t-il quand un investisseur dĆ©cide dāacheter des titres dāune entreprise concurrente du mĆŖme secteur dāactivitĆ© ? Lorsquāun investisseur acquiert un actif du mĆŖme marchĆ©, il parvient Ć rĆ©duire le risque global de son portefeuille grĆ¢ce Ć la technique de diversification. Au minimum, le risque gĆ©nĆ©rĆ© par le portefeuille correspondra au risque du marchĆ© lui-mĆŖme. 6.2. Calculez la rentabilitĆ© et le risque dāun portefeuille composĆ©, dans une proportion Ć©quivalente, de titres LVMH et de titres de lāentreprise (Y) sachant que la rentabilitĆ© moyenne de ces derniers est de 3,5%, que leur Ć©cart-type est de 4,34% et que le coefficient de corrĆ©lation entre les deux titres est de 0,9 ? b) Les autres modĆØles dāĆ©valuation de la valeur B1 ā Le modĆØle Apt (Arbitrage Princing Theory) Le modĆØle APT constitue en quelque sorte une gĆ©nĆ©ralisation du MEDAF, en supposant que la rentabilitĆ© de lāactif ne dĆ©pend pas dāun seul facteur (son risque par rapport au marchĆ©, mesurĆ© par son bĆŖta), mais dāun ensemble de risques, chacun associĆ© Ć une prime de risque plus ou moins Ć©levĆ©e. - 23 - Le modĆØle se construit en trois Ć©tapes : - Identifier les dĆ©terminants du risque de lāactif : il sāagit de procĆ©der Ć une analyse Ć©conomique et financiĆØre de lāactif afin de comprendre sur le plan conceptuel quelles variables peuvent influencer son rendement ; - Mesurer lāampleur de ces risques sur le rendement de lāactif : ceci sāeffectue Ć lāaide dāune rĆ©gression linĆ©aire multifactorielle, qui permettra de dĆ©terminer la valeur de lāensemble des paramĆØtres bĆŖta de maniĆØre empirique (par lāobservation et lāanalyse statistique) ; - Estimer la prime de risque liĆ©e Ć chacun des facteurs de risque : cette prime de risque correspond Ć lāĆ©cart entre le rendement apportĆ© par le facteur Ć l'actif dans le modĆØle et le rendement de l'actif sans risque. Le rendement espĆ©rĆ© du modĆØle prend alors la forme suivante : šø(š š ) = š½0 + š½1 š1 +. . +š½š šš + š Avec š½0 la constante de rĆ©gression, qui regroupe toutes les inconnues du modĆØle (les Ć©lĆ©ments non identifiĆ©s mais qui ont une influence probable sur lāactif) š½š les diffĆ©rents bĆŖtas liĆ©s Ć chaque prime de risque, estimĆ©s par rĆ©gression linĆ©aire šš les diffĆ©rentes primes de risque Limites du modĆØle : - Contrairement au MEDAF qui fonctionne de la mĆŖme maniĆØre pour tous les actifs, le modĆØle APT suppose que cāest Ć lāanalyste lui-mĆŖme de dĆ©terminer les facteurs de risque pour chaque actif, ce qui nĆ©cessite une longue analyse, parfois complexe ; - Comme dans le MEDAF, rien nāindique que les valeurs du modĆØle (des bĆŖtas en particulier) soit stable au cours du temps, ce qui nĆ©cessite un recalibrage permanent ; B2 - Le modĆØle de FAMA et French Fama et French repartent du MEDAF et effectuent des tests empiriques pour la valider ou lāinvalider. Ils dĆ©couvrent un certain nombre Ā« dāanomalies Ā», cāest-Ć dire dāobservations non conformes au modĆØle. - 24 - Ils dĆ©cident alors de Ā« lāaugmenter Ā» de plusieurs ajouts, et en particulier : - Tenir compte de la plus ou moins grande liquiditĆ© des titres (capacitĆ© Ć ĆŖtre achetĆ©s et vendus rapidement et Ć faible coĆ»t), en prenant en considĆ©ration les diffĆ©rences de capitalisation, boursiĆØre des sociĆ©tĆ©s ; - Tenir compte de lāĆ©cart entre la valeur comptable dāune sociĆ©tĆ© et sa valeur boursiĆØre. Ils identifient en effet sur le marchĆ© amĆ©ricain que le ratio VC/VM est un facteur explicatif important des rentabilitĆ©s : les entreprises avec un ratio VC/VM Ć©levĆ©e sont associĆ©es des rentabilitĆ©s espĆ©rĆ©es Ć©levĆ©es. On qualifie le modĆØle de Fama et French de Ā« modĆØle Ć trois facteurs Ā», car celuici fait appel aux Ć©lĆ©ments suivants : šø(š š ) = š š + š½š (šø(š š ā š š ) + š š šø(šššµš ) + āš šø(š»ššæš ) On retrouve donc comme base le MEDAF, agrĆ©mentĆ© de plusieurs Ć©lĆ©ments nouveaux : - š š : un facteur de prime de risque, qui pondĆØre plus ou moins fortement lāespĆ©rance SBM - āš : un facteur de prime de risque qui pondĆØre plus ou moins fortement lāespĆ©rance HML - šø(šššµš ) : lāespĆ©rance de rentabilitĆ© du portefeuille basĆ© sur la diffĆ©rence entre la rentabilitĆ© des titres de petite capitalisation boursiĆØre et la rentabilitĆ© des titres de capitalisation boursiĆØre importante (SMB =Small minus big) ; - šø(š»ššæš ), lāespĆ©rance de rentabilitĆ© du portefeuille basĆ© sur la diffĆ©rence entre la rentabilitĆ© des titres avec un ratio valeur comptable sur valeur de marchĆ© Ć©levĆ© et la rentabilitĆ© des titres avec un ratio valeur comptable sur valeur de marchĆ© faible (HML = high minus low). Construction pratique ā¢ Etape 1 : Calculer les rentabilitĆ©s des trois groupes de sociĆ©tĆ©s de la variable SMB : - 25 - šššµ = 1 (ššššš šššš¢š + ššššš ššš¢š”ššš + ššššš šŗššš¤š”ā) 3 1 ā (šµšš šššš¢š + šµšš ššš¢š”ššš + šµšš šŗššš¤š”ā) 3 ā¢ Etape 2 : calculer les Ć©carts de rentabilitĆ© moyenne des deux groupes de sociĆ©tĆ©s de la variable HML : On commence donc par distinguer deux groupes : - Les sociĆ©tĆ©s Ć ratio valeur comptable / valeur de marchĆ© fortes ; - Les sociĆ©tĆ©s Ć ratio VC/VM faible. On procĆØde ensuite au calcul de la valeur HML : 1 1 š»ššæ = (ššššš šššš¢š + šµšš šššš¢š) ā (ššššš šŗššš¤š”ā + šµšš šŗššš¤š”ā). 2 2 Limites du modĆØle : - Le modĆØle a Ć©tĆ© complĆ©tĆ© par dāautres facteurs (on peut Ć©voquer les modĆØles Ć 4, voire 6 facteurs), afin de tenir compte de davantage de variables potentiellement explicatives de la valeur des titres ; - Comme tout modĆØle, celui de FAMA et FRENCH sāappuie sur les observations pour tenter de dĆ©terminer lāĆ©volution future des titres. Or il arrive frĆ©quemment que le passĆ© ne renseigneā¦ que sur le passĆ©. Lāavenir nāĆ©tant pas Ć©crit, certains titres bien quāintĆ©ressants pour les investisseurs dāaprĆØs mes modĆØles, connaissent une Ć©volution chaotique du fait dāinformations nouvelles dĆ©stabilisatrices. IV. De lāutilisation et la mesure des primes de risque Au-delĆ de lāaspect conceptuel portant sur lāintĆ©gration ou non dāune prime de risque dans le calcul du coĆ»t du capital, la question se pose de savoir comment concrĆØtement (et, pratiquement, dans le cadre de divers exercices), la prime de risque peut ĆŖtre mesurĆ©e. a) Le calcul de la prime de risque marchĆ© Pour rappel, la prime de risque marchĆ© correspond, dans le MEDAF, Ć la diffĆ©rence entre le rendement moyen du marchĆ© et le taux sans risque. Ce taux - 26 - sans risque correspond gĆ©nĆ©ralement aux taux OAT (Obligations Assimilables au TrĆ©sor), qui correspondent aux taux dāintĆ©rĆŖt portant sur des obligations dāEtats considĆ©rĆ©s sans risque (souvent les bons du TrĆ©sor US). Dans les faits, les primes de risque peuvent aussi ĆŖtre obtenues par sondages, qui interrogent directement les opĆ©rateurs de marchĆ©. b) La prime de risque liĆ©e au calcul du bĆŖta de la dette Nous avons vu prĆ©cĆ©demment dans cette fiche que le bĆŖta dāun actif peut se dĆ©composer entre le bĆŖta des capitaux propres et le bĆŖta de la dette. Le bĆŖta de la dette sāobtient en intĆ©grant une prime de risque, diffĆ©rence entre le taux dāintĆ©rĆŖt liĆ© au financement de lāactif et le taux sans risque. LĆ encore on pourra utiliser les taux OAT. c) Les autres primes de risques utilisĆ©es en pratique Il existe un grand nombre de primes de risque possibles. En pratique on peut citer : - La prime de risque pays, qui mesure la probabilitĆ© des propriĆ©taires dāun actif dāĆŖtre expropriĆ©s par lāEtat au sein duquel est exploitĆ© lāactif ; - La prime de risque liĆ©e Ć la taille de lāactif : en rĆØgle gĆ©nĆ©rale, les entitĆ©s de petite taille (en moyenne plus jeunes) sont plus sujettes au risque de faillite que les entitĆ©s de grande taille, qui ont atteint une masse critique permettant une certaine rĆ©sistance aux chocs - Une prime de risque liĆ©es Ć la nature de lāentitĆ© ou du projet concernĆ©, qui mesure le degrĆ© dāincertitude liĆ©e Ć la rĆ©ussite du projet, de par sa nature (comme un projet reposant sur la R&D par exemple). Le dĆ©tail des calculs de ces primes de risque nāest pas prĆ©sentĆ© ici, car ne sont en pratique pas demandĆ©s dans le cadre du DSCG. - 27 -