UE 3.36 Physiologie-digestive 4.docx

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B Le foie et la vésicule biliaire Anatomie macroscopique Le foie est la plus grosse glande de l’organisme. Il est situé sous le diaphragme dans le cadran supérieur droit de l’abdomen. Divisé en 2 lobes (droit et gauche). Il pèse environ 1.4kg. Le foie possède des fonctions Digestive : sécrétion de...

B Le foie et la vésicule biliaire Anatomie macroscopique Le foie est la plus grosse glande de l’organisme. Il est situé sous le diaphragme dans le cadran supérieur droit de l’abdomen. Divisé en 2 lobes (droit et gauche). Il pèse environ 1.4kg. Le foie possède des fonctions Digestive : sécrétion de la bile (=> digestion chimique), progressivement acheminée et déversée dans le duodénum. Métabolique La vésicule biliaire (petit sac extensible) accrochée sur la surface interne du foie va stocker temporairement la bile. Cette dernière est acheminée au duodénum par des voies biliaires. Vue antérieure : Anatomie microscopique Les lobes du foie sont constitués des lobules hépatiques (=unités fonctionnelles). Un lobule hépatique est une structure hexagonale dans laquelle on trouve des rangées de cellules = les hépatocytes. Ces hépatocytes sont situés de part et d’autre d’une veine centrale. Ils sont hautement perméables pour permettre les échanges de nutriments. On trouve également des capillaires entre les rangées d’hépatocytes = les sinusoïdes, où circule le sang. Enfin, on retrouve des petits conduits, les canalicules biliaires positionnés entre les rangées d’hépatocytes chargés de recueillir la bile produite (par les hépatocytes), et de l’acheminer à l’extérieur du foie. La vésicule biliaire (VB) fait partie de la partie interne du foie, possède une muqueuse mais pas de sous muqueuse. Elle possède une musculeuse qui lorsqu’elle se contracte va évacuer la bile par le conduit cystique. Sa fonction est de stocker et concentrer la bile (évacuer éventuellement certaines substances telles que l’eau) produit par les hépatocytes. Sa capacité de stockage est limitée (maxi 80mL). Un sphincter à l’entrée de la VB permet de contrôler les sorties de bile dans le conduit cystique. /!\ La VB n’est pas une glande ! Parcours : Une fois produite dans le foie, la bile se déverse dans 2 conduits : un conduit hépatique droit (qui recueille la bile produite dans le lobe droit du foie) et un conduit hépatique gauche (qui recueille la bile produite par le lobe hépatique gauche). Ces deux conduits s’unissent pour former le conduit hépatique commun. Celui-ci fusionne avec le conduit cystique qui provient de la vésicule biliaire. Ces deux conduits vont fusionner et former le conduit cholédoque, qui va descendre et venir jusqu’au duodénum pour déverser son contenu. Le conduit cholédoque va venir fusionner avec le duodénum par le biais d’une structure : l’ampoule hépatopancréatique (c’est un épaississement/renflement de la paroi du duodénum issu de la fusion du conduit pancréatique et le conduit cholédoque qui emmène la bile dans le duodenum). Cette ampoule est fermée par un sphincter hépatopancréatique. On y retrouve un mélange de bile et de suc pancréatique. La bile Environ 500 mL à 1L de bile est produit par les hépatocytes chaque jour. C’est un liquide alcalin (pH entre 7,5 et 8,5). Composition de la bile : Des ions bicarbonates HCO3- rendant la bile alcaline Beaucoup de sels biliaires, molécules issues du cholestérol Des pigments biliaires comme la bilirubine (=produit de la dégradation des globules rouges) Du cholestérol et des lipides Beaucoup de lécithine, phospholipides Du mucus Les sels biliaires et la lécithine participent à la digestion des lipides. En effet, les sels biliaires participent à la dégradation et l’émulsification des graisses (fragmentation des lipides alimentaires pour former une suspension) permettant à une enzyme du pancréas, la lipase pancréatique, d’agir de façon plus efficace. Les hépatocytes produisent en permanence de la bile mais la production de bile est augmentée au moment des repas et en particulier si le chyme est riche en lipides. Entre les repas, la bile est stockée dans la vésicule biliaire. Le pancréas Anatomie macroscopique Le pancréas est un organe qui possède à la fois des fonctions endocrines (production d’hormones comme l’insuline et le glucagon), exocrines (sécrétion du suc pancréatique) ; c’est une glande mixte (/!\ exams). On trouve dans le suc pancréatique des enzymes qui vont participer à la digestion (chimique !) des glucides, lipides et protéines au sein de l’intestin grêle. On décrit au pancréas 3 parties : Une tête, adjacente à la courbure du duodénum Un corps Une queue C’est une glande qui s’étend horizontalement du duodénum jusqu’au côté gauche de la cavité abdominale. 2. Anatomie microscopique Il est formé de petits amas de cellules épithéliales sécrétrices (glandulaires) : les acini présentant des cellules sécrétrices disposées en grappe = lobules. Les cellules acineuses sécrètent dans la lumière des acini des enzymes digestives qui participent à la digestion dans le duodénum. On a également la présence des cellules épithéliales au niveau de la paroi des conduits qui sécrètent un liquide fortement alcalin (riche en ions HCO3-). Les enzymes digestives et le liquide alcalin se mélangent et forment le suc pancréatique. Ces sécrétions pancréatiques sont recueillies par le conduit pancréatique qui va venir fusionner avec le conduit cholédoque au niveau de l’ampoule hépatopancréatique (= ampoule de Vater, correspond à un repli de la muqueuse duodénale) qui est normalement fermée par un sphincter, le sphincter hépatopancréatique. Cela permet un mélange au moment de la pénétration du chyme dans le duodénum. 3. Suc pancréatique Le suc pancréatique a un pH entre 7,1 et 8,2 donc alcalin et contient : De l’eau De nombreux ions bicarbonates HCO3- produits par les cellules des conduits Les enzymes digestives : Amylase pancréatique (glucides et amidon) Lipase pancréatique (digestion des graisses) Protéases pancréatiques (action sur les protéines) Les cellules acineuses et les cellules épithéliales des conduits produisent entre 1,2 et 1,5L de suc pancréatique par jour. 4. La régulation de la sécrétion des organes annexes La régulation des sécrétions est essentielle car, si elles sont libérées en permanence, elles sont trop agressives pour les organes et risquent de causer des séquelles. Il existe une régulation hormonale par : La cholécystokinine (cck) produite par l’intestin grêle en réponse à la présence d’un chyme riche en lipides libéré dans le sang Provoque la contraction des muscles lisses de la vésicule biliaire ce qui permet la libération de la bile dans le conduit cystique puis dans le conduit cholédoque. Stimulation de la libération de suc pancréatique riche en lipase pancréatique déversé dans le duodénum Inhibe la motilité de l’estomac et les sécrétions gastrique La sécrétine : produite et libérée par l’intestin grêle dans le sang, en réponse à un chyme particulièrement acide (estomac riche en HCl), dans le cas d’un repas riche en protéines par exemple. Stimule la sécrétion de suc pancréatique riche en HCO3- (alcalin, donc action tampon avec l’acidité du chyme) Augmentation de la production de la bile par le foie Inhibe la motilité de l’estomac et les sécrétions gastriques Le gros intestin Le gros intestin est la partie terminale du tube digestif. Ces principales fonctions sont de terminer l’absorption de l’eau (essentiellement car permet la formation de selles), du sodium et du potassium (= électrolytes) ainsi que la production de certaines vitamines, et l’évacuation des selles au moment d’un réflexe de défécation. 1. Anatomie macroscopique : Le gros intestin mesure environ 1,5m de long pour 6-7cm de diamètre. Il fait suite à l’iléum, partie terminale de l’intestin grêle, débute par la valve iléocæcale et se termine par l’anus. On distingue 4 segments principaux : Le cæcum : segment proximal, c’est une poche prolongée par l’appendice vermiforme (susceptible de s’inflammer lors de l’appendicite). Il s’ouvre sur un long tube : le côlon. Le côlon : il est en forme de « U » inversé et qui constitue la plus grande partie du gros intestin. Le côlon est lui-même divisé en 4 parties : Le côlon ascendant qui monte le long de la partie droite de la cavité abdominale Le côlon transverse qui traverse la cavité abdominale de manière transversal/horizontal Le côlon descendant le long du côté gauche de la paroi abdominale ; Se termine par le côlon sigmoïde qui a la forme d’un S et que l’on retrouve au niveau du bassin. Le rectum situé à proximité de S3 et du coccyx Le canal anal qui s’ouvre vers l’extérieur par l’anus. Ce canal est normalement fermé par 2 sphincters : le sphincter interne de l’anus qui est à contraction involontaire (formé de muscles lisses) et le sphincter externe de l’anus qui est à contraction volontaire. Ces sphincters sont fermés en permanence sauf lors de l’évacuation. 2. Anatomie microscopique On retrouve les 4 mêmes tuniques pour le gros intestin (muqueuse, sous-muqueuse, musculeuse, séreuse) : 1. La muqueuse intestinale est recouverte d’un épithélium avec 2 types principaux de cellules : des entérocytes (cellules absorbantes) et des cellules caliciformes (sécrètent du mucus, qui va lubrifier les parois du gros intestin et faciliter le passage des matières fécales) - forme en calice, extrémité apicale en forme de coupe.  Ces 2 cellules sont situées au fond des glandes intestinales ou cryptes intestinales (replis de la muqueuse intestinale). Contrairement à la paroi de l’intestin grêle, on ne trouve pas de plis circulaires, ni de villosités (donc capacité d’absorption réduite par rapport à l’intestin grêle car pas d’augmentation de la surface d’échange), la paroi est lisse. En revanche, on retrouve des microvillosités au niveau de la membrane plasmique (MP) des entérocytes. → Le gros intestin a donc une fonction d’absorption moindre par rapport à l’intestin grêle, même si on y retrouve des microvillosités (servant à l’absorption).  2. La musculeuse : on a une couche interne circulaire et une couche externe longitudinale, avec des fibres musculaires lisses. On a une spécialisation au niveau de couche externe longitudinale (CEL) : des segments de fibres musculeuses sont susceptibles de s’épaissir et forment les bandelettes longitudinales du côlon. On les trouve sur la quasi-totalité de la longueur du gros intestin. La contraction de ces bandelettes va former des poches : ce sont les haustrations du côlon.  3. La digestion mécanique : On retrouve 2 types principaux de mouvements dans le côlon :  -  Les contractions haustrales : toutes les 30 min Mouvements de segmentation lents, et distants les uns des autres (pas continus) Elles engendrent une distension des haustrations voisines (quand une haustration se remplit elle est relâchée et une distension en résulte), ce qui provoque des contractions réflexes de la musculeuse (va accélérer l’absorption de l’eau, des électrolytes et de certaines vitamines) au niveau des entérocytes. Ces mouvements sont NON propulsifs à Permettent le stockage, le brassage et la segmentation  -  Les mouvements de masse : (3 à 4 fois/ jour, pendant ou après un repas) Ils sont propulsifs : contractions péristaltiques lentes et puissantes (conduisent les matières fécales vers le rectum) Ils sont dus aux contractions des bandelettes longitudinales du côlon. Ils sont provoqués par un réflexe gastro-colique (dus à l’arrivée du bol alimentaire dans l’estomac). 4. La digestion chimique : Elle se produit dans le côlon et est sous le contrôle de bactéries que l’on appelle flore intestinale (bactéries bénéfiques présentes dans la lumière du côlon). Cette dernière assure différentes fonctions:  La fermentation des glucides non digestibles (cellulose notamment), et terminent la digestion chimique (fragmentation des AA des protéines et des acides gras pour les lipides) ; La production de gaz : l’activité bactérienne libère du gaz (environ 500 mL par jour et plus lorsque l’alimentation est riche en glucides) notamment du CO2, de l’hydrogène, du méthane et du sulfure de diméthyle - gaz odorant, ... plus l’alimentation est riche en glucide plus on produit des gaz. La synthèse de vit. B et K (rôle dans la coagulation) qui seront absorbées dans le sang au niveau du côlon La protection contre les bactéries pathogènes : entrent en compétition avec elles pour les nutriments donc la présence permanente de la flore intestinale protège contre ces bactéries pathogènes en limitant leur développement. 5. L’absorption et la formation des fèces (=selles) Le côlon participe à :  L’absorption d’eau, de Na+, de K+, et de Cl- (0,5 à 1L d’eau qui pénètre dans le côlon et seulement 100 mL qui seront éliminés dans les selles) La solidification du chyme et compaction pour former les selles (=fèces) Le stockage des fèces avant leur élimination par le mécanisme de défécation. 6. Le réflexe de défécation : La défécation = processus réflexe par lequel les matières fécales sont éliminées du tube digestif. On a des mouvements de masse (3 à 4 fois/jr) qui propulsent ces fèces vers le côlon sigmoïde et vers le rectum (partie terminale distale du gros intestin) ce qui provoque un étirement passif de la paroi du rectum où se trouvent des mécanorécepteurs.  Mouvements de masse → Paroi du rectum étirée → Stimulation des mécanorécepteurs → Réflexe de défécation.  Le réflexe de défécation est un réflexe du SN parasympathique : les mécanorécepteurs du colon sigmoïde et du rectum envoient des signaux par des neurones sensoriels jusqu’au niveau de la moelle épinière sacrale (le centre de régulation de la défécation). Les neurones moteurs parasympathiques de la moelle sacrale sont en retour stimulés et envoient des influx nerveux au côlon, au rectum et à l’anus. Ces neurones moteurs parasympathiques vont provoquer la contraction des muscles lisses du rectum (ils raccourcissent le rectum et donc augmentent la pression à l’intérieur du rectum) puis l’ouverture du sphincter anal interne (contraction involontaire). Enfin, on a l’ouverture du sphincter anal externe, qui est à contraction volontaire (sous contrôle du cortex). —> On a donc toute une 1ère partie réflexe et une partie finale volontaire. Si la décision de défécation est repoussée, les selles sont refoulées dans le côlon sigmoïde et ce sont les mouvements de masse provoqués par le bol alimentaire qui pénètre dans l’estomac qui provoqueront de nouveau un réflexe de défécation. La contraction du muscle diaphragme aide aussi à la défécation. Cet apprentissage de l’élimination des selles est acquis entre 18 mois et 3 ans chez l’enfant.  A RETENIR : Le système digestif est un élément central de l’homéostasie en transférant de l’environnement extérieur vers le milieu intérieur des nutriments, de l’eau, et des électrolytes. Retenir les 6 processus fonctionnels : l’ingestion, la propulsion, la digestion mécanique, la digestion chimique, l’absorption, la défécation L’histologie du tube digestif est intimement liée aux fonctions de digestion, d’absorption (estomac, côlon), de sécrétion (foie, pancréas) La digestion chimique commence dans la bouche (présence de l’amylase salivaire pour les glucides) L’estomac est un acteur majeur de la digestion, car il stocke temporairement les aliments, il amorce la digestion chimique des protéines et assure le brassage du bol alimentaire qui va être transformé en élément plus liquide : le chyme (rend accessible les enzymes). L’histologie de l’intestin grêle est adaptée aux fonctions de digestion chimique et d’absorption. Le foie (la bile) et le pancréas (suc pancréatique) participent à la digestion des lipides, glucides, protéines. Ne pas oublier : les bordures en brosse de l’intestin grêle ne sont pas suffisantes pour absorber, la bile et le suc pancréatique sont donc indispensables. Le gros intestin absorbe l’eau, stocke et évacue les résidus alimentaires.  La défécation est un réflexe parasympathique déclenché par des mécanorécepteurs mais terminé par la commande volontaire.

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