UE 3.3 Physiologie digestive (2).docx
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UFR de Médecine Lyon Est
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Physiologie digestive (suite) (Il manquait ce schéma dans le cours précèdent.) La régulation de la digestion La digestion est déclenchée par des stimuli physiques et chimiques, des récepteurs internes captent ces stimuli, situés dans la muqueuse et la sous-muqueuse : Mécanorécepteurs : de...
Physiologie digestive (suite) (Il manquait ce schéma dans le cours précèdent.) La régulation de la digestion La digestion est déclenchée par des stimuli physiques et chimiques, des récepteurs internes captent ces stimuli, situés dans la muqueuse et la sous-muqueuse : Mécanorécepteurs : de la paroi digestive qui remarquent des étirements de la paroi. Chimiorécepteurs (chémorécepteurs) : détectent certains composés chimiques dans la lumière du TD. La stimulation de l’un ou des 2 types de récepteurs entraîne des réflexes gastro-intestinaux qui stimulent ou inhibent la contraction des muscles lisses et la sécrétion des glandes. Le contrôle nerveux est soit intrinsèque (voie réflexe courte = SN entérique) ou extrinsèque (voie réflexe longue). Pour le contrôle extrinsèque (réflexe long car elle fait intervenir des centres du système nerveux centrale et autonome qui sont à distance du système digestif) le système nerveux central envoie un stimulus au système nerveux autonome qui envoie une réponse aux effecteurs qui correspondent aux muscles lisses et aux cellules des glandes exocrines et endocrines pour le contrôle extrinsèque. Les nerfs crâniens participant à la digestion sont le nerf vague (X) (innerve la plus part des organe digestif (estomac, intestin grêle..) stimulation de la digestion), le nerf facial (VII) et le nerf glosso-pharyngien (IX). Pour le contrôle nerveux intrinsèque (reflexe court) à l'intérieur du tube digestif, ce sont les plexus nerveux (plexus sous muqueux et myentérique) qui établissent un contrôle interne et local de la digestion sur les effecteurs. Le SN entérique (beaucoup de neurones) contrôle la digestion de manière autonome sans avoir besoin d’ordre du SNC, avec près de 100 millions de neurones du système entérique dans la paroi du tissu digestif. Le contrôle hormonal : l’intestin grêle et l’estomac produisent des hormones qui stimulent ou inhibent la digestion : la gastrine (produite par l’estomac), la sécrétine et cholécystokinine (produite par l’intestin grêle) libéré dans le sang. Le tableau n’est pas à savoir par cœur II. Bouche, pharynx et œsophage La bouche = cavité orale = cavité buccale Élément proximal du tube digestif, essentiellement constitué d’une muqueuse (TC recouvert d’épithélium). Elle assure l’ingestion des aliments. On peut aussi parler de cavité orale ou cavité buccale. Les glandes salivaires Glandes exocrines, les muqueuses de la bouche et de la langue présentent des glandes salivaires mineures qui produisent et libère en permanence 10% de la salive produite. La plus grande partie de la salive est produite par 3 paires de glandes salivaires majeures. Elles se trouvent à l’extérieur de la cavité buccale et déversent leur sécrétion à l’intérieur de la cavité buccale par le biais de petits canaux. Les glandes salivaires majeures sont : Les glandes parotides, en dessous et en avant des oreilles, produisent 25 à 30% de la salive, elles peuvent être infectées par un virus (myxovirus=possédant un mode de transmission par la salive) et entraîner les oreillons. Les oreillons se retrouvent souvent chez les enfants. Si un homme adulte contracte la maladie, il existe un risque de stérilité élevé à 25%. Il existe un vaccin, nommé ROR, afin d’éviter de la maladie. Les glandes submandibulaires, sous plancher de la bouche, produisent 60 à 70% de la salive. Les glandes sublinguales, sous la langue, produit 3 à 5% de la salive. Composition de la salive et régulation La salive est composée d’eau (97 à 99,5% d’eau : rôle dans la lyse/dissolution des aliments), d’électrolytes/ions (Na+, K+, Cl-, HCO3- et PO4²-), des déchets de la cellule comme l’urée et l’acide urique, de mucus pour la lubrification des aliments (facilite la déglutition), d’immunoglobulines A (AC) contre les infections bactériennes (première ligne de défense), de lysozymes (enzymes bactériolytiques qui dégradent la paroi des bactéries), et d’amylase salivaire qui dégrade l’amidon (glucide). Elle facilite la déglutition en humidifiant le bol alimentaire, fonction dans la défense contre les infections et pour le début de la digestion chimique. La salive possède un pH légèrement acide égal à 6,7, mais il est variable selon la période de la digestion. Les fonctions de la salive sont : Humidification et lubrification du bol alimentaire. Cela participe à la déglutition. Défense bactérienne (AC, lysozymes) Dissolution des molécules pour stimuler les bourgeons du goût. Amorce de la digestion par l’amylase salivaire (digestion glucides, principalement de l’amidon) Il y a des enzymes de la digestion surtout dans les glandes salivaires majeures, qui vont permettre en majorité la digestion. Les glandes salivaires mineures vont quant à elles servir en majorité à l’humidification. La salivation est un processus physiologique réflexe sous le système nerveux autonome. On en produit entre 1 et 1,5L par jour, essentiellement au cours des repas, à la simple vue d’un aliment, par la pensée ou encore son odeur, suffisent à provoquer une salivation réflexe. Digestion mécanique et chimique dans la bouche Digestion mécanique : la mastication broyage aliments par les dents en une masse molle et souple (processus par lequel les dents vont broyer les ingrédients ingérés). La mastication a pour but de transformer les aliments partiellement solides en une masse souple, partiellement liquide, molle, facile à avaler : le bol alimentaire. Au cours de ce processus de mastication, les molécules de la nourriture vont commencer à se dissoudre dans l’eau de la salive. Les enzymes d’hydrolyse n’agissent qu’en milieu liquide. C’est important car ça permettra aux nombreuses enzymes d’agir. Mastication = processus volontaire + réflexe (on l’observe dès la naissance avec le réflexe de succion). Chyme : à partir de l’intestin grêle : bol alimentaire totalement liquide Bol alimentaire : Encore en partie solide Digestion chimique : commence dans la bouche, grâce à l’action de 2 enzymes (essentiellement l’amylase salivaire) : Amylase salivaire (sécrétée par les glandes salivaires majeures) commence la dégradation des glucides notamment une molécule : l’amidon. Amidon = polysaccharide complexe formé de nombreuses sous-unités de glucose toutes unies les unes aux autres par des liaisons chimiques (liaisons glycosidiques). Il est présent dans les légumes secs, céréales, graines. Action : dégrade l’amidon et libère des disaccharides (molécules constituées de 2 unités de glucose, tel que le maltose). Lipase linguale (produite par les glandes salivaires mineures), libérée dans la bouche (pas d’action dans celle-ci) mais n’agira que dans l’estomac car elle est activée par un environnement acide. Elle dégrade certains lipides alimentaires qu’on appelle les triglycérides et les fragmente en acide gras. Elle fragmente également les lipides alimentaires en AG. Donc dans la bouche : digestion mécanique + début de la digestion chimique (essentiellement la digestion des glucides avec l’amidon) pas de processus d’absorption dans la bouche (processus par lequel les nutriments vont aller de la lumière du tube digestif jusque dans la circulation sanguine). B. Le pharynx Le bol alimentaire passe de la bouche au pharynx au cours de la déglutition (action d’avaler). Pharynx : carrefour aérien et digestif dans lequel transite les aliments pendant la déglutition. Divisé en 3 parties : - Nasopharynx (seulement respiratoire) - Oropharynx (digestif et respiratoire) - Laryngopharynx (digestif et respiratoire). Point de vue anatomique : le pharynx est constitué d’une muqueuse qui tapisse une couche de fibres musculaires striées squelettiques (différent du reste du tube digestif) dont une couche interne longitudinale et une couche externe circulaire. Cette couche externe est composée des muscles constricteurs du pharynx dont la contraction propulse la nourriture vers l’œsophage. Contraction involontaire C. L’œsophage Il ne faut pas retenir les valeurs chiffrées à part si c’est spécifié. C’est un tube musculaire relativement souple de 25cm. Il descend le long de la cavité thoracique, traverse le diaphragme (hiatus œsophagien) puis s’abouche dans l’estomac. Il est situé en arrière de la trachée. (Il présente peu de différence avec le reste du tube digestif.) Il se termine au niveau du hiatus œsophagien. Quelques différences régionales : Au niveau de la sous muqueuse : abondante et épaisse. Elle se distend au passage du bol alimentaire. Elle possède un grand nombre Quesent du mucus : fonction de lubrification pour faciliter le passage du bol alimentaire (fonction sécrétoire). Au niveau de la musculeuse : on trouve à la fois des muscles squelettiques et lisses (1/3 supérieur : squelettique ; 1/3 intermédiaire : squelettique + lisses ; 1/3 inférieur : lisse). C’est un tube normalement fermé par la contraction de 2 muscles sphincters qui sont des épaississements de la musculeuse (généralement couche interne circulaire). On trouve un sphincter œsophagien supérieur et un sphincter œsophagien inférieur ou cardia (muscles lisses). ATTENTION : Les muscles squelettiques ne font pas de contraction volontaire ici ! Le bol alimentaire transite au sein de l’œsophage pendant une durée de 6 à 8 secondes. L’œsophage ne produit pas d’enzymes. Fonctions : achemine le bol alimentaire vers l’estomac (le cardia) sécrète du mucus pour la lubrification (en permanence et plus lors des repas). Le bol alimentaire reste très peu de temps dans l’œsophage (entre 6 et 8 secondes) donc c’est un canal qui transite les aliments. Ni fonction de digestion (chimique car aucune enzyme ou mécanique), ni absorption. L’œsophage sert juste de passage pour le bol alimentaire. D. La déglutition C’est un processus complexe : l’objectif est la propulsion du bol alimentaire de la bouche vers l’estomac. 3 phases : Phase orale : volontaire. Sous le contrôle du SNC et se produit immédiatement après l’ingestion des aliments dans la cavité buccale. Les aliments sont mastiqués, broyés et mélangés à la salive puis la langue va pousser le bol alimentaire dans la partie arrière de la cavité buccale en direction du pharynx (oropharynx). Phase pharyngienne : involontaire (c’est ce qu’on appelle à proprement parler le réflexe de déglutition). Elle commence lorsque le bol alimentaire pénètre dans l’oropharynx. Objectif : diriger le bol alimentaire vers l’œsophage tout en refermant les voies aériennes (soit la trachée et le nasopharynx pour éviter les fausses routes). Fonctionnement : Le palais mou s’élève contre la paroi postérieure et bloque l’entrée du nasopharynx pour éviter que le bol alimentaire ne reflux vers les voies nasales. Des mécanorécepteurs (sensibles aux variations de pression, et à l’état de distension du pharynx) situés dans la paroi du pharynx envoient des influx nerveux de la présence de ce bol alimentaire au centre nerveux de la déglutition situé dans le tronc cérébral. Celui-ci va activer une voie réflexe : la respiration est momentanément inhibée, le larynx se soulève et l’épiglotte se referme pour fermer l’entrée du larynx. Dans le même temps : contraction séquentielle des muscles du pharynx (muscle constricteur) pour la progression du bol alimentaire vers œsophage. Phase œsophagienne : involontaire. Les sphincters sont fermés au repos, ils vont s’ouvrir au moment de la déglutition. D’abord le supérieur s’ouvre pour faire pénétrer le bol alimentaire puis se referme immédiatement. Puis le bol alimentaire est poussé par des contractions : les contractions péristaltiques (contraction musculeuse du segment adjacent de l’œsophage) qui permettent le déplacement du bol alimentaire vers l’estomac. Puis le sphincter inférieur se relâche et s’ouvre : le bol alimentaire passe dans l’estomac puis il se referme immédiatement pour éviter des reflux acides dans la cavité buccale. Le déclenchement de la déglutition est volontaire mais une fois que la déglutition est amorcée elle devient un procédé réflexe et est inarrêtable.