Synthèse Information et communication PDF
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Ghita Rachek
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This document provides a synthesis of information and communication concepts. It covers topics such as the definition of information, communication processes, communication models like the Lasswell's formula, gatekeeping theories, and the role of media in society. The content is presented in a structured format with chapters and sections, making it suitable for academic study.
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Ghita Rachek Synthèse Information et communication Chapitre 1 : Notions de base 1. Qu’est-ce que l’information ? Définition : L’information est perçue comme une mise en forme des données pour les rendre transmissibles dans un système de communication. Idée principale : L’i...
Ghita Rachek Synthèse Information et communication Chapitre 1 : Notions de base 1. Qu’est-ce que l’information ? Définition : L’information est perçue comme une mise en forme des données pour les rendre transmissibles dans un système de communication. Idée principale : L’information est un produit structuré pour être compris et circuler efficacement. Exemple : Une émission de télévision formate les faits pour les rendre accessibles au public. Les 6 acceptions principales de l’information (Fondin, 1995) : 1. Signifié : Ce que le message représente. 2. Nouveauté : Quelque chose de nouveau ou inédit. 3. Connaissance communiquée : Un savoir transmis. 4. Imprévisibilité : Quelque chose d’inattendu ou surprenant. 5. Modification cognitive : Changement dans la façon de penser ou comprendre. 6. Communication : Information transmise entre individus. 2. Qu’est-ce que la communication ? Définition : La communication est un processus relationnel qui met en interaction des personnes, des objets ou les deux. Idée principale : Elle met l’accent sur les relations et les échanges entre acteurs. Exemple : Un débat télévisé favorise une interaction entre plusieurs interlocuteurs, même si le public est spectateur. 3. Communication de masse Définition : Forme de communication adressée à un large public, généralement via des médias (radio, télévision, presse). Caractéristiques : 1. Émetteur : Entreprise médiatique, avec une division du travail et des coûts élevés. 2. Public : Large, hétérogène et anonyme. 3. Unidirectionnelle : Feedback limité entre émetteur et récepteur. Exemple : Une chaîne de télévision diffusant un journal national. 4. Communication en réseau Définition : Forme de communication qui converge différents modes (écrit, audio, vidéo) et met en interaction les émetteurs et les récepteurs via des outils numériques. Caractéristiques : 1. Bidirectionnelle : Les récepteurs deviennent aussi des émetteurs (ex. réseaux sociaux). 2. Accessibilité : Large portée grâce à Internet. 3. Convergence : Intégration des différents médias dans une même plateforme. Exemple : Les discussions sur Twitter à propos d’un événement médiatique. Chapitre 2 : La formule de Lasswell et la structure de l’UE 1. Contexte = Un outil pour analyser la communication en 5 étapes, Développée après la Seconde Guerre mondiale, époque où la communication de masse jouait un rôle clé dans la propagande. 2. La formule de Lasswell : Définition : Modèle linéaire de communication proposé par Harold Lasswell (1948), conçu pour analyser le processus de communication. 1. Who? (Qui ?) o Émetteur : La personne ou l’entité qui produit le message. o Exemple : Un journaliste rédigeant un article. 2. Says what? (Dit quoi ?) o Message : Le contenu de l’information transmise. o Exemple : Le sujet de l’article (actualité, opinion, etc.). 3. In which channel? (Par quel canal ?) o Canal : Le moyen de transmission du message. o Exemple : Télévision, radio, presse, réseaux sociaux. 4. To whom? (À qui ?) o Récepteur : Le public ou l’audience ciblée. o Exemple : Lecteurs d’un journal ou téléspectateurs. 5. With what effect? (Avec quel effet ?) o Impact : Les changements ou réactions induits par le message chez le récepteur. o Exemple : Un changement d’opinion après avoir regardé un débat 3. Points forts et limites de la formule : Points forts : o Première tentative de formaliser l’étude de la communication. o Structure claire et simple pour analyser les processus de communication. Limites : o Représentation linéaire : ▪ La communication est perçue comme un processus en une seule direction (de l’émetteur au récepteur). o Dimension persuasive et propagandiste : ▪ Accent sur les effets et l’impact, négligeant les interactions et rétroactions (feedback). Chapitre 3 : Gatekeeping 1. Gatekeeping selon D.White Définition : Concept introduit par David White en 1950, selon lequel un "gatekeeper" (souvent un journaliste ou un rédacteur) contrôle quelles informations passent "les portes" pour être publiées. Exemple : Un rédacteur en chef sélectionne seulement quelques articles à publier parmi des dizaines soumis. Importance : Met en évidence le rôle des acteurs humains dans la sélection des informations médiatiques, influençant ainsi ce que le public voit. 2. Critères de sélection des nouvelles selon Galtung et Ruge Amplitude : Plus un événement est important (grandes conséquences ou implications), plus il est considéré comme une nouvelle digne d’intérêt. Exemple : Une catastrophe naturelle touchant des milliers de personnes. Clarté : Les événements facilement compréhensibles et non ambigus ont plus de chances d’être publiés. Exemple : Une décision politique claire versus une situation complexe sans issue définie. Proximité : Les médias privilégient les nouvelles proches géographiquement ou culturellement de leur audience. Exemple : Un incident local est plus couvert qu’un événement dans un pays éloigné. Consonance : Un événement qui correspond aux attentes ou aux stéréotypes du public est plus facilement sélectionné. Exemple : Des scandales politiques attirent l’attention car ils correspondent à des idées préexistantes sur la corruption. Inattendu : Les événements surprenants ou inhabituels sont privilégiés car ils captent plus d’attention. Exemple : Une découverte scientifique inattendue. Continuité : Les médias suivent des histoires déjà commencées pour offrir des mises à jour cohérentes. Exemple : Les rebondissements dans un procès célèbre. Composition : Les rédacteurs cherchent un équilibre dans la diversité des sujets publiés. Exemple : Combiner des nouvelles politiques, économiques et sportives dans une même édition. Élites : Les événements impliquant des personnalités importantes ou influentes reçoivent plus d’attention. Exemple : Un discours d’un chef d’État. Négativité : Les nouvelles négatives (drames, conflits) attirent plus de lecteurs. Exemple : Un accident ou une crise économique. 3. Renouvellements du gatekeeping Impact du numérique : o Les outils pour produire et diffuser des nouvelles se sont démocratisés (blogs, réseaux sociaux, plateformes collaboratives). o L’espace disponible pour les nouvelles a augmenté (web, stockage numérique). o Les audiences peuvent interagir directement (feedback en temps réel). Nouveaux gatekeepers : o Moteurs de recherche (ex. Google) : ▪ Biais sociaux amplifiés par les algorithmes (discrimination, stigmatisation). ▪ Exemples : Sexualisation accrue des femmes des pays du Sud et de l’Est. o Réseaux sociaux : ▪ Journalisme citoyen. ▪ Production et diffusion décentralisées (Web 2.0). 5. Gatekeeping vs Gatewatching Aspect Gatekeeping Gatewatching (Burns) Processus où les médias Observation et analyse des sélectionnent quelles informations informations produites par d'autres Définition passent les "portes" pour être sources pour les commenter, diffusées au public. contextualiser ou partager. Décentralisée : participation Centralisée : les décisions sont collective et collaborative des Structure prises par un groupe limité utilisateurs à la diffusion et l’analyse d'acteurs (éditeurs, journalistes). de l’information. Partage et discussion des contenus Sélection stricte des informations déjà disponibles. Inclut la Pratiques selon des critères spécifiques contextualisation, l'évaluation et la (pertinence, proximité, clarté, etc.). redistribution des informations. Contrôle de la qualité et de la Faciliter le partage et l'accès à Objectif cohérence des informations l'information tout en permettant une principal diffusées. analyse critique et collaborative. Public actif, contribuant directement Interaction Public principalement passif, à la production et la redistribution de avec le soumis aux choix des gatekeepers. l’information (avec un risque accru public de désinformation). Une rédaction choisit de publier un Un utilisateur partage sur les réseaux article sur un événement sociaux un article existant, en Exemple international plutôt qu’un sujet ajoutant son propre commentaire ou local jugé moins important. une analyse critique. Uniformité et biais dans les Propagation possible de la Risque contenus sélectionnés (priorité à désinformation ou de contenus non associé certaines narrations ou vérifiés à grande échelle. événements). Chapitre 4 : Le cadrage comme opération de production de sens 1. Définition du cadrage Définition : Le cadrage est un processus par lequel certains aspects de la réalité sont sélectionnés et mis en avant pour structurer l’interprétation d’un événement ou d’un problème. Rôle : Il influence la manière dont les individus perçoivent, interprètent, et réagissent aux informations en organisant les idées et les significations. Principe de base : Les cadres (frames) sont des principes organisateurs, socialement partagés et persistants dans le temps, qui structurent la compréhension du monde. 2. Caractéristiques des cadres (Reese, 2010) Socialement partagés : Les cadres sont reconnus et utilisés par une communauté ou une société. Persistants : Ils restent stables dans le temps, même lorsqu’ils sont appliqués à de nouveaux contextes. Organisateurs : Ils donnent une structure aux informations pour orienter leur compréhension et leur signification. Influenceurs : Ils agissent subtilement en dirigeant l'attention vers certains aspects d’un problème tout en en occultant d'autres.. Un reportage sur une manifestation peut être cadré comme : Une lutte pour les droits humains (cadrage positif). Un risque pour l’ordre public (cadrage négatif). Un événement historique (cadrage neutre ou informati Il existe plusieurs types de cadrages : thématiques, conflictuels, moral, économique, solutionniste. Chapitre 5 : Approches structurales 1. Linguistique structurale : Ferdinand de Saussure Code : Système de signes utilisé pour communiquer. Le code structure la relation entre le signifiant (forme) et le signifié (concept). Signe linguistique (Saussure) : Signifiant : La forme du mot ou du son (ex. « arbre »). Signifié : Le concept associé à cette forme (l’idée d’un arbre). La relation entre signifiant et signifié est arbitraire (aucun lien naturel). 2. Langue et parole Langue : Système social partagé, ensemble de règles collectives pour communiquer. Parole : Utilisation individuelle de la langue par une personne. Exemple : La langue est comme un jeu d’échecs (les règles sont partagées), et la parole est chaque partie jouée (les choix individuels). 3. Les fonctions du langage : Roman Jakobson Roman Jakobson identifie six fonctions principales, chacune liée à un facteur spécifique de la communication : 1. Fonction référentielle : Informe ou décrit un contexte objectif. Exemple : « Le soleil brille aujourd’hui. » 2. Fonction émotive : Exprime les émotions ou attitudes du locuteur. Exemple : « Je suis tellement content ! » 3. Fonction conative :Dirige l’action ou influence le récepteur. Exemple : « Ferme la porte, s’il te plaît. » 4. Fonction phatique :Établit ou maintient le contact entre interlocuteurs. Exemple : « Allô ? Tu m’entends ? » 5. Fonction métalinguistique :Explique ou clarifie le code utilisé. Exemple : « Un adverbe modifie un verbe. » 6. Fonction poétique :Met l’accent sur la forme ou la structure du message. Exemple : « Une rose rouge resplendit. » 4. Sémiologie : Roland Barthes Barthes élargit la linguistique structurale en appliquant les principes de Saussure à d’autres systèmes de signes (vêtements, publicité, cuisine). Deux niveaux de signification : o Dénotation : Sens premier ou littéral d’un signe. o Connotation : Sens secondaire ou culturellement associé. o Exemple : Une publicité avec des légumes frais (dénotation) évoque la nature et la santé ou la tentation (connotation). La sémiologie de la signification : o Étudie comment les signes symbolisent des idées ou des valeurs dans un contexte culturel. o Exemples : ▪ Les vêtements reflètent le statut ou l’identité. ▪ La cuisine symbolise des traditions ou des valeurs. Chapitre 6 : La théorie mathématique de l’information 1. Le modèle E-C-R de Shannon Ce modèle représente la communication comme un processus linéaire où un message est envoyé de l’émetteur au récepteur via un canal. Source d’information : Produit le message. Émetteur : Envoie le message Canal : Transporte le signal avec un bruit potentiel Récepteur : Reçoit et interprète le message. Destination : Reçoit le message. Bruit : Perturbations qui peuvent altérer le signal Exemple : Source : Un ami veut vous envoyer un message Émetteur : Votre ami tape un sms sur son téléphone Canal : Le réseau téléphonique Récepteur : Le téléphone qui affiche le SMS Destinateur : Vous lisez le SMS Bruit : Une mauvaise réception qui rend le SMS illisible 2. La valeur informative d’un signe Principe : Plus un signe est rare, plus il contient d’information. Mesure : Basée sur la probabilité (ppp) d’apparition : Formule : H=f(1/p)H = f(1/p)H=f(1/p). Exemple : Tirer une carte d’un jeu de 52 cartes contient plus d’information qu’une carte d’un jeu de 32 cartes (car ppp est plus faible). 3. Le bit Définition : Unité minimale d’information (binary digit). Principe : 1 bit correspond à une réponse oui/non qui réduit l’incertitude de moitié. Exemple : La question « Est-ce une carte rouge ? » divise un jeu de cartes en deux groupes, réduisant l’incertitude. Chapitre 7 : Foules et masses L’individu en foule ou dans une masse est passif et soumis à des influences externes. 1. La foule psychologique Définition : La foule psychologique est un groupe d'individus dont les comportements et pensées deviennent homogènes sous l'effet de la dynamique collective. Caractéristiques principales : 1. Perte de la personnalité consciente : Les individus agissent sous l’influence de la foule plutôt que selon leur propre volonté. 2. Unité mentale ou âme collective : Les émotions et comportements des membres s'alignent, créant un esprit collectif. 3. Contagion mentale : Les idées et émotions se propagent rapidement au sein de la foule. 4. Suggestibilité : Les individus deviennent influençables, comme sous hypnose. Exemple : Une manifestation où les participants sont emportés par l'émotion collective, perdant leur individualité. 2. Concept sociologique de masse au début du 20e siècle Définition : La masse désigne une population anonyme et hétérogène, souvent influencée par des forces extérieures comme les médias. Caractéristiques selon Freidson : 1. Hétérogénéité : Les membres viennent de divers milieux sociaux. 2. Anonymat : Les individus ne se connaissent pas personnellement. 3. Dispersion géographique : Les membres sont physiquement éloignés. 4. Faible organisation : Absence de structure ou de leadership clair. Impact des médias : Les médias renforcent la passivité de la masse en diffusant des contenus standardisés. La masse est perçue comme vulnérable à la manipulation et à la propagande. Exemple : Une audience de télévision dispersée, consommant passivement des informations diffusées par les médias Chapitre 8 : Propagande et Désinformation 1. Propagande Selon Lasswell : Définition : Une action délibérée pour influencer les opinions, attitudes et comportements à des fins spécifiques. Focus : Manipulation psychologique pour orienter les masses vers des objectifs politiques ou sociaux. Selon Jowett & O'Donnell : Définition : La propagande vise à façonner les perceptions et à manipuler la cognition pour obtenir des réponses conformes aux intentions du propagandiste. Caractéristique : Accent mis sur la tromperie intentionnelle et l'usage stratégique de l'information. Propagande sociologique (Ellul) : Définition : Processus par lequel la société diffuse ses valeurs, influençant les individus à intégrer les normes sociales. Effet : Uniformisation culturelle et adaptation aux structures de pouvoir. 2. Approche béhavioriste de la propagande Principe : Basée sur le modèle stimulus-réponse, où les messages agissent directement sur le comportement des individus. Exemple : Publicités ou slogans répétitifs qui déclenchent des réactions automatiques. 3. Métaphore de la seringue hypodermique (Lasswell) Concept : Les messages sont "injectés" directement dans les esprits passifs des récepteurs, provoquant des effets immédiats et uniformes. Critique : Simpliste et sous-estime la complexité des récepteurs. 4. Viol psychique (Tchakhotine) Définition : La propagande manipule les réflexes conditionnés des individus, utilisant des stimuli émotionnels pour influencer les comportements. Exemple : L’utilisation de symboles forts ou d’images émotionnelles pour manipuler l’opinion publique. 5. Règles de la propagande politique (Domenach) 1. Simplification : Désignation d’un ennemi unique, facilement identifiable. o Exemple : Présenter un groupe comme la cause de tous les problèmes. 2. Grossissement : Amplification des faits pour choquer. o Exemple : Exagérer une menace pour susciter la peur. 3. Orchestration : Répéter les messages de manière constante. o Exemple : Diffusion continue de slogans dans les médias. 4. Transfusion : Exploiter les croyances préexistantes. o Exemple : Utiliser des valeurs culturelles ou religieuses pour légitimer un discours. 5. Unanimité : Simuler un consensus total. o Exemple : Montrer une foule en soutien à une idée pour renforcer son acceptation. 6. Effets de la propagande selon Ellul Cristallisation psychologique : o Fixe les opinions des individus en rendant certaines idées rigides et inchangeables. o Effet : Réduction de la capacité à remettre en question les idées propagées. Aliénation : o Les individus perdent leur capacité critique et adoptent des comportements dictés par la propagande. o Effet : Déconnexion entre l’individu et ses besoins réels. 7. Propagande numérique Informatisée : o Utilisation d’algorithmes, bots, et big data pour manipuler l’opinion publique. o Exemples : Campagnes ciblées sur les réseaux sociaux. Participative : o Les individus deviennent des relais actifs en partageant des messages propagandistes sur les plateformes numériques. o Effet : Amplification des discours. 8. Désinformation, mésinformation, malinformation (Frau-Meigs) Désinformation : o Diffusion intentionnelle d’informations fausses pour tromper ou nuire. o Exemple : Fake news pendant une élection. Mésinformation : o Diffusion d’informations incorrectes, sans intention malveillante. o Exemple : Partager une rumeur sans vérifier sa source. Malinformation : o Utilisation d’informations vraies pour nuire à une personne ou un groupe. o Exemple : Publier des données privées pour discréditer quelqu’un. Chapitre 9 : Théorie de Francfort 1. Industrie culturelle (Adorno) Définition : Concept développé par Adorno et Horkheimer pour décrire la transformation de la culture en un produit de consommation soumis aux lois du marché. Caractéristiques principales : 1. Standardisation : Les œuvres culturelles sont produites en masse, avec des formats répétitifs, pour maximiser le profit. ▪ Exemple : Films et séries reprenant des schémas narratifs prévisibles. 2. Rationalisation : Recherche de l'efficacité économique dans la création artistique. ▪ Conséquence : Réduction de la diversité et de l'originalité. 3. Effet sur le public : ▪ Les consommateurs deviennent passifs et adaptent leurs goûts aux produits proposés, limitant leur esprit critique. Impact : o La culture de masse devient un outil de contrôle social, renforçant le statu quo. 2. Domination idéologique Définition : Processus par lequel les médias et la culture diffusent des idées qui légitiment et renforcent l'ordre social existant. Mécanismes : 1. Diffusion de l'idéologie dominante : ▪ Les messages médiatiques contiennent des significations implicites (messages latents) qui justifient les inégalités sociales. 2. Naturalisation de l'ordre social : ▪ Les structures de pouvoir sont présentées comme naturelles et inchangeables. ▪ Exemple : La glorification du mérite individuel dans un système économique inégalitaire. Conséquence : o L'individu adopte des normes et valeurs qui maintiennent son aliénation sans remettre en question les systèmes oppressifs. Critique : o Adorno et Horkheimer dénoncent l'illusion de liberté véhiculée par les Chapitre 10 : Recherches fonctionnalistes 1. Persuasion (Jowett et O’Donnell) Définition : Processus intentionnel visant à influencer les attitudes, croyances ou comportements d’un individu par un message. Caractéristiques : 1. Interaction basée sur la communication. 2. Le message cherche à provoquer un changement durable et volontaire. o Exemple : Une campagne de santé encourageant l’arrêt du tabac. 2. Théorie des effets limités Idée centrale : Les médias n’ont pas un effet direct et puissant, mais des effets modérés, influencés par des facteurs individuels et sociaux. Facteurs médiateurs : Le contexte social (famille, amis) et les prédispositions personnelles jouent un rôle plus important que les médias eux-mêmes. Exemple : Une campagne électorale influence davantage les indécis que ceux ayant déjà une opinion solide. 3. Théorie de la sélectivité 1. Exposition sélective : Les individus s’exposent à des messages qui confirment leurs croyances. 2. Perception sélective : Les messages sont interprétés en fonction des préjugés personnels. 3. Mémorisation sélective : Les individus retiennent ce qui correspond à leurs opinions. Exemple : Une personne pro-environnementale suivra les actualités sur le réchauffement climatique tout en ignorant les opinions contraires. 4. Théorie de la dissonance cognitive (Festinger) Définition : L’inconfort ressenti lorsque des attitudes ou comportements contradictoires coexistent. Solution : Les individus modifient leurs croyances ou comportements pour réduire cette dissonance. Exemple : Une personne qui fume tout en sachant les dangers pour la santé pourrait minimiser ces risques pour justifier son comportement. 5. Théorie de la communication à deux étages (Katz et Lazarsfeld) Principe : Les médias influencent d’abord les leaders d’opinion, qui transmettent ensuite cette influence à leur entourage. Leader d’opinion : 1. Personne mieux informée sur un sujet spécifique. 2. Relais actif de l’information médiatique. o Exemple : Une figure influente dans une communauté partage une analyse politique après avoir vu un débat. 6. Bulle de filtre sur Internet Définition : Les algorithmes personnalisent le contenu en ligne pour montrer uniquement ce qui correspond aux préférences d’un utilisateur. Effet : L’utilisateur est exposé à des opinions similaires aux siennes, ce qui limite la diversité d’information. Exemple : Une recherche sur un sujet controversé peut afficher uniquement des sources correspondant à vos opinions préexistantes. 7. Théorie de la fonction d’agenda Principe : Les médias ne dictent pas quoi penser, mais sur quoi réfléchir. Effet : Les sujets les plus couverts dans les médias deviennent les priorités perçues par le public. Exemple : Une campagne médiatique sur le réchauffement climatique augmente la perception de son importance. 8. Théorie de la spirale du silence Principe : Les individus n’expriment pas leurs opinions s’ils croient qu’elles sont minoritaires, par peur de l’isolement social. Effet : Les opinions dominantes gagnent en visibilité, renforçant leur prévalence. Exemple : Une personne hésite à partager une opinion politique différente sur les réseaux sociaux. 9. Chambre d’écho sur Internet Définition : Les utilisateurs interagissent principalement avec des personnes partageant leurs opinions, renforçant leurs croyances. Effet : Réduit l’exposition à des idées opposées, amplifiant les biais cognitifs. Exemple : Une discussion sur un groupe Facebook où tous les membres partagent la même vision politique. 10. Types d’effets médiatiques selon Potter 1. Cognitifs : Affectent les connaissances ou informations acquises. o Exemple : Un documentaire enseigne des faits historiques. 2. Émotionnels : Provoquent des réactions affectives. o Exemple : Un reportage suscite de la tristesse ou de l’indignation. 3. Comportementaux : Influencent les actions des individus. o Exemple : Une publicité incite à acheter un produit. 4. Physiologiques : Provoquent des réactions physiques. o Exemple : La peur lors d’un film d’horreur. 5. Sociaux : Affectent les normes ou relations au sein d’un groupe. o Exemple : Un mouvement viral sur les réseaux sociaux. Chapitre 11 : Études de réception 1. Études de réception (Reception Studies) Définition : Approche centrée sur la manière dont les individus interprètent et réagissent aux messages médiatiques. Idée principale : o Le public n’est pas passif mais actif dans l’interprétation des contenus. o Les significations d’un message dépendent du contexte culturel et social du récepteur. Importance : o Explore comment les médias reflètent ou contestent des idées dominantes dans la société. 2. Modèle codage-décodage (Stuart Hall, 1973) Principe : o La communication est un processus en deux étapes : 1. Codage : Les producteurs (médias) construisent des messages en utilisant des codes idéologiques dominants. 2. Décodage : Les récepteurs interprètent ces messages selon leurs propres contextes culturels et sociaux. Rôle des récepteurs : o Les publics ne reçoivent pas les messages passivement mais les reconstruisent selon leurs expériences. 3. Hégémonie Définition : o Concept emprunté à Gramsci : l’hégémonie est le pouvoir culturel exercé par les idées dominantes dans une société. o Lien avec les médias : ▪ Les médias participent à diffuser ces idées dominantes, renforçant le statu quo. ▪ Exemple : Les publicités valorisant la consommation comme un signe de réussite personnelle. 4. Trois lectures des messages médiatiques (Hall) 1. Lecture dominante-hégémonique Principe : o Le récepteur accepte le message tel qu’il a été codé par le média, sans remise en question. Exemple : Une publicité pour un produit de luxe est perçue comme une valorisation du statut social associé à ce produit. 2. Lecture négociée Principe : o Le récepteur accepte certaines parties du message, mais ajuste ou rejette d’autres en fonction de ses expériences personnelles. Exemple : Une personne apprécie l’esthétique d’une publicité tout en critiquant son message consumériste. 3. Lecture oppositionnelle Principe : o Le récepteur rejette complètement le message et le déconstruit en adoptant un point de vue critique. Exemple : Une personne perçoit une publicité de luxe comme une incitation au gaspillage et à l’inégalité sociale.