Séance 3 DP Hobbes Dorlin 24-25 PDF

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UCLouvain Saint-Louis Bruxelles

Thomas Hobbes

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political science philosophy political thought history

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This document presents a lecture or notes on political doctrines, focusing on the work of Thomas Hobbes. It discusses the state of nature, civil war, the definition of the state, and related political concepts. Notes indicate a discussion of the relationship between the human condition, political structures, and individual freedoms from the perspective of Hobbes.

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Hobbes : L’Etat, la guerre civile, l’autodéfense Séance 3 Doctrines Politiques THOMAS HOBBES, C’EST QUI ? Né le 5 avril 1588 à Westport, Angleterre. Mort à 4 décembre 1679 à Hardwick Hall, dans le Derbyshire, en Angleterre. Philosophe anglais, grand théo...

Hobbes : L’Etat, la guerre civile, l’autodéfense Séance 3 Doctrines Politiques THOMAS HOBBES, C’EST QUI ? Né le 5 avril 1588 à Westport, Angleterre. Mort à 4 décembre 1679 à Hardwick Hall, dans le Derbyshire, en Angleterre. Philosophe anglais, grand théoricien de l’Etat. Homme solitaire, qui vécut 91 ans, il est considéré comme un philosophe majeur du XVIIème siècle. De la guerre de tous contre tous à l’Etat Qu’est-ce que l’état de nature ? Un état de guerre de guerre de tous contre tous « Une conséquence nécessaire des passions naturelles qui animent les humains quand il n’y a pas de puissance visible pour les maintenir en respect et pour qu’ils se tiennent à l’exécution de leurs engagements contractuels par peur du châtiment. » EVOLUTION DE LA PEUR : GUERRE DE RELIGION à Etat Peur du châtiment religieux Peur du châtiment humain Chapitre 17 : Des causes, de la génération et de la définition de l’Etat è Méthode géométrique/philosophique è Les passions naturelles sont vouées à conduire à des guerres s’il ne surgit pas une puissance unique capable de tenir en respect l’ensemble des sujets Instrument rhétorique : Construit une opposition vis-à-vis des animaux, qui ne sont pas en compétition, ne font pas de différence entre le bien commun et le bien privé, n’ont pas l’usage de la raison et n’ont pas le langage. La génération de l’Etat : désigner un homme, ou une assemblée d’hommes, pour porter leur personne: et chacun fait sienne et reconnait être lui-même l’auteur de toute action accomplie ou causée par celui qui porte leur personne. è Unité réelle de tous en une seule et même personne. La définition de l’Etat « Une personne une dont les actes ont pour auteur, à la suite de conventions mutuelles passées entre eux-mêmes, chacun des membres d’une grande multitude, afin que celui qui est cette personne puisse utiliser la force et les moyens de tous comme il l’estimera convenir à leur paix et à leur défense commune. » è Expliquez cette phrase Souverain : la personne (ou l’assemblée) qui incarne le peuple et qui prend les décisions pour l’ensemble Sujet : Celui qui est soumis à la loi du souverain « Le roi est le peuple » «Le peuple est quelque chose de un (unum quid), qui a une seule volonté et auquel on peut donc attribuer une action propre. On ne peut en dire autant de la multitude. Le peuple règne dans toute cité (populus in omni civitate regnat) : il règne aussi dans la monarchie, parce que le peuple veut à travers la volonté d'un seul homme. Les citoyens, c'est-à-dire les sujets, sont la multitude. Dans la démocratie et dans l'aristocratie, les citoyens sont la multitude et l'assemblée est le peuple (curia est populus). Dans la monarchie aussi les sujets sont la multitude et, bien que ce soit un paradoxe (quamquam paradoxum sit), le roi est le peuple (rex est populus). Les ignorants et tous ceux qui ne comprennent pas qu'il en est ainsi parlent de la multitude comme si c'était le peuple et disent que la cité (civitas) s'est rebellée contre le roi, ce qui est impossible, ou que le peuple veut ou ne veut pas ce que veulent ou ne veulent pas les sujets rebelles. De cette manière, sous ce prétexte d'être le peuple, ils excitent les citoyens contre la cité et la multitude contre le peuple» (Hobbes, De Cive 1642, XII, 8). Les premières lignes du Léviathan… « La nature, qui est l'art pratiqué par Dieu pour fabriquer le monde et le gouverner, est imitée par l'art de l'homme, qui peut, ici comme en beaucoup d'autres domaines, fabriquer un animal artificiel. Puisqu'en effet la vie n'est qu'un mouvement des membres, dont l'origine est dans quelque partie interne, pourquoi ne pourrait-on dire que tous les automates (ces machines mues par des ressorts et des roues comme dans une montre) ont une vie artificielle ? Car, qu'est-ce que le cœur, sinon un ressort, les nerfs, sinon autant de courroies et les articulations autant de roues, toutes choses qui, selon l'intention de l'artisan, impriment le mouvement à tout le corps ? Mais l'art va plus loin en imitant l'œuvre raisonnable et la plus excellente de la nature : l'homme. C'est l'art, en effet, qui crée ce grand LÉVIATHAN, appelé RÉPUBLIQUE OU ÉTAT (CIVITAS en latin) qui n'est autre chose qu'un homme artificiel, quoique de stature et de force plus grandes que celles de l'homme naturel, pour la défense et la protection duquel il a été conçu. En lui, la souveraineté est une âme artificielle, car elle donne vie et mouvement au corps tout entier ; les magistrats et les autres officiers judiciaires et d'exécution sont des articulations artificielles ; la récompense et le châtiment par où la souveraineté, attachant à son service chaque articulation et chaque membre, met ceux-ci en mouvement pour accomplir leur devoir, sont les nerfs, tout comme cela se produit dans le corps naturel, l'opulence et la richesse de tous les membres particuliers, sont la force ; la salus populi (sécurité du peuple) est son affaire ; les conseillers, qui suggèrent les choses qu'il lui est utile de savoir, sont la mémoire ; l'équité et les lois sont une raison et une volonté artificielles ; la concorde est sa santé, la sédition sa maladie et la guerre civile sa mort. Enfin, les pactes et conventions à partir desquels les parties de ce corps politique ont été originairement fabriquées, mises ensemble et réunies, sont pareils au fiat ou à ce faisons l'homme que Dieu prononça lors de la création. » La conjuration de la révolte au cœur de l’Etat « La majorité ayant par ses suffrages accordés proclamé un souverain, quiconque était en désaccord doit désormais s’accorder avec les autres, autrement dit accepter de ratifier les actions que pourra accomplir le souverain, ou autrement d’être justement supprimé par les autres. [...] Et qu’il soit du groupe ou non, que son accord soit sollicité ou non, il doit ou bien se soumettre aux décrets du groupe, ou bien demeurer dans l’état de guerre où il se trouvait auparavant, état dans lequel il peut sans injustice être détruit par n’importe qui » Leviathan, Thomas Hobbes « Le souverain, c’est celui qui décide de l’Etat d’exception » Carl Schmitt, Théologie Politique, 1922 Thomas Hobbes et la question des Etats libéraux contemporains « S’il nous est permis d’appeler libéralisme la doctrine politique pour laquelle le fait fondamental réside dans les droits naturels de l’homme, par opposition à ses devoirs, et pour laquelle la mission de l’État consiste à protéger ou sauvegarder ces mêmes droits, il nous faut dire que le fondateur du libéralisme fut Hobbes. » L. Strauss, Droit naturel et histoire, trad. M. Nathan et E. de Dampierre, Paris, 1954, rééd. Paris, Flammarion, 1986, p. 165-166. La dimension hobbesienne de la pensée libérale « S’il nous est permis d’appeler libéralisme la doctrine politique pour laquelle le fait fondamental réside dans les droits naturels de l’homme, par opposition à ses devoirs, et pour laquelle la mission de l’État consiste à protéger ou sauvegarder ces mêmes droits, il nous faut dire que le fondateur du libéralisme fut Hobbes. » L. Strauss, Droit naturel et histoire, trad. M. Nathan et E. de Dampierre, Paris, 1954, rééd. Paris, Flammarion, 1986, p. 165-166. « Il faut se demander si le rejet compréhensible de la doctrine hobbienne par la plupart des théoriciens libéraux, à l’exception de quelques contemporains comme Isaiah Berlin, ne tient pas à la vérité qu’elle dévoile quant à la nature réelle de l’état libéral moderne. » Frank Lessay, Souveraineté et légitimité chez Hobbes, p.271 Ninon Grangé et la possibilité sans cesse renouvelée de la guerre civile Ninon Grangé, La guerre civile : modèle et miroir de l’état de nature, Astérion, 2004 “L’état de nature est le modèle (la guerre civile en est la figure) de la négation du politique dans le politique.” Le point impolitique au cœur du politique, contre lequel le politique se constitue ce n’est pas contre la guerre en général que s’édifie l’État, mais contre précisément la guerre civile L’Etat de nature permet de conjurer la guerre civile « La guerre civile peut donc être définie comme l’actualisation d’un état de guerre permanent, d’une possibilité réelle, à l’œuvre même après l’instauration du contrat social. Elle est une permanence constante. » « Changement, mort et naissance de l’État, la guerre civile contredit la continuité de l’institution. » Texte 2 : Elsa Dorlin, « L’Etat ou le non- monopole de la violence légitime », dans Se défendre. Une philosophie de la violence Le droit de se défendre chez Hobbes et Locke Chez Hobbes Droit de nature : préservation de soi Loi de nature« Il est interdit aux gens de faire ce qui mène à la destruction de leur vie ou leur enlève le moyen de la préserver, et d’omettre ce par quoi ils pensent qu'ils peuvent être le mieux préservés » Quand l’Etat ne garantit pas la sureté : droit à l’autodéfense Exemple de l’esclavage : pas la question de la légitimité, mais un constat à Il y aura de la violence Violence jamais tout à fait éradiqué « Chez Hobbes, la défense de soi déborde toujours la question de la légalité (qu'il s'agisse de la légalité naturelle ou de la légalité positive), elle est l'expression d'une effectivité matérielle qui met constamment en échec, ou du moins en crise, l'artifice du droit » Chez Locke Locke : une pensée de la propriété Autodéfense chez Locke : ce qu’on possède Penser comme un droit à la « légitime défense » Seuls les propriétaires peuvent se défendre Proportion entre le crime et la peine Les voleurs et les criminels ont « déclaré la guerre à tous les hommes, et par conséquent [doivent] être détruits comme un lion, comme un tigre, comme une de ces bêtes féroces avec lesquelles il ne peut y avoir de société ni de sûreté’ » (p89) L’Etat ou le non-monopole de la violence légitime Au Royaume-Uni : Deux modalités de la contre-délégation : Pouvoir de sureté Pouvoir de justice Milices « Coopératives judiciaires » Aux USA Vigilantisme Non compatible avec l’Etat de droit Vie et animalité de l’Etat L’animalité comme point impolitique au cœur du politique « Dans l’imaginaire collectif occidental, les figures du loup et du musulman, ou plus généralement de l’Arabe ou du migrant, ont en commun de représenter une menace pour l’ordre établi : ils sont vus comme des éléments ingouvernables. » Ghassan Hage, Le loup et le musulman, 2021.

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