L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone PDF
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Sciences Po Paris
2024
Paul Malliet
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This document is a presentation on normative economics in the context of climate change, focusing on assigning a value to carbon. The presentation covers topics like international climate negotiations, the macroeconomics of climate change, and a discussion of the introductory concepts related to this topic.
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1 L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Macroéconomie et Changement Climatique Paul Malliet [email protected] OFCE, Sciences Po Paris...
1 L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Macroéconomie et Changement Climatique Paul Malliet [email protected] OFCE, Sciences Po Paris jeudi 17 octobre 2024 L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 2 Plan de la présentation Les négociations internationales sur le climat Coordination de l’action internationale La macroéconomie du changement climatique L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 3 L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 4 Introduction la macroéconomie du changement climatique est un champ qui se developpe relativement tardivement comme une extension de l’économie publique avec une problématique principale qui est celle la détermination d’une valeur à donner pour le carbone émis Un autre sujet majeur dans l’économie du changement climatique est celui du partage juste de l’effort (« burden sharing ») de réduction des gaz à effet de serre et de la manière d’assurer la coordination internationale. La menace du changement climatique et la détermination de la réponse à y apporter s’inscrivent en économie comme à l’intersection de plusieurs champs Économie des biens publics (passager clandestin) Equité intergénérationnelle Economie de l’innovation Economie de l’énergie Economie du climat L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 5 Les négociations internationales sur le climat Coordination de l’action internationale La macroéconomie du changement climatique L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 6 Les négociations internationales sur le climat Les débuts d’une prise de conscience Depuis le début des années 1970 : Prise de conscience généralisée des conséquences environnementales de la croissance démographique, de l’activité économique et de l’utilisation des ressources naturelles. La question du changement climatique et les changements brutaux qui y sont associés devient une menace de plus en plus identifiée. La communauté internationale tente d’établir une architecture climatique mondiale qui pourrait/devrait contenir le changement climatique. Le Sommet de la Terre (Earth Summit), une responsabilité symbolique à fort enjeu se tient en 1972. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 7 Les négociations internationales sur le climat Les débuts d’une prise de conscience Se traduit par la « Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement ». Vise à démontrer la capacité collective à gérer les problèmes mondiaux Affirmer la nécessité de respecter les contraintes environnementales Objectif identifié de stimuler un développement durable au niveau mondial. 1972 - Stockholm : donne naissance au Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). 1982 - Nairobi: deuxième sommet de la terre (pas évoqué comme officiel du fait de son échec) 1992 - Rio de Janeiro: communément appelé le Sommet de la Terre (avec la participation de 120 chefs d’État): lance la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 8 Les négociations internationales sur le climat Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) Traité international sur l’environnement et première tentative dans le cadre des Nations unies, de comprendre et de trouver des solutions au problème spécifique du changement climatique. Ouvert à la signature en 1992 et entré en vigueur en 1994 (signés par 196 parties) Les signataires du traité se réunissent annuellement pour les Conférences des Parties (COP) depuis 1995. L’objectif est de « stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique » (article 2). L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 9 Les négociations internationales sur le climat Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) Elle reconnaît 3 grands principes (Article.3.) : Le principe de précaution Le principe des responsabilités communes mais différenciées (CBDR) : « Les parties devraient protéger le système climatique dans l’intérêt des générations présentes et futures, sur la base de l’équité et conformément à leurs responsabilités communes mais différenciées et à leurs capacités respectives. En conséquence, les pays développés parties devraient prendre la tête de la lutte contre le changement climatique et ses effets néfastes. Article 3.1 » Le principe du droit au développement: Distinction entre les pays de l’annexe 1 (OCDE, pays d’Europe de l’Est et ex-URSS) et les pays non visés à l’annexe 1 (les autres pays) L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 10 Les négociations internationales sur le climat Négociations climatiques Les négociations internationales ont abouti à une multitude d’accords Sommet de la Terre de Rio en 1992 (signature de trois conventions, dont la CCNUCC) Protocole de Kyoto signé en 1997 (définit des quantités assignées d’émissions de GES à ne pas dépasser pour la période 2008-2012, texte d’application 2001, entrée en vigueur 2005) Les différentes Conférences des Parties Discute le rôle des responsabilités Incertitudes sur les conséquences nationales Questions en suspens sur la coordination d’instruments économiques à la fois efficaces et équitables L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 11 Les négociations internationales sur le climat Négociations climatiques Les « négociations climatiques » portent sur des questions complexes : Implique des notions de justice et d’équité dans l’ordre international Peut-on être tenu responsable aujourd’hui d’une action dont personne n’imaginait les effets néfastes au moment où elle a été menée ? Faut-il compter les émissions cumulées ou se préoccuper de celles à venir ? Comment prendre en compte la taille des pays, leur population, leur niveau de richesse, la dynamique de leur croissance ? L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 12 Les négociations internationales sur le climat Des responsabilités différenciées Très tôt, les pays du Sud ont fait valoir que les émissions de GES qui s’accumulent dans l’atmosphère et en provoquent la concentration n’étaient pas de leur responsabilité. Aujourd’hui encore, ils sont loin d’être les principaux émetteurs, surtout si l’on considère les émissions par habitant, leur contribution reste encore modeste (Source: Global Carbon Budget) Émissions absolues: 2014 - Chine : 1 (10 GtCO2) - USA : 2 (5,5 GtCO2) - Quatar : 46 /191 (0.07 GtCO2) Émissions par habitant: 2014 - Chine : 51 (7,2 tCO2/hab) - USA : 11 (17 tCO2/hab) - Quatar : 1 /191 (41 tCO2/hab) Émissions absolues: 2022 - Chine : 1 (11,4 GtCO2)- USA : 2 (5 GtCO2) - Quatar: 40 /191 (0,1 GtCO2) Émissions par habitant: 2022 - Chine : 34 (8 tCO2/hab) - USA : 11 (15 tCO2/hab) - Quatar : 1 /191 (38 tCO2/hab) Les pays industrialisés ont donc dû s’accorder sur le principe de « responsabilité commune mais différenciée » (Common but Differentiated Responsibility- CBDR) établi dans le Protocole de L’approche Kyoto.normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 13 Les négociations internationales sur le climat Le protocole de Kyoto Traité international basé sur le principe CBDR : L’obligation de réduire les émissions incombe aux pays développés, qui sont historiquement responsables des niveaux actuels de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Engage les États parties de l’annexe I à réduire leurs émissions de GES au cours de la période 2008-2012 (première période d’engagement). Signé lors de la COP 3 à Kyoto en 1997 Après de longues négociations, la COP 7 en 2001 a abouti à l’accord de Marrakech Document de 250 pages qui présente la traduction juridique des règles de mise en œuvre du protocole de Kyoto. 2001 : Les Etats-Unis annoncent leur retrait du protocole pour les raisons suivantes Cela mettrait en péril l’american way of life L’exemption de tous les pays en développement des engagements de réduction L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 14 Les négociations internationales sur le climat Le protocole de Kyoto Entré en vigueur en 2005 après la ratification de la Russie (175 pays l’ont ratifié) permettant d’atteindre le quorum de pays signataires du protocole accumulant au moins 55% des émissions de CO2 en 1990) Le protocole de Kyoto impose des réductions des émissions pour les pays de l’Annexe 1 38 pays industrialisés 25% des émissions mondiales. Les deux plus gros émetteurs, la Chine et les États-Unis, n’ont pris aucun engagement. Les objectifs du protocole de Kyoto correspondent à une réduction moyenne des émissions de 5,2 % par rapport aux niveaux de 1990 (2008-2012). Ce chiffre est modeste et ne correspond pas aux réductions nécessaires En comparaison avec les tendances d’alors, représente une véritable rupture pour des secteurs tels que l’énergie, les transports et le logement. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 15 Les négociations internationales sur le climat Les pays en développement: un groupe hétérogène Le G77-Chine (134 pays): rassemble tous les pays en développement en un seul bloc de négociation dans les forums de l’ONU Groupe hétérogène en termes de de richesse, d’émissions de GES et de vulnérabilité au changement climatique avec plusieurs sous-groupes qui ont des intérêts très différents : Les pays de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) dont la richesse est basée sur les exportations d’énergies fossiles (80% des réserves mondiales prouvées en 2018) Pays les moins avancés (PMA): particulièrement vulnérables aux impacts du changement climatique: soutiennent un renforcement des engagements de réduction des émissions Petits États insulaires en développement (PEID): L’élévation du niveau de la mer et la fréquence accrue des ouragans pourraient les rendre inhabitables à l’horizon de quelques décennies. Brésil, Russie Inde, Chine, Afrique du Sud (BRICS) : Économies à croissance rapide, aspirant à devenir aussi importantes que les pays occidentaux, mais présentant toujours une contrainte de développement importante. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 16 Les négociations internationales sur le climat Opposés à toute demande d’engagement de réduction. Les contraintes liées aux émissions souvent perçues comme un frein à leur croissance économique et à leur droit au développement Demande des transferts financiers et technologiques La question de l’équité concernant le « partage du fardeau » (burden sharing) constitue le principal obstacle Conscients de la croissance inéluctable de leurs émissions, ils refusent la « logique Kyoto » : réduire leurs émissions par rapport à leur niveau passé Préoccupation principale est sur les règles d’attribution des droits d’émission sera prévue L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 17 Les négociations internationales sur le climat Négociations autour d’un futur régime climatique post-Kyoto 2005 : Montréal (COP-11): reprise des négociations sur le climat pour définir un nouveau régime de coordination internationale pour réduire les émissions La feuille de route de Bali est conçue pour relancer les négociations après le retrait américain autour de 4 piliers: réduction des émissions : accord global doit être trouvé au niveau des parties à la convention + suite au Protocole de Kyoto adaptation au changement climatique: thématique nouvelle auparavant un peu négligée car considérée comme défaitiste. Demande des pays en développement Financement de l’adaptation au changement climatique essentiellement: demande des pays en développement que les pays développés abondent un fonds pour l’environnement Transferts technologiques Grande couverture médiatique de « l’urgence climatique » : Rapport Stern (2006) : nécessité d’agir rapidement pour éviter des effets irréversibles AR4 du GIEC (2007) : insiste sur la nécessité d’agir « avant qu’il ne soit trop tard » L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 18 Les négociations internationales sur le climat Une division Nord/Sud toujours d’actualité Position des pays du Nord : Ils privilégient les responsabilités futures (engagements des pays en développement) Le droit au développement doit être durable avant tout Finance carbone : favoriser les investissements privés Les Etats-Unis soutiennent les architectures ascendantes Position des pays du Sud : Principe CBDR à respecter privilégient la responsabilité historique/la dette écologique du Nord mettent en avant leur droit au développement soutiennent les financements publics L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 19 Les négociations internationales sur le climat COP-13 2007 : La feuille de route de Bali La feuille de route de Bali est conçue pour relancer les négociations après le retrait des États-Unis autour de quatre piliers fondamentaux : Atténuation : Quelle sera la suite du protocole de Kyoto ? Vers un accord plus large incluant les Etats-Unis, les pays émergents et les pays en développement Adaptation Financement Transferts technologiques Feuille de route de Bali approuvé par 192 pays, dont les États-Unis La communauté internationale s’accorde sur le fait qu’elle trouvera un accord en 2009 à Copenhague L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 20 Les négociations internationales sur le climat L’emergence des défis en matière d’adaptation Une question de second ordre dans les années 1990 Pas si clair dans la convention Les promoteurs de l’adaptation sont accusés de « défaitisme ». Avec des besoins de financement et d’anticipation dans les secteurs où les investissements sont « à long terme » (eau, transport, énergie, etc.) Passe d’une problématique locale (aux Pays-Bas, régulièrement menacés par la mer, où un vaste plan digues a été relancé en 1953) à une problématique globale (question de l’avancée des déserts, du Sahara et de Gobi en particulier). L’adaptation est apparue comme une mesure d’urgence ou comme un élément du processus de développement durable, derrière les mesures de contrôle et d’atténuation L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 21 Les négociations internationales sur le climat L’emergence des défis en matière d’adaptation Soutenue par les pays les moins avancés, conduisant à la création du Fonds d’adaptation à Marrakech en 2007 Principalement financé par une taxe internationale basée sur le MDP Les pays en développement dominent sa gouvernance 2007-2017 : il a financé des projets d’adaptation dans plus de 60 pays pour environ 500 millions de dollars Malgré des promesses répétées, il peine à être pleinement et rapidement alimenté Désormais, depuis Bali, la problématique de l’adaptation est traité équitablement avec l’atténuation L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 22 Les négociations internationales sur le climat La question du financement Débats délicats sur le financement Dette des pays riches envers les pays pauvres ? Soutien à l’adaptation/soutien au développement Incertitudes sur les évaluations d’impact Gestion du fonds pour l’environnement Institutions financières, Fonds mondial pour l’environnement ? Critères d’éligibilité des projets : lien avec la vulnérabilité Trois fonds internationaux gérés par le Fonds pour l’environnement mondial, qui dépend de la CCNUCC. Celui sur l’adaptation mis en place par le protocole de Kyoto et Marakech est très peu alimenté (quelques centaines de millions d’euros), jusqu’à la mise en place en 2012 du Fonds vert pour le climat (qui regroupe atténuation + adaptation avec un engagement de 100 milliards de $ par an d’ici 2020 (financements publics et privés). 52,2 milliards mobilisés en 2013 - Le financement du Fonds vert fait partie des Objectifs de Développement Durables (Action climatique 13.4) L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 23 Les négociations internationales sur le climat COP-15 2009: Conférence de Copenhague : un « semi-échec » Un scénario prévisible Marge de manœuvre limitée pour les Etats-Unis : blocage au Sénat (projet Waxman Markley bloqué au Sénat) ” Négociations « circulaires » : les propositions des parties dépendent de celles des autres… la présidence danoise a eu des difficultés à gérer “Discussions à huis clos entre gouvernements : marginalisation de l’UE (divisée) / voix actives des pays en développement Accord soutenu par 28 pays, pas ratifié par toutes les parties La CCNUCC ne fait que « prendre note » de l’accord “L’objectif de 2°C a été inclus dans l’accord mais les engagements des parties ne sont pas clairs ! L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 24 Les négociations internationales sur le climat COP-15 2009: Conférence de Copenhague : un « semi-échec » Une nouvelle vision. se dégage : « pledge-and-control » (engagement et contrôle) Engagement volontaire des pays avec un processus de reporting La cohérence entre la somme des engagements de chaque pays et l’« Objectif 2°C » n’est pas garantie Le soutien financier aux pays en développement a été décidé Financement « fast start » (avant 2012) : 30 milliards de dollars, pour l’adaptation et la réduction des émissions (y compris la déforestation) Les pays industrialisés conviennent d’un objectif de financement après 2012 (100 milliards de dollars par an d’ici 2020). L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 25 Les négociations internationales sur le climat COP-16 2010: Conférence de Cancun Valide, dans le cadre de la CCNUCC 1/ L’objectif des 2°C 2/ Les « engagements de Copenhague ». Met en oeuvre un registre des Mesures d’Atténuation Appropriées au niveau National (Nationally Appropriate Mitigation Actions - NAMA ) et un processus MRV (Measurment, Reporting et Vérification) Un Fonds vert pour financer l’atténuation et l’adaptation (100 milliards d’euros par an d’ici à 2020) Premiers éléments des mécanismes REDD (Réduction des Emissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des forêts) L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 26 Les négociations internationales sur le climat COP-16 2010: Conférence de Cancun Confirme la poursuite du MDP et inclut le CSC dans les projets MDP Confirme le passage d’un système de plafonnement et d’échange à un système d’engagement et d’examen. La conférence de Cancun appelle à un « changement de paradigme vers l’édification d’une société à faible émission de carbone qui offre des opportunités substantielles et assure la poursuite d’une croissance élevée et d’un développement durable » (CCNUCC, 2011). Passage du concept de « partage équitable du fardeau » (Fair Burden Sharing) à celui d’« accès équitable au développement durable ». (Equitable Access to Sustainable Development) Marque l’essor du financement de la lutte contre le changement climatique : Lien établi entre l’atténuation et les défis du développement (via le financement des NAMAs) L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 27 Les négociations internationales sur le climat COP-17 2011 Durban: Pose les bases d’un accord en 2015 Atténuation : « Plateforme de Durban » : initie un processus de négociation visant à l’élaboration d’un « protocole, ou autre instrument juridique » 2ème phase d’engagement pour le protocole de Kyoto (2013-2020) : accord in extremis à Doha (2012) (mais avec le retrait du Canada, du Japon, de la Russie, de la Nouvelle- Zélande, ne couvre que 15% des émissions mondiales) Accord sur les règles du REDD (Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts) Adaptation Mécanisme de compensation des dommages pour les pays les plus vulnérables Technologies Mise en place d’un Comité d’adaptation et de mécanisme pour les technologies relatives aux changements climatiques. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 28 Les négociations internationales sur le climat Les défis de la COP 21 Achèvement de la Plateforme de Durban : Vers un accord mondial OCDE + pays émergents et en développement ? Juridiquement contraignant ? Contributions des pays attendues début 2015 via des contributions volontaires (Independently Nationally Determined Contributions - INDCs) Questions en suspens : Articulation entre les contributions et l’objectif de 2°C Quels financements pour le Fonds vert pour le climat ? Volonté des Etats-Unis et de la Chine de confirmer leur annonce (ils se sont engagés à travailler ensemble pour réduire leurs émissions de combustibles fossiles) Quelle place pour l’Europe ? L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 29 Les négociations internationales sur le climat COP21-2015: Les Accords de Paris Signé par 195 pays à l’issue de la COP21 et ratifié par 183 pays d’un accord contraignant Entrée en vigueur de l’accord le 4 novembre 2016. Il vise à contenir la hausse globale des températures en dessous de 2°C (et à maintenir les efforts pour limiter cette hausse à 1,5°C) par rapport à l’ère préindustrielle d’ici 2100…. et la neutralité carbone durant la seconde moitié du siècle. Reprise du diptyque de l’accord de Copenhague (COP 15, 2010) Consensus sur l’objectif à long terme, exprimé comme une limite à l’augmentation de la température moyenne mondiale Décisions unilatérales sur les efforts que chaque partie est prête à faire pour limiter ses émissions de GES : Les contributions déterminées au niveau national (INDCs, cf. article 6). Troisième volet de ce diptyque en demandant à chacun des pays de revoir leurs contributions nationales tous les cinq ans à partir de 2020, sans revoir les objectifs à la baisse et en encourageant, au contraire, chacun des Etats à faire mieux. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 30 Les négociations internationales sur le climat COP21-2015: Les Accords de Paris L’accord de Paris est décrit comme ayant une structure ascendante (bottom-up structure), car son mécanisme central d’engagement et d’examen permet aux nations de fixer leurs propres CDN, plutôt que de se voir imposer des objectifs par un organisme de surveillance. Contrairement à son prédécesseur, le protocole de Kyoto, qui fixe des objectifs d’engagement juridiquement contraignants, l’accord de Paris, qui met l’accent sur la recherche d’un consensus, autorise des objectifs volontaires déterminés au niveau national. Seuls les processus régissant la communication et l’examen de ces objectifs sont prescrits par le droit international public. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 31 Les négociations internationales sur le climat COP21-2015: Les Accords de Paris Une autre différence clé entre l’accord de Paris et le protocole de Kyoto : Le protocole de Kyoto établit une distinction entre les pays de l’annexe I - les pays riches ayant une responsabilité historique dans le changement climatique - et les pays non visés par l’annexe I, mais cette division s’estompe dans l’accord de Paris, car toutes les parties sont tenues de soumettre des plans de réduction des émissions. L’accord de Paris met toujours l’accent sur le principe de « responsabilité commune mais différenciée » et sur les capacités respectives, reconnaissant que les différentes nations ont des capacités et des devoirs différents en ce qui concerne l’action climatique, mais il ne prévoit pas de division spécifique entre les nations développées et les nations en développement L’article 6 contient certaines des dispositions clés de l’Accord de Paris. Il décrit les approches coopératives que les parties peuvent adopter pour réaliser leurs INDCs Cela contribue à faire de l’accord de Paris le fondement d’un marché mondial du carbone. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 32 Les négociations internationales sur le climat Les Accords de Paris: Article 6 sur atténuation et marchés carbone Liens entre les systèmes de bourse du carbone 6.1, 6.2, 6.3 L’article établit un cadre pour régir les résultats d’atténuation transférés au niveau international (ITMO). L’accord reconnaît le droit des parties à utiliser les réductions d’émissions en dehors de leurs frontières pour leurs CDN, dans le cadre d’un système de comptabilisation et d’échange de carbone. Mécanisme de développement durable 6.4-6.7 L’article établit un mécanisme « pour contribuer à l’atténuation des gaz à effet de serre et soutenir le développement durable ». Il succède au Mécanisme de Développement Propre (qui permettait d’obtenir des crédits d’émission de carbone pour les réductions réalisées grâce à des investissements dans des projets à faible émission de carbone dans les pays en développement). Un champ d’application beaucoup plus large : les pays en développement ne sont pas les seuls à pouvoir bénéficier du mécanisme de développement durable. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 33 Les négociations internationales sur le climat Les Accords de Paris: Adaptation et finance L’adaptation fait l’objet d’une plus grande attention dans les négociations de Paris que dans les traités climatiques précédents. Des objectifs collectifs d’adaptation à long terme sont inclus dans l’accord, et les pays doivent rendre compte de leurs actions d’adaptation, ce qui en fait une composante parallèle à l’atténuation. Les objectifs d’adaptation se concentrent sur le renforcement de la capacité d’adaptation, l’augmentation de la résilience et la limitation de la vulnérabilité Les pays développés ont réaffirmé leur engagement à mobiliser 100 milliards de dollars par an pour le climat d’ici 2020, et ont accepté de continuer à mobiliser des fonds jusqu’en 2025. Cet argent est destiné à soutenir l’atténuation et l’adaptation dans les pays en développement. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 34 Les négociations internationales sur le climat Les Accords de Paris: Adaptation et finance Il comprend le financement du Fonds vert pour le climat, mais aussi diverses autres promesses publiques et privées. L’accord de Paris prévoit qu’un nouvel engagement d’au moins 100 milliards de dollars par an devra être pris d’ici 2025. L’adaptation a généralement reçu moins de soutien et a mobilisé moins d’action de la part du secteur privé que l’atténuation. 16% du financement climatique mondial a été consacré à l’adaptation au climat en 2013-2014, contre 77% pour l’atténuation. L’accord de Paris appelle à un équilibre du financement climatique entre l’adaptation et l’atténuation, et à une augmentation spécifique du soutien à l’adaptation pour les parties les plus vulnérables aux effets du changement climatique, y compris les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement. L’accord rappelle aux parties l’importance des subventions publiques, car les mesures d’adaptation reçoivent moins d’investissements du secteur public que les mesures d’atténuation. OECD,L’approche «Climate Finance in 2013-14 and the USD 100 billion goal», 2015 normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 35 Les négociations internationales sur le climat COP26-2021: Le Pacte climatique de Glasgow (2021) Obtenu avec beaucoup de difficultés …ce qui a conduit à ce que la conférence se termine avec un jour de retard Beaucoup de points négatifs : par exemple, l’engagement de sortir du charbon modifié à la dernière minute par une promesse de n’en réduire l’utilisation que progressivement… Malgré ses nombreux défauts, le pacte climatique de Glasgow comporte quelques avancées notables : Un plus grand nombre de pays s’engagent à atteindre la neutralité carbone (par exemple, pour la première fois : l’Inde, d’ici 2070). Les pays riches promettent de doubler le financement de l’adaptation pour aider les pays pauvres à faire face aux dommages climatiques. Le marché du carbone sera mieux réglementé et plus de 400 entreprises du secteur financier annoncent le transfert de milliards de dollars vers des entreprises à émissions nettes nulles. La réduction du charbon et la suppression des subventions aux combustibles fossiles sont mentionnées pour la première fois L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 36 Les négociations internationales sur le climat COP26-2021: Le Pacte climatique de Glasgow (2021) Deux alliances regroupant respectivement une centaine d’États prévoient de mettre fin à la déforestation avant 2030 et de réduire les émissions mondiales de méthane de 30 % avant 2030. Une « High Ambition Coalition » de 49 pays s’est engagée à atteindre 15 objectifs pour parvenir à une température de 1,5°C. L’Alliance « Au-delà du pétrole et du gaz » (Beyond Oil & Gas Alliance - BOGA, qui regroupe 12 pays - Costa Rica, Danemark, France…) s’est engagée à ne plus extraire de pétrole ou de gaz sur son territoire. - Constitution d'une coalition pour Un *"réseau vert"* (*Green Grids Initiative* ) qui rassemble 87 pays pour construire un réseau interconnecté de centrales solaires au niveau mondial. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 37 Les négociations internationales sur le climat COP26-2021: Le Pacte climatique de Glasgow (2021) Tenu dans un contexte de crises géopolitiques, énergétiques et alimentaires multiples, il n’a pas permis d’atteindre l’objectif d’accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Un accord historique sur l’aide aux pays pauvres, mais pas d’accélération de la lutte contre le réchauffement climatique Il reconnaît pour la première fois la nécessité d’aider financièrement les pays les plus vulnérables à faire face aux dommages causés par le réchauffement climatique : création du fonds « pertes et dommages » (Loss and Damages - L&D). Mais les 196 pays présents n’ont pas réussi à s’attaquer aux énergies fossiles. Le texte mentionne seulement que les pays s’engagent à accélérer la réduction de l’utilisation du charbon et la suppression des subventions « inefficaces » aux combustibles fossiles Le pétrole et le gaz ne sont pas mentionnés, alors qu’atteindre la neutralité carbone implique de ne plus construire d’installations utilisant des combustibles fossiles. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA Le fonds « pertes et dommages » n’a pas encore été entièrement constitué : La conférence mondiale sur le climat n’a pas défini les contours de ce compromis historique. Qui seront les bénéficiaires ? Qui le financera ? Quels seront les montants ? L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 38 Les négociations internationales sur le climat COP28-2023: L’Accord de Dubaï Signature de l’accord de Dubaï qui indique « le début de la fin de l’ère des produits fossile » (transitioning away from fossil fuels) L’inventaire mondial (Global Stockstate) est un élément fondamental de l’accord de Paris qui est utilisé pour surveiller sa mise en œuvre et évaluer les progrès collectifs réalisés dans la réalisation des objectifs convenus. Lie ainsi la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau national (INDCs) aux objectifs de l’accord de Paris de limiter la hausse des températures à 1.5° Objectif de renforcer l’ambition mondial en termes d’actions climatiques. Un accord sur l’opérationnalisation des financements du fond « Pertes et dommages » a été obtenu (avec un engagement de financement de USD 600 millions) L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 39 Les négociations internationales sur le climat COP28-2023: L’Accord de Dubaï Accord des parties sur la définition de cibles pour l’Objectif Global d’Adaptation (Global Goal on Adaptation (GGA)) Reconnaissance explicite entre les objectifs d’atténuation des émissions et de préservation de la biodiversité Intégration dans les contributions nationales des parties de impacts sur les écosytèmes, la biodiversité et les puits de carbone L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 40 Négociations climatiques Principaux élements d’analyse Un processus de négociation complexe caractérisé par plusieurs défis: environnementaux économiques sociaux 3 piliers institutionnels à ce jour qui s’articulent autour de principes structurants (par exemple les responsabilités différenciées): le cadre de la convention de Rio (1992), le protocole de Kyoto (1997), l’accord de Paris (2015) Malgré les critiques, un régime climatique caractérisé par une forte capacité d’adaptation avec des ajustements progressifs comme celui de l’approche ascendante et la question du financement qui sont de plus en plus abordés. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 41 Les négociations internationales sur le climat Coordination de l’action internationale La macroéconomie du changement climatique L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 42 Coordination de l’action internationale État des engagements Les engagements pris actuellement devraient conduire à une augmentation des températures mondiales inférieure à 2,5° (avec un intervalle de confiance de 95°). 50 % de chances d’être inférieur à 2 95 % de chances d’être supérieur à 1,5°. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 43 Coordination de l’action internationale Répartition du budget et principes d’équité Les négociations sur le climat peuvent également être examinées sous l’angle des principes d’équité Approche normative d’une allocation budgétaire Comment une allocation basée sur des principes peut-elle être acceptée comme « équitable » par les participants et donc stimuler la coordination ? Partage du fardeau et principes d’équité dans la politique climatique internationale (Ringius, Torvanger, et Underdal 2002) Article qui a introduit les principes de partage du budget dans la littérature économique. Proposition d’un ensemble de principes de justice devant servir de base normative aux négociations sur le climat. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 44 Coordination de l’action internationale Répartition du budget et principes d’équité Source: Ringius et al, 2002 L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 45 Coordination de l’action internationale Négociations sur climat et théorie des jeux La théorie des jeux est un domaine des mathématiques ouvert par John Von Neumann en 1928 et consolidé par John Nash en 1950 (prix Nobel d’économie 1991) avec le critère de l’équilibre de Nash. Sert à analyser les interactions stratégiques entre des agents rationnels Les actions individuelles sont indépendantes. Les résultats individuels dépendent des décisions prises par les autres joueurs, qui sont inconnues jusqu’à ce que les actions soient révélées. Les négociations sur le climat sont généralement examinées en économie comme un problème de théorie des jeux avec des questions de coordination Chaque pays bénéficie des efforts de réduction de tous les autres pays - risque de parasitisme Les gains dépendent de la valeur relative des coûts et des bénéfices de la réduction des émissions. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 46 Coordination de l’action internationale Négociations sur climat et théorie des jeux Comment parvenir à un accord environnemental auto-exécutoire (Self-Enforcing Agreement - SEA )? (Barrett 1994) Cadre théorique sur la manière de parvenir à une coopération totale avec un grand nombre d’acteurs Les pays peuvent former des coalitions (coopération partielle) Les modèles de formation d’une coalition comportent généralement deux étapes : Étape d’adhésion : les pays décident indépendamment et simultanément d’adhérer ou non à la coalition Phase d’émission : les pays de la coalition résolvent un problème de coopération totale et les pays extérieurs résolvent des problèmes de non-coopération. Conditions d’équilibre du traité auto-éxecutoire : Aucun signataire ne peut gagner à se retirer Aucun non-signataire ne peut gagner à rejoindre la coalition L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 47 Coordination de l’action internationale Négociations sur climat et théorie des jeux Chaque pays 𝑖 est mieux loti dans la solution coopérative complète (𝑄 𝑐 > 𝑄 0 ), mais aucun n’est incité à choisir 𝑄 𝑐 (réduction individuelle pour un pays associée à un résultat coopératif). 𝑀𝐵 𝑖 est l’avantage marginal de l’action du pays 𝑖 (sans tenir compte de la réduction des émissions des autres membres de la coalition). 𝑀𝐵 est l’avantage marginal global maximal d’une coopération totale 𝑀𝐶𝑖 est le coût marginal d’abattement du pays 𝑖 L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 48 Coordination de l’action internationale Négociations sur climat et théorie des jeux Les principales conclusions de cet article sont les suivantes: Le modèle SEA, qui prend en compte conjointement le nombre de signataires, les termes du SEA et les actions des non-signataires, montre que, selon la spécification fonctionnelle, un SEA peut ne pas exister, ou il se peut qu’elle ne soit pas en mesure de soutenir plus de deux ou trois pays signataires, auquel cas l’AIE ne peut pas augmenter de manière substantielle les bénéfices nets mondiaux lorsque le nombre de pays partageant la ressource est très important. Le modèle alternatif, qui considère un SEA comme un équilibre dans un jeu répété à l’infin montre que le résultat d’une pleine coopération peut être soutenu par un grand nombre de pays, mais seulement lorsque la différence en termes de bénéfice mondial entre entre les résultats non-coopératifs et ceux pleinement coopératifs sont faibles La calibration des paramètres joue également sur la participation à une coalition Plus la pente des bénéfices marginaux (𝑀𝐵 & 𝑀𝐵 𝑖 ) est importante, plus la participation augmente Plus le la pente des coûts marginaux d’abattement est forte (𝑀 𝐶𝑖 ), plus la participation est faible L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 49 Coordination de l’action internationale Négociations sur climat et théorie des jeux Dans ce modèle, tous les pays sont considérés comme équivalents (hypothèse simpliste pour mieux isoler l’effet du parasitisme). Cependant, les caractéristiques des pays sont très importantes dans les négociations sur le climat Niveau de développement économique Émissions actuelles et historiques Coûts d’atténuation hétérogènes Exposition aux dommages liés au climat Les pays les plus pauvres sont les plus exposés, mais les pays les plus riches et les pays émergents sont les plus émetteurs Les pays dont les dommages marginaux sont les plus élevés ne sont pas ceux qui émettent le plus. Les grands émetteurs ne sont pas suffisamment incités à prendre des mesures unilatérales. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 50 Coordination de l’action internationale Les clubs climats La complexité du processus de négociation et l’absence de sanctions empêchent d’aboutir à un traité juridiquement contraignant (Cf. COP15 à Copenhague) L’existence de comportements de resquillage finit par saper la participation et met en péril la stabilité de la coalition. « small coalition paradox » : les études sur l’économie de l’environnement et le changement climatique montrent de manière quasi universelle que les coalitions ont tendance à être soit petites, soit peu profondes. Proposition de W. Nordhaus de créer des clubs climatiques afin de surmonter ces problèmes (Nordhaus 2015). Le club est un accord entre les pays participants pour entreprendre des réductions d’émissions harmonisées. Utilisation d’un objectif international de prix du carbone Le mécanisme du club prévoit que les non-participants sont pénalisés (par le biais d’un tarif aux imports). L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 51 Coordination de l’action internationale Les clubs climats Un club réussi présente les caractéristiques suivantes : Il existe une ressource de type bien public qui peut être partagée. L’accord de coopération, y compris les cotisations, est bénéfique pour chacun des membres. Les non-membres peuvent être exclus ou pénalisés à un coût relativement faible pour les membres. L’adhésion est stable dans le sens où personne ne souhaite quitter le club (équilibre de Nash). Les pays dont les dommages sont élevés préféreront un prix cible du carbone élevé parce qu’ils bénéficieront d’une réduction globale plus importante. Les pays dont les coûts de réduction sont élevés préféreront un prix cible bas, car cela réduira leurs coûts de réduction. L’objectif est de trouver une structure stable et efficace pour une grande variété de préférences, de technologies et de stratégies nationales. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA Le principal instrument potentiel est constitué par les sanctions sur le commerce international Un régime qui lie un accord sur le changement climatique au système commercial ne devrait être adopté que si les avantages d’un ralentissement du changement climatique sont clairs et que les dangers pour le système commercial en valent la peine. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 52 Politiques climatiques et compétivité économique Des résultats asymétriques en matière d’atténuation du fait que les pays avancent à des rythmes différents dans la réduction de leurs émissions Niveau d’engagement politique Objectif de développement économique Niveau de développement économique Ensemble des politiques environnementales existantes Quelles sont les implications pour les coûts d’atténuation et la compétitivité nationale ? L’impact est déterminé par deux facteurs principaux : l’exposition à la concurrence internationale L’intensité en carbone de la production domestique L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 53 Politiques climatiques et compétivité économique Qu’est ce la compétitivité économique ? Au niveau de l’entreprise Capacité à produire des biens de meilleure qualité et/ou moins chers que les concurrents nationaux et internationaux - Amélioration de la rentabilité à long terme Mesure : part de marché, chiffre d’affaires, valeur ajoutée, capitalisation boursière, puissance de marché,… Au niveau sectoriel Un pays donné est-il attractif pour un secteur particulier ? Facteurs de production et leurs coûts (par exemple, main-d’œuvre, capital, énergie) Géographie et infrastructures : effets d’agglomération, disponibilité de la chaîne d’approvisionnement Mesure : exportations nettes, flux d’investissement, degré d’intégration dans la chaîne de valeur mondiale. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 54 Politiques climatiques et compétivité économique L’hypothèse du paradis de pollution ( Pollution haven ) Hypothèse formulée par H.W Sinn sur l’impact de l’atténuation asymétrique sur la localisation des activités industrielles (fuite de carbone) Les entreprises peuvent chercher stratégiquement à s’implanter dans des pays où la réglementation environnementale est plus clémente. L’effet des politiques nationales d’atténuation sur le niveau mondial d’émissions est potentiellement nul tant qu’un pays fait cavalier seul. Aucune preuve empirique solide de l’existence de ce phénomène Aucun effet significatif des fuites de carbone n’a été constaté à la suite de la mise en œuvre du système européen d’échange de quotas d’émission (Naegele et Zaklan 2019). Problèmes d’endogénéité entre la politique et les investissements (Investissements Directs à l’Etranger) Effet faible mais significatif sur la localisation des investissements étrangers constaté dans la littérature empirique utilisant des données au niveau de l’entreprise (Saussay et Zugravu-Soilita 2023; Dussaux, Vona, et Dechezleprêtre 2023) L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 55 Politiques climatiques et compétivité économique L’hypothèse de Porter Hypothèse proposéé par Porter et van der Linde (Porter et Linde 1995) La réglementation environnementale peut renforcer la compétitivité : La réglementation signale aux entreprises les inefficacités probables des ressources et les améliorations technologiques potentielles. Une réglementation axée sur la collecte d’informations peut avoir des effets bénéfiques importants en sensibilisant les entreprises. La réglementation réduit l’incertitude quant à la valeur des investissements dans le domaine de l’environnement. La réglementation crée une pression qui motive l’innovation et le progrès La réglementation uniformise les règles du jeu pendant la période de transition. Pendant la période de transition vers des solutions fondées sur l’innovation, la réglementation garantit qu’une entreprise ne peut pas se positionner de manière opportuniste en évitant les investissements environnementaux. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 56 Politiques climatiques et compétivité économique Ajustements carbone aux frontières Les ajustements carbone aux frontières sont un instrument permettant d’égaliser les coûts d’atténuation asymétriques entre les pays en fixant des droits de douane sur les importations. Ils visent à compenser les différences de tarification du carbone au niveau international. La conformité avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce nécessite une conception spécifique (article XX de l’OMC). Introduit par la Commission européenne dirigée par U. Van der Leyen dans sa proposition de Green New Deal en 2019 Les modalités et le champ d’application ont été précisés en 2021 avec la publication du paquet Fit for 55. “Les efforts de l’Europe pour atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 pourraient être compromis par le manque d’ambition de nos partenaires internationaux. Il en résulterait un risque de fuite de carbone. Ce phénomène se produit lorsque des entreprises transfèrent leur production vers des pays moins stricts en matière d’émissions. Dans ce cas, les émissions mondiales ne seraient pas réduites. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 57 Politiques climatiques et compétivité économique Ajustements carbone aux frontières Le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’UE (Carbon Border Adjustement Mechanism- CBAM) fonctionnera comme suit : Les importateurs de l’UE achèteront des certificats correspondant au prix du carbone qui aurait été payé si les biens avaient été produits selon les règles de tarification du carbone de l’UE. Les biens avaient été produits selon les règles de tarification du carbone de l’UE. Dès lors qu’un producteur d’un pays tiers peut prouver qu’il a déjà payé un prix pour le carbone utilisé dans la production des biens importés dans un pays tiers, le coût correspondant peut être entièrement déduit pour l’importateur de l’UE. Le prix du certificat sera calculé en fonction du prix moyen hebdomadaire des quotas du SCEQE mis aux enchères. Début d’une phase transitoire de 2023 à 2026 À partir de 2026, les importateurs de l’UE devront déclarer chaque année le total des marchandises qu’ils ont importées dans l’UE au cours de l’année précédente et restituer la quantité correspondante de certificats CBAM. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 58 Politiques climatiques et compétivité économique Ajustements carbone aux frontières Dans la pratique, il est très difficile de suivre le contenu en carbone des produits finis. Les chaînes d’approvisionnement sont complexes et internationalisées Chaque entreprise ne dispose pas de la même technologie et présente des intensités de carbone différentes Les facteurs d’intensité carbone par catégories de produits seraient trop larges. L’UE envisagerait que le mécanisme BCA s’applique initialement aux importations de 5 produits (ciment, fer et acier, aluminium, engrais, électricité). Matières premières pour lesquelles l’hétérogénéité de l’intensité en carbone est plus importante que pour les produits manufacturés. Risque de mesures de rétorsion et de guerre commerciale de la part des autres régions du monde (Böhringer et al. 2022). L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 59 Les négociations internationales sur le climat Coordination de l’action internationale La macroéconomie du changement climatique L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 60 Origines et premières modèles Comment représenter les effets du changement climatique? La compréhension du phénomène de changement climatique est un processus long, qui débute dans le courant des années 70, et qui s’affirme dans les années suivantes La publication du rapport Meadows du Club de Rome The limits to growh en 1972 est un des premiers exercices qui relient les dynamiques biophysiques avec celles humaines des sociétés. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 61 Origines et premières modèles Comment représenter les effets du changement climatique? Les modèles intégrés (Integrated Assesment Models - IAM) s’appuie sur une approche similaire en combinant des dynamiques physiques (dommages du réchauffement climatique) avec un modèle économique (voir Weyant (2017) pour une recension de ces modèles) Il peuvent être à la fois très synthétique et ne comprendre qu’une dizaine d’équations ou alors plusieurs milliers Ils ont été utilisés pour déterminer quel serait le prix optimal à donner au carbone compte tenu des dommages que son accumulation occasionnent Ces modèles visent à mieux comprendre les dynamiques du changement climatique sur l’activité économique et le bien-être de sa population. L’utilité des agents est fonction positive du niveau de consommation et fonction négative des dommages climatiques L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 62 Origines et premières modèles L’approche normative Fondamentalement, la problématique de savoir quel prix appliquer aux émissions de gaz à effet de serre revient à déterminer comment répartir un coût entre les différentes générations Ce coût s’intérpète comme une baisse de leur utilité et peut être de deux sources: Une baisse de l’utilité provoquée par la pollution (intensité du réchauffement climatique) Une baisse de l’utilité provoquée par le renchérissement du prix de la consommation via la taxe carbone Le problème est dès lors dans une approche normative (recherche de l’optimalité); quelle trajectoire du prix du carbone maximise l’utilité inter-générationnelle ? Afin d’internaliser l’externalité intertemporelle (Cf. Taxe pigouvienne), le prix d’émission d’une tonne de carbone aujourd’hui doit être égale à l’ensemble des dommages futurs actualisés qu’elle cause. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 63 Origines et premières modèles Le modèle DICE Le modèle DICE (Dynamic Integrated Climate-Economy Model) est un modèle néoclassique couplé avec une représentation stylisée de l’effet de réchauffement climatique Développé par l’économiste W. Nordhaus (prix nobel 2018), la première version de ce modèle a été presenté en 1992, avant d’être publié en 1993. Modèle qui a été continuellement dévéloppé (la dernière version date de 2022) et qui est notamment utilisé par l’administration américaine pour déterminer le coût social du carbone à retenir dans ses arbitrages de politique économique (voir par exemple le groupe de travail de la Maison-Blanche sur le coût social du carbone) Représentation très stylisé de l’économie, ou un agent représentatif, arbitre entre consommation et épargne pour chaque période L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 64 Origines et premières modèles Le modèle DICE Structure des modèles intégrés (source: Nordhaus, 2018) L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 65 Origines et premières modèles Le modèle DICE Trajectoires de température pour chaque scénario de politique climatique (source: Nordhaus, 2018) L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 66 Origines et premières modèles La publication du rapport Stern En 2006, l’économiste anglais Nicholas Stern publie le rapport Economics of Climate Change (Stern 2006) qui conclue à des effets désastreux majeurs du changement climatique si aucune action n’est entreprise (de l’ordre de pertes de PIB pérpétuelle pouvant atteindre près de 5%, et jusqu’à 20% de PIB dans les scénarios les plus pessimistes) Diffère des conclusions des analyses de Nordhaus qui concluaient à un réchauffement optimal de 3,5° Un investissement annuel de 1% du PIB à partir de 2008 permettrait d’éviter ces effets Des critiques ont été faites pour indiquer que le rapport était trop alarmiste, et que des hypothèses spécifiques, notamment sur le choix de la valeur du taux d’actualisation conduisait aux résultats obtenus L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 67 Origines et premières modèles La règle de Ramsey-Keynes Modèle théorique standard d’optimisation du choix de consommation intertemporelle La solution a un tel problème d’optimisation intertemporelle a été démontré par le mathématicien ramsey1928mathematical et l’économiste Keynes qui en a proposé une intérprétation économique. Si 𝑐(𝑡) est la consommation et 𝑐˙(𝑡) est son taux de croissance annuel ,𝜌 est le taux d’actualisation, r est le taux d’intérêt réél et 𝜎 est l’élasticité intertemporelle de substitution alors cette règle s’écrit sous la forme suivante: 𝑐˙(𝑡) = 𝜎. (𝑟 − 𝜌). 𝑐(𝑡) L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 68 Origines et premières modèles La règle de Ramsey-Keynes Dans le cadre du rapport Stern, cette relation donne pour le taux d’actualisation 𝑟 fonction de: la préférence pure pour le présent 𝛾 du taux de croissance réel de l’économie 𝑔 élasticité intertemporelle de consommation 𝜂, Ce qui donne l’équation suivante: 𝑟 = 𝛾 + 𝜂𝑔 L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 69 Origines et premières modèles Le taux d’actualisation Stern conclu que ce taux 𝑟 est de 1,4%, arguant: Que le paramètre 𝛾 doit être nul pour des raisons éthiques (pas de différenciation selon les générations) est le détermine comme égal à 0.1 Que l’élasticité de substitution intertemporelle 𝜂 est de 1 Que le taux de croissance tendancielle de l’économie mondiale est de 1,3%/an Ce taux d’actualisation bas conduit à ce que le poids des années futures soit relativement élevé dans le calcul de la fonction d’utilité intertemporelle Nordhaus dans une réponse publiée critique ce choix de paramètre (son taux d’actualisation est de 4% dans ses simulations) L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 70 Origines et premières modèles Le taux d’actualisation les paramètres du taux d’actualisation dont la détermination reste au final libre, repose sur des considérations éthiques, plus que philosophique La préférence pure pour le présent, traduit ici un trait psychologique individuel à une dimension collective et intergénérationnelle L’élasticité de consommation intertemporelle traduit ici un facteur d’aversion au risque (combien suis-je prêt à sacrifier comme consommation aujourd’hui pour en avoir plus demain) Le taux de croissance tendanciel: repose sur des hypothèses de productivité qui pour le futur ne seront pas nécessairement la projection des tendances passées Dans le cadre de ce type d’approche normative, le surcoût appliqué sur les émissions de 𝐶𝑂2 s’appelle le Coût Social du Carbone (Social Cost of Carbon) L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 71 Origines et premières modèles Le coût social du carbone Il s’agit du shadow price que l’externalité négative associée aux dommages climatiques exprimée en coût contemporain Le coût marginal d’une émission de gaz à effet de serre, est le même quelque soit son origine, et va être égal au coût des dommages actualisés futurs Un taux d’actualisation élévé implique un coût social du carbone relativement faible et inversement Rapport publié sur ce sujet en 2018 et qui conclut que le prix du carbone doit atteindre entre 40$ et 80$ en 2020 et entre 50$ et 100$ en 2030 afin de limiter la hausse des températures à 2° (stiglitz2017report?) L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 72 Origines et premières modèles Le coût social du carbone Trajectoires de prix du carbone selon différents modèles et scénarios L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 73 Conclusion La coordination internationale sur la réduction des émissions de GES n’est pas facile à atteindre - Comportement non coopératif et risque de free-riding. La formation de coalitions peut contribuer à une réduction plus ambitieuse des émissions. Le partage de l’allocation des efforts d’atténuation peut être construit sur des principes d’équité. L’atténuation asymétrique entraîne des différences dans les niveaux de tarification du carbone à travers le monde. Les entreprises industrielles peuvent choisir stratégiquement des lieux où les coûts d’atténuation sont moins élevés (hypothèse du paradis de la pollution). Une rigueur accrue en matière d’atténuation peut également être un moteur de l’innovation technologique, qui améliore à son tour la compétitivité. L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 74 Conclusion La coordination internationale qui s’exerce autour des Conférences des Parties bien que perfectible, reste un moteur essentiel à la mise en oeuvre d’une réponse partagée au changement climatique Le changement de méthodologie entre un partage d’un effort global qui n’a pas donné de résultats suite à la conférence de Copenhague a conduit à adopter une autre stratégie, celles des soumissions volontaires L’adoption des Accords de Paris en 2015 a conduit à un accord global, qui n’est pas nécessairement en phase avec l’objectif de 2°, et nécessite des ajustements continus La prochaine COP 29 qui se tiendra l’année prochaine au Kazhastan devrait s’accompagner d’un réhaussement de l’ambition Actuellement, les engagements (s’ils étaient tenus) devrait conduire à un réchauffement de 2,5° d’ici la fin du siècle Il n’existe pas de prix du carbone qui soit objectif, même en faisant appel à des méthodes scientifiques pour le déterminer, il reste fortement dépendant des hypothèses sur la valeur des paramètres, et notamment ceux d’ordre psychologiques L’approche normative en économie du climat: donner une valeur au carbone: Master MBFA 75 Références bibliographiques Barrett, Scott. 1994. « Self-enforcing international environmental agreements ». Oxford economic papers 46 (Supplement_1): 878‑94. Böhringer, Christoph, Carolyn Fischer, Knut Einar Rosendahl, et Thomas Fox Rutherford. 2022. « Potential impacts and challenges of border carbon adjustments ». Nature Climate Change 12 (1): 22‑29. Dussaux, Damien, Francesco Vona, et Antoine Dechezleprêtre. 2023. « Imported carbon emissions: Evidence from French manufacturing companies ». Canadian Journal of Economics/Revue canadienne d’économique 56 (2): 593‑621. https://doi.org/10.1111/caje.12653. Naegele, Helene, et Aleksandar Zaklan. 2019. « Does the EU ETS cause carbon leakage in European manufacturing? » Journal of Environmental Economics and Management 93 (C): 125‑47. https://EconPapers.repec.org/RePEc:eee:jeeman:v:93:y:2019:i:c:p:125-147. Nordhaus, William. 2015. « Climate clubs: Overcoming free-riding in international climate policy ». American Economic Review 105 (4): 1339‑70. 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