Classifications d'objets du monde réel : origines et représentations dans la cognition, PDF

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HandierRadium

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Université de Rouen Normandie

1976

Eleanor Rosch, Marcel Turbiaux

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psychology cognition object classification

Summary

This document discusses classifications of real-world objects, their origins, and representations in the field of cognition. Eleanor Rosch and Marcel Turbiaux investigated principles of how humans categorize stimuli in their environment. The study explores the structure of objects in the world.

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Bulletin de psychologie Classifications d'objets du monde réel : origines et représentations dans la cognition Eleanor Rosch, Marcel Turbiaux Citer ce document / Cite this document : Rosch Eleanor, Turbiaux Marcel. Classifications d'objets du monde réel : origines et représentations dans la cogn...

Bulletin de psychologie Classifications d'objets du monde réel : origines et représentations dans la cognition Eleanor Rosch, Marcel Turbiaux Citer ce document / Cite this document : Rosch Eleanor, Turbiaux Marcel. Classifications d'objets du monde réel : origines et représentations dans la cognition. In: Bulletin de psychologie, tome 29, numéro spécial, 1976. Spécial annuel 1976 : La mémoire sémantique. pp. 242-250; https://www.persee.fr/doc/bupsy_0007-4403_1976_hos_29_325_10814 Fichier pdf généré le 01/09/2022 Classifications d’objets du monde réel : origines et représentations dans la cognition* Université de Eleanor Californie, ROSCH Berkeley à l’origine arbitraires ne serait raisonnable que quement tibles Le monde d’être infini discriminés. est decomposé stimuli Uned'un différents desnombre fonctions suscep¬ prati¬ les si le mondeen était c’est-à-dire, utilisant entièrement la définition nondestructuré, la struc¬ plus fondamentales de tous les organismes est ture par Garner (1974), si le monde formait un le découpage de l’environnement selon des clas¬ ensemble de stimuli dans lequel tous les attri¬ sifications permettant de traiter de manière buts possibles du stimulus étaient combinés équivalente des stimuli non identiques. Pour¬ de manière équiprobable avec tous les autres tant, peu de tentatives explicites ont été menées attributs possibles. Ainsi, si les attributs étaient pour déterminer les principes selon lesquels la taille (grand, petit), la couleur (rouge, vert) les êtres humains divisent le monde de la et la forme (carré, cercle), l’ensemble consis¬ manière dont ils le font. Au contraire, la ten¬ terait en un petit carré rouge, un petit cercle dance a été, en psychologie comme en anthro¬ rouge, un petit carré vert, un petit cercle vert, pologie, à traiter cette segmentation du monde un grand carré rouge, etc. (Dans cet exemple, comme arbitraire dès l'origine. Une formulation pour rendre les stimuli davantage continus, il typique d'une telle attitude est : « L’environne¬ n’y a qu’à augmenter indéfiniment le nombre ment physique et social d’un jeune enfant est des valeurs pour chaque attribut avec, pour perçu comme un continuum. Il ne contient pas conséquence, une augmentation des combinai¬ d’ « objets » intrinsèquement séparés. L’enfant, sons possibles. Bien que de tels ensembles de en temps voulu, apprend à imposer à cet envi¬ stimuli aient été utilisés de façon typique dans ronnement une espèce de grille discriminante les études sur l’identification de concepts (cf. qui sert à distinguer le monde comme composé Bourne, 1968) et dans de nombreuses recher¬ d'un nombre considérable d’objets séparés, cha¬ ches sur le comportement de classification cun qualifié d’un nom » (Leach, 1964). libre (cf. Shepard, Hovland et Jenkins, 1961 ; Une telle position apparaît sous une forme Wing et Bevan, 1969), il est possible qu’ils ne implicite dans pratiquement tous les travaux représentent des stimuli dupasmonde de façon réel.adéquate la structure sur la mémoire sémantique. Les catégories et les relations d’une langue sont prises comme Le but de la recherche qui va être résumée des données non analysées, et le chercheur se était de montrer que le monde, en un certain met alors soit à essayer de construire un sens, contient des « objets intrinsèquement sé¬ modèle qui puisse englober la totahté de l'orga¬ parés ». Moi-mêmes et mes collaborateurs pen¬ nisation de la mémoire, soit à se contrer sur sons que le monde est ainsi structuré à cause de des problèmes spécifiques de stockage, de coda¬ trois principes. En premier lieu, les attributs ge, d'oubli ou de récupération des informations du monde réel, contrairement aux ensembles en mémoire (voir Tulving et Donaldson, 1972, souvent présentés aux sujets de laboratoire, pour des articles représentant les deux pers¬ ne se présentent pas indépendamment les uns pectives). Contrairement à ces travaux, les des autres. Il est beaucoup plus probable que recherches que rapporte cet article concernent les animaux à plumes aient des ailes que les cette question habituellement ignorée dans les animaux à fourrure, et les objets qui ont l'ap¬ études sur la mémoire, à savoir la nature, la parence visuelle de chaises ont davantage de raison d’être et les origines possibles des caté¬ chances d’avoir comme qualité fonctionnelle de gories qui sont primitivement mises en mé¬ moire. pouvoir être utilisés pour s'asseoir que les ob¬ jets qui ont l’apparence de chats. Un argument de base du présent article est En deuxième lieu, les objets du monde sont que l’opinion selon laquelle les catégories sont (*) Traduit par M. TURBIAUX. Ë. ROSCli : ORIGINES ET REPRESENTATION DANS LA COGNITION 243 d'abstraction structurés avecdans précision les hiérarchies parce que lesde niveaux classes en fait, l’image concrète d’un membre moyen de la catégorie. sont eux-mêmes hautement structurés, et non La première partie de cet article résume pas structurés au hasard. Une des propositions quelques résultats démontrant qu’il existe dans fondamentales du présent travail est que parmi le monde des objets de base (catégories à des les nombreux niveaux d’abstraction auxquels un niveaux d’abstraction de base) déterminés par objet donné peut être classé, il y a un niveau la structure corrélationnelle du monde réel. La d'abstraction obtenir l’information de basemaximum auquel l’organisme avec le moindre peut seconde partie résume quelques résultats per¬ mettant de soutenir que les catégories peuvent effort cognitif. C'est-à-dire que, dans la mesure être codées en termes de prototypes et de dis¬ où la catégorisation différences infinies entre intervient les stimuli pour réduire dans desles tance aux prototypes et montre comment une telle façon de coder est intégrée aux niveaux proportions utilisables sur le plan du compor¬ d’abstraction de base. Quelques implications tement et de la cognition, deux principes de pour la psychologie génétique et la psycholin¬ catégorisation opposés sont en œuvre : a) D’une guistique qui ont déjà été testées seront pré¬ part, il est avantageux pour l’organisme que sentées. Enfin, la question de l’universaiité de chaque classification soit aussi riche que possi¬ ces théories sera discutée. ble en information. Cela signifie qu'elle ait autant de propriétés prédictibles que possible Objets de base en catégories naturelles à partir de la connaissance d'une seule propriété La structure corrélationnelle des objets con¬ quelconque (ce qui, pour les humains, inclut crets du monde réel comporte elle-même un cer¬ l'importante propriété du nom de catégorie), tain nombre d’aspects inséparables, dont chacun principe qui devrait conduire à la formation pourrait servir de point de départ pour la pré¬ d'un grand nombre de catégories avec les dis¬ sente analyse. Les quatre aspects dont l’examen criminations les plus fines possibles entre les expérimental sera présenté plus loin sont : catégories ; b) D’autre part, dans la perspective (1) les attributs en commun, (2) les mouve¬ d'une réduction de la charge cognitive, il est ments moteurs en commun, (3) la similarité avantageux pour l'organisme d’avoir aussi peu objective dans la forme et (4) l’identifiabilité de classifications que possible, principe qui de¬ des formes moyennes. vrait conduire au plus petit nombre de caté¬ Attributs communs gories et aux catégories les plus abstraites possibles. Nous pensons que le niveau de classi¬ Les objets du niveau de base doivent cons¬ fication de base, le niveau premier auquel des tituer le niveau le plus global de classification « découpages » sont faits dans l’environnement, pour lequel les objets ont de nombreux attri¬ est un compromis entre ces deux niveaux ; c’est buts en commun. Cette hypothèse a été testée le niveau le plus général et le plus global pour (voir Rosch et Mervis, note 1) pour des caté¬ lequel des les délimiter catégories structures sont corrélationnelles encore capables du de gories à trois niveaux d'abstraction dans les neuf taxonomies, choisies de façon systématique, monde réel. présentées dans le tableau 1. Les critères de En troisième lieu, les catégories se structurent choix de ces items particuliers étaient que de façon définitive structure corrélationnelle parce dans que, même le monde quandn’est la ces taxonomies contiennent les catégories les plus usuelles (d'après la fréquence du mot) que partielle ou lorsque les attributs sont con¬ parmi les noms concrets en anglais, que les niveaux d'abstraction aient de simples rapports tinus, produisant raient avoir tendanceainsi des à secatégories mêler à qui d'autres pour¬ d'inclusion de classe entre eux et que ces rap¬ catégories au même niveau d’abstraction, les ports d'inclusion de classe soient généralement catégories sont maintenues discontinues en étant connus de nos sujets (d’après un échantillon codées cognitivement sous forme de prototypes de sujets niveau intermédiaire de langue d'abstraction materne Je anglaise). était le ni- Le des membres les plus caractéristiques de la caté¬ gorie. C'est-à-dire que, comme de nombreuses tuition des expérimentateurs ; pour les taxo¬ expériences l'ont montré, les catégories ne sont nomies non biologiques, il correspondait à l'in¬ codées dans l’esprit ni au moyen de listes de tuition des expérimentateurs ; pour les tato- tous les membres individuels de la catégorie, nomies biologiques, il correspondait au niveau ni au moyen d'une liste de critères formels de l'espèce supposée de base par les traitements nécessaires et suffisants pour définir l’appar¬ linguistiques antérieurs (anthropologiques et tenance à la catégorie, mais, plutôt, sous forme historiques) des catégories biologiques (cf. Ber¬ d’un prototype d’un membre caractéristique lin, 1971). de la catégorie. Le code le plus économique, du Les neuf taxonomies présentées dans le point de vue cognitif, pour une catégorie, est, tableau 1 furent réparties en ensembles de neuf 241 BULLETIN DE PSYCHOLOGIE TABLEAU 1 Les neuf taxonomies utilisées comme stimuli Niveau supérieur Niveau de base Niveau inférieur Taxonomies non biologiques Instrument de Piano Guitare Guitare Piano à électrique queue Guitare Piano droit classique Musique Percussion Timbale Grosse caisse Pomme Pomme à couteau Pomme à cidre Fruit 1 Pêche Pêche à chair non Pêche à chair adhérente adhérente Raisin Raisin de table Raisin sec Marteau Marteau à panne ronde Marteau à panne fendue Outil Scie Scie à métaux Scie de travers Tournevis Tournevis d’électricien Tournevis ordinaire Pantalon Pantalon Levis Pantalon de flanelle Vêtement Chaussettes Mi-bas Socquettes Chemise Chemise habillée Chemise de corps Table Table de cuisine Table de salle à manger Meuble Lampe Lampadaire Lampe de bureau Chaise Chaise de cuisine Chaise de salon Voiture Voiture de sport Coupé 4 portes Véhicule Bus Autobus Autocar Camion Camion-citerne Camion-remorque Taxonomies biologiques Erable Erable du Canada Erable à sucre Arbre Bouleau Bouleau verruqueux Bouleau blanc Chêne Chêne vert Chêne rouge Perche Perche de mer Perche fluviale Poisson Truite Truite arc-en-ciel Truite commune Saumon Saumon Atlantique Saumon huch Cardinal Cardinal de Virginie Cardinal à queue grise Oiseau Aigle Aigle à tête blanc Aigle doré Moineau Moineau domestique Moineau friquet Fruit 1 n’est pas considéré comme une taxonomie biologique selon les critères de Berlin (1971) N. d. T. : Le tableau ci-dessus est une adaptation du tableau original en anglais. E. ROSCH : ORIGINES ET REPRESENTATION DANS LA COGNITION 245 mots, correspondant tous au même niveau d’abs¬ présent porté peu d'attention à cet aspect traction, et dont chacun appartenait à une caté¬ moteur des concepts exceptés dans la notion, gorie d’ordre supérieur différente (ou était le introduite par Piaget, de schèmes sensori-mo- terme d’ordre supérieur lui-même). Vingt sujets teurs (cf. Piaget, 1952) et dans les théories reçurent chaque ensemble de mots ; la tâche génétiques qui tentent d’inclure le concept de des sujets consistait à faire la liste de tous les schèmes sensori-moteurs de Piaget (cf. Bruner, attributs dont ils pouvaient penser qu’ils étaient Olver et Greenfield, 1966; Nelson, 1974). Le but vrais pour les items inclus dans la classe dési¬ de la présente recherche, dans sa partie métho¬ gnée par chaque nom d’objet. Les sujets avaient dologique, était d’élaborer des techniques systé¬ une minute et demie par objet. Ces listes d’at¬ matiques qui pourraient opérationaliser et pré¬ tributs furent pointées ; on n'a retenu dans le ciser avec quelques détails les programmes pointage final que les attributs qui avaient été moteurs réels que les adultes utilisent quand donnés par au moins six sujets. La véracité des ils se servent des objets les plus courants de attributs fut estimée par sept juges supplémen¬ notre environnement ou réagissent à ceux-ci. taires et un second pointage, légèrement corri¬ Notre hypothèse était que, quand les program¬ gé par les jugements, fut également calculé. mes moteurs pouvaient être mesurés, les objets Les résultats montrèrent que pour les deux du niveau de base, c'est-à-dire les classes les pointages, le pointage brut et le pointage cor¬ plus globales pour lesque'les des attributs com¬ rigé par les juges, très peu d'attributs avaient muns se présentèrent ensemble dans l'expé¬ été inscrits pour les catégories d'ordre supé¬ rience précédente, seraient, également, les clas¬ rieur, et un nombre significativement plus grand ses les plus globales auxquelles des programmes d’attributs avait été inscrit pour les objets du moteurs logiques seraient employés pour tous niveau supposé de base. Les objets du niveau les objets d’une catégorie. inférieur ne reçurent pas un nombre d’attributs Chacun des neuf ensembles de mots qui significativement plus élevé que les objets du avaient été utilisés dans l’expérience précédente niveau de base. Les quelques attributs supplé¬ fut administré à 20 sujets. La consigne était, mentaires inscrits sur les listes pour les noms pour le sujet, de décrire, de manière aussi dé¬ d'objets d'ordre inférieur avaient tendance à être taillée et analytique que possible, les séquences des adjectifs buts fonctionnels. plutôtUnque contrôle des noms de l’identité ou des attri¬ des de ses mouvements musculaires lorsqu’il utilise un objet ou réagit à celui-ci. Les sujets dispo¬ attributs inscrits sur les listes pour des noms saient de 3 minutes par objet. Les protocoles d’objets et pour des objets présentés visuelle¬ des sujets furent analysés de la façon suivante : ment, en utilisant une catégorie d’objet du la description fut d’abord divisée selon les acti¬ niveau de base pour chacune des neuf taxo¬ vités principales qui étaient décrites (par exem¬ nomie, montra attributs observables qu'un seul en une sujetminute notantettous demie les ple, s’asseoir sur une chaise ou observer un oiseau). Chaque activité princpiale fut alors par item pour 20 objets différents de la caté¬ divisée selon la partie du corps utilisée pour gorie fournissait des attributs essentiellement chaque moment de la séquence, et chaque par¬ identiques à ceux fournis par 20 sujets pour un tie du corps pour chaque moment de la séquence seul nom d’objet. Le seul résultat non prévu fut fut divisée selon le(s) mouvement(s) spécifi¬ que pour les trois taxonomies biologiques pré¬ que) effectué(s) par cette partie du corps à sentées dans le tableau 1, le niveau de base, ce moment-là. On a considéré que quatre men¬ défini par le nombre d’attributs en commun, tions, au minimum, des mêmes mouvements se révéla être le niveau que nous pensions à pour la même partie du corps au même moment l'origine devoir être supérieur, c’est-à-dire un de la séquence motrice constitueraient une unité niveau plus élevé en abstraction dans la taxo¬ de base dans l’analyse; ces mouvements répétés nomie que ne l’avait prédit Berlin (1971). Ces furent pointés et analysés comme les attributs résultats seront discutés plus loin. l’avaient été dans l'expérience précédente. Mouvements moteurs Les résultats furent identiques à ceux des La manière dont les êtres humains utilisent listes d’attributs : il n’y eut pratiquement pas habituellement les objets ou entrent en relation de mouvements moteurs en commun pour les avec eux est inséparaWe des attributs des niveaux présumés d'ordre supérieur (les niveaux objets. Par exemple, quand nous accomplissons présumés d'ordre supérieur ayant remonté d’un l’acte de nous asseoir sur une chaise, il se niveau d'abstraction pour les trois taxonomies produit une séquence de mouvements corporels biologiques); un grand nombre de mouvements et musculaires typiques qui sont inséparables furent faits en commun pour les objets du de la nature des attributs des chaises : pieds, niveau de base; et il n’y eut pas plus de mou¬ fond, dossier, etc. Il est hors de l'objet de la vements en commun pour les objets de niveau présente recherche d’examiner si ce sont les inférieur que pour les objets du niveau de base. attributs ou les séquences d’action qui sont Par exemple, il y a peu de programmes moteurs le plus fondamentaux ; le sens de notre raison¬ que nous mettons en œuvre à l’égard des meu¬ nement est simplement l’affirmation que les bles en général, plusieurs programmes moteurs êtres humains ont des programmes moteurs spécifiques pour s’asseoir sur des chaises, mais logiques dont pratiquement tous les individus nous et surnous des asseyons chaises desursalon des en chaises utilisant de cuisine essen¬ se servent pour agir avec pratiquement tous les objets d'une certaine classe. On a jusqu’à tiellement les mêmes programmes moteurs. De 246 BULLETIN DE PSYCHOLOGIE même que pour les attributs, les résultats obte¬ Les résultats montrèrent que le pourcentage nus à partir des protocoles des sujets fondés de zones superposées par rapport aux zones non- sur l’introspection des mouvements moteurs superposées quand deux objets de la même furent contrôlés par les descriptions, par des catégorie du niveau de base (par exemple, deux sujets, de modèles non prévenus accomplissant chaises) se chevauchaient était beaucoup plus les activités dominantes pour quatre objets grand que lorsque deux objets de la même caté¬ (s’asseoir sur une chaise, manger des raisins, gorie d’ordre supérieur se chevauchaient (par mettre une chaussette, planter un clou). Des exemple, une chaise et un lit — étant rappelé résultats identiques pour l’essentiel furent obte¬ que les images étaient normalisées quant à la nus à partir des protocoles introspectifs et des taille). Alors qu'apparaissait également un gain protocoles réels. (Pour les détails de la méthode du pourcentage des chevauchements par rap¬ et les résultats de cette expérience, voir Rosch port aux non-chevauchements pour les objets et Mervis, Note 1.) de la catégorie d’ordre inférieur (par exemple, Similarité des formes deux chaises de cuisine), ce gain était signifi¬ cativement inférieur à celui qu'on observait Un autre espect de la signification d’une classe entre les objets du niveau supérieur et du ni¬ d'objets est l’apparence forme’ le de ces objets. veau de base. (Un compte rendu plus détaillé Pour pouvoir analyser les structures corréla¬ de cette expérience se trouve dans Rosch, Mer- tionnelles du monde réel par des méthodes vis, Gray et Simpson, Note 2.) différentes mais convergentes, nous souhaitions trouver une méthode pour analyser la similarité Identifiabilité des formes moyennes des aspects visuels des objets qui ne fût pas dépendante des descriptions des sujets (comme Si le niveau de base est le niveau le plus l’avaient été les expériences précédentes), qui global pour lequel les formes des objets d’une fût insensible aux effets du nom de l’objet (ce classe sont similaires, il peut résulter de cette qui n’aurait pas été le cas si les sujets avaient similarité que le niveau de base soit aussi le eu à coter la similarité), et qui dépassât la niveau le plus global pour lequel la forme similarité d’attributs analysables, inventoriables, moyenne d’un objet puisse être reconnue. Un qui avaient déjà été utilisés dans la première tel résultat serait particulièrement important expérience décrite. Dans ce but, nous choisîmes parce que, si c’est le cas, le niveau de base peut des tracés de la forme d’objets représentés en être le niveau le plus global auquel il soit deux dimensions, aspect intégral de formes possible de former une image mentale qui soit naturelles. Des études pilotes montrèrent qu’un isomorphe à un membre moyen de la classe ensemble d’objets était reconnaissable à partir et, ainsi, le niveau le plus abstrait auquel il de tracés de ce type de la même façon qu’ils soit possible d’avoir une image relativement concrète. l’étaient à partir de listes d’attributs et de vues photographiques en couleurs de la moitié de Pour tester cette hypothèse, les mêmes che¬ l'objet, confirmant ainsi l’idée que la forme vauchements normalisés de formes utilisées était un aspect valable, identifiable de la vue dans l’expérience précédente ont été utilisés d'ensemble d’un objet qui pourrait être utilisé pour dessiner ün tracé moyen des figures che¬ pour représenter 1' « apparence » de l’objet. vauchées — c’est-à-dire que le point central de L’hypothèse de base de cette expérience était tous les points non adjacents fut relevé et que les formes des objets montreraient la même joint par des lignes. On demanda alors aux structure corrélationnelle que les attributs et sujets d'identifier à la fois la catégorie d'ordre les mouvements moteurs dans les expériences supérieur et l'objet spécifique représenté. Les précédentes ; plus précisément, que les mêmes résultats montrèrent que les objets du niveau objets de base s'avéreraient être les catégories de base étaient le niveau le plus général et les plus globales dans lesquelles les formes des le plus global auquel les objets représentés objets gagneraient beaucoup en similarité par pouvaient être identifiés. De plus, les chevau¬ rapport au niveau immédiatement supérieur chements des objets de niveau inférieur ne d'abstraction. Quatre catégories d’ordre supé¬ rieur furent choisies pour lesquelles il était furent pas niveau de base. p’us identifiables que les objets du possible d'obtenir un très large échantillon d’images dans des livres et/ou à partir d’objets montré En résumé, un niveau des expériences d'abstraction convergentes de base dans ont disponibles dans l'environnement immédiat (meubles, vêtements, véhicules, animaux). Sur la classification humaine d'objets concrets. Les 125 à 200 images disponibles, quatre images de objets de base se sont avérés être les catégories quatre objets du niveau de base pour chaque les plus globales dont les membres se compo¬ catégorie essentiellement décision furent choisies par au hasard des méthodes et furent de saient de groupes d'attributs corrélés, étaient utilisés au moyen des mêmes mouvements normalisées du point de vue photographique moteurs, avaient des formes objectivement simi¬ pour la taille et l’orientation. Ces images ser¬ laires, et pour lesquelles une forme moyenne virent en larité de cesujets qui concerne pour cettelaexpérience. forme fut mesurée La simi¬ pour les membres de la classe était reconnais¬ sable. C’est ce dernier résultat qui permet de par la quantité de chevauchements des deux relier cette recherche aux découvertes précé¬ tracés quand les tracés normalisés étaient super¬ moyen dentes de concernant prototypes. le codage des catégories au posés. E. ROSCH : ORIGINES ET REPRESENTATION DANS LA COGNITION 247 Le codage de catégories naturelles exemples que ceux cotés comme faibles exem¬ au moyen de prototypes ples de la catégorie (Rosch, Note 4). Dans la première partie du présent article, Rosch avait précédemment soutenu (Rosch, on a soutenu que la division du monde en comme 1973, 1975) de nombreuses que les catégories traditionsne desont pensée pas en — objets du niveau de base n’était pas arbitraire. On peut discuter de la même manière du déve¬ philosophie, en psychologie, en linguistique et loppement de la structure interne des caté¬ en anthropologie l’impliquent — des entités logi¬ gories (par exemple, la formation de proto¬ ques limitées, auxquelles l’appartenance est types de catégorie et de degrés d'appartenance définie par la possession par un item d'un à la catégorie). Pour certaines catégories qui simple ensemble de traits répondant aux cri¬ ont probablement un fondement physiologique tères, dont tous les cas qui possèdent l’attribut comme les couleurs, les formes et les expres¬ critère sont également membres à part entière. sions faciales des émotions humaines (Ekman, En fait, de nombreuses catégories naturelles 1971; McDaniel, 1972; Rosch, 1974, 1975), les sont structurées intérieurement en un prototype (les cas les plus clairs, les meilleurs exemples) prototypes saillants antérieurement peuvent être desà lastimuli formation qui soient de la de la catégorie avec des membres non-proto¬ catégorie, dont le caractère saillant, au départ, types qui tendent vers un ordre allant des meil¬ détermine la structuration catégorielle de ces leurs aux plus faibles exemples. domaines. Pour la plupart de ces domaines, Le domaine qui s’est le plus facilement prêté cependant, les catégories se forment probable¬ à la démonstration d’un prototype et d’une ment selon la structure corrélationnelle perçue structure qui l’entoure est celui de la couleur. de l’environnement, les prototypes se manifes¬ Bien que l’espace des cou’eurs fût initiallement tant en même temps que les catégories à tra¬ considéré comme un domaine de variation phy¬ vers des principes semblables à ceux qui gou¬ sique uniforme que, comme d’autres domaines, vernent la formation des catégories. Rosch et le langage pouvait morceler arbitrairement en Mervis (Note 5) ont trouvé, dans des listes catégories de noms de couleur (cf. Lenneberg, d'attributs fournis par des sujets, que, bien que 1967), des résultats récents indiquent que les les catégories d'ordre supérieur eussent peu, zones de l’espace des couleurs qui fournissent voire pas, d'attributs communs à tous les mem¬ les meilleurs exemples d'expressions désignant bres, plus un membre était coté comme bon la couleur de base sont universelles, ont un exemple de la catégorie, plus il avait un air relief perceptivo-cognitif antérieur au langage, de famille (Wittgenstein, 1953) avec les autres sont apprises et remémorées plus facilement membres de la catégorie — c’est-à-dire plus il que d’autres zones de l’espace des couleurs, et avait d’attributs que d'autres membres de la semblent former les points autour desquels les catégorie avaient aussi. catégories de couleurs se structurent avec l’évo¬ Les catégories du niveau de base présentent lution des langues (cf. Berlin et Kay, 1969 ; Hei- des variations entre les membres (bien que, der, 1971, 1972 ; Mervis, Catlin et Rosch, 1975 ; peut-être, faibles) et des frontières indécises, Rosch, 1973, 1974, 1975). En outre, en employant tout comme d'autres types de catégories. Ainsi, la technique de l’amorçage (« priming »), Rosch il est très raisonnable de penser que les proto¬ (Note 3) a trouvé que la représentation mentale types des catégories du niveau de base sont suscitée être révélait par tout les noms à fait deconcrète couleurset de ressembler base se les membres commun avec qui les autres ont le membres plus d'attributs de la caté¬ en davantage aux membres prototypiques qu'aux gorie (même s’ils ne sont pas communs à tous membres non prototypiques de la catégorie. les membres), le plus de mouvements moteurs Le fait que les catégories sémantiques puis¬ en commun, et la plus grande ressemblance sent être codées en termes de prototypes et de générale quant à la forme. distance au prototype a été démontré par plu¬ C’est ici que l'on peut voir le lien entre les sieurs expériences. En premier lieu, les sujets études sur le prototype et les recherches rap¬ peuvent, d'une manière sûre, estimer dans quelle portées Les nomsdansdu laniveau première de base partieétaient de cetlesarticle. caté¬ mesure le membre d’une catégorie s’accorde avec l’idée ou l’image qu’ils ont de la signifi¬ gories les plus générales et les plus globales cation du nom de catégorie (Rosch, 1973, Note pour lesquelles les caractéristiques physiques 4). Ces estimations prédisent les temps de véri¬ d'une forme moyenne d’un item pouvaient être fication pour des affirmations de la forme « Un reconnues. Si cela signifie qu’il est possible de (membre) est une (catégorie) » (Rips, Shoben former l’image d’un membre moyen d’une caté¬ et Smith, 1973; Rosch, 1973), fait qui a été gorie du niveau de base, l’information par avan¬ utilisé comme base pour un modèle général de ce concernant le nom de catégorie devrait faci¬ récupération de la mémoire sémantique (Smith, liter lesunréponses sitant code visuel mêmetoutdans à fait uneconcret. tâche néces¬ Pour Shoben et Rips, 1974). La technique de l’amor¬ çage (« priming ») (antérieurement employée éprouver cette hypothèse, la technique de avec des couleurs) a montré que la représen¬ l’amorçage (qui avait montré que les représen¬ tation évoquée par le nom de catégorie pour tations cognitives engendrées par les noms de des catégories d'ordre supérieur, bien que couleur de base étaient des images visuelles n'étant pas une image visuelle aussi concrète concrètes mais que les représentations des que l’était le code des couleurs, ressemble noms de catégories sémantiques d'ordre supé¬ davantage aux membres cotés comme bons rieur étaient plus abstraites) fut appliquée aux 248 BULLETIN DE PSYCHOLOGIE catégories du niveau de base. Les résultats effet dont nous avons pu montrer qu’il était montrèrent, comme prévu, que le nom du ni¬ indépendant du langage (Rosch et Mervis, veau de base était le nom le plus abstrait à Note 7). Ainsi, il a été montré que ce qui pou¬ partir duquel une image concrète pouvait être suscitée. vait paraître une différence dans la structure de la pensée était dû en partie à un artefact La discussion précédente sur le codage des lié au contenu des tâches habituellement pro¬ catégories en tant que prototypes a fourni posées, artefact qui était causé par une atten¬ deux éléments majeurs à notre compréhension tion exclusive aux facteurs cognitifs génétiques de la formation du découpage catégoriel de hension internes des à l'enfant véritables et structures un manque du de monde compré¬ réel base dans le monde. En premier lieu, les mêmes principes non arbitraires qui déterminent la et de leur reflet en catégories psychologiques. catégorisation interviennent aussi pour déter¬ D’autres implications génétiques concernent miner la structure interne des catégories ; les l’acquisition du langage. Les objets du niveau prototypes des catégories semblent être simple¬ de base devraient être les premiers nommés ment les membres de la catégorie qui reflètent par l’enfant. De plus, l’appartenance à la caté¬ le plus la structure corrélationnelle de la caté¬ gorie d’exemples prototypiques d’objets devrait gorie dans son ensemble. En second lieu, il être apprise avant celle d’exemples moins bons. se peut que ce soit par le moyen des proto¬ Ainsi, les objets du niveau de base qui sont types de basequeà l’efficacité fournir le des maximum catégories du niveau de bons représentants de leur catégorie du d’information niveau de base devraient être appris avant tous pour le moindre effort cognitif peut être tra¬ les autres noms concrets. En utilisant les proto¬ duite en un code cognitif réel; le codage de coles recueillis sur Sarah par Roger Brown catégories du niveau de base au moyen du (Brown, 1973), nous avons trouvé que, pour prototype semblerait être la forme de repré¬ les neuf taxonomies du tableau 1, dans tous sentation cognitive qui peut fournir la plus les cas, les noms du niveau de base étaient grande information sur la catégorie que l’on appris et utilisés avant les noms d’ordre supé¬ peut obtenir en une seule image concrète. rieur ou d'ordre inférieur (Rosch, Mervis, Boyes- Brian et Johnson, Note 8). En outre, en utilisant Implications pour d’autres domaines un mélange des types de catégories, Anglin La théorie de la catégorisation esquissée ci- exemples (voir dans ce numéro) a montré que les bons dessus a plusieurs implications qui ont déjà de catégories sont appris avant les été éprouvées en psychologie génétique. Les exemples faibles. objets du niveau de base devraient être ceux Le second domaine dans lequel cette théorie qui sont appris en premier par l’intermédiaire a des implications directes est celui de l’utili¬ de la perception visuel1 e et l’interaction sensori- sation du langage et de l’évolution du langage. motrice avec l'objet et, ainsi, devraient être les D’après tout ce qui a été dit, on s’attendrait à premières divisions du monde à partir desquel¬ ce que le nom le plus utile et, par conséquent, les l'enfant pourrait réaliser des regroupements le plus utilisé pour un item soit le nom du litté¬ niveau de base. En effet, nous avons trouvé que d’objets du tradition d'études même surtype.le Ilclassement existe uneenlongue les adultes dénommaient presque invariable¬ rature génétique qui indique que les enfants, ment au niveau de base les images des items à la différence des adultes, ne regroupent pas d’ordre inférieur des taxonomies du tableau 1, les choses ensemble parce que ce sont les bien que, lorsqu'ils étaient interrogés, ils se mêmes sortes de choses, mais plutôt, en raison montraient d'accord avec le fait que les termes d’associations, d’histoires, de chaînes et d’autres d’ordre supérieur et d'ordre inférieur conve¬ critères non-taxonomiques (cf. Bruner et coll., naient également pour dénommer les objets 1966). Cependant, dans toutes les études anté¬ (Rosch et coll., Note 8). rieures, se situaient les catégories invariablement taxonomiques au niveaupossibles d’ordre A un niveau plus spéculatif, dans l'évolution des langues, on s'attendrait à ce que les noms supérieur; par exemple, l’enfant est supposé apparaissent d'abord pour les objets du niveau mettre ensemble un chat et un cheval comme de base, s’étendant à la fois vers le haut et animaux plutôt que deux chats comme chats. vers le bas à mesure que les taxonomies aug¬ Nous avons réalisé une étude dans laquelle les mentent en profondeur. Berlin (1971) soutient sujets, de 3 ans à l'âge adulte, furent divisés ce modèle pour l'évolution des noms de plan¬ en deux groupes, dont un avait l’occasion de tes, bien que son travail soit rendu équivoque regrouper des ensembles d’images en couleurs par la difficulté qu’il y a à situer le niveau d'objets communs en groupes d'objets du niveau de base que nous avons trouvé pour les taxo¬ de base, et un autre avait reçu les mêmes nomies biologiques. Notre découverte que, pour images mais dans des ensembles coupant le le langage américain par signes des sourds, des niveau de base de sorte que le classement taxo¬ termes nomique se serait fait nécessairement au niveau signes simples du niveauexistent de basetrès des souvent neuf taxonomies pour les d'ordre supérieur habituel. A tous les niveaux du tableau 1 s’accorde très bien avec cette d'âges (aucun plafond n’ayant été atteint), le hypothèse évolutionniste théorique. Les items groupement taxonomique des objets du niveau d'ordre supérieur et d’ordre inférieur, lorsqu'ils de base se produisit beaucoup p’us fréquem¬ sont indiqués par quelque signe que ce soit, ment que celui des objets d’ordre supérieur, sont désignés par des locutions explicatives E. ROSCH : ORIGINES ET REPRESENTATION DANS LA COGNITION 249 (Rosch et coll., Note 8). Une étude linguistique lationnelles des catégoriesexistent une foisdans que les l’environnement structures corré¬ et historique de cette hypothèse pour des domai¬ nes autres tout à fait nécessaire. que la nomenclature botanique est qu’elles sont connues et familières dans une culture. Ce que nous prétendons est que, étant donné ces conditions, à la fois les découpages Discussion catégorie1 s de base dans l'environnement et les Dès le début de cet article, il était implicite prototypes cognitifs de ces catégories de base que nous discutions les principes universels de sont déterminés. Les catégories d’objets de base catégorisation des stimuli perceptifs concrets sont les catégories les plus globales qui ont de du monde. Mais quels sont les aspects de la nombreux attributs perçus en commun, dont théorie que l’on peut prétendre universels ? Ce les objets de la catégorie provoquent des ne peut être le contenu des catégories; nous séquences de mouvements moteurs très sembla¬ soutenons que les catégories reflètent les struc¬ bles, et qui sont semblables dans leur apparence tures corrélationnelles du monde réel. Puisque visuelle. Les mêmes principes déterminent quels la structure de l'environnement, à la fois les membres de la catégorie seront perçus comme objets fabriqués par l’homme et la flore et la les plus prototypiques; ce seront ceux qui au¬ faune d'une région, diffèrent radicalement dans ront le plus d’attributs et de mouvements mo¬ les différentes parties du monde, nous pour¬ teurs en commun avec le plus grand nombre rions nous cultures différentes attendre diffèrent. à ce que les catégories de de membres de la catégorie, étant ainsi éga¬ lement les items les plus typiques de la caté¬ gorie dans une vue d’ensemble. (Une discussion Ici, il est nécessaire d'éclaircir ce que l’on plus détaillée de ces questions se trouve dans entend par catégories reflétant les structures Rosch et coll., Note 2.) corrélationnelles du monde réel. D'abord, nous ne discutons pas la question philosophique d’un NOTE monde réel métaphysique pouvant exister en Cette recherche a été financée en partie par une dehors de ceux qui le perçoivent. Nous voulons subvention accordée à l’auteur (sous son ancien nom simplement dire que, étant donné un organisme Eleanor Rosch-Heider) par la National Science Foun¬ capable de percevoir des attributs tels que des dation, n° GB-38245X, en partie par une subvention plumes, de la fourrure et des ailes, c’est un fait de la Grant Foundation, et en partie par une sub¬ empirique « externe » que les ailes co-existent vention des National Institutes of Mental Health, plus souvent avec des plumes qu’avec de la 1R01 MH243 16-01. Des parties de cette recherche fourrure. Il est évident que toutes les caté¬ ont été présentées dans une communication faite à gories cognitives sont des interactions entre les une réunion de la Psychonomics Society, Boston, en structures corrélationnelles qui existent dans novembre 1974. le monde et l’état des connaissances de ceux Les demandes de tirés à part doivent être adres¬ qui perçoivent. Néanmoins, les structures du sées à Eleanor Rosch, Department of Psychology, monde introduisent des limites à la connais¬ University of California at Berkeley, Berkeley, Cali¬ sance humaine; les êtres humains ne peuvent fornia 94720, U.S.A. pas percevoir de structures corrélationne1 les là où il n'y en a pas; ils peuvent seulement ignorer NOTES CITEES EN REFERENCE les structures qui existent. C’est cette ignorance qui peut rendre compte du fait que, pour nos (1) Rosch (E.) et Mervis (C.B.) : Basic objects sujets, les objets du niveau de base pour les in natural categories: I. Attributes and motor move¬ trois taxonomies biologiques étaient uniformé¬ ments. En instance de publication, 1974. ment à un niveau d'abstraction plus élevé qu’on (2) Rosch (E.), Mervis (C.B.), Gray (W.) et Simp¬ pouvait le prévoir à partir des données anthro¬ son (C.) : Basic objects in natural categories: II. pologiques et linguistiques (Berlin, 1971). Les Shapes of objects. Id., 1974. taxonomiescorrélationnelles structures biologiques peuvent à des niveaux contenird’abs¬ des (3) Rosch (E.) : The nature of mental codes for traction qui sont potentiellement des objets du color categories. Id., 1974. niveau de base; nos sujets, qui étaient à la fois (4) Rosch (E.) : Cognitive representations of se - des citadins et des non-spécialistes de la bota¬ mantic categories. Id., 1974. nique ou de la zoologie, pouvaient ne pas con¬ (5) Rosch (E.) et Mervis (C.B.) : Family resem¬ naître les attributs en commun, les mouvements blances: Two studies of the nature of the internal potentiels à accomplir à l’égard des objets, et structure of semantic categories. Manuscrit non publié, les similarités de forme qui pouvaient être 1975 (disponible auprès du premier auteur). caractéristiques des catégories du niveau des espèces qui leur étaient proposées. Ainsi, dans (6) Rosch (E.), Mervis (C.B.) et Miller (R.S.) : des cultures différentes, non seulement les struc¬ Imagery of basic level, superordinate and subordinate tures disponibles du monde réel peuvent diffé¬ categories: A priming study Id., 1975. rer, mais encore l’intérêt pour les attributs et (7) Rosch (E.) et Mervis (C.B.) : Children's sort¬ leur corrélation dans des domaines spécifiques ing: A reinterpretation based on the nature of abs¬ peuvent différer — contribuant ainsi aux diffé¬ traction in natural categories. Id., 1975. rences dans le contenu des catégories. (8) Rosch (E.), Mervis (C.B.), Boyes-Brian (P.) Ce que l'on prétend universel dans la présente et Johnson (D) : Language and the structure of cate¬ recherche, ce sont les principes de formation gories. Id., 1975. 250 BULLETIN DE PSYCHOLOGIE REFERENCES BERLIN (B.). — Speculations on the growth of NELSON (K.). — Concept, word, and sentence: ethnobotanical nomenclature. 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