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L'école des besoins ------------------- conceptions ont été formulées en réponse à la question : « Que font les in1rmières ? » (Meleis, 2012). Selon ces conceptions de la discipline, le soin est centré sur l'indé- pendance de la personne relativement à la satisfaction de ses besoins fondamentaux (...

L'école des besoins ------------------- conceptions ont été formulées en réponse à la question : « Que font les in1rmières ? » (Meleis, 2012). Selon ces conceptions de la discipline, le soin est centré sur l'indé- pendance de la personne relativement à la satisfaction de ses besoins fondamentaux (Henderson, 1964, 1966, 1991) ou sur sa capacité d'exercer ses autosoins (*self-care*) (Orem, 1971, 2001). L'in1rmière remplace la personne qui, pour un temps, ne peut accom- plir elle-même certaines activités liées à sa santé, et l'aide à recouvrer le plus tôt possible son indépendance en satisfaisant ses besoins ou en l'aidant à exercer ses autosoins. La théorie de la motivation de Maslow (1954), y compris la hiérarchie des besoins, de même que la théorie du développement en stades d'Erikson (1963) ont influencé cette école. Ainsi, la personne aurait des besoins d'importance diPérente, allant de ceux de base, comme les besoins physiologiques et de sécurité, jusqu'à ceux, plus complexes, d'appartenance, d'amour et d'estime de soi. Lorsque les besoins de base sont satisfaits, d'autres, de niveau plus élevé, émergent. Meleis (2012) souligne par ailleurs que les théoriciennes de cette école n'ont pas intégré les besoins liés à la réalisation de soi dans leur description du domaine des soins in1rmiers. Les principales théoriciennes de cette école sont Virginia Henderson \[1897-1996\], dont le premier écrit remonte à 1955, puis Faye Abdellah \[1919- \] et Dorothea Orem \[1914-2007\], dont le leur date de 1959. La conception de l'indépendance relative- ment à la satisfaction des besoins fondamentaux, telle que proposée par Henderson, et celle de l'autosoin, décrite par Orem, seront abordées plus longuement. #### L'indépendance dans la satisfaction Henderson a soutenu que l'in1rmière aide la personne, malade ou en santé, à accomplir les activités qui contribuent à sa santé et à sa guérison (ou qui permettent une mort paisible), activités que cette personne ferait elle-même si elle en avait la force, la volonté ou la connaissance. Cette théoricienne a reconnu avoir été inspirée par la physiologiste Stackpole (1953) et le psychologue Lorndike (1932), d'où la complémentarité des dimensions biophysiologiques et psychosocioculturelles dans les idées qu'elle avance. C'est en révisant le volume de l'in1rmière canadienne Bertha Harmer, *Textbook of the Principles and Practice of Nursing*, que Henderson précise pour la première fois, en 1955, sa vision de la discipline in1rmière. Henderson (Henderson et Nite, 1978) postule que la personne est un tout com- plexe ayant 14 besoins fondamentaux, chacun d'ordre biophysiologique et d'ordre psychosocioculturel. Toute personne tend vers l'indépendance relativement à la satisfaction de tels besoins et désire l'atteindre. Selon Henderson, un besoin est une - L'école de l'interaction ------------------------ Les théoriciennes de cette école, selon Meleis (2012), ont tenté de répondre à la question : « Comment les in1rmières font-elles ce qu'elles font ? » Ces théoriciennes sont Hildegard E. Peplau \[1909-1999\] (1952), Ida J. Orlando \[1926-2007\] (1961/1990), Joyce Travelbee \[1926-1973\] (1964) et Ernestine Wiedenbach \[1900- 1996\] (1964), Imogene M. King \[1923-2007\] (1968), qui a aussi élaboré la théorie de l'atteinte d'un but (1992), de même que Josephine G. Paterson et Loretta T. \\derad (1971). La description du processus interpersonnel de Peplau, pionnière de cette école, et la conception humaniste du *nursing* de Paterson et \\derad serviront à la compréhension des idées véhiculées par cette école. #### Le processus interpersonnel, Hildegard E. Peplau Peplau a participé activement au changement de regard sur la contribution particu- lière de l'in1rmière à la société. Sa formation en psychologie interpersonnelle l'amène à intégrer à sa conception des caractéristiques de plusieurs modèles d'inter- vention thérapeutique, en particulier celui d'Harry Stack Sullivan (1953/1997). Considérée comme étant la pionnière des soins in1rmiers psychiatriques, Peplau a introduit les relations interpersonnelles in1rmière-patient pour décrire le centre d'intérêt de la discipline (Meleis, 2012). Fawcett et DeSantos-Madeya (2013) pré- sentent la proposition de Peplau comme étant une théorie des relations interperson- nelles et la situent au niveau intermédiaire. Peplau dé1nit la personne comme étant un être bio-psycho-socio-spirituel qui est en développement constant. Selon cette auteure, une personne a la capacité de com- prendre sa situation et de transformer son anxiété en énergie positive qui lui per- mettra de répondre à ses besoins. Elle ajoute que toute personne mérite le respect, la dignité, la con1dentialité et des soins éthiques (Peplau, 1992). Pepleau n'a pas clairement dé1ni l'environnement, mais elle encourage les in1rmières à tenir compte de la culture et des mœurs lorsque la personne change d'environnement, par exemple lorsqu'elle est hospitalisée. Elle perçoit la santé comme étant la représentation du mouvement continu de la personnalité en lien avec d'autres processus humains vers une vie person- nelle et communautaire créative, constructive et productive. Quant à la maladie, elle la considère comme étant une expérience qui peut permettre la croissance. En1n, Peplau décrit les soins in1rmiers comme étant un processus interpersonnel thérapeutique (1952, 1992). Il s'agit pour elle d'une relation entre une personne malade ou une personne ayant un besoin d'aide et une in1rmière formée à recon- naître ce besoin et ayant les compétences pour y répondre. L'intervention de l'in1r- mière est thérapeutique ; cette dernière porte aide et assistance. L'interaction se fait entre deux personnes ayant un but commun, ce qui implique respect, croissance et apprentissage mutuels. L'utilisation thérapeutique de ses connaissances et de son être amène l'in1rmière à pratiquer l'art in1rmier, qui devient une force de dévelop- pement pour les deux partenaires. - L'école des effets souhaités ---------------------------- L'école des ePets souhaités chez la personne, la famille ou la communauté regroupe des théoriciennes qui ont tenté de conceptualiser les résultats ou les ePets souhaités des soins in1rmiers. Ces théoriciennes ont voulu répondre à la ques- tion : « Pourquoi les in1rmières font-elles ce qu'elles font ? » (Meleis, 2012). Elles considèrent que le but des soins in1r- miers consiste à rétablir un équilibre, une stabilité, une #### L'adaptation, Callista Roy 1. Le mode « physiologique », comprenant l'activité et le repos, la nutrition, l'élimi- nation, l'oxygénation et la protection, les fonctions neurologiques et endocrines, les sens et les liquides et électrolytes ; le mode « physique » pour le groupe. 2. 3. 4. L'environnement est conceptualisé comme étant un ensemble de circonstances, de situations et d'influences pouvant modi1er ou influencer l'apparition de compor- tements spéci1ques de personnes ou de groupes. Il fournit des stimuli ou des don- nées d'entrée à la personne (ou au groupe) considérée comme un système d'adaptation. Ces données sont des facteurs internes et externes qui se distribuent en trois groupes de stimuli : focal, contextuel et résiduel. Le stimulus focal est celui auquel la per- sonne ou le groupe fait face immédiatement ; les stimuli contextuels font référence à tous ceux qui sont présents dans la situation ; et les stimuli résiduels tels les croyances, les attitudes, les expériences ou les traits de personnalité, quant à eux, ont un ePet indéterminé sur la situation (Roy, 2009). Selon Roy (2009), la santé, qui est à la fois un état et un processus, permet à la personne d'être ou de devenir uni1ée. La « santé-état » est l'adaptation selon les quatre modes qui reflète cette intégration et cette unité. La « santé-processus » est l'ePort constant que fournit l'individu pour atteindre son potentiel maximal d'adap- tation. L'adaptation signi1e que la personne, en tant que système, a la capacité de s'ajuster efficacement aux changements de l'environnement. À son tour, par l'action consciente, la personne a aussi la capacité d'influer sur l'environnement, partie intégrante de l'univers, dont l'évolution est façonnée de décisions qui reposent sur la relation de la personne avec son environnement (Roy, 1997). Selon Roy (2009), le but des soins in1rmiers est de promouvoir l'adaptation de la personne ou du groupe dans chacun des quatre modes d'adaptation, a1n de contri- buer à la santé, à la qualité de vie ou à la mort dans la dignité. La pratique de l'in1r- mière se centre sur l'acceptation, la protection et le soutien de la personne et de sa relation avec l'environnement a1n de promouvoir des transformations personnelles et de l'environnement (Roy, 2009). L'intervention de l'in1rmière vise à évaluer les comportements et les facteurs qui influencent les capacités d'adaptation, et à inter- venir pour élargir ces capacités et améliorer les interactions avec l'environnement (Fawcett et DeSanto-Madeya, 2013). Fawcett et DeSanto-Madeya (2013) font état des très nombreux travaux qui ont été réalisés dans le monde à partir de la conception de Roy et qui ont contribué de manière importante au développement de connaissances sur l'adaptation des

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