Résumé BUSP1 Cours 1, 2 et 3 - PDF
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Summary
Ce résumé présente les cours 1, 2 et 3 du BUSP1, et traite de l'histoire de la pharmacie, de la santé publique et de l'état de santé de la population suisse. Il aborde la place de la pharmacie dans le soin, les interactions entre la pharmacie et la colonisation, ainsi que la naissance du pharmacien. Les cours 2 et 3 se concentrent sur la santé publique, les déterminants sociaux, et l'état de santé de la population suisse avec un accent sur les inégalités et les maladies chroniques.
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BUSP1 Cours 1 : Histoire de pharmacie Intro : L'utilisation de remèdes à base de plantes, d'animaux ou de minéraux remonte à l'Antiquité et est pratiquée universellement dans les sociétés humaines. L'histoire de la pharmacie se concentre sur la connaissance des vertus des ressources naturelles et...
BUSP1 Cours 1 : Histoire de pharmacie Intro : L'utilisation de remèdes à base de plantes, d'animaux ou de minéraux remonte à l'Antiquité et est pratiquée universellement dans les sociétés humaines. L'histoire de la pharmacie se concentre sur la connaissance des vertus des ressources naturelles et de la confection des remèdes. Elle traite également de ceux qui exercent cette profession, de leur évolution au sein des métiers de la santé. En outre, l'histoire de la pharmacie est aussi sociale et culturelle, touchant à la perception publique... 1. La place de la pharmacie dans l'histoire du soin − La médecine hippocratique se base sur l'observation, rejetant superstition et religion − Dans le monde hellénistique, l'Égypte joue un rôle central (=carrefour) dans le commerce des plantes médicinales entre l’Afrique, l’Orient et l’Inde − Dans l’empire romain, on retrouve des figures influentes comme Galien, médecin important, Pline l’ancien, auteur de l’Histoire naturelle, ou encore, Dioscoride, auteur de La matière médicale, une encyclopédie consacrée uniquement aux remèdes (+ de 800) et qui jouera un rôle central dans l'histoire de la pharmacie. − Le premier hôpital, fondé à Bagdad au 9e siècle, combinait soins gratuits et recherche. − La tradition arabo-musulmane a enrichi la pharmacopée en traduisant et compilant des textes médicaux lors de l'ère des traducteurs notamment − Avicenne, auteur du Canon médical, rassembla toutes les connaissances de l'époque − L’école de Salerne : redécouverte des textes antiques. 9ème siècle -> classification remède − Naissance des universités en Europe au 13e siècle + création du doctorat en médecine mais la médecine reste une discipline moins valorisée que le droit. − Pharmacopée = liste de produits et remèdes (avec propriétés et qualité) 2. Pharmacie et colonisation des savoirs L’ouverture de l'occident sur le monde a des conséquences sanitaires importantes comme un choc microbien entre européens et américains due au fait que les épidémies circulent plus vites. L’expansion coloniale entraîne un échange de plantes médicinales exotiques, bien que ces remèdes soient souvent rejetés en Europe à cause de leur coût et de leur caractère étranger. Des ouvrages de botanique et de médecine, comme ceux de Nicolas Monardes et Garcia da Orta, explorent ces nouveaux remèdes. A cette époque, on découvre le Scorbut, une Maladie due à une carence en vitamine C dont les symptômes sont nombreux comme la fatigue, les œdèmes... 3. Naissance du pharmacien Au 13e siècle, une séparation apparaît entre médecins et apothicaires. Aux 19e et 20e siècles, la pharmacie se développe avec la popularité croissante des médicaments, bien que leur fabrication soit de plus en plus externalisée mais plus rapide. Apothicaire : fournir, préparer et vendre des simples (= plantes médicinales) et des remèdes complexes Une reconnaissance universitaire tardive : La France − Loi de Germinal an XI (11 avril 1803) : encadrement de la profession de pharmacien et de ses pratiques sauf réserver pour les élites − Le doctorat d’Etat en Pharmacie n’est officiellement reconnu qu’en 1939 → Lente émancipation de la pharmacie, longtemps conçue comme une discipline subalterne de la médecine 4. Les pharmaciennes Le métier de pharmacien, initialement réservé aux hommes, s’ouvre progressivement aux femmes à la fin du 19e siècle. Après la Première Guerre mondiale, les femmes trouvent des emplois, surtout dans l’industrie pharmaceutique, mais avec des salaires inférieurs. Aujourd’hui, 76 % des pharmaciens en Suisse sont des femmes 4. Médoc et société Le développement du médicament a révolutionné la pharmacie, qui se tourne vers la vente et le conseil, alors que l'industrie pharmaceutique explose, notamment en Suisse, avec des géants comme Roche et Novartis. La découverte de la pénicilline par Alexander Fleming a marqué un tournant surtout lors de la 1er GM, bien que tous les maux ne puissent être guéris. COURS 2 : LA SANTÉ PUBLIQUE La santé est un état complet de bien-être mental, physique et social.§ La santé publique se concentre sur la prévention des maladies, l’amélioration de la qualité de vie et la prolongation de la vie à la fois individuellement et collectivement. Elle est considérée comme un devoir de l'État et repose sur une approche collective et multidisciplinaire, avec une attention portée à la population globale. Elle a trois objectifs majeurs : la protection (protection de l’environnement, surveillance des maladies, urgences, sante au travail), la promotion (réduction des inégalités, connaissance en matière de sante) et la prévention (dépistage, vaccination). L'approche de la santé publique est multidisciplinaire et inclut plusieurs acteurs tels que l’État, les collectivités et les entreprises privées. La santé individuelle, définie par la médecine, se concentre principalement sur la maladie, sa prévention et ses traitements. Elle repose sur la responsabilité de l'individu. Par exemple, en cas d'accident, la santé individuelle cible la guérison, tandis que la santé publique examine les conditions globales. À Genève, les principaux enjeux de la santé publique incluent : Les maladies non transmissibles (1/3 des individus développent un cancer, troubles psychiques responsables de 50 % des rentes d’invalidité). Les risques sanitaires émergents (canicules, infections nosocomiales). Les inégalités en matière de santé (différences d’espérance de vie entre Suisses et étrangers, impact du niveau d’éducation sur la santé comme diabète ou dépression). L’augmentation des coûts de la santé (coûts directs de 71,2 milliards de francs, coûts indirects des maladies non transmissibles de 41 milliards) Les déterminants sociaux de la santé : Environ 60% de notre état de santé dépend des facteurs extérieurs au système de soins et aux caractéristiques biologiques individuelles. Exemple d'inégalité social : Le statut socio-économique et le niveau d'éducation. Entre 1990 et 2014, l'espérance de vie a augmenté et les inégalités ont diminué entre les personnes ayant un niveau d'éducation tertiaire et celles avec un niveau obligatoire. Cependant, l'espérance de vie en bonne santé s'est améliorée pour les mieux éduqués, alors qu'elle a stagné pour les moins éduqués, créant une inégalité. Les déterminants commerciaux de la santé jouent un rôle clé, influençant la santé et l'équité. Elles correspondent aux circonstances dans laquelle les individus naissent, vivent et travaillent. Les intérêts de la santé publique et du secteur privé sont parfois en concurrence, et certaines industries sont responsables d'un tiers des décès mondiaux (ex : industries pharmaceutiques). L’approche en santé publique : Surveillance -> Identification des facteurs de risque -> Evaluaiton des interventions -> Implémentation -> Evaluation L’OMS à établit des critères de priorité d’interventions pour chaque pays : La gravité des conséquences sociales et sanitaires des problèmes en causes (burden of disease), L’efficacité de l’intervention, coût de l’intervention, L’acceptabilité de l’intervention, L’équité Les comportements de santé sont des actions visant à maintenir ou améliorer la santé et à prévenir la rechute après une maladie. Ils dépendent de multiples facteurs (personnels, sociaux, économiques, etc.) et sont modélisés par des approches théoriques, comme le Health Belief Model, qui met l'accent sur la perception individuelle du risque. La communication pour le changement social et comportemental est un processus stratégique qui vise à créer des comportements positifs et durables à travers des messages adaptés, influençant ainsi les individus, les communautés, et la société. L’objectif est de changer les comportements, et pas seulement l’amélioration des connaissances et la sensibilisation. Synthèse en santé publique La santé publique dépasse la médecine, impliquant des interventions multisectorielles. Ses trois objectifs principaux sont la protection, la promotion et la prévention. Elle repose sur des données épidémiologiques et des évaluations économiques pour maximiser les ressources disponibles. La promotion de la santé cherche à améliorer les conditions de vie et à encourager des comportements favorables à la santé. Elle ne se limite pas aux structures sanitaires et englobe des actions intersectorielles pour combattre les inégalités d'accès aux soins. L’individu reste au centre de la démarche qui doit lui permettre d’agir en faveur de sa santé (enpowerment). Elle Insiste particulièrement sur les fondements non médicaux de la lutte pour la santé et sur des actions en- dehors des structures sanitaires, débouchant sur des approches intersectorielles pour palier à l’efficacité réduite de la prévention primaire individuelle, et les fortes inégalités d’accès (cf. Charte d’Ottawa 1986) La prévention regroupe les actions collectives ou individuelles qui empêchent ou retardent l'apparition clinique des maladies et de leurs conséquences Stratégies de prévention Il existe deux stratégies de prévention : 1. Stratégie "hauts risques" : ciblant une partie spécifique de la population à risque élevé, cette approche est individualisée, mais son impact collectif est limité. Elle peut aussi étiqueter certains comme responsables de leur état de santé. Le bénéfice individuel est grand mais pas le collectif 2. Stratégie populationnelle : s'adresse à toute la population, même ceux à faible risque, avec un impact collectif important mais un bénéfice individuel faible. Mais cela reste difficile à faire la différence entre risque faible et nul. De plus toute la population doit changer de caractère alors que seulement certains vont bénéficier 3. Stratégie de prévention : Pour la majorité des maladies chroniques, la prévention suppose une combinaison des stratégies « hauts risques » (individualisée, clinique, etc.) et populationnelle (structurelle, collective, etc.). Types de prévention Prévention primaire : empêcher l'apparition de maladies via des actions collectives (vaccination, lutte contre le tabac), individuel et structurelles (politiques). Prévention secondaire : dépistage pour prévenir le développement des maladies avant qu'elles ne deviennent symptomatiques. Prévention tertiaire : éviter les récidives et les séquelles après une maladie. Les obstacles à la prévention incluent des résistances culturelles, des connaissances approfondis des intérêts économiques contradictoires, et des coûts initiaux élevés. COURS 3 : ÉTAT DE SANTÉ DE LA POPULATION SUISSE 1. Vue d’ensemble sur la Suisse L'espérance de vie en Suisse est élevée (81,4 ans pour les hommes et 85,4 ans pour les femmes), tout comme l'espérance de vie en bonne santé (69,8 pour les hommes et 70,8 pour les femmes). Celle-ci est classé au 2ème rang mondial après le Japon Cependant, les inégalités de santé existent en fonction du niveau de formation et de revenu. Les maladies chroniques non transmissibles sont responsables de la majorité des pertes en années de vie en bonne santé. 88% des pertes d'années de vie en bonne santé sont imputables à des maladies chroniques non transmissibles (asthme, BPCO) 2. Quelques constats - Enfant : Problèmes de surpoids et troubles psychologiques fréquents - Adolescents : Symptômes dépressifs et suicide préoccupants, ainsi que tabagisme et surpoids - Adultes : Causes principales de décès : cancer, accidents, suicides. Activité physique en hausse, mais l’obésité persiste. - Personnes âgées : Dépression fréquente, augmentation des cas de diabète et de démence. 3. Déterminants socio-économiques et démographiques qui influencent la santé Le revenu, le niveau d’éducation, le contexte migratoire et l’activité professionnelle influencent l’état de santé. Les ménages monoparentaux sont plus exposés à des symptômes dépressifs Il y a également d’autres facteurs comme l’âge et sexe, position social, condition de vie, culture 4. Prévalence des maladies chroniques Très répandues, surtout chez les personnes âgées. 50% de la population suisse de 50 ans et plus souffre d’au moins une maladie chronique. Les maladies non transmissibles comme le cancer, les maladies cardiovasculaires et la démence sont responsables de 75% des décès. 5. Comportements à risque de la population De plus en plus de personnes font attention à leur santé. L'activité physique a augmenté (76%), la consommation de tabac et d'alcool a diminué, mais l'obésité (11%) et l'ivresse ponctuelle ont augmenté. 6. Coût des maladies chroniques non transmissibles Les maladies non transmissibles représentent 80% des coûts de santé, avec des coûts directs de 51 milliards CHF et des coûts indirects entre 29 et 44 milliards CHF. 7. Perception des patients en regard des soins de santé Points critiques - Manque de temps et de disponibilité -> entretiens sont menés de façon expéditive - Défaut de compréhension et d’ouverture pour les besoins individuels -> ils ont le sentiment que leurs préoccupations sont ignorées ou Marginalisation - Opacité et complexité des informations et des structures du système de soins Problèmes de communication, informations inintelligibles - Difficulté dans la gestion des médicaments (manque de compréhension) Difficulté dans la gestion des médicaments En Suisse, environ 40 à 50 % des patients, soit 1 million de personnes, ne suivent pas correctement leur traitement. Beaucoup se sentent mal informés et estiment que leurs besoins et stratégies personnelles ne sont pas suffisamment pris en compte, rendant la gestion des médicaments plus difficile, surtout avec l'âge et la polymorbidité 8. Nouvelles approches pour le système de santé : « soins intégrés » et participation du patient En Suisse, il existe 43 programmes spécifiquement conçus pour traiter des adultes atteints de maladies chroniques non transmissibles, comme le diabète. Cependant, parmi ces programmes, seuls six se concentrent sur la multimorbidité, et seulement 43 % disposent d'équipes multidisciplinaires. La plupart de ces initiatives ont été développées localement sans coordination ni échange entre elles. L'offre actuelle est insuffisante pour répondre aux besoins croissants des personnes souffrant de maladies chroniques ou de multimorbidité, malgré une augmentation du nombre de programmes depuis 2007. A l’heure actuelle, il y a une stratégie nationale de promotion de la santé et de prévention des maladies Pour encourager les personnes à faire attention à leurs santé (MasterPlan Velo..) En conclusion : - En Suisse, 2,2 millions de personnes vivent avec une ou plusieurs affections chroniques, et le traitement des maladies non transmissibles représente 80 % des coûts directs de la santé, sans compter les coûts indirects. Le vieillissement de la population entraîne une augmentation des maladies et des dépenses à venir. Bien que des mesures aient été prises pour optimiser le système de santé, des améliorations sont encore possibles. - Pour mieux gérer les maladies chroniques, le système de santé suisse devrait : o Offrir une formation adaptée aux professionnels pour favoriser une approche pluridisciplinaire centrée sur les besoins des patients. o Identifier les besoins des populations vulnérables et mettre en place des solutions appropriées. o Promouvoir des programmes de santé encourageant des comportements favorables. - Encourager la mobilité active en développant des infrastructures pour le vélo et la marche. COURS 4 : Organisation du système de santé 1. Définition du système de santé Un système de santé est un ensemble organisé de pratiques, d'institutions et de ressources visant à promouvoir, protéger, restaurer et maintenir la santé. Il prend en compte les soins, le bien-être, et l'alimentation. La santé est un état de bien-être complet (physique, mental, social) qui ne se résume pas à l'absence de maladie. 2. Déterminants et finalités du système de santé Déterminants de santé : Les conditions de vie, l'âge, le sexe et l'éducation influencent l’état de santé d'une population. Finalités : o Maintenir et améliorer la santé de la population. o Protéger des risques financiers liés à la maladie ou à l'invalidité. o Réduire les inégalités socio-économiques dans l'accès aux soins. Le système de santé s'étend à toutes les dimensions de la vie sociale et dépend d'autres paramètres sociaux et interagit avec d'autres sous-systèmes (éducation, politique, économie) Il existe des indicateurs de performance pour qualifier le système de santé en fonction de la qualité, le coût, l'accessibilité 3. Principes d’accessibilité, d'égalité et d'équité Accessibilité : Chaque individu doit pouvoir accéder rapidement aux soins nécessaires, indépendamment de sa situation socio-économique. Cela comprend : o Accès physique (offre de soins, disponibilité). o Accès financier (assurance maladie). Égalité : Tout le monde doit avoir la même opportunité d’accéder aux soins nécessaires. Équité : Les ressources doivent être attribuées en fonction des besoins spécifiques de chacun 4. Acteurs principaux du système de santé Usagers : Obtenir à moindre coût les meilleures prestations dont il a besoin/envie Prestataires : Donner les meilleurs soins à leur patiente quel qu’en soit le prix – et accessoirement en vivre le mieux possible Financeur/ Assureur : Ne couvrir que des usagers bien portants, bon payeur et débourser un minimum Régulateur/ Etat : Contrôler l’ensemble du système, maitriser les coûts, optimiser les ressources Les systèmes de santé diffèrent par leurs types de protection sociale, mode de financement, statut des prestataires (privé/public), rôle de l'état, priorités et fonctionnement.... 5. Types de régimes de couverture sociale Système Bismarck (fin 19ème) : Basé sur les cotisations sociales liées à l’emploi (Allemagne, France, Suisse). Système Beveridge (1940’) : Couverture universelle financée par l'impôt (Danemark, Italie). → Aujourd’hui la plupart des systèmes sont mixtes 6. Le système de santé en Suisse - Assuré par assurance maladie obligatoire mais aussi impôts - L’offre des soins est mixte : médecines de la ville (indépendant) et les hôpitaux (publics). - Le marché des soins est réglementé et c’est la confédération, les cantons et les communes qui ont un pouvoir de réglementation. Le système de sante suisse est donc un système mixte public-privé L’assurance-maladie LAMal - Assurance obligatoire (LAMal-1996) : Toute personne vivant en Suisse doit avoir une assurance-maladie. Les primes varient en fonction de l'âge, de la résidence/commune, et du modèle de santé choisi car choix libre de la caisse maladie o Franchise annuelle (somme à payer de votre poche avant d’être couvert par l’assurance maladie) o Quote-part (participation de 10% après dépassement de la franchise, max 700 CHF/an) o Contribution aux frais de séjour hospitalier : 15 CHF/jour - Prestations couvertes : Soins de maladie, maternité, et accidents. Les prestations complémentaires peuvent être souscrites pour des soins non couverts (ex. dentaires, ostéopathie). - L’AOS prend en charge les coûts des prestations définies aux art. 25 à 31 en tenant compte des conditions suivantes (art.32 à 34) : o Les prestations (obligatoires) doivent être efficaces appropriées et économiques - L’assurance ne peut pas refuser une personne la couverture Lamal mais peut pour la couverture complémentaire (questionnaire de santé) Le rôle de l’Etat - Légiférer, contrôler, garantir l’accès aux soins, financer partiellement les infrastructures et subventionner les personnes à faibles revenus. Les assureurs (≈ 50) - Fixer les primes, encaisser les cotisations, rembourser les soins, et constituer des réserves pour garantir la viabilité du système. COURS 6 : RÔLE DES PRODUITS NATURELS Les produits naturels se divisent en deux grandes catégories : 1. Mélanges composés : Ce sont des mélanges complexes de molécules actives responsables de l'activité biologique, analysables par chromatographie. Par exemple, le ginkgo, un phytomédicament, est un mélange de molécules qui améliore la cognition. 2. Composés purs : Ce sont des monosubstances synthétisées directement par les plantes à partir de processus biochimiques complexes. Ces substances permettent de développer plusieurs types de médicaments. Les produits naturels sont des molécules organiques, composées de carbone, hydrogène, oxygène et azote. Ces molécules, telles que les alcaloïdes, sont essentielles dans les processus biologiques et jouent un rôle important en chimie et dans la santé. Les plantes ont la capacité de synthétiser des molécules d'intérêt pour leur défense et leur survie, mais qui sont aussi utiles pour la santé humaine. Certains aliments contiennent des composés naturels bénéfiques pour la santé : Ail (Allium Sativum) : Antihypertenseur, antibactérien, hypolipémiant. Brocolis : Réduction du risque de certains cancers. Produits à base de soja : Réduction des risques de maladies cardiovasculaires, d'ostéoporose et de certains cancers. Les tisanes et les phytoextraits : Les tisanes sont des mélanges de plantes médicinales séchées, utilisées pour leurs bienfaits traditionnels. Par exemple, la tisane Sidroga est utilisée pour favoriser le sommeil et calmer les nerfs. Les phytoextraits sont des mélanges standardisés de composés actifs, où chaque substance est présente en quantité précise. Le processus pour en faire des médicaments inclut la standardisation, des études cliniques et l'approbation par des autorités comme Swissmedic. Les compléments alimentaires et aliments fonctionnels : - Ces produits, tels que la margarine enrichie en phytostérols (qui réduit le cholestérol), n'ont pas de visée thérapeutique directe mais aident à réduire les risques pour la santé. Les huiles essentielles : Les huiles essentielles sont des mélanges de composés volatils très concentrés avec des compositions complexes. Elles ont des indications thérapeutiques variées, mais leur principe actif est difficile à isoler. Les médicaments d'origine naturelle : Les médicaments dérivés de produits naturels sont des monosubstances purifiées à partir de plantes. Ces médicaments ont des modes d'action précis et une marge thérapeutique étroite, nécessitant un dosage rigoureux. Par exemple, l’atropine, extraite de plantes, a été utilisée à l’époque pour dilater les pupilles, et aujourd'hui pour traiter certaines maladies inflammatoires de l'œil. Environ 30% des médicaments actuels ont une origine naturelle, directe ou indirecte. Ces médicaments peuvent cependant présenter des effets secondaires, et leur dosage est critique. Risques et interactions : L'utilisation des produits naturels n’est pas sans risque. Il peut y avoir des interactions médicamenteuses, et même certains aliments peuvent interagir avec les traitements médicaux. Modes d’utilisation des produits naturels : Les produits naturels peuvent être utilisés sous différentes formes : Tisane, Alimentation, Phytomédicaments, Médicaments, Compléments alimentaires, Huiles essentielles, Aliments fonctionnels La pharmacognosie est la science qui étudie les substances thérapeutiques d'origine biologique, qu'elles proviennent des plantes, des animaux ou de la fermentation des micro-organismes. Les plantes produisent des métabolites primaires (comme les glucides et l'amidon) et des métabolites secondaires (comme les alcaloïdes), qui sont à la base des principes actifs médicinaux. Défense des plantes : Les plantes produisent des composés toxiques pour se défendre contre les herbivores et les conditions environnementales. Certaines, comme l’ortie, utilisent des substances comme l’histamine dans leurs épines pour se protéger. Conclusion : Les produits naturels sont à la base de nombreux médicaments. Les plantes biosynthétisent ces composés principalement pour leur propre défense, mais leur bioactivité peut être exploitée à des fins thérapeutiques Les plantes contiennent de nombreux composés chimiques (principes actifs) qui sont à l'origine de leur usage en médecine traditionnelle. Cependant, les plantes et les produits naturels ne sont pas dépourvus de toxicité et leur usage nécessite des précautions et des conseils pharmaceutiques. COURS 7 : CHIMIODIVERSITE DES PRODUITS NATURELS La chimio diversité désigne la diversité des molécules chimiques produites par les organismes vivants, en particulier les plantes. Cette diversité est étroitement liée à la biodiversité végétale : plus les plantes sont variées, plus les molécules qu'elles produisent sont diversifiées. L'évolution des plantes a entraîné une augmentation de la complexité chimique, surtout en réponse à la nécessité de se défendre dans leur environnement. Par exemple, les premières plantes comme les cyanobactéries (non vasculaires) ont produit des molécules plus simples, tandis que les plantes plus évoluées (= vasculaire), comme les fougères, gymnospermes et angiospermes, synthétisent des composés de plus en plus complexes, notamment des arômes pour se protéger. Les zones tropicales sont les plus riches en biodiversité, aussi bien terrestre que marine, et donc les plus grandes sources de molécules naturelles potentiellement utiles pour des traitements médicaux. La biodiversité et la complexité des plantes dépend de leurs environnements et de leurs évolutions Sur terre, la plus grande biodiversité provient des insectes (50 % de la diversité), mais les plantes, bien qu'elles ne représentent que 5 % de la biodiversité (environ 300 000 à 400 000 espèces), sont également une source précieuse de molécules thérapeutiques. D'autres organismes comme les bactéries et les insectes produisent aussi des molécules bioactives intéressantes pour la pharmacologie. Les produits naturels sont à l'origine de nombreux médicaments. Entre 1981 et 2006, un tiers des 1 200 nouveaux médicaments développés provenaient de substances naturelles, dont certains très célèbres comme la morphine. Ces produits bioactifs (ligand) interagissent souvent de manière spécifique avec des enzymes ou des récepteurs (modèle clé-serrure) pour produire un effet thérapeutique. Cependant un substrat est spécifique à un récepteur ou il peut l’inhiber. La médecine traditionnelle est reconnue comme importante par l'OMS. Elle englobe des pratiques de santé basées sur l'utilisation de plantes, de parties d'animaux, de minéraux, ainsi que des thérapies spirituelles, techniques et exercices manuels. Ces méthodes sont utilisées pour soigner, diagnostiquer, prévenir les maladies et préserver la santé. Elle joue un rôle essentiel dans les pays où la médecine moderne est peu développée. En Afrique, par exemple, 80 % de la population recourt à cette médecine. Cependant, elle fait face à des critiques de la médecine conventionnelle et peine à obtenir une reconnaissance juridique dans certains pays. Chaque région a sa propre forme de médecine traditionnelle, comme l'Ayurveda en Inde ou la médecine chinoise (TCM), très répandue en Chine (50%). Malgré son importance, la médecine traditionnelle tend à disparaître dans certaines régions à cause du manque d'intérêt des jeunes. Un tradipraticien exerce une pratique médicale non conventionnelle reposant sur des approches présentées comme traditionnelles dans certaines communautés africaines. Ainsi la médecine traditionnelle est une source importante pour les médocs mais aussi pour les pays sous-développés. Dans les pays développés, on parle de médecines « complémentaires » ou « alternatives », et certaines pratiques sont remboursées par les assurances La pharmacopée (=art de préparer les médocs) est un recueil officiel qui décrit les matières premières autorisées pour la fabrication des médicaments. Le premier ouvrage connu, la "Matéria Médica", a été écrit par Dioscoride en 60 après J.-C. et recensait environ 500 plantes, animaux et minéraux utilisés à des fins médicinales. Aujourd'hui, la pharmacopée moderne, comme la pharmacopée européenne, continue de jouer un rôle important dans la régulation des médicaments. Elle inclut des méthodes de contrôle avancées pour assurer la qualité des plantes et des extraits utilisés. En phytothérapie, il est parfois nécessaire d'isoler les composés actifs des plantes pour éviter la toxicité des mélanges complexes quand la marge thérapeutique est étroite (taxol) Le processus qui transforme une plante en principe actif suit plusieurs étapes clés : 1. Extraction : Les molécules actives sont extraites à partir de la plante en utilisant un solvant spécifique car rôle important. Parfois, une macération est effectuée en chauffant la plante dans ce solvant. Après cela, le mélange est filtré et évaporé pour éliminer l’eau, laissant le produit sec. 2. Purification par chromatographie : La chromatographie est utilisée pour séparer les différents composés organiques de la plante. C'est un défi pour les pharmaciens, car les plantes produisent souvent de nombreux composés différents, difficiles à isoler. 3. Cristallisation ou analyse par poudre : Après la séparation, le produit pur peut se présenter sous forme de cristaux ou de poudre. Les cristaux sont analysés par cristallographie pour déterminer leur structure. Pour les poudres, des techniques comme la spectroscopie de masse et la résonance magnétique nucléaire (RMN) sont utilisées pour identifier la structure chimique. 4. Détermination structurale : Le processus de spectroscopie de masse permet de connaître la masse moléculaire, tandis que la RMN et la spectroscopie UV révèlent l’agencement des atomes et les groupes chimiques présents. Résumé Les produits naturels, notamment les plantes, constituent la base de nombreux médicaments et sont essentiels dans la recherche de nouvelles molécules bioactives. Ces plantes renferment divers composés chimiques, appelés principes actifs, qui sont à l'origine de leur utilisation en médecine traditionnelle, encore très pratiquée dans de nombreux pays en développement. Initialement, la pharmacopée se concentrait sur l'utilisation de plantes et d'autres organismes naturels, mais elle a évolué pour devenir un document officiel de référence pour la fabrication de médicaments. Cependant, l'utilisation de ces produits naturels n'est pas sans risques, car ils peuvent présenter une toxicité. C’est pourquoi le conseil d'un pharmacien est recommandé. Ces produits se présentent souvent sous forme de phytopréparations, qui sont des mélanges complexes d'extraits. Le pharmacien d’officine est reconnu comme l'expert des médicaments et est également la personne de référence pour l'utilisation de produits naturels, qu'ils soient sous forme de médicaments, de phytopréparations ou de compléments alimentaires. COURS 8 : DE LA DIVERSITÉ D’UN MÉDICAMENT AU PATIENT 1. Gestion de l'accès aux médicaments (Access Lead) - Access Lead concerne la gestion des aspects de prix et de remboursement des médicaments pour les produits du portefeuille de UCB-Pharma. - En Suisse, la majorité des médicaments sont remboursés par l’assurance de base. Ce remboursement dépend de deux organismes : o Office fédéral de la santé publique (OFSP) : décide de l’admission des médicaments dans la Liste des Spécialités (LS), ce qui permet leur remboursement, et fixe leur prix avec des révisions périodiques. o Caisses d'assurance maladie : assurent le remboursement pour des cas particuliers, souvent en négociation avec chaque caisse individuelle. 2. Exemples de médicaments et leurs spécificités - Lacosamide : Un antiépileptique de type « médicament chimique » (un acide aminé fonctionnalisé), administré sous forme de comprimés, sirop ou injection intraveineuse. Le brevet ayant expiré, des versions génériques sont disponibles, permettant de réduire les coûts pour les patients et le système de santé. - Romosozumab : Un médicament biotechnologique innovant, un anticorps monoclonal qui inhibe la sclérotine pour stimuler la formation osseuse (« bone builder »). Il est utilisé dans l’ostéoporose sévère chez les femmes post-ménopausées à haut risque de fracture et est protégé par brevet, ce qui en limite la concurrence. 3. Coûts de développement d’un médicament - Le développement d’un nouveau médicament est extrêmement coûteux, avec des estimations récentes variant entre 314 millions et 2,8 milliards de dollars selon les sources et la complexité du médicament. Une étude récente place le coût médian à environ 985 millions de dollars, et le coût moyen à 1,3 milliard. - Ces coûts varient selon le domaine thérapeutique : par exemple, les médicaments pour le système nerveux coûtent en moyenne 765,9 millions, tandis que ceux pour les cancers et immunomodulateurs atteignent 2,7 milliards. 4. Importance de l'industrie pharmaceutique dans le système de santé L'industrie pharmaceutique fournit des médicaments sûrs et efficaces, contribuant de manière significative au progrès médical. Elle joue un rôle crucial dans la recherche scientifique en finançant des programmes post-développement. De 2000 à 2009, les médicaments innovants ont été responsables de 73 % de l’augmentation de l’espérance de vie (1,74 ans) dans les pays de l'OCDE, en tenant compte de facteurs comme l'accès au système de santé, la vaccination, l’éducation, et la réduction des facteurs de risque. Exemple avec le traitement d'hépatite : une augmentation du taux de guérison (95%) grâce à une meilleure tolérance du médoc et avec un traitement plus simple L'industrie pharmaceutique est considérée comme essentielle (97 %) pour la santé publique. Ses bénéfices sont cruciaux pour : 60 % dédiés au financement de la recherche, favorisant l’innovation et de nouveaux traitements ; 40 % pour la transparence de l’information, assurant une communication claire sur la sécurité et l’efficacité des médicaments. Ces réinvestissements soutiennent l'innovation et renforcent la confiance du public et des autorités. 5. Dynamique et poids économique Le marché pharmaceutique mondial a connu une croissance importante depuis 2001, atteignant 1 607 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2023, témoignant de sa forte dynamique. On suppose qu’en 2027, le marché atteindra une valeur de 2 billions (comme celle de l'industrie) En Suisse, l’industrie emploie environ 47 892 personnes, dont 70 % ont des qualifications élevées, et représente 10 % du PIB suisse. Le secteur pharmaceutique est un acteur clé de l’économie, exportant bien plus de médicaments (105 milliards USD) qu'il n’en importe (49 milliards USD) en Suisse. Les activités de recherche sont principalement financées par des acteurs privés et en particulier par l’industrie pharmaceutique (= 1/4) 6. Innovation et évolution des traitements Le secteur évolue vers des médicaments de plus en plus ciblés et de plus en plus complexes, souvent issus de la biotechnologie, comme les anticorps monoclonaux ou les thérapies géniques, qui sont aujourd'hui disponibles sur le marché. Par exemple : o Oxaliplatine : utilisé pour traiter les cancers colorectaux métastatiques, combiné avec le 5-fluorouracile et l'acide folinique. o Encorafenib : pour le traitement du cancer colorectal métastatique chez les patients porteurs d’une mutation BRAF V600E. Ces innovations permettent des traitements plus ciblés et plus efficaces, même pour des cancers agressifs. 7. Dépenses en Recherche et Développement (R&D) Les entreprises pharmaceutiques réinvestissent environ un quart de leurs revenus dans la R&D. Par exemple, UCB-Pharma investit 31 %, au-dessus de la moyenne du secteur. Ce financement majoritairement privé permet de soutenir la recherche de nouveaux traitements et de contribuer à l’évolution de la science médicale. 8. Brevets et protection des données Les brevets confèrent une protection légale de 20 ans à compter de leur dépôt, mais le temps de commercialisation sous brevet est souvent plus court. Des mesures comme les certificats complémentaires de protection spécialisés pour les médocs (SPCs) ou la « protection des données réglementaires » (RDP) sont utilisées pour prolonger cette période. Exemples : o Vimpat : brevet expiré en 2022, avec possibilité d’extension de 6 mois pour les indications pédiatriques. Quatre génériques sont maintenant disponibles. o Evenity : protégé par brevet jusqu’en 2031, avec une protection des données réglementaires (RDP) jusqu’en 2034. Il est important de maximiser le résout sur investissement pendant la période ou le médicament est protégé par son brevet (principe breakheaver) 9. Phases de développement d’un médicament Principe d’entonnoir : beaucoup de candidat au départ, peu a l'arrivé Phase de recherche et préclinique : un grand nombre de molécules candidates sont testées pour identifier celles avec un potentiel thérapeutique. Développement clinique : se divise en plusieurs phases pour valider l’efficacité et la sécurité du médicament. Autorisation de mise sur le marché (AMM) : obtenue après examen par des agences de réglementation (SwissMedic, EMA, FDA), qui analysent l’efficacité, la sécurité, la qualité, et la conformité aux directives internationales. Phase post-AMM : assure la surveillance continue de la sécurité et la gestion des risques. Par exemple, pour Evenity, des mesures de gestion des risques comme des cartes de surveillance patient et un suivi par un spécialiste de l’ostéoporose ont été instaurées. Processus d’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) et Rôle des Autorités de Régulation - Les trois agences principales responsables de l'AMM sont : o SwissMedic (Suisse), o EMA (Agence européenne des médicaments), o FDA (Food and Drug Administration, aux États-Unis). - Ces agences s’assurent : o de l'efficacité, sécurité et qualité du médicament, o De l’évaluation de la documentation fournie (données cliniques et qualité de la substance active), o Du respect des directives internationales (y compris des inspections sur site), o Et de la surveillance continue de la sécurité après l’AMM. - En Suisse, SwissMedic prend en moyenne 442 jours pour approuver une nouvelle substance, ce qui est plus long que les 305 jours de la FDA ou les 399 jours de l’EMA. Après l'AMM, les médicaments sont soumis à une surveillance continue via un plan de gestion des risques (RMP) : - Pharmacovigilance de routine (avertissements dans la notice, suivi des effets secondaires, etc.), - Mesures de minimisation des risques si nécessaires (ex : symboles d'avertissement, guides pour les prescripteurs), - Obligation de prescription par un spécialiste si nécessaire, - Études de sécurité post-commercialisation (PASS), comme pour Evenity®, en raison des risques cardiovasculaires identifiés lors de l’étude ARCH. 10. Probabilité de succès - La probabilité de qu'un candidat médicament atteigne le marché est faible, seulement environ 6 % des molécules passant les tests de phase I (premiers essais humains) parviennent à l’AMM. COURS 10 : INTRODUCTION A LA RÉFLEXION ÉTHIQUE EN SANTÉ 1. Cadre Légal et Rôle de l'Éthique dans les Professions de Santé La Loi fédérale sur les professions médicales universitaires (2006) définit des exigences en matière de compétences sociales et de développement personnel pour les futurs professionnels de santé. L'objectif est de les préparer à reconnaître les limites de leur pratique, d'assumer des responsabilités éthiques envers les individus, la société et l’environnement, et de respecter l'autonomie des patients. De même, les études en pharmacie encouragent le respect de la dignité humaine et l'intégration de principes éthiques dans la pratique quotidienne, notamment dans la prescription et la gestion des traitements médicaux. 2. Types d'Éthique et Distinction avec la Déontologie Différents domaines d’éthique influencent les décisions en santé : Éthique personnelle : basée sur les valeurs individuelles du professionnel. Éthique professionnelle : concerne les normes propres à une profession. Éthique clinique : touche aux dilemmes éthiques rencontrés dans la relation soignant-soigné. Éthique de la recherche : encadre les pratiques scientifiques pour respecter les droits des sujets humains. L’éthique se distingue de la déontologie en ce qu'elle s'applique à l'ensemble de la société, repose sur des principes et encourage la responsabilité individuelle, tandis que la déontologie est propre à une profession, régulée par un code de conduite, et repose sur des règles précises. 3. Rôle de l'Éthique dans le Système de Santé Comme le souligne Dr. Ruth Baumann-Hölzle, les lois ne couvrent pas tous les aspects du bien-être humain, en particulier dans un contexte de soins. L’éthique complète les lacunes légales en guidant les actions des professionnels vers le bien des individus, en répondant à la question « Que faut-il pour qu’une personne aille bien ? ». Elle agit en complément du droit, qui impose des limites, mais ne guide pas la qualité des interactions humaines en soins. 4. Distinction entre Droit et Éthique Droit : établit un cadre externe, fondé sur des principes fondamentaux, sanctionne les comportements inappropriés et est limité dans sa portée. Éthique : oriente l’action en posant des questions sur le bien commun, est basée sur des sanctions internes (conscience), et possède une validité universelle. 5. Commissions d'Éthique et Encadrement des Recherches Les commissions d’éthique, comme la CER-VD, veillent à ce que la recherche respecte les principes éthiques, légaux et scientifiques. Elles sont composées de spécialistes de domaines variés (médecine, droit, biologie, éthique, etc.), et jouent un rôle crucial dans la protection des sujets de recherche et l'évaluation de projets. 6. Historique et Cadre Éthique des Essais Cliniques L’évolution de l’éthique dans la recherche sur l’être humain est marquée par des documents fondateurs : Code de Nuremberg (1947) : mise en place de premières règles après les atrocités médicales de la Seconde Guerre mondiale. Déclaration d’Helsinki (1964) : cadre éthique pour la recherche médicale. Directives internationales et lois nationales : développement des recommandations et lois en Suisse et dans le monde pour encadrer la recherche éthique. 7. La Commission Nationale d'Éthique (CNE) La CNE a pour mission d’informer sur les impacts sociaux et éthiques de la recherche médicale et des biotechnologies. Indépendante, elle fournit des avis éclairés aux instances politiques sans anticiper les décisions législatives. Elle ne juge pas des projets spécifiques, mais offre des analyses pour éclairer le débat public. 8. Éthique et Prix des Médicaments Les médicaments innovants, bien que bénéfiques, représentent un coût important pour la société et peuvent limiter l’accès équitable aux soins. La CNE, dans ses analyses, discute des implications éthiques des coûts sur la santé publique. 9. Code de Déontologie des Pharmaciens Ce code régit les relations entre pharmaciens, patients, collègues et partenaires du système de santé, et vise à garantir l’intégrité professionnelle, la confiance et l’indépendance. Il promeut un comportement professionnel basé sur l’honnêteté, la qualité et la dignité. 10. Communication et Consentement du Patient Le respect du patient comme partenaire dans les décisions de santé implique une communication claire et fondée sur des preuves (EBM). La démarche de consentement concerne les traitements standards, les thérapies compassionnelles et les essais cliniques, soulignant l’importance d’informer le patient pour un choix éclairé. COURS 11 : BASES D'ÉPIDÉMIOLOGIE APLIQUEE 1. Épidémiologie et Santé Publique - Épidémiologie descriptive : o Elle décrit l'état de santé d'une population en identifiant et quantifiant la fréquence des événements (maladies, facteurs de risque, consommation de soins, etc.). o Elle analyse la transmission, la distribution et l'évolution des maladies en répondant aux questions Qui ? Quand ? Où ? et en mesurant la fréquence et le mode d’apparition des maladies. - Épidémiologie analytique : o Son objectif est d’analyser les déterminants des problèmes de santé, en identifiant les causes et les facteurs de risque des maladies et les groupes à risque. o Elle permet de mesurer le niveau de risque et de déterminer l’impact des différentes expositions sur la santé. - Épidémiologie d'intervention : o Elle évalue l’impact d’une intervention (comme un vaccin ou un traitement) en cherchant à isoler les effets spécifiques de cette intervention. L'épidémiologie est l'étude : La répartition des maladies : en observant la fréquence, le moment, le lieu et les caractéristiques démographiques (Qui? Quand ? Où? Combien?) Les déterminants de la santé : en étudiant les expositions, les comportements, et les facteurs génétiques de risque (Comment ? Quoi ? Pourquoi ?) L’application pratique : pour prévenir les maladies, planifier et prioriser les actions de santé publique et orienter les politiques de santé. Elle regroupe les techniques permettant de : Quantifier la fréquence des événements (maladies, facteurs de risque, consommation de soins, etc.) Identifier et quantifier les associations entre ces événements, exprimées en termes de risque absolu, risque relatif, etc. Quantifier l‘impact des circonstances médicales ou environnementales sur l‘état de santé de la population Investigations cliniques : centrées sur l’individu, elles se concentrent sur les personnes malades et visent à orienter le traitement. Investigations communautaires : centrées sur la population, elles incluent aussi bien les personnes malades que les personnes en bonne santé et visent la prévention et la promotion de la santé. Calcul pour le rapport de base en épidémiologie - Proportion = a/a+b - ratio = a/b - Cote (odd) = Probabilité d’un évènement divisé par la probabilité d’un évènement inverse - Taux = probabilité de survenue d’un évènement donné au cours du temp 2. Mesures de fréquences Prévalence : mesure la proportion de cas d'une maladie dans une population à un moment donné, influencée par la sévérité et la durée de la maladie. Elle est utile pour évaluer la charge de morbidité et pour la planification des ressources de santé et de mesurer l’impact des services de santé. P est influencé par la sévérité de la maladie, la durée de la maladie, le nombre de nouveaux cas Incidence : mesure l'apparition de nouveaux cas de maladie dans une population définie pendant une période donnée. Elle est particulièrement utile pour les maladies aiguës. - Incidence cumulée : mesure le risque global dans une population à risque au début de l’étude (100% follow-up) - Taux d’incidence : mesure le taux de survenue des cas en tenant compte du temps de suivi instable (concept de personne-temps) Létalité : indique la gravité d’une maladie en mesurant la proportion de décès dus à la maladie dans un intervalle de temps donné (en pourcentage) Les données de prévalence sont très importantes pour la planification des interventions de santé publiques les données d’incidence identifie la probabilité qu’une maladie ou un état de santé se produise (risque) Le choix de la méthodologie doit s'adapter : Caractéristiques des expositions et des maladies étudiées, Disponibilités des données, Contraintes éthiques et pratiques, Biais et validité, Objectifs de causalité ou de description 3. Études en Épidémiologie : Transversales vs Longitudinales Études transversales (cross-sectional) : se font à un moment unique dans le temps et mesurent la prévalence. Études longitudinales : suivent une cohorte d’individus au cours du temps et enregistrent les nouveaux cas pour calculer le taux d'incidence. 4. Mesures d'Association (Épidémiologie Analytique) Études de cohorte : suivent un groupe d’individus sains pour observer l’incidence de plusieurs maladies (outcomes) en fonction d’un seul facteur de risque. Risque relatif (RR) : indique l’augmentation ou la réduction du risque de maladie associée à un facteur de risque. - RR=1 : Pas d'association. - RR>1 : Facteur de risque augmente le risque. - RR Desitin, Sandoz et Mepha Politique de Prix : Le prix des génériques doit être inférieur de 30% à celui de l’original au moment de sa mise en marché. En 2023, les génériques représentaient 64 % des ventes en Suisse. Fixation du Prix des Génériques : Lorsqu’un brevet expire, le prix du médicament original est réduit, souvent de manière substantielle (ex. -40% pour VIMPAT). Les génériques doivent alors être inscrits dans la Liste des Spécialités (LS) à un prix inférieur, généralement -30% du prix du produit original. Pour maintenir leur compétitivité, les fabricants originaux peuvent s'aligner volontairement sur le prix des génériques, offrant ainsi un remboursement partiel à 10%, tandis qu'un maintien de prix impose une quote-part de 40% pour le patient. La part des génériques est en hausse continue, atteignant 64% en Suisse en 2023. Depuis 2012, la part des génériques augmente régulièrement et a atteint 64% en 2023. Par rapport à l'année précédente, leur part a donc augmenté de 4%. En nombre de comprimés, en 2023 en Suisse, des génériques ont été vendus dans 64 cas sur 100 où il existe des génériques. Droit de Substitution (Art 52a LAMal) : Les pharmaciens peuvent substituer un médicament prescrit par un équivalent moins coûteux, à condition que l’effet soit médicalement adéquat. Si le médecin s’oppose à cette substitution, le pharmacien doit suivre cette exigence. Le Conseil fédéral encadre ces conditions pour garantir que le médicament de remplacement soit aussi approprié que l’original. Fin de Vie des Produits : Les médicaments peuvent être retirés prématurément pour des raisons de sécurité, ou progressivement lorsqu'ils deviennent moins rentables ou tombent en désuétude. Ce processus est délicat pour préserver la relation avec les patients et les professionnels de santé. Conclusion : Le développement et la mise sur le marché d’un médicament nécessitent des ressources significatives en temps et en argent, et sont soumis à des régulations strictes. Ce secteur offre de nombreuses opportunités de carrière, notamment pour les pharmaciens dans l’industrie. COURS 13 : ÉCONOMIE POLITIQUE DU SYSTÈME DE SANTÉ ET MÉDOC 1. Augmentation des primes d'assurance en 2024 : une hausse de 8,7 % et ses causes Causes structurelles : La hausse des primes est le reflet d'une augmentation continue des coûts de la santé, stimulée par plusieurs facteurs : o Vieillissement de la population et augmentation des maladies chroniques, qui nécessitent des soins prolongés et coûteux. o Nouveaux traitements médicaux, souvent innovants mais onéreux, qui augmentent les dépenses. o Manque de coordination entre les différents acteurs du système de santé, engendrant des inefficacités. Causes conjoncturelles : La pandémie de COVID-19 a laissé des effets durables sur le système de santé, avec un besoin de rattraper les traitements retardés pendant la crise. De plus, les caisses maladie avaient des prévisions budgétaires trop basses et des réserves insuffisantes, ce qui a contribué à cette hausse significative. 2. Conséquences de la hausse des primes pour les ménages Impact économique : Dans un contexte déjà marqué par une augmentation des prix de l’énergie, des logements et des denrées alimentaires, la hausse des primes pèse lourdement sur le budget des ménages suisses. Impact politique : La hausse des primes en période électorale met sous pression les responsables politiques, et la confiance des citoyens dans le système d'assurance se dégrade. En octobre, un tiers des Suisses estimaient que leur situation financière s’était détériorée, citant la hausse des primes comme la principale raison. 3. Tentatives pour maîtriser les coûts de la santé Refus de réduire le catalogue de prestations : Bien que réduire la couverture offerte par l’assurance maladie soit envisagé, il est jugé trop drastique. Réformes potentielles : o Utilisation accrue des génériques et biosimilaires : Les génériques, moins chers que les médicaments de marque, sont favorisés pour alléger les dépenses. o Révision de TARMED : Ce système de tarification pour les actes médicaux pourrait être ajusté pour éviter les surcoûts. o Soins coordonnés : Encourager une meilleure coordination des soins permettrait de réduire les duplications et de limiter les traitements inutiles. Financement : La Suisse pourrait envisager une augmentation des subsides pour les ménages les plus modestes ou un plafonnement des primes d’assurance en fonction des revenus. 4. Résumés des coûts de la santé en Suisse (2019-2024) Après une quasi-stabilisation en 2018, les dépenses de santé ont atteint plus de 10 000 CHF par personne en 2019, avec une croissance projetée de 3 % par an en raison du vieillissement démographique et de la hausse des salaires. La pandémie a amplifié ces coûts, entraînant une augmentation annuelle de 3,5 % jusqu'en 2024. En 2022, les dépenses ont grimpé de 2,9 % à 89,5 milliards CHF, avec des hausses prévues de 3,6 % en 2023 et 3,1 % en 2024. Cette inflation des coûts et des primes d'assurance affecte durement les finances des ménages, suscitant inquiétude et méfiance envers le système de santé. 5. Analyse des coûts de santé en Suisse en 2019 et au-delà - En 2019, les dépenses de santé ont atteint environ 10 000 CHF par habitant, ce qui représente 11,7 % du PIB, plaçant la Suisse parmi les pays avec les coûts de santé les plus élevés. Les prévisions annoncent une hausse annuelle des dépenses de 3 % pour les années à venir, à cause du vieillissement démographique, de la hausse des salaires et des ajustements post-COVID. o PIB = indicateur économique qui quantifie la valeur totale de la « production de richesse » annuelle effectuée par les agents économiques (ménages, entreprises, administrations publiques) résidant à l'intérieur d'un territoire. - Rôle des réserves des caisses maladie : Les experts estiment que si les caisses maladie avaient conservé des réserves plus élevées, elles auraient pu limiter la hausse des primes de 2023. Les dépenses en santé de la Suisse atteint les 92 milliards (11.7% du PIB) La part totale des dépenses de santé financée par les ménages est de 55 milliards de francs (soit 58%). Quant aux entreprises, elle est de 7% et pour l'état, elle est de 34% 6. Répartition des dépenses de santé en Suisse En 2022, le coût du système de santé par habitant était de 869 CHF par mois, avec une part des dépenses de santé dans le PIB de 11,7 %. Financement : 58 % des dépenses de santé sont supportées par les ménages (55 milliards CHF), 34 % par l’État, et 7 % par les entreprises. Les soins de santé représentent le deuxième poste de dépenses des ménages, derrière le logement, comprenant médecins, médicaments, soins dentaires, radiologies et services hospitaliers. Les coûts ne sont pas financés de manière proportionnelle aux revenus des citoyennes et citoyens Les ménages suisses dépensent en moyenne 3% de leurs revenus disponibles pour les médicaments L’indice des prix à la consommation (IPC) mesure l’évolution des prix des produits et services importants pour les ménages. Les dépenses de transfert telles qu’impôts, cotisations d’assurance sociale ou primes des caisses-maladie ne sont pas prises en compte Les coûts de la santé augmentent plus vite que les capacités de financement : 250 pour les coûts de la santé contre 175 pour le PIB - L’augmentation des dépenses dépend du prix et du volume : Coût total (CT) = N * Q * CU o avec N, Nombre de patientes o Q, Volume des prestations par patiente o CU, Coût unitaire des prestations de soins A une année donnée, le coût total du système de santé correspond à N patientes qui ont reçu Q prestations médicales d’une valeur de CU -> Comprendre l'évolution de ses 3 composantes 7. Facteurs d'augmentation des dépenses de santé Facteurs liés à la demande de soins : (Désir d’un individu par rapport à un service) o Vieillissement de la population, mauvaise santé populationnelle, innovations technologiques coûteuses. o Prix élevé des prestations de soins. Facteurs liés à l’offre de soins : (Ensemble des infrastructures pour assurer les prestations de service) o Incitatifs financiers basés sur la facturation par acte ou par consultation, qui favorisent une augmentation des traitements. o Demande induite par les prestataires, et manque de coordination des soins qui entraîne des redondances et des inefficacités. o Dépendance à l’égard du personnel médical formé à l’étranger. 8. Définition de la santé selon l'OMS Selon l'OMS, la santé ne se limite pas à l'absence de maladie : elle inclut un bien-être complet physique, mental et social. Cela implique un large éventail de déterminants et de besoins en matière de soins et de qualité de vie. 9. Dépenses de santé en Suisse et comparaison internationale En 2022, la Suisse consacre 11,3 % de son PIB à la santé, ce qui la place au second rang mondial après les États-Unis (16,6 %). Cependant, l'espérance de vie en Suisse (83,9 ans) est l'une des plus élevées, surpassant celle des États-Unis. Ces dépenses traduisent un investissement important dans la qualité et la disponibilité des soins. 10. Indicateurs de performance du système de santé Efficacité : capacité à produire l'effet attendu, mesurée par des indicateurs comme l'espérance de vie et la mortalité infantile. Efficience : capacité à obtenir des résultats avec un minimum de ressources, mesurée par la part du PIB dédiée aux soins et la consommation des ménages. Bien que les dépenses soient liées à la qualité et la quantité des soins, un système peut être coûteux sans pour autant être parfaitement efficace. 11. Évaluation du système de santé suisse Le système suisse est jugé de haute qualité, avec un réseau de prestataires dense, mais il est également perçu comme coûteux et inégalitaire. Environ 3 % des ménages renoncent à des soins pour des raisons financières. Complexité et manque de transparence : les structures et les prestations varient entre les niveaux locaux, cantonal et fédéral. Dépendance vis-à-vis du personnel étranger : une grande part des professionnels de santé suisses sont formés à l’étranger, ce qui pose des défis en termes d’intégration et de stabilité. 12. Pistes pour maîtriser les dépenses de santé Prévention des maladies non transmissibles (qui représentent 80 % des coûts). Promotion des médicaments génériques pour réduire les coûts. Coordination des soins : encourager la collaboration interprofessionnelle pour éviter la redondance des services. Contrôle des factures et renforcement de la concurrence entre hôpitaux. 13. Positions politiques sur la santé UDC : favorise un système de santé libéral avec une grande place laissée à la concurrence (libre choix) et un renforcement de la responsabilité individuelle des assurés. Diminuer les assurances de bases et augmenter les assurances complémentaires. PLR : préconise une concurrence régulée et la transparence des coûts, tout en limitant l’intervention de l’État et renforcer la responsabilité individuelle. Revoir le catalogue en promouvant prévention Centre (PDC) : soutient une approche équilibrée avec des primes supportables, la prévention et une meilleure utilisation des soins ambulatoires (combattre surconsommation médicale) PS : plaide pour un système de santé public avec des caisses cantonales, des primes basées sur le revenu, et une industrie pharmaceutique nationale. Les Verts : mettent l’accent sur la santé au-delà des soins, avec une caisse publique cantonale et des programmes de promotion de la santé. Synthèse : La sante comme un enjeu prioritiser pour le partis politiques + freiner les coûts de la sante et la hausse des primes 14. Initiative EFAS : financement uniforme des prestations Le projet EFAS vise à unifier le financement des soins ambulatoires et hospitaliers pour réduire les incitations économiques qui freinent le recours aux soins ambulatoires. Il est soutenu par le Conseil Fédéral pour sa capacité à rationaliser les coûts, mais critiqué par certains pour son potentiel à augmenter le pouvoir des assurances et créer une médecine à deux vitesses. Cette synthèse montre la complexité du système de santé suisse, son efficacité et les efforts pour en maîtriser les coûts tout en assurant une équité dans l'accès aux soins. La position des citoyens en fonctions des Initiatives populaires en lien avec le financement du système de santé Contexte : les prestations ne sont pas fiancées de la même manière en ambulatoire et en stationnaire - Frein au passage vers l’ambulatoire et ↑ primes - « Corriger les mauvaises incitations » OUI – Conseil Fédéral et Parlement - Pour ↓ les mauvaises incitations (et faire des économies) - Pour encourager les traitements en ambulatoires ( intérêts communs) et éviter les hospitalisations inutiles - Pour améliorer la qualité et la coordination des soins - Pour ↓ les primes d’assurance-maladie NON – Comité référendaire - ↑ pouvoir aux assurances-maladies (possibilité de piloter Financièrement le système) - ↑ des primes pour la population (car ↓ part payée par les cantons) - Médecine à deux vitesses - Accélération de la dégradation des soins à domicile et en EMS (car fixation des prix par les assureurs avec ↑ part de financement) COURS 15 : LE DROIT Types de Droit Droit international : Prend le dessus sur les autres droits, établissant les normes entre États. Droit fédéral : Régit la Suisse au niveau national et prime sur le droit cantonal. Comprend la Constitution fédérale (adoptée par le peuple) et les lois fédérales élaborées par le Parlement fédéral, appliquées via des règlements et ordonnances du Conseil fédéral. Droit cantonal : Géré par chaque canton avec sa propre constitution (adoptée par le peuple), ses lois cantonales (par le Parlement cantonal), et ses règlements d’application édictés par le gouvernement cantonal. Législation sur les Médicaments Les médicaments sont réglementés par une combinaison de lois fédérales et cantonales. Différentes lois traitent de chaque aspect : - Pharmaciens : Régis par la Loi sur les Professions Médicales (LPMéd). - Produits médicaux : o LPTh : Loi sur les produits thérapeutiques, qui couvre les médicaments et dispositifs médicaux. o LStup : Loi sur les stupéfiants, encadrant les substances réglementées. o Lchim : Loi sur les produits chimiques. o Lois spécifiques pour l’alcool et les denrées alimentaires. - Patients : Leurs droits sont garantis par diverses dispositions légales, notamment pour leur protection, le respect de leur vie privée, et le droit à l’information. Législation Encadrant les Professions de Santé Les professions de santé sont couvertes par plusieurs lois fédérales : Professions médicales universitaires : (médecins, vétérinaires, pharmaciens, etc.) sous la LPMéd. Professions de la psychologie : Régies par la LPsy. Professions de santé non universitaires : (infirmiers, physiothérapeutes, etc.) sous la LPSan. Autres professions de santé : Régies par des lois cantonales. Les assistantes en pharmacie ne sont actuellement pas considérées comme des professionnelles de santé, mais un changement est en cours. Détail sur LPMed - Objectifs (Art 1) : o Promouvoir la santé publique, protéger la population et assurer la qualité des formations et de l’exercice des professions de santé, ainsi que la libre circulation des professionnels en Suisse. - Champ d'application (Art 2) : o Elle régit les médecins, vétérinaires, pharmaciens, dentistes et chiropraticiens. - Devoirs professionnels (Art. 40) : - Les professionnels doivent exercer leur activité de manière consciencieuse, respecter leurs limites de compétences, suivre une formation continue, et garantir les droits des patients. o Conscience et compétence : Les professionnels doivent travailler de manière consciencieuse et respecter leurs limites de compétences. o Formation continue : Les professionnels sont tenus de se former en continu pour maintenir leurs compétences à jour. o Respect des droits des patients : Les droits des patients doivent être protégés, notamment leur vie privée et leur bien-être. o Publicité éthique : Toute publicité doit être objective, transparente et ne pas induire en erreur ou être importune o Défendre les intérêts des patients indépendamment des avantages financiers o Observer le secret professionnel Droits des Patients et Secret Médical Hippocrate, ” Quoi que je voie entende dans la société pendante, ou même hors de l'exercice de ma profession, je tairai ce qui n'a jamais besoin d'être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas” -> principe majeur de l'activité médicale Les droits des patients comprennent la défense de leurs intérêts, le droit au respect de leur vie privée, et le droit à être informés. La notion du secret médical couvre l’ensemble des informations qui concernent le patient, porté à la connaissance du professionnel de la santé. Le secret médical est une pierre angulaire de la relation de confiance entre patient et professionnel : Portée du secret médical : Couvre toutes les informations échangées lors des soins, y compris les diagnostics, observations, conversations et confidences des proches. Application illimitée dans le temps : Le secret médical persiste au-delà du décès du patient/médecin ou de la fin d’activité du professionnel. Sanctions (Art. 321 du Code pénal + Art 325 de la loi Fédérale) : Les professionnels qui dévoilent des informations médicales sans consentement sont passibles de peines allant jusqu’à trois ans de privation de liberté ou d’une amende. Exceptions au secret médical : Consentement du patient : Le patient peut autoriser la divulgation de ses informations. Exigence légale : La loi peut exiger ou autoriser la divulgation de certaines informations. Autorisation de l’autorité de surveillance : Si approuvée par l’autorité compétente Réglementation des Médicaments Les médicaments sont strictement réglementés en Suisse : 1. Définition des médicaments : a. Sont considérés comme médicaments les produits chimiques ou biologiques ayant un effet médical, destinés au diagnostic, à la prévention ou au traitement des maladies, blessures et handicaps. Le sang et les produits sanguins sont inclus dans cette définition. 2. Types de médicaments : a. Préparation originale : Un médicament dont le principe actif est autorisé pour la première fois par Swissmedic, généralement protégé par un brevet. b. Génériques : Médicaments autorisés par Swissmedic, similaires à une préparation originale avec un même principe actif, forme galénique et dosage. Les génériques peuvent être produits après l’expiration du brevet de l’original. Ils sont fixés à un prix plus bas (29%) par les autorités pour réduire les coûts de la santé (aussrance maladie). c. Exemple : Inegy 10/20 (simvastatine + ézétimibe) : 136.60 CHF pour 98 comprimés, tandis que le Ézétimibe-simvastatine Sandoz : 70.40 CHF pour 98 comprimés (générique moins cher). 3. Cas problématiques dans le passé : a. Thalidomide : Utilisé comme antalgique, ce médicament a provoqué des malformations congénitales. b. Mediator : Un médicament anti-diabétique ayant entraîné des effets graves, voire mortels. Médicament de Référence et Biosimilaire - Préparation de Référence : o C'est un médicament biologique autorisé par Swissmedic, utilisé comme point de comparaison pour évaluer l’efficacité, la qualité, et la sécurité d'un nouveau médicament dit "biosimilaire". - Biosimilaire : o Un médicament biologique conçu pour être similaire à la préparation de référence, sans être identique, et destiné à offrir une alternative plus abordable. Ces médicaments réduisent les coûts de santé, bien que leur part de marché reste faible (environ 0,1 %). ▪ Exemple de comparaison de coût : Neupogen (filgrastim) coûte 496.65 CHF, tandis que son biosimilaire, Filgrastim Teva, est à 455.25 CHF. Off-Label Use (Utilisation Hors Indication) Définition : Cela concerne l’usage d’un médicament au-delà des indications prévues dans son autorisation officielle, comme dans les domaines de la pédiatrie, de l'oncologie ou pour le traitement de la dépendance à l’alcool avec du baclofène. Recommandations de l'APC : Les pharmaciens doivent être informés et vigilants concernant les usages hors indication pour garantir la sécurité des patients (pédiatrie). Médicaments Orphelins Définition : Médicaments destinés au diagnostic ou traitement de maladies rares (moins de 5 personnes sur 10,000) mettant en danger la vie du patient ou invalidité chronique. Le statut facilite l’autorisation de ces médicaments pour encourager leur développement. Objectifs : Réduire les coûts et inciter les entreprises à investir dans des traitements pour des maladies rares, bien qu’elles soient nombreuses (6,000 à 8,000 maladies rares dans le monde). Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) Swissmedic : L’organisme suisse qui autorise et surveille les produits thérapeutiques avec actuellement 5,769 médicaments autorisés. Catégories de Vente : o A : Ordonnance non renouvelable sans autorisation du médecin. o B : Ordonnance renouvelable (Pharmacie) o D : Vente en droguerie avec conseil spécialisé. o E : Vente libre, accessible à tous les commerces. SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT D’UN MÉDICAMENT Développement et Essais Cliniques Les essais cliniques sont encadrés par la Loi fédérale relative à la recherche sur l'être humain, qui garantit : Protection des participants : Les intérêts et la santé du participant priment sur les intérêts de la science. Consentement éclairé : Les patients doivent être informés et donner leur consentement avant de participer. Droit d’information : Le patient a le droit de connaître les résultats les concernant. Tout essai clinique en Suisse requiert une approbation d’une commission d’éthique et, pour les médicaments, une autorisation de Swissmedic. Swissmedic, en collaboration avec les cantons, surveille le marché pour garantir la sécurité des produits de santé : Pharmacovigilance : Surveillance des effets indésirables des médicaments (15 317 cas en 2023). Rappels de produits : En fonction des risques, un rappel peut être ordonné pour les patients, les commerces ou les grossistes. Vigilance : Surveillance, analyse et gestion systématique des évènements indésirables et des irrégularités des produits thérapeutiques Autres formes de vigilance : o Matériovigilance : pour les dispositifs médicaux. o Hémovigilance : pour les produits sanguins. - Devoir d’annonce par chaque acteur y compris les patients - Centralisation de la gestion Swissmedic avec collaboration internationale Les contrefaçons sont des médicaments falsifiés pour tromper sur leur identité. Leur danger est important, causant chaque année environ 700 000 décès dans le monde. En Suisse : Environ 30 % des produits comme le Viagra (erection) achetés en ligne sont contrefaits. International : 50 % des médicaments vendus en ligne sont contrefaits (OMS). En 2023, les douanes suisses ont intercepté 6 659 importations illégales, dont 43 % provenaient d’Inde. Exemple : En 2009, un lot de Combivir contrefait a été rappelé après avoir été distribué en Allemagne et touché des patients en Suisse. Compléments Alimentaires : Doivent apporter un bénéfice nutritionnel ou physiologique (ex. calcium, biotine), mais certains produits comme la levure de riz rouge, qui contient de la lovastatine (une substance à effets similaires aux statines), ne sont pas considérés comme compléments alimentaires et sont soumis à des contrôles stricts mais autorisé comme médicament en Suisse. - L'acide linoléique : maintien d'une cholestérolémie normale. - La biotine : fonctionnement normal du système nerveux. - Le calcium : nécessaire à une croissance et à un développement osseux normaux - des enfants - Le calcium : coagulation sanguine normale. - Le magnésium : fonction musculaire normale. - Le potassium : maintien d'une pression artérielle normale Erreurs de Fabrication : Exemples d’accidents dus à des erreurs dans la chaîne de production, comme l’affaire du talc contenant de l’arsenic en 1952, causant 73 décès. Produits dopants et abus Les lois suisses interdisent le dopage dans le sport, avec des sanctions pour la possession, l’importation ou la consommation de substances dopantes (anabolisants, EPO, etc.). Les agences antidopage internationales collaborent pour assurer le respect de ces règles. ABUS ET USAGE DÉTOURNÉ DE LA PHARMACIE DE MÉNAGE : Les abus de médicaments, notamment pour les médicaments de pharmacie de ménage, sont un problème croissant chez les jeunes. En Suisse, la réglementation impose des prescriptions strictes pour limiter les risques d'abus, y compris pour les stupéfiants et substances psychotropes. La combinaison de médicaments avec de l'alcool, par exemple, peut entraîner des effets graves tels que des risques de surdose et des troubles de dépendance. - Stupéfiants : substances provoquant une forte dépendance, ayant des effets similaires à ceux de la morphine, de la cocaïne ou du cannabis. En Suisse, ils incluent aussi les produits dérivés de ces substances, et leur usage est strictement réglementé. - Substances psychotropes : Incluent les amphétamines, barbituriques, benzodiazépines, et hallucinogènes comme le LSD. Leur utilisation non médicale est illégale, et des sanctions sont imposées pour leur possession, leur consommation et leur trafic. Toxicomanie et Marché Noir La Suisse adopte plusieurs stratégies pour combattre la toxicomanie et le marché noir de médicaments : Faux Ordonnances : La falsification d'ordonnances et la prescription abusive de médicaments sont surveillées étroitement. Les professionnels de la santé sont formés pour détecter les comportements suspects. Prise en Charge et Substitution : Les personnes dépendantes sont suivies dans des programmes de substitution encadrés par des médecins et des pharmaciens, avec des substances contrôlées permettant un sevrage progressif et un suivi thérapeutique. Prescription Médicale : Exigences Minimales (LPTh) - Pour limiter les abus et garantir la sécurité des patients, la loi sur les produits thérapeutiques (LPTh) fixe des exigences minimales pour les prescriptions médicales, révisée en janvier 2019 pour une meilleure rigueur. - Objectifs de la LPTh : o Assurer une communication claire entre le prescripteur et le pharmacien. o Réduire les risques de confusion et d’erreurs médicamenteuses. o Garantir la connaissance de l’état de santé du patient avant toute prescription. - Exigences (Ordonnance sur les médicaments, article 51) : o Nom et numéro d’identification du prescripteur. o Identité complète du patient (nom, prénom, date de naissance). o Détails de la prescription (nom du médicament, dosage, forme, durée d’utilisation). - La signature manuscrite est obligatoire pour les ordonnances papier. Pour les ordonnances électroniques, une signature électronique qualifiée est exigée. Importation de Médicaments Non Autorisés Les particuliers peuvent importer de petites quantités de médicaments (pour un mois de consommation personnelle) avec certaines exceptions, comme les médicaments génétiquement modifiés. Les pharmacies, quant à elles, peuvent importer des médicaments non disponibles en Suisse pour des cas d'urgence ou lorsqu'aucun substitut équivalent n’est disponible. Un registre des importations doit être tenu pour en assurer la traçabilité. Ce Médicament est autorisé par un pays avec contrôle équivalent (pays "analogue", ex : UE, USA, Canada, Japon). Aucun médicament de substitution n'est autorisé ou disponible en Suisse Prise en Charge des Médicaments et Coût (Loi sur l'Assurance Maladie) Les coûts de la santé en 2021 en Suisse représentent 86.3 milliards de francs. La part des médicaments est de 11.8 % (inclut la part des médicaments dans les traitements hospitaliers) La Loi fédérale sur l’assurance-maladie (LAMal) définit les médicaments remboursables en Suisse et le prix maximum pris en charge. Quote-part des Médicaments : En principe, le patient contribue à hauteur de 10 % des coûts. Si des génériques sont disponibles et inscrits dans la liste des spécialités, une quote-part plus élevée (40 %) s’applique pour encourager l’usage de médicaments moins chers. - Commission fédérale des médicaments o Preuve de leur efficacité, de leur valeur thérapeutique (sur documentation de Swissmedic) et de leur économicité (sur comparaison de prix avec l'étranger au niveau des prix de fabrique) Certains traitements innovants, en particulier ceux de thérapie génique, sont extrêmement coûteux : Luxturna : Traitement contre la dégénérescence héréditaire de la rétine (850 000 USD pour une dose unique). Un des médicaments les + chers (706 760 euros) Glybera : Médicament génique vendu à 1,2 million USD par an pour traiter certaines maladies génétiques. LStup : Conventions Internationales et Réglementations en Suisse Conventions Internationales Ratifiées - La Suisse a ratifié trois conventions de l'ONU : o Convention unique de 1961 : sur les stupéfiants. o Convention de 1971 : sur les substances psychotropes. o Convention de 1988 : contre le trafic illicite de stupéfiants et substances psychotropes. - Leurs buts sont de désigner les stupéfiants, instaurer un système d'autorisation, réglementer les transactions et tenir une comptabilité et Prévoir des sanctions - Relation avec la LPTh o La LStup s'applique aux stupéfiants en l'absence de réglementation spécifique de la LPTh, notamment lorsque celle-ci est moins complète. DÉFINITIONS - Stupéfiants : Substances engendrant une dépendance (morphine, cocaïne, cannabis). - Substances psychotropes : Substances comme les amphétamines, barbituriques et hallucinogènes. - Operations réglementes : Import, Distribution, prescription, fabrication, remise, élimination, acquisition Importation et Exportation des Stupéfiants pour les Voyageurs Malades En Suisse, les voyageurs nécessitant des médicaments contenant des stupéfiants peuvent les importer ou les exporter pour une durée maximale de 30 jours sans autorisation spéciale, à condition que le pays de destination l'autorise. Toutefois, certaines restrictions s’appliquent : Tableau D : Les substances figurant dans ce tableau ne peuvent pas être importées/exportées sans autorisation. Tableau C : Les substances de ce tableau sont libres de restrictions pour l’importation/exportation. Conditions pour l’espace Schengen : Pour voyager dans l’espace Schengen avec des médicaments contenant des stupéfiants, le voyageur doit généralement présenter à la frontière un certificat médical, validé par le pharmacien ayant délivré le médicament. Ce certificat, valable pour 30 jours, doit également être transmis sous forme de copie authentifiée à l'autorité cantonale. Les médicaments du tableau C ne nécessitent pas ce certificat. Prescription et Réglementation des Stupéfiants La prescription des stupéfiants suit une réglementation stricte en Suisse : Ordonnances à souches : Nécessaires pour les substances des tableaux A et D, valables pour un mois, avec une quantité maximale correspondant à un mois de traitement (pouvant aller jusqu’à trois mois si cela est précisé). Ordonnances normales : Utilisées pour les substances des autres tableaux, valables selon le droit cantonal, pour une quantité allant jusqu'à six mois de traitement. La prescription de stupéfiants est limitée aux médecins et vétérinaires, uniquement pour leurs patients ou animaux sous traitement. Les dentistes, par exemple, ne sont pas autorisés à prescrire des stupéfiants. Cannabis à Usage Médical Depuis le 1er août 2022, le cannabis est reconnu comme un stupéfiant médical comparable à la morphine en Suisse. La prescription se fait principalement sous forme de gouttes contenant une teneur en THC standardisée. La fleur de cannabis, quant à elle, est considérée comme une matière première. Pour un usage non médical, le cannabis reste illégal. Cependant, des projets pilotes sont en cours dans certaines villes, comme Lausanne (projet Cann-L), pour explorer la distribution contrôlée de cannabis à des fins récréatives, en vue d’éventuelles futures adaptations légales. COURS 16 : RÔLES DES PHARMACIENS DANS LA COMMUNAUTÉ Avec plus de 24 000 professionnels et 1 837 pharmacies d’officine, les pharmacies en Suisse jouent un rôle clé dans le système de santé. Évolution du Rôle des Pharmaciens - XXe siècle : Le rôle du pharmacien a évolué avec l’industrialisation. Les pharmaciens sont passés du statut de préparateurs à celui de dispensateurs et conseillers pour l’automédication, avec une réglementation accrue. - XXIe siècle : Le pharmacien est davantage impliqué dans le suivi thérapeutique, les services de prévention (vaccinations, dépistages) et la digitalisation. De nouveaux défis émergent : la complexité des traitements, la résistance aux antibiotiques et le vieillissement de la population. Circuit du Médicament Le parcours du médicament va de la recherche fondamentale jusqu’à la distribution aux patients. Les étapes incluent : Essais et autorisations : Essais precliniques et cliniques (I-IV) et autorisations pour la mise sur le marché. Distribution et dispensation : Fabrication (up-scaling), distribution aux grossistes (Pre-wholesale), information, prescription, surveillance de la qualité, des effets indésirables et des contrefaçons (pharmacovigilance), dispensation (validation d’ordonnance, prescription pharmaceutique, suivi, nouvelles prestations) Types de Circuits de Distribution - Médicaments avec distribution classique o Fabricants : Liberter de fixer les prix, stratégie commerciale, o Consommateur : prix, concurrence, qualité de service o Générique - Médicaments sur Ordonnance et Remboursés o Fabricants : Prix fixes, pas de publicité. o Grossistes : Marges fixes, stock obligatoire. o Pharmacies : Prix fixes, pas de publicité, service public obligatoire. La pharmacie délivre les médicaments prescrits sans ajuster les prix. - Médicaments Sans Ordonnance Non Remboursés o Fabricants : Liberté de fixer les prix et de faire de la publicité. o Pharmacies : Prix libres, publicité autorisée, vente en ligne possible. Elles ont plus de liberté dans le choix des produits et leur stratégie commerciale. En Suisse, la publicité des médicaments n’est pas autorisée pour tous les médocs mais aussi pour toutes les doses. Cela est diffèrent pour l’Amérique qui ont le libre choix de faire de la publicité pour tout (notamment médoc contre perte de poids) Aménagement et Services de la Pharmacie Les pharmacies modernes offrent des espaces variés : back-office, espace conseil, salle de confidentialité pour des services tels que : Mesures de la tension artérielle, glycémie, traitement des plaies, remise de la pilule du lendemain, vaccination et traitement de substitution. Personnels et Assortiment Les pharmacies, employant un large éventail de professionnels tels que des pharmaciens, assistants en pharmacie et livreurs, jouent un rôle essentiel dans la gestion des médicaments et la santé publique. Avec plus de 24 000 employés en Suisse, elles assurent une distribution sécurisée des traitements, soutiennent l'adhésion thérapeutique et offrent divers produits médicaux. Assortiment de Produits Les pharmacies distribuent des médicaments sur ordonnance (listes A et B), des plantes médicinales, et des produits de parapharmacie, tels que des cosmétiques, des soins bucco-dentaires, et des dispositifs orthopédiques. Les médicaments de la liste A nécessitent une prescription médicale et ne sont délivrés qu’une seule fois, tandis que ceux de la liste B sont également soumis à ordonnance, mais peuvent être renouvelés sous certaines conditions. Par ailleurs, les produits de la liste D et les plantes médicinales complètent cet assortiment en offrant des options de traitement en vente libre. Activités et Services Principaux Les pharmaciens exécutent les ordonnances, vérifient leur validité (identité du prescripteur, mentions légales, dosage) et s’assurent de l’adéquation des traitements en vérifiant les antécédents médicaux des patients, les dosages et les éventuelles interactions. Ils jouent aussi un rôle essentiel dans l’information du patient, expliquant la posologie et les effets possibles des médicaments, et les conseillent sur des mesures hygiéno-diététiques. En cas de non-adhésion thérapeutique, liée par exemple à des effets secondaires désagréables, ils ajustent les conseils pour aider au suivi du traitement. Ordonnance Médicale L’ordonnance médicale est un document légal, engageant la responsabilité du prescripteur (médecin, dentiste ou vétérinaire) et incluant toutes les informations nécessaires : nom et coordonnées du médecin et du patient, date, liste des médicaments avec dosages, formes pharmaceutiques, posologie et durée du traitement. La Loi sur les produits thérapeutiques (LPTh) régit la rédaction et la délivrance des ordonnances, assurant ainsi la sécurité et la conformité du traitement prescrit. Ainsi, les pharmacies assurent non seulement la distribution de produits de santé, mais offrent également un service de proximité en dispensant des conseils personnalisés, garantissant ainsi le respect des traitements et la sécurité des patients. COURS 17 : SUITE DU COURS 1. Automédication : Définition, Pratique et Risques Définition : L’automédication est l’utilisation, par un patient, de médicaments disponibles sans prescription ou prescrits précédemment, sur sa propre initiative. Elle inclut les traitements issus : Des pharmacies ou drogueries. D’internet ou de conseils non professionnels. D’anciennes ordonnances (parfois obsolètes). Prévalence : Pratique répandue chez les adolescents (5-10 %) et très courante chez les personnes âgées (>50 % après 65 ans). Avantages potentiels : Gain de temps pour des affections mineures (rhumes, douleurs légères). Décharge du système de santé (moins de consultations inutiles). Risques majeurs : 1. Masquage des symptômes : a. Le patient peut percevoir une diminution des symptômes comme une guérison, retardant ainsi un diagnostic médical important. b. Exemple : Une douleur gastrique traitée à tort avec Aspirine® peut aggraver un ulcère sous- jacent. 2. Surdosages et interactions : a. Association de plusieurs médicaments non compatibles ou accumulation de doses. 3. Effets secondaires : a. Toxicité cumulative. b. Non-respect des posologies (doses, durée). 4. Exemples d'erreurs fréquentes : a. Automédication pour des affections graves ou mal diagnostiquées. 2. Prescription pharmaceutique : Évolution vers un rôle clé Pourquoi un conseil pharmaceutique ? Les patients recherchent souvent des alternatives rapides ou consultent directement les pharmaciens pour des symptômes mineurs. Ce rôle se développe vers une "prescription pharmaceutique", offrant des conseils médicaux basés sur des connaissances approfondies. Compétences requises : 1. Sémiologie : a. Reconnaître les symptômes grâce à une observation attentive et des questions ciblées. b. Identifier les "drapeaux rouges" (signes graves nécessitant un renvoi à un médecin ou à l’hôpital). 2. Physiopathologie : a. Comprendre les mécanismes des maladies pour orienter les patients vers le traitement adapté. 3. Pharmacologie : a. Choisir le médicament le plus approprié tout en évitant les interactions ou les contre- indications. Règles strictes pour la prescription pharmaceutique : Préférence pour une monothérapie (un seul médicament pour limiter les interactions). Traitement court pour éviter une prise prolongée inutile. Suivi des effets secondaires. Prudence particulière pour : o Nourrissons et enfants. o Femmes enceintes ou allaitantes. o Patients polymédiqués ou âgés. Formation continue : Pour maintenir ce niveau de compétence, les pharmaciens doivent : Participer à des formations certifiées FPH (pharmacie d’officine, anamnèse, vaccination). Actualiser leurs connaissances en pharmacologie et physiopathologie. 3. Logistique et gestion des stocks : un défi croissant Chaîne logistique en pharmacie : 1. Approvisionnement : a. Les pharmacies s'approvisionnent auprès de grossistes (Euromedex, Heinze) ou directement auprès des laboratoires pharmaceutiques (Mepha, Sandoz). 2. Gestion des stocks : a. Rotation fréquente pour limiter le gaspillage. b. Stockage selon des normes strictes (température, humidité). c. Suivi numérique pour éviter les ruptures. Pénuries de médicaments : Causes : o Raréfaction des principes actifs. o Manque d’adjuvants (substances secondaires). o Difficultés d’emballage (verre, plastique). Conséquences : o Adaptation des prescriptions (alternatives). o Augmentation des coûts de fabrication. Solutions logistiques : Fabrication personnalisée (préparation de doses spécifiques en pharmacie). Coopération avec des fournisseurs internationaux en cas de pénurie locale. 4. Facturation des médicaments : règles et procédures Remboursement en Suisse : Assurance de base : o Rembourse les médicaments listés dans la Liste des spécialités (LS). Assurances complémentaires : o Couvre certains médicaments hors liste (HL). o Soutient les médecines alternatives (homéopathie, Natura, acupuncture). Assurances accident : o Remboursement des médicaments nécessaires après un accident. Procédure de facturation : 1. Numérisation des ordonnances. 2. Transmission électronique des données : a. Soit directement via des plateformes comme MédiData. b. Soit via des bureaux de facturation comme OFAC. 5. Prestations complémentaires en pharmacie Services proposés : 1. Fabrication de spécialités : a. Préparation de petites quantités pour répondre à des besoins spécifiques. 2. Médecines complémentaires : a. Conseil et vente de traitements homéopathiques ou naturels. 3. Dispositifs médicaux : a. Location et maintenance (fauteuils roulants, nébuliseurs). 4. Collaboration interdisciplinaire : a. Travail avec des médecins, infirmières et autres professionnels de santé. 5. Conseils en alimentation : a. Adaptés aux pathologies (diabète, cholestérol) ou aux besoins spécifiques (nourrissons, sportifs). Focus sur la prévention : Organisation de campagnes pour promouvoir la vaccination, l’hygiène, ou la gestion des maladies chroniques. 6. Compétences professionnelles et humaines des pharmaciens Compétences clés : 1. Médicales et scientifiques : a. Expertise dans l’utilisation des médicaments et les pathologies. 2. Sociales : a. Communication adaptée aux patients. b. Empathie pour désamorcer des situations conflictuelles. 3. Entrepreneuriales : a. Gestion des équipes et des ressources. b. Maîtrise des obligations légales et financières. 7. Conclusion et enjeux futurs Synthèse : Les pharmaciens sont des acteurs essentiels dans la chaîne de soins, notamment en matière de prévention, de conseil et de gestion des traitements. Leur rôle évolue vers des prestations plus spécialisées, tout en maintenant une capacité d’adaptation face aux défis (pénuries, automédication, urgences). Défis à relever : Maintenir un équilibre entre stock suffisant et risque de surstockage. Gérer les pénuries tout en garantissant une qualité optimale des soins. Sensibiliser les patients à une utilisation rationnelle des médicaments. COURS 17 : PHARMACIES D’URGENCES ET DE CATASTROPHE 1. Définitions et concepts clés : Urgence : o Terme issu du latin urgeo (« presser, pousser »). o En médecine, désigne une situation où une intervention rapide est vitale pour prévenir une dégradation sévère de la santé, voire la mort. o Importance : agir à tem