Renforcement Méthodes Qualitatives PDF
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This document discusses qualitative research methods, with a focus on the Hawthorne experiments and the work of Elton Mayo. The text explores the use of observation in social science research and the potential biases associated with observation.
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Renforcement méthodes qualitatives Préambule On fait une observation auprès d'un grp de déficients mentaux lors de l'écoute de 2 disques vinyles 33 tours de musique classique Les observateurs notaient une différence d'attention très nette entre les 2 disques : Beethoven captait beaucoup + leur at...
Renforcement méthodes qualitatives Préambule On fait une observation auprès d'un grp de déficients mentaux lors de l'écoute de 2 disques vinyles 33 tours de musique classique Les observateurs notaient une différence d'attention très nette entre les 2 disques : Beethoven captait beaucoup + leur attention que Wagner... Pourquoi ? Le disque de Beethoven était gondolé ! dire que les sujets étaient + attentifs à un disque qu'à un autre est déjà une interprétation = c'est ce qui induit potentiellement en erreur. En fait, il aurait fallu décrire objectivement le comportement des sujets en situation d'écoute : regard, mouvements de la tête, des yeux, postures corporelles, gestuelles, mouvements, expressions verbales, exclamations, interactions... On aurait pu également tenter d'objectiver la situation expérimentalement ! Expérience d'Elton Mayo Prof d'université et fondateur de la psychosociologie industrielle et courant des RH en entreprise Expérimentation de terrain dans une usine d'Hawthorne. Principalement des femmes, assemblent des fils téléphoniques. Il va proposer une expérimentation de terrain pour améliorer la productivité dans une entreprise. Son hypothèse initiale : l'amélioration des conditions physiques du travail (telle que l'éclairage) pouvait améliorer la productivité. VI : éclairage VD : productivité des ouvrières Plan expérimental : 2 ateliers : grp expérimental et grp contrôle Variables contrôlées : même proportion de sexe, âge, ancienneté, niveau de qualification... 1^er^ tps : augmentation éclairage entraîne augmentation de production 2^nd^ tps : baisse l'éclairage entraîne également augmentation de la production 2^ème^ série d'exp : salaire collectif au rendement, baisse durée hebdo travail, introduction de pauses, introduction de collations Dispositif exp : 6 ouvrières et 1 contremaître amical : ambiance détendue, bavardages tolérés, discussions libres avec chercheurs Durée 5 ans Hypothèse : amélioration conditions de travail va augmenter production. Résultats : Conformément aux hyp initiales des chercheurs, le rendement des ouvrières augmente constamment au fur et à mesure que les conditions de travail s'améliorent (en comparaison des ouvrières des autres ateliers : +25%) Mais, rendement se stabilise et ne décroît que peu à peu que l'on revient à la situation initiale (sauf salaire d'équipe) Explication avancée : le fait de participer à une expérience, de se savoir observé, d'être interrogé par des chercheurs sur ses conditions de vie/travail va être interprété par les ouvriers comme une marque d'intérêt à leur égard de la part de la Direction de l'entreprise, ce qui va leur donner meilleur moral, valoriser leur estime d'elles-mêmes et les motiver à produire + Effet Hawthorne Permet d'illustrer que le simple fait d'observer peut induire un changement de comportements chez ceux qui se savent observés. Individu au travail réagit moins à l'environnement physique, aux conditions de travail, au changement, aux incitations financières tels qu'on pourrait les décrire objectivement mais bien plus, à la manière dont il se les représente et les interprète... Observation comme une technique de recueil de données qu'on retrouve dans toutes les sciences : Psycho : clinique, sociale, travail, dév, génétique, cognitive, diff, exp... Ergonomie Ethologie (études du comportement des animaux) Sciences sociales : socio, anthropo, histoire, géo, éco, sciences po... Sciences « exactes » / « naturelles » : physique, chimie, bio, astronomie (seule science, on peut pas expérimenter, juste observer)... Secteur clinique : médecine, sciences infirmières... Biais : désirabilité sociale, oublis, gens donnent réponse « attendues » Quand on observe, on n'explique pas, donc on peut demander aux gens. Observation scientifique, en tant que **régime de preuve**, permet accumulation et recueil d'infos, sur un objet/individu/collectif/phénomène/événement d'étude, en l'absence de contrôle a priori des variables et des paramètres de la situation (expérimentation). Observation est généralement référée aux **techniques de recherche qualitative** Observation est souvent conçue comme un **complément** ou un **préalable nécessaire** à une recherche quantitative ou à une expérimentation mais elle peut aussi constituer une recherche à part entière. Comme n'importe quel outil d'investigation, l'observation permet de **tester (valider/invalider)** **des hypothèses** de recherche ou de vérifier des observations ou des expérimentations antérieures. Les observations peuvent être : Qualitative : présence/absence d'une propriété Quantitative : quantification d'un phénomène observé par comptage/mesure. Typologie d'observations On distingue généralement plusieurs types d'observation : Observations naïves/simples Observation directe (avec ou sans instruments) Caméras, chronoscope/chronomètre, instruments empruntés à la physiologie Observation indirecte (entretiens) Observation « armée » (avec une grille d'observation) Observation participante Les situations d'observations peuvent être connues des individus observés (obs ouvertes) ou bien être menées à leur insu (obs cachées). Au-delà du champ disciplinaire, les divers types d'observation sont sous-tendus par des épistémologies radicalement différentes Approche positiviste (Comte) Approche interprétative (Freud) Approche compréhensive (Weber) Approche positiviste Approche explicative, objectivante, quantitative, expérimentale Ex : sciences fondamentales fondées sur des savoirs tirés de l'expérimentation en laboratoire Recherche des causes, facteurs de risque objectifs (« Evidence Based Medicine » -\> preuves) Mettre en évidence des lois universelles (généralisation) Primat organique \> psychique ou social Regard peu/non critique par rapport à la science Adoption du point de vue de l'expert Au XIXe siècle, Auguste Comte disqualifie l'observation introspective au profit d'une obs ext des objets et des phénomènes = obs ext qui doit se conformer au nouveau dogme scientifique de l'objectivité (-\> reproduction mécanique du monde). Claude Bernard fixe def positiviste de l'obs en l'opposant à l'expérimentation (Introduction à l'étude de la médecine expérimentale). Ensemble de courants qui soutiennent que seule la connaissance des faits vérifiés par l'exp scientifique peut expliquer les phénomènes du monde sensible Approche interprétative Psychanalyse (Freud) Herméneutique (interprétation) des symptômes (hyp de l'Inconscient) Primat subjectivité individuelle \> réel Regard critique par rapport à la science (évacuation du sujet singulier) Adoption du PDV de l'expert Approche compréhensive Sciences sociales (Weber) Accent mis sur les logiques sociales et l'impact des contextes Primat social \> individu Regard critique par rapport à la science (évacuation du sujet social et des contextes sociaux, historiques, culturels, politiques...) Adoption du pdv du « profane » : comment la personne pense et se pense Intérêt pour les « savoirs expérientiels » : on demande à un patient qu'est-ce que ça fait d'avoir un cancer par ex, un médecin ne sait pas, il faut l'expérience... Selon Dilthey, spécificités sc soc (diff sc naturelles) Comprendre de l'intérieur (non pas expliquer) le sens/portée des conduites des acteurs sociaux/historiques Recours méthodes qualitatives : participer vie quotidienne et culture des acteurs, se mettre à leur place pour comprendre le pdv des autres, en recréant le contexte de leurs actions Le + grand obstacle au dév sc soc : vouloir imiter les méthodes des sc exactes (cf. expérimentales) inappropriées pour décrire l'objet des sc soc Contre l'idée d'une science unifiée (= positivisme) EU (années 60) : contestation approche exp qui apparaît inappropriée en sc soc pour décrire réalité humaine complexe et en perpétuelle évolution Chgt de perspectives épistémologique : intérêt nouveau pour les fondements des recherches qualitatives : Débats : Critiques des positivistes/quantitativistes envers les approches compréhensives et qualitatives : Manque de contrôle et de randomisation Pas de généralisation possible à partir des cas étudiés = pas scientifique ! Or dans la démarche qualitative : La généralisation des données peut advenir plus tard (transférabilité) L'analyse des exceptions aussi importantes que la recherche d'une loi générale Observation : Lindsey (1968) définit obs comme un instrument scientifique qui permet de sélectionner, de provoquer, d'enregistrer et de coder un ensemble de données et de cas à des fins empiriques. Chauchat (1985) situe l'observation sur le même plan que le questionnaire et l'entretien, en affirmant que la construction d'instruments d'observation intervient après un long travail de préparation : cadre conceptuel de recherche, problématique et hyp de recherche, déf de l'échantillon étudié. Opposition classique : observation / expérimentation Par l'obs : on constate ce qui est (en milieu naturel ou en labo) Exp : on crée le milieu et le contexte Soumission à l'autorité Milgram VI : sujet touche et voit la personne, dans un autre cas, il le voit juste, ensuite, il voit plus... On fait varier des paramètres de la situation -\> c'est pas fous furieux, mais dans certains contextes, on est plus aptes à faire des choses A l'inverse, l'obs sociologique (compréhensive) quitte le raisonnement « toutes choses égales par ailleurs » et vise à rendre compte d'une configuration singulière globale d'individus (acteurs sociaux) en interactions. Réalisée in vivo (et non in vitro), cette obs se confronte à des situations soc réelles ou de multiples circonstances et effets de contexte se croisent et s'influencent. Comme dans toute enquête/recherche, l'obs est au service d'une construction d'objet : elle ne sélectionne qu'une portion de la réalité dont les limites sont tracées par une problématique. Mais cette portion est appréhendée comme une totalité concrète = l'enquête est considérée comme un élément de cette totalité. Autre opposition : Observation / interrogation On regarde un individu agir effectivement plutôt que de lui poser des questions sur ce qu'il a fait (récits de pratiques recueillis par entretiens ou questionnaires = distorsions possibles : oublis involontaires, dissimulations, biais de désirabilité sociale...) Dérives actuelles de la psycho se revendiquant « scientifique » basée sur du « tout questionnaire » = oubli de l'obs des conduites individuelles et collectives réelles déployées dans des contextes socialement situés et historiquement datés. Observer c'est constater des faits tels qu'ils se présentent spontanément ? On pourrait donc pratiquer l'observation en l'absence de tte hyp et cette obs porterait sur des faits saisis comme ça globalement ? Non car on ne peut pas utiliser une telle méthode d'obs en psycho Une telle obs pourrait-elle être communicable/réplicable à quiconque au niveau des résultats ? Non ! L'observation n'est pas de l'improvisation ! Le terme observation a au moins 2 usages et 2 significations : Par rapport à l'expérimentation : l'obs marque la volonté de savoir ce qu'il en est en dehors de tte intervention, càd dans des **conditions naturelles** Par rapport à l'interrogation : l'obs indique qu'on veut enregistrer des comportements effectifs, plutôt que leurs équivalents verbaux, que leur description par les sujets ou par des témoins... Triangulation des méthodes/données L'observation désigne une grande variété de pratiques, mais ses 2 traits caractéristiques sont : \- l'enregistrement des comportements observables \- la non-intervention (méthode non réactive) L'obs est une méthode faussement simple En principe, l'observateur se veut neutre, se veut objectif, se contente d'enregistrer la « réalité » telle qu'elle est, qu'il ne veut pas perturber, ni modifier en quoi que ce soit Mais est-ce bien le cas ? On confond souvent obs et simple perception sensorielle La perception a ses lois/limites : Parmi la multitude de stimuli qui nous bombardent quotidiennement (nos organes récepteurs), nous n'en saisissons que quelques-unes (capacités limitées d'appréhension de nos systèmes sensoriels) soit parce qu'elles s'imposent à nous (saillance, intensité), soit parce que la perception est guidée par nos activités antérieures, par nos croyances, par nos attentes, soit parce que la perception est guidée par un objectif précis, où on choisit certains traits et on néglige d'autres (= sélection), soit parce que notre attention est accaparée par d'autres traitements cognitifs. On peut regarder sans percevoir (expériences sur la cécité ou aveuglement attentionnel) L'obs n'est pas un simple enregistrement passif et ce n'est pas parce qu'on utilise des instruments d'obs qu'elle est + objective ! L'obs est un processus où le chercheur est actif : Il choisit certains traits et en néglige d'autres Il interprète et catégorise en fonction de ce qu'il cherche, l'objectif de l'obs, mais aussi en fonction de ses présupposés, de ses habitudes, des concepts qu'il utilise, du sens qu'il donne à ce qu'il perçoit, des connaissances et représentations préalables qu'il a du terrain. On peut regarder sans percevoir Pendant qu'on lit, on voit pas notre nez Notre esprit nous empêche de prendre conscience de qq chose qui est là, à moins qu'on soit prédisposé à le percevoir On peut pas percevoir phénomènes dans leur totalité, on exerce tjs un certain choix, on dirige notre attention sur un aspect particulier On perçoit ce qu'on veut bien percevoir On confond souvent obs/interprétation Ex avec homme poste lettre (plrs actions en réalité...) et se mouche (1 détaillé (scientifique), 1 plus courant (naturel)...) Comportements semblables avec significations diff Homme cligne œil (contraction musculaire -\> tic), 2eme homme l'imite pour se moquer, un 3eme fait pareil pour complicité avec qlq'un, 4eme joue un des 3 rôles précédents... Objectivement observable : les 4 ont contraction de certains muscles Comportements diff mais même signification : serrer la main, lever chapeau, hocher tête, signe de main, dire bonjour -\> saluer Savoir si on est objectif et tt, demander aux gens la raison de... \+ objectifs de l'obs sont précis, + on peut limiter diff entre observateurs Demander à 2 personnes ce qu'il se passe à un certain endroit (consigne n'indique pas un but particulier de l'obs) Poursuivre en donnant une consigne + précise (indiquer le type de personne qui s'y trouve) En précisant but de l'obs, on limite les diff (s'il s'agit d'une étude appliquée, connaître la clientèle d'un commerce pour mieux l'attirer) Concernant boîte aux lettres, si l'objectif de l'ergonome est de savoir si les boîtes sont adaptées à leur fonction : \- il va focaliser son attention sur les gestes, les réussites, les échecs \- il pourra éventuellement mesurer le tps mis pour poster lettre \- modifier hauteur boîte, observer incidences d'une modif \- s'intéresser aux caractéristiques physiques influençant accès aux boîtes (enfants, handicapés) Des nombreux biais dans l'obs Ceux liés aux interprétations de l'obs : \- Effet de halo -\> première impression pour juger (docteur) \- Effet de congruence (biais de confirmation) ou de contraste -\> s'ajuster pour allier pensée/acte Ceux liés à la présence de l'observateur : \- La présence de l'obs peut modifier l'activité des opérateurs -\> effet Hawthorne \- Présence de l'obs perçue comme valorisante -\> exp d'Elton Mayo \- Pb d'adaptation et d'acceptation dans grp \- Pb de la distance avec l'objet d'étude Ceux liés aux instruments d'enregistrement \- Présence d'instruments, qualité des instruments Biais généraux dans la sélection de l'information \- Risque de ne percevoir que ce qui correspond à nos attentes et d'interpréter en fonction de nos présupposés. L'attention est orientée par nos attentes et fonctionne comme un filtre. Effet de halo Défini par Edward Thorndike (1920) et démontré par Solomon Asch (1946) Effet positif ou négatif : Effet halo positif : si première impression qu'on se fait sur un individu est favorable, on aura tendance ensuite à interpréter favorablement tt ce que cet individu dit ou fait Effet halo négatif : si première impression défavorable, ce biais perceptif tend à appréhender l'individu sous un prisme négatif Exemples effet halo : Dans questionnaire : quand réponses à une question sont induites par réponses précédentes, par souci de l'enquêté de se montrer cohérent face à l'enquêteur En situation d'entretien : tendance de l'interviewer a fondé son jugement global de l'interviewé à partir d'1 seule caractéristique de l'interviewé = le port de lunettes de l'interviewé aurait tendance à entraîner un jugement + favorable sur ses dispositions intellectuelles A l'école : enfants jugés + intelligents que d'autre par enseignants sur base attrait physique (Clifford et Walster) Au travail : port vestimentaire influence l'impression dégagée : employé costume/cravate souvent vu comme supérieur hiérarchique et ayant autorité (inverse employé jean/t-shirt) La beauté Dicton : on juge pas un livre par sa beauté Socialement, malvenu de dire que qlq'un nous attire à cause du physique, on met en avant qualités... Petites annonces matrimoniales : on définit partenaire selon critères psychologiques + que physiques, on demande une photo... Critères beauté ont impact sur conduites et jugements (même si critères varient selon tps et espace) Agences matrimoniales : personnes + attirantes + souvent choisies Beauté rejaillit sur prestige, attention Valorisation sociale de la beauté Biais en faveur de la beauté Tendance à attribuer aux belles personnes des qualités socialement désirables Equation romantique Le beau = le bon = le vrai Contes enfants : gentils -\> beaux Expériences (Dion, Feingold) Belles personnes jugées comme + heureuses, intelligentes, sociables... Situation de recrutement : beaux -\> + compétents Taille d'une personne a impact sur le montant du salaire (Lim, 2018) Résultats similaires enfants Dans les procès aussi, on condamne moins lourdement belles personnes, mais condamnations + sévères si elle s'est servie de sa beauté pour commettre délit Prophétie auto-réalisatrice (théorie de Festinger) : on interagit positivement à l'égard de belles personnes... 3 modèles explicatifs de l'effet de halo : \- modèle d'impression générale : se former une impression globale des capacités et de la personnalité d'autrui a un impact sur la manière dont nous percevons les autres caractéristiques individuelles d'autrui \- modèle de la dimension saillante : façon dont on perçoit une caractéristique chez autrui affecte notre eval des autres caractéristiques de cette personne \- modèle de discrimination inadéquate : incapacité de l'évaluateur à identifier les diff comportements de la personne évaluée Biais de confirmation Tendance à privilégier infos confirmant ses propres opinions, croyances... et/ou à ignorer/négliger infos jouant en défaveur de ses conceptions Préférer sources d'infos qui nous confortent dans nos croyances... mémoriser sélectivement infos auxquelles on adhère... oublier arguments adverses Principe d'économie cognitive Limitation de l'esprit humain à traiter toute l'info disponible et à penser la complexité Maintenir intacte ses propres croyances convictions Enjeu affectif et identitaire Refuser de reconnaitre ses erreurs -\> préserver l'image de soi Nécessité classer comportements pour donner un sens à ce qu'on observe en fonction : \- des modes d'expression externe des comportements \- des causes des comportements (inférences et interprétations théoriques) Derrière comportement il y a technologie, homme, organisation et ça entraîne conséquences La démarche d'enquête (rappel) 7 étapes de la démarche de recherche (Quivy & Van Campenhoudt) image Figure 16 from Le rôle explicatif des variables d\'attitude et de personnalité dans les intentions de départ : Le cas des managers français. \| Semantic Scholar Etape 5 : obs Délimiter champ d'obs (procédure d'enquête, population échantillon) Concevoir instrument (recueil de données, analyse de données) Tester instrument (obs exploratoires + tester grilles d'obs) Procéder à collecte de données (obs systématique (directe, armée, participante)) Répondre aux questions : Qui (observe) -- qui/quoi observer -- quand -- comment -- dans quel(s) but(s) Un ou plrs obs ? statut de l'obs ? son/leur rôle social 1 individu (enfant, adulte, vieillard, sur son poste de travail, patient...) ? 2 individus en interaction (relations médecin-malade...) ? groupe restreint (fans de Taylor Swift...) ? 1 milieu institutionnel dans lequel un individu, grp évolue, travaille ? une communauté, tribu, village ? un événement ? les productions des individus ou grp ? Dates de l'observation (début/fin), durée obs (minutes, heures, jours, semaines, mois, années), fréquence d'obs (1 ou plrs fois), moments des observations (jour/nuit, semaine/WE) Obs simple ou armée (avec ou sans instrument), obs à découvert ou incognito, obs directe ou indirecte, obs directe ou participante, obs d'un ou plrs sites, obs continue ou fragmentée Posture de l'enquêteur/chercheur sur le terrain = neutralité, discrétion, secret/confidentialité, aspects déontologiques, mesures éthiques Démarche exploratoire : découvrir un milieu inconnu et générer hyp inédites de recherche (démarche inductive/heuristique -\> qui génère hyp, idées nouvelles) Démarche confirmatoire : tester des hyp préalables issues de recherches antérieures (état de l'art) et répondre à une pb théorique précise (démarche déductive et même hypothético-déductive) Observation directe arborio Réponses guidées par 3 considérations : pertinence théorique, sociale (orientation scolaire) et pratique (accès au terrain, faisabilité) Obs directe : enquêteur est là, il voit lui-même Obs indirecte : assistant par ex lui a dit ce qu'il s'est passé pendant son absence Obs participante : gens savent qu'ils sont observés, enquêteur peut même interagir, poser des questions... Obs directe : visuelle et auditive (on ne fait pratiquement jamais appel à d'autres modalités sensorielles), sans recours à aucun instrument d'obs. Le chercheur regarde, écoute et note ce qu'il va retenir (facultatif), guidé (ou non) par une grille d'obs préalablement construite et qui lui indique vers quoi porter son attention Obs indirecte : recours à des instruments d'enregistrements, par ex magnétoscope, caméra (les + courants). Ces instruments donnent la possibilité de conserver bcp de données et de réaliser + tard une analyse impossible à faire sur le moment (ex : le dénombrement des unités d'analyse utilisés au cours d'une conversation), de revenir aux doc et de changer éventuellement de mode d'analyse, de recourir à plrs observateurs pour atténuer les biais individuels. On évite les choix, catégorisations et interprétations immédiates (souvent mal maîtrisées). Obs directe : def Peretz 2004 : on est que spectateur (pas acteur), position d'extériorité, on observe interactions... Ex : observations ergonomiques des opérateurs sur leur poste de travail en entreprise... comment ouvrier interagit avec machine, environnement, collègues... Distinguer travail théorique, prescrit, réel et réalisé Observation clinique des interactions mère/bébé (psycha) Obs directes des comportements Interactions verbales et non verbales Comportements visuels/tactiles/gestuels Affects Fantasmes (place que doit prendre le bébé pour sa mère = bébé persécuteur -- Ciccone, 1998) Obs par Freud jeu de son petit-fils avec bobine de fil : confirmer hyp tirées des cures psycha menées auprès d'adultes Obs directes incognito -\> obs caché/dissimulé (caméra cachée) Principe : observer conduites « naturelles » telles qu'elles adviennent habituellement dans un milieu observé, sans avoir de relations directes avec individus But : supprimer toutes les inférences éventuelles (génératrices d'influences ou biais) de l'obs sur les conduites d'autrui Pb : pas de consentement préalable des observés (pb déontologique) Ex : caméra caché/invisible (localisation de patients à l'hôpital) Miroir sans tain : expérimentations de labo, examens psychotechniques, obs de classes pédagogiques ou de cours de récré, grps de formations pour psychologues... Obs des « dynamiques de grps » en psycho sociale, identifier leader de la tâche (résolution de pb), leader socioaffectif (facilitation des échanges), isolés, rejetés... L'éthologie : obs animaux Quel que soit le type d'OD adopté, se pose la question de la prise de notes et de l'enregistrement/conservation des données observées de manière la + objectivée possible pour que ces obs puissent être reproduites, vérifiées et transposées si besoin à d'autres contextes. Avantage OD Ce qu'on dit n'est pas tjs le reflet de ce qu'on fait en réalité (oublis, dissimulations, biais de désirabilité sociale) Ne pas se contenter de récits des pratiques par les acteurs sociaux/professionnels eux-mêmes Eviter d'imposer aux personnes une pb déjà constituée (cf. entretien, questionnaire) Limites OD Echantillon restreint, non représentatif Difficile de répliquer les résultats Ressources temporelles limitées Biais liés à la présence de l'obs, aux limites de ses obs (partielles/orientées) ou aux interprétations de ce dernier L'observation systématique « armée » Obs systématique/armée est une manière d'obs à l'aide de « grilles d'obs » standardisées. Pour pallier les pbs de capacité d'appréhension limitée et d'interprétation, on fournit à l'obs un schéma systématique dans lequel sont prévus les éléments à observer... Obs standardisées/systématisées à l'aide d'outils : \- grilles d'obs des conduites (verbales et/ou non verbales) \- grilles nouvelles ad hoc ou reprise de grilles déjà existantes (d'enquêtes antérieures) \- magnétophones, magnétoscopes \- vidéos \- téléphone portable... -\> intégration possible de l'observation dans des démarches quantitatives -\> quantification des conduites/unité temporelle -\> recours aux statistiques Enregistrement des obs rend possible l'analyse a posteriori des données = obs indirectes Les instruments d'obs : Moyen de coder l'info recueillie afin de la mettre sous une forme qui facilite son emploi Certain nombre d'étapes dans sa réalisation 1\. Reconnaissance du terrain 2\. Construction d'un outil, la grille d'obs 3\. Recueil de données sur le terrain 4\. Analyse des résultats Attention ! Le recours à des instruments d'enregistrement, ne garantit en rien l'objectivité ! -\> mettre la caméra dans un certain angle, avec tel type d'éclairage va déterminer une certaine prise de vue, un certain type d'infos (qui serait différente sous un autre angle) et fixera à jamais une situation. Taxonomies/classifications théoriques -- interprétatives En fonction de la nature de l'activité, des objectifs de l'intervention, des hyp théoriques Par ex, si on analyse les erreurs on pourra les classer sous la forme de catégories générales Ratés : défaillances attentionnelles Lapsus... Classifications prennent plrs formes en fonctions de plrs choses L'observation participante La voie royale de connaissance pour ethnologues/anthropologues mais aussi utilisée en psycho sociale et sociologie Bronislaw Malinowski : 1^er^ anthropologue à théoriser cette méthode : terrain étudié : les îles Trioband Chercheur doit « fourrer son nez partout, se joindre à ce qui se passe, à effectuer des plongeons dans la vie indigène » (Malinowski) Immersion totale dans un milieu, socialisation et acculturation dans un grp/institution (le terrain) Abolition de la distance observateur/observé, proximité/familiarité recherchée à l'objet d'étude = levier de connaissance et non pas un biais Pas de recherche d'une position idéalement neutre, distanciée et objective (comme dans la recherche scientifique/positiviste classique) Posture compréhensive : comprendre de l'intérieur, du pdv des acteurs eux-mêmes (pdv émique), leurs logiques, leurs modes de pensée permettant d'expliquer le fonctionnement individuel, collectif, organisationnel. Le chercheur s'introduit dans un grp, communauté, organisation qu'il veut observer, en annonçant ouvertement ses intentions Il arrive aussi que le chercheur décide d'obs un grp dont il est déjà membre Cela facilite les contacts, raccourcit les périodes d'apprentissage, de prise de connaissance du terrain Risque d'empêcher la prise de recul nécessaire Valorisée par l'Ecole de Chicago (EU) : \- Niels Anderson chez les Hobos \- William Foote Whyte : « Street Corner Society » (1970) Méthode pour comprendre les réalités de la vie quotidienne des gens Carlos Castaneda : initiation aux enseignements chamaniques d'un Indien Yaqui (Mexique) Jeanne Fravet-Saada : sorcellerie dans le bocage en Mayenne (France) Processus d'intégration et d'acculturation (mélange de culture, on s'imprègne d'une culture diff de la nôtre) visant à se couper de sa vie quotidienne, de sa culture d'origine pour s'initier à celle d'autrui, s'engager à vivre aux mêmes rythmes que les membres du grp observé, se conformer aux règles de la vie sociale » Griaule 3 types d'implication du chercheur sur terrain : OP périphérique : quand une implication trop forte jugée nuisible à l'analyse sc (scientifique ?) OP active : chercheur doit jouer un rôle et acquérir un statut au sein du grp étudié OP complète : identification totale du chercheur à son objet (Lapassade) Grands principes méthodologiques de l'OP Une recherche idéale (au sens positiviste) impliquerait de : s'oublier en tant qu'individu, atteindre un réel ascétisme intellectuel, mettre entre parenthèses ses propres préférences subjectives... = mission impossible L'OB n'est pas reproductible car fondée sur une intersubjectivité dont les conditions ne sont jamais identiques (Descola) L'OP ne va pas de soi en tant qu'attention soutenue aux choses, personnes, événements Nécessité de définir préalablement une pb qui va orienter l'obs et permettre à l'enquêteur de se concentrer sur un objet précis Immersion dans le grp : écoute, observation, partage du quotidien, consultation d'archives... Elaboration théorique se fait au fur et à mesure de l'immersion, des AR sur le terrain (tt n'est pas défini/arrêté d'emblée) = théorie ancrée/Grounded Theory (Anselm Strauss) Décrire le réel, quotidien, comportements, individus, grps et institutions à partir de sa seule présence sur le terrain, des relations humaines Relier les détails observés à la société toute entière, relier les croyances aux structures sociales ou à la tradition culturelle Intérêts OP : avoir proximité avec objet d'étude, formidable expérience de vie pour l'observateur, mettre en évidence des phénomènes non mentionnés (oublis, dissimulations) durant les entretiens ou questionnaires, pouvoir étudier phénomènes complexes dans la durée... Critiques : démarche trop subjective, sources d'infos discutables, pas assez en rupture avec le sens commun, biais liés à la présence de l'obs ou ses interprétations... Objectifs immédiats : se familiariser avec le milieu observé, faire accepter la présence d'un étranger par le milieu observé, éviter de commettre des impairs, diminuer anxiété, méfiance des observés envers l'obs (œil de Moscou) Aspects déontologiques Efforts constants d'intégration et de compréhension du milieu observé : apprentissage des codes culturels, langages... Passer un temps significativement long avec individus et gagner leur confiance, avoir accès aux infos sensibles et pouvoir confronter discours et actes Analyser sa propre implication personnelle et les résonnances subjectives en soi suscitées par le terrain (transfert et contre-transfert) Comment gagner confiance des individus observés ? En s'immergeant dans leur milieu de vie, en passant un temps significatif sur le terrain, en partageant le quotidien des acteurs sociaux, en faisant preuve de rigueur et de déontologie, en s'abstenant de tout jugement/critique. Ex : vous faites partie des meubles = véritable compliment adressé à l'obs participant qui a réussi à s'intégrer et à se fondre dans le milieu observé. Respect des personnes dans leur dimension psychique et physique Respect des collectifs de travail et des organisations -\> discrétion Recueil du consentement éclairé des personnes obs, possibilité de se retirer de l'étude à tt moment Secret professionnel et confidentialité : anonymat... Neutralité et bienveillance : pas juger personnes, situations, tjs tenter de comprendre ce qu'il se passe, pdv de l'acteur de terrain (pdv émique), pas prendre parti Donnez régulièrement des feedbacks des résultats de l'obs, recherche aux personnes obs sur l'avancement des travaux, leur soumettre ses hyp de recherche Absence, perte de recul critique face à l'objet Instrumentalisation possible du chercheur, obs Bonne distance : entre-deux, pas trop proche, loin... Technique chronophage et personnellement impliquante Alternance moments d'immersion longue durée, moments de retraits, mise à distance critique Prise de notes Discussions avec ses pairs Retour à la littérature Lire investigations dans services, milieux similaires Se présenter, jamais mentir, répondre quand on est sollicité, logique du don, contre-don... Rapports objectifs/subjectifs, en différé... TD Observation de 2 élèves pendant un cours en amphi Deux filles, elles discutent. Elles sourient pendant leur conversation. Ensuite une des deux filles était sur le site de l'université sur son ordinateur pendant que l'autre était sur son téléphone. Ensuite elles ont eu l'air d'écouter le professeur en même temps de faire leur activité sur les écrans. La fille a posé son téléphone pour prendre un stylo, elle avait l'air plus attentive au cours. Elle a écrit sur son cahier. Puis l'autre fille a dit quelque chose à sa voisine en rigolant, avant de se concentrer à nouveau sur le cours. Elle a ensuite repris son téléphone. Une fille a regardé dans son sac, sans rien sortir, puis l'autre fille a sorti un paquet de chewing-gum de son sac et l'a donné à sa voisine. Ensuite elles ont échangé une phrase chacune, et elles ont réécouté le cours. L'observation directe L'observation et les autres techniques d'investigation : \- L'observation \- L'entretien \- L'étude de cas \- Le questionnaire \- L'expérimentation \- L'imagerie cérébrale Sondages : souvent 1000 personnes environ 2 types d'échantillonnage : échantillonnage aléatoire et échantillonnage par quota Il faut une base de sondage à jour, exhaustive et non répétitive (liste élèves), base non parfaite car pas tt le monde inscrit, et certains font un double cursus donc ils ont plus de chances d'être tirés au sort On peut trier, classer sous-groupes : domaines, UFR... ces sous-groupes sont des strates (tirages au sort aléatoire, on peut stratifier par âge, année, domaines...) Quota : proportion Donc la base est compliquée à avoir. On a des pourcentages de femmes, hommes, étrangers, français... il faut reproduire les mêmes proportions dans un plus petit échantillon. Echantillonnage de convenance : on a 10 personnes à interroger, grps restreints, représentatifs de rien, on peut pas extrapoler à l'ensemble des ouvriers, médecins ou autre. C'est ce qu'on fait la plupart du temps Echantillonnage résonné : il faut avoir tant d'H, tant de F, de fumeurs... on a déjà des modalités à comparer H fumeur ou non, F... Echantillons boule de neige : on a à faire à une pop très spécifique (SDF, toxicos, militant écolo...) Etude de cas : on peut travailler sur un individu ou un collectif, un service clinique, village... L'approche est globale, approfondie, individualisée 3 premières techniques sont des méthodes qualitatives. Il n'y a pas de chiffre. Le questionnaire est quantitatif par exemple. Pourquoi utiliser la méthode de l'observation en sciences humaines ? Prendre la personne dans son contexte, c'est différent de voir la personne dans son « milieu naturel » qu'en entretien clinique (exemple du zoo) Observation : technique pour recueillir des comportements verbaux et non verbaux Recueillir des données sur un phénomène, étudier un comportement dans une situation donnée et évaluer les capacités d'une personne « L'observation est l'action de regarder avec attention les êtres, les choses, les événements, les phénomènes, pour les décrire, les étudier, les expliquer, en tirer des conclusions » Lydia Fernandez Observation objective (par une tierce personne) Observation subjective (introspection) Observation directe (en temps réel) Observation indirecte (différée, filmée par exemple) on peut donc revisionner et la partager avec d'autres observateurs, en discuter, on peut quantifier les prises de parole dans un groupe, temps de parole, ceux qui mènent le grp, contenu de ce qui est dit... Observation naturelle (situation ordinaire) Observation expérimentale (construite/provoquée) Observation participante (interaction avec l'observé) : méthode anthropologique : situation longue durée dans un milieu, pour observer une population, un groupe (hôpital), on tente de comprendre les fonctionnements, pratiques, rituels, manière dont pense le groupe... attention on peut se noyer, il faut savoir en ressortir et prendre une distance Observation non participante (pas d'interaction avec l'observé) Observation à découvert Observation incognito : problème immoral, on n'a pas de consentement « L'observation directe consiste à être le **témoin** des comportements sociaux d'individus ou de groupes dans les lieux mêmes de leurs activités ou de leurs résidences sans en modifier le déroulement ordinaire. Elle a pour objet le recueil et l'enregistrement de toutes les composantes de la vie sociale s'offrant à la perception de ce témoin particulier qu'est l'observation » Peretz 2004 L'observation est-elle si facile ? L'identification visuelle Pour identifier une information visuelle, il faut un certain temps. Cécité attentionnelle dépend des attentes, des présupposés qu'on a au départ. Observation grp 8 personnes : 2 garçons et 6 filles assis à une table au crous market 4 F ont un ordinateur Un garçon est sur son téléphone 2 MF discutent 2 FF discutent Une F prend une trousse dans son sac 2 autres FF discutent Une boit dans sa bouteille Bcp ont de la nourriture et des boissons Y a tjs au moins 2 personnes qui discutent Un garçon s'est levé le téléphone à l'oreille et s'en va Une fille se regarde sur son téléphone 2 personnes : GF G tourné vers la F F sur épaule G F a bu, devant eux y a une cannette, une gourde, de la nourriture F a poussé la table basse, elle a enlevé sa chaussure droite Ils rient ensemble et discutent Elle a remis sa chaussure Elle a réenlevé, et l'a remis La F a touché le visage de G Elle a rebu et a vidé sa cannette 2 personnes étaient assises sur un canapé devant une table basse au Crous Market. Il y avait un garçon et une fille. Le garçon était tourné vers la droite en direction de la fille, ils avaient l'air heureux. La fille s'est ensuite appuyée sur l'épaule du garçon. Puis elle a bu dans sa cannette, il y avait également une gourde et de la nourriture. Ensuite elle a poussé la table basse et a enlevé sa chaussure droite. Ils ont ri ensemble et discuté. Elle a remis sa chaussure, puis l'a réenlevé, et a à nouveau remis sa chaussure. La fille a ensuite touché le visage du garçon, elle a de nouveau bu sa cannette et l'a vidé. « La classe divisée » (EU, 1968) : diviser classe en 2, créer une discrimination et voir comment les élèves réagissent, ex : yeux bleus/marrons Discriminent : « regardez ces gens stupides », deviennent méchants, se sentent supérieurs Discriminés : « oh non », ils nient la discrimination, veulent pas y croire... trouvent injuste, « tout ce qui est mauvais nous arrive à nous », 2 se sont battus, un a « traité » l'autre de yeux marrons, ça veut dire qu'ils sont « stupides », en inversant rôles, élèves disent que yeux bleus sont méchants, à un moment, un enfant cache sa tête sous ses bras, se tape la tête sur la table par honte, injustice... En l'espace de 15mn, élèves deviennent méchants, alors qu'avant ils était sympathiques Mécanismes de la communication non-verbale chez les jeunes enfants -- H. Montagner (1976) Bac à sable, jardin public, y a d'autres enfants, enfants habillés avec un t-shirt rouge et un short, enfants de 4 ans environ... 2 enfants « principaux », fille met du sable sur l'autre, l'autre essaie de remplir son jouet (un moule), la fille tape le seau sur la tête de l'autre et le vide au-dessus de sa tête, l'autre ne réagit pas, il veut son jouet juste. Enquête policière, judiciaire, procès, important de donner observation objective. Situations de travail dans l'industrie -- INRS (2006) Observation pour voir si la personne prend des risques (sécurité, gestes...), qu'elle ne dirait pas avec un questionnaire, car non consciente de ses prises de risques etc\... Qui ? que fait-il ? comment ? avec quoi ? où ? dans quels délais... Garçon a les mains nues, fait des mouvements risqués, sol pas lisse, éclairage artificiel, environnement poussiéreux, environnement sonore de 87db... Avantages et limites de l'observation : Comportements verbaux et non verbaux On peut se rendre compte + facilement de ce que le sujet ne se rend pas forcément compte. \- Observer les activités en contexte réel avec des enjeux concrets \- Avoir accès à des conduites dont les participants n'ont pas tjs conscience \- Ce qu'on dit n'est pas tjs le reflet de ce qu'on fait (oublis, dissimulations, biais de désirabilité sociale) \- Ne pas se contenter de récits des pratiques par les acteurs sociaux/professionnels eux-mêmes \- Eviter d'imposer aux personnes une pb déjà constituée (cf. entretien, questionnaire) Limites : Pas tjs objectif On voit pas tout On peut surinterpréter ce qu'on voit, faussement rendre compte, chercher à prouver ce qu'on veut voir... Difficile de reproduire une interaction, sauf en filmant \- Difficile d'obtenir un échantillon représentatif et de généraliser des obs \- Difficile de répliquer les résultats observés \- Technique chronophage, nécessitant différents observateurs \- Biais possibles liés à la présence de l'observateur \- Sélectivité des données observées (attente) \- Risque de (sur)interpréter les situations observées \- Difficile de toujours rester neutre et objectif \- Pas d'accès aux intentions et pensées des participants (seulement à des comportements observables L'observation systématique et « armée » L'observation systématique/armée est une technique qui repose sur des « grilles d'observation » préétablies et des indicateurs précis permettant de recueillir des données objectivées et quantifiées. BUT = pallier les limites de la perception et les biais d'interprétation des situations observées Grille permet de donner à l'observateur un outil systématique de repérage des éléments à observer... Observations standardisées/systématiques à l'aide d'outils : \- grilles d'obs des conduites (verbales et/ou non verbales) \- grilles nouvelles ad hoc (permet de créer spécifiquement par rapport à notre objet de recherche, c'est complètement adapté, mais on peut pas comparer) ou reprise de grilles déjà existantes (d'enquêtes antérieures, permet de comparer) \- magnétophones, magnétoscopes, vidéos, téléphones portables = intégration possible de l'observation dans des démarches quantitatives, quantification des conduites/unité temporelle -\> recours aux stats Enregistrement des obs rend possible l'analyse a posteriori (seul, à 2 ou en grp) des données = obs indirectes Comme pour les autres méthodes, elle nécessite un certain nombre d'étapes dans sa réalisation : 1\. Reconnaissance du terrain 2\. Construction d'un outil, la grille d'observation 3\. Recueil de données sur le terrain 4\. Analyse des résultats Observation participante Quelles sont les grands principes de l'observation participante ? Immersion de longue durée dans un milieu, socialisation et acculturation dans un grp/institution (= « le terrain ») Abolition de la distance observateur/observé, proximité recherchée à l'objet d'étude = levier de connaissance et non pas un biais Pas de recherche d'une position idéalement neutre, distanciée et objective (comme dans la recherche scientifique / positiviste classique) Posture compréhensive : comprendre de l'intérieur (du pdv des acteurs de terrain eux-mêmes) le mode de fonctionnement des individus, groupes, communautés et organisations. Aspects déontologiques Question de la proximité de l'observateur à l'observé (individus, groupes, communautés) Efforts constants d'intégration et de compréhension du milieu observé : apprentissage des codes culturels, langages, pratiques quotidiennes, rites, représentations, normes, valeurs, cultures, logiques locales... Passer un temps significativement long avec les individus et gagner leur confiance et avoir ainsi accès aux informations sensibles et pouvoir confronter les discours et les actes. Analyser sa propre implication personnelle et les résonnances subjectives en soi suscitées par le terrain (transfert et contre-transfert). Comment gagner la confiance des individus observés ? En s'immergeant dans leur milieu de vie, en passant un temps significatif sur le terrain, en partageant le quotidien des acteurs sociaux, en faisant preuve de rigueur et de déontologie (cf. intra), en s'abstenant de tout jugement, critique. Ex : « vous faites partie des meubles ! » = véritable compliment adressé à l'observateur participant qui a réussi à s'intégrer et à se fondre dans le milieu observé. Assimilé à l'équipe, on l'oublie et le naturel revient au galop. Déontologie de l'observateur de terrain : Respect des personnes dans leur dimension psychique (respect de leur intimité, ne pas les forcer/manipuler pour les influencer dans leur choix) et physique (s'ajuster à leur état de santé, leur disponibilité, leur fatigue, leurs émotions...), ne jamais nuire à autrui des commentaires désobligeants, des critiques Respect des collectifs de travail et des organisations -\> discrétion : ne pas entraver le fonctionnement du service ou gêner le travail des professionnels observés Recueil du consentement éclairé des personnes observées, interviewées (avec la possibilité de se retirer de l'étude à tout moment) : ne jamais impliquer une personne ou un groupe dans la recherche, ne jamais enregistrer des conversations sans l'accords explicite préalable et éclairé des personnes concernées. Secret professionnel et confidentialité : garantir l'anonymat des personnes participant à la recherche, ne pas diffuser ce qui a été dit/vu/compris dans un cadre singulier (personnel ou institutionnel) ou à l'extérieur du groupe (en rendant la personne, le groupe ou la structure identifiable). Neutralité et bienveillance : ne pas juger les personnes (propos/comportements) ou les situations mais toujours tenter de comprendre ce qui se passe et les motifs d'action du point de vue de l'acteur de terrain (= pdv émique), ne pas prendre parti/position dans les conflits d'équipe Donnez régulièrement des feedbacks des résultats de l'observation/recherche aux personnes observées sur l'avancement de ses travaux, leur soumettre ses hypothèses de recherche Risques potentiels liés à l'immersion longue durée sur le terrain : Absence/perte de recul critique face à l'objet (= fusion) et captation par le milieu d'étude (fascination, adhésion aveugle à l'idéologie locale) Instrumentalisation possible du chercheur/observateur par les acteurs de terrain (médecins) pour valider leur culture locale et qui devient leur faire-valoir -\> « bonne distance » à trouver envers l'objet étudié entre la défiance critique systématique et l'adhésion aveugle à l'idéologie/culture locale dominante (chercheur = faire-valoir institutionnel, captation du chercheur par son objet d'étude)... Technique chronophage et personnellement impliquante (intellectuellement/émotionnellement) Participation sous-entend question de la « bonne distance » à trouver entre obs et observé C'est un idéal car sur le terrain, on en fait toujours trop ou trop peu ! Proximité : pour être empathique et nouer la confiance avec autrui Distance : pour pouvoir/vouloir analyser la situation que l'on vit + sans perdre son sens critique. CAT : rester ouvert/sensible/attentif/poreux aux préoccupations de l'autre ! Accepter d'être transformé par son terrain Question de la proximité de l'obs à l'observé (individus, groupes, communautés) Alternance entre des moments d'immersion de longue durée et des moments de retrait, de mise à distance critique (questionner des évidences, les conduites quotidiennes et les routines instituées) rendue possible grâce à : \- des prises de notes exhaustives quotidiennes (sur ce qui a été vu, analysé, compris sur le terrain) \- des discussions avec ses pairs (autres chercheurs) et avec d'autres intervenants de l'équipe de recherche pluridisciplinaire \- le retour à la littérature disponible sur l'objet étudié \- lire des investigations menées dans d'autres milieux/services Règles de base du chercheur en OP : Se présenter, dire qui l'on est et la raison de sa présence dans le grp Ne jamais mentir (condition sine qua non pour bâtir la confiance) Répondre quand on est sollicité : logique du don et du contre-don : les personnes livrent leur intimité, le chercheur doit répondre aux questions quand on le sollicité, quand on lui demande son avis -\> via ces échanges, on crée ainsi des liens et on construit la confiance S'interroger en permanence sur sa propre place au sein du terrain, apprendre la langue locale, se faire oublier... Rapport objectivé, subjectif... Prise de notes en général en différé, il faut faire le plus vite possible avant d'oublier certains détails et éléments importants, faut être le plus fidèle possible à ce qu'on fait dans la journée.