Questions Anthropologie PDF

Document Details

Uploaded by Deleted User

Tags

anthropology questions anthropology human cultures

Summary

This document contains questions on anthropology. It includes definitions and historical context, along with questions about anthropological theories and methods. The document explores the differences between sociology and anthropology, and the role of human diversity and culture in anthropological studies.

Full Transcript

Questions Anthropologie Question 1 : L’anthropologie, c’est l’étude « de l’unité de l’homme dans la diversité des cultures » Commentez cette définition (Claude Lévi-Strauss, 1952, Race et Histoire). Le Relativisme est le facteur essentiel pour l’Anthropologue, il faut prendre du recul. Cela tout en...

Questions Anthropologie Question 1 : L’anthropologie, c’est l’étude « de l’unité de l’homme dans la diversité des cultures » Commentez cette définition (Claude Lévi-Strauss, 1952, Race et Histoire). Le Relativisme est le facteur essentiel pour l’Anthropologue, il faut prendre du recul. Cela tout en ayant une démarche scientifique. Son objectif est de comprendre le fonctionnement des cultures étrangères en se posant des grandes questions à partir de petits échantillons. Réflexivité : Prendre conscience de ses propres biais. La différence entre Ethnocentrisme et Racisme se base sur un facteur politique. Ethnocentrisme Exotisant : ne voire que du positif dans ce qu’est l’autre (Bon Sauvage). Selon Claude Lévi-Strauss, trois étapes successives : Ethnographie : observation et description exhaustive d’un groupe humain particulier, par immersion longue Ethnologie : interprétation des données, connaissance approfondie d’un espace social. Anthropologie : généralisation par comparaison Finalement ethnographe, ethnologue et anthropologue désignent une seule et même personne mais à des étapes différentes de sa réflexion. IA Cette définition, extraite de Race et Histoire (1952) de Claude Lévi-Strauss, reflète l’essence même de l’anthropologie, qui cherche à comprendre les structures fondamentales de l’humanité tout en reconnaissant et respectant la diversité des expressions culturelles. Elle soulève des dimensions philosophiques, scientifiques et éthiques qui méritent une analyse approfondie. L’unité de l’homme : une perspective universaliste Lévi-Strauss souligne l’idée que tous les êtres humains partagent des caractéristiques fondamentales. Qu’il s’agisse de la capacité à créer des langages, des systèmes de parenté ou des formes artistiques, cette unité repose sur des traits universels qui transcendent les spécificités culturelles. L’anthropologie structurale, dont Lévi-Strauss est l’un des pionniers, met en avant des structures mentales communes, comme la tendance à organiser le monde en oppositions binaires (ex. : nature/culture, cru/cuit). Cette approche universaliste est essentielle pour éviter tout relativisme qui nierait les similitudes entre les peuples. La diversité des cultures : une richesse à explorer En parallèle, cette définition souligne l’importance de la diversité culturelle. Chaque culture représente une manière unique de répondre aux défis de l’existence humaine, que ce soit dans l’organisation sociale, les croyances ou les pratiques quotidiennes. Cette diversité est au cœur des recherches anthropologiques, qui cherchent à documenter et analyser les spécificités de chaque société. Dans Race et Histoire, Lévi-Strauss critique les théories évolutionnistes qui hiérarchisent les cultures et insiste sur le fait que toutes les cultures sont également complexes et dignes d’intérêt. Une tension créative entre unité et diversité Cette définition met également en lumière une tension entre l’unité et la diversité. Comment concilier une approche qui met l’accent sur les similarités humaines avec une reconnaissance de la pluralité des expressions culturelles ? Pour Lévi-Strauss, cette tension est précisément ce qui fait la richesse de l’anthropologie. L’étude de la diversité permet de mieux comprendre les mécanismes universels de la pensée humaine, tout en valorisant les formes de vie qui diffèrent de nos propres normes. Une portée éthique et politique Cette vision a une implication éthique forte. En insistant sur l’unité de l’humanité, Lévi-Strauss s’oppose aux idéologies racistes qui cherchent à diviser ou hiérarchiser les peuples. En valorisant la diversité, il promeut une approche qui encourage le respect et le dialogue interculturel. Cette perspective reste d’une grande pertinence à une époque où les tensions identitaires et les phénomènes de mondialisation mettent en péril certaines cultures tout en rendant les échanges plus intenses. Conclusion La définition proposée par Lévi-Strauss offre une synthèse puissante de l’objectif de l’anthropologie : explorer la richesse des différences humaines tout en rappelant ce qui unit les peuples. Elle guide les anthropologues dans une démarche à la fois scientifique et humaniste, cherchant à comprendre l’humanité dans son ensemble tout en célébrant la multiplicité des façons d’être humain. Question 2 : D’un point de vue historique, méthodologique et épistémologique, quelles grandes tendances distinguent l’anthropologie de la sociologie ? Pour IA Résumé des grandes distinctions Critères Sociologie Anthropologie Origines historiques Sociétés industrielles modernes Sociétés "traditionnelles" Méthodologies Quantitatives et qualitatives Ethnographie immersive Focus principal Structures et dynamiques sociales Cultures, symboles, et pratiques Approche théorique Institutions, pouvoir, critique Holisme, relativisme culturel Évolution récente Étude de phénomènes globaux Étude de sociétés modernes Perspectives historiques Origines et contexte de développement : o Sociologie : La sociologie émerge au XIXe siècle, dans un contexte de modernité et d'industrialisation en Europe, avec des figures comme Auguste Comte, Émile Durkheim, et Max Weber. Elle s'intéresse principalement aux sociétés industrielles et aux structures sociales complexes. Elle est née de la volonté de comprendre les dynamiques des sociétés modernes. o Anthropologie : L’anthropologie se développe dans un contexte colonial, avec un intérêt marqué pour les sociétés dites "traditionnelles" ou "primitives". Des figures comme Edward Tylor, Franz Boas, ou Claude Lévi-Strauss se sont penchées sur les cultures non occidentales, souvent considérées comme extérieures à la modernité. Domaines de recherche initiaux : o La sociologie s'est focalisée sur les classes sociales, les institutions (famille, religion, économie), les rapports de pouvoir, et les dynamiques de changement dans les sociétés industrialisées. o L’anthropologie s’est tournée vers l’étude des structures culturelles, des mythes, des rites, des parentés, et des systèmes de croyance dans des sociétés souvent éloignées géographiquement et culturellement de l’Europe. Méthodologies Approches sociologiques : o La sociologie utilise souvent des méthodes quantitatives (enquêtes, statistiques, sondages) et qualitatives (entretiens, observations participatives) pour analyser les dynamiques sociales dans des contextes complexes. o Elle privilégie une perspective macrosociologique (analyse des institutions et des structures) ou microsociologique (interactions individuelles et groupes). Approches anthropologiques : o L’anthropologie repose traditionnellement sur la méthode ethnographique, qui implique une immersion prolongée sur le terrain (observation participante, entretiens approfondis). Les anthropologues se concentrent sur la compréhension locale des phénomènes sociaux. o Elle met l’accent sur le contextualisme et sur les études de cas détaillées pour explorer les pratiques culturelles et sociales. Objets d’étude et épistémologie Sociologie : o La sociologie tend à analyser des structures sociales (classes, institutions, rôles sociaux) et les dynamiques de pouvoir (relations économiques, politiques, de genre). o Elle adopte souvent une perspective critique et cherche à dévoiler les mécanismes sociaux sous-jacents qui façonnent les comportements et les institutions. o L'épistémologie sociologique s’appuie sur des cadres théoriques divers (fonctionnalisme, théorie critique, interactionnisme symbolique) et vise souvent à expliquer des régularités sociales. Anthropologie : o L’anthropologie met davantage l’accent sur les différences culturelles et les univers symboliques des groupes humains. o Elle privilégie une approche holistique (en entier), tentant de comprendre les pratiques sociales en relation avec la cosmologie, les croyances, et les systèmes de significations propres aux sociétés étudiées. o Sur le plan épistémologique, l’anthropologie pose des questions sur la relativité culturelle et le rôle de l’observateur, en cherchant à éviter les biais ethnocentriques. Tensions et convergences contemporaines Anthropologie : o L’anthropologie a élargi ses champs d'étude pour inclure les sociétés modernes et les phénomènes globaux (anthropologie urbaine, anthropologie du développement, etc.). o Elle s’interroge sur le rôle de la mondialisation et des migrations dans la transformation des cultures. Sociologie : o La sociologie, à travers des sous-disciplines comme la sociologie des cultures ou des religions, s’intéresse parfois à des thématiques traditionnellement anthropologiques, comme les rituels ou les symboles. o Elle s'engage dans des recherches transnationales et mondialisées pour comprendre les inégalités et les transformations sociétales globales. Histoire de l’Anthropologie Premier anthropologue, Hérodote (Vème) L’enquête Il s’intéresse aux sociétés barbares Différenciation entre culture matérielle et religieuse Il emploi du « je pense » Opposition à Platon qui théorise la Meilleure société Anthropologie musulmane (depuis le XI) Tabula Rogeriana (XII) Faite par Muhammad al-Idrisi, un savant arabe au service du roi de Sicile. Voyages de Ibn Battuta Il voyage en étudiant les différentes cultures. Mali, Maghreb, Russie, Afrique de l’est, Chine… Après la révolution française Création de la Société de l’Analyse de l’Homme à Paris. Cette société fais des expéditions et vas en Egypte avec Bonaparte. Mais surtout ils font (en 1800) une expédition jusqu’en Tasmanie, où il y a le premier anthropologue, François Péron. François Péron écrira ensuite avec le Baron JM de Gérando un manuel d’Anthropologie/Ethnologie. Où ils élaborent une méthode pour travailler sur tout ce qui fait une société, y compris apprendre la langue parlée. Ils se posent la question « est-ce que les femmes sont faibles dans toutes les sociétés ? ». Cependant tout ce qui est maintenu est la question physique, plus de force, moins d’intelligence… Il y a un financement des études sur les enfants sauvages. Résultats études coloniales François Péron et JM de Gérando jettent les bases (malgré eu probablement) des théories raciales du XIX. Il y a toujours la volonté de dissocier sciences brutes et sciences humanistes. Il y a donc des études sur les intelligences de femmes, ouvriers et sauvages. Avec des nouvelles connaissances scientifiques, des scientifiques commencent à penser que tout sois réductible à la science. Les théories eugénistes se développent, tout comme les études célébrables (on pille même les cranes dans les cercueils). On commence à voir le monde de façon déterministe, tout a été fait pour être tel. Ontologie naturaliste ou paradigme de la Nature de Descola. Naissance de l’Anthropologie moderne (XX) Essayer d’étudier les sociétés sur place, directement. Grace à Rousseau nous avons les composantes essentielles : égalité de l’observateur et de l’observé, volonté de définir, chercher l’altérité, et la nécessité de voir directement. Le tournant du début XX Ce n’est qu’à cette période que l’on commence à se rendre compte que ce sont les situations de vie de chaque individu qui déterminent ses actions comme son physique. C’est le cas de l’étude sur les faits sociaux par Durkheim. Voire ses études sur le sacré, et caractérisée par le contre-déterminisme biologique. Evolution de l’Anthropologie en trois grands paradigmes/ façons d’étudier 1. Holisme : la société est plus de ceux qui la compose (influence des grands nationalismes, idée de nation) 2. Individualisme : centrée sur chaque individu (influence du capitalisme et du modèle américain) 3. Interactionnisme : étude sur les relations entre les individus (réseaux sociaux) Paradigme : Sujet sur lequel la communauté scientifique est d’accord Fonctionnalisme : tout le monde a une fonction Anthropologie Marxiste Race et Histoire, Claude Lévi-Strauss « Tout est relatif, mais rien n’est arbitraire » Après la seconde guerre mondiale Plus de étude des races Question 3 : Commentez l’affirmation suivante : « Le travail anthropologique n’est pas de promouvoir l’altérité, mais de la réduire. » (Jean Bazin, 2008, « L’anthropologie en question : Altérité ou différence », Des clous dans la Joconde). L’affirmation de Jean Bazin, selon laquelle « Le travail anthropologique n’est pas de promouvoir l’altérité, mais de la réduire », invite à réfléchir à l’objectif fondamental de l’anthropologie : comprendre les différences humaines non pour les exalter, mais pour les rendre intelligibles dans une perspective de commun universel. Cette déclaration, provocante en apparence, s’inscrit dans un débat crucial sur la manière dont les anthropologues abordent la différence culturelle et sur les implications de leur démarche. Comprendre l'altérité dans le contexte anthropologique En anthropologie, l'altérité renvoie à la reconnaissance de l'autre en tant que différent. Historiquement, l'anthropologie s'est intéressée à des sociétés perçues comme radicalement "autres", que ce soit par leur organisation sociale, leur cosmologie ou leurs pratiques culturelles. La promotion de l’altérité dans l’histoire de la discipline : Altérité comme fascination exotique : Les débuts de l'anthropologie ont souvent mis l'accent sur les aspects les plus "étranges" des cultures étudiées, renforçant une vision exotisante et parfois essentialiste (ex. Edward Tylor ou James Frazer). Altérité comme construction coloniale : Les anthropologues, dans un contexte colonial, ont souvent renforcé l’idée d’une altérité radicale entre les sociétés étudiées et celles des colonisateurs. Cela a contribué à des hiérarchies implicites entre les cultures. La critique contemporaine de l’altérité comme objectif central : Pour Bazin, promouvoir l'altérité pour elle-même peut revenir à essentialiser les différences culturelles et à figer les identités. Cela risque de transformer les autres sociétés en objets de curiosité ou en "muséums de la différence", sans chercher à les intégrer dans un cadre commun d'intelligibilité. L'anthropologie, selon lui, a pour but de rendre compréhensibles les différences, non de les sacraliser. Réduire l’altérité : une démarche d’intelligibilité Réduire l'altérité, dans l'approche de Bazin, ne signifie pas nier ou gommer les différences culturelles, mais les contextualiser et les rendre accessibles aux autres à travers des concepts universels. L’intelligibilité comme objectif : Claude Lévi-Strauss et les structures universelles : Dans Anthropologie structurale, Lévi- Strauss explique que l'anthropologie doit montrer que les différences culturelles reposent sur des structures mentales communes à l'humanité. Par exemple, les mythes et les rituels, bien que variés, répondent à des logiques universelles. Philippe Descola et les ontologies : Descola, dans Par-delà nature et culture, montre que les différentes façons dont les sociétés conçoivent les relations entre humains et non-humains (animisme, totémisme, naturalisme, analogisme) peuvent être regroupées dans un cadre théorique cohérent et compréhensible par tous. Réduire l’altérité comme reconnaissance d’une humanité partagée : En cherchant à comprendre les pratiques et croyances des autres dans un cadre rationnel et universalisable, l’anthropologue dépasse l’idée d’un "exotisme culturel" et met en évidence ce qui est commun à tous les humains, même dans leurs expressions les plus différentes. Les limites et risques de cette approche Réduire l’altérité pose également des défis, notamment en termes d’éthique et de respect des singularités culturelles. Risque d’universalisation excessive : La quête d’une intelligibilité universelle peut aboutir à une homogénéisation des différences, où les spécificités culturelles risquent d’être réduites à des abstractions théoriques. Par exemple, certains critiques de Lévi-Strauss ont reproché à son approche structuraliste de privilégier les schémas universels au détriment des contextes historiques et sociaux spécifiques. Nécessité de maintenir un équilibre : Edward Said et l’orientalisme : Dans L’Orientalisme, Said montre que la volonté de comprendre l'autre peut facilement basculer dans une domination discursive, où les catégories de l'observateur s'imposent sur celles de l'observé. Il est donc crucial que l’anthropologie respecte l’autodéfinition des cultures étudiées, sans projeter sur elles des cadres théoriques inappropriés. Implications pour la pratique anthropologique L'affirmation de Bazin invite les anthropologues à repenser leur rôle et leurs méthodes. Une anthropologie relationnelle : Eduardo Viveiros de Castro et la perspectivisme amérindien : En s’appuyant sur les cosmologies amérindiennes, Viveiros de Castro propose une anthropologie qui ne cherche pas à réduire l’autre à des catégories occidentales, mais qui tente d’entrer en relation avec lui à partir de ses propres perspectives. L’objectif est de traduire les mondes culturels dans un langage compréhensible, sans effacer leur spécificité. Altérité et réflexivité : Les anthropologues doivent également interroger leur propre position et reconnaître que l'altérité qu'ils construisent est le produit de leurs interactions avec les cultures étudiées. Conclusion L'affirmation de Jean Bazin ne signifie pas que l’anthropologie doit nier l’altérité, mais qu’elle doit éviter de la sacraliser ou de l’exotiser. Réduire l'altérité, dans ce contexte, revient à transformer les différences culturelles en objets d’analyse intelligibles et à reconnaître une humanité partagée, tout en respectant les singularités des sociétés étudiées. Cela implique une posture à la fois rigoureuse et réflexive, qui considère l’altérité comme un point de départ, mais non comme une fin en soi. Question 4 : Qui est Ibn Khaldun et quel est son apport aux sciences sociales? Ibn Khaldun (1332-1406) Il est originaire d’Andalousie, c’est un homme de lettres qui étudie les sociétés maghrébines et collabore comme conseiller avec les différents rois du Maghreb. Comme principalement avec le roi de Tunis. Il conjugue empirisme et théorie, en se focalisant donc sur causes et effets. Il étudie les dynamiques politiques au Maghreb à son époque. Il étudie donc les sociétés sédentaires et nomades. Il est reconnu pour cela l’Inventeur des sciences sociales. Idées nouvelles Analyse relativiste. Sociétés divisées par la géographie et par la culture Présence de textes sur des liens de Ordre et Désordre Il applique deux visions : 1. Vision externe 2. Vision interne (étude de la société à l’intérieur de l’Empire) Deux composantes de la civilisation (Simplifier l’Histoire de l’Humanité): Assabiyya Esprit de corps, identité. C’est organisé par clans. C’est les populations rurales, qui doivent un tribut à la cité. C’est une société basée sur l’ordre, la société et la guerre. Ils n’attendent que de prendre le contrôle de la Cité La Cité C’est le but de toute civilisation. Mais il y a plus d’inégalités, il y a moins de solidarité et il y a une classe de guerriers. Ils développent les arts et le commerce. Ils ont du luxe, ce qui leur permet de s’éloigner des dangers. Le Concept de l’Umran Cela veut dire qu’un territoire soit peuplé, habité par une population. Liaison étroite entre territoire et population. Question 5 : Quelle place la figure de l’Indien a dans la Renaissance et les Lumières? La Renaissance Européenne (XV) Grace à l’arrivée en Europe de penseurs orientaux, de nouvelles idées et connaissances arrivent aussi. Sans compter le fait qu’il faut un moyen pour remplacer la route de la soie. En 50 ans on cartographie les océans de la Terre. Des grands voyages (XV-XVIII) On découvre des civilisations nomades pour la première fois (Sioux…). A partir du XVIII des pays comme la France ou UK organisent des voyages d’exploration, avec des scientifiques. Mais aucun philosophe n’est présent sur ces voyages. Arrivée de Bougainville à Tahiti (1768) Il arrive sur une ile où tout le monde est festif, tropical, il ne semble pas y avoir de maladies… Cependant ces populations connaissaient déjà les occidentaux. Lors de son voyage (1767), le capitaine Willis était arrivé à Tahiti, les échanges ne s’étaient pas bien passés, donc ils avaient tire à la mitraille sur les indigènes… Bougainville arrive 9 mois après et les indigènes ne veulent pas répéter la chose. Cependant il note que les indigènes étaient pressés de les voir partir. Valladolid 1550-1551 Sepulveda contre Las Casas. Montaigne On se pose la question sur comment pouvoir avoir des informations fiables. Descartes conçoit que l’on peut construire du savoir par sa propre raison. Montaigne cherche toujours des témoins oculaires et les meilleurs des traducteurs. Mais il reste le savant assis à son bureau sans aller sur place. Si ils sont capables d’abstraction, ils sont humains. Il comprend le relativisme culturel. Rousseau Créateur du concept du Noble Sauvage. Il valorise la démocratie directe, imaginée avec le Noble Sauvage, dans l’Origine de l’Inégalité chez l’Homme. Il est vu comme le père de l’Anthropologie par Lévi-Strauss. Car il s’intéresse à la relation entre idées culturelles et société. « D’abord regarder les différences pour découvrir les égalités ». Les sociétés étrangères ont donc quelque chose à nous apprendre sur nous-même. Hobbes Avec le Léviathan Hobbes se demande qu’est-ce que l’homme dans la société. Selon lui il y a deux façons de vivre, soit un état de nature (anarchique où l’Homme est sujet à ses pulsions), soit les Sociétés étatiques (où règne l’ordre pour le bien commun). Le Noble Sauvage Est l’Homme qui n’as pas été civilisé et touché par les méfaits de la civilisation. Il est « Candide ». Cet être s’oppose au mauvais sauvage de l’état de nature. Sur cela se basent les théories Monogéniques (une seule origine de l’espèce humaine), et Polygéniques (tous les hommes ne viennent pas de la même espèce. Question 6 : Qu’est-ce que l’évolutionnisme en sciences sociales ? L’évolutionnisme en sciences sociales est une théorie évolutive des cultures. L’humanité suit une logique de progrès, dont la culture occidentale et surtout américaine est la pointe. L’Histoire suit donc un sens de perfectionnement, de développement des mentalités. Cela justifie la colonisation en apportant la culture et la science aux populations assujetties. Alors que leur développement est lié à leur besoins et non pas à un but commun à toutes les sociétés humaines. Cela à partir du XIX. Premier courant de pensée visant à une connaissance générale de l’être humain en société Cependant cette vision, bien que biaisée, permet de penser une origine commune de l’espèce humaine, et donc par conséquent de voir notre propre passé. Donc elles ont tout de même fait avancer l0épistémologie et les méthodologies anthropologiques. Mais cela, mis en relation avec les théories de l’Anthropologie anarchiste, restent des théories biaisées. Nous pourrions voir en les populations « Sauvages » des systèmes opposés aux sociétés étatiques. Le sauvage devient Primitif, des Hommes éloignés dans le temps et dans l’espace, c’est un objet de science. (Taylor) Parmi les auteurs: Lewis Morgan et Edward Tylor Lewis Morgan (1818-1881) The League of the Ho-dé-no-sau-nee or Iroquois (1851) Il fais des recherches dès l’université sur les indiens Iroquois, avec un iroquois, Ely Parker, qui l’introduit aux cercles iroquois. Ely Parker était ami de Ulysses Grant, dont il avait été secrétaire pendant la guerre civile américaine. Il fut ensuite commissionnaire pour les affaire indiennes. Il s’intéresse à la composition de la parenté chez les iroquois, mais pas que. Il recense 139 systèmes de parenté. Avant en Amérique, ensuite en Asie. Pour cela il compose un formulaire familial universel. Il envoie des copies de ce formulaire partout dans le monde. Théorie évolutionniste associant progrès technique et système de parenté. Selon lui il y a 3 stades, la Sauvagerie (premiers outils et langage), la Barbarie, et la Civilisation (Patriarcat + Politique). Il y a 3 sous stades pour chaque stade. Pour lui l’objectif est d’aider les personnes moins développées à adopter le système occidental et sa technologie. Il avance le fait que les céréales sont les clés pour une société civilisé. Mais aussi que l’état est le fruit du système familial. Selon lui la société et l’Etat sont composés par trois entités : La Civitas (territoire et propriété), la Societas (relations entre les individus), et le Populus (parenté et institutions politiques). Il influence les théories marxistes, avec une lutte des classes continue au fil du temps. Production et subsistance (Technologies), et la reproduction de la force de travail (Famille) génèrent de la propriété privée à certains moments de l’évolution. (Agriculture → Surplus) Edward Tylor (1832-1917) Il fais de l’Anthropologie de Bureau. A l’origine de la première définition de la culture, il jette en parallèle les bases de l’évolutionnisme. Pour lui la culture est un synonyme de Civilisation, un tout complexe qui comprends la connaissance, les croyances, l’Art, la Morale, le droit, les coutumes, et les autres capacités ou habitudes acquises par l’homme en tant que membre de la société. Le sauvage (lumières) devient Primitif, des Hommes éloignés dans le temps et dans l’espace, c’est un objet de science. On traque les survivances. Développe une théorie de la religion par stades successifs. Animisme → Fétichisme → Polythéisme → monothéisme → Science. Question 7 : Qu’est-ce que le déterminisme biologique? Les sciences naturelles et la société Eugénisme Principes de l'eugénisme L'eugénisme repose sur l'idée que des interventions humaines peuvent influencer l'évolution génétique d'une population en sélectionnant certains traits ou en excluant d'autres. Ces interventions peuvent inclure : L'encouragement à la reproduction (eugénisme positif) : par exemple, inciter les individus perçus comme ayant des traits "désirables" (intelligence, santé, etc.) à avoir plus d'enfants. La limitation de la reproduction (eugénisme négatif) : par exemple, stériliser ou empêcher les individus perçus comme ayant des traits "indésirables" de se reproduire. Historique de l'eugénisme Origines : Le terme a été popularisé au XIXe siècle par Francis Galton, un cousin de Charles Darwin, qui pensait que la sélection artificielle pouvait améliorer la société humaine, comme elle est utilisée pour les animaux ou les plantes. Applications historiques : o Aux États-Unis et en Europe, des lois eugénistes ont été adoptées au début du XXe siècle. Par exemple, des programmes de stérilisation forcée ont été mis en œuvre sur des personnes considérées comme mentalement ou physiquement inaptes. o Pendant le régime nazi en Allemagne, l'eugénisme a pris une forme extrême et inhumaine, conduisant à la persécution et à l'extermination massive de groupes jugés "inférieurs" (Juifs, Roms, personnes handicapées, etc.) dans le cadre de l'idéologie raciale nazie. Critiques et rejet de l'eugénisme L'eugénisme est aujourd'hui largement rejeté pour des raisons éthiques et scientifiques : Éthiques : Ces pratiques violent les droits fondamentaux, tels que la liberté individuelle et l'égalité. Scientifiques : Les idées eugénistes reposent souvent sur des conceptions simplistes ou erronées de la génétique humaine. Les traits complexes, comme l'intelligence, sont influencés par de multiples gènes et des facteurs environnementaux, rendant toute tentative de "sélection" artificielle à la fois inefficace et moralement problématique. Eugénisme moderne Aujourd'hui, certaines pratiques liées aux technologies génétiques, comme le dépistage prénatal, la modification génétique (CRISPR) ou la sélection d'embryons, soulèvent des débats sur la possibilité d'un "nouvel eugénisme". Ces pratiques peuvent être utilisées pour éviter des maladies graves, mais elles posent des questions éthiques sur les limites entre soin médical et sélection des individus. En résumé, l'eugénisme est une notion historiquement controversée, associée à des abus graves, et reste un sujet délicat dans les débats bioéthiques contemporains. Darwinisme social Le darwinisme social est une doctrine qui applique les principes de la théorie de l'évolution de Charles Darwin aux sociétés humaines. Elle postule que, tout comme dans la nature, les individus et les groupes humains sont en compétition pour les ressources, et que seuls les plus "aptes" survivent et prospèrent. Cette interprétation a souvent été résumée par l'expression "la survie du plus apte". Origines et développement Bien que Charles Darwin ait développé la théorie de l'évolution par sélection naturelle, il n'a pas directement appliqué ces concepts aux structures sociales humaines. C'est Herbert Spencer, un philosophe britannique, qui a popularisé l'idée que les principes de l'évolution pouvaient être étendus aux sociétés humaines, coïncidant avec l'essor du capitalisme industriel au XIXe siècle. Principes clés Compétition : Les sociétés humaines sont en constante compétition, et cette lutte est considérée comme le moteur du progrès social. Sélection naturelle : Les individus ou groupes les plus "aptes" survivent et se reproduisent, tandis que les moins "aptes" sont éliminés. Justification des inégalités : Les inégalités sociales, économiques ou raciales sont perçues comme le reflet naturel de la supériorité ou de l'infériorité des individus ou des groupes. Critiques et controverses Le darwinisme social a été utilisé pour justifier des politiques impérialistes, racistes et eugénistes, en prétendant que la domination de certains groupes sur d'autres était une conséquence naturelle de la "survie du plus apte". Ces interprétations ont été largement critiquées pour leur manque de fondement scientifique et leur utilisation à des fins idéologiques. Distinction avec le darwinisme Il est important de noter que le darwinisme social est une extrapolation des théories biologiques de Darwin et ne reflète pas nécessairement ses propres vues sur les sociétés humaines. De plus, les principes de la sélection naturelle dans la nature ne peuvent pas être directement appliqués aux structures sociales complexes sans prendre en compte les facteurs culturels, éthiques et moraux. La craniométrie Calculer la capacité crânienne et sa morphologie pour déterminer l’intelligence des individus. La théorie des races Théorie selon laquelle il y a des races humaines plus importantes que d’autres. Question 8 : Qu’ont apporté les analyses de Marcel Mauss sur le don ? Marcel Mauss (1872-1950) Il écrit un essai sur le don, comme échange économique. C’est le début de l’anthropologie économique. Essai sur le Don (1925) Essai sur le Don (1925) L'"Essai sur le don" de Marcel Mauss (1925) est une analyse anthropologique fondamentale des pratiques de don dans différentes sociétés. Voici les principales contributions de cet ouvrage, uniquement basées sur ce texte : Le don comme fait social total Définition du don : Mauss montre que le don ne se limite pas à un simple transfert matériel. Il constitue un fait social total, c'est-à-dire qu'il engage plusieurs dimensions de la vie sociale : économique, juridique, morale, religieuse, esthétique, etc. Exemple des sociétés étudiées : Mauss s'appuie sur des exemples comme le potlatch des peuples autochtones de la côte nord-ouest de l'Amérique ou le kula des îles Trobriand. Ces pratiques démontrent que le don dépasse l'échange marchand et engage des relations sociales complexes. Les trois obligations : donner, recevoir, rendre Mauss identifie trois obligations fondamentales qui structurent le don :. Donner : acte inaugural qui établit une relation.. Recevoir : obligation de reconnaître le don, sous peine de rompre le lien social.. Rendre : obligation de réciprocité, qui maintient l'équilibre entre les parties. Cette triade montre que le don n'est jamais "gratuit" : il implique toujours des attentes implicites. La logique du don et de la réciprocité Contrairement à l'idée d'un don "désintéressé", Mauss révèle que le don repose sur une logique de réciprocité. Cette réciprocité peut être différée, mais elle est essentielle pour maintenir l'équilibre des relations sociales. Mauss met en lumière le caractère obligatoire et parfois compétitif des dons, comme dans le potlatch, où les chefs rivalisent en offrant des biens pour affirmer leur prestige. Le rôle de la "chose donnée" Mauss insiste sur le fait que dans certaines cultures, les objets donnés sont considérés comme porteurs de l'esprit de leur donateur (concept de hau, dans la culture maorie). Ce caractère "animé" des biens renforce l'obligation de réciprocité. Une critique implicite de la modernité occidentale À travers son analyse des sociétés traditionnelles, Mauss critique le modèle individualiste et utilitariste des sociétés modernes. Il souligne que les pratiques de don favorisent la solidarité et la cohésion sociale, contrastant avec les logiques purement marchandes. Une théorie de l'économie morale L'ouvrage propose une réflexion sur une économie non capitaliste, où l'échange est lié à des valeurs morales et symboliques. Cela ouvre des perspectives sur des formes alternatives d'organisation économique, où le don et la réciprocité jouent un rôle central. En conclusion Dans Essai sur le don, Mauss montre que le don est bien plus qu'un acte de générosité : il constitue un pilier des relations humaines et sociales. Sa démarche interdisciplinaire, mêlant anthropologie, sociologie et économie, offre une compréhension profonde des mécanismes qui sous-tendent les interactions humaines dans des contextes variés. Question 9 : Qu’est-ce qu’un Potlatch ? Franz Boas, The Social Organization and the Secret Societies of the Kwakiutl Indians, Report of the US National Museum for 1895, Washington, (1897) Un Potlach est un rite social des sociétés de la Colombie Britannique. Il consiste en la distribution ou la destruction de biens. Une Lutte de Richesses. Importance de la générosité. Ces populations habitent dans un habitat riche, et les sociétés ne pratiquent pas l’agriculture. Mais il travaillent le cuivre, le bois (animal et végétal), les ressources halieutiques, et les fourrures. Ce sont des populations nomades (patrilinéaires) d’été et sédentaires d’Hiver, période pendant laquelle il y a l’effervescence rituelle (mariages, promotions, cérémonies chamaniques, au Potlachs tout le monde est invité). C’est certain que ce système a été mis en place suite à l’arrivée des Européens et de leurs germes. (pop -75%) Les sociétés sont passés probablement d’une confrontation guerrière à une confrontation rituelle. Ce sont des sociétés qui interdisent la guerre. Les objets de grande valeur ne sont pas détruits, mais les autres peuvent l’être. Les chefs sont choisis de cette façon. Il n’y a pas un passage héréditaire du pouvoir. Mais il ne se limite pas aux chefs, les rôles des différents individus voyagent dans la société. « Il ne conserve son autorité sur sa tribu et sur son village, voire sur sa famille, il ne maintient son rang entre chefs – nationalement et internationalement – que s’il prouve qu’il est hanté et favorisé des esprits et de la fortune, qu’il est possédé par elle et qu’il la possède ; et il ne peut prouver cette fortune qu’en la dépensant, en la distribuant, en humiliant les autres, en les mettant ‘à l’ombre de son nom’. » (p.148) « Perdre le prestige c’est bien perdre l’âme : c’est vraiment la ‘face’, c’est le masque de danse, le droit d’incarner un esprit, de porter un blason, un totem, c’est vraiment la persona, qui sont ainsi mis en jeu, qu’on perd au potlatch, au jeu des dons comme on peut les perdre à la guerre » (p.149) Il a été interdit par le gouvernement Canadien en 1884, réautorisé en 1951. Il y a une uniformisation dans toute la région de la pratique. Question 10 : Qu’est-ce qui différencie le don de la marchandise? D’après C. Gregory, gifts and commodities (2015, 1982) Sociétés à marchandises → tout objet peut être donné Sociétés à don → que certains objets peuvent être donnés Production consommatrice → qui produit consomme Consommation productive → l’objet fait la personne Question 11 : Dans le système dit « Crow- Omaha », on peut être apparenté à ses frères et sœurs selon différentes modalités. Expliquez, en vous aidant d’un schéma de parenté. Frère de la mère =/= père = frère du père Question 12 : Qu’est-ce que la valence différentielle des sexes selon Françoise Héritier? Selon le Cours Quasiment toutes les sociétés sont matrilocales, et l’égalité n’est pas possible. Elle réfute tout déterminisme biologique. Selon IA La valence différentielle des sexes, concept développé par Françoise Héritier, est au cœur de sa réflexion anthropologique. Dans ses travaux, notamment dans "Masculin/Féminin : La pensée de la différence" et ses autres écrits, Héritier explore comment les sociétés humaines ont systématiquement établi une hiérarchie entre les sexes, attribuant une valeur supérieure aux hommes par rapport aux femmes. Cette hiérarchie, bien que variable dans ses formes, est une constante anthropologique selon elle. Définition La valence différentielle des sexes désigne la perception, présente dans toutes les sociétés étudiées, selon laquelle les hommes sont systématiquement valorisés par rapport aux femmes. Ce phénomène n’est pas un simple hasard ou une caractéristique culturelle isolée, mais le produit de mécanismes structurels qui sont liés à la reproduction biologique et à l'organisation sociale. F. Héritier réfute l’existence de situations originelles de matriarcat. Héritier identifie plusieurs facteurs pour expliquer cette valence : 1. La reproduction biologique : Les femmes jouent un rôle unique et visible dans la reproduction (grossesse, accouchement, allaitement), ce qui leur confère un pouvoir biologique évident. Cependant, ce pouvoir a souvent été réinterprété de manière à justifier la domination masculine. On accuse les femmes dans les mythes d’avoir commis une faute envers les dieux, etc… 2. La logique de l’opposition binaire : Les sociétés humaines ont souvent structuré leur pensée en opposant des concepts binaires (haut/bas, fort/faible, actif/passif). Dans ce schéma, les hommes et les femmes sont intégrés dans des rôles opposés, et ces oppositions sont hiérarchisées au profit des hommes. 3. La maîtrise de la filiation : Les hommes ont cherché à contrôler la filiation pour asseoir leur autorité sociale et économique. Cela s’est traduit par des institutions comme le mariage ou des normes culturelles restrictives pour les femmes. Origine et universalité Héritier ne considère pas cette hiérarchie comme « naturelle » ou « biologique », mais comme une construction sociale reposant sur des observations biologiques. Par exemple, la différence sexuelle et la capacité des femmes à enfanter sont utilisées pour justifier leur subordination. Ce processus, bien qu'exprimé différemment selon les cultures, est universel. (Ying et Yang) Elle explique cette universalité en observant des structures anthropologiques communes dans toutes les sociétés humaines, qui cherchent à maximiser les différences sexuelles et à justifier un déséquilibre de pouvoir. Sources Héritier relève que le rapport frère/sœur n’as pas la même valeur s’il est entendu comme allant du frère à la sœur ou comme allant de la sœur au frère. Le vecteur n’est pas neutre, c’est ce que l’on appelle la valence. Comme exemple, dans le système Omaha, la sœur est pour le frère comme une fille. Implications Le concept de la valence différentielle des sexes remet en question les idées naturalisées de la domination masculine et met en lumière la manière dont les sociétés s’organisent autour de la différence sexuelle. Héritier montre que cette organisation a des conséquences profondes sur les rôles de genre, les relations entre les sexes, et même sur la manière dont le corps des femmes est perçu et contrôlé. En résumé, pour Héritier, la valence différentielle des sexes est un outil critique pour comprendre les fondements de l’inégalité entre les sexes. Elle souligne que cette inégalité n’est pas une fatalité biologique, mais une construction sociale qui peut, en théorie, être déconstruite. Question 13 : Comment l’anthropologie a- t-elle interrogé les relations hommes- femmes et le genre? La logique de l’opposition binaire Les sociétés humaines ont souvent structuré leur pensée en opposant des concepts binaires (haut/bas, fort/faible, actif/passif). Dans ce schéma, les hommes et les femmes sont intégrés dans des rôles opposés, et ces oppositions sont hiérarchisées au profit des hommes. Margareth Mead Selon elle la société américaine n’était pas saine pour les filles. Elle part alors chercher d’autres exemples de sociétés (1970s). Devenir un Homme ou une Femme varie selon les sociétés. Sociétés de Nouvelle Guinée (1935) Arapesh → Ils valorisent la douceur et la sensibilité chez Hommes et Femmes Mundugumor → Ils valorisent l’agressivité et la violence chez Hommes et Femmes Chambuli → Ils valorisent la douceur et la sensibilité chez les Hommes, mais la prise de décision froide et rationnelle chez les Femmes. Sociétés dans les Iles Trobriand Ces sociétés sont basées sur le Don. Ce sont les Hommes qui le font Ce sont des familles matrilinéaires et patrilocales (les neveux vont vivre chez les oncles maternels). Les femmes sont chargées de la fécondité autant biologique que spirituelle. Quand un membre de la famille meurt, toute la famille meurt aussi, c’est leur devoir de la faire revivre avec l’âme du défunt. Funérailles Elles doivent produire des jupes colorées (apparat masculin) et des feuilles de bananiers avec des symboles (apparat féminin) pour les funérailles. Avant les funérailles elles doivent aussi faire en sorte que leurs maris prennent des objets du genre déjà en circulation (c’est de la solidarité entre femme et mari, mais aussi entre beaux-frères). Les chefs sont les seuls polygames, ils doivent donc donner plus, mais aussi recevoir plus. Question 14 : L’âge se situe au croisement du biologique, du social et de la mesure calendaire. Commentez cette affirmation. L’âge se fait par étapes, dans la plus part des sociétés. Age Relationnel Dans la plus part des sociétés il y a une autorité de l’Ainé. C’est l’âge social. Générations Si X est plus vieux que Y, alors les enfants de X sont plus vieux que les enfants de Y. Effet de Cohorte, quand un évènement marque toute une génération. Séniorité ouverte et absolue S. Ouverte → promotion par générations S. Absolue → plus de vieillesse veut dire plus de pouvoir Age Absolu Age calendaire → c’est l’âge d’une personne par rapport au moment calendaire (cela peut être calculé de différentes façons selon les sociétés) Age Civil → c’est l’âge auquel la personne arrive à la majorité Age Biologique → par rapport au commencement de la vie (jour de naissance) Les Dogons du Mali L’unité de base est le Gigiri, 3 ans. Si la personne à laquelle tu t’adresses a moins de 2 gigiri de différence, alors tu peux l’appeler par son prénom. Sinon s’impose une relation cadet-ainé Question 15 : Qu’est-ce qu’un rite de passage? Terme inventé par Arnold Van Gennep Il y a trois phases de chaque rite de passage : Séparation → L’individu est séparé de sa tranche d’âge Liminale → phase de passage Agrégation → union avec le groupe suivant Chaque rite de passage est une petite mort Pierre Bourdieu parle de rite d’Institution Question 16 : Qu’est-ce qu’une société segmentaire? Etude de Ed. Evans-Pritchard sur les populations Nuer (Nath) Une société segmentaire est une société qui est divisée en différentes parties, une à l’intérieur de l’autre. Quand une partie entre en conflit, elle vas contre celle qui lui équivaut en terme d’échelon. C’est une société sans état. Et qui se base sur de la vendetta. Si une personne cherche de la protection, après avoir commis un délit (etc…), elle vas chez le chef à peau de léopard (il n’est pas un chef, mais il est choisi comme médiateur). Question 17 : Qu’est-ce Pierre Clastres nomme une société contre l’Etat? La société contre l’état (1974) Pierre Clastres (1960-1970) pars à la recherche de peuples primaires, pour trouver des possibilités différentes des régimes de la Guerre Froide. Il vas donc à la rencontre des populations Guayaki, dans les basses terres d’Amazonie. Guayaki Ces populations ont des chefs temporaires. Il critique le fait que dans chaque forme de pouvoir il y ait du pouvoir coercitif. C’est la société qui détient le pouvoir, et elle lutte contre le fait de le monopoliser. Ces sociétés sont des chasseurs cueilleurs, ils ne connaissent pas l’écriture, et sont des petites sociétés. Cela même si elles connaissent des sociétés plus complexes, avec écriture et agriculture. Selon lui ils réfutent donc l’état. Il n’existe pas de biens qui appartiennent à quelqu’un (le chef doit tout donner), et les chefs ne sont pas écoutés (même si Bon chef = Bon Orateur). Donc selon Clastres, ce sont les biens et les mots qui déterminent le pouvoir. Contre la vision de Clastres La théorie de Clastres a été critiquée pour son fonctionnalisme et son idéalisation (Clastres avait une pensée anarchiste). Emmanuel Terray dit que si ces sociétés-là n’ont pas de pouvoir politique, elles ont d’autres formes de pouvoir, plus contraignantes, et les sources archéologiques montrent des formes étatiques existantes dans leur passé. Question 18 : Comment les hautes terres de Birmanie sont-elles organisées selon Edmund Leach? Leach montre que chez les Katchin, autorité centrale et organisation segmentaire sont en réalité deux systèmes complémentaires dont les individus cherchent à tirer profit au mieux. Les populations qui habitent les montagnes fuient les états voisins. Cependant, régulièrement les états vont chercher de la main d’œuvre. State Repeal Society → sociétés qui repoussent l’Etat. Ethnie → Société sans territoire Schéma Basse Terre Populations Shan → Etat Agriculture intensive Plusieurs castes et religion bouddhiste (étatique) Zone intermédiaire Populations Gumsa → Système intermédiaire Opportunité de passage/Mariages Hautes terres Populations Katchin/Gumlao → Sans Etat Agriculture sur Brulis Sans Castes Selon IA Modèle Gumlao : une organisation égalitaire Organisation politique : Le modèle Gumlao est caractérisé par l'absence de hiérarchie formelle. Le pouvoir est distribué de manière égale entre les membres de la communauté, souvent par le biais d'assemblées collectives. Relations sociales : Les principes d'égalité dominent, et il n'existe pas de caste ou de noblesse. Les mariages sont généralement plus flexibles et exogames. Religion : Ce modèle est davantage associé aux croyances animistes et aux pratiques religieuses locales des hautes terres. Influence externe : Ce modèle apparaît souvent dans des contextes où les communautés cherchent à éviter l'assujettissement aux systèmes centralisés des plaines, adoptant une stratégie de "résistance" politique. Question 19 : Qu’est-ce que les anthropologues ont nommé l’animisme ? L’animisme, tel que défini par les anthropologues, désigne un système de pensée dans lequel les humains attribuent une âme ou une forme d’intentionnalité aux éléments non humains du monde naturel. Ce concept, initialement formulé par Edward Tylor au XIXe siècle, a été réinterprété et enrichi par des anthropologues comme Claude Lévi-Strauss et Philippe Descola. Ces deux chercheurs offrent des perspectives complémentaires sur l'animisme, en lien avec leurs travaux respectifs sur les structures mentales et les ontologies. Définition générale de l’animisme L’animisme repose sur l’idée que les animaux, les plantes, les objets inanimés ou les phénomènes naturels sont dotés d’une âme, d’une conscience ou d’une intentionnalité. Ce mode de pensée est souvent associé aux sociétés dites "primitives" ou aux peuples autochtones, mais il est également présent dans des contextes modernes sous des formes variées. La perspective de Claude Lévi-Strauss Dans son ouvrage "La Pensée sauvage" (1962), Lévi-Strauss examine l’animisme comme un mode de pensée basé sur une continuité entre l’humain et le non-humain. Principaux apports : Une forme de rationalité structurée : Lévi-Strauss considère que l’animisme n’est pas irrationnel, mais qu’il constitue une forme de rationalité propre aux sociétés dites "sauvages". Ces sociétés établissent des relations complexes entre les humains et leur environnement, en organisant le monde en termes de relations analogiques et symboliques. Classification et cosmologie : L’animisme reflète une logique classificatoire. Les relations entre les humains et les éléments naturels sont organisées selon des oppositions binaires (culture/nature, humain/animal) et des médiations symboliques. Mythologie : L’animisme s’inscrit dans une cosmologie où les récits mythiques expliquent les interactions entre les êtres humains et non humains. Ces récits permettent d’organiser et de donner un sens à l’expérience du monde. Exemple clé : Lévi-Strauss illustre cette logique animiste à travers l’étude des mythes amazoniens, où les animaux et les plantes jouent un rôle actif en tant qu’acteurs dotés d’intentions. La perspective de Philippe Descola Dans "Par-delà nature et culture" (2005), Descola développe une théorie des ontologies qui inclut l’animisme comme l’une des quatre grandes façons dont les humains organisent leur relation au monde (avec le naturalisme, le totémisme et l’analogisme). Principaux apports : Définition ontologique : Pour Descola, l’animisme est une ontologie qui attribue une continuité spirituelle (âme, conscience, intentionnalité) entre humains et non-humains, tout en maintenant une distinction physique (les corps humains sont différents des corps non humains). Contraste avec le naturalisme : Dans les sociétés animistes, les animaux et les plantes sont souvent perçus comme des "personnes non humaines". Cela contraste avec le naturalisme occidental, où les humains et les non-humains sont séparés par une discontinuité spirituelle (les humains ont une âme, les autres entités non). Exemples ethnographiques : Descola s’appuie sur son travail de terrain chez les Achuar (Amazonie), où les animaux sont considérés comme ayant une vie sociale comparable à celle des humains. Par exemple, un jaguar peut être vu comme un chasseur "humain" dans son propre univers social. Implications philosophiques : L’animisme, pour Descola, remet en question la dichotomie classique entre nature et culture. Il invite à repenser notre rapport au monde en reconnaissant la diversité des ontologies humaines. Similarités et divergences entre Lévi-Strauss et Descola Similarités : Tous deux rejettent l’idée que l’animisme est une pensée "archaïque" ou inférieure. Ils considèrent que l’animisme révèle une profonde rationalité et une manière sophistiquée d’organiser le monde. Divergences : Lévi-Strauss se concentre davantage sur les structures symboliques et mythiques qui sous-tendent l’animisme. Descola, quant à lui, privilégie une analyse des ontologies et des relations intersubjectives entre humains et non-humains. Conclusion L’animisme, selon Lévi-Strauss et Descola, est une vision du monde qui repose sur des relations complexes entre les humains et les non-humains, remettant en question les divisions classiques entre nature et culture. Alors que Lévi-Strauss explore les structures mentales et les mythologies sous- jacentes, Descola met en lumière les bases ontologiques de ce système de pensée, en le comparant aux autres ontologies humaines. Question 20 : Qu’est-ce que les anthropologues ont nommé le totémisme ? Le totémisme est un concept anthropologique désignant un système symbolique dans lequel des groupes humains établissent des relations spécifiques avec des éléments du monde naturel (plantes, animaux, phénomènes naturels), qui servent de symboles identitaires ou d’intermédiaires spirituels. Ce concept a été particulièrement exploré dans les travaux de Claude Lévi-Strauss, mais il a une histoire plus ancienne dans l’anthropologie, remontant à James Frazer et Émile Durkheim. Origine et définition Le terme "totémisme" provient du mot ojibwa « ototeman », qui désigne une entité protectrice ou ancestrale. Il est employé pour décrire : Une relation symbolique entre un groupe social (clan, tribu) et une entité naturelle (totem). Une organisation sociale et religieuse dans laquelle ces relations influencent les normes, les pratiques et les croyances. Les anthropologues du XIXe siècle, comme James Frazer (Le Rameau d'or), voyaient le totémisme comme un stade précoce de la pensée religieuse, considéré comme primitif. Perspective d’Émile Durkheim Dans "Les Formes élémentaires de la vie religieuse" (1912), Durkheim analyse le totémisme chez les Aborigènes d’Australie, qu’il considère comme la forme la plus simple de religion. Principaux apports : Totem comme symbole du groupe : Pour Durkheim, le totem représente le clan et son identité collective. En l’adorant, les membres vénèrent la société elle-même. Société et sacré : Le totem incarne une force collective qui dépasse les individus et constitue une manifestation du sacré. Classification sociale : Les clans sont souvent organisés autour de totems distincts, qui servent à diviser et à structurer la société. Perspective de Claude Lévi-Strauss Dans "Le Totémisme aujourd’hui" (1962), Lévi-Strauss critique les interprétations traditionnelles du totémisme en le présentant comme une construction intellectuelle des anthropologues plutôt qu’une réalité universelle. Principaux apports : Critique du concept : Lévi-Strauss rejette l’idée que le totémisme est un système homogène ou spécifique à certaines sociétés "primitives". Selon lui, il s'agit d'une projection de la pensée occidentale sur des sociétés non occidentales. Nature et culture : Le totémisme est, pour Lévi-Strauss, une manière de penser les relations entre la nature et la culture. Les humains utilisent des éléments naturels (animaux, plantes) comme métaphores pour structurer leur organisation sociale et leurs relations. Système de classification : Plutôt que d’être un culte des totems, le totémisme est un mode de classification, où les analogies entre espèces naturelles et groupes humains permettent d’organiser le monde. Relation différentielle : Lévi-Strauss met en lumière le fait que les entités totémiques sont choisies en raison de leur différence ou de leur contraste, permettant aux sociétés de réfléchir sur leurs propres structures. Exemple : Chez les Aborigènes d’Australie, un groupe peut être associé au kangourou et un autre à l’émeu. Ces associations ne signifient pas une vénération des animaux, mais servent de distinctions symboliques et sociales. Différence avec l’animisme selon Descola Dans "Par-delà nature et culture" (2005), Philippe Descola distingue le totémisme des autres ontologies comme l’animisme. Caractéristiques principales du totémisme : Continuité physique et spirituelle : Le totémisme repose sur l’idée d’une continuité entre l’aspect physique (corps) et l’aspect spirituel (âme) des humains et des non-humains appartenant au même totem. Liens d’identité : Les humains et leurs totems partagent une origine commune ou une essence identique, renforçant l’idée d’une appartenance collective. Exemple ethnographique : Chez les Aborigènes d’Australie, les totems incarnent des ancêtres mythiques ayant créé les humains et les non-humains à partir d’une même substance. Comparaison avec l’animisme : Animisme : Les humains et non-humains sont distincts physiquement mais liés par une continuité spirituelle (ex. les Achuar d’Amazonie). Totémisme : Il existe une continuité à la fois physique et spirituelle, renforçant une identité partagée. Conclusion Le totémisme est moins un culte qu’un système symbolique permettant aux sociétés de penser leurs relations internes et avec le monde naturel. Lévi-Strauss, en remettant en question sa pertinence comme concept universel, en fait un exemple d’organisation classificatoire des sociétés humaines. Philippe Descola, quant à lui, l’inscrit dans une typologie des ontologies, soulignant sa spécificité par rapport à l’animisme et au naturalisme. Question 21 : En quoi la notion de croyance est-elle problématique? La notion de croyance est problématique en anthropologie parce qu’elle reflète souvent des biais ethnocentriques et des présupposés occidentaux sur la façon dont les sociétés non occidentales perçoivent et interagissent avec le monde. Les critiques de cette notion mettent en évidence son caractère flou, son inadéquation pour comprendre certains systèmes de pensée et son rôle dans le maintien de hiérarchies culturelles implicites. Voici une analyse appuyée sur des textes majeurs en anthropologie. Une notion héritée du christianisme occidental La notion de croyance, telle qu’elle est utilisée en anthropologie, est fortement influencée par des conceptions chrétiennes, où croire est associé à une adhésion intellectuelle et spirituelle à des dogmes. Dans les sociétés occidentales, la religion est souvent définie comme un système de croyances organisées, ce qui biaise l’analyse des pratiques religieuses d’autres sociétés. Critique de Talal Asad (Genealogies of Religion, 1993) : Asad souligne que la centralité de la croyance dans la religion est une construction chrétienne qui ne s’applique pas nécessairement aux systèmes religieux non occidentaux, où les rituels et les pratiques ont souvent plus d’importance que les croyances individuelles. Une catégorie floue et inadaptée La croyance est une notion floue qui simplifie et essentialise des phénomènes complexes : Les pratiques rituelles ne sont pas toujours "croyées" : Les anthropologues ont montré que les rituels ne supposent pas toujours une adhésion intellectuelle explicite à des "croyances". Les individus peuvent participer à des rituels sans nécessairement croire littéralement en leurs significations sous-jacentes. o Exemple : Chez les Achuar (Philippe Descola, Les Lances du crépuscule, 1993), les récits mythologiques ne sont pas considérés comme des vérités absolues mais comme des outils pour structurer les relations sociales et l'environnement. La performance prime sur la croyance : Chez les Trobriandais (Bronislaw Malinowski, Les Argonautes du Pacifique occidental, 1922), les pratiques magiques sont souvent évaluées non pas en termes de "croyance", mais en fonction de leur efficacité sociale et symbolique. Une hiérarchisation implicite entre les cultures La notion de croyance véhicule une hiérarchisation implicite entre les sociétés dites "modernes" et "primitives". Émile Durkheim (Les Formes élémentaires de la vie religieuse, 1912) : Durkheim critique l’idée selon laquelle les religions dites primitives reposeraient uniquement sur des croyances irrationnelles. Il insiste sur le fait que toutes les religions, y compris les systèmes modernes, sont des systèmes sociaux visant à maintenir la cohésion collective. Eduardo Viveiros de Castro (Métaphysiques cannibales, 2009) : Les cosmologies amérindiennes ne reposent pas sur une dichotomie entre croyance et réalité, mais sur une vision relationnelle du monde, où les humains et les non-humains interagissent sur un pied d’égalité. Une distinction inadéquate entre croire et savoir L’opposition entre croyance et savoir, commune en Occident, ne reflète pas la diversité des systèmes de pensée humains. Marcel Mauss (Essai sur le don, 1925) : Mauss montre que dans certaines sociétés, la distinction entre croyance et savoir n’a pas de sens. Les pratiques magiques ou religieuses sont intégrées dans des systèmes de savoirs locaux, sans opposition avec des "faits" scientifiques. Philippe Descola (Par-delà nature et culture, 2005) : Descola montre que dans les ontologies animistes, comme celles des Achuar, les relations avec le monde non humain ne relèvent pas de la "croyance", mais d’une expérience vécue et d’une continuité entre les humains et les non-humains. Croyance comme pratique sociale et relationnelle Plutôt que de se focaliser sur la croyance comme un état mental individuel, les anthropologues contemporains privilégient une approche relationnelle et contextuelle : Evans-Pritchard (Witchcraft, Oracles, and Magic among the Azande, 1937) : Chez les Azandé, les croyances en la sorcellerie ne sont pas des "illusions", mais des explications rationnelles dans un cadre culturel spécifique. Elles servent à structurer les relations sociales et à résoudre les tensions. Latour (Nous n'avons jamais été modernes, 1991) : Bruno Latour critique l’idée selon laquelle les sociétés modernes reposeraient sur le savoir scientifique, tandis que les autres reposeraient sur la croyance. Il montre que toutes les sociétés combinent croyance et savoir, mais dans des configurations différentes. Conclusion La notion de croyance, en anthropologie, est problématique parce qu’elle est souvent inappropriée pour décrire les relations des sociétés avec leurs systèmes symboliques, religieux ou cognitifs. Les critiques anthropologiques contemporaines privilégient des concepts qui évitent les biais ethnocentriques et mettent l’accent sur les pratiques, les relations et les expériences vécues. Question 22 : Qu’est-ce que l’ethnocentrisme? L'ethnocentrisme est un concept central en anthropologie, désignant l'attitude consistant à considérer sa propre culture comme la norme universelle et à évaluer les autres cultures en fonction de ses propres valeurs et standards. Cette perspective peut conduire à des jugements biaisés et à une incompréhension des pratiques culturelles différentes. Introduit par le sociologue William Graham Sumner au début du XXᵉ siècle, l'ethnocentrisme implique une vision du monde où son propre groupe est perçu comme le centre de toutes choses, les autres étant évalués par rapport à lui. Sumner décrit cette tendance comme universelle, chaque culture ayant naturellement tendance à se percevoir comme supérieure ou centrale. Claude Lévi-Strauss souligne également ce phénomène, affirmant que la notion d'humanité englobant toutes les formes de l'espèce humaine, sans distinction de race ou de civilisation, est d'apparition tardive. Il note que le rejet de ceux qui sont perçus comme trop différents est paradoxalement un comportement universel. L'ethnocentrisme peut avoir des implications significatives, notamment en conduisant à des préjugés, des stéréotypes et des discriminations envers les groupes perçus comme "autres". Il peut également entraver la compréhension interculturelle et la coopération entre différentes communautés. Pour contrer l'ethnocentrisme, l'anthropologie promeut le relativisme culturel, une approche qui encourage à comprendre et à apprécier les cultures dans leur propre contexte, sans les juger selon les standards d'une autre culture. Cette perspective vise à favoriser une compréhension plus objective et empathique des diverses pratiques et croyances humaines.

Use Quizgecko on...
Browser
Browser