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Haute École Robert Schuman

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personality psychology theories of personality human behavior

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This document provides an introduction to the concept of personality, discussing different theories and approaches. It explores the definition of personality, focusing on stable characteristics that distinguish individuals. It also examines the role of heredity and environment in shaping personality.

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I. INTRODUCTION I.A. QU’EST-CE QUE LA PERSONNALITÉ ? ‰ Définition générale: Lorsque les psychologues parlent de personnalité, ils s’intéressent surtout aux caractéristiques qui distinguent un individu d’un autre. Nous définirons la personnalité comme l’ensemble relativement stable de nos caractérist...

I. INTRODUCTION I.A. QU’EST-CE QUE LA PERSONNALITÉ ? ‰ Définition générale: Lorsque les psychologues parlent de personnalité, ils s’intéressent surtout aux caractéristiques qui distinguent un individu d’un autre. Nous définirons la personnalité comme l’ensemble relativement stable de nos caractéristiques (passées, présentes, futures) c.-à-d. de nos attitudes, émotions, rêves, amours, habitudes… qui font de nous des êtres uniques. En général, on considère que la personnalité est le mode de comportement particulier et persistant d’une personne. ‰ LAROUSSE, Grand dictionnaire de la psychologie: « Caractéristiques relativement stable et générale de la manière d’être d’une personne dans sa façon de réagir aux situations dans lesquelles elle se trouve. » ‰ Le petit Larousse illustré: « Ensemble des comportements, des aptitudes, etc., dont l’unité et la permanence constituent l’individualité, la singularité de chacun. ‰ LIEURY Op cit. « La personnalité dans son sens le plus général désigne l’ensemble de toutes les caractéristiques de l’individu : sensori-motrices (par exemple, les aptitudes sportives ou artistiques), cognitives (par exemple, les aptitudes ou intérêts intellectuels), émotives (tempérament anxieux, peureux ou colériques), et enfin les attitudes sociales et les valeurs qui dépendent de la société (Asiatiques et Occidentaux ont de grandes différences de valeurs et de comportements)». ‰ Précisions : La personnalité est : une organisation dynamique : elle n’arrête pas de travailler, elle organise les stimuli et y réagi (de façon adaptée) ; elle produit alors les comportements ; à l’intérieure de l’individu même si elle se manifeste à l’extérieur ; stable et durable quoique susceptible de maturation et de changement : elle doit parfois se modifier pour faire face aux mutations de la vie ; constituée de dispositions biologiques et psychologiques innées et acquises le tempérament, le corps…© ªles émotions, les sentiments, les habitudes, les attitudes, les motivations… ; La personnalité, par les comportements détermine l’adaptation au milieu ; La personnalité rend l’individu unique, même s’il présente des traits communs avec d’autres. Exemple : dans une bande de jeunes, il y a souvent des traits communs mais chacun garde sa personnalité unique. 60 I.B. QU’EST-CE QUI DÉTERMINE NOTRE PERSONNALITÉ ? Pendant longtemps, il y a eu un grand débat. Deux thèses se sont affrontées : ‰ La THESE DE L’HEREDITE INNEE : toute la personnalité est déterminée à 100% par l’hérédité (physiologique, génétique). Thèse pessimiste car on ne peut rien modifier. ‰ La THESE DE L’ENVIRONNEMENT ACQUIS : « nous sommes une terre glaise que l’environnement modèle ». La personnalité est entièrement déterminée par l’environnement (milieu naturel, famille, classe sociale, culture). Aujourd’hui, nous savons que la personnalité est formée pour une part, par l’hérédité ; pour une autre part, par l’environnement. a) L’HÉRÉDITÉ : ƒ La participation de facteurs génétiques dans la personnalité. La recherche sur l’hérédité des traits de personnalité (années 80) s’est d’abord concentrée sur l’étude des jumeaux. La comparaison entre des jumeaux identiques (qui partagent la même hérédité parce qu’ils sont issus d’un même œuf) et des jumeaux fraternels (qui ne présentent pas plus de ressemblance sur le plan génétique que des frères et sœurs ordinaires) peut servir de base à l’estimation du caractère héréditaire de divers aspects de la personne, dont la personnalité. Lors d’études, on a constaté que les jumeaux identiques étaient jugés beaucoup plus semblables, sur le plan de la sensibilité affective, du niveau d’activation et de la sociabilité, que les jumeaux fraternels. Cette ressemblance de personnalité augmente même quand on étudie les jumeaux identiques élevés séparément (et pour lesquels on est certain qu’ils ne sont pas semblables ou différenciés en raison de leur l’éducation.) Extrait La participation de facteurs génétiques dans de nombreux aspects de notre personnalité ne fait pas de doute et ont conduit les psychologues vers des recherches sur l’identification de gènes impliqués dans notre personnalité Depuis les années 90, les recherches portent essentiellement sur les mécanismes cérébraux commandés par nos gènes. Il s’agit de la NEUROBIOLOGIE de la personnalité. - Recherche de la base biologique associée aux différents traits de personnalité. Par exemple, notre fonctionnement neuronal impulse la production d’hormones qui agit sur notre façon habituelle de réagir. - Recherche sur les variantes de certains gènes associés aux grands facteurs de la personnalité. Par exemple, les personnes ayant une version courte du gène DRD4 sont plus extraverties que celles porteuse d’une version longue (Cerveau & PsychoN°7). Attention, les études précisent bien qu’il s’agit de corrélations : les personnes avec tel ou tel gène ont plus de chance de présenter certains traits de personnalité. Il s’agit d’une tendance qui peut être contrebalancée par l’environnement. 61 b) L’ENVIRONNEMENT : Tous les évènements que l’on vit participent de façon importante à notre personnalité. De nombreuses recherches tentent de recueillir des bases empiriques : ƒ Le mode de vie : ªL’incidence du milieu naturel ; Par exemple, « Une étude publiée le 7 septembre 2020 dans la revue Nature Human Behaviour révèle un fait inattendu : la nature accidentée et l’immensité qui entourent les individus habitant dans les régions montagneuses influent sur leurs traits de personnalité. » Article C&P N°128 Janvier 2021 « Quand la montagne change la personnalité » ªL’incidence du climat ; Par exemple, des études de corrélations montrent un lien entre une température élevée et l’agressivité. ªL’incidence de l’environnement construit. Par exemple, des études portent sur le fait d’appartenir à une petite communauté (village…) ou à une grande communauté (ville…). Cela impacterait différemment nos traits de personnalité. ƒ La famille : Premier milieu social. Premier cadre de référence dans lequel l’enfant se structure. ƒ La classe sociale : Selon la classe sociale, l’enfant vit dans un certain type de logement, dans un certain quartier, fréquente certaines écoles… ƒ Les expériences uniques : Une maladie, la mort d’un proche, un accident…sont des expériences qui façonnent la personnalité. Par exemple, un enfant diabétique ou asthmatique a un traitement lourd à suivre qui peut avoir des répercussions (positives ou négatives) sur sa personnalité. c) CONCLUSION : La personnalité est déterminée par un ensemble de facteurs en interaction. Elle subit l’effet conjugué de deux grandes influences : l’influence de l’hérédité et l’influence de l’environnement pour lesquels il est difficile de déterminer l’impact respectif. Pour aller plus loin : Cerveau & Psycho N°7 Cerveau & Psycho N°128 62 I.C. LES 5 GRANDS FACTEURS DE LA PERSONNALITÉ – LA THÉORIE DU BIG FIVE Un certain nombre de psychologues considèrent aujourd’hui, suite aux recherches de Robert MacCrae et Paul Costa aux États-Unis, que notre personnalité résulte de la combinaison de cinq grands facteurs. Ces cinq grandes dimensions de la personnalité sont indépendantes les unes des autres et varient en proportion sur un continuum (entre deux pôles) chez tout individu. Mais ces dimensions regroupent une multitude de traits et de facettes spécifiques. Leur combinaison donnent naissance à une multitude de personnalités différentes. « Chaque individu est unique et se caractérise par une combinaison de ces traits qui lui est propre. » op Cit. Voici les 5 grands facteurs / 5 grandes dimensions de la personnalité : Instabilité émotionnelle (névrosisme) -------- Stabilité émotionnelle Extraversion -------- Introversion Ouverture d’esprit -------- Peu ouvert à l’expérience Agréabilité -------- Froideur Consciencieux -------- Insouciant Aujourd’hui des tests psychométriques permettent d’évaluer ces 5 grandes dimensions de la personnalité et leurs facettes. Notamment le Néo-Pi-3 dérivé des recherches de Mac Crae et Costa. Lire l’article suivant : Testez-vous via ce questionnaire dérivé du modèle des big five et du test éo-Pi-3 Cerveau & Psychologie N°83 63 II. DIFFERENTES THEORIES EXPLICATIVES DE LA PERSONNALITE II.A. L’APPROCHE PSYCHANALYTIQUE DE LA PERSONNALITÉ 1. FREUD Figure la plus connue du monde de la psychologie, Sigmund Freud est né en 1856 et décédé en 1939. Freud a élaboré la théorie psychanalytique = Théorie de la personnalité selon laquelle Freud explique l’influence de l’inconscient sur le comportement Nous allons nous pencher sur plusieurs concepts de base de celle-ci. 2. Première topique - Les niveaux de conscience A. ANALOGIE DE L’ICEBERG Freud appelait le psychisme « la psyché » (= notre personnalité) et décrivait trois niveaux de conscience. Freud avait recours à l’analogie de l’iceberg. Le premier niveau de conscience, le conscient, renvoie à la partie de l’iceberg qui émerge de l’eau. C’est dans cette partie de l’esprit que se logent les pensées, les sentiments, les actions, les souvenirs, les désirs etc, dont nous prenons instantanément conscience. La conscience est en liaison directe avec le monde extérieur par le biais des organes sensoriels, du système perceptif et de la motricité et avec le monde intérieur. Immédiatement sous le conscient, juste au-dessus de la surface de l’eau, on trouve le préconscient : le domaine plus vaste de la psyché qui contient les pensées, les sentiments, les actions, les souvenirs, les désirs etc, qui ne font pas partie de nos pensées courantes, mais auxquelles nous avons aisément accès en cas de besoin. Le troisième niveau, l’inconscient, se situe sous le préconscient et forme le gros du psychisme humain. L’inconscient est l’ensemble des pensées, des émotions, des actions, des souvenirs, des pulsions et désirs, etc… qui échappent à l’activité consciente d’une personne mais que la psychanalyse peut aider à découvrir. Le contenu de l’inconscient n’est donc pas disponible et l’individu ne peut pas l’évoquer car par des mécanismes de défense (en particulier « le refoulement) », ces souvenirs, instincts…ont été « enterrés » dans l’inconscient. Ceux-ci demeurent inconscients en raison de la censure. Celle-ci s’exerce aux limites de l’inconscient et du préconscient ainsi que du préconscient et du conscient. Censure = instance psychique qui empêche l’émergence des désirs inconscients dans la conscience autrement que sous forme déguisée (lapsus, rêves,…) L’inconscient se manifeste donc sous des formes masquées (rêves, lapsus…). Il s’agit de la « formation de compromis ». ² Notre personnalité a des racines inconscientes. Elle dépend de l’équilibre entre les trois niveaux ; elle dépend de notre manière de gérer les conflits entre les forces conscientes et inconscientes. Remarque : une part d’inconscient est nécessaire à notre équilibre psychique. 75 B. ORIGINE DES TROUBLES PSYCHOLOGIQUES Freud pensait que les troubles psychologiques (de la personnalité) ont leurs origines dans les souvenirs et les instincts refoulés emmagasinés dans l’inconscient et qui exerceraient une profonde influence sur notre comportement ( « ils se vengent sur nos comportements »). Ils provoqueraient un déséquilibre entre les trois niveaux ; le conflit conscient – inconscient ne pourrait pas être géré et entraînerait des symptômes. Pour traiter les troubles psychiques, Freud a élaboré la psychanalyse1 : une thérapie qui a pour but d’amener à la conscience ces conflits, sentiments refoulés dans l’inconscient. 1 Nom de la théorie et de la thérapie 76 3. La structure de la personnalité selon la deuxième topique. Dans cette topique, Freud concevait la personnalité comme une interaction entre 3 INSTANCES : le ça, le moi et le surmoi. Cette approche n’est pas en contradiction avec la première. Les deux topiques sont complémentaires. Chacune de ces structures résiderait en tout ou partie, dans l’inconscient. Ce sont des concepts mentaux, donc hypothétiques. Il ne s’agit pas de structures concrètes que l’on peut disséquer comme un cerveau humain. A. ÇA Le ça est la partie de la personnalité que l’on croit présente dès la naissance (innée). Il s’agit du lieu des désirs, des pulsions instinctives qui tendent vers une gratification immédiate des besoins. S’y affrontent les pulsions de vie et de mort. Siège de la libido : l’énergie sexuelle instinctive (au départ, dans l’enfance, il s’agit du plaisir au sens large, la satisfaction de pulsions qui devient plus tard la sexualité génitale adulte.) Le ça est donc régi par ce qu’appelle Freud le principe du plaisir qui est la recherche immédiate et ouverte du plaisir et une façon de réduire les tensions, sans égard à la logique ou à la réalité (ignore la morale, les jugements de valeur…). Si le ça était la seule partie de la psyché, nous aurions peut-être tendance à recourir à des moyens immédiats et parfois dangereux pour trouver le plaisir. Freud a postulé l’existence de deux autres parties de la psyché qui canalisent l’énergie destructrice du ça. B. MOI Le moi, partie rationnelle de la personnalité, qui se préoccupe de la réalité et s’efforce de maîtriser les pulsions du ça tout en tenant compte des exigences dictées par le surmoi. Le moi correspond au soi, à la vision consciente que l’individu a de lui-même. Le moi est régi par le principe de la réalité. Non seulement le moi doit rechercher des objets et des événements qui satisfont les besoins du ça, mais ces objets et événements ne doivent pas non plus transgresser les règles édictées par le surmoi. C’est la raison pour laquelle le moi est souvent considéré comme «l’organe directeur » de la personnalité, car il gère, organise et dirige le comportement. C. SURMOI Le surmoi est la partie de la personnalité qui s’édifie à partir des interdits parentaux et des normes sociales de moralité (instance la plus morale). Le surmoi fonctionne selon le principe de moralité. Le surmoi joue le rôle de «conscience morale » de la psyché. C’est le code éthique du comportement. Il vise toujours la perfection et est, par là même, tout aussi irréaliste que le ça. Principe de moralité Principe de réalité Principe de plaisir SURMOI MOI CA Vise la perfection Organe directeur Vise le plaisir Acquis Innée 77 ² Notre personnalité dépend de l’équilibre entre les trois instances ; elle dépend de notre manière de gérer les conflits entre les instances. La cohabitation harmonieuse de ces trois instances permet un équilibre psychique (de la personnalité) adapté. ORIGINE DES TROUBLES PSYCHOLOGIQUES : En cas de conflits, en cas de domination de l’une d’entre elles, cet équilibre est compromis et risque de faire apparaître des troubles psychologiques. De quelle instance de la personnalité s’agit-il ? Extraits de DIERKENS, J., Freud. Anthologie commentée, Nathan, Labor, Paris, Bruxelles, 1977, pp 107-115. ‰ « Il prend la place de l’instance parentale qui surveille, dirige et menace comme autrefois les parents surveillaient, dirigeaient et menaçaient l’enfant. » ……………………………………… ‰ « Les désirs qui y sont restés enfouis par suite du refoulement, sont virtuellement impérissables et se retrouvent, tels qu’ils étaient, au bout de longues années. Seul le travail analytique en les rendant conscients, peut parvenir à les situer dans le passé et à les priver de leur charge énergétique. » ………………………………………………………… ‰ « Partie de notre psychisme qui va servir d’intermédiaire entre le ça et l’extérieur »………………………………………………………… ‰ « Dans son activité, il est guidé par la prise en considération des tensions provoquées par les excitations du dedans et du dehors » ………………………………………. ‰ « Durant la longue période d’enfance qu’il traverse et pendant laquelle il dépend de ses parents, l’individu voit se former une instance particulière par laquelle se prolonge l’influence parentale » ……………………………………………………………….. ‰ « Son contenu comprend tout ce que l’être apporte en naissant, tout ce qui a été constitutionnellement déterminé, donc avant tout les pulsions émanées de l’organisation somatique et qu’il tend à satisfaire » ………………………………………………………… ‰ « Le ……….…… et le …………….. ont un point commun, tous les deux, en effet, représentant le rôle du passé ; le ……………... celui de l’hérédité, le ………………… celui d’autrui. Tandis que le ………………., lui, est surtout déterminé par ce qu’il a lui- même vécu, c’est-à-dire l’accidentel, l’actuel. » 78 4. Les mécanismes de défense Lorsque le moi ne trouve pas les moyens de satisfaire à la fois le ça et le surmoi, une certaine anxiété se glisse dans le conscient. Les gens s’efforcent habituellement de s’en débarrasser en faisant jouer les mécanismes de défense. ª réactions inconscientes du moi ayant pour but d’éviter l’anxiété et de résoudre des conflits. Imaginons que vous avez une pulsion agressive vis-à-vis de votre employeur (ça) or la morale interdit que l’on exprime son agressivité vis-à-vis d’une autorité (surmoi). La pulsion est inconciliable ; vous allez « vous sentir angoissé ». Vous allez utiliser (moi) un mécanisme de défense tel le « déplacement » pour vous « en sortir ». C.-à- d. que vous allez déplacer et exprimer cette agressivité sur votre collègue ou conjoint. Le moi est donc constitué d’une partie inconsciente utilisant des mécanismes de défense pour les pulsions inconciliables. Freud pensait que le mécanisme de défense le plus important est le refoulement qui est le mécanisme par lequel le moi empêche les pensées fortement anxiogènes (c’est à dire les pensées tout à fait inacceptables liées le plus souvent à l’agressivité et à la sexualité) d’accéder au conscient. C’est la première forme de réduction de l’angoisse, et la plus fondamentale. Est-ce malsain d’utiliser des mécanismes de défense ? Bien que l’emploi de mécanismes de défense puisse amener à mentir et à déformer la réalité, des recherches ont confirmé l’hypothèse freudienne selon laquelle une certaine déformation est essentielle au bien-être psychologique de chacun. L’emploi de mécanismes de défense est sain à condition de ne pas dépasser certaines limites, de ne pas les utiliser de manière excessive. 79 A quel exemple correspond chacun de ces mécanismes de défense ?: Extrait de Huffman et Vernoy. « Psychologie en direct ». Modulo, 2000 (2 ème édition). Mécanisme Description Exemple de défense 1. Le Remplacer l’objet initial d’une a. Ne pas tenir compte de ses émotions déplacement pulsion par un objet moins en discutant des raisons de son divorce menaçant 2. La Refuser de prendre conscience de b. Ne pas s’avouer ses propres envies de formation désirs, de pensées ou de relations extraconjugales tout en faisant réactionnelle sentiments jugés inacceptables en preuve d’une jalousie exagérée envers adoptant des comportements qui son compagnon ou sa compagne leur sont contraires 3. L’isolation Ignorer les aspects émotifs d’une c. Se mettre en colère lorsqu’un ami expérience pénible en se refuse d’obtempérer à nos demandes concentrant sur des pensées abstraites, sur des mots ou sur des idées. 4. La négation Se protéger d’une réalité d. Canaliser les désirs sexuels vers l’art désagréable en refusant d’en et la musique admettre l’existence 5. La Attribuer à autrui ses propres e. Oublier des agressions sexuelles projection motifs ou pulsions inacceptables subies dans la petite enfance 6. La Trouver des raisons socialement f. Se montrer dominateur et vantard alors rationalisa- acceptables pour justifier des qu’on se sent inférieur et qu’on a peu tion pensées ou des actions qui se d’estime de soi fondent sur des motifs inacceptables 7. Le Empêcher des pensées g. Justifier le fait de tricher à un examen refoulement douloureuses ou menaçantes en disant « tout le monde le fait » d’accéder au conscient 8. La Réagir à une situation menaçante h. Se mettre en colère contre un collègue régression d’une manière qui correspond à un après avoir essuyé des reproches de la stade antérieur de développement part de son patron 9. La Transformer des désirs non i. Les alcooliques refusent d’admettre sublimation satisfaits ou des pulsions non leur dépendance à l’égard de l’alcool acceptables en activités constructives 80 ARRET- Les mécanismes de défense en soins infirmiers. Source : Phaneuf, M. (2002). Communication, entretien, relation d’aide et validation. Montréal : Chenelière Education DESCRIPTION : ’ « Réactions de la personne, qui ont pour fonction de faciliter son ajustement à la société et de l ’aider à faire face aux situations difficiles de sa vie en la protégeant de l’anxiété, de la peur et d’autres émotions désagréables, ou jugées moralement ou socialement inacceptables » (Phaneuf, 2002) ’ Ils ne modifient pas la situation de stress ou de difficulté mais ils changent la façon de percevoir celle-ci ’ Nous en utilisons tous pour nous aider à faire face à nos difficultés ’ Ils sont pathologiques lorsque: { La personne y recourt systématiquement pour résoudre ses difficultés { Lorsqu’ils nuisent au bon fonctionnement de la personne ’ Mécanismes inconscients FONCTION : ’ Certains mécanismes ont une fonction adaptative: { Réactions positives qui facilitent l’acceptation de la difficulté { Non-pathologiques et efficaces s’ils ne sont pas utilisés avec excès Mécanismes à fonction adaptative selon Phaneuf, 2002 Affiliation Altruisme Anticipation Fuite et évitement Humour Sublimation Suppression Exemples : Zoom sur  L’humour » (Phaneuf, 2002) « Mécanisme par lequel la personne grossit ou atténue les aspects amusants ou ironiques d’une situation, ou encore les relativise en associant une remarque légère à une situation difficile (…) Ce mécanisme permet de dédramatiser les situations et d’alléger l’ambiance » Monsieur X a toujours le mot pour rire, même dans les moments pénibles 81  La sublimation: (Phaneuf, 2002) « Mécanisme qui permet à la personne de faire dévier ses pulsions, ses aspirations jugées non valables ou inacceptables vers des canaux socialement, personnellement ou moralement plus admissibles» Pierre a toujours été agressif et cherche depuis très jeune à réprimer son agressivité. Il devient avocat et poursuit les criminels avec acharnement. Il a sublimé son agressivité en l’employant pour exercer la justice. ’ D’autres sont de nature plus défensive et nocive: { Réactions non adaptées qui masquent la difficulté { Demande une dépense importante d’énergie { Peuvent avoir des répercussions importantes sur la santé physique et mentale de la personne Mécanismes défensifs selon Paneuf, 2002 Annulation rétroactive Identification Autodépreciation Intellectualisation Compartimentation Compensation Introjection Conversion Lamentations ambivalentes Déni Projection Déplacement Rationalisation Dissociation affective Réaction passive-agressive Fantaisie autistique Refoulement Fixation Régression Formation réactionnelle Retournement contre soi Idéalisation Retrait apathique Symbolisation Exemples : Zoom sur  Le déni (Phaneuf, 2002) = négation « Mécanisme plus ou moins conscient par lequel une personne nie des pensées, des désirs, des besoins ou des éléments de la réalité qui sont trop difficiles à envisager, voir inacceptables » Une des premières étapes du deuil Exemple: se comporter comme si une perte, une difficulté, une maladie n’existait pas  La formation réactionnelle (Phaneuf, 2002): « Mécanisme par lequel une personne adopte un comportement ou des attitudes manifestement opposés, à ses tendances, à ses désirs, à ses émotions ou même à ses propres intérêts » La maman d’un enfant non-désiré qui, se sentant coupable, surprotège son enfant par réaction. 82  La régression (Phaneuf, 2002) « Mécanisme par lequel la personne, ne pouvant résoudre ses difficultés ou soulager son anxiété par les moyens habituels, retourne à des comportements propres à une étape antérieure de développement. Cet état la rend souvent dépendante des autres » Exemple: Une personne qui n’a jamais été malade et qui, souffrant d’une maladie sans gravité, est fortement perturbée et devient accaparante et dépendante comme un enfant. EN CE QUI CONCERNE L’INFIRMIER : ! Chercher à comprendre les défenses de la personne malade ! Identifier en tant qu’infirmier/ière ses propres moyens d’adaptation ou de défense dans sa relation soignant-soigné Pour aller plus loin Æ lire les documents « mécanismes de défense » issus de l’ouvrage de Phaneuf déposés sur Teams 83 5. Le développement de la personnalité – Les stades libidinaux La personnalité adulte est déterminée en partie par la manière particulière dont sont vécus au cours de l’enfance les stades du développement psycho sexuel, libidinal. 1. STADE ORAL (0-1 an) 2. STADE ANAL (1-3 ans) 3. STADE PHALLIQUE (3-6 ans) 4. PERIODE DE LATENCE (6-12 ans) 5. STADE GENITAL (Adolescence - Puberté) 6. Evaluation de l’approche psychanalytique : les principales critiques La difficulté de vérifier expérimentalement les concepts pose problème d’un point de vue scientifique. L’approche psychanalytique répond toutefois aux deux exigences de « l’administration de la preuve » et de la possibilité de généralisation. Vision restreinte. Importance exagérée des déterminants biologiques inconscients. Freud a sous-estimé le rôle de l’apprentissage et de la culture dans le modelage du comportement. Cependant il faut tenir compte du contexte historique. De plus, il ne reste que peu de freudiens puristes aujourd’hui ; les psychanalystes emploient seulement quelques-unes des théories et techniques élaborées par Freud. Freud demeure l’un des géants de la psychologie. Les théories freudiennes ont eu une influence considérable sur l’évolution intellectuelle de l’Occident. L’héritage de Freud est encore manifeste (inconscient, refoulement, stade anal, narcissisme…). De même aujourd’hui en psychologie personne ne conteste l’idée d’un psychisme avec une part inconsciente en chacun d’entre nous. 17 84 II.B. L’approche comportementaliste de la personnalité 1. Définition Orientation psychologique axée sur l’étude des comportements objectivement observables et qui se fonde sur les théories de l’apprentissage. 2. La personnalité selon le behaviorisme et les théories de l’apprentissage Le terme personnalité renvoie à l’ensemble des comportements observables d’une personne. La personnalité est donc évaluée de l’extérieur par l’observation de comportements. Pour le théoricien de l’apprentissage, la personnalité et le comportement sont fondamentalement une seule et même chose. La personnalité, comme d’autres comportements, est acquise par l’apprentissage : conditionnement classique, opérant, imitation. 3. Théories de l’apprentissage (par association d’éléments de l’environnement) A. CONDITIONNEMENT RÉPONDANT / PAVLOVIEN Définition : forme d’apprentissage qui repose sur l’association d’un stimulus neutre (SN) et d’un stimulus (SI) qui provoque une réponse réflexe (RI), inconditionnelle. ªobjet ou événement qui provoque une réaction dans un organisme. Expérience de Pavlov : celle-ci portait sur la salivation des chiens. Il a conçu un appareil pour mesurer la salive produite par un chien. Il choisit un SN : un son de cloche qui ne provoque aucune réponse chez le chien. Il choisit d’autre part un SI : de la viande en poudre qui provoque tout à fait normalement la salivation chez le chien=RI. Il associe le SN et le SI c’est à dire qu’il présente le son de cloche (SN) puis apporte la viande en poudre (SI) qui provoque la salivation(RI). Il s’aperçut qu’après plusieurs essais le son de cloche suffisait à faire saliver le chien : le chien avait été conditionné ( avait appris) à saliver dès le son de cloche. Il dit que le SN est devenu SC et provoque une RC. Il s’agit bien ici du conditionnement d’une réponse physiologique : la salivation. Expérience de Watson : Il s’agit du conditionnement d’une émotion. SN (rat) +SI(bruit) ÎRI (peur) SN devient SC(rat) ÎRC(peur) = Phobie des rats. Les aversions gustatives : conditionnement d’une réponse physiologiqueÎle dégoût. SN(pizza)+SI (indigestion) ÎRI (dégoût) SN devient SC (pizza) ÎRC (dégoût) B. CONDITIONNEMENT OPÉRANT / SKINNÉRIEN Définition : forme d’apprentissage qui résulte de l’association entre un comportement et sa conséquence. Expérience de Skinner : consiste à placer un rat dans une boite où se trouve un levier relié à un distributeur de nourriture (« boîte de Skinner »). Au départ le rat va appuyer par hasard sur le levier (comportement) et va recevoir de la nourriture (conséquence), une deuxième fois, une troisième fois, … Ensuite la fréquence du comportement du rat va augmenter. 85 Finalement le rat aura appris (a être conditionné) à appuyer sur le levier pour recevoir la nourriture. La nourriture est donc le RENFORCEMENT c’est à dire l’événement qui se présente après le comportement et qui va augmenter l’apparition du comportement. Exemple : bien travailler. Renforcement POSITIF (ne signifie pas « bon ») : on donne au sujet quelque chose d’agréable. Exemple : votre patron vous félicite car vous avez bien travaillé. Renforcement NEGATIF (différent de « mauvais ») : retire au sujet quelque chose de désagréable. Exemple : Votre patron vous laisse tomber des heures supplémentaires parce que vous avez bien travaillé. Attention le renforcement négatif est différent d’une punition. Un choc électrique serait dans notre exemple une PUNITION c’est à dire l’événement qui se présente après le comportement et qui va diminuer l’apparition de la réponse. Exemple : un enfant n’est pas sage. Punition POSITIVE : donner au sujet quelque chose de désagréable. Exemple : Les parents qui donnent une fessée. Punition NEGATIVE : retirer au sujet quelque chose d’agréable. Exemple : les parents qui retirent le dessert. C. APPRENTISSAGE PAR OBSERVATION Nous apprenons beaucoup de nos comportements (de la conduite automobile au brossage de dents) en observant. Nous apprenons toutes sortes de comportements en imitant des MODELES. Années 60 - Expérience d’Albert Bandura sur l’apprentissage social / par l’observation des enfants. Pour prouver que les enfants apprennent par observation, il constitue deux groupes d’enfants : Premier groupe : groupe expérimental qui visionne un film où quelqu’un malmenait des jouets dans une salle de jeux ; Deuxième groupe : groupe contrôle ; pas de projection de film. Ensuite, il donne aux deux groupes séparément l’occasion de jouer avec les mêmes jouets, dans la même salle. Résultat : les enfants qui avaient vu le film étaient beaucoup plus agressifs avec les jouets. Ils avaient appris comment se conduire dans une situation donnée en observant une personne placée dans la même situation, en imitant un modèle. 4. Evaluation de l’approche comportementale de la personnalité Les théories de l’apprentissage sont séduisantes à plusieurs égards. Cette façon de définir la personnalité répond à la plupart des normes de la recherche scientifique. Les hypothèses sont objectives, vérifiables ; les principes reposent sur des données empiriques. Les détracteurs de la théorie de l’apprentissage dénoncent la vision trop restreinte du behaviorisme qui sous-estime les facteurs génétiques, physiologiques et cognitifs qui définissent la personnalité. L’apprentissage ne considère la personne que comme la somme de ce qu’elle a appris, rien de plus. 86 5. Les troubles de la personnalité selon le comportementalisme Les thérapeutes du comportement croient que les comportements anormaux ou inadaptés sont appris (mauvaises associations d’éléents de l’environnement). Par conséquent, on peut aussi « désapprendre » les comportements anormaux. Cette approche s’attaque aux symptômes, au comportement problématique lui-même plutôt qu’aux causes ou aux « maladies » dont il découle à l’aide d’un ensemble de techniques basées sur les principes de l’apprentissage. 87 II.C. L'APPROCHE HUMANISTE DE LA PERSONNALITÉ 1. Conception générale de la personnalité C'est la troisième voie en psychologie car elle s'est développée en réaction à la fois à la théorie psychanalytique et aux théories de l'apprentissage. Elle se distingue du pessimisme des psychanalystes et du caractère "mécanique" du béhaviorisme. Elle prend son essor dans les années 60. A. NATURELLEMENT BONNE Les psychologues humanistes considèrent que la nature humaine est fondamentalement positive. B. TENDANCE INNÉE À S'ÉPANOUIR Elle tend naturellement à se réaliser pleinement si elle n'est pas entravée. C. CHACUN EST UNIQUE Car l'être humain est capable d'exercer son libre arbitre dans ses choix et dans ses comportements. D. APPROCHE PHÉNOMÉNOLOGIQUE DE LA PERSONNALITÉ D'autres éléments fort importants conditionnent et orientent la personnalité: les buts, les aspirations, les valeurs, ses choix, sa perception de soi et des autres, sa vision du monde… 2. Conception spécifique de la personnalité selon Carl ROGERS A. LE SELF L'élément le plus important de la personnalité est le soi (je ou moi):le self. La conception de soi-même fait référence à l'ensemble des perceptions qu'une personne peut avoir de sa propre nature, de ses qualités et de ses comportements typiques. B. CONGRUENCE / INCONGRUENCE Etre congruent c'est le fait d'être authentique. Apparaître à l'extérieur comme on est à l'intérieur (self). Il existe un lien étroit entre la santé mentale, la congruence et l'estime de soi. Congruence entre Self et expérience de vie= estime de soi augmenteÎbonne santé mentale. Incongruence entre self et expérience de vie=estime de soi diminueÎmoins bonne santé mentale. 88 3. Conception spécifique de la personnalité selon Abraham MASLOW Maslow affirmait que l'être humain était fondamentalement bon et qu'il était naturellement enclin à la réalisation de soi ou actualisation de soi. Tendance innée à l'AUTO-ACTUALISATION = Sommet de la pyramide des besoins. 4. Evaluation de l'approche humaniste Extrêmement populaire dans les années soixante et septante. Elle apportait une vision nouvelle de la personnalité. Les trois principaux reproches: 1. Hypothèses naïves: vision irréaliste, romantique et même naïve de la nature humaine. Les meurtres, les guerres, agressions reflètent peu cette bonté que les humanistes attribuent à la nature humaine. 2. Testabilité restreinte et preuves insuffisantes: les idées humanistes comme la considération positive inconditionnelle et l'actualisation de soi sont difficiles à vérifier scientifiquement. 3. Portée restreinte: l'humanisme se contente de décrire la personnalité plutôt que de l'expliquer. 5. Troubles de la personnalité selon l'humanisme Les thérapeutes humanistes croient que les gens qui éprouvent des problèmes souffrent d'un blocage ou d'une interruption de leur croissance normale à s'épanouir. Cela entraîne un self de soi fragile donc une incongruence. A l'aide d'une écoute active et de ses 3 attitudes fondamentales (empathie, acceptation positive inconditionnelle, congruence), le thérapeutes accompagne son "client" afin de lever ces obstacles; pour que la personne puisse développer son estime de soi et s'épanouir à nouveau. L’humanisme est au cœur de la psychologie de la relation notamment en soins infirmiers Æ cfr cours de psychologie de la relation cursus birsg. 89

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