Le Développement de la Personalité à l'Adolescence PDF

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DexterousSerpentine4517

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Hôpital Necker-Enfants Malades

Véronique Gilbert

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psychologie de l'adolescence développement de la personnalité psychologie clinique adolescence

Summary

Ce document détaille le développement de la personnalité à l'adolescence. Il analyse les bouleversements physiques et psychologiques de cette période, en mettant l'accent sur les conflits intrapsychiques, les mécanismes de défense et les différentes problématiques potentielles. L'auteur explore notamment le rôle de l'idéal du moi, du surmoi et des psychoses chez l'adolescent.

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UE 1.1.S1 LE DÉVELOPPEMENT DE LA PERSONNALITÉ - L’ADOLESCENCE Véronique Gilbert Psychologue clinicienne Hôpital Necker-Enfants Malades INTRODUCTION : -> C’est CHOC… et un processus : désorganiser pour réorganiser Une période où se j...

UE 1.1.S1 LE DÉVELOPPEMENT DE LA PERSONNALITÉ - L’ADOLESCENCE Véronique Gilbert Psychologue clinicienne Hôpital Necker-Enfants Malades INTRODUCTION : -> C’est CHOC… et un processus : désorganiser pour réorganiser Une période où se jouent les structures de la personnalité adulte: - conquête de la génitalité } conquête - conquête de l’identité } de soi -> travail de renonciation (notamment à l’autre sexe !) -> Grand polymorphisme des troubles à l’adolescence donc attention à ne pas porter de diagnostic hâtif -> Importance des facteurs extérieurs (vie réelle) -> Notion de crise, à entendre au sens de discontinuité -> Période difficile à définir => ce qu’elle n’est pas : - l’enfance - la maturité I. Bouleversements à l’origine du processus d’adolescence : 1. Le corps : - Désarroi et étrangeté face aux bouleversements corporels - Déception : le statut de l’ado, la perception qu’il a de lui-même ne changent pas aussi vite que le corps - Passivité : les changements sont subis = vécu d’impuissance Différencier (Gutton) puberté = évolution physique // pubertaire = évolution psychique 2. La réactivation pulsionnelle : - « retour en force » de la pulsion sexuelle, qui déstabilise CAR réactivation fantasmatique intense (parfois « danger pulsionnel ») - Sexualisation des représentations : rêves, rêveries, autoérotismes… - Apparition du génital -> acquisition de nouveaux pouvoirs… à s’approprier ! = pouvoir établir petit à petit une relation intime avec ce nouveau corps -> parfois risque du déplacement de ce danger cf anorexie II. Remaniements psychiques et organisation de la personnalité : 1. Un narcissisme exacerbé : - La régression narcissique : un repli vers la « base de sécurité » -> se distancier des parents (désidéalisation) -> utiliser l’autre comme « tremplin narcissique » (Kestemberg) - Le surinvestissement narcissique: mon nombril… et moi ! 2. L’identité en question: Enjeu : accéder à une nouvelle identité assumée - Processus de subjectivation : une 2ème séparation = devenir un sujet à part entière avec un corps et une psyché qui « fonctionnent ensemble » // difficulté qui s’exprime souvent par un sentiment chronique de vide, d’ennui… - Liens avec l’enfance : l’évolution de ce processus dépend – encore ! – de la qualité des relations à l’objet primaire + du vécu de la latence 3. Réactualisation de problématiques anciennes et réaménagement des instances : a. Reviviscence de la névrose infantile et remaniement du Moi : = le complexe d’Œdipe revisité : et si c’était possible ? => résurgence d’angoisses et changement qualitatif de l’investissement des imagos parentales - Le remaniement du lien aux parents : fin de l’idéalisation et problématique de séparation => travail d’acceptation du manque (réorganisation psychique) - Nécessité de ce remaniement :. s’individualiser du Moi parental (remaniement du lien interne aux parents) corollaire : affects dépressifs (morosité…) car difficile de trouver la juste distance à l’autre. mais un passage obligé -> danger de rester collés CAR :. réalisation possible des désirs oedipiens. rester un enfant ** ne pas oublier que les parents vivent eux-mêmes une crise à peu près au même moment (milieu de vie). Et si ça ne se fait pas ou mal ? -> risque de passages à l’acte, troubles de l’apprentissage, démotivation = empêchement d’investir d’autres choses, activités, personnes… (attention aux conclusions hâtives…). Ce peut être également un évitement du désengagement CAR renoncer aux parents de la petite enfance, ça fait mal ! - Ce que le désengagement entraîne :. ambivalence : « je t’aime moi non plus ! ». labilité émotionnelle (changements d’humeur souvent imprévisibles, opposition). égocentrisme (cf la régression narcissique) => d’où un Moi fragilisé, jusqu’à la maturation qui trouve un étayage dans le groupe des pairs, sauf si ce groupe n’est qu’un substitut des liens de dépendance à l’enfance b. Le Surmoi : - s’approprier son Surmoi pour son propre compte: les règles / normes / interdits ont de vraies raisons d’être - d’où un affaiblissement temporaire des interdits, cause entre autres des passages à l’acte possibles c. L’Idéal du Moi: C’est-à-dire, à la fois par identification aux parents et par « ambition » narcissique, le modèle auquel le sujet chercher à se conformer (inconscient) = aspirations, désirs, rêves… - au sortir de l’enfance, l’IduM est encore fortement imprégné de celui des parents, lié à leur idéalisation et aux bénéfices tirés de l’obéissance, de la conformité à leurs exigences + sentiment d’impuissance de l’enfant encore vif - idéalisation (processus par lequel les qualités et la valeur de l’objet sont portés à la perfection) et désidéalisation en tant que moteur de la transformation psychique -> de l’IduM parental au sien propre - mais ça peut être fragile, un parent ! -> angoisse => Kamel et la « fonction narcissisante de l’Idéal du Moi » = idée valorisante de soi, de ce que l’on peut devenir (la barre est parfois trop haute !) - l’importance des pairs à l’adolescence (IduM de groupe) AU TOTAL : - Des renoncements difficiles = travail de deuil - Conflit : moi… et / ou l’autre ? et réciproquement ! reconnaître la différence = reconnaître ses propres manques => d’où l’intensité du travail psychique à cette période de la vie III. Les défenses à l’adolescence: Défenses contre la valeur traumatique de la réalité pubertaire 1. Le clivage:. Une attitude tient compte de la réalité, l’autre la dénie… sans problèmes ! (notamment chez l’ado en ce qui concerne les changements corporels, parfois trop excitants) = marque du paradoxe chez l’adolescent 2. Le déni:. Un mécanisme totalement inconscient. Déni de la réalité extérieure, du nouveau corps… 3. La projection:. Attribuer à l’autre le résultat de ses propres productions psychiques. Eviter l’intensité des mouvements psychiques 4. Autres mouvements défensifs : -> l’inflation narcissique : même pas peur ! -> intellectualisation, ascétisme: jouer avec les idées, refaire le monde… savoir tout sur tout ! -> les passages à l’acte : surtout ne pas penser ! Difficulté à fantasmer * Le temps = notion-clé -> on ne peut qu’attendre => Les types d’évolution possibles à l’adolescence: - Ça marche : les renoncements se font, au prix d’affects dépressifs transitoires - Rester un enfant : s’accrocher à un corps non sexué, objet des soins maternels = en marge de la structure oedipienne - Vouloir tout avoir en même temps : le corps puissant et sexué ET les bénéfices de l’enfance IV. Psychopathologie à l’adolescence : Attention aux diagnostics hâtifs -> labilité des troubles à l’adolescence et de toutes façons un temps de crise 1. Les névroses :. La névrose est le résultat d’un conflit intra-psychique entre les désirs et la censure (Surmoi) qui les interdit. La névrose implique d’avoir atteint et traversé l’Oedipe * Les troubles obsessionnels :. rituels, obsessions…. différencier ce qui mènera à une vraie névrose obsessionnelle, ou ce qui a une simple vertu défensive en ces temps bouleversés * Les troubles hystériques :. surviennent plus tard dans l’adolescence. Le refoulement ne suffit pas et des mécanismes de projection dans le corps sont observés => conversions comme malaises, crises de nerfs, impossibilités fonctionnelles… * Les phobies :. fréquentes à l’adolescence. permettent de tenir l’objet incestueux à distance 2. Perversions / pathos limites et narcissiques : Les pathologies graves de ce registre surviennent davantage en 2ème partie d’adolescence. surmoi cruel. ambivalence inintégrable. dépendance à l’objet (incapacité d’être seul). défaut du refoulement. sur-utilisation de la projection, du déni, du clivage, du passage à l’acte. l’intériorisation des interdits est défaillante. flou des limites entre soi et l’objet => fonctionnement en faux-self 4. Les psychoses : Psychoses pubertaires = impossibilité à faire face aux changements liés à la puberté désinvestissement progressif du monde extérieur, puis production du délire (néo-réalité) La psychose prend ses racines en-deçà de l’Œdipe qui n’a pas eu de rôle organisateur * Les BDA. début très soudain et intense avec délire d’emblée. altérations de l’humeur importantes. cédation en quelques semaines. 15 ans semble être un âge charnière concernant le pronostic * La schizophrénie -> pertinence du diagnostic de psychose par rapport à certains troubles de l’adolescence ?. bizarreries, froideur… puis apparition des hallucinations et du délire. liens affectifs avec l’environnement rompus. corps et processus de pensée désinvestis => avec la schizophrénie, on entre totalement dans le clivage NB : il peut y avoir des épisodes psychotiques aigus après la prise de drogues 4. Psychopathie : * Le passage à l’acte agressif avant tout = forme quasi exclusive de décharge * Inquiétant lorsque cela démarre tôt dans l’adolescence * Personnalité antisociale :. instabilité. agressivité. relations sans affectivité, l’autre n’a pas réellement d’importance. immoralité, absence de culpabilité 5. Dépression : Attention à ce que l’on serait tenté de juger normal, à l’adolescence, en termes d’affects dépressifs - Syndrome dépressif classique -> attention à ce qui ne se voit pas. inhibition psychomotrice, ralentissement. culpabilité, autoreproches. troubles physiologiques (anorexie, insomnie…) * Contrairement à l’adulte, l’ado ne se plaint pas directement d’être déprimé = faiblesse, dépendance - Plaintes somatiques : fréquentes à l’adolescence -> liées à :. troubles des relations précoces. perturbation de l’investissement du corps propre. défaut de la régulation de l’estime de soi - Troubles du comportement : très variés ( passage à l’acte, fugue, TCA, addictions…) - Inhibition : une modalité de l’expression de la dépression chez l’ado => attention, cela se repère mal Importance du lien avec la latence

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