Physiologie CARDIO PR surligné PDF
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Anaëlle MONIER et Damien FETIDA
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This document provides an overview of cardiovascular physiology, including the anatomy of the heart, the physiology of cardiac automatism, and the cardiac cycle. It includes details on innervation, electrical potentials, and the excitation-contraction coupling process. Note that the document is not clearly a past paper, lacks specific exam information, so no exam board or year values could be identified.
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CARDIOPHYSIOLOGIE Pré-rentrée TABLE DES MATIERES : I. Anatomie.................................................................................. 2 1. Situation intra-thoracique...................................................................
CARDIOPHYSIOLOGIE Pré-rentrée TABLE DES MATIERES : I. Anatomie.................................................................................. 2 1. Situation intra-thoracique.......................................................................................... 2 2. Le cœur...................................................................................................................... 2 3. Le squelette fibreux.................................................................................................... 3 (a)Les septums........................................................................................................... 3 (b) Les valves.............................................................................................................. 4 4. Les vaisseaux.............................................................................................................. 5 II. Physiologie de l’automatisme cardiaque.............................. 6 1. Innervation................................................................................................................. 6 (a) Innervation intrinsèque : le tissu nodal................................................................. 6 (b) Innervation extrinsèque : le SNA.......................................................................... 7 2. Le potentiel d’action d’une cellule nodale................................................................. 8 3. Potentiel d’action d’une cellule musculaire contractile............................................. 9 4. Couplage excitation-contraction (ou électromécanique)......................................... 10 III. Le cycle cardiaque.............................................................. 12 1. Cycle de contraction................................................................................................. 12 2. Système à haute pression et variation de volume................................................... 13 (a) Phase de remplissage ventriculaire.................................................................... 13 (b) Phase de contraction isovolumétrique............................................................... 13 (c) Ejection................................................................................................................ 13 (d) Phase de relâchement isovolumétrique............................................................. 13 3. Les sons.................................................................................................................... 14 4. Cycle cardiaque en fonction de l’ECG...................................................................... 14 Cours rédigé par Anaëlle MONIER et Damien FETIDA 1 I. Anatomie 1. Situation intra-thoracique Le cœur est un muscle strié moteur de la circulation sanguine situé dans le secteur médian de la cavité thoracique, le médiastin, entre les deux poumons. Il est incliné légèrement en avant vers la gauche dans le médiastin moyen et se projette de la deuxième à la cinquième paire de côtes. Il fonctionne comme une pompe : - Par la circulation pulmonaire il envoie le sang aux poumons pour le charger en oxygène - Par la circulation systémique il distribue le sang oxygéné aux organes à travers les vaisseaux Médiastin 2. Le cœur Il est creusé de 4 cavités : - L’oreillette (ou un atrium et des atria) droite : OD - Le ventricule droit : VD - L’oreillette (ou atrium) gauche : OG - Le ventricule gauche : VG Le cœur droit (OD + VD) reçoit le sang désoxygéné. Le sang est envoyé aux poumons afin de relarguer le CO2 et d’être réoxygéné. Le cœur gauche (OG + VG) envoie le sang oxygéné à l’ensemble des organes de notre corps exceptés les poumons pour les approvisionner en oxygène. Cours rédigé par Anaëlle MONIER et Damien FETIDA 2 Il est composé de 3 couches : - L'endocarde : couche très mince qui recouvre la face profonde des cavités cardiaques Il est biocompatible avec le sang : empêche de coaguler +++ - Le myocarde (muscle cardiaque) : couche principale, épaisse particulièrement au niveau du ventricule gauche - L'épicarde : mince couche vernissée qui recouvre les faces externes du cœur. C’est le feuillet viscéral du péricarde. Le cœur est contenu dans une séreuse constituée de deux feuillets : viscéral (= épicarde) et pariétale. Séreuse : comme une poche à double feuillets, le feuillet viscéral est au contact de l’organe et le feuillet pariétale est au contact de la paroi. L’espace situé entre les deux feuillets est dit virtuel. (cf anat) Myo = muscle 3. Le squelette fibreux Le cœur est constitué d’un squelette fibreux : il permet la séparation physique du cœur droit et du cœur gauche (septum), d’attacher les valves grâce à des anneaux et d’engainer les orifices artériels (aorte et tronc pulmonaire). /!\ Le squelette fibreux du cœur n’est pas recouvert par l’endocarde ! (a) Les septums On distingue 3 septums (=cloisons) : - Le septum inter-atrial (SIA) : sépare l'OD de l'OG - Le septum auriculo-ventriculaire (SAV) : le ventricule gauche et l'oreillette droite sont séparés par une toute petite cloison appelée SAV due à un léger décalage - Le septum inter-ventriculaire (SIV) : sépare le VD du VG et composé d'une partie musculaire Cours rédigé par Anaëlle MONIER et Damien FETIDA 3 (b) Les valves Une valve est une sorte de clapets qui peut s’ouvrir et se fermer afin de laisser passer ou non le sang d’une cavité à l’autre. Ainsi, elles imposent un seul sens de circulation sanguine. Elles sont au nombre de 4 dans le cœur : - 2 valves atrio-ventriculaires : qui séparent les oreillettes des ventricules Ouverte La valve tricuspide : sépare l’OD du VD La valve mitrale : sépare l’OG du VG - 2 valves artérielles (ou sigmoïdes) : qui séparent les ventricules des artères La valve sigmoïde droite (pulmonaire) : sépare le VD de l’artère Fermée pulmonaire La valve sigmoïde gauche (aortique) : sépare le VG de l’aorte ascendante Les valves sont des barrières étanches imposant un seul de circulation sanguine, elles sont dites anti-reflux car elles ne s’ouvrent que d’un côté. Imaginez une porte à battants ne pouvant s’ouvrir que de l’intérieur de la pièce ! Ainsi par exemple, le sang contenu dans le ventricule ne peut pas retourner dans l’oreillette car la valve l’en empêche. Lors de la contraction du ventricule le sang est donc forcément éjecté dans l’artère. Il en est de même avec les vaisseaux, une fois le sang arrivé dans l’artère pulmonaire ou aortique, il ne peut pas retourner dans les ventricules. Les valves sont donc indispensables pour imposer un seul sens de circulation ! Mnémotechnique : la valve tricuspide est à tribord Cours rédigé par Anaëlle MONIER et Damien FETIDA 4 4. Les vaisseaux /!\ Les artères partent du cœur et arrivent aux organes ≠ les veines arrivent au cœur et partent des organes ! Le sang entre et sort du cœur par des gros vaisseaux. On distingue : - Les veines caves supérieure (VCS)/crâniale et inférieure (VCI)/caudale : se jettent dans l'oreillette droite Elles apportent du sang désoxygéné - L'artère pulmonaire part du ventricule droit et amène le sang dans les poumons pour qu’il soit oxygéner (= hématose) Elle transporte du sang désoxygéné - Les veines pulmonaires rapportent le sang des poumons et se jettent dans l'oreillette gauche Elles contiennent du sang oxygéné - L'aorte part du ventricule gauche et se divise ensuite en plusieurs vaisseaux pour distribuer le sang aux organes Elle contient du sang oxygéné Les organes et les tissus reçoivent le sang oxygéné venant du cœur par les artères et consomment l'oxygène en relarguant du CO2 dans les veines qui assurent le retour veineux au cœur. Résumé : Le sang oxygéné du ventricule gauche est éjecté dans l'aorte. Il est ensuite distribué par les artères aux organes. Les veines récupèrent le sang désoxygéné et riche en CO2 afin de le ramener au cœur par les veines caves (VCS ou CVI). Le sang arrive dans l'oreille droite, puis passe dans le ventricule droit et dans les artères pulmonaires. Une fois dans les poumons il est hématosé pour se recharger en oxygène. En sortant des poumons, il revient au cœur à travers les veines pulmonaires jusqu’à l'oreillette gauche puis le ventricule gauche afin de recommencer un nouveau cycle. /!\ Une artère ne contient pas forcément du sang oxygéné de même qu’une veine ne contient pas forcément de sang désoxygéné ! Cours rédigé par Anaëlle MONIER et Damien FETIDA 5 II. Physiologie de l’automatisme cardiaque 1. Innervation Le cœur est un muscle capable de se contracter de façon autonome, c’est ce qu’on appelle l’automatisme cardiaque. Ce battement autonome est permis grâce à deux innervations : - Une innervation intrinsèque, à l’intérieur du cœur et conduite à par le tissu nodal à l’intérieur du cœur : responsable de la contraction autonome du cœur - Une innervation extrinsèque, à l’extérieur du cœur : responsable de la régulation de la fréquence cardiaque (a) Innervation intrinsèque : le tissu nodal Le cœur est composé d’un tissu musculaire de conduction spécialisé ayant des propriétés électriques, le tissu nodal. Il est formé par un ensemble de cellules musculaires spécialisées dans l’automatisme et la conduction électrique intra-cardiaque. Ces cellules sont aussi appelées cellules nodales ou pace-maker car elles imposent au cœur de battre. On distingue plusieurs structures du tissu nodal : Le nœud sinusal (NS) est situé sur le toit (paroi supérieure) de l’oreillette droite. Ces cellules donnent un rythme de fréquence cardiaque, ou dépolarisation cardiaque, de 100- 120 battements/min (120 bpm). Entre l’oreillette droite (OD) et le ventricule gauche (VG), on retrouve le nœud auriculo-ventriculaire (NAV) où la fréquence de dépolarisation est de 50 bpm. Ensuite l’onde de dépolarisation poursuit son chemin dans la partie fibreuse du septum interventriculaire (SIV) séparant les deux ventricules (VD et VG), par le faisceau de His. Ici, la fréquence de dépolarisation est réduite à 30-35 bpm. Enfin le faisceau de His se divise en deux branches de part et d’autre de la partie musculaire du septum interventriculaire (SIV) par le réseau de Purkinje parcourant l’ensemble des parois ventriculaire. La fréquence de dépolarisation du réseau de Purkinje est de 20-25 bpm. /!\ Le tissu nodal est bien composé de cellules musculaires et non pas de cellules nerveuses ! Le tissu nodal conduit l’onde de dépolarisation selon le chemin suivant : Le nœud sinusal (NS) a la vitesse de dépolarisation la plus rapide donc impose le rythme cardiaque. L’onde de dépolarisation est retardée 90 ms au niveau du NAV afin d’avoir une contraction alternée des oreillettes et des ventricules : indispensable pour n’avoir qu’un seul sens de circulation du sang ! Cours rédigé par Anaëlle MONIER et Damien FETIDA 6 (b) Innervation extrinsèque : le SNA Le cœur bat de façon autonome grâce à son innervation intrinsèque, néanmoins cette automaticité peut être régulée par le Système Nerveux Autonome (SNA). C’est l’innervation extrinsèque (cf. cours neuro). Le système nerveux autonome régule le fonctionnement automatique des muscles lisses, des vaisseaux sanguins, des glandes, du cœur, et d’autres organes. Il possède deux contingents fonctionnels : - Le système nerveux sympathique (SNΣ) : agit dans les situations de stress, d’urgence… Il augmente donc la fréquence cardiaque (FC) et la pression artérielle (PA). On dit qu’il est cardio ACCELERATEUR. Il augmente la fréquence cardiaque (FC) : effet chronotrope positif Il augmente le tonus myocardique (force de contraction) : effet ionotrope positif Il augmente la vitesse de conduction de l’influx nerveux donc de dépolarisation des cellules Il augmente l’excitabilité des cellules cardiaques Vasodilatation : augmente le diamètre des vaisseaux Il a pour support les nerfs spinaux issus de la moelle épinière de C7 à T1. Le neurotransmetteur assurant les transmissions synaptiques est la Noradrénaline (NAdr) se fixant sur son récepteur adrénergique (β1). - Le système nerveux parasympathique (SNΠΣ) : agit pendant les situations de repos, de végétation. Il diminue la fréquence cardiaque (FC) et la pression artérielle (PA). On dit qu’il est cardio MODERATEUR. - Effet chronotrope et ionotrope négatifs - Il diminue la vitesse de conduction de l’influx nerveux donc il hyperpolarise les cellules - Vasodilatation limitée (voire vasoconstrictions localisées) Il a pour support la dixième paire de nerfs crâniens : le nerf Vague (X) et a pour neurotransmetteur l’Acétylcholine (Ach) se fixant sur son récepteur muscarinique de type 2 (M2). On retrouve donc un effet inverse de la noradrénaline. Résumé : Le SNΣ augmente la vitesse de dépolarisation des cellules, donc raccourcis la durée de l’onde et augmente la fréquence cardiaque. Le SNΠΣ diminue la vitesse de dépolarisation des cellules, on dit que les cellules sont hyperpolarisées donc cela rallonge la durée de l’onde et diminue la fréquence cardiaque. SN sympathique SN parasympathique Neurotransmetteur post- Noradrénaline (Nadr) : récepteur Acétylcholine (Ach) : récepteur ganglionnaire (entre les fibre adrénergique (β1) muscarinique (M2) post-ganglionnaire et l’organe) Rôle Cardio accélérateur Cardio modérateur Nerfs vague (X) = 10e paire de nerfs Nerfs Nerfs spinaux de C7 à T1 crâniens La FC augmentée est une tachycardie, une FC diminuée est une bradycardie. Cours rédigé par Anaëlle MONIER et Damien FETIDA 7 2. Le potentiel d’action d’une cellule nodale Potentiel d’action (PA) = message nerveux électrique qui transmet une information de cellule en cellule jusqu'à sa cellule cible. De chaque côté de la membrane plasmique d’une cellule se trouve des ions chargés positivement ou négativement, chacun plus ou moins concentrés. Les différentes concentrations des ions de part et d’autre de la membrane engendrent une différence de potentiel électrique (dpp), ou potentiel de repos, selon lequel la cellule sera dans un état de repos. Lorsque les concentrations en ions sont modifiées, par le biais de canaux ioniques, le potentiel de membrane varie et passe des seuils pouvant changer l’état de repos de la cellule. Le potentiel de repos d’une cellule nodale est d’environ -55 mV. On différencie 3 phases durant lesquelles des courants ioniques entrant et sortant vont modifier le potentiel de membrane (Pm) de la cellule. Allure du PA d’une cellule nodale : - La phase 4 : Ce sont des courants entrant d’ions calcium (Ca2+) et sodium (Na+) qui conduisent le Pm alors au repos (hyperpolariser à -55mV) au seuil d’activation de - 40 mv. C’est la phase de repos (instable) - La phase 0 : Arrivé à - 40mV, les canaux calciques IcaL s’ouvrent et génèrent un courant entrant de calcium. Le potentiel d’action est créé et parcours la cellule. C’est la dépolarisation (le Pm se rapproche de 0 : on supprime la polarisation) - La phase 3 : Le Pm est reconduit à -55mV par l’ouverture de canaux potassiques faisant sortir les ions K+ de la cellule. C’est la repolarisation et hyperpolarisation (la cellule entre de nouveau au repos) Cette onde de dépolarisation va être transmise de cellules en cellules à travers le tissu nodal jusqu’au tissu musculaire contractile (=myocarde). Cours rédigé par Anaëlle MONIER et Damien FETIDA 8 3. Potentiel d’action d’une cellule musculaire contractile Outre le tissu nodal (musculaire spécialisé), le cœur est aussi constitué du tissu musculaire contractile formé par l’ensemble des myocytes contractiles. Ces cellules sont aussi capables de se dépolariser en recevant l’onde de dépolarisation des cellules nodales. Néanmoins l’allure du PA ainsi que le potentiel de repos d’un cardiomyocyte contractile sont différents d’une cellule nodale. Le potentiel de repos d’un cardiomyocyte contractile est de -90mV. On différencie 5 phases durant lesquelles des courants ioniques entrant et sortant vont modifier le potentiel de membrane (Pm) de la cellule. Remarque : le potentiel de repos d’un neurone est -70mV, celui d’une cellule nodale -50/60mV et celui d’un myocyte contractile -90mV ! Allure du PA d’un myocyte contractile : - La phase 0 : courant entrant de sodium (Na+) par ouverture des canaux sodiques voltage dépendants NaV mène le Pm de -90 mV à +20/30 mV. Cette phase est très rapide et l’ouverture des canaux est brève. Le PA est généré lorsque le Pm atteint -70mV. C’est la dépolarisation - La phase 1 : inactivation des canaux NaV et brève sortie de canaux potassiques (K+) C’est une repolarisation brève et modeste - La phase 2 : les canaux calciques voltages dépendants s’ouvrent et entraînent une entrée de calcium C’est le plateau du PA - La phase 3 : sortie massive d’ions potassium (K+) par ouverture de canaux potassique qui ramène de Pm au repos (- 90mV). C’est la repolarisation et hyperpolarisation - La phase 4 : Le Pm est au repos à – 90 mV, cette phase est stable par opposition à la phase de repos d’une cellule nodale. C’est la phase de repos Le PA généré dans un cardiomyocyte contractile entraîne sa contraction. C’est le couplage excitation-contraction. Cours rédigé par Anaëlle MONIER et Damien FETIDA 9 4. Couplage excitation-contraction (ou électromécanique) La contraction simultanée de l’ensemble des cardiomyocytes est assurée par 2 types de disques intercalaires : - Les jonctions communicantes : assurent le couplage électrique et ainsi la transmission du PA entre les cellules - Les desmosomes : assurent le couplage mécanique du cœur et ainsi l’adhésion des cellules entre elles. La dépolarisation a pour effet de contracter les fibres myocardiques pour un cours délais, puis la repolarisation va précéder la relaxation, c’est ce que l’on appelle le couplage électromécanique ou couplage excitation-contraction. Comment la cellule musculaire contractile se contracte-t-elle ? Afin de se contracter, les cardiomyocytes contractiles utilisent les mêmes protéines que les cellules musculaires des autres muscles (biceps par exemple) : l’actine (filament fin) et la myosine (filament épais). Ces filaments sont disposés bout à bout afin de former des myofibrilles, on dit que les filaments d’actines sont en regard des filaments de myosine. Pour qu’il y ait une contraction, la tête de myosine doit se fixer sur le site prévu à cet effet de l’actine et basculer. Ainsi, par la bascule simultanée des têtes de myosines sur l’actine, les myofibrilles se raccourcissent, et la cellule se contracte (et par extension le muscle). Le rôle du calcium Ca2+ dans cette contraction est primordial. En effet au repos, le site de fixation de l’actine pour la myosine n’est pas accessible par la présence d’une protéine non contractile, la troponine. Le calcium doit se fixer à la troponine de façon à ce qu’elle change de forme et libère le site de fixation pour la myosine. Remarque : le calcium se trouve en grande partie stocké dans le réticulum sarcoplasmique (RS) dans la cellule au regard d’invagination membranaires appelées des tubules Transverses (non détallée dans ce cours). Cours rédigé par Anaëlle MONIER et Damien FETIDA 10 0 Observons maintenant le couplage excitation-contraction : (ou le passage du PA à la contraction musculaire) : 1) Le PA traverse la membrane plasmique, notamment les tubules T 2) Son passage provoque l’entrée de Ca2+ dans la cellule par ouverture des canaux calciques 3) Le Ca2+ entre dans la cellule au niveau des tubules T proches des RS 4) Le Ca2+ se fixe sur des récepteurs du RS et active la libération du Ca2+ stocké dans le RS vers le cytoplasme 5) Le calcium se fixe sur la troponine 6) La troponine change de forme, se déplace et libère les sites de liaisons de l’actine. Les têtes de myosine se fixent, s’inclinent et produisent une contraction. 7) Le Ca2+ se sépare de la troponine, puis la myosine de l’actine et le muscle de détend. 8) La majorité du Ca2+ est réintégré dans le RS par une pompe 9) Le reste du Ca2+ sort de la cellule par échange avec du Na+ au niveau de la membrane plasmique en suivant les gradients de concentration. 10) La concentration de Na+ est plus important en dehors de la cellule. La pompe Na/K ATPase utilise de l’énergie et fait sortir du sodium dans le but de compenser l’entrée de sodium précédente et maintenir un déséquilibre sodique. Ainsi la pompe vue en 9) continue d’expulser le calcium et permet la relaxation du muscle (évite la tétanie). Milieu extra-cellulaire Milieu intra-cellulaire Résumé : la cellule nodale génère un PA (au niveau du nœud sinusal) et transmet l’onde de dépolarisation aux cellules nodales puis aux myocytes contractiles. Lorsque les cellules musculaires contractiles reçoivent le PA, elles se dépolarisent à leur tour et se contractent par le couplage excitation-contraction. Cours rédigé par Anaëlle MONIER et Damien FETIDA 11 III. Le cycle cardiaque 1. Cycle de contraction Le myocarde est capable de se contracter afin d’assurer la fonction de pompe du cœur. Lorsque les parois musculaires des cavités cardiaques (oreillettes et ventricules) se contractent par les mécanismes étudiés précédemment, le sang est éjecté vers une autre cavité ou vers une artère selon un sens unique de circulation. Ces contractions suivent donc selon un cycle organisé. Tout d’abord les oreillettes (ou atrium) se contractent car c’est dans le nœud sinusal (NS), situé sur la paroi supérieure de l’OD qu’est créé l’onde de dépolarisation la plus rapide. Le sang est alors éjecté vers les ventricules en passant à travers les valves atrioventriculaires droite ou gauche. Les ventricules relâchés se remplissent grâce au retardement de l’onde au niveau du NAV. Puis, l’onde de dépolarisation se propage dans le faisceau de His ainsi que dans le réseau de Purkinje et se propage dans les parois ventriculaires jusqu’aux cardiomyocytes ventriculaires (ou ventriculocytes). Les ventricules se contractent à leur tour, envoyant le sang dans les artères (pulmonaire ou aortique). Et le cycle recommence ! Ce cycle s’organise donc par l’alternance de contractions (=systoles) et de relaxations (=diastoles) : 1) Le sang arrive par les veines dans les oreillettes en diastole 2) Quand les oreillettes sont remplies, les valves atrioventriculaires (tricuspide et mitrale) s’ouvrent. Les oreillettes sont en systole et éjectent le sang vers les ventricules. Les ventricules sont en diastole et se remplissent. 3) +4) Quand les ventricules sont remplis, les valves atrioventriculaires se ferment. Les parois ventriculaires se contractent et éjectent le sang vers les valves sigmoïdes (ou artérielles). Les valves sigmoïdes s’ouvrent et laissent passer le sang vers les artères (pulmonaire ou aortique). Les ventricules sont en systoles. 5) Le cycle recommence. Cours rédigé par Anaëlle MONIER et Damien FETIDA 12 2. Système à haute pression et variation de volume Durant le cycle cardiaque, on observe des variations de pression et de volume des cavités du cœur. (a) Phase de remplissage ventriculaire Elle débute lorsque le ventricule vient de se vider : son volume est donc minimal. Par opposition, l’atrium est rempli et sa pression augmente. Lorsque la pression atriale dépasse la pression ventriculaire, les valves atrioventriculaires s’ouvrent. Le ventricule se rempli d’une part de façon passive, puis d’autre part activement lors de la systole atriale. La pression au sein du ventricule augmente légèrement. Le volume maximal de remplissage du ventricule = Volume télédiastolique (b) Phase de contraction isovolumétrique A la fin de la systole atriale, la pression diminue et les valves atrioventriculaires se referment. Débute alors la systole ventriculaire et la contraction des parois des ventricules. La première partie de la systole ventriculaire est marquée par une importante augmentation de la pression du ventricule sans changement de volume, car les valves artérielles sont encore fermées. (c) Ejection Lorsque la pression ventriculaire dépasse la pression atriale, les valves sigmoïdes s’ouvrent et le sang est éjecté hors du ventricule vers les artères. Le volume diminue car le ventricule se vide. Quand la systole ventriculaire se termine, les valves sigmoïdes se referment par diminution de la pression au sein des ventricules. Le volume minimal de remplissage du ventricule = Volume télésystolique (d) Phase de relâchement isovolumétrique Toutes les valves sont fermées et le myocarde se relâche sans changement de volume, ce qui entraîne une très forte diminution de la pression. Le cycle recommence avec la phase 1) lorsque la pression ventriculaire est plus faible que la pression atriale, alors les valves atrioventriculaires s’ouvrent. 13 Cours rédigé par Anaëlle MONIER et Damien FETIDA Résumé : schéma pour le ventricule gauche 1. Contraction isovolumétrique 2. Ejection 3. Relâchement isovolumétrique 4. Remplissage OAo : ouverture de la valve aortique FAo : fermeture de la valve aortique OM : ouverture de la valve mitrale FM : fermeture de la valve mitrale Remarque : c’est assez long et compliqué, mais le but ici est surtout que vous compreniez le cycle cardiaque et ses différentes étapes. Ce dernier schéma sera expliqué par les tuteurs. 3. Les sons A l’auscultation (prise du pouls) on entend deux sons : B1 et B2. - B1 correspond au bruit de la fermeture des valves atrio-ventriculaires (résonnant et fort) - B2 correspond au bruit de la fermeture des valves sigmoïdes (sec et court) B1 survient donc après le remplissement ventriculaire (début de systole) et B2 après la contraction ventriculaire (début de diastole). 4. Cycle cardiaque en fonction de l’ECG La contraction musculaire ne peut pas avoir lieu sans que les cellules ne se dépolarisent au préalable (c’est le couplage excitation-contraction). Ce phénomène électrique parcours donc l’ensemble du cœur à travers ses parois musculaires. L’électrocardiogramme permet d’enregistrer l’activité électrique du cœur et ainsi d’obtenir la courbe suivante : - Onde P : dépolarisation atriale - Complexe QRS : dépolarisation ventriculaire - Onde T : repolarisation ventriculaire 14 Cours rédigé par Anaëlle MONIER et Damien FETIDA