Parasitoses Intestinales Opportunistes - Guide PDF
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Université Cadi Ayyad, Marrakech
Redouane MOUTAJ
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This document is a medical study guide on intestinal parasitic opportunistic infections with a focus on cryptosporidiosis and isospora. It covers definitions, morphology, biology, mode of contamination, epidemiology, pathophysiology, clinical manifestations, diagnostics, and treatment.
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Protozooses intestinales opportunistes Photo de l’enseignant 3ème année des études médicales Facultatif M...
Protozooses intestinales opportunistes Photo de l’enseignant 3ème année des études médicales Facultatif Module de Parasitologie Mycologie-Maladies infectieuses Professeur Redouane MOUTAJ Spécialité Parasitologie Mycologie Médicales I. DÉFINITION Quatre protozooses intestinales répondent à la définition de parasitoses opportunistes c'est-à dire d’infections dont la gravité ou la fréquence est particulièrement élevée chez les patients présentant un déficit de l’immunité : - La Cryptosporidiose Seront étudiées - L’Isosporose - Les Microsporidioses - La Cyclosporose Ces infections peuvent être également retrouvées chez les patients immunocompétents mais leurs manifestations cliniques sont moins sévères et généralement spontanément résolutives. II. CRYPTOSPORIDIOSE II.1 MORPHOLOGIE ET BIOLOGIE C’est une infection causée par un protozoaire du genre Cryptosporidium. Il existe plusieurs espèces dont les principales: * Cryptosporidium hominis, infectant uniquement l’homme, * Cryptosporidium parvum parasite de l’homme et des mammifères (bovins, ovins). Cryptosporidium est un parasite de l’épithélium intestinal du grêle Le cycle comporte une multiplication asexuée (schizogonie) et une autre sexuée (gamogonie) conduisant à la formation d’oocystes éliminés avec les selles. Schizogonie et gamogonie s’effectuent dans une vacuole intracellulaire (vacuole parasitophore) située au niveau du pôle apical des entérocytes. La schizogonie conduit à la libération de mérozoïtes qui infectent d’autres cellules intestinales et assurent la dissémination parasitaire le long du tractus digestif. La différenciation vers la gamogonie conduit à la formation des oocystes. Oocystes de Cryptosporidium parvum dans les selles. Coloration Ziehl Nielsen, x400 II.2 MODE DE CONTAMINATION ET ÉPIDÉMIOLOGIE La contamination s’effectue par ingestion d’oocystes. Les oocystes étant directement infectants dès leur émission et très résistants dans l’environnement, la contamination peut être directe entre un hôte infecté et un hôte sain ou indirecte par ingestion d’eau ou d’aliments souillés par des oocystes. Il s’agit d’une parasitose cosmopolite, pouvant être responsable d’épidémies. II.3 PHYSIOPATHOLOGIE ET MANIFESTATIONS CLINIQUES La multiplication des parasites dans les entérocytes entraîne des perturbations hydroéléctrolytiques et une malabsorption. Chez un sujet immunocompétent, la cryptosporidiose est responsable d’une diarrhée muqueuse consistant en 3 à 10 selles par jour, liquides et non sanglantes. Cette diarrhée s’associe à des douleurs abdominales des nausées, une fièvre modérée (38-38.5°C inconstante). Ces symptômes sont spontanément résolutifs en une dizaine de jours sans traitement. Chez les enfants et les personnes âgées: des formes diarrhéiques sont plus prolongées. Chez les patients immunodéprimés, la cryptosporidiose est responsable d’une diarrhée prolongée devenant chronique et s’associant à une forte malabsorption. Elle peut être directement ou indirectement responsable de décès Les principaux sujets touchés sont: - les patients infectés par le V.I.H. dont le taux de CD4 est < 100/mm3. - sujets immunodéprimés présentant un déficit de l’immunité cellulaire. Une atteinte des voies biliaires est fréquente chez les patients immunodéprimés II.4 DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE Le principal moyen de diagnostic de la cryptosporidiose est la recherche d’oocystes dans les selles. Les oocystes ont une forme arrondie avec une paroi épaisse et un contenu granuleux ; Oocystes de Cryptosporidium dans les selles ; leur taille est de 5 à 8 microns coloration Ziehl Nielsen, x 1000 suivant les espèces. Les cryptosporidies peuvent également être mises en évidence par examen histopathologique de biopsies intestinales après coloration à l’hématoxyline. Mise en évidence des parasites en cours de multiplication dans les entérocytes. Le parasitisme conduit à une altération du pôle apical des entérocytes avec disparition de la bordure en brosse. Diagnostic possible par PCR Pas de sérologie II.5 TRAITEMENT DE LA CRYPTOSPORIDOSE Aucun traitement n’est totalement efficace que ce soit chez les patients immunocompétents ou immunodéprimés. BACTRIM® (Trimétoprime + Sulfaméthoxasol) II.6 PRÉVENTION ET PROPHYLAXIE La prévention individuelle: Respect des règles d’hygiène alimentaire et en évitant l’ingestion d’eau ou d’aliments pouvant être souillés par des matières fécales. Chez les patients fortement immunodéprimés, cette prévention conduit à recommander exclusivement la consommation d’eau embouteillée. La prévention collective : consiste à protéger les ressources naturelles et les réseaux de distribution d’eau potable de toute contamination fécale III- ISOSPOROSE III.1 BIOLOGIE ET MORPHOLOGIE PARASITAIRE L’isosporose est due à Isospora belli, parasite dont on ne connaît pas d’autres réservoirs que l’Homme. Il s’agit d’une coccidiose intestinale dont le cycle comporte une schizogonie au niveau des cellules épithéliales de l’intestin grêle et une gamogonie conduisant à la production d’oocystes. Les oocystes éliminés dans les selles peuvent contaminer l’eau ou les végétaux ; ils deviennent infectants après maturation dans le milieu extérieur. Isosporose digestive avec multiplication intracellulaire des parasites, x400 III.2 MODE DE CONTAMINATION, ÉPIDÉMIOLOGIE de l’ISOSPOROSE La contamination humaine s’effectue par ingestion d’oocystes sporulés contenus dans l’eau ou des aliments contaminés. Il s’agit d’une parasitose très largement répandue en zone tropicale, Amérique centrale et du sud, Afrique, sud-est asiatique. Sa fréquence est très variable et peut atteindre plus de 10% chez les patients infectés par le VIH dans des zones de très faible niveau d’hygiène. L’isosporose est observée chez des sujets immunocompétents mais elle est plus fréquente et plus sévère chez les malades immunodéprimés. III.3 MANIFESTATIONS CLINIQUES Chez les sujets immunocompétents, l’isosporose est responsable d’une diarrhée muqueuse accompagnée parfois d’une fièvre, de nausées et de vomissements. Chez les patients immunodéprimés et en particulier les sujets infectés par le VIH, la diarrhée peut être très sévère et entraîner malabsorption et déshydratation. L’évolution vers la chronicité est fréquente, de même que les rechutes après traitement. Les localisations extra-digestives sont exceptionnelles. III.4 DIAGNOSTIC DE L'ISOSPOROSE Le diagnostic d’isosporose repose sur la mise en évidence des oocystes d’Isospora belli dans les selles. Les oocystes: forme ovalaire et mesurent de 25 à 30μ de long sur 12 à 16μ large. Ils contiennent un et parfois deux sporocystes Il est à noter que dans les selles on retrouve fréquemment des cristaux de Charcot Leyden. Oocyste d'Isopora belli dans les selles, x400; noter la présence de 2 sporocystes IV.5 TRAITEMENT Le traitement de l’isosporose repose sur l’association trimetoprime/sulfamethoxazole (BACTRIM®). IV.6 PROPHYLAXIE ET PRÉVENTION Pas chimioprophylaxie de l’isosporose. La prévention individuelle repose sur des mesures hygièno-diététiques visant à réduire le risque de contamination.