Chapitre 1 : Sensibilisation à l’entrepreneuriat et à la Culture Entrepreneuriale (PDF)
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Ce chapitre introduit les concepts fondamentaux de l'entrepreneuriat et de la culture entrepreneuriale. Il explore la notion d'entreprise, d'entrepreneur et d'entrepreneuriat, soulignant leur rôle crucial dans l'économie.
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Chapitre 1 : Sensibilisation à l’entrepreneuriat et à la culture entrepreneuriale Durant ces dernières années, il est argué que l’entrepreneuriat et l’entreprise sont devenus des facteurs importants et critiques de la compétitivité et de la croissance à long terme des éco...
Chapitre 1 : Sensibilisation à l’entrepreneuriat et à la culture entrepreneuriale Durant ces dernières années, il est argué que l’entrepreneuriat et l’entreprise sont devenus des facteurs importants et critiques de la compétitivité et de la croissance à long terme des économies des pays. Tous les pays se sont penchés à la recherche des façons de promouvoir et faciliter une dynamique d’entrepreneuriat et une culture entrepreneuriale vibrante et éveilleuse de potentialités pour stimuler plus d’activités entrepreneuriales. Ainsi, augmenter les niveaux et les taux d’activités entrepreneuriales nécessite des entrepreneurs, hommes ou femmes preneur (se) s de décisions pour créer et développer leurs entreprises. Nul ne saurait aujourd’hui mettre en doute le rôle primordial que jouent les entrepreneurs et leurs entreprises (petites, PME et grandes) dans le système économique mondial. Ces entrepreneurs sont aujourd’hui perçus comme étant les piliers de l’économie de marché et leurs activités, comme créatrices de valeur, d’emplois et d’avantages pour les consommateurs. La culture entrepreneuriale prévalant dans un milieu apparaît comme un des facteurs les plus susceptibles d’influencer la propension d’une personne à créer, reprendre une entreprise et plus généralement à entreprendre dans des domaines social, culturel, sportif, et associatif autre que le domaine économique. Désormais, il s’agit plus généralement de reconnaître l’entrepreneuriat comme une aptitude de base qui peut être acquise dans le cadre de l’apprentissage tout au long de la vie. 1. Les 3E : Entreprise, Entrepreneur et Entreprenariat Les termes en E viennent du verbe entreprendre. Si on se réfère au dictionnaire Larousse, étymologiquement, entreprendre signifie : – Se mettre à faire une chose ; – Commencer la réalisation ou l’exécution (de quelque chose) Synonyme : engager ; – « prendre entre » : notion d’intermédiation. Entreprendre ne correspond ni à une position ni à un statut social (être chef d’entreprise, CEO, PDG, ne suffit pas pour être entrepreneur), mais une fonction que l’on oppose souvent à celle de management. Entreprendre peut s’envisager à un niveau individuel ou collectif (groupe, organisation, etc.). Il correspond à une diversité de situations et de pratiques : entreprendre pour son propre compte ; entreprendre pour le compte d’une entreprise (intraprendre) ; entreprendre pour le compte de la société en général (actions humanitaires et de bénévolat, associatives,…). Bref, entreprendre ne s’applique pas uniquement qu’aux activités d’affaires, mais aussi à toute activité humaine. 1.1. L’entreprise L’entreprise peut être définie de différentes façons : – Entité autonome qui produit des biens et des services marchands : Synonyme : firme. Créer une entreprise ; entreprise publique, petites et moyennes entreprises. – Projet, action ou réalisation plus ou moins complexes. Synonyme : Tentative, aventure, manœuvre, essai. Le succès est une entreprise de longue haleine. – Travail : opération, œuvre La notion d’entreprise est liée à celle du risque, de l’initiative et celle de l’utilisation nouvelles de ressources et de capital (recombinaisons de ressources). Le terme d’entreprise est utilisé aussi dans « le monde de l’entreprise » pour décrire l’ensemble représentatif des entités autonomes productrices de biens et de services marchands. 1.2. L’entrepreneur Selon le Grand Dictionnaire1, l’entrepreneur est défini comme étant une « personne ou groupe de personnes qui crée, développe et implante une entreprise dont il assume les risques, et qui met en œuvre des moyens financiers, humains et matériels pour en assurer le succès et pour réaliser un profit ». L’entrepreneur, c’est quelqu’un qui sait percevoir (identifier, sélectionner et exploiter) une opportunité et créer une organisation pour l’exploiter. Il contribue à la création de valeur nouvelle. Entrepreneur, est une fonction, et non pas un statut social. L’entrepreneur ne peut l’être, nous semble-t-il, qu’à travers ce qu’il fait (et aussi, où et comment il le fait). Est entrepreneur, par conséquent, celui qui entreprend. L’entrepreneur joue un rôle irremplaçable dans l’économie et la société. Il est son ferment, puisque, d’une part, il crée des entreprises et des emplois, ensuite, il introduit des innovations de rupture comme des innovations incrémentales, et enfin, il participe au renouvellement et à la restructuration du tissu économique. L’entrepreneur est souvent étroitement associé aux termes de prise de risque, d’innovation, et de proactivité (anticipations des événements), et chasseur d’opportunités d’affaires. Il est un agent de changement. 1.3. L’entreprenariat L’entrepreneuriat est un terme à l’origine issu du terme d’entrepreneur qui est passé à la langue anglaise : entrepreneurship. Selon l’office québécois de la langue française, l’entrepreneuriat est défini comme la « fonction d’une personne qui mobilise et gère des ressources humaines et matérielles pour créer, développer et implanter des entreprises ».2 En tant que phénomène économique et social, les apports de l’entrepreneuriat à l’économie et à la société sont considérables et ils concernent : – la création d’entreprises et le renouvellement du parc dans les différents domaines d’activités, – la création d’emploi comme une réponse aux problèmes, – l’innovation et les opportunités innovantes, – le développement de l’esprit d’entreprendre dans les entreprises et les organisations (prise d’initiative, prise de risque, orientation vers les opportunités, réactivité ou flexibilité…) – et l’accompagnement de changements structurels au niveau de l’environnement politique, technologique, social ou organisationnel (exemple du secteur tertiaire, l’internet, les TIC…). 1 http ://www.granddictionnaire.com/. 2://www.olf.gouv.qc.ca/ressources/bibliotheque/officialisation/terminologique/fiches /129893 3.html 2. Les 3C : Culture, Culture d’entreprise et Culture entrepreneuriale Dans cette section, il s’agit de distinguer les notions de culture, de culture d’entreprise et de culture entrepreneuriale. 2.1. La culture La culture est définie comme étant un ensemble d’informations partagé et transmis entre des individus et des générations d’individus. C’est un socle de références portent sur des valeurs, des aspirations, des croyances, des modes de comportement et des relations interpersonnelles. Les croyances, valeurs et normes Ils définissent un certain nombre de règles de comportement auxquelles les membres du groupe doivent se soumettre sous peine de sanctions, voire d’exclusion. Les mythes et histoires Ils font référence au passé de l’entreprise et se transmettent sous la forme de récits idéalisés basés sur des faits réels. Le mythe joue un rôle sécurisant. Il est le reflet d’un passé, mais aussi le garant d’un avenir. Les rites collectifs Il s’agit d’actes qui se répètent permettant de manifester un consensus. Le respect du rite correspond à une volonté de se rassurer, en manifestant son appartenance à un groupe. Toute technique de gestion est susceptible de devenir rituelle dès le moment où les détenteurs du pouvoir la singularisent, voire la théâtralisent. Les tabous Ce sont des sujets qui constituent les manifestations d’une peur collective. Les tabous peuvent se matérialiser sous la forme « d’événements-catastrophes pouvant affecter les produits de l’entreprise et que les dirigeants sont incapables de prévoir parce qu’un tel exercice est pour eux trop anxiogène ». 2.2. La culture d’entreprise La culture d’entreprise est définie par Gibb comme « un ensemble de valeurs, croyances et attitudes communément partagées dans la société et étayant la notion de ’manière de vivre’ entrepreneuriale désirable et favorisant la poursuite d’un comportement entrepreneurial effectif par des individus ou groupes d’individus ». 2.3. La culture entrepreneuriale La culture entrepreneuriale serait en effet constituée de qualités et d’attitudes exprimant la volonté d’entreprendre et de s’engager pleinement dans ce que l’on veut faire et mener à terme. Elle se veut être comme une culture du projet, une culture toute particulière puisqu’elle vise à produire de la nouveauté et du changement. Elle se veut aussi être une culture de création et de construction. La culture entrepreneuriale ne doit plus être considérée uniquement comme un moyen de créer de nouvelles entreprises, mais plutôt comme une attitude générale qui constitue un atout précieux dans la vie quotidienne et professionnelle de tout citoyen, compte tenu de la portée des caractéristiques qui la définissent. Dans « La culture entrepreneuriale, un antidote contre la pauvreté », Fortin propose que la création de richesse passe par le développement d’une culture entrepreneuriale qui est préférablement endogène en priorisant le développement de valeurs comme l’autonomie, la responsabilisation, la créativité et la solidarité Avant de passer la troisième section, il s’agit à ce stade de définir d’autres concepts dérivés comme par exemple : L’esprit d’entreprise vs esprit entrepreneurial. L’esprit d’entreprise concerne la connaissance de l’entreprise et de l’entrepreneur, alors que l’esprit entrepreneurial consiste essentiellement en une volonté d’agir pour créer du changement, de la nouveauté, pour fixer des buts et réaliser des projets. 3. La promotion de la culture entrepreneuriale et de ses valeurs Le développement de la culture entrepreneuriale passe par un effort de sensibilisation et de promotion. 3.1. Les raisons Parmi les raisons de promouvoir la culture entrepreneuriale dans un pays : – Stimuler la compétitivité, l’innovation, la productivité et la croissance économique ; – Faire de l’entrepreneuriat un choix de carrière désirable. – Améliorer la capacité des individus à vivre avec l’incertitude et à répondre positivement au changement. – Rattraper un retard par rapport à d’autres pays au chapitre de la création d’entreprises. – Contrebalancer l’information déjà abondante en matière d’employabilité. – Valoriser la richesse et son rôle dans le développement économique et social. – Prendre en charge des initiatives de promotion à moyen et long terme, car le secteur privé est peu enclin à le faire. 3.2. Les fondements Pour pouvoir engager un processus de changement, il faut mobiliser différentes de ressources personnelles, à savoir : les ressources émotives ; les ressources cognitives et les ressources interactionnelles. Les ressources émotives sont le moteur de l’action. L’esprit d’entreprise trouve en elles sa motivation première et son déclenchement. Les ressources cognitives servent à penser l’action, à donner forme à l’avenir par l’élaboration et la mise en œuvre d’un projet. Elles donnent sens au projet entrepreneurial. Le passage à l’acte nécessite une action concrète et la mobilisation des ressources des différents milieux (Ressources interactionnelles). En effet, on ne peut pas entreprendre seul, avec uniquement l’énergie tirée de la motivation, avec uniquement l’intelligence de sa vision et de projet. Ce dernier fait appel à la capacité de l’entrepreneur de tisser des liens avec son environnement. 3.3. Les moyens Les moyens sont multiples allant de l’éducation ; à l’apprentissage par projet, à la sensibilisation et à l’information. Repères Identification des opportunités d’affaires ; Définition des visions ; Expression de différenciations ; Évaluation des risques ; Gestion de relations. 3.4. Les valeurs entrepreneuriales La culture entrepreneuriale se compose de caractéristiques qui ont le pouvoir de favoriser une action efficace et qui contribuent à l’actualisation du potentiel. Ces caractéristiques sont la confiance en soi, le leadership, l’esprit d’équipe, la motivation, le sens des responsabilités, la solidarité, la débrouillardise, l’effort, l’initiative, le sens de l’organisation, la créativité, la détermination et la persévérance. Ces valeurs sont définissables par les attitudes et les comportements qui les expriment. La confiance en soi : Se sentir capable de faire quelque chose, d’entreprendre et de mener à terme un projet, grâce à ses connaissances et à ses compétences. Le leadership : Proposer des actions, des idées. Influencer « positivement » les autres dans la réalisation de la tâche. Prendre les décisions nécessaires et passer à l’action. L’esprit d’équipe : Travailler et coopérer avec les autres tout en étant respectueux. C’est créer avec d’autres en synergie d’action. La motivation : Avoir des raisons d’apprendre et de relever un défi. Le sens de la responsabilité : Respecter ses engagements en faisant ce qui doit être fait et ce qui a été convenu par le groupe. La solidarité : Se sentir responsable des choix et des décisions du groupe dans l’atteinte d’un but commun. La débrouillardise : Mettre en action ses ressources internes (compétences, connaissances et habiletés) et ses ressources externes (outils, personnes-ressources, organismes, entreprises, Etc.) lorsque surgissent des difficultés et des embûches. C’est recourir à ses connaissances et à ses habiletés pour faire face à l’imprévu l’effort : Avoir la volonté de travailler fort. L’initiative : Faire des choix, devenir autonome et prendre des décisions sans avoir besoin de supervision. C’est passer à l’action Le sens de l’organisation : Choisir de bonnes méthodes pour être efficace dans la réalisation du travail. La créativité : Exprimer des idées, proposer des solutions novatrices, des pistes de recherche, etc. La détermination : Se concentrer sur ce qu’il y a à faire, sur l’atteinte d’un objectif. La persévérance : Continuer/terminer ce qui a été commencé jusqu’à l’obtention d’un résultat satisfaisant et faire preuve de constance et de ténacité afin de mener à terme un projet et d’atteindre l’objectif fixé. La culture entrepreneuriale se décline en trois éléments : – des connaissances partagées par des individus d’une même société qui veulent relever des défis ; – des attitudes et des valeurs (créativité, sens de la responsabilité, autonomie, confiance en soi, solidarité, leadership, tolérance à l’échec, etc.) ; – des compétences de savoir faire, savoir être et savoir agir. La culture entrepreneuriale a comme but l’accomplissement d’une société alerte, responsable et en mesure de s’assumer pleinement. Dans un tel projet, les entrepreneurs jouent un rôle capital. En effet, l’expérience des entrepreneurs peut être exposée et faire l’objet de témoignage, d’exemples à suivre par les jeunes générations. En conclusion, Il est importe de dire que l’entrepreneuriat peut être « le fruit », alors que la culture entrepreneuriale peut être comparée à « l’arbre » ; l’analogie du « champ » et de la «moisson » illustre aussi très bien ces réalités distinctes, mais interdépendantes.