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LES NORMES STRUCTURANT L’ACTION ET LE TRAVAIL SOCIAL? OBJECTIFS PEDAGOGIQUES Être capable de saisir la notion de «norme Être capable de reconnaître les normes sociales sociale» à partir d’apports théoriques dans des situations p...

LES NORMES STRUCTURANT L’ACTION ET LE TRAVAIL SOCIAL? OBJECTIFS PEDAGOGIQUES Être capable de saisir la notion de «norme Être capable de reconnaître les normes sociales sociale» à partir d’apports théoriques dans des situations professionnelles LES NORMES STRUCTURENT LES SOCIETES HUMAINES «Les multiples règles interdisant ou proscrivant certains types de conjoints, et la prohibition de l’inceste qui les résume toutes, deviennent claires à partir du moment où l’on pose qu’il faut que la société soit. (…) Les règles de la parenté et du mariage ne sont pas rendues nécessaires par l’état de société: elles sont l’état de société lui-même» (Lévi-Strauss, 1947, pp. 607-608) Définition-> Les normes sont des règles collectives de conduite construites par les sociétés. Concerne tout le monde La société ne serait pas une société sans normes sociales. On en pourrait par y vivre sans normes Normes sociales = prescriptions de comportements intégré en nous Exemples : règles de politesse (dire bjr, laisser les personnes sortir du bus avant de monter) + habillement (évolution rapide, suivre la mode) DEFINITION, ROLE ET TRANSMISSION DES NORMES La norme : c’est ce qui doit être, le comportement attendu. La norme prescrit le comportement (agir, pensée) conforme (ce qui est bien) et le comportement déviant (ce qui est mal) (effet miroir) Le non-respect d’une norme est en effet considéré comme une déviance (Cornut 2009). Le TS doit faire attention pour ne pas stigmatiser les bénéficiaires ! «Les groupes sociaux créent la déviance en instituant des normes dont la transgression crée la déviance, en appliquant ces normes à certains individus et en les étiquetant comme des déviants. De ce point de vue, la déviance n'est pas une qualité de l'acte commis par une personne, mais plutôt une conséquence de l’application, par les autres, de normes et de sanctions à un «transgresseur». Le déviant est celui auquel cette étiquette a été appliquée avec succès et le comportement déviant est celui auquel la collectivité attache cette étiquette». (Becker,1985, pp.32-33) Le fait de ne pas respecter les normes peut être une stigmatisation. Car possibilité que ce soit un mouvement de groupe (être déviant). La déviance est une étiquette qui n’est pas la normes sociale. Ex : Le handicap (la société est faite pour les « valides ») ➔ Exceptions /déviance → n’ont pas accès au mêmes infrastructures Les normes sociales/juridiques évoluent → Ex : nouvelles lois etc… 1  Ex : L’homosexualité → aujourd’hui accepter/normalisé (occidentaux) → Années 20-60 : considéré comme des criminels COMMENT S’EXPRIMENT LES NORMES? Au niveau du langage verbal (textes et discours), les énoncés normatifs utilisent, de manière fréquente, des formes verbales telles que : «il faut», «il est obligatoire», «droit à…», «liberté de…», il est demandé», «respect de», «prise en compte de», «nécessité de», «possibilité de», «en principe»… : Sous forme d’une assertion, mono-normée, posant une seule direction (pas une question ou dilemme). Pas de nuances / questions Ex : enseignante : connaissances/normes social d’hiérarchie/pouvoir (punition) / statue social Pour certains auteurs, au-delà du langage verbal, les normes sociales peuvent se trouver partout : objets, corps, etc. «Les normes traversent indéniablement les acteurs, les pratiques, les postures, les organisations et les discours du travail social» (revue SAS 2018). Ex : objets : la disposition de la classe, salles d’attente, etc… Les configurations créent des situations de dominant/ dominé Les normes sociales peuvent être formelles (lois, règlements, codes…) ou informelles (mœurs, habitudes, coutumes…) et plus ou moins contraignantes. Elles peuvent aussi être plus ou moins explicites (dites) ou implicites (l’uniformes, la posture pro,etc…), voire intériorisées par les personnes (sans plus être remises en question). Normes sociales dite de comportements en société (Prairat, 2009, pp. 23-33) NORMES SOCIALES ET TYPES DE SOCIETE Les normes sociales agissent différemment selon le type de société: Sociétés traditionnelles: les normes collectives peu différenciées, valables pour tous les membres de la communauté EX : Voir document notes Sociétés contemporaines: les normes collectives sont différenciées selon les groupes, les classes sociales, les individus… EX : voir document notes 2 « Chaque individu est libre de « choisir » ses normes » EN RÉSUMÉ… Ce sont des règles collectives qui cadrent les Les normes sociales disent collectivement ce comportements et permettent aux individus de qui est considéré comme «normal» ou vivre en société. «anormal», permis ou interdit, valorisé ou dévalorisé. Elles produisent à la fois de la cohésion sociale mais aussi du contrôle social. Elles peuvent être formelles ou informelles, implicites ou explicites. Elles traduisent les valeurs dominantes d’un groupe, d’une société donnée. Elles sont historiquement situées, ne sont pas immuables et peuvent être remises en question (ex. la peine de mort). EX : à l’époque bleu pour les filles et rouge pour les garçons (inverser plus tard pour que se soit assorti a l’évaluation des normes de genre) 3 PROCESSUS DE TRANSMISSION DES NORMES Sociologues : Bourdieu (catégorie de socialisation, l’habitus → habitudes → chaque classe social à ces propres habitudes)/Durkheim Socialisation primaire : processus d’incorporation des normes pendant l’enfance. (Familles, proches) Socialisation secondaire: processus d’incorporation des normes à d’autres étapes du parcours de vie (études, travail, groupe de pairs etc.) (Apres la familles, parcours de vie + évolution selon la société) La contrainte: en cas de non-respect d’une norme (déviance) possibilités de sanctions matérielles et immatérielles (prison, licenciement, exclusion d’une corporation professionnelle, réprobation sociale,…) (les contraintes permettent que les comportements acceptables soit appliqué ) Les TS doivent déconstruire les normes sociales PROCESSUS DE TRANSMISSION DES NORMES SOCIALES « […] l’éducation consiste en une socialisation méthodique de la jeune génération. En chacun de nous, peut-on dire, il existe deux êtres qui, pour être inséparables autrement que par abstraction, ne laissent pas d’être distincts. L’un est fait de tous les états mentaux qui ne se rapportent qu’à nous-mêmes et aux événements de notre vie personnelle : c’est ce qu’on pourrait appeler l’être individuel. L’autre est un système d’idées, de sentiments et d’habitudes, qui s’expriment en nous, non pas notre personnalité, mais le groupe ou les groupes différents dont nous faisons partie ; telles sont les croyances religieuses, les croyances et les pratiques morales, les traditions nationales ou professionnelles, les opinions collectives de toutes sortes. Leur ensemble forme l’être social. Constituer cet être en chacun de nous, telle est la fin de l’éducation. » (Durkheim, rééd. 2006, p. 51) Anomie social : plis de cohésion social, plus de société → peut causer des suicides + de l’anarchie 3 PRODUCTION DES NORMES SOCIALES Lien avec F4 : champi et l’incertitude : Normes collectives professionnel → incertain→ pratique prudentielle → faire des hypothèses → Normes situées du bas La norme sociale est produite et se transmet «par le haut» par un processus de socialisation et d’institutionnalisation. Par des instances d’autorité qui dictent la norme: la famille, la religion, l’Etat, l’armée… La norme sociale est produite et se transmet «par le bas» par des processus d’interactions, de discussions ou de négociations à partir de situations particulières. Ravon (2012) parle de norme située quand les normes sont produites dans le cours de l’action, soit la norme en actes. Autodéterminations : ex : laisser l’enfant choisir son gouter → Du haut : un enfant doit prendre son gouter → Du bas : laisser le choix à l’élève selon une présélection Comprendre le processus de normes : du haut et du bas LES NORMES SITUEES, PRODUITES «PAR LE BAS» «Premièrement, les normes de l’action sont produites dans l’interaction entre les intervenants et les personnes accompagnées. En fonction des situations, en fonction des moments dans ces situations, l’action qui convient se déploie entre une démarche de care lorsque l’accent est mis sur la protection des personnes accompagnées (elles sont alors cadrées par leur vulnérabilité) et une démarche d’empowerment lorsque l’accent est mis sur l’autonomie des personnes (elles sont alors cadrées par leur responsabilité, leur capabilité). Les normes de l’action évoluent au gré des situations, et donc au gré des interactions à partir desquelles sont évaluées aussi bien les fragilités que les capacités». Ravon, 2014, p. 2. Sur le moment dépend de la situation (retour champi) ENTRE LA LOI, LA PROCEDURE ET LA NORME SITUEE, L’ACTION SOCIALE EN TENSION «Les professionnels de la relation d’aide sont donc confrontés à une pluralité de normes. D’un côté, ils sont écartelés entre des cadres d’action contradictoires, pris entre une attention (située) à l’hyper-singularité des situations et une injonction (procédurale) au contrôle hyper-standardisé de l’action. De l’autre, ils sont exposés à la « fragilité normative » (Dourlens, 2010), au sens où la pluralisation des sources de production des normes rend celles-ci davantage discutables. Autoproduites dans des dispositifs locaux d’organisation des actes de travail social et de soin, négociées dans le cadre interactionnel de la relation d’aide, les normes perdent en effet de leur transcendance et de leur autorité» (Ravon, op cit, pp.1-2). Fragilité normative : devoir agir selon des incertitudes EN RESUME… DES NORMES EN TENSION Les TS doivent arbitrer entre une pluralité de normes contradictoires ou en tension qui dictent toutes quelle est l’action ou la décision «juste» dans les activités professionnelles! 4 Exemple: Encourager l’autonomie des usagers mais aussi les protéger (intégrité physique/psychique et protection sociale). L’arbitrage entre les normes est souvent discuté en équipe au cas par cas. Les normes perdent leur caractère universel: ce qui est valable pour une situation ne l’est pas pour une autre! LES NORMES, DES ENJEURX POUR LE TS Un premier enjeu: comment rattacher les personnes accompagnées aux normes sociales sans les stigmatiser et les réduire à un handicap, à une incapacité ou autres attributs négatifs personnels qu’il faut réparer? En d’autres termes, comment normer sans les normaliser (en faisant fi de leurs besoins spécifiques)? Un deuxième enjeu: comment éviter les jugements de valeur sur les personnes accompagnées et ne pas imposer sa propre conviction de ce qu’est un «comportement normal»? Ex : la mendicité --< la personnes doit aller travailler Un troisième enjeu: comment ne pas imposer une normativité de l’ordre d’un idéal à atteindre à la personne accompagnée ou, autrement dit, des injonctions basées sur des normes sociales (ex. injonction à l’autonomie) ? (Merlier 2016) Ex : Intégration des normes via des campagnes de prévention 5