Psycho Sociale - Les Représentations Sociales (PDF)

Summary

These notes present an overview of social representations. The document discusses the historical evolvement of the concept of social representations, specifically highlighting the works of Emile Durkheim, and Jean Piaget. It explores the idea of social representations as a dynamic process within social groups.

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Psycho sociale Les représentations sociales Moscovici version 1976 CM1 Introduction « Il n'y a pas de réalité en soi. Il n'y a de réalité que représentée... » « Comment se peut-il que les hommes doués de raison acceptent, et ce durant de longues périodes, que leur existence dépend de choses no...

Psycho sociale Les représentations sociales Moscovici version 1976 CM1 Introduction « Il n'y a pas de réalité en soi. Il n'y a de réalité que représentée... » « Comment se peut-il que les hommes doués de raison acceptent, et ce durant de longues périodes, que leur existence dépend de choses non raisonnables, et se laissent gouverner par des idées que l'expérience et la raison ont démenti ? » (Serge Moscovici, 2012) Il y a des logiques qu'il faut analyser. Selon S. Moscovici, le « scandale de la pensée sociale », c'est ce que Karl Japens définissait comme « la disposition de l'Homme à croire en l'absurde » : religions, superstitions, spiritualités, traditions, mythes, idéologies... alors qu'il se prétend rationnel et évoluant dans une culture héritière des Lumières prônant la Raison ! On se revendique rationnels alors que nos actes prouvent le contraire. La science n'élimine pas, ni ne remplace le sens commun. Tous les savoirs et croyances participent en commun à la production de la réalité via la constitution de nos RS. « Avec le recul d'un quart de siècle, il n'y a pas de grand risque à affirmer que le courant de recherche en psycho soc, initié par l'ouvrage de Moscovici sur la RS de la psycha, a entrainé un changement en profondeur de notre discipline » (Doise, 1986). 1\. L'évolution historique du concept de RS 1.1 Emile Durkheim (XIXe siècle) Représentations collectives (RC) Large ensemble de phénomènes psychiques et sociaux globaux (opinions, savoirs partagés, grands systèmes de pensée), caractérisant la façon dont chaque société (se) pense et se perpétue. Ça varie d'une société à l'autre. Opposition fondamentale RI -- RC RI (représentations individuelles) = images, perceptions fluctuantes et éphémères issues de la conscience de chacun. RC = concepts au caractère universel et permanent issues de la « conscience collective » (= la société dans sa totalité, des représentations partagées, quand on parle de sujets, on partage des infos et des représentations). RC diffère de la somme des RI C'est 2 niveaux différents voire indépendants. Les rituels (naissance, mariage, décès, entrée dans l'âge adulte...), moments de grande affectivité. Dans la ferveur collective, il y a une fusion des esprits individuels en un tout collectif, en un esprit collectif, cet esprit va créer les représentations ou réaffirmer ces représentations. Les rituels permettent de resserrer la force d'un certain nombre de croyances. Ça permet de réaffirmer la force du lien social autour de croyances, visions sociales partagées. RC acquièrent un statut d'évidence, de force « objective », partagées et reproduites collectivement à travers les générations Société exerce une contrainte sur l'individu : société impose les idéologies, l'individu n'a aucune marche de manœuvre. Cadres sociaux structurant les perceptions, cognitions et comportements individuels et collectifs RC créent RI Société froide : d'une génération à l'autre elles sont identiques Société chaude : caractérisée par les changements organisationnels, techniques, sociaux... Qq d'adapté a compris toutes ces représentations. L'individu va intérioriser toute sa vie ces normes. Pensée sociale domine pensée individuelle Société \> sujets Vie sociale est la condition de toute pensée organisée -\> l'idéal collectif institue la société. La rationalité émerge du collectif. La pensée organisée n'est possible que grâce au collectif. Les enfants sauvages sont un mythe. Caractéristiques des RC Obligatoires (s'imposent à l'individu) Objectives (évidences sociales de par la valeur de vérité qu'on leur assigne : RC = réel) Les représentations et le réel vont fusionner en un seul tout. A force d'être répétées en boucle, les représentations deviennent réelles, elles sont assimilées. Stables (dans leur transmission et reproduction) Autonomes (irréductibles au réel, c'est pas une photocopie du réel) Homogènes (communément partagées) « Après avoir été le phénomène le plus marquant de la science sociale en France, la notion de RC a subi une éclipse qui a duré près d'1/2 siècle » (Moscovici, 1989). Un tournant décisif va s'opérer dans l'étude des RC par un déplacement d'accent de l'aspect social aux fondements psychiques des représentations. Cette contribution fondamentale fut réalisée par Jean Piaget, à travers une série de travaux (qui débutèrent dès 1926) sur la R du monde chez l'enfant. Jean Piaget Intérêt pour la R comme processus commun à tous = moment structurant dans le dév de l'intelligence humaine. L'enfant ne pense pas de façon aberrante, mais différemment de l'adulte, de façon prélogique mais néanmoins cohérente. Il y a une cohérence qu'il faut saisir, c'est comme la mentalité du « primitif ». Selon Piaget, la pensée infantile (2-7 ans) évolue sous l'influence conjuguée : \- du langage \- et de la socialisation. Les conduites affectives et intellectuelles de l'enfant se modifient profondément : \- au début de la socialisation de l'action \- à l'apparition de la pensée \- et à l'intériorisation de l'action L'enfant est confronté à 2 nouveaux mondes : \- le social \- et les représentations intérieures Les gens véhiculent sans cesse des représentations. Pensée de l'enfant égocentrique Assimilation pure (déformante) du réel au moi « Assimiler mentalement, c'est incorporer un objet à l'activité du sujet » (Piaget, 1964) « Assimilation égocentrique » visible dans le jeu symbolique de l'enfant (imitation) L'enfant pense le réel en fonction de sa propre maturité, de ses expériences subjectives, c'est l'idée que la pensée de l'enfant a une certaine logique, même si ce n'est pas celle de l'adulte. La R du monde de l'enfant exprime ses propres croyances : Le Finalisme : chaque chose a sa raison d'être, utile à l'homme qui constitue le centre de la nature. Toute idée de hasard est donc exclue. L'Animisme : chaque chose est vivante et douée d'une âme, d'intentions, de savoirs, d'une conscience suffisante pour accomplir ses buts propres. L'Artificialisme : chaque chose a été construite par l'homme ou par une divinité anthropomorphique. Forte cohérence interne de la pensée égocentrique Indifférenciation entre le monde intérieur et subjectif de l'enfant et la réalité physique. Fusion objet réel et sa R mentale en une seule chose L'enfant construit « sa » réalité et interprète le monde sur la base de son propre fonctionnement cognitif et conatif R -\> pas forcément une erreur, c'est penser autre chose... évoquer objets, actions et situations absents (ou imaginaires), Echapper aux limites imposées par la perception immédiate, en inventant un monde nouveau Obtenir la satisfaction symbolique de ses désirs et besoins Justifier les valeurs qui sous-tendent son action sur ce monde. C'est sur la base de ce jeu symbolique que se créent la représentation. Serge Moscovici : la psychanalyse, son image, son public 1976 Moscovici intègre les acquis théoriques de ses prédécesseurs et les ajustant aux particularités des sociétés contemporaines caractérisées par : \- Dev des communications de masse \- Diffusion des connaissances sc et techniques \- Diversité et mobilité sociales \- Nombreux changements (sociaux, éco, politiques) Renouvellement en profondeur de l'approche scientifique de l'idéation collective Rupture radicale de M. : inversion de la démarche épistémologique jusqu'alors adoptée dans les travaux antérieurs consacrés aux R : = il ne s'agit plus d'étudier la pensée du « primitif » (ou de l'enfant) dans une perspective phylo (ou onto) génétique, pour la comparer à celle de l'adulte masculin « contemporain » et « civilisé » qui représenterait le stade ultime de la pensée rationnelle. Partir d'une théorie à prétention rationnelle et scientifique (la psychanalyse) qui, passant du laboratoire au domaine public, va profondément se modifier pour donner lieu à une pensée naturelle, un savoir pratique de sens commun, une connaissance élaborée et partagée par tous. Comment les individus et grps vont se représenter une théorie scientifique inconnue (psycha) qui, à travers les échanges et les interactions sociales, va acquérir de nouvelles connotations pour devenir un outil familier de compréhension et d'action sur leur environnement ? De la R « collective » à la R « sociale » M. se démarque des conceptions de Durkheim, en analysant le mode de pensée d'une société moderne et non plus primitive \- il rend compte « d'une certaine diversité d'origine (des R) tant chez les individus que dans les grp » \- il ne s'agit donc plus d'un phénomène transcendant que la société impose à ses membres... Il y a des sociétés hétérogènes qui créent leur rs R ne sont pas des catégories logiques ou conceptuelles du psychisme qui incluent toutes sortes de savoirs R = un mode particulier de connaissance occupant une position « mixte » entre le concept (en tant qu'abstraction du réel) et l'image (en tant que reproduction concrète de ce réel). RS = une forme spécifique de la pensée symbolique Accent mis sur les processus d'interaction et de communication au cours desquelles les RS se créent, circulent, se transforment ou disparaissent RS = phénomènes dynamiques permettant aux individus de (re)créer une vision du monde consensuelle à l'intérieur d'un groupe social qui, en retour, va orienter les conduites et les communications individuelles et collectives M en accord avec Durkheim : La RC = une vaste classe de phénomènes psychiques et symboliques (science, mythe, idéologie) Il y a besoin d'un cadre social pour qu'une pensée apparaisse... Modèle des RS constitue véritablement « une passerelle entre le monde individuel et le monde social » dépassant ainsi le clivage de Durkheim Objectif : rendre compte des nombreuses innovations qui caractérisent les sociétés contemporaines. Changement de perspective épistémologique (chez M) : 1\. Réhabiliter la pensée du sens commun en tant qu'objet scientifique légitime en PS \- la pensée naturelle = un savoir spécifique ayant ses lois, ses objectifs, ses critères de validité propre (différent de pensée tronquée) \- RS = modalité centrale de la pensée naturelle, une forme sociale de connaissance pratique adaptée à la gestion de l'environnement quotidien Il y a une cohérence interne qu'il faut comprendre chez les électeurs par ex, il y a une rationalité 2\. Donner une nouvelle impulsion « constructiviste » à la PS \- RS = alternative puissante aux courants théoriques centrés sur les attitudes et les cognitions sociales 3\. L'étude des RS = nouvelle approche de l'idéation collective en PS, et permettant à celle-ci de retrouver ses dimensions anthropologiques et historiques initiales longtemps occultées Mais la théorie des RS de M resta encore discrète durant la décennie qui suivit son apparition... 2 obstacles « épistémologiques » au dév de la recherche sur les RS : 1\. le béhaviorisme en psychologie 2\. un certain marxisme « orthodoxe » en sciences sociales L'étau théorique imposé à l'étude des RS par ces 2 cours se desserra à partir des années 70 : \- en psycho : déclin du béhaviorisme, déclin appuyé par la révolution du « newlook » (1970) et le dév de la psycho cognitive (1980) \- en sc soc : la conception marxiste classique 2.1 L'approche des contenus 2.1.1 Délimitation conceptuelle « Si la réalité des représentations sociales est facile à saisir, le concept ne l'est pas. » Moscovici En effet, les RS sont des réalités mentales tangibles, directement observables à travers les discours ou les pratiques individus et des groupes sociaux. Emergence quotidienne à travers les discours sociaux de croyances, images, théories naïves (ou savantes) à propos d'objets tels que l'amour, la santé, la maladie, la mort, la politique, « la » femme, l'homme, la Nature, les « marchés », l'immigration... Objets discutés sur la scène publique et qui peuvent faire l'objet de débats/conflits entre individus et/ou entre groupes sociaux. Ex : RS sida aux EU : majorité morale vs Communauté Gay Ex : RS immigration en France et au Québec Ex : RS immigration pour les gens de D vs G Position kantienne (Kant) : Pas d'accès à l' « en-soi » (nature ontologique de l'objet) mais seulement au « pour-soi » (ce que l'on perçoit du réel). Le sens commun, la science = constructions collectives de la réalité (différent de) de la réalité en soi Cf. histoires des sciences et l'évolution des modèles visant à décrire le réel Cf. histoire de la médecine (T des humeurs) Déf de Denise Jodelet (1989) : « c'est une forme de connaissance socialement élaborée et partagée, ayant une visée pratique, et concourant à la construction d'une réalité commune à un ensemble social ». RS = notion « carrefour » « à l'interface psychologique et du social » de l'individuel et du collectif A. Dimension psychologique des RS RS = forme de savoir sur le monde qui relie nécessairement un sujet (individuel ou collectif) à un objet (chose, personne, groupe, événement, concept, théorie...) dans un contexte spécifique. « la RS est toujours R de qqch (l'objet) et de qq (le sujet) » Jodelet -\> La nature de la RS dépendra des spécificités du sujet et de l'objet et du contexte de leur rencontre. RS symbolise l'objet : elle en tient lieu, elle le rend présent quand il est absent (représentation) RS permet d'interpréter un nouvel objet, de lui donner un sens particulier RS de l'objet crée un décalage (distorsion, défalcation, supplémentation) avec son référent réel (l'objet initial) RS ≠ reproduction fidèle du réel -\> aspect « autonome » et « créatif » 2.1 L'approche des contenus 1\. Délimitation conceptuelle RS présentent à la fois des caractères : imageant, symbolique, signifiant, constructif, autonome et créatif. B. Les RS sont « sociales » pour 3 raisons : Elles sont collectivement élaborées lors d'interactions et de communications Elles sont partagées par des individus et des grps sociaux (reflet des normes, valeurs, codes de ces sujets) Elles ont une efficacité sociale : interpréter la réalité + orienter les conduites et les communications sociales Les RS ont pour principales fonctions de servir de : \- grille de lecture du réel (intelligibilité des faits sociaux et attribution de sens) \- guide d'action (orientation des conduites et des communications sociales) pour les grps sociaux qui les élaborent Les RS = à la fois le produit, l'expression et le moteur des rapports sociaux Le social intervient dans l'élaboration, le partage et l'efficacité des RS, pour se combiner aux processus cognitifs précédemment décrits A travers l'activité de R, les individus et les grps sociaux (re)créent un monde signifiant pouvant être expliqué et prévu Les RS = cadre social d'appréhension et de construction de la réalité, à l'intérieur duquel il est possible d'agir 3 dimensions des RS sont identifiées par Moscovici dans toute RS : \- L'attitude : attitude si on est pro vaccins, on a attitude positive... \- L'information : infos RS \- Le champ de la RS : contextes, scientifiques face au climat / écologistes face au climat a\. L'attitude L'attitude exprime l'orientation générale (+ ou -) du sujet envers l'objet de la RS Dimension première, la + primitive de la RS = elle peut exister même lorsque les 2 autres dimensions sont restreintes. b\. L'information Info = somme des connaissances possédées à propos d'un objet social (qualité, quantité, +/- stéréotypées ou originales) c\. Le champ de la RS Le champ est variable d'un individu à l'autre, d'un grp social à l'autre Il réfère globalement au degré (+/- grand) de structuration des éléments constitutifs de la RS 2.1.3 Genèse (création) des RS 2 processus concourent à l'élaboration et au fonctionnement de toute RS : \- L'objectivation \- L'ancrage a\. L'objectivation L'objectivation rend concret ce qui est abstrait Transformation d'un schéma conceptuel en l'image d'une chose empiriquement repérable Substitution nécessaire à l'individu pour concrétiser les infos quotidiennes et les rendre opératoires « Objectiver c'est résorber un excès de significations en les matérialisant » Moscovici, 1976 C'est en objectivant que l'homme de la rue va faire sien tout concept scientifique Ex : complexe œdipien ≠ concept significatif de la relation parents-enfants, mais = qq chose de tangible, un stigmate qu'une personne porte d'une façon visible C'est visuellement perceptible L'objectivation comprend 3 phases : \- la construction sélective \- la schématisation structurante \- la naturalisation La construction sélective Sélection des infos circulantes liées à la psycha selon des critères culturels (inégalité sociale d'accès à l'info) et normatifs (tabous//sexualité) Notions extraites de leur champ théorique originel afin que le public se les approprie pour les maîtriser... La schématisation structurante Réorganisation et matérialisation des concepts clés retenus sous la forme d'une structure imageante : = « modèle figuratif » ou « noyau imageant » = signification centrale de la RS autour de laquelle l'ensemble de ses éléments vont s'organiser Noyau imageant de la RS de la psycha Inconscient Refoulement \-\-\-\-\-\--\> Complexe Conscient Permet de comprendre chaque concept ainsi incarné et la dynamique relationnelle de tous ces éléments, le rendre compatible avec d'autres visions du monde, d'autres cadres de pensée (idéologies, normes, valeurs, mythes...). Dans modèle profane de la psycha : éviction de la notion de « libido » (concept central du corpus psychanalytique original) Libido = notion associée à la sexualité -\> discordance avec le système de valeurs dominant dans la société française des années 1950 -\> élimination de cette notion Naturalisation Concrétiser chacun des éléments du modèle figuratif pour en faire des réalités « naturelles », tangibles Ainsi percevra-t-on un « inconscient inquiet », des refoulements répétés, des complexes inhibant le comportement d'autrui... Modèle profane (pas religieux) acquiert ici un statut d'évidence, ≠ une réalité abstraite élaborée par un grp social ≠ la réalité même La naturalisation = phénomène cognitif Individus l'utiliseront comme « grille de lecture » des interactions quotidiennes b\. L'ancrage Processus permettant l'intégration de la nouveauté dans un réseau de catégories de pensée déjà constitué, et acquiert ainsi une signification et une utilité sociales L'ancrage rappelle l'assimilation de Piaget, qui correspond à l'intégration de l'inconnu au connu L'ancrage comporte 3 phases : \- l'assignation de sens \- l'enracinement dans un système de pensée \- l'instrumentalisation du savoir L'assignation de sens Un objet nouveau atteint le public, il ne s'inscrit pas dans un vide social, mais dans un système de valeurs et de normes préexistantes, révélatrices du contexte social, culturel et historique d'une société donnée Cet objet + sa RS vont s'enraciner dans un « réseau de significations » : Il sera alors situé et évalué différemment suivant les catégories sociales, pour acquérir une cohérence, un statut de fait social Comme une mouche qui va dans une toile d'araignée, tout est déjà fait, c'est plein, on voit comment elle va s'intégrer à cet espace... L'assignation de sens Ainsi la psycha sera interprétée par certains grps (tels que les communistes français) comme une vaste entreprise de mystification, car promulguée par l'impérialisme américain (cf. contexte de la « guerre froide » dans les années 50) En revanche, d'autres grps sociaux y verront un espoir de libération de l'individu complexé. L'enracinement dans un système de pensée Intégration cognitive de la nouveauté : en effet, tout « élément étrange » est incorporé dans un « déjà-là pensé » (cf. Jodelet), càd dans des systèmes de pensée familiers (valeurs, normes, attitudes) afin de l'interpréter et de le maîtriser. Cf. assimilation de toute nouvelle connaissance... RS de la pratique psychanalytique : \- « confession » religieuse \- simple « conversation » \- liaison sexuelle (aura érotique qui baigne l'analyste et l'analysant) Confrontation de la nouveauté & des RS préexistantes -\> 2 conséquences possibles : \- soit l'intégration pure et simple de cet élément étrange dans des catégories cognitives immuables et qui le rendent ainsi « inoffensif », familier \- soit le bouleversement du cadre de pensée préexistant, changeant ainsi notre cadre d'appréhension de l'environnement et nos conduites habituelles = phénomène de « polyphasie cognitive » L'instrumentalisation du savoir Transformation d'un objet inconnu au départ (connaissance, concept, chose) en un savoir utile, pratique, fonctionnel pour les individus et les grps, dans leur compréhension et gestion de la réalité sociale RS = révélatrice de l'état des rapports sociaux et constitutive de ces rapports Concepts psychanalytiques = instruments privilégiés de compréhension, d'interprétation et d'orientation des conduites et communications quotidiennes Objet vers RS de l'objet en passant par ancrage (assignation de sens, enracinement dans système pensée) puis objectivation (construction sélective, schématisation structurante et naturalisation) puis ancrage (instrumentalisation du savoir) C'est la transformation d'un obj en sa RS 4\. Circulation des RS La communication sociale inter-individuelle, inter-groupale, institutionnelle ou médiatique joue un rôle fondamental pour les RS à 3 niveaux : émergence des RS, processus générateurs des RS et orientation des conduites. Les processus générateurs des RS La communication va déterminer : \- l'agencement des contenus représentatifs \- leur signification \- leur efficacité sociale « En quelque sorte, la communication modèle la structure même des représentations » Moscovici, 1976 Le rôle des RS sur l'édification des conduites Correspondance entre les modes de communication et la régulation des conduites à l'intérieur et entre les groupes sociaux... 3 systèmes de communication médiatique qui se différencient les uns des autres par : \- leur rapport aux lecteurs et à leur environnement social et culturel \- l'organisation cognitive des messages véhiculés \- le comportement recherché chez le lecteur... 3 systèmes de communication médiatique : \- la diffusion \- la propagation \- la propagande La diffusion : Indifférenciation source/cible de la communication But : s'adapter à la demande de son auditoire pour créer un savoir partagé Les messages y sont faiblement ordonnés, mobiles, voire contradictoires, dépourvus de toute intention sous-jacente. La diffusion concourt à la formation d'opinions Opinions = « assertion(s) évaluative(s) sur une question controversée » M 1976 La propagation (catholique par ex) : Type de communication est élaboré par et pour les membres d'un groupe qui partagent et véhiculent une vision du monde structurée, dans laquelle peuvent s'insérer d'autres types de savoirs La propagation organise ses messages de façon plus complexe que ne le fait la diffusion, afin de susciter des attitudes spécifiques. « organisation psychique ayant une orientation négative ou positive par rapport à un objet, orientation qui se dévoile soit par un comportement global soit par une série de réactions dont la signification est commune » En organisant un ensemble d'opinions en un schéma cohérent attitudinal, la propagation crée un rapport spécifique du sujet à l'objet, elle a donc une fonction régulatrice des conduites, en favorisant certains comportements au détriment des autres. La propagande Communication élaborée par un grp social cherchant à transmettre une vision conflictuelle du réel, incompatible avec toute autre conception. S'inscrit dans des rapports sociaux fortement antagonistes par lesquels le grp affirme son identité, son opposition, son projet... Objet de conflit décrit de façon réductrice et caricaturale A force d'être répétée, RS = vérité Conséquences : création de conduites stables et polarisées par rapport à l'objet, positionnement du grp dans une dynamique sociale spécifique = un grp contre un autre/d'autres Propagande = principe générateur de stéréotypes Dans la 2^nde^ édition de son ouvrage, M note que la presse communiste des années 70 (fin guerre froide), véhicule une RS de la psychanalyse qui relève davantage de la propagation \> propagande M montre ainsi la variabilité des RS dont les diverses dimensions (opinion, attitude, stéréotype), s'actualisent à travers des systèmes spécifiques de communication médiatiques (diffusion, propagation, propagande) et orientent à leur tour communications et conduites sociales. 3 systèmes de communication médiatique : Diffusion -\> opinions Propagation -\> attitudes Propagande -\> stéréotypes Grâce aux communications sociales, liaisons intimes entre dynamiques représentationnelles et dynamiques des rapports sociaux, les unes exprimant et orientant les autres : les RS façonnent les rapports sociaux, les rapports sociaux suscitent à leur tour des RS particulières structurant l'appréhension cognitive et évaluative de l'environnement social. Le modèle des RS met en évidence l'articulation « des réalités symboliques à la réalité complexe et changeante des rapports sociaux » (Doise et Palmonari, 1986) 7 fonctions des RS Fonction sélective et défensive : sélection parmi toutes les infos sur l'objet, permettre de ne pas changer d'opinions toutes les 5 mn... on choisit les infos qui nous confortent Fonction d'intégration cognitive de la nouveauté : intégrer l'inconnu au connu Fonction d'interprétation de la réalité : lunettes, donner sens à événements, comment expliquer catastrophes en Espagne par ex... Fonction d'orientation des conduites et des communications sociales Fonction de maintien de l'identité sociale et de différenciation sociale (on se définit derrière un grp) Fonction d'anticipation du déroulement des rapports sociaux (scripts : succession d'événements, par exemple script amphi, prof arrive...) script dominant = attendu, il y a des scripts inattendus ou alternatifs Fonction de légitimation des rapports sociaux Synthèse Rôle fondamental des RS dans l'équilibration socio-cognitive des individus et des grps et dans les régulations des rapports sociaux enracinés dans un cadre culturel donné. « grille de lecture » du réel « guide pour l'action », RS permettent l'édification d'un savoir partagé de sens commun et la structuration des comportements dans un univers social complexe. Générées par 2 processus spécifiques (objectivation + ancrage) Constituées de 3 dimensions (attitude, information, champ) Actualisées à travers divers modes de communication (diffusion, propagation, propagande) Ayant une efficacité pour la société (la structuration du réel et l'organisation des conduites/com) -\> les RS éclairent les mécanismes socio-cognitifs qui sont à l'œuvre de la pensée sociale... Mais elles ne doivent pas, pour autant, être réduites à une approche exclusivement cognitive ou sociologique. 2.2 L'approche structurale (Ecole d'Aix Marseille) 2.2.1 Introduction Psychologues sociaux de l'Ecole d'Aix-Marseille : Abric, Codol, Flament, Guimelli, Moliner... Série d'études expérimentales sur l'aspect structurel des RS et leurs transformations déterminées essentiellement par des pratiques collectives nouvelles Intérêt marqué pour certains aspects contradictoires de la théorie des RS de Moscovici : \- RS à la fois stables et mouvantes, rigides et flexibles \- RS à la fois consensuelles et marquées par des différences inter-individuelles. = contradictions liées à des caractéristiques structurelles des RS. 2.2.2 Structure d'une RS La structure d'une RS -\> théorie du « noyau central » de JC Abric (1976, 1984) Pt de départ : concept de « noyau imageant » (« modèle figuratif ») initié par Moscovici (1961). Notion reprise par d'autres auteurs sous diverses appellations : \- « noyau statique » (Chombart de Lauwe et al. 1963) \- « noyau dur » (Mugny et Carugati, 1985) \- « principe organisateur (Doise, 1985) Abric : modèle hiérarchique de la RS RS = ensemble structuré et hiérarchisé d'éléments cognitifs (EC : « cognèmes ») Certains occupent une position centrale (éléments du Noyau Central = NC) et organisent ceux qui les entourent (Eléments Périphériques = EP). NC et EP jouent chacun un rôle spécifique et complémentaire dans la RS 2.2.2.1 Le noyau central Caractéristiques du NC : \- élément fondamental de la RS \- déterminé par ses conditions sociales, historiques et idéologiques d'émergence = marqué par la « culture » (Normes, Valeurs, mémoire) du groupe qui le crée. \- constitue la base commune, collectivement partagée de la RS = aspect consensuel = assure l'homogénéité du groupe \- stable, cohérent, résistant au changement (peu sensible aux variations contextuelles immédiates) = assure la permanence de la RS. La nature de ce NC dépend à la fois (Abric, 1989) : \- des caractéristiques sociales de l'objet (sa relation avec la normes et valeurs du champ social dans lequel il apparaît) \- des caractéristiques individuelles du sujet (son implication et ses attentes vis-à-vis de l'objet) \- de la finalité de la situation dans laquelle s'insère le sujet se représentant l'objet. Selon le sens attribué à cette situation ­-\> activation prioritaire de l'une des 2 dimensions fondamentales du NC : \- une dimension normative privilégiant les jugements, stéréotypes, opinions propres à l'individu ou à son grp d'appartenance inscrit dans une culture/société donnée. \- une dimension descriptive/fonctionnelle privilégiant les EC jugés pertinents pour l'efficacité de l'action, la RS acquiert une visée adaptative, permettant à l'individu d'agir adéquatement sur son milieu. Analyse du NC permet de révéler le type d'implication de l'individu au réel Le NC assure 2 fonctions essentielles : 1\. Une fonction génératrice NC élabore et transforme la signification des EP constitutifs de la RS = NC donne sens aux EP Ex : NC = une attitude fortement polarisée du sujet envers l'objet représenté : attitude qui donne un sens particulier à toute nouvelle info reçue par l'individu 2\. Une fonction organisatrice et stabilisatrice Le NC détermine la nature des liens existant entre les divers éléments de la RS -\> fonctions d'unification et de stabilisation de la RS NC = élément déterminant de la signification de la RS NC = constitue le sous-ensemble le + stable de la RS, le + résistant au changement 2.2.2.2 Les éléments périphériques Caractéristiques des EP : Eléments complémentaires du NC Aspect principalement fonctionnel : interface entre le SC et la réalité : permet au NC de s'ancrer dans la réalité du moment à travers des prises de position et des conduites Sensibles aux variations du contexte immédiat Flexible, adaptatif et hétérogène (contenu) EP gravitent à +/- grande distance autour du NC et sont organisés par lui Flament (1987) : EP = « schèmes » = structures cognitives qui s'organisent à partir de l'expérience, permettant à l'individu de recueillir et d'interpréter l'information qu'il reçoit. EC = schèmes + abstraits que EP Concepts liés à celui de schèmes (Flament) : \- les « schèmes d'attribution causale » qui transforment les infos disponibles en l'effet d'une cause (Kelley, 1972) : comment expliquer que mon voisin s'est cassé qqch en tombant \- les « scripts » (scénarios) = séquences standardisées d'éléments attendus par l'individu (Schank et Abelson, 1977) : au restaurant par exemple \- la « prototypicalité » où les schèmes sont considérés comme les meilleurs représentants d'une catégorie autour desquels celle-ci va s'organiser (Cordier, 1981) : oiseau -\> moineau plutôt qu'autruche Les EP constituent une « ceinture de schèmes » assurant essentiellement 3 fonctions dans l'économie d'une RS : \- le décodage automatique des situations \- la protection du NC \- la modulation individuelle de la RS Système central Système périphérique ---------------------------------------------------------------------------------------- -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Lié à la mémoire collective et à l'histoire du grp Permet l'intégration des exp et histoires individuelles Consensuel : définit l'homogénéité du grp Supporte l'hétérogénéité du grp Stable, cohérent et rigide Souple, supporte les contradictions Résiste au changement Evolutif Peu sensible au contexte immédiat Sensible au contexte immédiat Fonctionnements : génère la signification de la RS, détermine son organisation interne Fcts : permet l'adaptation à la réalité concrète, protège le système central, permet la différenciation du contenu RS constitué d'un double système : central/périphérique, stable/flexible, résistant au changement/évolutif, permettant à la RS de remplir sa fonction essentielle d'adaptation socio-cognitive à la réalité. 2 grands principes : Pour que 2 RS soient diff, elles doivent être organisées autour de 2 NC diff. Pour qu'une RS se transforme réellement, il doit y avoir transformation de son NC. Fonctions système périphérique 1\. Fonction concrétisation 2\. Fonction régulation : il permet une modulation personnalisée de la RS 3\. Fonction défense : il protège le NC (parechoc) Eléments centraux stables, mais variations au niveau des déclinaisons périphériques 2.2.2.3 De la transformation des RS Evolution des RS liée à celle : \- de l'objet de représentation \- du sujet qui se représente l'objet \- du champ social global dans lequel s'articule la relation du sujet à l'objet (= contexte) Approche classique : reconnaissance du rôle primordial que jouent les communications sociales dans la dynamique des RS (info/persuasion) (cf. messages publicitaires ou préventifs...) Ecole d'Aix-Marseille : accent mis sur l'impact des pratiques sociales « qui sont la principale source, sinon la seule, des transformations des représentations » (Flament, 1987) Lorsque des événements, infos et/ou pratiques nouvelles viennent contredire une R existante : -\> EP modifiés en 1^er^ (protection temp NC) = transformation superficielle de la RS Si désaccords atteignent et modifient le NC -\> RC se déstructure profondément et change totalement de sens global Apparition de pratiques sociales nouvelles dans une collectivité Et contradictoires avec RS déjà existantes -\> Transformations de ces Rs de diff manières selon le fait que la situation est perçue comme réversible ou non... Situation perçue comme réversible -\> Nouvelles pratiques contradictoires vont induire un changement superficiel de la RS Schèmes nouveaux/discordants vont intégrer et modifier seulement les EP Mais NC reste stable/insensible à ces modifications Situation perçue comme irréversible -\> 3 types de transformation possible de la RS : \- transformation « résistante » \- transformation progressive \- transformation brutale 1\. Transformation résistante Lorsque des pratiques sociales nouvelles sont en contradiction explicite avec le NC -\> transformation lente, superficielle, sans rupture de la RS tant que la contradiction est absorbée par SP Changement progressif du SP jusqu'à la mise en cause du NC Les EP se transforment alors en « schèmes étranges » (ScE) Les schèmes étranges présentent 4 composantes imbriquées : « le rappel du normal, la désignation de l'élément étranger, l'affirmation d'une contradiction entre ces 2 termes, la proposition d'une rationalisation permettant de supporter (pour un temps) la contradiction » (Flament, 1989) Ex : « c'est bien connu : les femmes ne savent pas conduire ! » (rappel du normal), « mais Cindy est un as du volant ! » (désignation de l'élément étranger), « c'est totalement inhabituel ! » (affirmation d'une contradiction entre ces 2 termes), « donc Cindy est une exception ! » (proposition d'une rationalisation permettant de supporter la contradiction). Apparition d'interprétations, justifications ad hoc et rationalisations de ces pratiques nouvelles (cf. dissonance cognitive, Festinger, 1957) Schèmes étranges évitent remise en cause du NC -\> transformation de la RS ne touche que le SP A terme, multiplication des ScE dans le SP suscite de + en + d'incohérences intra et interindividuelles qui vont atteindre le NC -\> restructuration complète de la RS 2\. Transformation progressive Quand mise en œuvre de pratiques collectives nouvelles partiellement contradictoires avec le NC de la RS de l'objet et qui deviennent intensives (et jusque là plutôt rares) -\> transformation progressive (assez rapide mais non immédiate) de la RS, sans rupture/éclatement du NC Guimelli (1987) : RS de la chasse et de la nature des chasseurs du Languedoc Intensification des pratiques nouvelles (élevage du gibier) non contradictoires avec RS initiales vont activer certains EP = les schèmes « dormants » Fusion avec certains SC Constitution d'un nouveau NC 3\. Transformation brutale Quand pratiques nouvelles ou événements particuliers totalement contradictoires avec le noyau de la RS, sans recours possible à la défense offerte par le SP Remise en cause du NC perçue comme irréversible -\> transformation RS s'effectue brutalement (rapidement, immédiatement) -\> situation de crise Ex : révolutions dans les pays de l'Est, chute du mur de Berlin, chute de Ceaucescu, Roumanie (1989), dissolution de l'URSS, attentats 11 septembre 2001..., chgt RS des EU, plus perçues comme invincibles... Apparition de pratiques collectives nouvelles peut donc susciter un changement superficiel (schèmes étranges), changement progressif (schèmes dormants) ou brutal de la RS Relation dialectique entre RS et pratiques : Les RS guident et orientent les comportements qui modifient en retour ces RS = conception elliptique du lien idéation et action collective. 2\. Méthodologies Distinction entre 3 grands types de méthodes dans le champ des RS : méthodes interrogatives, associatives et de repérage du NC. 2.1. Méthodes interrogatives 5 techniques : entretien, questionnaire, planches inductives, dessins & supports graphiques, approches monographiques **1. L'entretien** Descriptif : Technique d'investigation qualitative. Vise à faire produire des discours. ≠ types de recherche : non directif, semi-directif (guide d'entretien), directif (interrogatoire). Se fait à l'initiative du chercheur. Centré sur une thématique spécifique. Respect de l'anonymat et confidentialité des réponses (enregistrement souhaité). Entretien de recherche ≠ entretien clinique. Ex : les RS de la santé et de la maladie (Herzlich, 1969). Avantages : Indispensables dans la phase exploratoire d'une recherche ou si objet d'étude inconnu ou peu exploré. Permet une expression totalement libre, fine et nuancée de l'interviewé. Mise en évidence des éléments constitutifs de la RS : contenus, univers idéo-affectif du sujet, attitude du sujet envers l'objet. Constitue souvent la phase exploratoire préalable à d'autres méthodes + quantifiées (Questionnaire). Inconvénients : Fiabilité & validité problématiques (rationalisations, contrôle, filtrage, oublis, dissimulations). Influence de la situation d'énonciation sur la production du contenu du discours (contexte, objectif perçu, statut/image de l'interviewé, nb/type/pertinence des relances) = co-construction du discours. Chronophage (passation + retranscription + analyse). Standardisation problématique de la situation d'entretien (subjectivité des relances & de l'ADC). Pas d'accès possible (ou difficile) à la structure RS. Méthodes d'analyse : Analyse de contenu (sémantique). Analyse lexicométrique (sémiotique : manière dont c'est dit, pas contenu). Analyses statistiques : statistiques descriptives : fréquence, mode, médiane, moyenne, écart-type... statistiques inférentielles (test d'hypothèse) : Chi2 **2. Le questionnaire** Descriptif & avantages : Technique d'investigation quantitative la + utilisée dans l'étude des RS. Permet le repérage de l'organisation des réponses + facteurs communs/spécifiques à l'intérieur d'un groupe ou entre 2 groupes. Standardisation des Q et réponses (baisse subjectivité). Quantification possible des données -\> possibilité d'analyse stat = objectivation + facile des contenus, attitudes, structures RS. Inconvénients : Thèmes & Q présélectionnées par le chercheur -\> imposition de la problématique de recherche aux enquêtés (contours prédéfinis de la RS). Contraint et limite l'expression spontanée des répondants. Possibilité de répondre n'importe quoi (au hasard) ou ne pas répondre du tout aux Q. CAT (conduite à tenir) -\> recours à des Q ouvertes et/ou à des associations de mots favorisant l'expression et l'action du répondant. Méthodes d'analyse : Analyses de contenu (textes). Analyses statistiques (chiffres) : statistiques descriptives : fréquences, mode, médiane, moyenne, écart-type... statistiques inférentielles (tests d'hypothèse) : Chi2, test de Student, Anova, AFC, ACP, CDH... Analyses questionnaires + rapides que pour les entretiens. **3. Planches inductrices** Descriptif : Inspirées des méthodes projectives. Stimuli graphiques (dessins/photos) choisis par le chercheur illustrant les thèmes principaux issus de pré-enquête. Ils sont présentés au répondant qui doit s'exprimer librement à chaque planche. Ex : série de photos noir et blanc (recherche sur la fin de vie à l'hosto, inventer une histoire) Avantages : Indication : répondants ayant des pbs de maîtrise linguistique et/ou d'appropriation des modes d'interrogation classiques (ent. + Qaire) (enfants, illettrés, analphabètes, migrants, troubles neurologiques). Favorise l'expression spontanée des sujets (moindres contrôle), permet de projeter ses propres RS (en racontant une histoire avec début, milieu, fin). Facilite l'émergence de dimensions implicites des RS. Inconvénients : Sélection préalable des thèmes abordés = imposition d'une pb spécifique aux enquêtés. Interprétations aléatoires des réponses, difficilement contrôlables, non standardisées (≠ tests projectifs aux grilles de codage standardisées). Méthodes d'analyse : Analyses de contenu (qualitatives) et/ou analyses lexicographiques (quantitatives) -\> interprétations -\> questions de la théorie mobilisée pour ce faire ? analyses statistiques possibles (si quantification des réponses). **4. Dessins & supports graphiques** Descriptif : Méthode inspirée des techniques projectives. Procédure en 3 temps : production de dessins par le sujet lui-même, verbalisation du sujet à partir de ses propres dessins, analyses qualitative et quantitative des réponses. Ex : cartographie d'une ville : Vichy par Valérie HAAS : faire dessiner la ville par ses habitants et capter leurs RS : organisation spatiales, lieux de réf, peuplement, histoire : compensation négatif (Pétain) et positif (thermalisme). Avantages : Favorise l'expression spontanée des sujets (moindre contrôle). Dessins = ensemble structuré & organisé des éléments de la RS (≠ juxtaposition au hasard). Mise en évidence des éléments constitutifs de la RS = contenu. Accès facilité aux éléments centraux de la RS = aide à la formulation d'hypnose sur EC. Inconvénients : Interprétations aléatoires +/- contrôlées & contrôlables. Q° des référents théoriques mobilisés pour l'interprétation. Méthodes d'analyse : Analyse de contenu (sémantique), lexicographie, statistiques, topographiques. **5. Approche monographique** Descriptif : Voie royale pour l'étude des RS = approche la + globale et la + exigeante. Etude approfondie d'un collectif, d'une communauté, d'un village... Thèse de Jodelet sur les RS de la folie (1989). Association de ≠ techniques de recueil : ethnographiques (OP), sociologiques (stats des placements familiaux), historiques (histoire de la communauté, trad pop) et psychosociologiques (ent. spécifique, obs directes). Avantages : Appréhension globale de l'objet étudié : mise en évidence du contenu de la RS référée à son contexte réel. Etude in vivo des liens entre RS & pratiques sociales. Recours simultané à divers outils permet la triangulation des méthodes (Denzin, 1970) -\> validité des données recueillis. Inconvénients : Chronophage (plusieurs années d'investigation de terrain). Difficile entrecroisement de diverses techniques à maîtriser : ethno + socio + historique + psychosociologique Méthodes d'analyse : Analyse thématique de contenu (documents, entretiens, carnets de notes des observations de terrain). Analyse lexicométrique (entretiens). Analyse statistiques (données chiffrées). 2.2. Méthodes associatives 2 méthodes associatives : associations libres et cartes associatives 2.2 Associations libres -- Procédure Faire associer autour d'un mot stimulus et recueillir toutes les réponses données spontanément : consigne : « si je vous dis les mots « sexualité des personnes âgées », donnez-moi tous les mots qui vous viennent à l'esprit sans réfléchir. » 2.2 Cartes associatives -- Procédure Faire associer truc truc et ensuite on recommence la même procédure une ou plusieurs fois pour chacun des mots associés, donc après on demande de donner des mots à partir de sexualité des personnes âgées -- couple... -\> cartes/chaînes associatives Méthodes associatives -- Avantages Spontanéité. Cerner rapidement l'univers sémantique le + immédiatement disponible (stéréotypes) lié à l'objet. Identifier les éléments implicites ou latents de la RS (ex : les Roms\*). Repérer des liaisons significatives entre les mots. Production individuelle ou groupale. \* les roms selon soi/autrui : zone muette ? soi : socialement convenable et si on dit ce que les autres pensent, c'est moins convenable... Inconvénients : Réponses difficiles à interpréter a priori : (associations par similarité, contraste, contiguïté ?) (mots hors contexte sémantique = polysémiques). Nécessité de recourir à des logiciels d'analyses stats +/- complexes et des techniques complémentaires Analyses : Analyses thématiques des contenus. Analyse lexicométrique. Calculs & comparaisons des fréquences et/ou des rangs d'apparition (manuellement ou logiciel « Evoc ») -\> Corr fréquences x rangs = bon indice de la centralité. Analyse de similitude (logiciel « stimuli »). Classification descendante hiérarchique (logiciel « Alceste »). Analyses multidimensionnelles 2.3. Méthodes de repérage du NC Constat : difficile avec les méthodes précédentes d'accéder à la structure interne de la RS. Techniques possibles : analyses très approfondies des discours, transformation du matériel quali en quanti. Demander au répondant de classer, comparer lui-même ses propres réponses (repérage des liens entre éléments de la RS, méthodes de hiérarchisation des items). Avantages : Détermination précise des éléments du NC et des EP de la RS. Réduction importante des erreurs possibles d'interprétations des réponses fournies par le sujet. Inconvénients : Nécessite une très bonne maitrise de la langue française et un raisonnement formalisé/abstrait chez les répondants... Analyses stats : Analyse de similitude, CDH (Alceste)... Conclusion sur les méthodes Approches pluri-méthodologiques à développer si l'on veut cerner à la fois : \- le contenu (Méthode interrogative + Association mots) \- la structure interne (ADC + liens + ISA/SCB) \- et le NC de la RS (MEC, ISA, SCB). Et retour final à l'analyse de l'argumentation (entretiens) : fonctionnement contextualisé de la RS, comprendre les situations, attitudes, valeurs qui sous-tendent la production des sujets.

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