LITTORAUX FRANÇAIS - PARTIE 1 PDF

Summary

This document provides an overview of French coastlines, categorizing them by typology (natural, inhabited, and jurisdictional). It discusses the geographical characteristics of different coastal regions, including the types of coastlines and the influence of human activities on the landscapes. The document is part of a larger work on French coasts (possibly a textbook or academic journal article).

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**[LITTORAUX FRANÇAIS]** ==================================== **[PARTIE 1 : APPREHENDER LES LITTORAUX FRANÇAIS PAR LEUR GEOGRAPHIE]** Littoral au sens strict est la ligne de séparation entre la mer et la terre. Mais les interactions entre la partie terrestre et la partie marine ne se limitent pas...

**[LITTORAUX FRANÇAIS]** ==================================== **[PARTIE 1 : APPREHENDER LES LITTORAUX FRANÇAIS PAR LEUR GEOGRAPHIE]** Littoral au sens strict est la ligne de séparation entre la mer et la terre. Mais les interactions entre la partie terrestre et la partie marine ne se limitent pas à cette ligne et des dynamiques propres à cet espace de contact sont observables sur une frange plus ou moins épaisse. **Typologie** : littoral de nature, littoral d'écoumène et littoral de juridiction Littoral de nature : frange étroite, se limite aux éléments « naturels » de contact entre terre et mer : estuaire, lagunes, plages, falaises... Littoral d'écoumène prend en compte l'espace investi par les sociétés humaines (villes, ports). Ici la largeur de la bande littoral n'est pas précise, elle diffère selon les espaces et sociétés étudiés. C'est un espace fonctionnel tournés vers la production (ZIP, pêche, agriculture), le transport (commerce) et les activités de loisirs (tourisme). Littoral de juridiction : soumis aux lois et règlements nationaux et internationaux. Ici l'épaisseur du littoral dépend des règles en place. Par exemple, pour la loi littoral interdit et limite les constructions dans une bande d'une largeur de 100 mètres. rétro-littoral est un adjectif désignant ce qui est relatif à l\'arrière-côte, au-delà du littoral. La zone rétro-littorale est un espace s\'étendant en arrière du trait de côte **[Chapitre 1 : Une géographie des littoraux français]** **Michel Desse** Littoraux = 20 000km linéaire de côtes ; 5853 en métropole et 14 500 en Outre-mer. **Diversité** de paysages, de **biocénose** (ensemble des êtres vivants d'un milieu donné), plus ou moins intégré à leur région et au système mondial des échanges, des valeurs et des cultures ? **Dynamique de littoralisation** a modifié les populations et les économies littorales. **Typologie morphologique** des côtes françaises : 1) côte rocheuses et à falaises 2) côtes d'accumulation (plages, dunes) 3) côtes artificialisées 4) mangroves. 700 000 ha localisés en zones basses = en dessous du niveau de la mer **Une falaise vive** est une falaise dont la partie inférieure est atteinte par l\'eau et donc susceptible d\'être attaquée, donc de reculer, par exemple sous l\'action de l\'érosion marine ou fluviale. À l\'opposé **une falaise morte** est une falaise dont la base n\'est plus attaquée par l\'érosion, le plus souvent en raison d\'une sédimentation, d\'un alluvionnement ou d\'une poldérisation survenus à son pied, depuis sa formation ![Falaise vive à Étretat.](media/image2.jpeg) Falaise vive falaise morte I. **[La façade Manche et mer du Nord]** Façade de la frontière belge à la pointe Finistère Nord, s'ouvre sur la principale route maritime reliant les ports d'Europe du Nord et chinois. Partie bretonne surtout active dans le transport transmanche ou par les pratiques de pêche hauturière et côtière. Développement d'infrastructures portuaires stratégiques d'industrie lourdes, de production d'énergie nucléaire (Gravelines, Flamanville). Façade qui a connu aussi le dvt du 1^er^ tourisme balnéaire. a. **[Les Hauts-de-France ]** **[La dérive littorale]** est le déplacement le long d\'un littoral de matières (sédiments, sable) déposées par les vagues, le vent et/ou les courants longitudinaux undefined **[Une flèche littorale]** est une forme d\'accumulation sédimentaire meuble (sables, graviers, galets) en bord de mer. **[Un poulier]** est une flèche littorale principalement constituée de galets formée par l\'accumulation des matériaux déplacés par les courants de dérive littorale Falaises dans le Boulonnais d'Equihen-Plage à Sangatte , Littoral des Bas-Champs (au Sud de Boulogne) : massifs dunaires, cordons de galets =\> **estuaires de la Canche, Somme** : remontée de la mer, constitution de marais maritimes (grande biodiversité) Poulier (créer par une accumulation sédimentaire) que d'un côté de la baie, côté opposé, le musoir, creusé par les courants et l'action des vagues ![](media/image4.png) b. **[La Normandie ]** Littoral Basse-Normandie : nombreuses stations touristiques Pont de Normandie enjambe l'estuaire de **la Seine**, installation d'une aire périurbaine du Havre autour de Honfleur. Falaises à l'est de l'Orne et entre la pointe du Hoc et Arromanches Au nord-ouest le Cotentin, périphérie peu active mais construction navale + traitement déchets nucléaire autour de Cherbourg Péninsule du cotentin\ côte ouest du cotentin : paysages dunaires, percés d'estuaire à poulier, termine par la baie du Mont-saint-michel et ses prés-salés constitué de slikke (zone vaseuse) et de schorre (pré salé constitué d'obione et de salicornes) ![](media/image6.png) c. **[Le nord de la Bretagne ]** \* Littoraux marqués par de larges estrans, bordés d'îles et d'îlots constituant une côte rocheuse = navigation difficile mais propice à la pêche côtière et cultures marines. \*Réseau urbain linéaire : Dinan, Saint-Brieuc, Tréguier, Lannion, Morlaix \*Littoral occupé par agriculture bénéficiant d'un microclimat + stations balnéaires, petit ports locaux Paimpol, Roscoff \* côte des abers = exploitation des algues, petite pêche II. **[La façade Atlantique ]** a. **[La pointe bretonne]** \*Les pointes de Saint-Mathieu, de Pen-Hir en presqu'île de Crozon et du Raz : habités mais pop diminue en hiver =\> accueillent activité de nature, tourisme d'excursion à la journée domine. \*Rade de Brest constitue une petite mer intérieure marquée par les infrastructures militaires : base de sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE), école navale, base aéronavale, réparation navale civile et militaire (Naval Group) du port de Brest. \*baie de Douarnenez : pêche côtière (retour des bancs de sardines), région touristique. b. **[La Bretagne sud]** succession de baies et de caps : baies d'Audierne, de Concarneau, de Quiberon. estuaires (ou rias) sont remontés par la marée, relief de ce littoral méridional breton est plus bas =\> risque de submersion marine. Même structuration linéaire du réseau urbain en fond d'estuaire, constitués de **villes de premier pont**, reliées par des routes anciennes, puis le chemin de fer et ojd la voie express. Ces villes étaient des ports, ojd des cités touristiques patrimoniales (Quimper, Pont-Aven, Quimperlé\...) \*façade active ouverte sur le golfe de Gascogne qui est une aire de production halieutique de proximité. Lorient et Concarneau : misés sur la pêche hauturière et la construction navale. \*Communes littorales, notamment dans le **golfe du Morbihan** (petite mer intérieure) sont devenues touristiques (certaines communes 70% de résidences secondaires). =\> forte pression immobilière, conflits avec les pop locales. c. **[Entre Loire et Charente ]** A partir de l'estuaire de **la Vilaine**, littoral ligérien offre une succession de côtes rocheuses et sableuses, caractérisée par les zones basses rétro littorales ; Saint-Nazaire, avant-port concentre les activités industrielles et le trafic de marchandises. \*marais breton, charentais et poitevin, dont une partie a été poldérisée, paysages agricoles plats bordés d'estran vaseux, propices à l'ostréiculture. **d)** **[Les landes et le Pays basque]** sud de l'estuaire, de **la Gironde** à Biarritz =\> côte marquée par la forêt dunaire littorale, les estrans sableux, les zones humides intérieures et le bassin d'Arcachon. baïnes Littoral dvppé par **la mission MIACA** à la fin des années 60 ; stations balnéaires bordent les **étangs rétrolittoraux**. Pratique du surf, les anciennes stations littorales (Hossegor, Biscarosse) accueillent des entreprises spécialisées dans le surf. \***bassin Arcachon (mer intérieure)** tourné vers le tourisme + ostréiculture \*côte basque marquée par les contreforts pyrénéens, littoral alternance de plages et de falaises. Bayonne se situe sur l'estuaire de l**'Adour**, petit port avec activité touristique. Plus au sud =\> petite ville anciennement rurales se tournent vers le tourisme et notamment le surf : Hendaye, Saint-Jean-de-Luz. **[III) La Façade méditerranéenne]** a. **[Les Pyrénées catalanes et le Languedoc-Roussillon ]** Domine les falaises, surplombées de vignes en terrasses. Economie touristique et résidentielle, meilleure ensoleillement de la France métropolitaine. \*littoraux du Roussillon et du Languedoc bordent le **golfe du Lion** : un espace maritime peu animé qui accueille les flottes de pêche de Port-Vendres, Sète et Grau-du-Roi. Paysage de lido = étangs séparés de la mer par des cordons sableux mobilisés par une dérive littorale venant de la Camargue vers le Roussillon. Ces cordons sont parfois percés **de grau**, naturels ou artificiels. \*littoral qui a connu en 1963, **mission Racine**, création de stations balnéaires planifiés b. **[La Provence, la Côte d'Azur et la Corse]** **Delta de la Camargue** ; étangs nombreux et étendus. \*inondations hivernales =\> **sansouïre** est un paysage emblématique où sont élevés taureau et chevaux. Sansouïre : formation végétale composée d'arbustes et de **plantes halotolérantes** (résistants à la forte concentration de sel). \*est de la Camargue davantage anthropisé : salins industriels, ZIP Fos-sur-Mer \*de la Ciotat à Menton : **[forte littoralisation]**. Toulon : premier port de la Marine national, Ciotat spécialisé dans la réparation de grands yachts. \*Côte d'Azur (à l'abri du mistral) commence à Saint-Raphaël =\> littoral fortement urbanisé depuis son ancienne mise en tourisme au début du XIXe siècle=\> économie résidentielle, stations touristiques devenues des villes : Fréjus, Cannes. Ensemble dominé par la métropole niçoise. \*Au large, littoral corse s'étend sur 688km, côte occidentale présente alternance côtes rocheuses et baies. Sur la côte orientale viennent des plaines agricoles. ![](media/image8.jpeg) III. **[Les Outre-mers français]** a. **[Saint-Pierre-et-Miquelon]** : 8 îles, deux habitées en permanence. Rivage marqué par les processus périglaciaires (responsable de la création des reliefs et des caractéristiques des milieux périglaciaires), moraines (amas de débris rocheux, érodés et transporté par un glacier ou nappe de glace), roches moutonnées (formation rocheuse poli par le passage d'un glacier), gélifracts (roche fragmentée par gel et dégel successif). Saint-pierre possède un port naturel, pêche des Grands Bancs (plateau sous-marins au sud-est de Terre-Neuve) b. **[Guyane]** : bande côtière entrecoupée de grands estuaires : **Oyapock** à la frontière avec le Brésil, **l'Approuague**, la **Sinnamary**, la **Marna** et le **Maroni** à la frontière avec le Surinam. Mangroves s'étendent, plusieurs formes en fonction de la salinité ou des apports en eau douce. Deux pôles urbains : Cayenne et Kourou c. ![](media/image10.png)**[Iles tropicales]** : Guadeloupe, Martinique, Réunion, Mayotte, Tahiti et Nouvelle-Calédonie accueillent les plus fortes densité de population qui se tournent vers la mer par le biais du tourisme et des loisirs. Territoires se sont adaptés aux vents constants des alizés apportant les nuages et les précipitations qui définissent les côtes-au-vent et sous-le-vent. \***Côtes-au-vent** : culture d'exportation nécessitant de l'eau : banane et canne à sucre \***Côtes-sous-le-vent** : littoraux plus secs et ensoleillés =\> villes et villages des 1^er^ colons , premiers ports, premières cultures d'exportation ojd quasi disparu (cafés, indigo, coton). Ojd, abritent les grands hôtels, puis offre liée aux pratiques nautiques et à la plongée. \*Autre structuration spatiale : la macrocéphalie urbaine =\> Martinique, Guadeloupe, Réunion, Tahiti sont des « îles-villes » (Desse). Nouméa domine aussi le SO de la Nouvelle-Calédonie. \*Littoraux tropicaux variés : lagons, plages de sables blanc NC. ; côtes à falaises influencées par le volcanisme local : coulée de lave. Dans les Outre-mers, toutes les formes coralliennes sont représentées **: atoll** ; **longue barrière récifale** et **récif frangeant**. Les mangroves en large massifs au débouché des fleuves côtiers dans le Grand-Cul-de-sac marin de Guadeloupe, baie de Fort-de-France. Schéma de la croissance d\'un récif corallien selon l\'hypothèse de\... \| Download Scientific Diagram Les petites îles : Saint-Barthélemy, Saint-Martin etc. économie très dépendante des excursions touristiques, tourisme de luxe ou de masse (saint-martin). Dans l'archipel polynésien, les îles sont éloignées, voire isolées, et son peut peuplés. Economie traditionnelle qui repose sur l'exploitation des eaux côtières. Tahiti : culture des perles noires et tourisme. d. **[Les îles inhabitées des hautes latitudes]** TAAF : biodiversité singulière et abondante. Administration met en place des politiques publiques visant à protéger ce patrimoine naturel. Littoraux marqués par les processus glaciaires et périglaciaires. TAAF gestionnaire de la plus grande réserve naturelle de France et la 4^e^ AMP la plus étendue au monde. TAAF rôle stratégique avec les ZEE. **[Îles Eparses de l'océan Indien]** : hotspot de la biodiversité : réserve naturelle =\> mais menacé : exploitation illégale de ressource marines. Ile Europa intègre le réseau Ramsar en 2011 parc naturel marin des Glorieuses en 2012 (Glorieuses revendiquées par Mdgscr et Comores) pour permettre une protection des eaux sous juridiction française : gestion de la pêche. décret en 2021 transforme le parc naturel en réserve naturelle ce qui renforce le protection de l'archipel. Objectif de protéger le patrimoine naturel, et d'observation scientifique de la biodiversité marine. Cette protection se matérialise par la présence de gendarmes et de militaires, parfois agents territoriaux. Présence renforcée par la Marine nationale qui effectue des missions d'observation, de protection de l'environnement et des ressources halieutiques. Présence de =\> bases permanentes sur les îles au sud de l'Océan Indien. Surveille les eaux sous juridiction française contre les pratiques de pêche illicites. La station atmosphérique internationale de référence sur l'île Amsterdam : élément de soft power français. Idem en Antarctique terre Adélie : station Dumont-d 'Urville présence de scientifiques pour recherches sur climat, biodiversité marque la présence française. Eaux aux alentours très poissonneuses, navires viennent de la Réunion. Ensemble des captures débarqués sur cette même île. ![](media/image12.png) **[Chapitre 2 : Définitions et variété des formes]** Une bonne connaissance des relations formes/processus et des dynamiques à long terme est le préalable à une gestion efficiente et durable des littoraux. I. **[Les côtes rocheuses et à falaises]** A. **[Définition]** Côtes rocheuses et à falaises se distinguent par leur morphologie, leurs structures et vitesse d'évolution , leurs caractéristiques lithologiques (granite, calcaire, schiste, craie) générant des paysages littoraux variés. Environ 40% de côtes rocheuses et à falaises littoral métropolitain et des territoires ultramarins. B. **[Morphologie des côtes rocheuses et à falaises]** L'évolution des falaises repose sur un équilibre entre les forces de résistances (érosion différentielle) et les forces destructrices. Globalement, les côtes rocheuses se distinguent en 2 catégories : \- **Les côtes rocheuses haute** (à falaise) - **Les côtes rocheuses basse** (à plateforme rocheuse) Une image contenant texte, capture d'écran, conception Description générée automatiquement **[Encoche basale]** = niveau d'attaque des vagues (celles-ci libèrent des galets, etc., qui sont aussi libérés par l'érosion de la plate-forme d'abrasion). ![](media/image14.png)Vitesses moyennes de recul (m/an) varient d'une côte à une autre car chaque type de côte rocheuse possède des particularités intrinsèques. Elles sont généralement plus rapides dans les matériaux tendres, ductiles et meubles comme les argiles, les marnes et les éolianites, et plus lentes dans les matériaux durs et résistants Une image contenant croquis, dessin, chaussures Description générée automatiquement **a)** Ecroulement **b**) basculement ou topple **[c)]** glissement plan (ou translationnel ou banc sur banc) **[d)]** glissement rotationnel **[e)]** coulée de boue (coulée, glissement) **[f)]** ravinement et coulée de débris. c. **[Les plates-formes rocheuses]** Les plates-formes d'abrasion s'étendent au pied des côtes rocheuses et à falaises. Elles dissipent **l'énergie mécanique des vagues** ce qui permet de limiter l'érosion au pied de l'escarpement. Mais : Altérations physico-chimiques et biologiques par des organismes perforants et des organismes brouteurs (bigorneaux, patelles). d. **[Les côtes d'ingression ]** **[Ingression]** : littoral qui est façonné par la pénétration de la mer dans les vallées à la suite de mouvements de la croûte terrestre ou d\'une élévation du niveau de la mer, notamment lors de la dernière déglaciation. Formes singulières des côtes rocheuses ; fjords, rias/abers et karst , calanques. Un fjord est une vallée unique érodée par un glacier avançant de la montagne à la mer qui a été envahie par la mer depuis le retrait de la glace. (ex : îles Kerguelen, terres et mers australes françaises). Rias ou abers sont de petites rivières qui s'écoulent dans des vallées profondes et dont les dimensions jusqu'à l'embouchure sont démesurées par rapport à la taille de la rivière. (ex : au cap Corsen) Calanque : formation géologique particulière se présentant sous forme d\'un vallon étroit et profond à bords escarpés, en partie submergé par la mer. II. **[Les côtes d'accumulation]** Formes construites par le dépôt plus ou moins permanent de matériaux mobiles. =\> sont le résultat de dépôt net de sédiments. a. **[Les plages et dunes littorales]** Accumulation de sables fins à grossier (0.05-2mm), de gravillons ou graviers (2-20mm), de galets (2-20cm), voire de blocs (supérieur à 20cm). Elles ont toujours une pente inclinée vers la mer. Déclivité variable. Sur le plan morphologique, plages modelées par le transit des sédiments déplacés par la **dérive littorale**. Plusieurs aspects des plages classées selon la manière dont les matériaux s'accumulent le long du littoral (« **plan d'accumulation** »). - **Plages ouvertes** : rectiligne ou tracée concave, alimentées par la dérive littorale ex : plages aquitaines, languedociennes - **Plages en croissant** : forme incurvée et se forment souvent dans une baie - **Plages de pied de falaise** : alimentées par les apports marins + surtout matériaux rocheux des falaises qui s'effritent - **Flèches littorales** : caractérisée par une accumulation de matériaux meubles selon un plan étiré. Autres formes : tombolos, iles-barrières. b. **[Les embouchures fluviales : estuaires, deltas et lagunes]** Ces Formes littorales offrent des services écosystémiques de premier plan** :** nurserie pour poissons, protection contre les inondations et les tempêtes. c. **[Les marais maritimes]** Marais maritimes et vasières sont des zones basses en très faible pente vers le large et soumises au rythme des marées. En général crées par une accumulation de vase (limon et argile). Marais maritime décomposés en deux parties qui peuvent être séparées par une microfalaise : Herbu ou schorre Partie inférieure de l'estran ou slikke d. **[Les côtes à récifs coralliens]** - **Récif frangeant** : directement le long de la côte. - **Récif barrière** ; édifié au large des côtes et séparé de ces dernières par un lagon - **Atoll**, un type d'île généralement en forme d'anneau, constituée de récifs coralliens, faiblement émergés, de haute mers. III. **[État de mer et variations eustatiques]** a. **[Vagues et comportement]** À l'approche des côtes, la houle subit des modifications de plusieurs types. Topographie des fonds influence la direction et les caractéristiques physiques de la houle c'est la **réfraction**. Des espaces de dissipation d'énergie (baie) et de concentration d'énergie (caps). Lorsque la vague rencontre un obstacle, une digue, un brise-lames, la houle et une partie de son énergie est réfléchie vers la large, c'est la **réflexion**. ![](media/image19.png)Plus localement, lorsque la vague contourne un obstacle, par ex autour des extrémités d'un ouvrage de protection, la **diffraction** consiste en un chgt très localisé dans la direction des ondes. b. **[Variations du niveau de la mer moyen]** IV. **[L'évolution du trait de côte ]** a. **[Définitions et limites]** **Ligne de rivage** est en mvt constant, résultats des **agents météo-marins** (vents, houle, courants), **des phénomènes astronomiques** (onde de marée), de **l'action de l'homme** (digues) ou encore **des facteurs environnementaux plus globaux** (eustatisme, El Nino). Cette dynamique se traduit par des phénomènes d'accrétion et d'érosion modifiant ainsi le trait de côte (= ligne contact entre la terre et la mer). Davantage associé à la notion de frange lorsqu'il s'agit de prendre en compte les multiples composantes que recouvre le territoire littoral : d'ordre géomorpho, biologique, éco, social, historique... Dans une démarche de gestion du littoral où il convient de suivre l'évo du trait de côte, la notion de ligne de rivage est à privilégier. Méthodes d'observation =\> visu-interprétation de photographies aériennes, images satellites ou de stations vidéo, les levées topographiques. Utilisation de drones aériens permettent représentation 3D précise de la topo et morpho des plages =\> mieux comprendre la dynamique du littoral, prévoir les évolutions=\> préalable à toute démarche de gestion, mesures de protection et de réduction des risques côtiers. b. **[L'érosion côtière]** 25% des côtes sont en recul dans le monde. 20% des côtes françaises. Côte basses sableuses qui sont davantage concernées (40% d'entre elles). Cette situation s'explique par plusieurs facteurs : épuisement des stocks sédimentaires hérités de la transgression marine postglaciaire et l'aménagement des bassins-versants (ex : barrage) diminuant les alluvions à la côte et les prélèvement des sédiments (sable, galets) dans les cours d'eau. Certains départements maritimes sont plus touchés que d'autres par l'érosion : Seine-Maritime, Charente-Maritime, de la Gironde, de l'Hérault, des Bouches-du-Rhône ou de la Réunion ( : 50% des côtes en recul). Côtes rocheuses =\> 6% enregistrent un faible recul. Résultent de processus marins, aériens et biochimiques. A cela s'ajoute l'anthropisation des littoraux, l'exaction de matériaux sur les plages et les ouvrages lourds de protection des côtes qui court-circuitent les flux sédimentaires, piègent les matériaux et modifient localement les courants. Les falaises sont plus exposées aux attaques mécaniques des vagues (ex : falaises d'Etretat en Seine-Maritime). Erosion côtière constitue une menace pour les personnes, les biens et les infrastructures exposés=\> pour planifier de manière cohérente le territoire exposé aux aléas côtiers (plan de prévention des risques, plan local d'urbanisme), il est nécessaire de comprendre la diversité des mécanismes responsables de l'érosion. c. **[La résilience côtière : un concept pour la gestion des risques littoraux]** Faculté du système côtier à s'adapter aux changements provoqués par l'élévation du niveau de la mer, les événements extrêmes et les impacts humains tout en conservant ses fonctions sur le long terme. Etude à l'échelle de la cellule sédimentaire : **[La cellule sédimentaire]** est une portion du littoral ayant un fonctionnement sédimentaire relativement autonome par rapport aux secteurs voisins. Les limites des cellules sont, soit des ouvrages maritimes, soit des obstacles naturels importants (embouchures, caps\...) I. **[Les représentations des rivages et des mers]** a. **[Le temps des peurs]** Marges de l'écoumène. Peuplés de monstres marins. Jusqu'au XIXe siècle, la mer fait peur. b. **[Mer comme valeur morale et esthétique]** Changement de regard s'opère aux XVIIe-XVIIIe siècles. Mer pourvoyeuse de richesse, représentée sur les tableaux (Vernet). Naissance tourisme fin 18^e^ et surtout 19^e^ siècle : Peintres 1^er^ promoteurs touristiques, Bretagne suscite un extraordinaire engouement auprès des peintres comme Turner, Corot, Monet. A partir moitié XIXe siècle littoraux représentés autour de 3 thèmes : paysage romantique, gens de mer et modernité des usages en particulier le tourisme. Mouvement romantique : bourgeoisie aisée qui recherche de nouveaux espaces de villégiature et des peintres qui se passionnent pour de nouveaux paysages. Les peintres sont les promoteurs de ces paysages touristiques. c. **[Mer apprivoisée au retour des angoisses]** Long du XXe siècle, mer devient un mer de loisirs : début des grandes courses océaniques, surf. A partir des années 70, découverte des littoraux tropicaux des îles de Guadeloupe et Martinique. Récits de Bougainville, peinture de Gauguin participent à la construction d'une tropicalité originelle : vahiné, sable blanc, cocotier, mer bleu turquoise. Angoisse revient avec les catastrophes : pollution (Erika 1999), tempête Xynthia 2010. II. **[Les phases de développement de l'occupation qui accompagnent la littoralisation]** a. **[Les prémices de la littoralisation]** Début XVIIIe siècle littoraux français sont peu peuplés. QQ ports qui pratiquent la pêche, bord de Manche, Mer du Nord. Activité de cabotage des ports de fonds d'estuaire, appelés ville de premier pont (Morlaix, Quimper, Bayonne). Qq ports de commerce dominent par leur trafic : Bordeaux, Nantes, Rouen, Marseille. XVIIIe siècle, qq poches de peuplement, littoraux français restent marginaux sur les côtes méditerranéenne et atlantique. Façade Manche et mer du nord animés par pêche hauturière, cabotage vers l'Angleterre et commerce textile et faïence. b. **[Littoralisation, nouvelle dynamique au XIXe siècle]** A partir du début du XIXe siècle, la littoralisation des hommes et des activités s'accélèrent. En Bretagne, population vont de l'intérieure des terres (Argoat) vers les communes côtières (Armor). Littoralisation accélérée par l'expansion coloniale de la France en Afrique du Nord à partir de 1830. Echanges maritimes plus nbx permettent la croissance des activités portuaires et le dvt de la Marine. Les différentes révolutions industrielles permettent des innovations dans le domaine maritime : bateau à vapeur, trajets + rapides, sécurisés. Extensions ferroviaires à partir des années 1840 : participe à l'essor du tourisme balnéaire. Permet aussi approvisionnement rapide des marchés éloignées des côtes : floriculture, ou pêche à Boulogne-sur-Mer peut alimenter les marchés parisiens. c. **[Cette littoralisation s'accompagne de phases de développement]** Littoraux deviennent attractifs en offrant des emplois variés liées au dvt industriel mais aussi dans la pêche : nouveau développement de la pêche à la sardine, qui devient un bien de consommation généralisée grâce à la pasteurisation et l'invention de la boite de conserve. Ruraux précaires qui viennent grossir les villes portuaires pour se convertir en marin-pêcheur. **[Poldérisation]** des marais du bassin d'Arcachon, en Charente, en Vendée, de la baie du mont-st-Michel, baie de somme permet des prises de terre de grande dimension et l'essor de l'élevage et du maraîchage =\> Terroirs agricoles alimentent les villes portuaires et les 1^ère^ stations touristiques. L'essor du tourisme en Cote d'Azur, en Normandie, dans le Nord de la France, engendre la création des 1eres stations touristiques qui se renforcent et se multiplient jusqu'au milieu du XXe siècle. Ex : Canne à partir de 1834, attire aristocratie anglaise =\> décide d'acquérir une propriété à Cannes, puis fréquenté par un cercle d'amis puis de connaissances toujours plus grand. Depuis années 50, hybridation des fonctions remplace les cycles d'occupation. Avec la démocratisation de la voiture et l'essor des trajets autoroutiers, toutes les communes rurales de bord de mer développent des activités touristiques en fonction de leur atouts et du dynamisme des acteurs. En Languedoc-Roussillon et les Landes, l'État par sa politique de grands travaux, crée ou renforce des chapelets de stations touristiques. Depuis les années 2000 : Rochelle, Lorient, au Havre ou à BsM, , les universités, les centres de recherches , entreprises, renforcent les industries tournées vers le maritime et l'innovation. **[Chapitre 4 : Le littoral dans son épaisseur]** **[Littoral]** = ligne de contact entre l'hydrosphère, la lithosphère et l'atmosphère (Bavoux), il est aussi une bande d'épaisseur variable dont les limites dépendent des faits de sociétés (limites paysagères, limites institutionnelles, limites économiques...) I. **[Du littoral à la littoralité]** E. de Martone : espace qui, soit au-dessus soit au-dessous de la mer, est soumis à l'action des forces responsables du tracé de la côte et de ses changements. La question portuaire est essentielle pour apprécier les modes et degrés d'intégration des littoraux. Les ports de commerce sont régis par le principe de jonction : entre deux espaces de transports aux logiques différentes. Ville portuaires souvent excentrées par rapport à leur environnement régional. Le port fonctionne en relation avec un **avant-pays (*foreland***) et un **arrière-pays (*hinterland***) ; à distinguer de **l'aire d'influence de la ville encadrante (umland**) Triptyque portuaire : avant-pays, port et arrière-pays. ![](media/image21.png)**[La compagnie maritime d'affrètement compagnie générale maritime (CMA-CGM), fleuron français des mers et des littoraux]** Jean-Marie Miossec CMA-CGM 3^e^ rang mondial du transport maritime. Fondateur : Jacques Saadé, originaire d'une famille syro-libanaise =\> arrive à Marseille années 70 quand la guerre éclate au Liban où il crée la CMA. Dvt assure liaison avec Golfe persique puis la Chine puis avec le rachat de compagnies de navigation. Flotte décarbonée mue au GNL (gaz naturel liquéfié) et au méthane. Entreprise s'engage dans le transport aérien de fret + investit dans le paysage médiatique français. L'armature d'ensemble de la firme repose sur une structure en réseau avec terminaux de transbordement et lignes secondaires et pour la logique terrestre, une structure en étoile depuis des entrepôts jusqu'à la porte du client. Renforce les littoraux mondiaux et, en particulier, ceux de la France. II. **[Les littoraux gagnent en épaisseur en multipliant leurs fonctions]** D'autres fonctions contribuent à épaissir les littoraux, côté mer comme côté terre tout en les intégrant à leur environnement régional. a. **[La pêche]** Extension de l'avant-pays vers le large (pêche au large dès que les sorties en mer dépassent 4j, sur des navires qui disposent de moyens de conservation ou de transformation). L'augmentation du tonnage capturée s'accompagne d'une densification des réseaux de transport : allées-venues de camions frigorifiques ravitaillant les marchés de gros des grandes villes. Le littoral entre alors dans un jeu d'échelle emboîtée, le contrôle de la mer, devant composer avec les enjeux commerciaux de l'arrière-pays. b. **[Le tourisme]** 3 conditions pour qu'un littoral devienne touristique : accessible depuis l'intérieur, conformes aux besoins du moment, adaptables à l'évolution des besoins. 1\) Accessibilité est une affaire de transport, arrivée du chemin de fer a joué un rôle essentiel. Puis arrivée de l'automobile =\> souplesse d'accessibilité dans l'espace (dilatation espaces touristiques) et le temps (séjour). 2\) Conformes aux désirs de la clientèle du moment : côte méditerranéenne fréquentée en hiver, bains de mer (promu par les médecins)=\> bienfait de l'eau froide et de l'air frais sur les corps et les esprits. Tourisme balnéaire estival reste secondaire. Changement profond s'opère année 1930 =\> généralisation congés pays, vente de billet tarif réduit =\> pop français découvre les plages. 20's Nouveau regard porté sur la mer et un nouveau rapport au corps = bienfaits du soleil, peau halée vantée par les magazines. Pratiques touristiques aussi mues par des phénomènes de mode. 3\) Adaptabilité des fronts d'eau touristiques est aussi une condition importante. Innover =\> renaturation des fronts de mer dans les stations balnéaires bétonnées de l'après-guerre. Nuancer car formes d'enracinement des pratiques, gage de stabilité des fréquentations. Dvt des résidences secondaires dans les communes littorales. =\> tourisme, activité majeure du processus d'intégration des espaces littoraux **[c) L'industrie ]** Certaines industries attachée à la côte : industrie navale, en recul depuis 80'. Quelques points fort : Saint-Nazaire. Sous-traitance de capacité et de spécialité =\> construction navale entourée d'un réseau d'entreprises. Essor des énergies offshores : implantation d'usines de fabrication des matériels, stations de maintenance, réalisation de parcs de montage. 1^er^ parc éolien offshore en service en 2022 à Saint-Nazaire =\> autres parcs éoliens en construction ou en projet. L' évolution fonctionnelle et l'intérêt progressif des sociétés porté aux littoraux nécessitent une gestion appropriée qui intègre l'arrière-côte continentale et l'avant-côte constituée des eaux côtières et des îles bordières. L'étude du littoral en tant que système permet d'analyser les nombreuses interrelations entre les dynamiques physiques et sociétales qui l'animent. Cette approche participe à une meilleure compréhension des enjeux contemporains des littoraux français, et à des programmes d'aménagements et de protection plus adaptés à ces milieux. ![](media/image24.png)