Le XVIIIe siècle - PDF
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Ce document présente une synthèse sur la période historique et culturelle du XVIIIe siècle, souvent appelé "Siècle des Lumières". L'auteur explore principalement les idées et les mouvements intellectuels de l'époque, avec un regard particulier sur certains auteurs marquants.
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## Le XVIIIe siècle Le XVIIIe siècle est connu comme le "siècle des Lumières". Ces lumières de l'esprit ont amélioré le sort de l'humanité en luttant contre toutes formes d'injustice et d'oppression. C'est au cours de ce siècle qu'on à commencer à affronter le fanatisme et les préjugés. Le XVIII s...
## Le XVIIIe siècle Le XVIIIe siècle est connu comme le "siècle des Lumières". Ces lumières de l'esprit ont amélioré le sort de l'humanité en luttant contre toutes formes d'injustice et d'oppression. C'est au cours de ce siècle qu'on à commencer à affronter le fanatisme et les préjugés. Le XVIII siècle se caractérise par son humanité. La règle respectée est celle du bonheur de tous, ainsi de faire du bien. Les écrivains ont réclamé le respect de la nature et la dignité humaine et ont condamné l'absolutisme. Toute la littérature du siècle des Lumières devient l'expression des vœux du peuple. Ces idées ont été dues principalement à la diffusion du rationalisme (la doctrine philosophique de Descartes qui enseignait que c'est par la raison qu'on pouvait distinguer la vérité de l'erreur). Ces idées ont voulu étudier les grands problèmes sociaux. Le XVIIIème siècle est une époque de réflexion, de combat contre les préjugés. L'esprit des Lumières commence à se faire jour dans la littérature française dès la fin du XVIIème siècle "le siècle de Louis XIV". Celui-ci règne jusqu'en 1715. Dans la demière partie de son règne, il durcit le régime de la monarchie absolue: la volonté d'unifications politique et religieuse conduit à l'intolérance que réfute certains écrivains de l'époque qui ont condamné le fanatisme religieux. Ils ont travaillé à répandre les idées de la liberté, de tolérance, de justice et à réaliser le progrès (l'amélioration matérielle, intellectuelle et politique de l'humanité). Une différence profonde sépare les auteurs du XVIIIème siècle de leurs prédécesseurs: ce sont des philosophes réformateurs, ils essayent de régler la société: la littérature cesse d'être désintéressée pour devenir militante et sera le ferment de la grande révolution politique et sociale de la fin du siècle "la Révolution française". Le XVIIIème siècle se place également sous le signe du rationalisme philosophique. De nombreux écrivains ont rejeté tout dogmatisme et ont eu confiance en la raison. "la lumière désigne le passage de l'obscurité à la connaissance. Les philosophes des Lumières ont défendus les idées de la liberté, la raison, la tolérance, l'égalité, le progrès et la séparation des pouvoirs. Dans les deux directions, scientifique et réformatrice, les écrivains ont eu pour modèle l'Angleterre. Certains y vont par force, chassés par l'intolérance comme: Voltaire, Rousseau et l'abbé Prévost. Pour d'autres, c'est un choix: Montesquieu y séjourne longtemps. On y découvre une littérature pleine de nouveauté. L'idée de l'encyclopédie, elle-même, est née de la traduction du dictionnaire encyclopédique anglaise de Chambers. De même, le théâtre anglais aura une grande influence en France. Le mouvement scientifique, qu'avait lancé Descartes, s'est épanoui au XVIIIème siècle. De grands écrivains ont travaillé à développer des études nouvelles, parmi lesquels on peut rappeler Bayle et Fontenelle qui ont contribué à la diffusion de la science de l'astronomie et qui ont affronté la croyance au surnaturel; et Montesquieu et Buffon qui se sont intéressés à l'étude de la société et l'histoire naturelle. ## Voltaire François Marie Arouet fut enfermé à la Bastille pour avoir écrit des vers satiriques sur le régent, Philippe d'Orléans. A sa sortie de la prison, il prend le nom de Voltaire. A la suite d'une querelle avec un noble, il fut de nouveau emprisonné puis envoyé en exil en Angleterre. Son séjour dans ce pays lui fut très profitable. C'est là qu'il étudia le régime politique anglais et que son esprit prit une tourmure philosophique. A son retour en France, il commence à écrire des ouvrages philosophiques et historiques. Il a abordé tous les genres littéraires: poésie, théâtre, conte philosophique, histoire et philosophie. Ses œuvres exposent des idées morales, philosophiques et politiques sous une forme romanesque vive et plaisante: Zadig et l'Ingénu. L'influence de Voltaire a été considérable que ce soit en littérature ou en politique. Ses idées ont préparé la Révolution française. Il a ruiné l'autorité morale de l'église et a attaqué le despotisme de la monarchie absolue. Il a défendu les idées de justice et la tolérance. Son esprit se résume en ces mots: liberté, tolérance et progrès. ## Montesquieu Homme de lettre et philosophe français, Montesquieu a inspiré les débuts de la Révolution française. Montesquieu est l'auteur de l'Esprit des Lois, qui a fait l'objet d'attaque de la part des religieux et des Lettres Persanes, qui est considéré comme une satire audacieuse des mœurs des Français à la fin du règne de Louis XIV. Montesquieu a analysé tous les régimes politiques et a établi des rapports unissant les lois d'un pays à ses traditions, à son climat et à son économie. ## Rousseau Rousseau fit toute sorte de métier, connut l'humiliation et la faim. Il aimait s'isoler su monde et oublier la vie réelle. Toute la doctrine de Rousseau se résume dans ce principe: "l'Homme, bon, libre et heureux dans l'état de la nature, est devenu méchant, esclave et malheureux par le fait de la société". Ainsi, la nature a fait l'homme heureux mais la société l'a rendu misérable. ## L'influence de Rousseau: - **En littérature:**- Rousseau est la source du romantisme. Il a traité avec passion les thèmes de l'amour, du rêve, de la mélancolie et a mêlé le sentiment de l'amour au sentiment de la nature. - **En politique:**- il a mis la démocratie à la mode, défendu la liberté et attaqué l'injustice sociale. Il a, ainsi, préparé la Révolution française. - **En pédagogie:**- il est considéré comme un des plus fameux pédagogues et les pédagogues modemes s'inspirent de ses idées. ## Diderot Diderot a été l'un des grands philosophes du XVIIIe siècle. Il a sacrifié 25 ans de sa vie pour la publication de l'Encyclopédie. Il commence sa carrière d'écrivain par << des essais philosophiques ». Il a réfuté la pratique religieuse et la croyance en Dieu Selon Diderot, tout naît de la matière elle-même. La pensée philosophique de Diderot peut se résumer en ces mots : la nature de l'homme, sa place dans le monde, le sens de son destin, le moyen de fonder une morale. Diderot porte en lui un conflit intérieur, une contradiction, un paradoxe entre la raison et la sensibilité. Il dévoile une confusion entre le vice et la vertu. Diderot a écrit plusieurs romans où il tente de présenter la réalité. Passionné par le théâtre, il écrit deux drames : « le Fils Naturel », « le Père de Famille ». Mais l'œuvre la plus célèbre c'est : « Le Paradoxe sur le Comédien ». Diderot a exercé une reforme dans le théâtre afin de fondre les anciens genres. Les héros ne sont plus des rois mais des hommes du peuple : ouvrier. Le drame est écrit en prose. Diderot emploie une langue familière pleine d'humour. ## Voltaire Voltaire est un poète, écrivain, dramaturge, historien et philosophe français né le 21 novembre 1694 et décédé le 30 mai 1778. Auteur des Lettres philosophiques et de Candide ou l'Optimisme, c'est aussi un grand humaniste qui s'est battu toute sa vie contre le fanatisme religieux et la liberté d'opinion. ## Un auteur engagé Voltaire naît à Paris en 1694 sous le nom de François-Marie Arouet. Fils d'un notaire, il entame son éducation chez les jésuites de Louis-le-Grand. Étudiant la philosophie et la rhétorique, il y développe son sens de la répartie et se passionne pour la littérature antique et le théâtre. Brillant élève, le jeune François-Marie impressionne ses professeurs par sa facilité à composer des vers et voit sa toute première œuvre publiée, Ode à sainte Geneviève. Décidant à 17 ans de vivre de sa plume, il commence à fréquenter la société du Temple, où il rencontre divers poètes et membres de la haute société parisienne. Son sens de la conversation et son esprit vif le rendent populaire dans les salons et châteaux, mais ses opinions virulentes lui portent préjudice. En 1717, accusé d'avoir écrit des pamphlets contre le Régent, il est envoyé à la Bastille, où il purge une peine d'emprisonnement de 11 mois. C'est lors de cette longue incarcération que le jeune homme décide de prendre le pseudonyme de Voltaire et qu'il écrit sa toute première pièce de théâtre. Créée à sa libération, Œdipe marque le début de son succès littéraire. Un peu moins de 10 ans s'écoulent avant que Voltaire ne retourne à la Bastille suite à une altercation avec le chevalier de Rohan. Il est toutefois libéré deux semaines plus tard, à condition de s'exiler en Angleterre. ## La reconnaissance Les trois années qu'il passe outre-Manche influencent profondément l'auteur. Il découvre en effet la grande liberté d'opinion dont jouissent les Anglais, se met en tête de transformer la société française et commence à rédiger ses Lettres philosophiques. Rentré à Paris en 1729, il connaît à nouveau le succès avec ses pièces Brutus (1730) et Zaïre (1732) et décide de s'enrichir grâce à de nombreux placements. En 1733, il devient l'amant de la marquise Émilie du Châtelet. Femme de sciences, elle est la confidente et conseillère de Voltaire pendant les dix années de leur relation. C'est d'ailleurs chez elle qu'il part se réfugier suite à la publication des Lettres philosophiques en 1734. Ce « manifeste des Lumières » est en effet condamné, et son auteur est à nouveau menacé d'emprisonnement. Cela n'empêche toutefois pas Voltaire de continuer à rédiger divers pamphlets contre la religion et les institutions françaises. En 1758, il achète le château de Ferney et entame la période la plus active de sa carrière. Grâce à sa fortune accumulée, il transforme le petit village en ville prospère et accueille de nombreux visiteurs venus de toute l'Europe pour discuter avec lui. C'est aussi à cette époque qu'il devient un ardent défenseur de la liberté individuelle. Il prend position dans plusieurs affaires notables, dont celles de Calas et de la Barre, deux hommes exécutés à tort à cause du fanatisme catholique. Souhaitant revoir une dernière fois Paris, Voltaire peut enfin retourner dans la capitale pour assister à la création de sa pièce Irène à la Comédie-Française en 1778. Devenu incroyablement populaire grâce à ses nombreux combats pour la justice, le vieil auteur de 83 ans est encensé par le peuple. Fort affaibli par la maladie, il meurt à Paris quelques mois plus tard, le 30 mai 1778. ## Une œuvre incommensurable Le talent d'écriture de Voltaire et sa vie incroyablement longue pour l'époque en font l'un des auteurs les plus prolifiques du XVIIIe siècle. Si on le connaît principalement aujourd'hui pour ses contes, dont Zadig ou la Destinée (1748) et Candide ou l'Optimisme (1759), ainsi que pour ses écrits philosophiques, tels que le Dictionnaire philosophique (1764), Voltaire est aussi l'auteur de plus de 25 000 vers, dont l'épopée la plus célèbre est La Henriade (1723), d'une correspondance gigantesque avec de grandes personnalités de son temps, que l'on estime à 23 000 lettres, et d'une cinquantaine d'œuvres de théâtre. Voltaire est d'ailleurs considéré comme le plus grand auteur dramatique de son siècle. Il a aussi collaboré à la fameuse Encyclopédie de Diderot et d'Alembert (1751-1772). Peu importe le genre d'écriture, ce grand humaniste n'aura de cesse de dénoncer le pouvoir royal, l'injustice sociale, la guerre et le fanatisme religieux à travers ses œuvres, certaines ayant été écrites sous anonymat pour éviter la censure. ## L'un des premiers grands hommes Ayant entretenu une correspondance avec de grandes personnalités de l'époque et s'étant attiré également de nombreux ennemis, dont Jean-Jacques Rousseau, Voltaire marque indéniablement le siècle des Lumières. Lors du treizième anniversaire de son décès, il est ainsi le deuxième homme après Mirabeau à être inhumé au Panthéon. Par son combat pour la liberté d'opinion et contre les injustices sociales, Voltaire aura légué bien plus que des œuvres littéraires et philosophiques. Il est en effet considéré comme l'un des annonciateurs de la Révolution française. Plonger dans l'œuvre de Voltaire, c'est s'immerger dans cette époque majeure qu'est le siècle des Lumières. ## Introduction AUTEUR : Voltaire (1694-1778) exilé en Angleterre (censure). Un des philosophes les plus actifs de son temps. Il a fréquenté Frédérique 2, roi de Prusse. Ses cendres sont au Panthéon. Principales œuvres : Zadig, Candide, Micromégas pour les contes philosophiques et des essais tels que essai sur les mœurs. ŒUVRE: Traité sur la tolérance est un essai philosophique (1763) où Voltaire développe ses idées contre le fanatisme et la persécution. EXTRAIT: C'est un extrait du chapitre 23. Ce texte présente la forme d'une prière en apparence, sachant que Voltaire est déiste cette prière est détournée et s'adresse, non pas à Dieu, mais aux hommes. C'est un appel à la tolérance entre les hommes. Il montre que les pratiques ou les rites religieux sont des sources de conflits entre les hommes. Voltaire appelle à la liberté dans la pratique de la religion ce qui rejoint son déisme. ## Voltaire - Traité sur la tolérance ### Prière à Dieu Ce n'est donc plus aux hommes que je m'adresse; c'est à toi, Dieu de tous les êtres, de tous les mondes et de tous les temps : s'il est permis à de faibles créatures perdues dans l'immensité, et imperceptibles au reste de l'univers, d'oser te demander quelque chose, à toi qui a tout donné, à toi dont les décrets sont immuables comme éternels, daigne regarder en pitié les erreurs attachées à notre nature; que ces erreurs ne fassent point nos calamités. Tu ne nous as point donné un cœur pour nous haïr, et des mains pour nous égorger; fais que nous nous aidions mutuellement à supporter le fardeau d'une vie pénible et passagère ; que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants, entre tous nos usages ridicules, entre toutes nos lois imparfaites, entre toutes nos opinions insensées, entre toutes nos conditions si disproportionnées à nos yeux, et si égales devant toi; que toutes ces petites nuances qui distinguent les atomes appelés hommes ne soient pas des signaux de haine et de persécution; que ceux qui allument des cierges en plein midi pour te célébrer supporte ceux qui se contentent de la lumière de ton soleil ; que ceux qui couvrent leur robe d'une toile blanche pour dire qu'il faut t'aimer ne détestent pas ceux qui disent la même chose sous un manteau de laine noire; qu'il soit égal de t'adorer dans un jargon formé d'une ancienne langue, ou dans un jargon plus nouveau ; que ceux dont l'habit est teint en rouge ou en violet, qui dominent sur une petite parcelle d'un petit tas de boue de ce monde, et qui possèdent quelques fragments arrondis d'un certain métal, jouissent sans orgueil de ce qu'ils appellent grandeur et richesse, et que les autres les voient sans envie : car tu sais qu'il n'y a dans ces vanités ni envier, ni de quoi s'enorgueillir. Puissent tous les hommes se souvenir qu'ils sont frères ! Qu'ils aient en horreur la tyrannie exercée sur les âmes, comme ils ont en exécration le brigandage qui ravit par la force le fruit du travail et de l'industrie paisible ! Si les fléaux de la guerre sont inévitables, ne nous haïssons pas, ne nous déchirons pas les uns les autres dans le sein de la paix, et employons l'instant de notre existence à bénir également en mille langages divers, depuis Siam jusqu'à la Californie, ta bonté qui nous a donné cet instant. ## Répondez 1- De quelle œuvre ce passage est-il extrait? 2- A quelle date cet ouvrage est-il paru? Quel est le régime politique en France à cette époque? 3- Relevez le titre du chapitre proposé : en général, quel est le but d'une telle communication? 4- Lisez jusqu'à'égorger ":qu'affirme Voltaire ? Quelle idée se fait-il de Dieu ? ## CANDIDE - Voltaire Le nègre de Surinam - Chapitre 19ème - Voltaire dramaturge du 18ème siècle (1694-1778), philosophe français qui écrivit contre l'intolérance. - Candide ou l'optimisme, 1759. - Candide est un conte en prose où Voltaire critique la vision optimiste. Ceci est une réaction envers certains philosophes de l'époque comme Leibniz. ## Introduction Dans ce chapitre 19 de Candide, de Voltaire, le nègre de Surinam constitue une dénonciation de l'esclavage et l'exemple même de l'atteinte aux droits de l'homme et à la liberté. La rencontre de Candide avec le nègre au sortir de l'Eldorado constitue un choc brutal et un retour à la réalité du mal: Candide ne peut plus se laisser aller à une quelconque croyance optimiste. Les lecteurs, à travers cet épisode, vont être confrontés à une réalité historique que Voltaire intègre à sa démonstration avec efficacité. ## Texte du chapitre 19 (extrait étudié) - Candide et Cacambo rencontrent un nègre au bord d'un chemin, il leur raconte sa misérable vie qui se résume à peu de choses. Ses malheurs sont dus à un commerçant blanc. ## Extrait du chapitre 19 de Candide ou l'Optimiste - de Voltaire CE QUI LEUR ARRIVA À SURINAM, ET COMMENT CANDIDE FIT CONNAISSANCE AVEC MARTIN En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n'ayant plus que la moitié de son habit, c'est-à-dire d'un caleçon de toile bleue; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite. «Eh, mon Dieu ! lui dit Candide en hollandais, que fais- tu là, mon ami, dans l'état horrible où je te vois? -- J'attends mon maître, M. Vanderdendur, le fameux négociant, répondit le nègre. -- Est-ce M. Vanderdendur, dit Candide, qui t'a traité ainsi ? -- Oui, monsieur, dit le nègre, c'est l'usage. On nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l'année. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe. Cependant, lorsque ma mère me vendit dix écus patagons sur la côte de Guinée, elle me disait : " Mon cher enfant, bénis nos fétiches, adore-les toujours, ils te feront vivre heureux, tu as l'honneur d'être esclave de nos seigneurs les blancs, et tu fais par là la fortune de ton père et de ta mère. " Hélas ! je ne sais pas si j'ai fait leur fortune, mais ils n'ont pas fait la mienne. Les chiens, les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous. Les fétiches hollandais qui m'ont converti me disent tous les dimanches que nous sommes tous enfants d'Adam, blancs et noirs. Je ne suis pas généalogiste ; mais si ces prêcheurs disent vrai, nous sommes tous cousins issus de germains. Or vous m'avouerez qu'on ne peut pas en user avec ses parents d'une manière plus horrible. ## Répondez 1- Le conte philosophique d'où ce texte est extrait est connu sous le titre de " Candide , nom du personnage principal." Candide " signifie "naif", simple, qui s'étonne de tout ". Quelles hypothèses pouvez-vous faire sur les intentions de Voltaire dans le choix d'un tel titre ? 2- Lisez le chapeau : qui sont les personnages ? Quels sont les indices de lieu ? 3- Parcourez le texte et relevez les noms propres . 4- Quelles relations pouvez-vous établir entre les noms relevés qui se réfèrent à des langues et des lieux? ## Montesquieu (1689-1755) Montesquieu, de son vrai nom Charles-Louis de Secondat, est né au château de la Brède le 18 janvier 1689. II appartient à la noblesse de robe. Après une première formation au collège de Juilly, puis au collège d'Harcourt à Paris, Montesquieu se lance dans des études de droit. Il devient conseiller en 1714, avant de devenir deux années plus tard président à mortier au Parlement de Guyenne, suite à la mort de son oncle. Entre temps, en 1715, son mariage avec une protestante lui apporte une dot importante. Mais le jeune Montesquieu a peu de goût pour sa fonction: il n'y entendai[t] rien ». Il s'oriente alors vers la science et entre à l'Académie des Sciences de Bordeaux en 1716. Il mène des expériences dans plusieurs domaines, et rédige divers écrits qui rendent compte de ses travaux. En 1721, il publie anonymement les Lettres persanes à Amsterdam. ce petit ouvrage, loin de mettre son auteur dans une situation délicate, le rend automatiquement célèbre; il est perçu comme un bel esprit. Montesquieu se voit de ce fait ouvrir l'accès aux salons parisiens : il devient notamment un habitué des salons de Mme de Lambert, de Mme de Tencin, puis de Mme du Deffand. II séjournera à Paris pendant sept ans, de 1721 à 1728, année où il est élu à l'Académie française. L'écrivain se lance alors dans une longue série de voyages qui dureront plusieurs années. Il sillonne toute l'Europe, en passant par l'Autriche, la Hongrie, l'Italie, l'Allemagne, la Hollande et l'Angleterre. C'est dans le pays de Shakespeare, où il séjourne plus d'un an, que Montesquieu se voit initié à la franc-maçonnerie. Mais ces voyages sont également le moyen, pour le philosophe qu'il est, d'observer la politique, l'économie, les mœurs et les coutumes des pays qu'il visite. Ce long voyage à travers l'Europe trouve son aboutissement en 1734, lorsque Montesquieu est de retour à la Brède, dans les Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence. Mais il a aussi en main les éléments qui lui permettent de dresser le chantier de l'Esprit des Lois. C'est en 1748 que sera publié cet ouvrage majeur, qui, comme le précédent, réunit histoire et politique. Montesquieu est néanmoins fatigué, notamment à cause de son âge (il a 59 ans) et de sa vue : il est devenu presque aveugle. Cela ne l'empêche pas d'écrire en 1750 la Défense de l'Esprit des Lois. Il travaillera jusqu'au bout, pour l'amour du « Genre humain >> et de Dieu, à qui il « consacre cet amour ». Il s'éteint le 10 février 1755, à Paris, âgé de 66 ans. ## L'œuvre de Montesquieu: C'est principalement aux Lettres persanes et à l'Esprit des Lois que Montesquieu doit sa gloire, autant auprès de la postérité que de son vivant. Le premier ouvrage est un court roman épistolaire. Montesquieu y fait la satire amusée de la France de l'époque à travers un cadre exotique : les protagonistes, Usbek et Rica, sont persans. L'oriental était déjà à la mode, notamment grâce à la traduction d'Antoine Galland des Mille et une Nuits. Ainsi, l'écrivain est moraliste, mais il est aussi penseur. La satire des mœurs maquillée à l'orientale sera un procédé repris par d'autres philosophes des Lumières, à commencer par Voltaire, mais n'est pas sans rappeler La Fontaine. Dans ce roman, Montesquieu utilise la lettre à des fins satiriques : la légèreté de la correspondance et le fait que la critique ne semble engager que la parole d'un étranger font illusion; la lettre devient narrative, et n'est pas le « portrait de l'âme ». Dans l'Esprit des Lois, Montesquieu entend mettre en lumière qu'il y a un ordre dans l'enchevêtrement complexe des lois de chaque pays. « Ce n'est point le corps des lois que je cherche, mais leur âme », écrit-il. Toute loi a une âme, et cet ouvrage n'est pas simplement de « l'esprit sur les lois », Aussi Montesquieu manifeste-t-il de l'intérêt pour la géographie et l'histoire en général. C'est dans cet ouvrage qu'il expose la théorie de la séparation des pouvoirs. Cet ouvrage est un des plus importants en matière de science politique Dans une moindre mesure, Montesquieu est célèbre pour ses Considérations sur les Romains qui étaient à la base un chapitre de l'Esprit: L'intérêt est autant historique (on y voit l'étendue des connaissances de Montesquieu sur la Rome antique) que philosophique : cet ouvrage contient un des fondements de l'Esprit : « Ce n'est pas la fortune qui domine le monde... Il y a des causes générales, soit morales, soit physiques, qui agissent dans chaque monarchie, l'élèvent, la maintiennent ou la précipitent ». ## Biographie de Montesquieu a été rédigée par Antoine Auvé Lire la suite sur : https://www.etudes-litteraires.com/biographie- ## Les Lettres persanes ## Lettre 24 ## Introduction AUTEUR : Montesquieu (1689-1755) magistrat et écrivain français que les études destinaient à être parlementaire il voyage beaucoup. Il est l'auteur de nombreux mémoires, de romans parmi lesquels : Lettre persanes (1721), de Pensées et d'ouvrages d'analyse tel que De l'Esprit des Lois. ## OEUVRE : Les Lettres Persanes est un roman épistolaire écrit en 1721. Les deux personnages sont persans : Uzbek et Rica. Ils ont quitté la perse pour se rendre à Paris et y découvrent les parisiens, leurs opinions politiques et religieuses. Sentiment d'étonnement éprouvé. Ils restent huit ans à Paris d'où ils écrivent à leurs amis dont la lettre 24 adressée à Abben que nous étudions. C'est une manière indirecte de critique la société française qu'utilise Montesquieu. Vu la date c'est Louis 14 qui est visé ainsi que la régence. ## EXTRAIT : Dans cet extrait Uzbek et Rica découvrent la France, ils sont très étonnés. Cet étonnement est un moyen pour Montesquieu de souligner des aspects critiquables de la société : le mode de vie des parisiens, le pouvoir royal et du pape qui sont jugés excessifs. ## Texte complet de la lettre persane 24 (XXIV) Lettre persane 24 (extrait) Nous sommes à Paris depuis un mois, et nous avons toujours été dans un mouvement continuel. Il faut bien des affaires avant qu'on soit logé, qu'on ait trouvé les gens à qui on est adressé, et qu'on se soit pourvu des choses nécessaires, qui manquent toutes à la fois. Paris est aussi grand qu'Ispahan : les maisons y sont si hautes, qu'on jugerait qu'elles ne sont habitées que par des astrologues. Tu juges bien qu'une ville bâtie en l'air, qui a six ou sept maisons les unes sur les autres, est extrêmement peuplée; et que, quand tout le monde est descendu dans la rue, il s'y fait un bel embarras. Tu ne le croirais pas peut-être, depuis un mois que je suis ici, je n'y ai encore vu marcher personne. Il n'y a pas de gens au monde qui tirent mieux partie de leur machine que les Français; ils courent, ils volent: les voitures lentes d'Asie, le pas réglé de nos chameaux, les feraient tomber en syncope. Pour moi, qui ne suis point fait à ce train, et qui vais souvent à pied sans changer d'allure, j'enrage quelquefois comme un chrétien: car encore passe qu'on m'éclabousse depuis les pieds jusqu'à la tête; mais je ne puis pardonner les coups de coude que je reçois régulièrement et périodiquement. Un homme qui vient après moi et qui me passe me fait faire un demi-tour; et un autre qui me croise de l'autre côté me remet soudain où le premier m'avait pris; et je n'ai pas fait cent pas, que je suis plus brisé que si j'avais fait dix lieues. Ne crois pas que je puisse, quant à présent, te parler à fond des moeurs et des coutumes européennes : je n'en ai moi-même qu'une légère idée, et je n'ai eu à peine que le temps de m'étonner. Le roi de France est le plus puissant prince de l'Europe. Il n'a point de mines d'or comme le roi d'Espagne son voisin; mais il a plus de richesses que lui, parce qu'il les tire de la vanité de ses sujets, plus inépuisable que les mines. On lui a vu entreprendre ou soutenir de grandes guerres, n'ayant d'autres fonds que des titres d'honneur à vendre; et, par un prodige de l'orgueil humain, ses troupes se trouvaient payées, ses places munies, et ses flottes équipées. D'ailleurs ce roi est un grand magicien : il exerce son empire sur l'esprit même de ses sujets; il les fait penser comme il veut. S'il n'a qu'un million d'écus dans son trésor et qu'il en ait besoin de deux, il n'a qu'à leur persuader qu'un écu en vaut deux, et il le croient. S'il a une guerre difficile à soutenir, et qu'il n'ait point d'argent, il n'a qu'à leur mettre dans la tête qu'un morceau de papier est de l'argent, et ils en sont aussitôt convaincus. II va même jusqu'à leur faire croire qu'il les guérit de toutes sortes de maux en les touchant, tant est grande la force et la puissance qu'il a sur les esprits. Ce que je dis de ce prince ne doit pas t'étonner: il y a un autre magicien plus fort que lui, qui n'est pas moins maître de son esprit qu'il l'est lui-même de celui des autres. Ce magicien s'appelle le pape: tantôt il lui fait croire que trois ne sont qu'un; que le pain qu'on mange n'est pas du pain, ou que le vin qu'on boit n'est pas du vin, et mille autres choses de cette espèce. Uzbek et Rica. ## Répondez 1- Lisez le chapeau: repérez les dates, les lieux, les nomsdes personnages et ce qu'il font. 2- Quel est le titre du livre d'où ce passage est extrait ? Quel est le genre littéraire ? 3- Qui écrit à qui ? Où se trouve le deuxième personnage ? 4- Lisez la première phrase du texte. Qui est "nous"(revenez au chapeau)? Où se trouvent les personnages? Quel est leur pays d'origine? 5- Lisez tout le texte. Comment est-il composé? Dites avec vos mots ce que vous comprenez. ## Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) Jean-Jacques Rousseau est né à Genève en juin 1712. Sa mère meurt lorsqu'il naît; il est donc élevé par son père, puis par un pasteur genevois, jusqu'à ce qu'il soit recueilli par Mme de Warens à Annecy (Rousseau a alors seize ans). Il a d'abord été laquais chez un comte, puis musicien et secrétaire d'ambassade à Venise. Il s'installe à Paris en 1742. Là, il présente une méthode de notation musicale qu'il a inventée, sans succès. Il fréquente le milieu littéraire et rencontre notamment Diderot, Condillac, Grimm, d'Alembert avec qui il se lie. Rousseau rédige des articles de musique pour l'Encyclopédie. À Paris également, il rencontre Voltaire en 1744 (avec qui il se brouillera plus tard). En 1749, alors qu'il rend visite à Diderot emprisonné à Vincennes, il découvre dans le journal (Le Mercure de France) le sujet d'un concours organisé par l'Académie de Dijon et remporte le prix. La thèse défendue par Rousseau est l'antagonisme entre la civilisation et la vertu. C'est le début de l'œuvre philosophique de Rousseau. En 1753, l'Académie propose un nouveau sujet de concours : de là naît le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes. Rousseau devient alors célèbre et se retire à Montmorency. En 1761, il publie La Nouvelle Héloïse, un roman épistolaire puis, en 1762, Du Contrat social et Émile. Cette même année, le Parlement condamne Émile pour ses idées religieuses. Rousseau s'enfuit alors en Suisse. Ses ouvrages sont brûlés publiquement. Il commence la rédaction de ses Confessions en 1765 et rentre à Paris en 1770, après avoir séjourné à Londres. Rousseau écrit les Rêveries du promeneur solitaire. Rousseau meurt à Ermenonville en juillet 1778. Ses cendres sont transférées au Panthéon en 1794. ## Œuvres principales de Jean-Jacques Rousseau - Essais Discours sur les sciences et les arts (1750) Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1755) Du Contrat social (1762) Émile ou de l'Éducation (1762) - Roman La Nouvelle Héloïse (1761) Récits autobiographiques Les Confessions (1765-1770) Les Rêveries du promeneur solitaire (1776( Lire la suite sur : https://www.etudes-litteraires.com/rousseau-biographie.php ## Le Ruban Volé - Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau ## Introduction C'est à Turin, chez Mme de Vercellis qui vient de décéder, que se déroule la scène. Rousseau va alors voler un ruban et accuser à tort quelqu'un d'autre. Ce récit a été raconté par Rousseau de manière à se décharger, à se délivrer des remords qui l'accablent ## Résumé des passages non étudiés : dans un premier temps, Rousseau expose les circonstances du vol et le vol en lui-même. Puis vient l'interrogatoire. Ensuite la confrontation où il accuse à tort. On retrouve une scène de procès, avec juge et public, qui ressemble au « peigne cassé ». La modération de la fille accusée à tort fait que Rousseau est troublé. Finalement, cela aboutit à la sentence qui est le renvoi des deux accusés. ## Les conséquences imaginées par Rousseau sur Marion sont dramatiques : difficulté à retrouver