Le Tourisme Est Mort! Vive Le Tourisme! - Tourisme, Le Monde D'après? PDF

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CourtlyLucchesiite

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tourisme crise sanitaire changement climatique tourisme durable

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Ce document analyse l'état du tourisme face aux crises actuelles, notamment la guerre en Ukraine, les effets du dérèglement climatique. Il explore différentes propositions afin de (re)penser le tourisme d'après la crise. Il aborde également des sujets tels que le transport aérien, les paquebots de croisière et l'impact de l'airBnB.

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LE TOURISME EST MORT ! VIVE LE TOURISME ! TOURISME, LE MONDE D’APRÈS ? La crise sanitaire, les conséquences de la guerre en Ukraine, à Gaza, des saisons estivales marquées par les effets du dérèglement climatique mettent au défi la mondialisation...

LE TOURISME EST MORT ! VIVE LE TOURISME ! TOURISME, LE MONDE D’APRÈS ? La crise sanitaire, les conséquences de la guerre en Ukraine, à Gaza, des saisons estivales marquées par les effets du dérèglement climatique mettent au défi la mondialisation touristique et poussent les professionnels, les décideurs et les touristes eux-mêmes à engager une réflexion sur les impacts d’une dépendance au tourisme international. Certains espèrent une prise de conscience vertueuse. Est-ce le début d’une nouvelle ère, d’un tourisme durable et raisonné ? En 2020, la crise sanitaire a mis en exergue1 les maux du tourisme. Avions cloués au sol , frontières fermées, dégringolade des entrées touristiques... : la dépendance au tourisme international a pu être interprétée comme une maladie, révélée par les mesures afin de limiter la propagation de la pandémie. Les acteurs historiques d’un tourisme responsable et durable, espèrent que cette crise aura au moins une vertu : celle de nous rendre lucides sur l’absurdité de certaines pratiques et réalités touristiques. Top 1 des absurdités : le transport aérien. Nécessaire aux déplacements internationaux, dopés par le succès des low cost, il est l’un des modes de transport les plus polluants. Or, surprise, le kérosène dans le secteur aérien n’est pas taxé ! On est donc bien loin du principe pollueur-payeur et l’on doit cela à une convention signée à Chicago … il y a 78 ans. On peut difficilement être optimiste lorsqu' on apprend que les carnets de commande de Boeing ou d’Airbus sont pleins, que la compagnie comme Wizz Air propose des pass de voyages illimités à 599 euros. Top 2 des absurdités : les paquebots de croisière. La course au gigantisme a donné naissance à des immeubles flottants. Plus de 8000 personnes dont les 2⁄3 sont des touristes peuvent être accueillies et donc “déversées” à chaque escale, favorisant la saturation des sites, le rejet de la part des locaux , sans parler des impacts environnementaux. Barcelone pourrait vous en dire deux mots... Top 3 des absurdités. L'airbnb isation des destinations touristiques qui soustraient la possibilité aux populations locales de se loger … chez elles. Pourtant après la réouverture des frontières, la reprise de l’activité mondiale, l’optimisme de certains pour le monde d’après est retombé comme un soufflet. La crise énergétique actuelle aura peut-être un impact plus durable ou une prise de conscience, que le monde d’avant voit ses jours comptés. Ce monde d’après à quoi pourrait-il ressembler ? Et si le tourisme post-pandémique s’inscrivait dans ces scénarios post-pétrole ? Il y a déjà plus de 10 ans, des chercheurs en tourisme proposaient des hypothèses sur l’impact de la fin du pétrole sur le tourisme. Les résultats de ces travaux trouvent un sens particulier à la situation actuelle : la crise énergétique rendue plus aiguë à cause de la guerre en Ukraine.. Première hypothèse, les déplacements sont très limités voire impossibles. Les phénomènes de staycation et de tourisme virtuel deviendraient 1 Mettre en évidence. alors les pratiques touristiques dominantes. Des offres existent déjà : une nuit dans un hôtel de luxe à Paris...pour un Parisien. La réalité augmentée permet une immersion comme si vous y étiez dans n’importe quelle destination. Deuxième hypothèse, le déplacement sous condition favoriserait les plus riches, et on basculerait dans une situation qui a existé lors des débuts du tourisme à partir du 18ème siècle. Troisième hypothèse, le déplacement sous condition favoriserait le tourisme de proximité, la découverte ou la redécouverte de son territoire. Les professionnels devront alors redoubler de créativité. Et si le tourisme de demain jouait la carte du près de chez soi ? La limite des 100 km imposée au moment du déconfinement jusqu’à la fin juin 2020 avait mis à l’honneur les territoires proches et poussait les Français à s’intéresser à leur environnement immédiat. La levée de cette restriction pendant l’été 2020, s’est accompagnée d’une incitation au patriotisme touristique “Cet été, je visite la France”. Mais dans la durée, est-ce tenable ? La réponse se trouvera peut-être dans des expériences qui existent déjà : le staycation et l’ici ailleurs. Le staycation est né aux Etats-Unis lors de la crise de 2008- 2009 avant de s’exporter en Europe. Ce tourisme immobile semble vertueux et inclut les stratégies des décideurs, les locaux. L’essor des hébergements insolites tipi yourte, en témoignent d’un autre phénomène : l’ailleurs ici. Dans la Sarthe, on vous propose de vivre dans la peau d’un indien le temps d’un week-end. Peut-être est-ce une solution : le fac -similé ? La Chine s’est déjà illustrée dans ce domaine en construisant par exemple à l’identique le village autrichien de Hallstatt…. On le voit bien, envisager les lendemains de crise dans le secteur touristique ouvre de multiples perspectives. Mais l’ancien monde résiste, alors que la décarbonation du tourisme doit devenir une priorité pour tous.

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