Introduction à la phonétique perceptive PDF
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This document provides an introduction to auditory phonetics, covering topics like the ear's anatomy and physiology, auditory perception, and phoneme perception. It is suitable for undergraduate studies in human communication.
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Chapitre 2 Chapitre 3 Les sons du langage Chapitre 1 Chapitre 4 Chapitre 6 Chapitre 5 Phonétique & Phonologie Phonétique & Phonologie...
Chapitre 2 Chapitre 3 Les sons du langage Chapitre 1 Chapitre 4 Chapitre 6 Chapitre 5 Phonétique & Phonologie Phonétique & Phonologie Chapitre 5 Introduction à la phonétique perceptive Bloc 1 Logopédie 2024-2025 Chapitre 5 : Introduction à la phonétique perceptive 5.1. Introduction 5.2. Eléments d’anatomo-physiologie de l’oreille 5.3. Eléments de neurologie de la perception auditive 6.4. La perception des sons 6.5. La perception phonémique : catégorisation, discrimination, intégration multimodale 6.6. La perception verbale : accès lexical et intelligibilité 6.7. Aspects développementaux 5.1. Introduction 5.1. Introduction Réception Emission Transmission Réception 5.1. Introduction La sensation est la réaction de l'organisme provoquée par la détection d'un stimulus par un ou plusieurs récepteurs sensoriels. La perception est la représentation mentale de la sensation. Sensation 5.1. Introduction auditive Perception auditive, 5.1. Introduction phonémique, lexicale 5.2. Eléments d’anatomo-physiologie de l’oreille 5.2. Eléments d’anatomo-physiologie de l’oreille L’oreille Anatomiquement : externe moyenne interne Transformation de Transmission de la l’énergie vibratoire en Fonctionnellement : vibration sonore impulsions nerveuses Dénomination : Appareil auditif Appareil auditif de transmission de transduction 5.2. Eléments d’anatomo-physiologie de l’oreille L’oreille est placée à hauteur de l’os temporal du crâne 5.2. Eléments d’anatomo-physiologie de l’oreille L’oreille externe se compose de 3 structures: 1. Le pavillon aussi appelé auricule 2. Le conduit (ou méat) auditif externe 3. La membrane tympanique 5.2. Eléments d’anatomo-physiologie de l’oreille Le pavillon Fonctions : - aide à diriger les sons vers le conduit auditif externe. - amplification des sons - localisation des sons L’amplification des sons : La fréquence de résonance de la conque amplifie les sons avoisinant les 5000 Hz Les plis du pavillon permettent d’amplifier les sons supérieurs à 5000 HZ (jusqu’à 10 000 Hz) 5.2. Eléments d’anatomo-physiologie de l’oreille Le pavillon La localisation des sons : Les deux oreilles sont séparées par une distance d’environ 16 cm. Le son est perçu avec un décalage (différence interaurale) de temps et d’intensité (sauf si le son est émis sur la ligne médiane). 14 5.2. Eléments d’anatomo-physiologie de l’oreille Le conduit auditif externe Fonctions : - Protection de l’oreille moyenne et interne des agressions extérieures et des infections. - Amplification des sons L’amplification des sons : Les sons compris entre 2000 et 4000 Hz sont amplifiés par le conduit auditif externe L’amplification est la plus importante 15 autour de 3000 Hz (jusqu’à 15 dB) 5.2. Eléments d’anatomo-physiologie de l’oreille La membrane tympanique Fonction : - transmettre la vibration acoustique à l’oreille moyenne. 16 5.2. Eléments d’anatomo-physiologie de l’oreille L’oreille moyenne se compose de 3 structures principales: 1. La caisse tympanique 2. Les osselets 3. Le tube pharyngo-tympanique ou trompe d’Eustache 5.2. Eléments d’anatomo-physiologie de l’oreille Les osselets Fonctions : - transmet l’énergie du son de la membrane tympanique vers l’oreille interne. - correction de la perte d’intensité du signal liée au passage d’un milieu aérien à un milieu liquide. 18 5.2. Eléments d’anatomo-physiologie de l’oreille Les osselets La correction de la perte d’intensité du signal : 1) Par la différence de surface entre la membrane tympanique et la platine de l’étrier. 2) Par un effet de levier des osselets MAIS Il existe aussi des pertes d’énergie liées notamment aux frottements Le gain maximal est d’environ 20 dB (entre 600 et 2000 Hz) 5.2. Eléments d’anatomo-physiologie de l’oreille 5.2. Eléments d’anatomo-physiologie de l’oreille L’oreille interne se compose de 3 structures: Labyrinthe membraneux 1. La cochlée 2. Le vestibule 3. Les canaux semi-circulaires 21 5.2. Eléments d’anatomo-physiologie de l’oreille L’oreille interne se compose de 3 structures: Labyrinthe membraneux 1. La cochlée 2. Le vestibule 3. Les canaux semi-circulaires Audition Equilibre Equilibre Inclus dans le labyrinthe osseux 5.2. Eléments d’anatomo-physiologie de l’oreille La cochlée Elle se divise en 3 parties : la rampe vestibulaire, la rampe tympaniques et le canal cochléaire 23 5.2. Eléments d’anatomo-physiologie de l’oreille La cochlée Elle se divise en 3 parties : la rampe vestibulaire, la rampe tympaniques et le canal cochléaire Séparées par 2 membranes : La membrane basilaire La membrane de Reissner 24 5.2. Eléments d’anatomo-physiologie de l’oreille La cochlée 25 5.2. Eléments d’anatomo-physiologie de l’oreille La cochlée : l’organe de Corti L’organe de Corti est situé dans le canal cochléaire, posé sur la membrane basilaire. C’est l’organe de transduction de l’énergie sonore mécanique en impulsions nerveuses. Il est composé de cellules sensorielles : les cellules ciliées internes et externe. 26 5.2. Eléments d’anatomo-physiologie de l’oreille La cochlée : l’organe de Corti 5.2. Eléments d’anatomo-physiologie de l’oreille La cochlée : l’organe de Corti Différences entre les cellules ciliées internes et externes: Cellules ciliées externes Cellules ciliées internes Nombre 12 000 3 500 Nombre de rangées 3 1 à l’extrémité de la Position centrale membrane basilaire Rigidité Très élevée faible Forme des stéréocils V linéaire 5.2. Eléments d’anatomo-physiologie de l’oreille Biomécanique cochléaire 5.2. Eléments d’anatomo-physiologie de l’oreille Biomécanique cochléaire 5.2. Eléments d’anatomo-physiologie de l’oreille Biomécanique cochléaire 5.3. Eléments de neurologie de la perception auditive 5.3. Eléments de neurologie de la perception auditive Les cellules ciliées sont connectées à 30 000 neurones sensoriels. Leurs noyaux se trouvent dans les ganglions spirales à l’intérieur du modiolus. Les fibres nerveuses de la cochlée + les fibres du vestibule = le nerf vestibulo-cochléaire (nerf crânien VIII) 5.3. Eléments de neurologie de la perception auditive Les neurones codent les informations grâce à deux mécanismes : 1)Le taux de décharge 1)Leurs connections neurales d’origine et de destination Les caractéristiques des sons sont codées par ces deux paramètres : le neurone particulier qui décharge et son taux de décharge. 5.3. Eléments de neurologie de la perception auditive 95 % des fibres nerveuses afférentes font synapse avec les CCI : ce sont les fibres afférentes radiales (FAR) Chacune de ces FAR n’est liée qu’à une seule CCI. Le long de la cochlée, les CC sont activées par des fréquences spécifiques = organisation tonotopique L’identité des FAR qui reçoivent de 35 l’activation donne une information sur les fréquences qui composent le son. 5.3. Eléments de neurologie de la perception auditive La voie auditive primaire Les voies auditives ascendantes La voie auditive secondaire ou réticulaire 5.3. Eléments de neurologie de la perception auditive Les voies auditives ascendantes : La voie primaire 37 5.3. Eléments de neurologie de la perception auditive Le noyau cochléaire Premier relais auditif de la voie auditive primaire 38 5.3. Eléments de neurologie de la perception auditive Le noyau cochléaire Rôle principal du noyau cochléaire: traiter les informations en provenance de la cochlée, et les distribuer vers les centres nerveux supérieurs Décodage du message en fonction des paramètres de durée, d’intensité et de fréquence 39 Organisation tonotopique 5.3. Eléments de neurologie de la perception auditive Les complexes olivaires supérieurs Premiers codages des différences interaurales de temps et d’intensité Distinction entre plusieurs stimuli interférant entre eux 40 5.3. Eléments de neurologie de la perception auditive Le noyau du lemnisque latéral Sensible à des variations de durée interauriculaire et aux différences d’intensité. 41 5.3. Eléments de neurologie de la perception auditive Le colliculus inférieur Sélectivité tonale remarquable Sélectivité sur la durée Traitement approfondi de la localisation et codage du mouvement 42 5.3. Eléments de neurologie de la perception auditive Le noyau géniculé médian 43 5.3. Eléments de neurologie de la perception auditive Depuis le CGM au niveau Cortex auditif thalamique, les fibres se projettent sur le cortex auditif. 44 5.3. Eléments de neurologie de la perception auditive La tonotopie cochléaire se retrouve dans le cortex auditif primaire 5.3. Eléments de neurologie de la perception auditive Au niveau du cortex auditif, on distingue les aires corticales primaires des aires secondaires (ou associatives) 5.3. Eléments de neurologie de la perception auditive Les aires auditives primaires et secondaires sont interconnectées. 5.3. Eléments de neurologie de la perception auditive Il existe aussi des connexions entre les aires corticales auditives de l’hémisphère gauche et droit ainsi qu’avec des aires corticales non-auditives. 5.3. Eléments de neurologie de la perception auditive Les voies auditives descendantes : Les voies auditives descendantes Cortex auditif participent à la protection de l’oreille, la sélectivité, l’adaptation au bruit, la Thalamus Colliculus inférieur discrimination, l’orientation attentionnelle Complexes olivaires supérieurs CCE de la cochlée 49 5.4. Perception des sons 5.4. Perception des sons Perception de la fréquence La fréquence détermine la sensation de hauteur d’un son Le fait qu’il nous paraît plus ou moins aigu = la tonie 5.4. Perception des sons Perception de la fréquence L’étendue des sons perceptibles par l’homme s’étend de 20 à 20 000 Hz environ Pour les basses fréquences, la frontière n’est pas nette. Pour les hautes fréquences, la frontière est beaucoup plus nette et facile à définir. Elle diminue avec l’âge. 5.4. Perception des sons Perception de la fréquence Loi de Fechner : La sensation croît comme le logarithme de l’excitation Plus on monte dans les fréquences, plus l’augmentation de la fréquence doit être importante pour produire une sensation équivalente d’augmentation de la tonie. 5.4. Perception des sons Perception de la fréquence Au-delà de la perception de l’augmentation linéaire de la fréquence, l’être humain est sensible à certaines variations cycliques. La perception de l’octave mais aussi de la quinte, la quarte ou la tierce. 5.4. Perception des sons Perception de la fréquence Les seuils différentiels de fréquence sont variables En labo, ils sont de l’ordre de 2 à 4 millièmes jusqu’à 2000 Hz puis augmentent continuellement pour les fréquences supérieures. 5.4. Perception des sons Perception de l’amplitude L’amplitude détermine la sensation d’intensité d’un son. Le fait qu’il soit plus ou moins fort = la sonie 5.4. Perception des sons Perception de l’amplitude Loi de Fechner : La sensation croît comme le logarithme de l’excitation Plus on monte dans les intensités, plus l’augmentation de l’amplitude doit être importante pour produire une sensation équivalente d’augmentation de la sonie. 5.4. Perception des sons Perception de l’amplitude Les seuils de perception auditive varient en fonction de la fréquence. La meilleure sensibilité se situe autour de 2000 Hz. Les seuils d’audition en fonction de la fréquence donnent une courbe en U 5.4. Perception des sons Perception de l’amplitude Les seuils de perception auditive varient en fonction de la fréquence. On distingue les dB SPL (Sound Pressure Level) et les dB HL (Hearing Level ) 5.4. Perception des sons Perception de l’amplitude Les seuils de perception de l’amplitude sont variables. En audiométrie, on exprime la perte de sensibilité auditive (en dB) pour chaque fréquence par rapport à ces seuils normaux de perception. 5.4. Perception des sons Perception de l’amplitude Les variations de pressions les plus faibles sont perçues autour de 2000 Hz mais le seuil d’inconfort est quasi identique pour toutes les fréquences et se situe entre 100 et 120 dB. L’étendue de l’audition humaine est maximale autour de 2000 Hz 5.4. Perception des sons Perception de l’amplitude Les variations de pressions les plus faibles sont perçues autour de 2000 Hz mais le seuil d’inconfort est quasi identique pour toutes les fréquences et se entre 100 et 120 dB. Une augmentation de 40 dB induira une augmentation de la sonie beaucoup plus importante dans les fréquences basses que dans les fréquences moyennes. Courbes d’isosonie 5.4. Perception des sons Perception de l’amplitude Les seuils différentiels d’amplitude sont constants au-delà de 30 dB. A partir de 30 dB, la plus petite variation de pression perceptible est toujours la même (autour de 0.5 dB), quelle que soit la fréquence. 5.4. Perception des sons Perception de la durée La perception de la durée d’un son pur correspond généralement à sa durée physique Exceptions : les sons d’une durée inférieure à quelques centièmes de seconde sont difficiles à estimer ou sont surestimés. les sons excessivement forts peuvent induire la perception de sifflements ou de bourdonnements pendant quelques temps après l’arrêt du son. 5.4. Perception des sons Perception de la durée Les seuils différentiels de durée sont de 2 millisecondes dans les meilleures conditions. Ce délai de 2 millisecondes est également la durée nécessaire pour que nous détections un silence entrecoupant un son pur. 5.4. Perception des sons Perception de la durée La durée d’un son peut avoir une influence considérable sur les seuils auditifs, la sonie et la tonie Le seuil auditif : augmente lorsque la durée est inférieure à 500 ms. 5.4. Perception des sons Perception de la durée La durée d’un son peut avoir une influence considérable sur les seuils auditifs, la sonie et la tonie La sonie : Au-dessus de 30 dB : En-dessous de 30 dB: elle est plus faible pour les sons brefs Elle tend à diminuer que pour les sons de même amplitude lorsque le son se prolonge. mais qui durent plus longtemps. 5.4. Perception des sons Perception de la durée La durée d’un son peut avoir une influence considérable sur les seuils auditifs, la sonie et la tonie La tonie Elle n’est clairement définie qu’à partir d’une certaine durée qui est fonction de la fréquence. Jusqu’à 1000 Hz , elle n’est En-dessous de 3 périodes, nettement perçue que si la durée la sensation de hauteur a est au moins égale à 10 cycles. pratiquement disparu. Au-delà de 1000 Hz, la durée minimale est de 10 ms. 5.4. Perception des sons Comment la perception d’un son pur est-elle modifiée par la présence d’un autre son pur ? Selon les fréquences et les intensités des sons présentés simultanément, les impressions auditives seront différentes Les deux sons seront Seul un des deux Les deux sons perçus distinctement sons sera perçu seront confondus 5.4. Perception des sons Modulation d’amplitude L’effet de sommation : lorsque deux sons purs sont émis simultanément, le son résultant est égal à leur somme. 5.4. Perception des sons Masquage Un son peut-être rendu moins perceptible ou même inaudible par un autre son: c’est le phénomène de masquage. L’effet de masque d’un son sur un autre se mesure par la différence entre le seuil de perception du son masqué dans le bruit et le seuil dans le silence 5.4. Perception des sons Masquage Un son peut-être rendu moins perceptible ou même inaudible par un autre son: c’est le phénomène de masquage. Un son produit un effet L’effet de masquage s’étend de maximum de masquage sur les façon beaucoup plus marquée sur fréquences voisines de la sienne. les fréquences supérieures. 5.4. Perception des sons Masquage Un son peut-être rendu moins perceptible ou même inaudible par un autre son: c’est le phénomène de masquage. Notre système auditif est capable de percevoir sélectivement un son d’une fréquence particulière parmi des sons d’autres fréquences. La sélectivité fréquentielle 5.4. Perception des sons Masquage Un son peut-être rendu moins perceptible ou même inaudible par un autre son: c’est le phénomène de masquage. L’utilisation des deux oreilles améliore la détection d’un son en présence d’autres sons. 5.4. Perception des sons Masquage Un son peut-être rendu moins perceptible ou même inaudible par un autre son: c’est le phénomène de masquage. Les effets de masque diminuent énormément si le son masqué et le son masquant sont donné dans des oreilles différentes (jusqu’à 50-60 dB) Ecoute dichotique 5.4. Perception des sons L’effet de fatigue Après une première exposition à un son, la perception de ce même son (ou d’un son de fréquence voisine) est d’abord diminuée avant de revenir à la normale. Élévation du seuil d’audition D’autant plus marqué que la première exposition est longue et intense. 5.4. Perception des sons Aspects spectraux et temporels Les décalage spectraux et temporels permettent de distinguer deux sources sonores distinctes. Les similarités spectrales et temporelles induisent des effets de fusion. 5.5. Perception phonémique : catégorisation, discrimination et intégration multimodale 5.5. La perception phonémique La perception phonémique est un processus complexe Notre système cognitif doit: identifier une portion de signal acoustique comme étant un son de la langue Mettre en relation ce signal avec un phonème en particulier. Assurer ce traitement de l’information à grande vitesse (environ 600 phonèmes/minutes) et avec précision (sans confondre des phonèmes acoustiquement proches). 5.5. La perception phonémique Identifier un son vocal, une syllabe, un mot ou tout autre énoncé verbal nécessite un jugement catégoriel. D’être capable de décider que le stimulus doit être classé dans telle catégorie préalablement apprise. Catégoriser = rassembler des objets qui partagent certaine(s) caractéristique(s) Etre capable d’identifier les aspects permanents des objets en dépit des différences qui les affectent. 5.5. La perception phonémique Catégoriser = rassembler des objets qui partagent certaine(s) caractéristique(s) Appliquées au traitement des sons de la langue, nos capacités catégorielles nous permettent de distinguer les différents phonèmes de notre langue. Le jugement catégoriel transforme une chaîne phonétique en une chaîne phonémique 5.5. La perception phonémique La phonétique étudie l’ensemble des caractéristiques physiques et fonctionnelles des sons des langues qu’ils soient distinctifs ou non. Catégorisation Catégorisation 37 phonèmes du français 16 voyelles 3 semi-voyelles 18 consonnes La phonologie concerne les sons distinctifs, appelés phonèmes, d’une langue donnée. 5.5. La perception phonémique Catégoriser Être capable d’identifier les aspects permanents des objets en dépit des différences qui les affectent. (Ghio & Pinto, 2005, chap.8) Un phonème donné ne correspond pas à un signal acoustique unique, toujours identique mais à une gamme de sons acoustiquement différents. Nos aptitudes de catégorisation nous permettent de ne percevoir toutes ces variantes acoustiques que comme un seul et même phonème. 5.5. La perception phonémique La discrimination phonémique est notre capacité à distinguer les signaux acoustiques caractéristiques des phonèmes distincts d’une langue donnée. La discrimination entre phonèmes est d’autant plus subtile que les différences acoustiques sont minces. En français (comme dans toutes les langues), certains phonèmes sont acoustiquement très différents (exemples : /i/ vs /a/; /b/ vs //) alors que d’autres sont très proches (exemples : // vs //: /k/ vs //). Le bébé nait avec une grande sensibilité aux variations acoustiques des sons articulés. Au cours de leurs premières années de vie, par l’exposition à leur langue maternelle, leur système cognitif se réorganise pour se spécialiser dans la reconnaissance des variations acoustiques qui permettent de distinguer les phonèmes de sa langue maternelle. 5.5. La perception phonémique Les troubles auditifs centraux (TAC) Difficulté de traitement du signal acoustique par le système nerveux central → Localisation et latéralisation des sons → Discrimination auditive → Perception de la parole dans le bruit ou d’un signal dégradé → Ecoute dichotique → Traitement de la séquence temporel des sons Difficultés de compréhension du langage, d’apprentissage, distractibilité et fatigabilité accrue, sensibilité à l’interférence sonore. 5.5. La perception phonémique Les informations provenant des mouvements des lèvres, de la bouche et du visage du locuteur contribue à la perception phonémique et aident à résoudre certaines ambiguïtés. Il est plus simple de comprendre quelqu’un face-à-face qu’au téléphone L’effet McGurk : Les gestes articulatoires perçus par l’auditeur influencent sa perception phonémique davantage que l’information auditive elle-même : 5.6. Perception verbale : accès lexical et intelligibilité 5.6. Perception verbale La plupart du temps, dans le décours de la parole, il n’y a pas de pause pour séparer les mots. Dans une langue que l’on maîtrise, une séquence phonologique connue active automatiquement une identification lexicale et un accès sémantique. Cette séquence phonologique est considérée comme un mot Notre expérience de la langue nous permet de fixer les frontières entre les mots et de lever les éventuelles ambiguïtés. 5.6. Perception verbale Phonétique et Orthophonie - Chapitre 4 Dr Emilie Veys 5.6. Perception verbale Analyse auditive Buffer phonologique d’entrée Lexique phonologique d’entrée Système sémantique Hillis & Caramazza (1991) 5.6. Perception verbale Intelligibilité : restauration phonémique et effet de lexicalité Nous sommes fréquemment confrontés à des situations de distorsion ou d’altération de la parole. Notre système cognitif semble être capable de compenser les informations sonores manquantes grâce au mécanisme de restauration phonémique (Warren, 1770) 17 participants sur 20 ne détectent rien lorsqu’on remplace un phonème par un clic de 0.12 seconde au sein d’une phrase. 5.6. Perception verbale La perception des sons de la parole dans le champ auditif la zone conversationnelle s’étend de 20 à 80 dB et de 100 Hertz à 10 000 Hertz. 5.6. Perception verbale Souvent, la perception de la parole doit se faire dans le bruit. Le rapport signal/bruit est un facteur très important pour l’intelligibilité. Plus il est élevé, meilleure est l’intelligibilité En conversation dans sa propre langue, la parole doit seulement émerger de 6 dB pour que la compréhension soit satisfaisante. 5.6. Perception verbale Le seuil d’intelligibilité dépend du matériel à percevoir syllabes sans sens < mots mono-syllabiques < mots bi-syllabiques < phrases Cet effet s’explique par notre sensibilité aux probabilités lexicales et phonotactiques. 5.7. Aspects développementaux 5.7. Aspects développementaux Le développement du système auditif Les différentes structures de l’oreille se développent à partir du 24ème jour de gestation. L’oreille externe : Le pavillon est parfaitement reconnaissable à six semaines. L’oreille moyenne : Les osselets se forment à partir de huit semaines. Le tympan se forme à partir de 11 semaines. L’oreille interne: La cochlée se développe entre le 28e jour et 20 semaines. L’organe de Corti se développe entre la 8e et la 14e semaine. 5.7. Aspects développementaux Le développement du système auditif Les différentes structures de l’oreille se développent à partir du 24ème jour de gestation. L’oreille externe : Le pavillon est parfaitement reconnaissable à six semaines. L’oreille moyenne : Les osselets se forment à partir de huit semaines. Le tympan se forme à partir de 11 semaines. L’oreille interne: La cochlée se développe entre le 28e jour et 20 semaines. L’organe de Corti se développe entre la 8e et la 14e semaine. 5.7. Aspects développementaux Le développement du système auditif Les différentes structures de l’oreille se développent à partir du 24ème jour de gestation. Les différentes structures de l’oreille sont fonctionnelles vers 20 semaines mais ne sont totalement matures que dans le courant du 8ème mois. 5.7. Aspects développementaux Le développement du système auditif On détecte des potentiels d’action dans les aires auditives centrales à partir de 24-25 semaines (chez les prématurés). La maturation des potentiels d’action se prolonge ensuite jusqu’après la naissance. 5.7. Aspects développementaux L’environnement sonore fœtal Les sons de la parole perçus par le fœtus Les sons vocaux supérieurs à 100 Hz émergent largement du bruit de fond intra utérin. Les voix sont distordues et atténuées mais le rythme et la mélodie de la voix semblent assez bien préservés. L’intelligibilité des enregistrements in utero est relativement préservée par rapport aux enregistrements ex utero. 5.7. Aspects développementaux Les réponses fœtales aux stimulations sonores Comment étudier la perception des sons chez le fœtus ? Avec un paradigme d’habituation Exemple : habituation à un son répété avec diminution progressive des modifications du rythme cardiaque suivie d’une augmentation brutale de la réaction en présence d’un stimulus différent témoignant d’une perception de la différence. 5.7. Aspects développementaux Les réponses fœtales aux stimulations sonores Les fœtus proches du terme peuvent discriminer une voix d’homme d’une voix de femme. Les fœtus de 33 à 37 semaines peuvent reconnaître un poème qui leur à été lu à plusieurs reprises et le distinguer d’une autre histoire. Les nouveau-nés démontrent une préférence pour les voix familières notamment la voix maternelle. Les fœtus de 35 à 38 semaines sont capables de discriminer des bi-syllabes. 5.7. Aspects développementaux Capacités de traitement sonore des bébés Les nouveau-nés sont capables de déterminer la localisation à droite ou à gauche d’un son. Dès les premiers mois, les bébés sont capables de détecter des modifications temporelles, d’intensité et de fréquence. Durant la première année de vie, l’enfant passe par une phase de « non-spécialisation mono-linguale ». Il se spécialise progressivement pour les sons de sa propre langue.