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journalism history 19th-century journalism French Revolution media history

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This document provides an overview of journalism in France, particularly during the 19th century. It covers the evolution of journalism, focusing on the French Revolution's role in transforming journalistic practices and the relationship between literature and journalism. The document also examines the emergence of modern journalism, including the role of writers like Zola and the development of current journalistic models used today.

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JOURNALISME – Quand la littérature inventait le journalisme : expériences médiatiques au 19e L1LA17FR Création des journaux = détour obligé par la littérature CAR tous les premiers journalistes en France étaient écrivains. Le mot est apparu qu’à la fin du 19e dans le dictionnaire, avant nommés écriv...

JOURNALISME – Quand la littérature inventait le journalisme : expériences médiatiques au 19e L1LA17FR Création des journaux = détour obligé par la littérature CAR tous les premiers journalistes en France étaient écrivains. Le mot est apparu qu’à la fin du 19e dans le dictionnaire, avant nommés écrivains de journal/hommes de lettre/publicistes. Au 19e, il n’y a pas de grands écrivains qui n’aient pas été journalistes SAUF Flaubert. Pourquoi les écrivains ont été journalistes ? Le journalisme est devenu une ressource financière, qui permet de gagner sa vie avec sa plume dans des périodes où les livres se vendaient mal, comme pour Balzac où les livres ne lui suffisaient pas. Qu’est-ce que ça a changé au journalisme en France que la presse soit fabriquée par des écrivains ? Quelles sont les conséquences pour les journaux de cette contribution des écrivains ? Le premier journal en France est créé en 17e, nommé La Gazette par Renaudot MAIS jusqu’au 19e, on considère que la presse est « ancienne ». La presse ancienne se caractérise par : °censurée, sous contrôle politique, ce qui modifie le contenu. La Gazette était contrôlée par le roi. °chère, donc peu diffusée ainsi destinée à un lectorat aristocratique. °ne parle pas de politique donc un journalisme avec l’actualité scientifique comme Le Journal des Savants, littéraire avec les dernières parutions ou culturelle. Diderot participait à des critiques de tableaux. La presse moderne est née avec la Revolution Française : ⮚ Au fondement du journalisme moderne, la Révolution française Une révolution qui s’est faite PAR les journaux avec un rôle capital dans le processus révolutionnaire et POUR les journaux, qui vont complètement changer de fonctionnement. La Révolution est une bascule d’un régime du secret vers un régime de la transparence. Une revendication s’impose, toujurs en vigueur : la transparence de la vie publique. loi pour la transparence de la vie publique. C’est dans la définition de la démocratie, où le régime a le pouvoir mais surtout il a accès aux infos qui le concerne CAR ce droit à l’information est ce qui lui permet d’exercer son pouvoir. On y demande une ouverture des données publiques encore aujourd’hui. Cette Revolution se joue à travers les journaux. I – Les prémices : 1788/1789 En 1788, il y a une grave crise éco + financière avec des famines, des révoltes. Pour la résoudre, le roi Louis 16 décide sous la pression du ministre des Finances, de consulter le pays. Début juillet 1788 est l’annonce qu’il l’organise sous la forme ses Etats Généraux où en 1789 ils seront réunis : les Etats Généraux pour reformer les Finances Royales. En 1 an, les citoyens rédigent les cahiers de doléances remis lors de cette réunion. C’est un déclic qui change le fonctionnement de la presse : pour mobiliser l’opinion et changer l’opinion, il allège la censure partiellement. -L’effet est immédiat en un an où des centaines de journaux des dizaines de pamphlets, des centaines de brochures se créent par la brèche de la censure pour prendre la parole = véritable explosion. C’est l’âge d’or de la presse, pour traiter l’actualité politique. -Les cahiers de doléances, pour consulter les citoyens des finances, une revendication se créer. Ils veulent la liberté de la presse. Ils ont vu l’apparition des journaux et ont vu leur importance. C’est le premier pas vers un nouveau type de journalisme. II – Les journées révolutionnaires : printemps/été 1789 – les premiers pas d’un journalisme d’actualité Ce sera contemporain de la Réunion de états Généraux ouverts le 5 mai 1789. Louis 16 promulgue un texte de loi, une circulaire qui autorise la création de nouveaux journaux pour rendre compte des états généraux mais la condition est que les journaux rendent compte : « en se bornant aux faits dont ils pourront se procurer la connaissance exacte sans se permettre aucune réflexion ni commentaire ». Cette circulaire fait date car elle définit ce qu’on appelle le journalisme d’information. Il restitue les faits sans commentaires. Elle va de nouveau encourager la création de nouveaux journaux qui vont être des journaux quotidiens. janvier 1789 : 1 journal quotidien//décembre 1789 : 24 journaux quotidiens Celui qui existait était Le Journal de Paris, fabriqué en hollande mais en français pour éviter la censure. Entre 140/190 nouveaux journaux ce sont créent en 1 an, c’est une frénésie. C’est assez quotidien car : °accélération du tempo politique, plus d’évènements plus vite °démocratisation de l’évènement politique, qui concerne plus de monde Cet accès rapide permet aux citoyens de participer aux évènements. On va écrire un texte de loi qui rend nécessaire pour le bon fonctionnement de la démocratie, l’instauration de la liberté d’expression en aout 1789. Les Etats généraux se sont transformés en Assemblée nationale constituante, pour écrire la Constitution du nouveau régime de la République. Elle décide de rédiger et voter un texte qui donnera les principes de la constitution : La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, discutée entre le 20 et le 26 aout. Un des articles est consacré à la liberté d’expression, de la presse. C’est l’article 11 « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas prévus par la loi » Cet article est fondateur car c’est l’articulation entre l’Homme et le citoyen : avec les droits de l’Homme, donc un droit naturel/inaliénable qu’on ne peut supprimer + les droits du citoyen, donc un droit civique dont on peut être privé. ⮚ La première partie désigne l’inaliénable du droit de la communication, c’est l’héritage de la philosophie des Lumières qui considère que tous les Hommes naissent égaux, libres et égaux en droit et que la capacité intellectuelle est partagée entre les individus mais doit être développé par l’éducation à travers les Lumières. =Communiquer ce qu’on pense, c’est ce qui nous permet d’être vraiment de Hommes. ⮚ La deuxième partie est un droit qui en 1789 est pensé dans une limite nationale en France, à l’inverse de celle de 1948. Ce droit a une limite dans la liberté d’expression. C’est une question qui a fait débat, mais en majorité en faveur d’une limitation. On parle aussi de l’expression publique de façon large à travers l’écrit et l’oral. Pour limiter la liberté d’expression, on a le respect de la morale/de la religion/des principes républicains. Les cas prévus par la loi ; toutefois, la loi n’existe pas car il n’y a plus de monarchie, mais ils sont en plein essor de la République et de la Constitution. L’élection de représentants qui écriront la loi est dans un futur antérieur. C’est une façon de faire de la liberté d’expression un pilier démocratique car le droit de s’exprimer publiquement rend possible le vivre-ensemble, l’instauration d’un espace public. C’est le résultat d’un processus démocratique. Ce régime de liberté d’expression reste jusqu’en automne 1789 à la faveur de troubles politiques. On réécrit l’article 11 et rajoute des cas où on limite la liberté d’expression. Cela reste une référence en France. III – post révolution : l’héritage pour la presse Ce nouveau modèle journalistique est la presse révolutionnaire qui expérimente de nouvelles formes de communications. Ces journaux quotidiens se confrontent à une impasse communicationnelle car les destinataires en majorité ne savent pas lire. Cette presse révolutionnaire va inventer de nouvelles façons de s’adresser : ⮚ On voit se réactiver une pratique populaire, la lecture orale des journaux. On se réunit dans des lieux de rendez-vous réguliers pour la lecture à haute voix. Un de ces lieux à Paris était les Galeries du Palais Royal, couvertes et dans un quartier associé à une certain liberté et une transgression de la loi : prostituées/policiers/journalistes. ⮚ Cela entraine la transformation de la rhétorique journalistique, de son écriture pour qu’elle soit efficace à l’oral. Beaucoup de journaux passent à la première personne et font un détour dans la fiction avec des personnages du folklore populaire, de légendes pour l’actualité. Encore aujourd’hui, dans le Figaro, son nom vient d’un personnage de théâtre Figaro inventé au 18ème par Beaumarchais. Au moment de la révolution, ce personnage est le père Duchesne qui va attirer à plus de 10 000 exemplaires. C’est dans un style beaucoup plus familier, un langage ordurier et impératif qui prend le lecteur à parti. ⮚ Il y aura un recours à l’image, comprise par tous. Les journaux seront illustrés et on développe l’usage de la caricature politique, un dessin caricatural satyrique. On considère que c’est grâce aux journaux que la Révolution française est devenue visible nationalement. On parle donc d’une Révolution de la lecture car pour la première fois, de nombreux lecteurs ont accès à un support lisible. Cette accessibilité transforme aussi le rapport entre écrivains et journalistes. Désormais, pour gagner sa vue par sa plume, il vaut mieux faire du journalisme, qui domine le marché de la lecture, au détriment de la littérature. Chateaubriand est catastrophé. ⮚ Le premier journal moderne crée en 1836 par Emile de Gérardin La presse moderne est née en 1836 à travers l’invention d’un modèle économique encore en vigueur aujourd’hui : le modèle de Gérardin. Ce nouveau journal est créé en 1836, Emile n’a que 30 ans. C’est son 4ème journal. C’est un inventeur de médias, comme certaines figures contemporaines de capitaines médiatiques et de capitalistes qui gardent un rôle hégémonique. I – Sa jeunesse Né en 1806 d’une relation adultérine. Son père est un général ‘Empire Alexandre de Gérardin, aristocrate qui a combattu aux coté de Napoléon et qui a combattu à Austerlitz. EN combat, il rencontre l’épouse d’un haut fonctionnaire partie vivre aux colonies à la réunion. Leur rencontre mène en histoire d’amour mais la naissance doit être cachée : il nait dans une pension, une maison de naissance, déclaré sous un faux nom, Emile Delamote, la femme de chambre de sa mère. A 8ans, on l’envoi en Normandie pour l’élever par le palefrenier de son père. Dans ce Haras, il y a un château des amis de son père, le compte et comtesse du Bourg. Emile y vit et est scolarisé dans un collège mais est accueilli dans le château de temps en temps. Par indiscrétion, il découvre son vrai nom et qu’il a été abandonné. A 10 ans, il se promet de retrouver son véritable statut social d’aristocrate. Il montra à Paris pour retrouver sa position dans la société. En finissant sa scolarité à 18 ans, il monte à Paris où son père lui a fait confier une petite bourse avec laquelle il s’installe. II – Paris Il s’installe dans un quartier peu développé, presque campagnard des Champs Elysées en 1824. Il n’y a presque pas de bâtiment mais il est dans une chambre de bonne en haut du bâtiment. Il a un emploi au ministère des beaux-arts non rémunéré. Il essaie de travailler à la bourse mais il n’est pas doué. Il veut devenir militaire donc se présente pour être recruté mais est trop maigre, trop petit et il louche donc on le refuse. Il décide de se lancer dans la littérature et publie son premier livre en 1827, Emile, une autobiographie en anonyme. Aussi un hommage à Jean-Jacques Rousseau avec Emile ou de l’Education. Dans ce livre, il dénonce la situation des enfants nés hors mariages de manière violente. Il met le point fort sur l’injuste sur les bâtards. Tout le monde comprend que c’est son histoire, et on comprend que c’est son père. Il fait scandale car il est militant et féministe car il veut substituer au patriarcat le matriarcat où les femmes peuvent donner leur nom à leur enfant. Cela lui rapporte un peu d’arent mais pas assez, mais un petit succès. Il décide de lancer un journal cars si son livre n’a pas été repéré par la presse en première page, c’est parce que l’argent de la lecture va dans la presse. Il le crée en 1828 avec un ami de collège qui va assurer des revenus fixes, c’est le Voleur, un journal fait avec de la colle et des ciseaux. C’est un journal composé uniquement d’articles volés à d’autres journaux donc vendu pour très peu cher. Il va donc intéresser beaucoup de lecteurs. (Comme Google, qui est en plein débat pour faire reconnaitre le droit voisin car il tire parti du droit d’auteur) « C’est un grand service rendu au lecteur car en un journal ils auront le meilleur ce qui est publie dans tous les journaux ». On aurait pu croire à des procès mais il y a eu une faille dans les règles de droit d’auteur, seulement crée e 1793. Celui-ci protège les contenus publiés dans les livres seulement. Il s’engouffre donc dans une brèche où il ne pourra pas être poursuit. Il y investit une somme d’argent, surtout dans la publicité. L’impression, e salaire, les locaux sont dans l’emprunt. Il s’endette pour le créer mais c’est un énorme succès, il sera imité par nombreux. Le voleur va être volé à son tour. Il fait lui-même des procès à ceux qui le font mais il perd. Cela fait de lui un homme qui gagne sa vie et il déménage. Il va s’installer dans le nouveau quartier de la presse, dans le 9ème arrondissement. Il y lance son 2ème journal en 1829. Ce journal s’adresse à un public féminin et riche, le public des salons qu’il a commencé à fréquenter, c’est La Mode, s’occupera de trois sujets : la mode, la femme et la femme à la mode. Ce journal propose un mélange de rubriques sur la mode au sens large. On y trouve des articles de littérature avec des écrivains qui commencent, peu connus comme George Sand, Balzac avec Des mots à la mode avec les étiquettes de salon. C’est le meilleur des jeunes écrivains On trouve aussi des articles sur les bonnes mœurs, sur les façons de se marier en France ou en Chine. On trouve e des chroniques mondaines Surtout, il y a des l’illustration qui l’orne. Le dessinateur, peu connu est Gavarni. Il propose des gravures de mode en couleur de bonne qualité graphique. Ce journal lui permet d’entrer dans le monde des salons où il fait connaissance avec une des grandes poétesses contemporaines Delphien Gay avec qui il se marie. Cette poète romantique le rapproche de tous les poètes romantiques de l’époque comme Alphonse de la Martine, Victor Hugo, Vigny, Musset. Il crée un 3e journal en 1832, nommé Le Journal des Connaissances Utiles. Ce journal repose sur un constat très lucide : il y a en France un nouvel appétit pour le savoir de tous ordres, il est encyclopédique. Ses contemporains veulent acquérir des connaissances techniques/ politiques/historiques, en même temps que le projet d’Encyclopédie par les Lumières. Toutefois on n’a pas de support assez bon marché pour se cultiver. Il faut qu’il se réinvente sous une forme accessible donc sous forme de journal comme il crée. C’est la société nationale pour l’émancipation intellectuelle. Il propose chaque mois pour un abonnement mensuel, un contenu diversifié : l’agriculture, l’histoire des institutions, les innovations mécaniques, de la littérature, l’art et des conseils d’économie domestique. Cette diversité lui assure un succès qui aura jusqu’à 132000 abonnés, qui est le double de Libération. Il se lance dans une carrière politique car le pouvoir médiatique est étroitement lié au pouvoir politique, surtout dans un régime qui censure la presse. Ce lien politique/journalisme reste vivace aujourd’hui puisqu’on sait que les hommes d’affaires avec des groupes de presse investissent dans les médias pour exercer une influence politique, comme Bolloré. Emile de Gérardin fait le même raisonnement mais il pense aussi qu’obtenir un mandat politique, être élu comme député lui permettra de faire de meilleures affaires dans les médias. En 1834, il se présente pour la première fois et il choisit le département de la Creuse car c’est le moins peuplé de la France. C’est une circonscription de Bourganeuf car elle est la plus petite de France à l’époque avec 150 électeurs car la France est en régime censitaire, donc où ne vote que les citoyens qui peuvent payer l’impôt cens. Il leur fait des promesses et leur crée un journal : Le chercheur. Il va gagner cette élection et devenir député. Il a dû manipuler son état civil car il fallait avoir 30 ans mais il n’avait pas encore cet âge. Il reste député pendant 7 mandats et cette position va lui permettre de défendre ses idées politiques : la défense de la liberté de la presse. Elle est favorable à la démocratie et aux affaires, car plus il y a de journaux, plus il y a d’annonces publicitaires, plus il y a des revenus commerciaux ; il est donc libéraliste. Il est riche, député, avec plusieurs journaux, marié mais il n’a pas de journal quotidien. Son groupe médiatique a un hebdomadaire, deux mensuels, et un journal local mais pas de quotidien pour la politique au jour le jour. En le créant, c’est un coup de force lancé en 1836, c’est La Presse qui débute au 1er juillet. C’est l’an 1 de l’ère médiatique. Ce journal répond à un nouveau modèle économique avec la décision de diviser par deux le prix de vente du journal. Le journal sera donc vendu à perte où il coutera plus cher à fabriquer qu’à l’abonnement : cela se fait car il compense la baisse du prix de vente par un autre revenu qui est la publicité. Une publicité est un espace acheté dans un journal, un espace éditorial mais ils ne se valent pas également selon le public du journal. Cette publicité existe depuis le début du 19e, il invente seulement le prix de la publicité dans le journal. S’il est vendu 2x moins cher, il aura 2x plus de lecteurs donc la publicité vue par 2x plus de monde. Il a inventé ce calcul du cout en fonction des lecteurs : « tel nombre d’abonnés, tel tarif des annonces ». Ce modèle économique permet à la presse d’atteindre des niveaux de diffusion 3x supérieurs à ceux de ses concurrents, tiré jusqu’à 30 000 exemplaires. La réussite de ce modèle repose aussi sur un nouveau modèle éditorial avec un contenu innovant pour fidéliser les lecteurs à travers une proposition qui distingue la presse de ses concurrents. ⮚ Celle-ci est inventée par lui, grâce à sa connaissance du monde littéraire, sa femme Delphine et ses journaux antérieurs, il sait que le monde littéraire a des écrivains très talentueux qui ne parviennent pas à gagner leur vie avec leurs œuvres. ⮚ Il sait aussi qu’il y a un fort désir de lecture où les Français s’alphabétisent progressivement mais ils n’ont pas les moyens pour un livre qui restent chères à son époque. C’était un produit de luxe peu diffusé. Il invente une nouvelle case éditoriale consacrée à un petit morceau de fiction, il invente la série. Il invente donc le roman feuilleton, avec une place dans le rez-de-chaussée de la première page, séparé par une ligne épaisse. Cette ligne sépare l’information de la fiction. La case du feuilleton va être confiée à Balzac, auteur du premier roman feuilleton, qui commence en novembre 1836 – La vieille fille. Sa publication assure le succès du journal de Gérardin. C’est le mélange entre fiction/info qui le permet. Quand il lance son journal, c’est un scandale car il est accusé de concurrence déloyale aux autres journaux. Les autres vont écrire des articles assassins contre lui, notamment dans Le siècle qui l’accuse en faisant allusion aux caractères incertains de ses origines. Gérardin riposte à Armand Carrel de manière si violente que l’autre le propose en duel. Il essaie de transiger car il a déjà été dans deux duels, il finit par se battre. C’est au bois de Vincennes et les deux sont gravement blessés. Il y aura plusieurs versions : Carrel se serait jeté sur l’épée de Gérardin, sans position de prudence. Ils ont été amenés être soignés chez un médecin. Gérardin aurait pu être amputé mais Carrel meurt de ses blessures. Cette mort est le symbole du combat entre l’ancienne presse et la nouvelle presse. La vieille presse a succombé et à partir de 1836, il devient un ennemi public. Ce journal va s’imposer dans le paysage médiatique en quelques mois avec la même formule adoptée : augmenter le prix de l’annonce et pratiquer la politique de l’audience. Cette monétisation de l’audience est l’objet de scandales dès son invention car il transforme la littérature en marchandise car c’est grâce à la littérature que le journal est vendu plus cher aux publicitaires/moins cher aux lecteurs. Un écrivain le condamne pour avoir « transposé en un trafic vulgaire ce qui était une magistrature et presque un sacerdoce, à savoir la littérature. » Il a inventé le double marché de la presse. Le journal est aussi acheté par les annonceurs. Il est vendu au lecteur puis à l’annonceur, il vend son audience à l’annonceur. C’est un secours de la littérature. Cette innovation est médiatique et littéraire car à partir de 1836, elle trouve un nouveau débouche majeur avec des conséquences sur la hiérarchie des genres. Avant, c’était la poésie qui dominait mais en 1836, bien que considéré comme vulgaire et peu intéressant, c’est le roman qui s’installe. Il s’impose car grâce à sa presse, il y a une nouvelle catégorie culturelle celle de l’actualité qui nourrit le journal en haut et en bas de page Le roman feuilleton invente une nouvelle catégorie : la littérature d’actualité, qui évoque des réalités contemporaines du lecteur car le lecteur du journal est le lecteur du roman. =double transformation vers la prose e vers l’actualité, illustrée dans Illusions Perdues et juste chez Balzac. Ce journal existe jusqu’en 1844 CM journalisme 25/11 Test: que sur des questions de cours Zola: Le journal pour Zola, mort par des anti-dreyfusards, mort asphyxié dans sa chambre à cause d’une cheminée bouchée volontairement, s’est étouffé. A trouvé un lieu de nouvel esthétisme, le journalisme lui a permis de forger son inspiration d’écrivain. 1) va trouver dans la presse les sources d’inspiration de ses romans, inspirées d’infos d’actualité comme GERMINAL, sur la mine et le mouvement ouvrier, le mouvement en France socialiste et anarchiste. Ce roman qui apparaît est inspiré d’une série d’articles sur une grève qui a eu lieu dans une mine de charbon à St Etienne. 2) La Bête Humaine: roman qui raconte un assassinat dans un train, s’est inspiré d’un fait divers d’un crime ferroviaire. La méthode de naturalisme: forme de réalisme qui se différencie du premier réalisme, le premier naturalisme entendait les lois de la nature telles qu’elles déterminent le fonctionnement des sociétés. L’homme est influencé par son milieu naturel, l’homme est influencé par sa physiologie qu’il faut analyser pour comprendre l’interaction entre l’homme et son milieu naturel. Zola les raconte sous le Second Empire: Histoires Naturelles et Sociales d’une Famille…, on peut comprendre les sociétés humaines de manière scientifique si on les considère comme expression de lois naturelles; Zola se doit de documenter cette interaction. Il va défendre une méthode d’enquête et considère que son métier d’écrivain est une forme de journalisme. Zola se rend sur les lieux avec son carnet d’enquêtes et prend des notes, sa méthode romanesque il la considère comme reportage, c’est pk l’écrivain et le journaliste ont le meme métier, on informe et révèle la vérité de son temps. Zola emploie la fiction alors que le journaliste se consacre à l’info. Certains journaux vont publier les carnets d’enquête de Zola. Zola a fait tous les métiers possibles: critique littéraire, de peinture, chroniqueur parlementaire, envoyé par des journaux pour rendre compte des débats, écrit des faits divers et crée un journal: La Marseillaise, crée pendant la guerre, journal patriotique et républicain où il voulait lutter contre l’occupation prussienne. A republié ses articles de journaux en livres pour avoir un deuxième revenu. Le système de la liberté d’expression républicaine repose sur le cadre juridique: loi du 29 juillet 1881, s’est adaptée au 20eme siècle avec la création des médias puis des supports numériques. A permis à la France d’entrer dans la liberté de la presse. Cette loi vient après un siècle de censure. L’objectif: faire en sorte qu’il ne puisse plus avoir de contrôle politique des médias, ce qui se passe auj. Ce qu’on a voulu abolir: la censure d’état, auj on a tjrs des groupes de presse qui imposent leur opinion. N’existe plus l’interdiction de médias pour une raison politique. ‘Hégémonique’. L aloi répond à un objectif: libérer la presse, l’expression publique, tout ce qui est écrit pourrait être lu par un public, elle concerne mtnt les réseaux. L’objectif est d’annuler tous les textes de lois antérieurs, annulation de toutes les dispositions légales et antérieures. Cette loi s’organise en 5 chapitres et une conclusion. Premier chapitre s’intitule De l’Imprimerie et de la Librairie: les législateurs ont constaté que le contrôle de la presse se fait en amont: en contrôlant l’imprimerie. On dit que l’imprimerie (l’édition) et la librairie sont libres mais il y a des devoirs. L’imprimeur a deux obligations: il doit s’identifier comme imprimeur avec son nom et son adresse. La deuxième: l’imprimeur doit déposer deux exemplaires de tout ce qu’ils impriment et vendent, obligation du dépôt légal. Les collections nationales: ce qui permet d’avoir accès à chaque livre. Un état républicain: un état où on s’exprime librement et où on peut avoir accès, toutes ses publications permettent de construire la citoyenneté française. Deuxième chapitre de la loi: concerne les journaux, on garantit la totale liberté des journalistes, comment faire pour garantir la liberté des journalistes ? La loi stipule que tout journal peut etre publié sans autorisation préalable sur sainte déclaration, on passe d’un régime de censure où, pour publier un journal il fallait l’autorisation de le faire à un régime déclaratif, il faut juste déclarer qu’on crée un journal. On doit donner trois informations: 1) le nom du journal 2) des infos sur son mode de diffusion, vendu sur abonnement ou numéro, quotidiennement ou rythme hebdomadaire ou mensuel 3) le nom de son gérant. Tout journal doit avoir un directeur de publication, répondre à la question comment désigner les responsables ? Le gérant doit répondre à trois conditions: 1) le gérant doit être français 2) majeur 3) en possession de se droits civils, doit être citoyen 4) doit savoir signer, on comprend que le gérant n’est pas nécessairement journaliste, n’écrit pas forcément, il est complètement indépendant du journal, l’intermédiaire entre la rédaction et le tribunal. Il doit répondre pour le journal sans etre l’auteur des articles. Libère les journalistes pck rend possible les articles sans signatures. Dans la période de censure la signature était obligatoire. Chap 3: la vente sur la voie publique, on va s’intéresser aux formes de circulation de tous les supports papier: les journaux, le code portage ou la vente sur la voie publique, là où la vente est libre. Les codes porteurs ne sont plus autorisés à etre code porteurs, doivent juste se déclarer. Un code porteur est une personne (un enfant) qui incite à consommer qqch avec une idée derrière. Les affiches: on ale droit d’afficher partout sauf la où il y a écrit ‘interdit d’afficher’ déterminés par chaque commune. Les emplacements sont en général choisis a cote des mairies, des écoles, l’affichage électorale ou publique légale. On aura le début de la pub. Chap 4: Crimes et délits commis par la voie de la presse Journalisme cm Loi de 1881 Maupassant journaliste But: d’être le plus précis possible dans les motifs de poursuite. On avait 68 articles de base dont 45 qui relevaient de ce chapitre. 4 catégories: les crimes et délits touchant l’ordre public, la provocation aux crimes et délits suivis des faits. Pas le droit d’appeler au meurtre, que le meurtre soit exécuté ou pas. 2ème catégorie: la provocation aux militaires pour les détourner de leurs devoirs. L’appel à la désobéissance ou la désertion, on n’a pas le droit de s’en prendre à l’armée. 3ème catégorie: l’outrage au président de la république, ou la diffamation envers les hommes publiques ou les fonctionnaires, ministres ou parlementaires. Pas le droit d’insulter un ministre dans une publication. 4eme catégorie: publication de fausses nouvelles troublant l’ordre public. Problème d’évolution des médias qui conduit aux fake news, auj les sources de fake news= étrangères (Russie avec des agences proches du pouvoir dont le métier est de créer des dizaines de métiers faux profils). Assure un régime de impunité, peut difficilement,t être punie pck peu de moyens de la poursuivre. 5eme chapitre: dépoursuites et de la répression: deux éléments 1) qui poursuit-on ? Le premier responsable est le gérant, l’auteur d’un article incrimminé peut être poursuivi pour être complice du gérant comme Zola avec J’accuse. Zola a été condamné pour complicité. 2) Où poursuit- on ? Devant quel tribunal ? Les procès de presse devront être jugés au pénal, devant la Cour d’Assise, c’est un juriste populaire normalement. Pourquoi un juriste populaire ? Pck un journal qui commet un crime ne commet pas de crime contre l’Etat, un individu, mais contre l’opinion. Contre la nation dans son ensemble, il faut que ce soit une émanation. C’est aussi un moyen de faire en sorte qu’il y ait très peu de condamnation pck on a normalement des viols, crimes. Décision idéologique, et stratégique qui garantit plus grande liberté pour les journaux. Aura un effet tres positif sur le développement de la presse: le nombre de journaux explose + nombre d’exemplaires de tous les journaux, sera plus facile de publier des nouvelles et moins cher. Plusieurs journaux vont dépasser le million d’exemplaires, deviennent tres puissant. 2ème effet: moins positif, la loi libère la presse de l’emprise politique. Rien ne permet de protéger le journaliste du conflit d’intérêt. Rien pour encadrer les systèmes de capitalisation des journaux, rien ne définit le rôle de propriétaire de journaux par rapport a la rédaction. Loi de 1881 aura les conséquences de favoriser la corruption de la presse. Les journaux plus puissants vont attirer bcp d’acteurs économiques pck il peuvent acheter les journaux pour en faire des bénéfices et vont en faire leur influence. Jusque la les journaux= moins libres, faisaient moins de profit. Mtnt on aura plus de capitalistes. En France on a toujours rien auj. Tjrs pas de code de la presse. Aussi dangereuse oublie de protéger la presse contre la finance. Maupassant: rappel autobiographique de l’auteur (1850-1893), a vécu 43 ans. Carrière de Maupassant, grande montée, puis plateu& brillant puis mort. Est mort en Normandie, à Fécamp, passe 30 ans à écrire, est le fils d’un banquier, issu d’un milieu bourgeois mais son enfance n’est pas aisée pck ses parents s’entendent tres mal et vont divorcer à ses dix ans. Son père va quitter le domicile familial pour s’installer à Paris, va laisser une pension à la mère mais (modeste), enfance triste avec sa mère Laure le Poite Vin, tres amatrice de litt, tres proche de Gustave Flaubert. Dans l’enfance de Maupassant, il va rencontrer Flaubert qui sera son maître dans la litt. Commence ses études en Normandie dans un pensionnat puis envoyé à Paris pour être lycéen au lycée Napoléon qui devient Henri 4, décide d’être écrivain, une fois après le bac, il se met a travailler pck ses parents ont dilapidé ses économies. Va chercher un travail alimentaire mais trouve un travail alimentaire non manuel et commence. À travailler dan l’administration, travaille en tant que petit fonctionnaire, employé dans les bureaux fonctionnaires de la marine pendant neuf ans puis au ministère de l’instruction publique, y travaille entre 20 et 30 ans (pendant 10 ans), déteste pck 1) revenu d’un petit fonctionnaire est un revenu qui permet a peine de vivre misérablement, revenait a 470 euros par mois. Représente 1500 francs, puis une fois connu 90000 francs. 2) y vit un ennui atroce, s’inspira de cette expérience pour une de ses nouvelles dans laquelle il écrit sur la porte des ministères on devrait écrire en lettres noires la phrase de Dante: « Laissez toute espérance vous qui entrez », va connaître le désespoir de l’ennui, souffre des courbatures de l’esprit tellement il s’ennuie. Flaubert essaie d’écrire et caser ses textes dans les journaux. Écrit de courts textes proposés à des journaux qui sont refusés. Essaie différents pseudonymes mais peu de débouchés. On a d’abord L’Almanac de Pont à Mousson, petit journal hebdo avec un texte publié La main écorchée (de science fiction). Son deuxième: publié dans un journal Le Bulletin Français, confidentiel. Petit a petit, Maupassant grâce à Flaubert se rapporche des écrivains naturalistes et c’est Flaubert qui lui fait rencontrer Zola qui a un nouveau projet de journal: La Comédie Humaine, ref a Balzac. A besoin d’un secrétaire. EN 1879, Zola embauche Maupassant pour être le secrétaire, y travaille quelques mois mais le journal ne sera jamais publié. Maupassant se fait connaître de Zola et des autres écrivains, entrée dans un réseau de sociabilité littéraire qui va lui permettre de trouver sa place. Les choses changent a partir de 1880, Zola et d’autres écrivains décident d’écrire un livre collectif: une sorte de manifeste naturaliste qui devra illustrer l’esthétique naturaliste. Il se donne une espèce de contrainte collective, ils devront tous croire sur le meme sujet: la guerre de 1870, ce livre s’appellera Les soirées de Medan (ville dans les Yvelines), maison ou il recevait ses amis écrivains. On y trouve un texte de Maupassant. En avril 1880, le succès est énorme, parmi tous les textes réunis dans ce livre, celui repéré est celui de Maupassant qui s’appelle Boule de Suif, le nom d’un perso dans une nouvelle d’une prostituée. Maupassant est repéré comme écrivain, Flaubert est tres content. Carrière décolle: il va enter dans le journal Le Gaulois, la bonne bourgeoisie, va y publier des articles pendant dix ans et sera payé 500 francs par mois. Il va publier 127 chroniques plutôt journalistiques et va notamment devenir reporter, production très intensive d’un coup. Le Gaulois va lui proposer d’être reporter, va avoir expérience de reportage colonial, la France s’engage dans la deuxième colonisation. Maupassant est très opposé à la colonisation pck il est anti républicain, de droite alors que la colonisation est de gauche. On progresse vers l’égalité. Jules Ferry avec la gratuité de l’école. Maupassant amoureux de l’orient et considère que les Français qu’on envoie en Afrique sont les plus médiocres et écrit des articles dessus. Ecrit dans un autre journal le Gil Blas, va écrire 6 ans dans ce journal en publiant des chroniques et des articles. Va avoir une activité industrielle, va publier 300 contes, puis publié Le Figaro des contes et des chroniques. Lors de ces 10 ans, il invente une forme fictionelle adaptée au journal avec des contes et nouvelles, Maupassant écrit dans al presse publique à l’exception de trois romans Bel Ami, Pierre et Jean et Notre Cœur. Les contes vont lui proposer d’écrire une nouvelle forme d’actualité, observation sociologique de manière non fictionnelle. Dans Bel Ami, le perso principal est un journaliste qui entre dans ce monde en mettant en fiction un article qui est article publié par Maupassant lui même, Souvenirs d’un Chasseur d’Afrique. Maupassant écrivait que ce qu’il décrivait était une caricature, réponse tres ironique de ses critiques. A la fin de sa vie il présente des symptômes physiologiques: trouble de la vue, démence, interné dans une clinique pck atteint de la siphyllis et meurt à l’âge de 43 ans en étant privé de parole, meurt aphasique, ne peut plus parler. Vie très brève qui ressemble a la carrière de Du Roy. Maupassant a réussi à rentrer dan sle journaliste qu’après avoir vécu le succès dans la litt. Puissance de domination.

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