Histoire de la pensée économique PDF

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This document provides an overview of the history of economic thought. It examines different schools of economic thought, tracing their evolution and key figures. The content explores the key concepts and debates within economics from antiquity to modern times.

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HPE Quel est l’objet d’étude de l’économie, son objectif principal ? Analyser la production et la répartition des richesses, au niveau collectif et/ou individuel (niveau des revenus mais aussi du revenu national). Plus largement, l’économie étudie le processus de formation des g...

HPE Quel est l’objet d’étude de l’économie, son objectif principal ? Analyser la production et la répartition des richesses, au niveau collectif et/ou individuel (niveau des revenus mais aussi du revenu national). Plus largement, l’économie étudie le processus de formation des grandeurs économiques comme par exemple la formation des prix aux échanges marchands, la formation du capital, le rôle du travail et les conséquences sociales de l’individualisme. La discipline a souvent cette prétention de vouloir se rapprocher des sciences dures telles que les mathématiques, les statistiques, les probabilités, etc. Mais il ne s’agit pas d’une science dure = c’est une science sociale. L’économie n’est donc pas une science naturelle ou exacte. Elle pose une question centrale, commune à toutes les sciences sociales : la question de la formation de l’ordre social, cad de l’existence et de la reproduction des sociétés avec pour objet faire le lien économique : le lien fondateur du social. Exemple : s’interroger sur la richesse, c’est s’interroger sur l’harmonie ou sur les con its des sociétés. La di érence entre science sociale et science naturelle ? Naturelle = l’analyse des forces qui déterminent les objets inertes et les êtres vivants contre lesquelles on ne peut rien faire (manger pour vivre). Sociale = analyser des nalités qui déterminent le comportement de l’être humain en fonction des contraintes matérielles. Plus largement, l’économie a pour objet l’être humain et son comportement en société. (Ce qui explique le fait que c’est une science sociale au même titre que la psychologie, la sociologie) L’économie étudie la production, la répartition et l’utilisation des richesses d’une société et souhaite donner des réponses aux questions suivantes : que produire ? pour qui produire ? comment produire ? Étymologiquement, le mot « économie » vient du grec ancien « oïkonomia », terme associant « oïkia » la maison et « nomos » la règle. Il désigne donc la gestion des a aires domestiques, et par extension la façon dont les biens sont produits, répartis et échangés. Au XIXe siècle, Riccardo (principal représentant de l’éco classique) dans son ouvrage « des principes de l’économie politique et de l’impôt » écrit en 1821, assigne pour but à l’économie politique de déterminer les lois qui gouvernent la répartition des richesses ; d’où le fait que la question du partage de la richesse est centrale chez les auteurs classiques (comme Say, Smith, etc.). L’approche néoclassique L’économie est une science qui étudie comment les ressources rares sont employées pour la satisfaction des besoins des hommes vivant en société. Elle étudie la façon dont les individus ou les sociétés utilisent leurs ressources pour satisfaire leurs besoins… On a donc des ressources limitées et des besoins illimités (dilemme), d’où le besoin de faire un arbitrage. Quatre périodes dans l’histoire de la pensée économique ff fi ff fl Première période : des précurseurs Aristote Au Moyen-Age, les apports apportés par Thomas d’Aquin (ses apports sont très inspirés par ceux d’Aristote) Les Mercantilistes Les Physiocrates : François Quesnay (principal représentant de cette école) Deuxième période : la période classique (XIXe) : Processus d’accumulation de la richesse Les causes de la richesses : processus de production, mécanismes de la division du travail, mécanisme de l’échange La nature de la richesse : nature de la monnaie, concepts de la valeur, la formation des prix La répartition de la richesse : détermination des revenus et les mécanismes de répartition Les crises et les cycles économiques Adam Smith, Ricardo, Say, Malthus, Marx (on parle toujours ici d’économie politique) Troisième période : la période contemporaine (on parle aussi de révolution marginaliste) ; « science économie », la science des choix individuels en … de rareté, théories des prix en équilibre partiel, théorie de l’équilibre général avec pour auteurs principaux : Walras, Jevon et Menger (c’est la naisse de la microéconomie) Quatrième période : keynésienne aussi dite « révolution keynésienne » (début XXe à la SGM) (1950-1970), (1970-2008) 2008 à nos jours Post-Keynésiens Nouveaux classiques Monétaristes Néo-keynésiens (Stiglitz) Si nous reprenons la fresque historique, nous avons les périodes suivantes : Avant 1770 : les précurseurs 1770-1870 : période classique ; début du capitalisme et de l’apogée de l’exploitation sociale 1871-1836 : période marginaliste/néoclassique : période de la IIIe République en France, la république des possédants, celle qui prône qu’il ne faut pas que l’État intervienne pour améliorer les conditions sociales de la classe ouvrière 1936-1970 : Révolution keynésienne - besoin d’intervention de l’état 1970 à nos jours : domination des monétaristes, néo-keynesiens ; justi cation de l’Etat à la marge pour corriger les failles du marché. 2008 : postkeynésiens, marxistes Les précurseurs : de la Grèce ancienne à l’Europe du Moyen-Âge VIe et Ve avant notre ère Selon la majorité des auteurs de cette période (Aristote, Platon), l’économie doit être cadrée par des considérations morales ; elle est fortement attachée à des questions religieuses. 1. Aristote Les interrogations morales et sociales face à l’apparition de l’économie marchande. La Grèce ancienne connaît durant les VIe et Ve siècle avant notre ère un essor important de l’économie marchande (passage d’une éco de troc à une éco marchande). Cet essor suscite des interrogations d’ordre moral et social : - évolution éco accompagnée d’une évolution sociale —> nouvelles couches sociales qui s’enrichissent (des nanciers qui vont accumuler des richesses pour satisfaire leur besoins perso, non plus pour la gloire de la cité grecque). fi fi - l’échange marchand : fort développement de la monnaie. Un débat s’ouvre à Athènes : il est dominé par les projets d’organisation sociale de la cité ; présenté d’abord par Platon, puis Aristote. En participant à ces débats que Aristote va organiser, apparaissent les premières idées sur l’éco : la question sur la valeur d’usage et la valeur d’échange. En participant à ce débat, Aristote va élaborer les premiers éléments d’analyse économique (trois questions principales de son étude) : 1 - valeur d’usage/d’échange 2 - fonctions de la monnaie 3 - la justice dans l’échange Les questions de l’éco marchande et de la justice sociale sont vivement discutées. Pour Aristote, il est important de savoir s’il faut ou non encourager le dvlpt de cette organisation éco au sein de la cité. Il traite de l’économie, principalement dans deux ouvrages « Politiques » et « Éthique à Nicomaque » en essayant de comprendre les mécanismes de fonctionnement de l’économie marchande. Aristote fera de très importantes découvertes : Oui à cette éco basée sur l’échange marchand, mais cet échange doit obligatoirement avoir pour but la satisfaction d’un besoin ; non à l’accumulation de la richesse, ce qui risquerait d’augmenter des inégalités sociales et qu’une nouvelle couche sociale bien plus aisée apparaisse. Aristote accepte donc l’échange marchand et l’utilisation de la monnaie, mais dans le cadre de certaines limites. Il explique qu’un certain type d’échange, né de l’agrandissement des communautés, de la diversi cation des besoins et de la spécialisation des producteurs, a pour but la satisfaction d’un besoin : « on échange des choses utiles contre d’autres, rien de plus ». Aristote fait à ce propos une distinction forte importante que l’on retrouve tout au long de l’histoire de la pensée éco entre la valeur d’usage et valeur d’échange : Une chaussure peut être utilisée soit comme valeur d’usage, cad qu’elle satisfait un besoin, soit comme valeur d’échange, cad qu’elle sert à obtenir un autre bien. Le besoin étant déterminé par la valeur du bien (valeur travail = temps nécessaire à la fabrication du bien) pour Aristote, toujours avec l’idée qu’il y a échange car il y a un besoin à satisfaire. L’échange marchand se développe et l’utilisation de la monnaie est évidement très utile. Aristote met l’accent sur deux fonctions de la monnaie (Aristote sera celui qui déterminera les trois fonctions de la monnaie) : 1 - la monnaie exprime la valeur 2 - la monnaie est un instrument permettant la circulation des marchandises Pour rappel, les trois fonctions de la monnaie sont : Unité de compte = unité de mesure pour évaluer la valeur des B/S a n de comparer les coûts et les avantages de di érentes options d’achat. Instrument de circulation de marchandises (moyen d’échange) = substitution au troc ; les individus peuvent utiliser une forme commune d’échange : la monnaie. Réserve de valeur = elle peut être conservée pour être utiliser à une date ultérieure, ce qui permet de stocker de la valeur pour des dépenses futures. L’e et positif ou négatif de l’utilisation de la monnaie aspect (+) : quand l’utilisation de l’argent a pour nalité la satisfaction d’un besoin. ff fi ff fi fi Pour Aristote, l’échange marchand est tout à fait acceptable et contribue à « uni er une cité » (Athènes, la cité grecque) => uni er une société. M => A => M exemple : le besoin de se chausser marchandises => argent => marchandises (ici, l’argent étant un instrument de circulation de marchandises) aspects (-) : a) - L’argent permet d’acheter des marchandises pour les revendre et acquérir plus d’argent. La chrématistique = l’accumulation sans limite de richesse. A => M => A’ (avec A’>A) Aristote condamne cet aspect qui, selon lui, contribue à « dissoudre la cité » => dissolution de la société. En plus, cela entraine de très fortes inégalités : tensions entre les groupes sociaux (ex : riches et pauvres). b) - Selon Aristote, une autre pratique doit être condamnée ; c’est le schéma suivant : A => A’ Le prêt à intérêt = prêt d’argent auquel on applique un taux d’intérêt. => Dans les deux cas, on se pose la question de la nalité de l’utilisation de l’argent car c’est ce qui fait toute la di érence : satisfaire des besoins matériels essentiels ou en acquérir plus encore. La question de la justice dans l’échange Aristote recherche un critère pour juger de l’égalité, de l’équivalence dans l’échange et développe des ré exions devenues célèbres sur la valeur des marchandises. D’où la notion de la valeur- travail. Aristote propose une ébauche de la théorie de la valeur-travail qui sera largement développée de nombreux siècles plus tard par les auteurs classiques et critiqué par Say (qui développera la valeur de l’utilité). 2. Thomas d’Aquin et l’Europe du moyen-âge Rappel : de l’Antiquité grecque à la n du Moyen-âge, l’économie devait être cadrée par des considérations morales. Il s’agissait de moraliser l’usage de la monnaie et la pratique des échanges pour s’assurer que la compétition pour les richesses ne détruise pas la cohésion de la société. Quelles sont les conditions économiques et sociales pour que l’être humain ait une vie vertueuse ? Les auteurs acceptent l’économie marchande (M=>A=>M) mais « avec une bonne dose de morale ». T. D’Aquin, en reprenant la démarche philosophique des savants musulmans Avicenne et Averroès (qui ont traduit les travaux d’Aristote), cherche à concilier les vérités contenues à la fois dans les textes religieux, les textes antiques (plus particulièrement les écrits d’Aristote) et les textes des juristes romains. L’objectif étant donc pour d’Aquin de concilier la foi et la raison ; il le fera dans son ouvrage « Somme théologique » (1266-1273). Les conditions éco et sociales pour que l’être humain ait une vie vertueuse : L’esclavage est condamnable et le travail est vertueux. La propriété privée est plus e cace que la propriété collective (car l’église détenait énormément de biens ; d’Aquin ne pouvait critiquer l’église) Le commerce marchand est acceptable M=>A=>M. Refus du taux d’intérêt (A=>A’) fl ff ffi fi fi fi fi On s’interroge aussi sur la notion du juste prix : pour lui, le prix doit être xé de façon morale. Les mercantilistes - du XVIe à la n du XVIIIe siècle La naissance du capitalisme en Europe - le pragmatisme mercantilistes et l’apparition du libéralisme Phase de transition entre l’économie du M-â à la naissance du capitalisme Introduction - un nouveau contexte politique économique et intellectuel Le contexte politique est marqué par la naissance de l’Etat moderne : centralisé, puissant, uni ant la nation sous le pouvoir absolu d’un souverain. La constitution de cet État engendre des institutions nouvelles : armée, administration étendue à l’ensemble du pays, justice royale. Ces institutions nécessitent des ressources considérables. Le souverain a la volonté d’utiliser « l’économie nationale » pour renforcer son pouvoir, et de fait, l’économie va lui venir en aide. Le conteste économique est caractérisé par un extraordinaire développement du capitalisme commercial, lié aux grandes découvertes et conquêtes de la n du XVe et au début du XVIe siècle (découverte du continent américain). Augmentation considérable des échanges commerciaux, en particulier avec le continent américain, sous des formes diverses : importation de produits nouveaux (tabac, maïs, canne à sucre, épices). Développement d’un commerce triangulaire Europe-Afrique-Amérique fondé sur la traite des esclaves. A ux considérable d’or et d’argent (des Amériques), le plus souvent volés : ce qui entraine une monétarisation des économies européennes. Se développe une nouvelle classe de marchands (de nos jours, des entrepreneurs) commerçants et nanciers. Ce développement est soutenu par le souverain qui compte sur la bourgeoisie pour assurer un appui nancier et réduire le pouvoir de la noblesse. Tandis que le capital s’accumule dans les mains de cette nouvelle classe… … une autre classe apparaît, composée de prolétaires qui ne possèdent que leur force de travail pour vivre. En Angleterre : politique dite des enclosures qui au XVIe siècle, entraine la chasse de milliers de petits paysans de leurs terres par la suppression des terrains commerciaux et la concentration des propriétés. Le contexte intellectuel est marqué par les idées de la Renaissance et de la Réforme Dans la période de la Renaissance, les humanistes (Rabelais) et que les hommes de science (Copernic, Galilée) défendent l’idée selon laquelle le monde est soumis à des lois que les hommes peuvent facilement connaître grâce à l’usage de la raison et de l’expérience s’ils disposent de liberté intellectuelle. => Ils s’opposent au dogmatisme de l’église. ffl fi fi fi fi fi fi Deux types de ré exion économique Dans ce contexte politique, économique et intellectuel naissent 2 types de ré exion économique : Au XVIe et XVIIe siècle se développent une littérature et une pensée économique quali ée de mercantilisme. Au XVIIIe siècle : le libéralisme - la bourgeoisie, plus forte a moins besoin du soutien et de la protection de l’Etat. Les mercantilistes Pour les mercantilistes, il s’agit de développer la richesse et la puissance nationale et de rechercher les conditions de croissance : richesse égale puissance de l’Etat pour les mercantilistes. Pour les mercantilistes, la richesse de l’Etat est liée à l’enrichissement des marchands : la « quête du pro t » (permet l’obtention des biens publics). Les mercantilistes se proposent de chercher comment la richesse des marchands et de ce fait, celle de l’Etat peut ainsi être assurée. Les facteurs de la croissance chez les mercantilistes 1- Abondance en hommes : « un travail abondant et bon marché est nécessaire » L’abondance monétaire concernant les marchands : il faut attirer les marchands par exemple, par les appâts du pro t => il faut encourager l’amour du pro t. Hommes du peuple : il faut les forcer à travailler => les « workhouse » en Angleterre (ils étaient enfermés et forcés à travailler dans ces lieux). Le mercantilistes sont populationnistes : il faut plus d’hommes pour qu’ils réalisent le travail. 2- Abondance en argent : Au XVIe siècle, la conquête de l’empire Inca par le royaume d’Espagne, le pillage et l’exploitation des mines suscitent un a ux massif d’or et d’argent en Espagne, puis dans les autres pays européens. Cette abondance monétaire a des e ets très favorables de stimulation de l’activité économique. De nombreux auteurs mercantilistes défendent l’idée que l’abondance monétaire permet de baisser les prix et l’argent, cad le taux d’intérêt : plus M (quantité monétaire en circulation - masse monétaire) augmente, plus le taux d’intérêt diminue. Financer à coût réduit les investissements. Cette idée, in uencera au XVIIIe siècle le banquier John LAW, favorable à la mise en place d’un système de crédit et de circulation de papier-monnaie. D’autres mercantilistes comme Jean BODIN (1568), au contraire, a rment que l’accroissement de la quantité de monnaie en circulation suscite la hausse des prix, ébauchant ce qui deviendra plus tard la théorie quantitative de la monnaie : MV=PT M : masse monétaire (exogène) V : vitesse de circulation de la monnaie P : niveau de prix T : ensemble des transactions P*T = PIB 3- Intervention de l’Etat en matière de commerce extérieur l’Etat doit intervenir de façon générale dans la vie économique en créant des manufactures d’état en accordant aides et subventions aux entrepreneurs (ici comprendre marchands) privés. fi fl fl fi ffl ff ffi fi fl fi Les mercantilistes vont proposer 3 types de mesure : - Restreindre, voire interdire, les exportations de produits bruts et de matières premières, a n d’en réserver l’usage aux manufactures nationales. - Restreindre les importations de produits manufacturés, a n de protéger les industries nationales. - Favoriser le développement des exportations de produits manufacturés. => Tout cela dans l’idée de protéger l’industrie nationale ; les mercantilistes sont donc aussi des protectionnistes, ils sont aussi partisans des conquêtes coloniales car ils veulent developper leurs exportations. On protège l’industrie nationale et on développe les marchés extérieurs. La préoccupation des mercantilistes demeure essentiellement pratique : donner des conseils de politique économique au souverain. Leur démarche est pragmatique en ce sens : e cacité économique. Ex : éviter la sortie de l’or. Les mercantilistes ne sont pas une véritable école de la pensée économique car leur objectif c’est de donner des conseils de politiques économiques et ont très peu théorisés. => pas de création de richesse au niveau collectif. C’est uniquement un transfert de richesses - individuel (commerçants) la richesse est métallique (or/argent) chez les mercantilistes ; le schéma est : A—> M —> A’ avec A’>A Si la richesse des commerçants augmente, la richesse augmente aussi au niveau du royaume. Pas une école de la pensé éco car conseils éco seulement pas de théories. 3.1.1 Thomas MORE : critique sociale Critique au développement du capitalisme En 1516 : publication de « L’Utopie » écrit par T. MORE Il est contre la politique des « enclosures » ; il développe un écrit sévère de la société capitaliste qui voit le jour en Angleterre. Citation : « l’Angleterre est le seul pays où les moutons mangent les hommes » —> l’agriculture a été remplacée par l’élevage de moutons pour la production textile. Pour lui : - La propriété est commune ; tout appartient à tous. - Tout le monde travaille, ce qui permet de réduire la durée du travail. Journée de 6 heures ; personne n’est spécialisé dans un emploi particulier ( n de la division du travail). - La grande tâche du gouvernement est de diriger la production et la répartition des biens. L’économie est plani ée. - Les biens étant disponibles en abondance, ils sont distribués gratuitement : la nécessité de l’achat/vente sur un marché, et donc de l’argent disparaît. La répartition s’e ectue selon le principe « à chacun selon ses besoins ». Les physiocrates L’apparition du libéralisme économique - n XVIIe début XVIIIe Quesnay et les physiocrates défendent 2 principes : - Le droit de propriété - La liberté éco permettra à chacun de rechercher son plus grand avantage, moyen le plus sûr de réaliser l’intérêt général. C’est la base du libéralisme économique : la libre recherche des intérêts individuels comme moyen de satisfaction de l’intérêt général. Il s’oppose donc à l’intervention de l’Etat en matière de commerce extérieur et de politiques, aux thèses mercantilistes. La principale école de la pensée est donc l’école des physiocrates avec pour principal représentant François Quesnay - médecin de Louis XV ; publie en 1758 « le tableau économique », ouvrage considéré comme l’une des oeuvres majeures de la pensée éco. Quesnay cherche à découvrir les lois éco qui régissent le fonctionnement de l’éco nationale. fi fi fi fi ff ffi fi Il part de l’idée qu’il existe un ordre naturel régi par des lois qu’il faut respecter. C’est dans son ouvrage qu’il présente pour la première fois une analyse économique en circuit : met en lumière et en relation la production nationale le revenu national et la dépense nationale c’est pour ça que c’est l’ancêtre du PIB (d’où le succès de son oeuvre => la théorie de la production et de la circulation des richesses. C’est dans la quête des lois éco, dont le respect assurera la prospérité de l’agriculture (base de la prospérité du royaume - seul secteur productif) que Quesnay présente une analyse en terme de circuit qui met en lumière les interdépendances entre ce que nous appelons aujourd’hui la production nationale, le revenu national et … national. Ancêtre PIB —> calcul du PIB (présenté aujourd’hui sous forme de tableau d’éco d’ensemble) Quesnay va divisé l’éco, son analyse dans trois secteurs de production : - L’agriculture : la production est assurée par le facteur terre, mais aussi par les dépenses en capital, surtout les dépenses en investissement du capital ; il utilise un terme « les avances » en capital cad l’investissement ou les dépenses en capital ; deux facteurs qui vont permettre d’assurer la production dans le premier secteur. Pour pouvoir produire dans le premier secteur : - investissement en K xe : engagées par la classe de propriétaires fonciers pour défricher la terre et rendre le sol apte à la culture. - Avances primitives cad les dépenses en K xe mais assurées par la classe productive : dépenses en capital xe également, engagées par une autre classe productive - les fermiers - : l’achat d’équipements, la construction des bâtiments. - les avances annuelles qui correspondent à la dépense en capital circulant : dépenses en capital circulant renouvelées chaque année, engagées par les fermiers : achat de matières premières, etc. Pour lui, la valeur annuelle de production = la valeur des biens d’équipement + valeur des matières premières + valeur de la main d’œuvre + produit net (comme c’est le seul secteur productif, il permet l’obtention du produit net qui vient de la di érence entre la valeur annuelle de la production agricole et les dépenses qui ont été faite en capital pour produire ; il s’aperçoit qu’on obtient un surplus qui est un « don gratuit » qui vient du facteur terre => il s’agit du produit net). C’est pour cela que Quesnay nomme l’agriculture le secteur productif. - L’industrie : la valeur annuelle de production = valeur de la main d’œuvre + valeur des matières premières + valeur des biens d’équipement (on ne retrouve plus de produit net car le seul facteur de production sont les dépenses en capital (Avances) plus de facteurs terre qui permet le « don gratuit ») - Le commerce : idem que l’industrie Ensuite, il divise la société en 3 classes sociales : - la classe productive : seul où l’on retrouve le produit net - la classe des propriétaires fonciers - la classe « stérile » (toutes les personnes travaillant dans les secteurs industrie et commerce car pas de création de produit net) Il développe ainsi la théorie de la production et de la circulation des richesses. => Grande critique : de penser que seul le secteur agricole est un secteur productif. La théorie de la reproduction de Quesnay s’accompagne d’une théorie de la circulation des richesses entre classes sociales. Il mettra en évidence que l’activité éco repose sur l’investissement des capitaux et la reconstitution des capitaux : pour les physiocrates, la circulation du capital est la base du système capitalisme. Le système capitaliste est particulier chez Quesnay car pas de pro t/produit net dans le secteur agricole et du commerce, mais seulement dans le secteur agricole. => création de la richesse par la « nature » via le facteur terre ; secteur agricole/niveau collectif car la richesse est distribuée aux autres secteurs après. Les classiques Auteurs retenus : A. Smith, D. Ricardo ; JB Smith ; K Marx fi fi fi ff fi Pour les classiques, la richesse dépend du facteur travail (c’est la source de la richesse) - individuel et collectif. Fin du XVIIIe siècle - début XIXe L’école classique s’étend du milieu du XVIIIe au milieu du XIXe autour des auteurs considérés comme les pères fondateurs qui sont Smith, Ricardo, Say, Malthus, Mill et Turgot. Problèmes macroéconomiques à court et moyen terme : croissance, répartition des revenus, commerce international, richesse du pays, crises économiques. Aucune théorie d’une éco de marchés auto régulés par les prix. Analyse économique « politique » : con its d’intérêts, rapport de forces entre les classes sociales. Smith et Ricardo ont pu inspirer Marx « le dernier des classiques » selon Schumpeter. Il ne faut pas confondre classiques et néoclassiques. Contexte historique : en pleine Révolution industrielle. Classe sociale des bourgeois industriels (capitalistes) ; augmentation de la classe laborieuse des travailleurs qui souhaitent vendre leur force de travail. ils travaillent dans des conditions extrêmement di ciles de 14h à 16h, les salaires sont très bas, proches du minimum vital, les conditions des ouvriers sont horribles : maladies chroniques, lieu de vie insalubre, etc. Dans ce contexte apparaît une nouvelle école de la pensée britannique : les classiques (car la Révolution industrielle débute en Angleterre). Nous retiendrons 4 auteurs : L’écossais A. Smith : professeur de moral qui a écrit la « théorie des sentiments moraux » en 1759 et la « recherche sur la nature et les causes de la richesses des nations » en 1776. Après sa rencontre avec Quesnay, il traite dans son deuxième ouvrage plusieurs questions :la valeur des marchandises, la croissance éco, l’évolution dans le long terme du système. Il est le principal représentant de l’école classique. David Ricardo : banquier et député anglais. Il apporte une contribution importante à l’œuvre de Smith (il est donc son disciple) en généralisant et en précisant nombre de ses principes. C’est aussi un agent de change à la bourse de Londres et membre du parlement, il écrira en 1817 les « principes de l’économie politique et de l’impôt ». L’anglais T. Malthus : pasteur et professeur d’éco politique. Il publie en 1798 l’« essai sur le principe de population » et en 1820 le « principe d’économie politique ». Jean-Baptiste Say : industriel et économiste qui s’a rme comme représentant des idées de Smith en France. Il publie en 1804 le « traité d’éco politique » et entre 1828-1830 le « cours d’économie politique ». Pour étudier l’éco politique des classiques, il est nécessaire de séparer deux aspects : l’attitude doctrinale : (doctrine de ces auteurs) tous sont d’accord pour la défense du libéralisme éco et la non intervention de l’Etat. Problématique : liberté naturelle et de l’intérêt individuel (d’abord par Smith, puis reprit par Ricardo) L’absence de réglementation étatique donne la possibilité à l’individu de se manifester : les individus en recherchant librement leur intérêt individuel, sont conduit par une main invisible à la réalisation de l’intérêt général. Pour Smith, le marché, son existence est la condition nécessaire et su sante pour que l’intérêt général soit respecter cad qu’il n’y a pas besoin d’état car la présence de marché su t. Smith s’appuie sur une norme : le libéralisme. Cette norme est fondée sur deux idées éco : - l’égoïsme des individus n’est pas forcément contradictoire avec l’intérêt social : « la prospérité eco n’est pas a aire de morale » - Smith - l’intervention publique en contrariant les décisions individuels, peut être nuisible à l’ordre spontané de l’éco : principe de la « main invisible ». Il ne faut donc pas entraver le commerce ni empêcher les individus de se lancer dans des activités eco. ffi ff fl ffi ffi ffi Malgré les aspects sociaux de la révolution industrielle, on constate que Smith et que les autres classiques sont convaincus de la non intervention de l’état ; pour eux, le libéralisme est une doctrine politique qui vise à l’émancipation individuelle. Smith n’est cependant pas un « ultra-libéral » ; Il reconnaît les limites du marché et le rôle positif de l’état dans le nancement des biens publics comme l’éducation. Malthus fait preuve d’un libéralisme des plus extrême : Essai sur le principe de population : il s’oppose à des politiques d’aides aux plus pauvres Il est pour le « contrôle morale de la reproduction » Pour lui, la population s’accroît selon une progression géométrique (1,2,4,8,16), tandis que ce qui est nécessaire pour l’existence des individus augmente selon une progression arithmétique (1,2,3,4). Il y a donc une di érence très importante entre la progression de la population et tout ce qui est nécessaire pour maintenir un bon niveau de vie pour cette population. Le principe de population de Malthus met en lumière trois propositions : 1) la population progresse géométriquement (par multiplication) alors que la production alimentaire progresse arithmétiquement (par addition) il en résulte un risque de famine si la population (notamment les plus pauvres) croît de manière trop importante… Alors que l’expansion de la population est limitée par deux principes : Les obstacles préventifs liées aux contraintes morales (contrôle des naissances, âge du mariage, célibat) Les obstacles destructifs, principalement les guerres et la misère En toutes hypothèses, la population ne peut excéder les moyens de subsistance déterminée pr la nature : la famine et la peur sont donc les meilleurs moyens de limiter l’accroissement de la population. La loi sur les pauvres est donc néfaste pour la société, car en garantissant la subsistance des pauvres, elle leur permet de se multiplier, ce qui réduit la richesse générale. Malthus dénonce l’augmentation du salaire : les salaires doivent en e et rester au niveau minimal (le coût de production de la force de travail) car dans le cas contraire, les ouvriers seraient encouragés à procréer davantage. Pour Malthus, la pression démographique correspond à la matrice déterminante des civilisations. Ainsi, les classiques ne sont pas du tout populationnistes (à l’inverse des mercantilistes). => il faut diminuer la classe sociale des travailleurs, considérés comme nuisibles et qui risquent de se reproduire. 2) L’analyse économique Il existe des divergences entre économistes classiques en ce qui concerne les trois points suivants : A) la valeur des marchandises Smith avance trois causes aux gains de productivité du travail permis par la division du travail : l’accroissement de l’habilité de chaque travailleur (liée à la spécialisation : tâche précise dans laquelle il se spécialise), le gain de temps, notamment sur le passage d’une machine à l’autre ou dans la transmission des pièces (économie du travail : un ouvrier ne perd plus de temps à passer d’une activité à une autre), l’invention d’un grand nombre de machines. Smith et les classiques explique que la richesse (tout ce qui est nécessaire et commode à la vie) est obtenue par le travail. Ils rejettent la thèse des physiocrates selon laquelle uniquement l’agriculture est productive : tous les secteurs sont producteurs de richesses. Smith montre que l’accroissement de la richesse est dû à la productivité du travail, elle même liée aux progrès de la division du travail. => la richesse est obtenue par le travail. fi ff ff Il prend l’exemple célèbre de la manufacture d’épingles : si un ouvrier doit fabriquer une épingle seul au mieux à la n de la journée, il produira une seule épingle tandis que si 15 ouvriers travaillent ensemble, à la n de la journée la productivité égale 15 000 épingles. Cet exemple illustre l’émergence de l’organisation et donc du capitalisme industriel. La division du travail est la base du capitalisme ; mais dans une usine, le salarié perd le contrôle de son propre travail. Il propose une théorie éco qui tente à la fois de décrire et de comprendre les causes de la richesse. Cette théorie est fondée sur la théorie de la valeur-travail = théorie selon laquelle la valeur des marchandises dépend de la quantité de travail nécessaire pour les produire. Une représentation de la société (toujours selon Smith) en trois classes sociales ; à chaque classe est associée une fonction et un revenu. -Propriétaires qui permettent l’utilisation de leur patrimoine foncier et touchent la rente -Marchands et manufacturiers (capitalistes) qui apportent le capital et touchent un pro t -Travailleurs qui contribuent par leur travail à la production des richesses et touchent un salaire. Smith se pose la question de la valeur d’échange : il établi une distinction entre la valeur d’usage des marchandises (leur utilité) et la valeur d’échange. La valeur d’usage est une condition nécessaire pour qu’existe la valeur d’échange car si un bien n’a aucune utilité, il ne trouvera pas d’acheteur et n’aura pas de valeur d’échange (pour que le bien puisse être commercialisé). Mais la valeur d’échange n’est pas déterminée chez les classiques par l’utilité d’un bien cad par la valeur d’usage : elle est déterminé par le travail e ectué pour produire ces marchandises. La théorie de la valeur-travail conduit Smith et Ricardo à une présentation nouvelle de la détermination des prix : - prix de production (prix naturel) qui va rémunérer le facteur travail - prix de vente (prix de marché) : uctue en fonction de l’o re et de la demande La di érence entre les prix est donnée par le taux de pro t cad que dans le prix de vente, nous retrouvons une partie qui correspond aux salaires payés aux travailleurs et une partie au capital dépensé qui correspond au taux de pro t qui est récupéré par les capitalistes. Mais il y a un problème : le facteur de production de richesses, c’est le travail fourni par les travailleurs, pourtant une partie de cette richesse créée est récupérée par les capitalistes. Dans la valeur des marchandises et dans le prix naturel, les salaires sont proportionnels au travail accompli ; or, les pro ts qui, selon Smith, ne rémunèrent aucun travail proportionnel au capital dépensé. C’est contradictoire avec l’idée que le travail est la seule source de valeur, ce qui semble mettre à mal la théorie de la valeur-travail. Cette di culté n’empêche pas Smith d’utiliser la théorie de la valeur-travail pour en tirer des conclusions très importantes sur la nature et la répartition des revenus (typologie des revenus). => on retient que pour Smith, la productivité du travail est due à la division du travail. B) La nature et la répartition des revenus 1 - Salaire L’analyse du salaire de Smith et Ricardo part de l’idée que le travail est une marchandise. Comme toute marchandise, il y a une valeur ou un prix naturel, appelé salaire naturel, et un prix de marché, appelé salaire de marché qui uctue à la hausse ou à la baisse autour du salaire naturel en fonction de l’o re et de la demande sur le marché. Le salaire naturel est déterminé par le coût en travail de production des biens nécessaires à l’entretien des travailleurs et de leur famille. Il doit donc assurer un minimum vital à la reproduction du travailleur (pour le pousser à revenir travailler le lendemain => besoins primaires et besoins de consommation classiques). ff fi fi ff fi fi fl fl ffi ff fi ff fi 2 - Pro t Or, le salaire de marché = Pro t Étant donné que toute la valeur est créée par le travail, le pro t est un prélèvement e ectué par les propriétaires de capitaux sur cette valeur créée par les travailleurs. Une partie de ce qui est créer par les travailleurs ne leur revient donc pas ! Valeur = salaire + pro t => on dit alors que le travail est « exploité » par le capital. Marx dira que le facteur travail/les travailleurs sont exploités par les capitalistes. Ce n’est pas le capital qui crée la valeur, mais il apporte les fonds pour nancer les matières premières et le travail des salariés. Aujourd’hui, en moyenne en France, c’est 65% de salaire et 35% de pro t. En valeur absolue, la part du salaire est majoritaire. Mais 65% se partagent entre la majorité, alors que les 35% entre une minorité, valeur relative en faveur des pro ts => inégalités individuelles. (Distribution fonctionnelle - à voir) 3 - Rente foncière Elle est perçue par les propriétaires fonciers et c’est une partie du pro t versée par les propriétaires des capitaux à ces propriétaires fonciers. ex: les fermiers aux propriétaires des terres. Il y a un con it de répartition entre les propriétaires fonciers, les capitalistes et les travailleurs ; pour Smith et Ricardo, les con its de répartition les plus importants sont ceux entre les capitalistes et les propriétaires fonciers car la rente foncière vient du pro t : si la part du revenu consacrée à la rente augmente, le pro t sera moindre pour les capitalistes et vice versa (con it entre rente et pro t). Pour eux, il n’y a pas de con its de répartitions entre les capitalistes et les travailleurs (c’est le cas comme nous le verrons plus tard pour Marx). La rente foncière est considérée comme un prélèvement sur la valeur créée par les travailleurs agricoles. Smith explique que si les propriétaires fonciers peuvent obtenir le versement de cette rente, c’est parce qu’ils sont dans une situation de monopole due à la quantité limitée de terres. (Très di erent de l’approche du don gratuit de Quesnay). Pour les classiques, notamment Smith, la solution sera le contrôle du monopole des propriétaires fonciers. Aujourd’hui, c’est sensiblement pareil puisque la valeur créée est répartie entre salaires et pro ts. Les pro ts étant eux-mêmes répartis premièrement dans des réinvestissements dans la production, et deuxièmement dans le paiement de la rente des intérêts. Quelle part est réinvestie, quelle part est consacrée aux rentes et intérêts (dividendes et intérêts bancaires) ? La part de l’investissement dans le pro t ne fait que diminuer, on privilégie le paiement des actionnaires. Or, c’est un vrai problème car les investissements diminuent, ce qui aura pour conséquence la baisse de la croissance éco ; autre conséquence : désindustrialisation des pays. On constate en France que la part du pro t consacrée aux réinvestissements ne fait que diminuée et la part consacrée aux dividendes aux actionnaires ne fait qu’augmenter. => Au nal, pro ts, intérêts et rentes foncières sont des prélèvements sur la valeur créée par le travail. Touts les travaux des classiques à la suite de Smith au XIXe vont partager cette idée qu’il existe une exploitation du travail par le capital, soit dans un sens critique du système (comme Marx), soit dans son apologie (Ricardo). Les classiques vont donc abandonnée la théorie de la valeur-travail a n de s’éloigner de la critique faite à la répartition des revenus. Pour les néoclassiques, la question de la valeur ne sera plus analyser. Pour Ricardo : il propose une théorie de la rente di érentielle. Il généralise dans un premier temps la théorie de Smith en s’intéressant aux questions de politiques commerciales. Une partie du travail théorique de Ricardo est ancrée dans les questions politiques de son époque, notamment sur la question de l’organisation du système bancaire ou sur la politique commerciale La théorie de la rente chez Ricardo ff fi fi fi fl fi fi fi fi fl fi fi fl ff fi fi fi fi fi fi fi fi ff fl fi Les « Corn Laws » sont des lois protectionnistes imposées progressivement en Angleterre à partir de la n du XVIIIe a n de protéger l’agriculture locale de la concurrence du blé importé. Il s’oppose à la loi de 1815 et interdit tout importation de céréales tant que les prix ne dépassent pas un certain seuil. Pour lui, le prix des céréales détermine le niveau des salaires, lequel détermine la répartition du revenu entre pro t et rente. Il considère que la rente foncière n’est pas un élément du coût de la marchandise (cad du prix réel), mais un élément de la distribution et de la répartition du produit net. Pour pouvoir prouver que la rente ne fait pas partie de la marchandise, mais qu’elle dépend de la répartition du produit net, Ricardo suit un raisonnement en 3 étapes : - Les terres sont de fertilité di érentes : elles permettent donc des rendements agricoles plus ou moins importants. De fait, à mesure que la population s’accroît, de plus en plus de terres qui sont de moins en moins fertiles sont en culture. En d’autres termes, plus la production de blé augmente et moins les rendements sont élevés => c’est la loi des rendements décroissants. - Unicité du prix de marché : il n’y a qu’un seul prix sur le marché du blé —> celui qui assure la mise en culture de la terre la moins fertile. Or, cette unicité du prix implique que les propriétaires qui béné cient de terres plus fertiles peuvent béné cier d’une rente dont le montant s’élève à mesure que la mise en culture de nouvelles terres s’accroît. => Ce n’est donc pas le prix de rente qui détermine le prix mais le prix du blé, du céréale qui détermine le niveau de rente pour Ricardo. - ce n’est donc par le niveau de rente qui détermine le prix du blé, mais le prix du blé qui détermine le niveau de rente. La terre n’est donc pas un vrai facteur de production. La rémunération du propriétaire constitue un détournement de la richesse par l’activité économique. => résumé de la section : on part de trois classes sociales avec un type de revenu associé ; la valeur est créée par les travailleurs et le pro t et la rente foncière sont des prélèvements fait sur la valeur créée par le facteur travail. S’il y a con it de répartition, c’est entre capitalistes et propriétaires fonciers : si la part de la rente augmente qui dépend de la fertilité des terres, alors les capitalistes voient leur part de pro t diminuer. 2) l’analyse éco : profondes divergences entre eux Théorie valeur utilité => JB Say : la valeur dépend de l’utilité d’un bien. Il ne fait pas la distinction entre prix de marché et prix naturel. Pour lui, les prix est uniquement déterminé sur le marché cad selon l’o re et la demande de ce bien. D’ou son exemple du verre d’eau dans le désert : si le prix de ce verre d’eau est chère c’est parce que son utilité est maximisé dans ce lieu. Il rejette la théorie de la valeur-travail et adopte la théorie de valeur utilité : c‘est l’utilité d’un bien qui détermine sa valeur. Les 3 facteurs de production, créateurs de richesses qui sont : le travail, le capital et la terre (di érence avec Ricardo et Smith pour qui il n’y a que le facteur travail). Il propose une analyse di érente de la répartition du revenu : pour lui, il y a un entrepreneur qui va exprimer une demande (c’est la première fois qu’on retrouve la notion d’entrepreneur qui souhaite, demande un bien) cad qu’il souhaite acheter les services productifs du travail, les services productifs du capital et les services productifs de la terre. Et les facteurs de production : les travailleurs veulent vendre, o rir leur services productifs, idem pour les deux autres facteurs. Voir le résumé dans le cahier 3 revenus qui naissent de la confrontation entre l’o re et la demande : intérêt du capital (confrontation entre l’entrepreneur qui demande services productifs des capitalistes) ; salaires (confrontation entre l’entrepreneur qui demande services productifs des travailleurs) ; rente foncière (confrontation entre l’entrepreneur qui demande souhaite acheter les services productifs de la terre). Sur la création et la répartition du revenu : salaire, intérêt du capital, rente foncière => il n’y a plus la notion de pro t comme chez Smith et Ricardo, mais la notion d’intérêt du capital. (Pour Aristote, c’est la valeur travail qui détermine la valeur via la valeur d’usage et celle de l’échange). À retenir : de la théorie de la valeur de travail de Smith va découler la théorie de la rente di érentielle de Ricardo. ff fi ff fi fi fi ff ff fi ff ff fi fi fl ff fi C) Croissance économique et crises économiques Production —> division du travail —> augmentation de la richesse Accumulation en capital —> épargne avec I=S avec Keynes qui mettra n à cette égalité. La croissance comme accumulation du capital chez les classiques Un principe d’accumulation —> pour Smith, l’économie permet deux sortes d’accumulations : une accumulation des biens : c’est ce que permet le travail productif, dont la production s’accumule dans l’économie. une accumulation du capital : cad des moyens de production. Comme Smith l’explique, la production et les pro ts augmentent en fonction du capital investi. Lorsque les moyens de production augmentent, la richesse augmente aussi. La croissance éco (la richesse) dépend donc de l’accumulation du capital qui est permit uniquement si une partie du revenu est épargnée = l’épargne. Si une part croissante de cette richesse est investie dans le capital, une croissance cumulative peut s’enclencher => processus de croissance cumulative. On a donc Y = C + I + S Pour les classiques (Smith, Ricardo, etc), l’épargne ne peut être dégager du salaire (car c’est le minimum vital pour les travailleurs a n de survivre) mais seulement du pro t, et c’est dans ce sens qu’il y a de l’accumulation du capital : en réinvestissant, ce qui permet l’augmentation de la croissance éco. (Pour les classiques, la monnaie n’est qu’un voile et l’épargne est entièrement dépensée ou réinvestit). Processus de croissance chez Smith et les classiques Pour J-B. Say, la croissance doit aussi être cherchée ailleurs : « c’est l’o re qui détermine la demande » —> la loi des débouchés => la croissance est donc assurée et il ne peut pas y avoir de crises de surproduction. fi fi fi ff fi L’analyse économique : profondes divergences entre eux JB Say rejette la théorie de la valeur travail ; il théorise la notion de valeur utilité. 3 facteurs de production créant de la valeur : le travail le capital la terre A chaque facteur de production il y a un type de revenu associé. Sur la création et la répartition du revenu : salaire, intérêt du capital, rente foncière. Il n’y a qu’un seul prix pour lui : le prix de marché. Di érence entre Say et les autres classiques : la valeur utilité et la valeur travail di érence pro t - intérêt 3 revenus vs 1 seul revenu prix (1 seul) vs deux prix pour les autres Say et Ricardo se situent dans la lignée de la théorie de Smith. Pour eux, l’épargne est la condition nécessaire et su sante de la croissance L’épargne est nécessairement dépensée, et cette épargne donne naissance à la demande de biens de consommation. La monnaie n’étant qu’un voile => la monnaie est donc exogène (via le processus d’accumulation). Rappel : Les capitalistes sont ceux qui permettent l’épargne via le pro t (car les travailleurs n’ont pas su samment de revenus pour permettre cette accumulation). Say complète cette analyse par sa célèbre loi des débouchés : l’o re crée sa propre demande Idée : la production (dans l’ensemble des secteurs) génère des revenus su sants qui ouvrent des débouchés à cette production. Conséquence : les crises générales de surproduction sont impossibles (car tout ce qui sera produit sera vendu d’après la loi des débouchés). Il peut y avoir des crises sectorielles temporaires, mais elles disparaissent si l’on laisse jouer de manière libre l’o re et la demande pour retrouver l’équilibre sur le marché. Elle va dominer la pensée économique jusqu’en 1930 (jusqu’à l’œuvre de Keynes). Le rôle de la demande e ective Thomas Malthus s’oppose aux thèses de la croissance de Say et Ricardo. 1814-1817 : Malthus adresse des lettres à Ricardo. Il met en cause la loi des débouchés et insiste sur le rôle moteur de la demande dans la croissance. Malthus a rme que l’insu sance de la demande de biens de consommation, due à la faiblesse des salaires (ayant un e et direct sur la demande), suscite des crises de surproduction périodiques cad que tout ce qui est produit n’est pas vendu. il rejette le fait que l’épargne soit une condition su sante de la croissance. La croissance a comme première exigence l’existence d’une demande solvable su sante, d’une « demande e ective », dit-il, expression que reprendra Keynes plus tard. Si la demande est su sante l’épargne dépensée entraînera une augmentation de la production, qui sera vendue. Mais si la demande est insu sante le surplus de production restera invendu. Rappel : la croissance chez Smith, Ricardo et Say s’explique par la division du travail et l’épargne. ff ffi ff ffi ff ff ffi fi ff ffi ffi ff ffi ffi ff fi ffi ffi Karl Marx : la critique du capitalisme et de l’économie politique classique Il est considéré comme le dernier des classiques. L’Europe dans laquelle se développe l’éco politique classique est celle de la Révolution industrielle. Les conditions de travail et de vies imposées aux ouvriers suscitent de nombreux mouvements sociaux, grèves, révoltes, protestations. Il va y avoir des mouvements de contestations au niveau des idées contre notamment le développement du capitalisme industriel et de ses conséquences sociales ; contre le dvlpt du libéralisme éco et les lois naturelles du sytème capitaliste qu’il fallait respecter avec pour principal représentant Karl Marx. Le travail de Marx est multiforme : il était philosophe, sociologue, économiste, historien mais surtout un militant « prolétaires de tous les pays, unissez-vous » Ses principaux ouvrages sont : - Manuscrits économico-philosophiques (1844) - L’idéologie allemande (1846) - Le manifeste du Parti communiste (1847) co-écrit avec Engels (philosophe et théoricien socialiste) - Le fondements de la critique de l’économique politique (1857-1858) - Le Capital, dont seul le premier livre parait de son vivant en 1867. Les livres II et III ayant été publiés par Engels après la mort de Marx. Dès la publication des manuscrits économico-philosophiques en 1844, Marx présente une critique de la société capitaliste qui selon lui est caractérisée par l’existence d’un type de travail bien précis : le travail aliéné. Le produit du travail des travailleurs ne leur appartient pas cad que le produit, le résultat du travailleur lui est étranger. L’organisation du travail (caractérise aussi une société capitaliste qui) n’est pas décidée par les travailleurs (lui est donc aussi étrangère). Elle se caractérise aussi par le fait qu’un travailleur ne travaille pas pour satisfaire un besoin (le travail ne permet pas la satisfaction d’un besoin), mais seulement pour avoir un salaire minimum. Dès 1844, Marx explique que les conditions pour en nir avec ce travail aliéné sont : - L’abolition de la propriété privée, mais surtout celle des moyens de production, - La n de la production marchande et de la monnaie - La construction d’une société de producteurs libres et associés. Il développe donc une nouvelle théorie : il s’inspire de la théorie de la valeur-travail de Smith et Ricardo et il critique cette même théorie, puis développe la théorie de la plus-value. Deux manières d’expliquer l’Histoire L’idéalisme : l’histoire est une conséquence de l’évolution des idées (développée par Hegel) L’histoire est une conséquence de l’évolution des idées ex : c’est parce qu’il y a eu une idée de liberté qu’il y a eu la Révolution française. Le matérialisme : l’histoire est le résultat d’une évolution des conditions matérielles d’existence : évolution entre les classes sociales durant l’esclavage puis au passage du féodalisme - cerf et seigneur - et ensuite au salariat - capitalistes et travailleurs -. Marx développera la notion de matérialisme historique : il expliquera les mouvements, les évolutions historiques par les contradictions qui existent entre les capacités de production d’une société et les capacités de consommation d’une société. Les travaux de Marx s’inscrivent dans le matérialisme : pour lui, les lois économiques sont spéci ques à un mode de production historiquement déterminé à la production capitaliste. Pour lui, l’économie politique permet de découvrir « l’anatomie de la société bourgeoise » et cette connaissance va permettre de mieux lutter contre le système capitaliste et de hâter sa disparition. En 1847, on identi e la théorie de la plus-value de Marx. Le Manifeste du Parti communiste est constituée en 2 parties : fi fi fi fi 1 - Une apologie de la bourgeoisie : pour lui, la bourgeoisie est à la source de la Révolution française et que c’est grâce à cette bourgeoisie que l’aristocratie a été renversée. Elle a permis la construction d’usines et de produire un certain niveau de richesses inédit. 2 - présentation du problème => existence d’un con it de répartition : la propriété de moyens de production comme les usines est privée ; elle provoque un con it de répartition entre les capitalistes et les travailleurs. Déjà en 1847, Marx proposait une solution : abolition de la propriété privée des moyens de production. Capitalisme = logique d’accumulation de capital par réinvestissement des pro ts dans des nouveaux moyens de production. On parle de capitalisme car les capitalistes sont dans la nécessité d’accumuler du capital de manière continue pour pouvoir survivre face à la concurrence. Il repose sur : - la propriété privée des moyens de production pour quelques-uns (les capitalistes), - le salariat pour les autres (les travailleurs). Salariat = la nécessité de vendre la force de travail pour pouvoir survivre et consommer. Le capital (livre I) a pour titre complet « une critique de l’économie politique » (critique à la pensée classique). Marx va procéder en deux temps : A. La théorie de la valeur-travail de Marx (quand il s’inspire de Smith et Ricardo) On identi e deux concepts : le travail abstrait et le travail concret. Pour lui, la « substance » (la source) de la valeur est le travail abstrait - Type de travail dé ni par Marx comme faisant abstraction des particularités concrètes des activités productives qui donnent naissance à la valeur d’usage. - Pour Marx, dans le capitalisme, le travail n’est pas pris en compte socialement pour son utilité, mais uniquement pour le temps qu’il faut pour l’exécuter (nombre d’heures pour la production d’un bien), sans égard pour son contenu. Chaque « travail » a deux côtés : 1 - Le travail produit un bien et en tant que tel, chaque travail est di erent des autres (car production de di érents types de bien) => travail concret 2 - Mais en tant que démène d’énergie humaine mesurée par le temps, tous les travaux sont égaux, ils ne se distinguent que par leur aspect quantitatif (travail abstrait). Le concept du « fétichisme de la marchandise » (obsession de l’accumulation du capital) Dans le fétichisme de la marchandise, le côté « concret » des produits, des travaux et nalement de toute manifestation de la vie humaine se voit placer au deuxième lieu, derrière le côté « quantitatif ». B. La théorie de la plus-value et l’exploitation capitaliste (critique de la théorie de Smith et Ricardo) Deux types de revenu chez Marx : le salaire et le pro t ; la question principale de son analyse est de savoir comment le pro t est crée. Si toute valeur résulte du travail er si cette valeur est ensuite répartie entre salaires et pro ts : - soit le salaire est inférieur à la valeur travail - soit que le pro t est nul… (or inenvisageable) Logiquement, pour que le pro t puisse être payé, le travail n’est pas payé à sa valeur. => le pro t est un vol ? C’est le produit de l’exploitation des travailleurs. Il développe alors sa théorie de la plus-value et de l’exploitation capitaliste (car il cherche les origines du pro t) qui se fonde sur la distinction entre travail et force de travail : ce que vend le travailleur et achète le capitaliste, c’est la force de travail : la capacité physique et/ou intellectuelle, la puissance du travail, la capacité de travailler, par exemple, pendant une journée. Mais à la n du processus de production, ce qui est vendu par les capitalistes c’est la valeur qui a été créée par la force de travail. Pour Marx, l’origine du pro t est la di érence entre la valeur créée par la force de travail (valeur vendue par les capitalistes à la n du processus de production) et la valeur de la force de travail (valeur payée par les capitalistes pour acheter la force de travail), représentant donc la plus-value. Pour faire augmenter le pro t, il faut augmenter le travail (passer de 6h de travail à 8h par jour). fi fi fi fi ff fi fi fi fi fi fi fi ff fi fl ff fl fi fi fi L’expression monétaire de cette plus-value est donc le pro t. => le pro t n’est donc pas un vol pour Marx, mais une exploitation. On peut mesurer le degré d’exploitation, mesuré par le taux de la plus-value. - C = capital « constant » (l’argent qui achète les moyens de production) - V = capital « variable » (l’argent qui achète la force de travail) - PL = plus-value - Taux de plus-value = plus-value / capital « variable Marx s’intéresse aussi aux moyens dont dispose les capitalistes pour faire augmenter le taux de plus-value - le premier moyen : augmenter la cadence, la durée du travail : on parle de plus-value absolue mais contraintes rencontrées : limites physiologiques des travailleurs et les luttes ouvrières pour faire baisser la durée et l’intensité du travail. - le deuxième moyen : la plus-value relative : augmentation de la productivité via l’évolution des machines, le progrès technique. L’analyse des crises chez Marx : l’expression des contradictions du système capitaliste 1. Marx s’intéresse aussi aux crises économiques. Le mode de production capitaliste est uniquement une étape dans le développement de la société, de l’humanité. Quand on parle de crise éco, selon Marx, le capitalisme est devenu un obstacle au dvlpt de ces forces productives et qu’il est tant de renverser ce mode de production pour que le dvlpt des forces productives se poursuivent. => Le capitalisme est donc condamné, il est obsolète. 2. La baisse tendancielle du taux de pro t : diminution tendancielle de la capacité à extraire de la plus-value. Son origine étant la substitution du capital au travail : - sous l’e et de la concurrence : capitalistes introduisent le progrès technique => travail plus productif - le capitaliste réduit sa capacité à extraire de la plus-value car seul le travail produit de la plus-value. Les marchandises sont vendues à un prix de production prenant en compte un « taux de pro t moyen » cad que seules les entreprises les plus capitalistiques béné cieront de la distribution des pro ts et capteront un surpro t. Les entreprises les moins capitalistes seront dans la situation inverse : - La concurrence les conduira à augmenter la « composition organique de leur capital » cad le rapport entre le capital et le travail. - Ce comportement global conduira à une augmentation de l’accumulation du capital, ce qui conduit à la baisse de l’extraction globale de la plus-value et par conséquent à la baisse tendancielle du taux de pro t. L’économie néoclassique Naissance d’une nouvelle école de la pensée après la publication du premier livre du Capital, une école quali ée à tort de néo-classique. Ses fondateurs sont: Jevons, professeur d’éco politique à Manchester (Théorie de l’économie politique 1871), Menger, professeur d’éco politique à Vienne (Fondements d’économie politique 1871) et Walras, professeur d’éco politique Lausanne (Éléments d’économie politique pure 1873, Études d’économie sociale (1896) et Études d’économie appliquée 1898) fi fi fi ff fi fi fi fi fi fi Ces trois fondateurs, ont des successeurs immédiats qui vont se regrouper en 3 écoles : L’école de Lausanne dont le principal représentant par V. Pareto L’école de Cambridge dominée par A. Marshall L’école de Vienne, dont les principaux représentants sont F. von Wieser et E. Böhm- Bawerk L’école néoclassique comprend aussi 2 sous-courants en macroéconomie : Les monétaristes qui s’appliquent notamment à démontrer la neutralité de la monnaie à long terme, l’ine cacité des politiques de relance de la demande et les e ets pervers de l’instabilité monétaire, représenté principalement par M. Friedman Les « nouveaux classiques » : dans les années 1970 introduisent l’hypothèse des anticipations rationnelles, s’attachent à donner des fondements microéconomiques à la macroéconomie et pensent démontrer l’ine cacité des politiques économiques, même à très court terme (Barro, Lucas, Sargent) Le terme néoclassique est utilisé à tort ! Le mot « classique » se justi e uniquement dans la mesure où les auteurs néoclassiques sont pour le libéralisme économique (le seul point commun avec les classiques). Le principal objet d’étude ne sera plus les lois économiques qui commandant/régulent la production et la distribution des marchandises, l’origine et la distribution du revenu, la croissance économique ou les crises (comme c’est le cas des classiques). Le principal objectif des néoclassiques est d’analyser l’économie comme une simple logique du choix rationnel. Chez les néoclassiques, la société se compose des individus libres et égaux (et non de classes sociales) qui vont faire des choix rationnels qui maximisent leur satisfaction (consommer, travailler, produire etc.. ou non) et qui ne se trompe jamais et qui vivent dans un univers conditionné par la rareté avec pour principal représentant de cette société : Homo oeconomicus = agent rationnel qui cherche à maximiser son utilité/satisfaction dans un contexte de rareté Cette conception de l’économie ouvre la voie à une utilisation massive des techniques mathématiques, on considérera l’économie comme une science exacte alors qu’en réalité elle est une science sociale. Les théories de la valeurs et de la répartition Les néoclassiques rejettent la théorie de la valeur-travail et ils adoptent le point de vue de Jean Baptiste Say, cad la théorie de la valeur-utilité : la valeur est déterminée par l’utilité. Mais il y a un point de di érence : l’utilité considérée ici est l’utilité de la dernière unité consommée de chaque bien appelée utilité marginale. L’utilité d’un bien n’est pas une grandeur absolue, elle doit être évaluée au regard de la quantité consommée. Si est l’utilité totale fournie par l’acquisition de unités du bien, l’utilité marginale est calculée comme la dérivée de cette fonction : Um(x) = dU/dx = U’x On suppose alors que l’utilité marginale est toujours positive (« plus est mieux ») et décroissante (loi de satiété) : dU/dx > 0, d²U⁄dx² < 0 La valeur provient de l’utilité marginale, une utilité qui décroît au fur et à mesure de la consommation d’un bien De la « loi psychologique de décroissance de l’utilité marginale » sont déduites 4 conséquences : L’agent économique est rationnel et il n’accepte de consommer davantage que si son prix baisse L’agent économique maximise l’utilité de sa consommation totale uniquement si le prix relatif d’un bien est proportionnel à l’utilité marginale Les prix des biens sont des indicateurs de leur rareté Si les quantités sont données, la détermination du prix des biens ne requiert pas la connaissance de leur coût de production ffi ffi ff fi ff 1. Détermination des prix Les prix sont déterminés par le marché. Sur le marché, les prix « révèlent » les utilités marginales perçues par les contractants : la valeur est subjective et le prix de marché en est la seule expression objective. Le prix est le prix « d’équilibre » du marché : il faut laisser fonctionner le marché librement. 2. Répartition des revenus Les revenus représentent les prix de marchandises. A l’occasion des opérations d’achat/vente des services productifs naissent les revenus : les salaires, l’intérêt du capital et la rente foncière. Ils sont déterminés par l’o re et la demande de services productifs. Il n’y a pas de référence à l’existence de classes sociales, uniquement des individus qui vendent des facteurs de production. 3. L’analyse de l’équilibre général et optimal du marché Les néoclassiques vont construire des modèles d’équilibre général : équilibres simultanées et interdépendants sur l’ensemble des marchés. Walras dé nit l’équilibre comme une situation telle que ni les consommateurs ni les producteurs n’ont intérêt à modi er les quantités des biens et services demandés et o erts sur le marché. Pareto dé nit une « situation d’optimum » comme l’état à partir duquel on ne peut améliorer la satisfaction d’un individu sans détériorer celle d’au moins un autre. 4. Le chômage et les crises L’analyse des néoclassiques tient dans une seule proposition : dans une société où l’Etat s’abstient de toute intervention, les forces du marché ont pour e et d’établir automatiquement la production nationale à un niveau tel que tous les travailleurs et tous les capitaux disponibles sont utilisés. Ainsi, le chômage durable ou une sous-utilisation des capitaux sont impossibles : le plein-emploi est donc assuré. Si le chômage existe, cela est temporaire et s’explique parce que : - Soit l’Etat empêche l’ajustement des salaires pour retrouver l’équilibre (ex. SMIC) - Soit « les syndicats » empêchent le rétablissement de l’équilibre dans le marché du travail La rupture keynésienne (Début du XXème siècle) Contexte historique et intellectuel Période qui s’étend du début du 20ème siècle à la SGM : Transformations dans la structure des économies capitalistes : processus de concentration et de centralisation du capital Vif essor des économies capitalistes développées dans les 20 années qui précèdent la PGM (augmentation du niveau de vie) Développement de l’expansion coloniale en Afrique et en Asie. C’est une période qui va être marquée par la crise des années 30 : la Grande dépression économique (taux de chômage très élevé et durable), considérée par les néoclassiques comme une anomalie car selon eux, les cycles éco sont réguliers ; il peut y avoir des crises éco mais elles restent passagères. fi fi fi ff ff ff Sur le plan intellectuel, le triangle « Cambridge-Oxford-Londres » est au cœur d’une « e ervescence intellectuelle ». La plupart du contenu de la théorie économique moderne va être imaginé pendant cette période. Cambridge : « révolution macroéconomique » initiée par Keynes, écrits économiques de Kalecki (1899-1970), Sra a (1898) ou encore Robinson Oxford : J. Hicks à pour volonté de di user et de populariser la théorie de l’équilibre général de L. Walras ; rejet masqué de Keynes : di usion de la théorie keynésienne par Hicks, présentation de la synthèse néoclassique : théorie keynésienne et théorie de l’équilibre général (IS/LM) Londres : F. Von Hayek (1899-1992) : redécouverte d’une vision autrichienne du marginalisme (LES), nouvelles théories du commerce international (modèle Hecksher-Ohlin) ou encore des nouvelles théories de la rme sous l’impulsion de R.Coase (1910-2013) La rupture keynésienne John Maynard Keynes (1883-1946) : haut fonctionnaire britannique, professeur d’économie politique et plusieurs fois désigné comme conseiller du gouvernement britannique. C’est un intellectuel et un homme in uent. Ses œuvres principales : Les conséquences économiques de la paix (1919), Un traité sur la monnaie (1930) « Cambridge Circus » : il élabora le cadre d’analyse permettant de comprendre la situation créée par la crise de 1929. Son projet est de sauvegarder le capitalisme. Il va défendre l’intervention de L’Etat dans la vie économique en vue d’atténuer l’ampleur des crises et du chômage. Le keynésianisme est à la fois une théorie et une politique exposée dans principalement 2 ouvrages : Un traité sur la monnaie (1930) et Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936) La théorie économique keynésienne repose sur un principe : le principe keynésien = le rôle moteur est joué par la demande globale. Keynes s’oppose à la thèse selon laquelle l’o re crée sa propre demande (loi des débouchés de JB Say) et défend l’idée que : le niveau de la production et celui de l’emploi dépendent de la demande e ective, cad des débouchés anticipés par les entrepreneurs. Il ré échit sur le court terme c’est-à-dire en supposant que la quantité de biens d’équipement et du travail est donnée, la demande e ective joue un rôle moteur (fait référence à Malthus). Il va analyser les composants et les déterminants de la demande globale. ff fl ff fi fl ff ff ff ff ff « Loi psychologique fondamentale », également appelée la "loi de la préférence pour la liquidité", stipule que les individus ont tendance à préférer détenir des actifs liquides plutôt que des actifs moins liquides, même si ces derniers o rent des rendements plus élevés. Cette préférence pour la liquidité est in uencée par des facteurs psychologiques tels que la peur de l'incertitude et la préférence pour la sécurité nancière. Selon Keynes, cette loi psychologique fondamentale est un facteur clé dans la détermination du niveau de l'investissement et de l'activité économique globale ; contraire à la théorie néoclassique où la monnaie serait utilisée uniquement pour motif de transaction. Lorsque le revenu augmente, la propension à consommer, cad la part du revenu dédiée à la consommation augmente, mais dans une faible proportion par rapport à l’augmentation du revenu. La demande de monnaie est fonction décroissante du taux d’intérêt, cad que lorsque le taux augmente, les agents auront pour préférence de placer leur argent plutôt que de le laisser sous forme liquide et inversement lorsque celui-ci baisse. E cacité marginale du capital = utilisation d’une unité supplémentaire de capital qui fait face à une incertitude. => On peut donc voir dans cette analyse que la monnaie n’est pas neutre et il n’y a pas de dichotomie entre la sphère réelle et la sphère monétaire car l’investissement a ecte la demande globale. L’Etat doit donc intervenir de 3 façons : Elaborer une politique de redistribution (réduction des inégalités de richesses) de revenu pour augmenter la demande des biens de consommation, surtout des ménages les plus défavorisées (augmentation de leur propension à consommer) ; pour nancer cette politique, il va préconiser une politique scale redistributive avec des taux d’imposition en fonction du revenu. Mettre en place des politiques d’investissement publiques (grands travaux publics), considérée comme une politique essentielle pour dynamiser l’emploi. Politique monétaire : adopter une politique d’extension monétaire qui va avoir un e et sur le taux d’intérêt et sur l’investissement, notamment l’investissement privé permettant ainsi d’augmenter le niveau d’emploi et de consommation et par conséquent, permettre une augmentation de la production (circuit keynésien). Cette analyse va dominer jusque dans les années 70, jusqu’à l’apparition des monétaristes (M.Friedman) qui vont condamner l’intervention de l’Etat et le retour du libéralisme. Les monétaristes considèrent que l'in ation est un phénomène monétaire, c'est-à-dire qu'elle est causée par une augmentation excessive de la masse monétaire. Selon eux, une hausse de la quantité de monnaie en circulation entraîne une augmentation de la demande globale, ce qui peut conduire à une augmentation des prix. En revanche, les keynésiens considèrent qu'elle est liée à un déséquilibre entre l'o re et la demande agrégée dans l'économie. Ils estiment que l'in ation peut être causée par une insu sance de la production par rapport à la demande globale, ce qui peut entraîner une augmentation des prix. Ils mettent également en avant d'autres facteurs comme les coûts de production, les chocs externes ou les comportements des entreprises et des consommateurs. ⛔ Ne pas confondre néo-keynésien (mélange entre les néoclassiques et les théories de Keynes) et post-keynésien (s’inscrit directement dans les travaux de Keynes) ffi ffi fi fl fl fi ff fi fl ff ff ff

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