Les Conséquences du Congrès de Vienne en Europe et en France PDF

Summary

Ce document explore les conséquences du Congrès de Vienne en Europe et en France, traitant de la restauration de la monarchie, du rôle du nationalisme et du libéralisme suite à la chute de Napoléon. Le document examine également les changements territoriaux et les questions posées par les mouvements politiques et sociaux du XIXe siècle. Il s'adresse aux étudiants de Première.

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SÉQUENCE 2 CHAPITRE 4 Les conséquences du congrès de Vienne en Europe et en France A Vienne, une conférence réunit en 1814-1815 les principaux souverains d’Europe pour régler les problèmes nés de la chute de l’Empire napoléonien. Avec la fin de l’Empire de Napoléon et dans le cadre du congrès de...

SÉQUENCE 2 CHAPITRE 4 Les conséquences du congrès de Vienne en Europe et en France A Vienne, une conférence réunit en 1814-1815 les principaux souverains d’Europe pour régler les problèmes nés de la chute de l’Empire napoléonien. Avec la fin de l’Empire de Napoléon et dans le cadre du congrès de Vienne, la France voit revenir un roi de la dynastie des Bourbons sur le trône. C’est la Restauration : la Révolution et l’Empire sont présentés comme une parenthèse. Problématique Comment le congrès de Vienne a-t-il restauré l’ordre monarchique en Europe ? Plan Dans un premier temps, le congrès de Vienne va réorganiser l’Europe à la suite de la chute de l’empire napoléonien. Dans un second temps, le congrès de Vienne va contribuer à restaurer la monarchie en France. 1. Le maintien de l’ordre ancien à l’échelle de l’Europe Après la chute de Napoléon, les alliés se réunissent en congrès, à Vienne de septembre 1814 à juin 1815. Les quatre puissances victorieuses de la France (l’Angleterre, la Prusse, l’Autriche et la Russie) mènent les débats. Le principal animateur du congrès est le chancelier autrichien Metternich. A. Le retour de l’ordre ancien Une nouvelle organisation de l’Europe Le Congrès de Vienne redessine la carte politique de l’Europe. Les grandes puissances s’accordent des avantages territoriaux mais en veillant aussi à ce qu’aucune d’entre elles ne deviennent hégémonique. L’objectif est d’éviter un nouvel embrasement généralisé. Enfin, les alliés décident de rencontres internationales régulières : c’est le concert européen qui est parachevé par la signature du pacte de la Sainte Alliance. On assiste à un redécoupage territorial de l’Europe car les frontières des espaces conquis par Napoléon sont redessinées : De nouveaux Etats apparaissent à l’exemple des Pays Bas. La Confédération germanique réuni 39 Etats dans un découpage simplifié par rapport à 1792. Le Danemark, allié de Napoléon perd la Norvège. CNED – PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE 1 La Russie annexe la Finlande et la Grand-Duché de Varsovie. Les frontières de l’Espagne et du Portugal reviennent à l’équilibre antérieur et sont restitués dans leurs anciennes dynasties. Les territoires insulaires permettent au Royaume-Uni de régner sur les mers pendant le 19e siècle. Concernant plus spécifiquement la France, les frontières sont ramenées à celles de 1791. Le congrès de Vienne prend soin d’entourer la France d’Etats agrandis pour contenir toute volonté expansionniste. Document 1. Le congrès de Vienne : le gâteau des rois. Caricature du congrès de Vienne (1812). Questions. 1. Décrivez la caricature (qui sont ces personnages ? Que vont t’ils ?) 2. Expliquez la situation particulière des Français lors du Congrès de Vienne. Les souverains européens réaffirment leur volonté de revenir à l’ordre ancien. C’est pourquoi ils confirment le principe de légitimité dynastique qui restaure sur leur trône les souverains renversés par la Révolution ou par Napoléon (les Bourbons en France et en Espagne). Ainsi le congrès de Vienne réorganise politiquement et géographiquement l’Europe afin de mettre fin à l’épisode révolutionnaire français et à ses conséquences directes en Europe. B. Le refus des nationalités Le Congrès de Vienne s’est affiché clairement contre tout mouvement libéral et national. L’équilibre des grandes puissances monarchiques n’est pas compatible avec le principe des nationalités. Les membres du congrès de Vienne ont le désir de revenir à une « Europe des princes » et de ne pas tenir compte des désirs des peuples animés par des sentiments révolutionnaires. C’est pourquoi aucune aspiration nationale n’a été prise en compte lors du Congrès de Vienne : si la France retrouve ses frontières de 1790, la Pologne est partagée entre la Russie, l’Autriche et la Prusse, la Belgique est intégrée aux Pays-Bas, et l’Allemagne reste une confédération d’Etats multiples. Quant à l’Italie, elle est 2 CNED – PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE considérée par Metternich comme « une simple expression géographique » et demeure divisée en huit États. Pourtant, dès 1815, en Italie comme dans d’autres pays d’Europe, des mouvements libéraux et nationaux tentent de résister au nouvel ordre européen. Dans les années 1820 les aspirations à la liberté et les sentiments nationaux émergent. Ils sont à l’origine de mouvements politiques qui contestent l’ordre monarchique traditionnel. Des sociétés secrètes sont créées dans les Etats où le régime interdit toute expression démocratique. C’est le cas dans la péninsule italienne avec la carbonaria qui regroupe, dans une organisation secrète, une élite nationaliste. Pour aller plus loin : la carbonaria, le mouvement nationaliste italien Les carbonari italiens tirent leur nom des charbonniers dont les cabanes dans les forêts auraient abrité leurs réunions clandestines loin du regard de la police qui les pourchassait. Comme le souligne Mazzini, un des carbonaro, « Nous sommes un peuple de 21 à 22 millions d’hommes désignés […] sous un même nom (celui du peuple italien) renfermés dans les limites naturelles les plus précises que Dieu aient jamais tracée […], parlant la même langue modifiée par des patois […], ayant les mêmes croyances, les mêmes mœurs […] ; fiers du plus glorieux passé politique, scientifique, artistique qui soit connu dans l’histoire européenne […] La carte de l’Europe est à refaire. » Les frontières sont à revoir et d’autres valeurs sont à instaurer. Les partisans du libéralisme tentent de résister à l’ordre du Congrès de Vienne. Les libéraux refusent la société d’ordres et ils veulent établir le libre-échange économique mais aussi la liberté d’expression et de réunion. Le libéralisme est étroitement lié au nationalisme. Les libéraux demandent l’application du principe de la souveraineté nationale, et donc la reconnaissance de la nation. Pour diffuser ces idées libérales et nationales, les sociétés secrètes sont créées un peu partout en Europe et en particulier en Italie, où se développe le carbonarisme. Les carbonari s’organisent en petits groupes cloisonnés, appelés « ventes ». Ce mouvement recrute ses membres parmi les classes aisées et cultivées notamment chez les étudiants, les enseignants, et les militaires. Dans les années 1820-1830, ils revendiquent l’unité italienne et aspirent à une république démocratique. Leurs actions violentes (attentats) visent à préparer le renversement des monarques des États italiens soutenus par l’Autriche. En 1820-1821, des soulèvements de carbonari se déroulent à Naples dans le royaume des Deux-Siciles ainsi que dans le royaume du Piémont. Ils sont rapidement réprimés avec l’aide de l’armée autrichienne. Une deuxième série de soulèvements ont lieu dans les années 1830-1831 dans le duché de Modène, dans le duché de Parme et dans les États pontificaux. Ils sont également écrasés par l’intervention des forces armées autrichiennes. Avec cet échec, le carbonarisme est frappé à mort. De nombreux membres sont exécutés ou jetés en prison comme Silvio Pellico ou contraint à l’exil comme Giuseppe Mazzini. Mais le congrès de Vienne tourne la page de toute notion féodale. La Révolution française en avait sonné le glas bien au-delà de ses frontières et Vocabulaire la période qui s’étend de 1792 à Waterloo voit la France se poser en principal responsables des bouleversements qui secouent l’Europe. Mais l’héritage de Libéralisme. Idéologie cette Révolution va au-delà de la « modernisation » de la carte de l’Europe. politique et économique Elle a impulsé un mouvement d’identité nationale plus ancré dans les esprits qui favorise les libertés qu’avant, quand les repères culturels et identitaires ne couvraient qu’un espace individuelles. local ou régional, ne coïncidant pas avec les frontières politiques. Nationalisme. Idéologie qui revendique le fait qu’une nation a des droits. 2. La restauration de la monarchie en France. Si le congrès de Vienne réorganise l’Europe, il contribue aussi à la restauration de la monarchie en France. CNED – PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE 3 A. La Restauration : le retour de la monarchie A la chute de l’empire napoléonien, la monarchie revient au pouvoir (c’est la Restauration). Le 3 mai 1814, Louis XVIII, frère de Louis XVI, fait son entrée dans Paris. Il écarte les prétentions constitutionnelles du Sénat et réaffirme tirer sa légitimité de Dieu et non de la nation. La Charte constitutionnelle du 4 juin fixe les règles politiques et garanti certains acquis révolutionnaires : Les droits individuels : droits de propriété, liberté de presse et d’expression, liberté religieuse. L’abolition des privilèges liés à la noblesse est confirmée. Pourtant, la situation politique reste complexe et rien n’est acquis pour ce nouveau pouvoir : Les cadres dirigeants (qui soutenaient la monarchie pendant la Révolution) ont été absents de la France durant 20 ans. Une partie des religieux exigent que les biens nationalisés soient rendus à l’Eglise. Vocabulaire L’armée est épurée du fait de difficultés financières. Suffrage censitaire. Le roi conserve la noblesse d’empire mais restaure l’éclat de l’Ancien régime. Système électoral qui accorde le droit de vote à Une monarchie parlementaire se met en place. Le pouvoir est partagé entre ceux qui paient un impôt le Roi et le Parlement. Le régime censitaire ne compte que 100.000 électeurs. (le cens), autrement dit Les électeurs peuvent voter parmi 15.000 éligibles. Deux chambres votent les les citoyens les plus lois et les pairs de France sont élus à vie. Il s’agit de gouverner sans donner le riches. pouvoir aux classes laborieuses jugées dangereuse par le pouvoir. La monarchie se replace dans une continuité. Document 2. « Le portrait de Louis XVIII symbole d’une continuité dynastique » A gauche : Louis XVI en costume de sacre par J.S. Duplessis en 1777. A droite : Louis XVIII en costume de sacre par F. Gérard vers 1815. https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Louis_XVI_en_habit_de_sacre.jpg ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_XVIII#/media/ File:G%C3%A9rard_-_Louis_XVIII_of_France_in_Coronation_Robes.jpg 4 CNED – PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE Questions. 1. Présentez les deux documents. 2. Décrivez en quelques mots les deux portraits des rois de France. 3. Les portraits semblent dire que finalement rien n’a changé en France. Est-ce vrai ? B. Un retour en arrière impossible Napoléon entre départ et retour. Les 4 et 6 avril 1814, Napoléon abdique. C’est parmi une foule hostile que Napoléon traverse la France. Les élites qui pensaient pendant un temps qu’il pouvait terminer la Révolution tout en assurant ses acquis, ne le soutiennent plus. Les masses populaires se détournent également de l’empereur pour des raisons économiques et le poids de la conscription. Les Cent-Jours. En mars 1815, Napoléon tente de reprendre le pouvoir. Il est acclamé lors de son entrée dans Paris, alors que Louis XVIII s’est enfuit. La reconquête du pouvoir par Napoléon durant les « Cent-Jours » s’explique en partie par les incertitudes de la France durant cette période de la Restauration. Les Bourbons veulent restaurer le pouvoir comme si la Révolution n’avait pas existé. Napoléon adopte l’Acte additionnel, texte inspiré des principes libéraux. Il reprend des éléments de la Charte de Louis XVIII, d’un exercice du pouvoir partagé comme en Angleterre, d’un suffrage censitaire… mais cette rupture par rapport à sa gestion despotique du passé n’est plus la priorité : les monarchies européennes estiment que Napoléon reparaît en France avec « des projets de trouble et de bouleversement ». La défaite de Waterloo met fin à son retour. Le 8 juillet 1815, Louis XVIII revient à Paris, soutenu par les puissances européennes. La monarchie devient de plus en plus sévère. Louis XVIII est marqué par la Révolution et les massacres qui ont été commis. Il a la hantise du complot et du coup d’Etat. Aussi contrôle-t-il l’armée et les enseignants pour lui assurer un soutien. L’exil de Napoléon à Saint Hélène marque la fin d’une époque qui a profondément marqué et bouleversé la vie des Français et indirectement celle des Européens. La page ouverte en France et en Europe en 1789 n’est pas effacée et la société qui émerge après 1815 ne revient pas sur l’égalité juridique, sur l’abolition des droits seigneuriaux, sur la séparation des pouvoirs… Les administrations de l’Etat conservent les acquis de la période napoléonienne en matière de compétences, de structure hiérarchique, de carrière, de pratiques administratives… Dans plusieurs pays européens, la Code civil et le Code du Commerce sont les bases de la codification adoptées au XIXe siècle. Le système métrique et décimal est adopté partout où la France est passée. Conclusion La Révolution et Napoléon ont contribué à ancrer dans les esprits européens les aspirations révolutionnaires. En France, avec la Restauration, l’idée d’un retour de la monarchie absolue est définitivement écartée. Pourtant, les Français ne sont pas opposés à la présence d’un roi sur le trône. Les idées révolutionnaires et leur mise en pratique (DDHC, Code civil) se sont répandues dans l’ensemble e de l’Europe qui entame une longue marche vers la démocratie au cours du XIX siècle. CNED – PREMIÈRE – HISTOIRE-GÉOGRAPHIE 5

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