Regard sur l'Évolution de l'Espèce Humaine PDF
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Ce document explore l'évolution de l'espèce humaine, en analysant les caractéristiques des primates et en comparant l'homme au chimpanzé. Il discute des liens génétiques et des différences morphologiques entre les deux espèces, soulignant l'importance de l'apprentissage et du développement cérébral dans l'évolution humaine.
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Un regard sur l'évolution de l'espèce humaine Comment retracer l’histoire évolutive de l’espèce humaine ? I. La place de l'espèce humaine au sein de la biosphère actuelle A. Les caractéristiques des Primates L’étude comparative de ses caractéristiques morpho-anatomique permet...
Un regard sur l'évolution de l'espèce humaine Comment retracer l’histoire évolutive de l’espèce humaine ? I. La place de l'espèce humaine au sein de la biosphère actuelle A. Les caractéristiques des Primates L’étude comparative de ses caractéristiques morpho-anatomique permet de le replacer (=classer) au sein de la biodiversité actuelle : c’est un eucaryote, vertébré, tétrapode, amniote, mammifère, placentaire, Primate (pouce opposable aux autres doigts et des ongles, ce qui rend la main préhensile, capable de saisir des objets, yeux situés vers l’avant : leur permettant d'avoir une vision binoculaire très large), Haplorhiniens (Simien) présence d’un « vrai » nez (plus de rhinarium) Les Simiens se subdivisent en : Platyrhiniens ont des narines écartées, possèdent 36 dents et une queue préhensile Catarhiniens, à narines rapprochées, à denture constituée de 32 dents Cercopithécoïdes (ou Primates à « queue ») avec les Babouins, Macaques, Cercopithèques, Hominoïdes : coccyx, membres antérieurs plus longs que les postérieurs, durée de vie longue, un cerveau proportionnellement plus développé, une taille plus élevée, une longue période de développement des jeunes qui restent dépendants de leur mère pendant plusieurs années. Ils mesurent de 70 à 180 cm et pèsent de 30 à 230 kg. (Gorilles, Chimpanzés, Orang-outang, Gibbons et l’espèce humaine). Les Gibbons en revanche ne sont pas des Hominidés comme les autres grands singes, mais des Hylobatidés. Des comparaisons génétiques permettent de préciser les relations de parenté au sein des Hominoïdes. À partir de ces éléments, on peut construire un arbre phylogénétique. Dans cet arbre, les espèces présentant des attributs communs sont enracinées sur un même nœud. Chaque nœud correspond à l’ancêtre commun hypothétique des espèces enracinées sur ce nœud. Les caractères d’un ancêtre commun hypothétique sont ceux qui se trouvent en dessous de la ramification (=nœud). L'espèce humaine fait partie des Primates, l’Homme est un singe, il partage avec le Chimpanzé l’ancêtre commun le plus récent dans le contexte de la biodiversité actuelle. B. Homo sapiens et Pan troglodytes, deux espèces très proches L'analyse du caryotype de l'espèce humaine (23 paires de chromosomes) et celui du Chimpanzé (24 paires de chromosomes) montre de grandes ressemblances. On observe également des remaniements chromosomiques. Ainsi, le chromosome 2 de l'espèce humaine résulte de la fusion des chromosomes 2p et 2q que l’on retrouve chez les autres Hominoïdes. L’étude de la séquence de différents gènes trouvés chez les Primates montre que c’est entre le Chimpanzé et l’espèce humaine que les différences sont les plus faibles. En ne considérant que les séquences codantes, l’espèce humaine et le Chimpanzé sont proches à 99%. Les différences ne représentent que 1,23%, on dit souvent que c’est très peu, mais cela fait encore 40 millions de paires de bases différentes. Sans doute beaucoup de ces mutations ponctuelles sont neutres. Mais il faut y ajouter d’autres types de modification comme de petites insertion ou délétion, le chiffre actuel est autour de 3 % d'insertion/délétion et d’autres événements plus massifs comme des duplications entières de gènes ou de partie de chromosomes et des remaniements chromosomiques de grandes ampleurs. Par comparaison, deux génomes humains pris au hasard diffèrent de 0,1% mais ne présentent que peu de duplications et pas de remaniements chromosomiques, sauf accident. La comparaison des crânes embryonnaires du chimpanzé et de l’espèce humaine montre de grandes similitudes. Par la suite, le crâne du chimpanzé développe des caractères nouveaux (mâchoire prognathe, bourrelets sus-orbitaires…) alors que celui de l’humain croît, mais ne développe pas ces caractères. Il y a une hétérochronie du développement humain par rapport à celui du chimpanzé : les organes ne se développent pas à la même vitesse dans les deux espèces. Cela provient de différences dans la chronologie et l’intensité de l’expression de gènes de développement. Cela se traduit par des différences dans la durée des phases du développement des deux espèces. Les phases sont plus longues chez les humains que chez les Chimpanzés. On parle de néoténie (conservation des caractères juvéniles à l'état adulte). Ce ralentissement a des conséquences sur le phénotype humain. C’est durant la phase embryonnaire que les neurones sont générés. L’allongement de cette phase bien au-delà de la naissance permet un nombre plus important de neurones chez l’espèce humaine et une très grande plasticité cérébrale. Les phases infantile et juvénile sont des phases privilégiées pour l’apprentissage, chez l’humain comme dans les autres espèces mais l’apprentissage se poursuit bien après dans notre espèce. L’allongement des phases d’apprentissage, combiné au nombre de neurones plus important, permet des capacités intellectuelles plus développées chez l’espèce humaine que chez le Chimpanzé. Comme pour le Chimpanzé, l’acquisition du phénotype humain adulte repose sur les interactions des individus avec leur environnement, mais aussi sur un apprentissage et une communication entre individus. L’aspect sociétal chez l’humain revêt une très grande importance. D’un point de vue génétique, l'espèce humaine et le Chimpanzé, très proches, se distinguent surtout par la position, l’intensité et la chronologie d’expression de certains gènes. D’où l’importance des mutations touchant les gènes de régulation pour expliquer la différence Homme/Chimpanzé. Le phénotype humain, comme celui des grands singes proches, s’acquiert au cours du développement pré et postnatal, sous l’effet de l’interaction entre l’expression de l’information génétique et l’environnement (dont la relation aux autres individus). II. La place d’Homo sapiens au sein de la biosphère passée A. Diversité passée des Primates Le plus vieil ancêtre fossile découvert des Primates date de – 50 Ma. Il s’agit d’Altiatlasius. On n’a retrouvé que ses dents, comme c’est la cas pour beaucoup de primates fossiles : leur vie dans un milieu forestier ne facilitant pas la conservation des ossements. Les caractéristiques de celles-ci permettent néanmoins de classer ce fossile dans le groupe des Primates. En extrapolant à partir de ce fossile, on considère actuellement que l’ancêtre commun à l’ensemble des Primates doit dater d‘environ -65 Ma. D’autres fossiles plus récents ont été trouvés. Ils possèdent des caractéristiques variées qui leur sont propres. Ces fossiles ne sont ni identiques à l’espèce humaine actuelle, ni aux autres singes actuels. La diversité importante des Hominoïdes connue par les fossiles est aujourd’hui réduite. L’ordre d’apparition des caractères chez les fossiles est cohérent avec celui déduit de l’arbre phylogénétique construit avec les Primates actuels. Bilan: Les premiers primates fossiles datent de -65 à -50 millions d'années. Ils sont variés et ne sont identiques ni à l'espèce humaine actuelle ni aux autres singes actuels. La diversité des grands primates connue par les fossiles, qui a été grande, est aujourd’hui réduite. B. Les caractéristiques de l'ancêtre commun de l'espèce humaine et du Chimpanzé La comparaison de l’Espèce humaine et du Chimpanzé permet d’identifier certains caractères que devait présenter leur ancêtre commun. Malgré tout, il ne ressemble ni à l'un ni à l'autre, car chacune de ces deux espèces a évolué depuis leur séparation. Cet ancêtre pouvait utiliser des outils. Il devait pouvoir transmettre une culture et apprendre. Il devait présenter une conscience de soi et vivre en groupe. Son volume crânien est estimé à 300-400 cm³,, et sa taille est estimée à 1 mètre pour 30 à 40 kg. Ce devait être déjà un bipède occasionnel, comme le chimpanzé. L’humain est lui un bipède permanent. Homo sapiens et Pan troglodytes partagent un ancêtre commun récent. Aucun fossile ne peut être à coup sûr considéré comme un ancêtre de l'espèce humaine ou du Chimpanzé. C. La phylogénie du genre Homo Le genre Homo regroupe l’espèce humaine actuelle et quelques fossiles qui se caractérisent notamment par une face réduite, un dimorphisme sexuel peu marqué sur le squelette, un style de bipédie avec trou occipital avancé et l’aptitude à la course à pied, une mandibule parabolique, pour l’essentiel. La production d'outils complexes et la variété des pratiques culturelles sont associées au genre Homo, mais de façon non exclusive. La phylogénie du genre Homo est un sujet scientifique en devenir où les idées admises à un moment donné peuvent être modifiées à la suite de nouvelles découvertes. La construction précise de l’arbre phylogénétique du genre Homo est encore en travux et reste controversée dans le détail.