Définition du diabète PDF
Document Details
Uploaded by PeacefulTopaz6493
Tags
Summary
This document provides a definition of diabetes, outlining the different types of diabetes, including type 1, type 2, and gestational diabetes. It also describes the diagnostic methods for diabetes.
Full Transcript
FICHE 1.1 Définition du diabète SOIGNANT•ES Conseils pour la prise en charge des patient•es diabétiques DEFINITION Le diabète sucré est une affection chronique se caractérisant par la présence de valeurs de glucose élevées dans le sang (Hyperglycémie) pouvant conduire à son tour à des lésions af...
FICHE 1.1 Définition du diabète SOIGNANT•ES Conseils pour la prise en charge des patient•es diabétiques DEFINITION Le diabète sucré est une affection chronique se caractérisant par la présence de valeurs de glucose élevées dans le sang (Hyperglycémie) pouvant conduire à son tour à des lésions affectant plusieurs appareils ou systèmes, en particulier les vaisseaux et les nerfs. TYPES DE DIABETE Diabète de type 1 : (5-10% des patient·es) Maladie auto-immune détruisant les cellules bêta du pancréas productrices d’insuline (sur base génétique), détectable par la présence d’autoanticorps. L’étiologie souvent évoquée est liée à certains virus ou bactéries ainsi que des facteurs environnementaux. La conséquence est que le pancréas ne produit plus d’insuline ce qui provoque les signes cardinaux du diabète de type 1 (en rapport avec la glycémie élevée, cf. doc. hyperglycémie) : - Soif, polyurie et polydipsie Perte de poids involontaire et malgré une hyperphagie Fatigue Vision 昀氀oue pouvant 昀氀uctuer au cours de la journée Douleurs abdominales, vomissements Confusion possible par accumulation des corps cétonique Ce type de diabète apparaît en général chez le sujet jeune mais peut se développer à tout âge. Une forme de diabète auto-immun latent chez l’adulte (LADA) est également classé sous le diabète de type 1 et se caractérise par une destruction plus progressive des cellules beta si bien que les symptômes au début peuvent ressembler à ceux du diabète de type 2. Tou·tes ces patient·es nécessitent un apport exogène d’insuline pour vivre. Diabète de type 2 : (90-95% des patient·es) Ce type de diabète est souvent asymptomatique et peut évoluer plusieurs années de manière silencieuse et provoquer déjà des complications. L’hyperglycémie est souvent due à l’augmentation de la résistance des cellules du foie, du muscle et du tissu adipeux, à l’insuline. Pour répondre, en conséquence, à la demande accrue en insuline, le pancréas en produit jusqu’à s’épuiser. Parfois en plus des signes cardinaux, liés à l’hyperglycémie, certains autres signes sont présents tels que : - Des infections fréquentes, notamment des voies génito-urinaires Cicatrisation lente Syndrome des ovaires polykystiques Des dermatoses, dont l’acanthosis nigricans Il existe une forte prédisposition familiale (hérédité). Il apparaît plus fréquemment chez certaines ethnies ou après un diabète gestationnel. Il peut apparaître à tout âge mais se développe en général chez les adultes d’âge moyen ou les personnes âgées pouvant déjà souffrir d’un syndrome métabolique (surpoids, obésité, dyslipidémie, hypertension…). 1 Des informations partagées pour gérer le diabète Diabète gestationnel : (7-14% des femmes enceintes) Ce diabète apparaît lors d’une grossesse. Celle-ci provoque une augmentation de la résistance à l’insuline, ce qui induit une intolérance au glucose. Ce diabète est en général asymptomatique d’où l’importance du dépistage par un test de tolérance au glucose, qui doit être systématique chez toute femme entre la 24 et la 28eme semaine de grossesse. Certains facteurs de risques sont associés à son apparition tels que : - Ethnie non-caucasienne Surpoids/obésité Âge > 30 ans Anamnèse familiale de diabète de type 2 positive Femme ayant déjà accouché d’un nouveau-né de plus de 4kg Antécédent de diabète gestationnel Un syndrome d’ovaires polykystiques Sédentarité Ces patientes doivent être suivies par une équipe multidisciplinaire spécialisée en diabétologie et nécessitent souvent un traitement basé sur des règles hygiéno-diététique, parfois aussi d’insuline ainsi qu’une surveillance étroite de leur glycémie durant la grossesse et en post-partum. Le nouveau-né sera aussi encadré étroitement par une équipe multidisciplinaire. Autres diabètes : Les autres formes sont plus rares. On distingue par exemple : Les diabètes monogéniques : - Les MODY (Maturity Onset Diabetes in the Young), regroupe des diabètes hétérogènes caractérisés par une dysfonction de la sécrétion d’insuline par la cellule ß. Ils ont la particularité d’être génétiquement déterminés selon un mode de transmission autosomique dominante : dans les familles présentant cette mutation, on trouve 50% des personnes atteintes, à toutes générations. Le début est habituellement précoce (néonatale parfois, avant 25 ans en général). Il s’agit d’un diabète en général non insulino-dépendant. Les diabètes secondaires à : - Des maladies du pancréas (pancréatite chronique, cancer du pancréas, mucoviscidose, hémochromatose familiale, chirurgie du pancréas) Des maladies endocriniennes, dont le syndrome de Cushing, l’acromégalie… Des maladies du foie Les diabètes iatrogènes associés à la prise de médicaments : corticoïdes, diurétiques thiazidiques, neuroleptiques, certains immunosuppresseurs… 2 DIAGNOSTIC Méthodes diagnostiques Glycémie (mmol/L) Interprétation <5,6 Valeur normale Glycémie plasmatique à jeun • A jeun ou «régime 0 calories» durant au moins 8h 5,6 – 6,9 Pré-diabète ≥ 7.0 Diabète (ou diabète gestationnel si femme enceinte) Glycémie postprandiale < 7,8 Tolérance au glucose normale 7,8 – 11,0 Pré-diabète ≥ 11,1 Diabète ≥ 11,1 Diabète Test de tolérance au glucose : • Prise orale de 75g de sucre • 2h plus tard, ad. glycémie Glycémie (à tout moment) chez des patient·es symptomatiques (CLINIQUE: Polyurie, polydipsie, perte pondérale inexpliquée) Glycémie veineuse entre la 24e et 28e semaine de grossesse après prise orale de 75g de sucre (HGPO) HbA1c (Hémoglobine glycosylée ou glyquée) • • à jeun : ≥ 5,1 ou 1h post HGPO : ≥ 10 ou 2h post HGPO : ≥ 8,5 Diabète gestationnel (une seule valeur anormale suf昀椀t à poser le diagnostic) 4,4 – 5,6% Valeur normale 5,7 – 6,4 % Pré-diabète ≥ 6,5 % Diabète Le diagnostic ne peut pas être posé avec le résultat d’une glycémie capillaire. Le diagnostic de diabète nécessite une mesure de glycémie veineuse et doit être con昀椀rmé par une deuxième mesure effectuée un autre jour. Cette con昀椀rmation n’est pas nécessaire si la glycémie est supérieure à 11,1 mmol/L et que le·ou la patient·e est symptomatique ou si l’HbA1c est ≥ 6,5 % et dans le cas d’un diabète gestationnel. Attention ! La concentration du glucose diminue rapidement dans le sang complet (environ dès 10 min.) en raison de la glycolyse, c’est pourquoi il est recommandé d’utiliser des tubes de prélèvement contenant du 昀氀uorure de sodium (anti-glycolyse). 3 Rechercher la présence de diabète chez les personnes asymptomatiques Critères de dépistage Entre 18 et jusqu’à 45 ans : Indice de masse corporelle (IMC) ≥ 25kg/m² (≥ 23kg/m² chez les personnes asiatiques) ET au moins un facteur de risque. OU Pré-diabète déjà diagnostiqué. OU Test FINDRISC de risque du diabète de type 2 élevé ou très élevé (https://www.diabetevaud.ch/testez-votre-risque) Facteurs de risque du diabète • Parent du premier degré diabétique • Ethnie à haut risque (africaine, hispanique, asiatique –en particulier indienne et sri-lankais, insulaire du paci昀椀que, amérindienne). • Femme ayant accouché d’un bébé de plus de 4kg ou ayant eu un diabète gestationnel. • Lésions microvasculaires d’organes cibles associées au diabète (rétinopathie, neuropathie, néphropathie). • Antécédent de maladie cardiovasculaire. • Facteurs de risque cardiovasculaire : HTA, tabagisme, sédentarité, dyslipidémie (HDL-cholestérol < 0,9mmol/l, TG >2.82 mmol/l) • • • Autres maladies associées : syndrome d’apnée obstructive du sommeil, infection par VIH, syndrome psychiatrique (schizophrénie, trouble bipolaires, dépression), nonalcoholic fatty liver disease (NAFLD). Conditions associées à une résistance à l’insuline : hématochromatose familiale, certaines myopathies (dystrophie myotoniques, myopathies mitochondriales). Certains médicaments (corticoïdes, diurétiques thiazidiques, furosémide, antiprotéases (indinavir), immunosuppresseurs (tacrolimus, ciclosporine A, pentamidine, diazoxide, œstrogènes de synthèse, neuroleptiques atypiques). Références [1] http://www.who.int, OMS, Aide-mémoire No 138 [2] Recommandations pour la pratique clinique, Programme cantonal Diabète, 2017, http://www.diabetevaud.ch/RPC/ [3] Guide pratique de diabétologie à l’usage du personnel in昀椀rmier, N. Marcoz, PIC, EHC, v1. 09.2013 [4] Le diabète expliqué, Document d’éducation thérapeutique, Réseau Nord Broye, juin 2010 *Texte issu de la recommandation de pratique clinique « Diagnostic précoce du diabète de type 2 » Groupe ayant élaboré ou mis à jour le document Groupe ayant élaboré le document (mai 2015) Heike Labud , Nicole Jenni et Noémie Marcoz; validé par Dres Daniela Sofrà et Patricia Halfon Groupe de révision (novembre 2022) Heike Labud, Fabienne Matthys, Marianne Turin, Belinda Marzo, Virginie Bahon, Mariela Mordasini, Aline Veuve, Coralie Vuagniaux, Angélique Saussier ; validé par Dres Daniela Sofrà et Patricia Halfon Date de la prochaine révision : décembre 2025 4 FICHE 1.2 Contrôles biologiques en pratique SOIGNANT·ES Conseils pour la prise en charge des patient• es diabétiques OBJECTIFS DE CONTROLE GLYCEMIQUE SELON LE PROFIL DES PATIENT·ES Pour la PluPart des Patient·es Pour une Personne Pour une Personne âgée fragile âgée robuste Pour une Personne âgée Pour une Patiente enceinte déPendante Valeur HbA1c 7% (6,5% pour un diabète nouvellement diagnostiqué et/ou espérance de vie >15ans et pas d’antécédent cardiovasculaire) Pour les patientes envisageant d’être enceinte < 7 % 7 - 7,5% 7 - 8% 7,6 - 8,5% Se référer aux normes de suivi du diabète pendant la grossesse Glycémie capillaire à jeun ≤ 7 mmol/l 6,5 - 7 mmol/l * 7 – 9 mmol/l * 7 - 9 mmol/l * ≤ 5,3 mmol/l (diabète gestationnel) 4-6 mmol/l (femme diabétique enceinte) ≤ 11 mmol/l A adapter individuellement. (Eviter les hypo- et hyperglycémies symptomatiques) A adapter individuellement. (Eviter les hypo- et hyperglycémies symptomatiques) A adapter individuellement. (Eviter les hypo- et hyperglycémies symptomatiques) Glycémie capillaire post prandiale (p.p) - Courte durée du diabète Critères - Longue espérance de vie - Sans pathologie cardiovasculaire patente. - 1h p.p : ≤ 8 mmol/l - 2h p.p : ≤ 7 mmol/l Diminution des réserves physiologiques pour faire face aux événements stressants comme les maladies aiguës - Personne âgée en bonne santé - Personne âgée souffrant d’une maladie chronique sans répercussions fonctionnelles - Longue histoire de diabète - Histoire d’hypoglycémie sévère - non-reconnaissance des hypoglycémies - Espérance de vie à 10 ans limitée Parfois, apparition des - Complications diabépremières dif昀椀cultés tiques avancées fonctionnelles dans les - Comorbidités imporactivités quotidiennes tantes La fragilité est indépen- - Polymorbidité - Grande dépendance dante de l’incapacité fonctionnelle fonctionnelle ou des - Personne âgée avec pathologies de la personne âgée, mais peut y troubles cognitifs / déêtre associée ou faciliter mence leur survenue. - surveillance glycémique minimum 4x/j : effectué le matin à jeun et 1h ou 2h après les 3 repas quotidiens * ces valeurs peuvent être individualisées en fonction de la situation des patient·es. Un suivi et traitement des autres facteurs de risque cardiovasculaires est conseillé (voir RPC «Suivi clinique et paraclinique du patient diabétique », http://diabetevaud.ch/RPC/suivi-clinique-et-paraclinique/). 1 Des informations partagées pour gérer le diabète Contrôles du métabolisme du sucre Glycémie La glycémie re昀氀ète la façon dont le corps réussit à maintenir un bon équilibre dans la régulation du métabolisme du glucose grâce à différentes hormones dont l’insuline, le glucagon et les incrétines. Différents facteurs in昀氀uencent la glycémie chez une personne diabétique : • • • • • l’alimentation l’activité physique le traitement (ADO, insuline, corticoïdes…) une maladie aiguë (infection urinaire, angine, grippe, bronchite, abcès dentaire…) un stress (infarctus, traumatisme, accident, choc émotif, problèmes psychologiques, contrariétés…) La glycémie peut être mesurée à différents moments de la journée ce qui donne des indications différentes : • glycémie à jeun: taux de sucre dans le sang le matin à jeun. Elle permet de poser le diagnostic du diabète. Elle est le re昀氀et de la libération de sucre par le foie en 昀椀n de nuit et seulement parfois et partiellement de l’ingestion de sucre du repas de la veille au soir. • glycémie préprandiale: taux de sucre dans le sang avant les repas. Elle est due à la fabrication de sucre par le foie, beaucoup plus qu’à l’ingestion de sucre du repas précédent. Elle permet, entre autres, d’évaluer l’ef昀椀cacité de l’insuline basale (injectée ou produite) • glycémie postprandiale: taux de sucre dans le sang 2h après le début du repas (ou 1h après le début pour le diabète gestationnel). Elle est le re昀氀et de la charge glucidique du repas, ainsi que du stockage de sucre dans le foie et les muscles selon l’état énergétique. Elle permet, entre autres, d’évaluer l’ef昀椀cacité de l’insuline rapide (bolus) injectée lors du repas ou des réserves beta-pancréatiques. Suivant les pays ou les standards retenus, la glycémie peut être exprimée en gramme par litre (g/l), en milligrammes par décilitre (mg/dl) ou en millimoles par litre (mmol/l)2. Il existe des formules de calcul pour passer de l’une à l’autre de ces unités ou des tables de conversion. Il est important de toujours comparer différents résultats dans la même unité. Conversion HbA1c en taux de sucre moyen exprimé en mmol/l ou mg/dl HBA1c mmol/L mg/dL 4.4 4.7 5.0 5.3 5.6 5.9 6.0 6.2 6.5 7.0 7.2 7.5 7.7 8.0 8.3 8.6 9.0 9.2 9.8 10.0 10.4 11.0 12.0 4.4 4.9 5.4 5.8 6.3 6.8 7.0 7.3 7.8 8.6 8.9 9.4 9.7 10.2 10.6 11.1 11.8 12.1 13.0 13.4 14.0 14.9 16.5 80 88 97 105 114 123 126 131 140 154 160 169 174 183 192 200 212 217 235 240 252 269 298 2 Il n’y a pas de consensus quant à la fréquence des contrôles de glycémies capillaires car cela dépend de nombreux facteurs: • type de diabète • âge et capacité du patient • motivation et compliance du patient • dif昀椀culté à équilibrer le diabète • présence ou non d’une décompensation aiguë • etc... Les glycémies devraient se faire avant et parfois après les repas et la fréquence doit être ajustée en fonction des besoins spéci昀椀ques à chaque suivis, type de diabète, type de traitement, objectif thérapeutique. Il est important d’augmenter le nombre de contrôles en cas de maladie aigue ou de toute situation particulière. • • • Multiples injections ou pompe : 4 x/jour au minimum (tant en pré- qu’en postprandial) Une injection quotidienne : 1 x/jour en principe, à ajuster selon les besoins et l’activité Antidiabétiques oraux ou modi昀椀cations du mode de vie : adapter aux besoins et activités (200 bandelettes remboursées par an, en absence d’insulinothérapie) Toute personne diabétique peut être amenée à mesurer plus souvent sa glycémie, a昀椀n d’obtenir des renseignements pour adapter son comportement et son traitement (prévention de l’hyper- ou hypoglycémie p. ex.). Pour les personnes diabétiques de type 2, équilibrées sans injections multiples, la fréquence peut être réduite, par exemple à 1 contrôle par semaine avec 3 glycémies ce jour-là. Exemple de schéma de contrôle avec 3 glycémies, 2x/semaine Matin Préprandiale Déjeuner Postprandiale Préprandiale Soir Postprandiale Préprandiale Nuit Postprandiale Lundi Mardi X X X X X X Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Exemple de schéma intensi昀椀é avec 7 contrôles de glycémies/jour Matin Préprandiale Déjeuner Soir Postprandiale Pré -prandiale Postprandiale Préprandiale Nuit Postprandiale Lundi X X X X X X X Mardi X X X X X X X Mercredi X X X X X X X Jeudi X X X X X X X Vendredi X X X X X X X Samedi X X X X X X X Dimanche X X X X X X X 3 Les valeurs normales de glycémie, pour lesquelles on considère que le diabète est bien équilibré, sont variables selon différents facteurs tels que l’âge, les ressources, les antécédents cardiovasculaires etc. Chez les personnes diabétiques âgées, on tolère des valeurs de glycémie un peu plus hautes que pour des patient·es plus jeunes. En effet, chez la personne âgée, on craint beaucoup le risque d’hypoglycémie et les conséquences néfastes qui en découlent. C’est aussi la raison pour laquelle, le traitement antidiabétique est un peu moins agressif que pour une personne plus jeune chez qui on souhaite prévenir l’apparition des complications à long terme. Hémoglobine glyquée (HbA1c) Le glucose sanguin se 昀椀xe sur une partie de l’hémoglobine, contenue dans les globules rouges, le résultat est exprimé en pourcentage de l’hémoglobine totale qui a été glycosylée. La durée de vie moyenne des globules rouges étant de 3 mois, l’hémoglobine glyquée re昀氀ète l’équilibre glycémique sanguin des 3 mois précédant le dosage. L’HbA1c est utilisée pour : poser le diagnostic de diabète ; évaluer de manière rétrospective l’ef昀椀cacité du traitement antidiabétique ; évaluer l’équilibre du diabète. Les valeurs peuvent être altérées en certaines conditions, par exemple sous-évaluées en cas de grossesse, anémie, transfusions, dialyse et surévaluées en cas d’accumulation de toxine urémique Sa valeur normale (sans diabète) est habituellement comprise entre 3,5 et 5.6 %, chez l’adulte, l’enfant ou l’adolescent. Fructosamine Le sucre se 昀椀xe aussi sur d’autres protéines présentes dans le sérum. L’ensemble de ces protéines est regroupé sous le terme fructosamine et re昀氀ète la glycémie moyenne des 2–3 semaines précédant le dosage. C’est un index intéressant lorsque le taux d’HbA1c n’est pas utilisable. Les valeurs peuvent être faussées en cas de certaines maladies des protéines du sang, ainsi que d’hyper et d’hypothyroïdies non traitées. Glycosurie C’est le taux de sucre dans l’urine. En l’absence de diabète, il n’y a pas de sucre dans l’urine, sauf cas très particulier. En cas de diabète, le sucre apparaît dans l’urine lorsqu’il dépasse environ 10 mmol/L (= seuil rénal). La glycosurie peut être évaluée grâce à un test urinaire sur une bandelette. Cétonurie Lors de situations particulières le corps peut fabriquer de l’énergie à partir des graisses, ce qui entraîne la formation de corps cétoniques. En cas de manque d’insuline chez des patient·es insulino-traité·es ou insulino-dépendant·es, cette condition devient anarchique, amenant à la décompensation diabétique, détectée dans l’urine (cétonurie) et/ou par une mesure capillaire (cétonémie capillaire). La mesure de ces corps cétoniques est indispensable dans le diabète de type 1 car elle est le re昀氀et d’une carence en insuline et permet d’ajuster le traitement. L’association d’une hyperglycémie ET de cétonurie est une situation d’urgence. Références : [1] http://www.who.int [2] Recommandations pour la pratique clinique, Programme cantonal Diabète, 2017, http://www.diabetevaud.ch/RPC/ [3] Guide pratique de diabétologie à l’usage du personnel in昀椀rmier, N. Marcoz, PIC, EHC, v1. 09.2013 [4] Le diabète expliqué, Document d’éducation thérapeutique, Réseau Nord Broye, juin 2010 [5] S. Ardigo et coll. ; Diabète de la personne âgée : une prise en charge sur mesure ; Rev Med Suisse 2013 ; 9 :1192-9 [6] Document pour l’éducation thérapeutique du diabète, CHUV, PMU [7] Document théorique de référence de l’enseignement du diabète au patient, EHNV, janv. 2006 [8] Que faire en cas d’hypoglycémie ? Unité de diabétologie, HIB, oct. 2012 [9] Glycémies moyennes en un coup d’œil. Sano昀椀, 2016. http://www.stark-avec-le-diabete.ch Groupe ayant élaboré ou mis à jour le document Groupe ayant élaboré le document (mai 2015) Heike Labud, Nicole Jenni et Noémie Marcoz; validé par Dres Danielà Sofrà et Patricia Halfon Groupe de révision (novembre 2022) Heike Labud, Fabienne Matthys, Marianne Turin, Belinda Marzo, Virginie Bahon, Mariela Mordasini, Aline Veuve, Coralie Vuagniaux et Angélique Saussier; validé par Dres Daniela Sofrà et Patricia Halfon Date de la prochaine révision : décembre 2025 4 Recommandations pour la pratique clinique Conduite automobile et diabète Personnes à qui s’appliquent les recommandations : adultes ayant un diabète de tout type, notamment traité par un hypoglycémiant (insuline, sulfonylurées, glinides), concernés par la conduite automobile. Personnes à qui sont destinées les recommandations : professionnels de la santé concernés par les soins aux personnes diabétiques. Introduction, justificatifs Une bonne formation et autogestion quant à la conduite automobile peut diminuer le risque d’accident de la route chez la personne diabétique et préserver la sécurité des autres usagers. Ces recommandations suivent la législation fédérale en vigueur et les directives émises par la Société Suisse d’Endocrinologie et Diabétologie (SSED) en partenariat avec l’Association Suisse du Diabète (ASD) et la Société Suisse de Médecine Légale (SSML), datées du 25 avril 2017. L’essentiel Devoir d'information des soignants chez une personne diabétique traitée par un hypoglycémiant Informer la personne sur la conduite et le diabète et documenter la transmission de ces informations Personne inapte à conduire : pas d’obligation de signaler aux autorités, mais droit de le faire Evaluation du risque individuel d’hypoglycémie pour les personnes diabétiques traitées par hypoglycémiant Traitement par insuline analogue lente seule 1x/jour ou par gliclazide ou glinides (non associés) → risque faible Traitement par insuline (autre qu’une insuline analogue lente seule) ou administration de sulfonylurées à action prolongée → risque modéré Survenue d'une hypoglycémie de degré II ou III au cours des 2 dernières années et/ou défaut de perception d'une hypoglycémie (score de Clarke ≥ 4) → risque élevé Conditions de base requises pour l’obtention ou le renouvellement d’un permis de conduire Pas de complications susceptibles d’entraver l’aptitude à conduire (examen ophtalmique attestant d’une bonne acuité visuelle et d’un bon champ visuel, pas de lésions nerveuses, d’atteinte cardiovasculaire, ni d’atteinte rénale) Pas d’hyperglycémie importante Conditions supplémentaires requises pour les personnes à risque faible, modéré et élevé d’hypoglycémie : Permis de conduire non professionnel (1er groupe médical, catégories A, A1, B, B1, F, G, M) : conditions supplémentaires selon le niveau de risque (faible, modéré, élevé). Périodicité de contrôle : tous les deux ans à partir de 70 ans et à chaque changement de traitement Permis de conduire professionnel (2ème groupe médical, catégories C, C1, D, D1, transport professionnel de personnes (TPP), experts de la circulation) Catégories D, D1 : inaptitude à conduire Catégories C, C1, TPP, experts : avis d’une consultation spécialisée en médecine du trafic requis et conditions supplémentaires selon le niveau de risque (faible, modéré, élevé) Périodicité de contrôle : contrôles médicaux obligatoires tous les 5 ans < 50 ans puis tous les 3 ans ≥ 50 ans En cas de doute : avis spécialisé recommandé (diabétologue / médecin du trafic). Education thérapeutique à l’autogestion spécifique à la conduite automobile lors de traitement hypoglycémiant : pour la prévention et la correction des hypoglycémies, ainsi que le contenu des collations, se référer à la RPC « Hypoglycémie » et donner à la personne diabétique la brochure d’information « Diabète et Conduite ». RPC15 Conduite automobile et diabète – 11.2017 1 Recommandations pour la pratique clinique Introduction La plupart des personnes atteintes d'un diabète conduisent des véhicules à moteur en toute sécurité et ne présentent aucun risque particulier dans la circulation, ni pour eux-mêmes ni pour les autres. Un diagnostic de diabète ne doit donc pas limiter automatiquement l'aptitude ou la capacité à conduire. La participation active au trafic routier motorisé ne peut se faire que si certaines conditions physiques et psychiques minimales sont remplies. En présence de diabète, des problèmes temporaires ou persistants (hypoglycémie, hyperglycémie sévère, diminution de l'acuité visuelle) peuvent avoir des répercussions sur la capacité, respectivement l'aptitude, à conduire un véhicule à moteur en toute sécurité. La Suisse dispose, comme d'autres pays européens, de règles juridiques spécifiques concernant le diabète et la conduite. Devoir d'information des soignants chez une personne diabétique traitée par un hypoglycémiant Lors d'un traitement associé à un risque d'hypoglycémie (insuline, sulfonylurées, glinides), les soignants impliqués dans la prise en charge doivent : S’informer si la personne diabétique conduit ou si elle désire passer le permis, lors de la mise en place du traitement et du suivi. 1, 2 Fournir des informations sur la conduite et le diabète aux individus détenteurs d'un permis de conduire et expliquer comment il doit évaluer sa capacité à conduire. 1, 2 Documenter dans le dossier médical que ces informations ont été transmises. 1, 3 La ou le médecin n’est pas obligé·e de signaler à l’autorité de surveillance les personnes qui ne sont pas aptes à conduire en toute sécurité, mais elle ou il a le droit de le faire. 1, 4 Evaluation du risque individuel d’hypoglycémie L’évaluation du risque individuel d’hypoglycémie se fait selon le schéma suivant, en fonction du type de traitement choisi et en tenant compte de la perception par le patient de son hypoglycémie (score de Clarke : Annexe 2): Aucun risque : pas de traitement par insuline, sulfonylurées ou glinides Risque faible : traitement par insuline analogue lente seule 1x/jour ou par gliclazide ou glinides (non associées) Risque modéré : traitement par insuline (autre qu’une insuline analogue lente, ou insuline analogue lente 1x par jour associée à des sulfonylurées ou des glinides) ou administration de sulfonylurées à action prolongée (p. ex. glibenclamide, glimépiride) Risque élevé : survenue d'une hypoglycémie de degré II ou III au cours des 2 dernières années et/ou défaut de perception d'une hypoglycémie (score de Clarke ≥ 4) – en particulier au-delà de 70 ans et en présence d'une insuffisance rénale (DFGe < 45 ml/min) et/ou existence d'un diabète > 20 ans avec insuffisance rénale (DFGe < 45 ml/min). 1 p. 40-43 et p.109 du Guide Pratique de la FMH: Bases juridiques pour le quotidien du médecin. 2013. Lien art 10 du Code de Déontologie de la FMH. Lien 3 art 12 du Code de Déontologie de la FMH. Lien 4 art. 15d al. 3 de la Loi sur la Circulation Routière (LCR, version du 1.10.2016). Lien. 2 RPC15 Conduite automobile et diabète – 11.2017 2 Recommandations pour la pratique clinique Conditions requises pour l’obtention ou le renouvellement d’un permis de conduire non-professionnel (1er groupe médical, catégories A, A1, B, B1, F, G, M) selon les directives de l’ASD-SSED-SSML Conditions de base nécessaires : Pas de complications tardives susceptibles d’entraver l’aptitude à conduire : Acuité visuelle : au moins 0.5 pour l’œil le meilleur et 0.2 pour l’œil le plus mauvais. Pas de diplopie, de vision crépusculaire limitée ni d’accroissement majeur de la sensibilité à l’éblouissement. En cas de vision monoculaire: au moins 0.6 d’acuité visuelle. Il convient de tenir compte des dispositions complémentaires de l’art. 9 al. 4 OAC : « Le rapport d'un ophtalmologue devra être présenté si (…) l'acuité visuelle est inférieure à 0.7 pour l'œil le meilleur, à 0.2 pour l'œil le plus mauvais ou si elle est inférieure à 0.8 en cas de vision monoculaire. » Champ visuel : champ visuel binoculaire de 120 degrés de diamètre horizontal minimum : il ne doit pas y avoir d’amputation du champ visuel binoculaire dans les 50 degrés vers la droite et la gauche du point central et dans les 20 degrés vers le haut et le bas. Le champ visuel central doit être normal jusqu’à 20 degrés. En cas de vision monoculaire : champ visuel normal avec une mobilité oculaire normale. Pas de lésions nerveuses (neuropathie) accompagnées d’une altération de l’aptitude à conduire Pas d’atteintes du système cardiovasculaire diminuant les capacités à conduire ni d’altération de la fonction rénale avec atteinte de l’état général. Pas d’hyperglycémie importante, en particulier aucune hausse de la glycémie s'accompagnant de symptômes généraux ayant des répercussions sur l’aptitude à conduire. Les conditions supplémentaires pour les personnes diabétiques à risque faible, modéré et élevé d’hypoglycémie sont : Risque faible : Il est possible de renoncer à la mesure de la glycémie avant le départ et lors de déplacements prolongés. Chaque conducteur·trice doit tout de même avoir des glucides à disposition dans son véhicule en prévention des hypoglycémies, ainsi qu’un appareil de mesure de la glycémie. Risque modéré : Profil glycémique équilibré, au cours des deux dernières années : o Sans augmentation de la fréquence d’hypoglycémies de degré II (nécessitant l’aide d’autrui pour reconnaître et/ou soulager les symptômes), o Sans augmentation de la fréquence d’hypoglycémies de degré III (entraînant une altération considérable de la conscience, incapacité d’agir, perte de la maitrise de soi, perte de connaissance), o Sans trouble de la perception des hypoglycémies Capacité à éviter efficacement les hypoglycémies lors de la conduite d’un véhicule. La glycémie doit être vérifiée avant le départ, et à intervalles réguliers lors de déplacements prolongés Respect des règles de comportement mentionnées dans la notice pour les conducteurs atteints de diabète (notamment glycémie avant le départ > 5 mmol/). Chaque conducteur·trice doit avoir des glucides à disposition dans son véhicule en prévention des hypoglycémies, ainsi qu’un appareil de mesure de la glycémie Risque élevé : Evaluation de la situation par un·e spécialiste/endocrinologue/diabétologue nécessaire. Après la survenue d'une hypoglycémie de degré II ou III : L'aptitude à conduire ne peut être délivrée qu'à condition de procéder à une mesure continue de la glycémie (CGMS/FGM) ou à 6-8 mesures de la glycémie par jour. Ce processus peut être abandonné après deux ans si aucun épisode hypoglycémique sévère ne s’est produit. En cas de doute ou de question, il est recommandé de prendre l’avis d’un·e diabétologue ou d’un·e spécialiste en médecine du trafic. Périodicité de contrôle : tous les deux ans à partir de 70 ans RPC15 Conduite automobile et diabète – 11.2017 3 Recommandations pour la pratique clinique Conditions requises pour l’obtention ou le renouvellement d’un permis de conduire professionnel (2ème groupe médical, catégories C, C1, D, D1, transport professionnel de personnes (TPP), experts de la circulation) selon les directives de l’ASD-SSED-SSML Les conditions de base nécessaires sont : Pas de complications tardives susceptibles d’entraver l’aptitude à conduire : • Acuité visuelle : au moins 0.8 pour l’œil le meilleur et 0.5 pour l’œil le plus mauvais. Pas de diplopie, de vision crépusculaire limitée ni d’accroissement majeur de la sensibilité à l’éblouissement. • Champ visuel : champ visuel binoculaire de 140 degrés de diamètre horizontal minimum: il ne doit pas y avoir d’amputation du champ visuel binoculaire dans les 70 degrés vers la droite et la gauche du point central et dans les 30 degrés vers le haut et le bas. Le champ visuel central doit être normal jusqu’à 30 degrés. Le champ visuel central doit être normal jusqu’à 30 degrés pour chaque œil. • Pas de lésions nerveuses (neuropathie) accompagnées d’une altération de l’aptitude à conduire • Pas d’atteintes du système cardiovasculaire diminuant les capacités à conduire ni d’altération de la fonction rénale avec atteinte de l’état général. Pas d’hyperglycémie importante, en particulier aucune hausse de la glycémie s'accompagnant de symptômes généraux ayant des répercussions sur l’aptitude à conduire. Les conditions supplémentaires pour les personnes diabétiques à risque faible, modéré et élevé d’hypoglycémie sont : • Pour les catégories D et D1 : il y a inaptitude à conduire. • Pour les catégories C, C1, TPP, experts de la circulation : l’aptitude à conduire n'est assurée que sous des conditions particulièrement favorables : o Délai d'attente de 3 mois jusqu'à l'atteinte : d'un profil glycémique équilibré sans apparition d'hypoglycémie, de facultés constamment présentes pour éviter les hypoglycémies, de mesures régulières de la glycémie et de leur documentation et d'une très bonne connaissance de la maladie. Ce délai peut toutefois être raccourci si la mesure continue de la glycémie (CGMS/FGM) donne de bons résultats. o Une formation dans le cadre d’une consultation spécialisée (et un suivi étroit par un·e médecin disposant de connaissances spéciales en endocrinologie/diabétologie chez les personnes à risque élevé d'hypoglycémie) est obligatoire. o Un certificat favorable émis par un·e spécialiste en endocrinologie/diabétologie est obligatoire. L'obtention du permis de conduire ou le renouvellement de celui-ci ne peut se faire qu'après une expertise, ayant abouti à un avis positif, par un centre spécialisé en médecine du trafic désigné par l'autorité compétente. Risque faible : • Il est possible de renoncer à la mesure de la glycémie avant le départ et lors de déplacements prolongés. • Chaque conducteur·trice doit tout de même avoir des glucides à disposition dans son véhicule en prévention des hypoglycémies, ainsi qu’un appareil de mesure de la glycémie. • L’individu doit mesurer régulièrement sa glycémie 3-4x par jour (ou CGMS/FGM). Risque modéré : • • • • • • Délai d’attente de 3 mois en général Profil glycémique équilibré, au cours des deux dernières années : o Sans hypoglycémies de degré II (nécessitant l’aide d’autrui pour reconnaître et/ou soulager les symptômes), o Sans hypoglycémies de degré III (entraînant une altération considérable de la conscience, incapacité d’agir, perte de la maitrise de soi, perte de connaissance) o Sans trouble de la perception des hypoglycémies Capacité à éviter efficacement les hypoglycémies lors de la conduite d’un véhicule. La glycémie doit être vérifiée avant le départ, et pendant le trajet à intervalles réguliers (toutes les 1-2 heures) ou une mesure continue de la glycémie (CGMS/FGM) Respect des règles de comportement mentionnées dans la notice pour les conducteurs atteints de diabète (notamment glycémie avant le départ > 5 mmol/). Chaque conducteur·trice doit avoir des glucides à disposition dans son véhicule en prévention des hypoglycémies, ainsi qu’un appareil de mesure de la glycémie Risque élevé ou après la survenue d'une hypoglycémie de degré II ou III : Délai d’attente de 3 mois minimum sans survenue d’hypoglycémies sévères Mise en place d’une mesure continue de la glycémie (CGMS/FGM) et/ou mesures de la glycémie 6-8x par jour Suivi par un·e spécialiste/endocrinologue/diabétologue nécessaire Périodicité de contrôle : contrôles médicaux obligatoires tous les 5 ans < 50 ans puis tous les 3 ans entre 50 et 70 ans. RPC15 Conduite automobile et diabète – 11.2017 4 Recommandations pour la pratique clinique Education thérapeutique à l’autogestion spécifique à la conduite automobile chez une personne diabétique sous traitement hypoglycémiant Pour la prévention et la correction des hypoglycémies, ainsi que le contenu des collations, voir la RPC « Hypoglycémie ». S’assurer que la personne diabétique a bien pris connaissance des brochures d’information disponibles : « Diabète et Conduite » de l’Association Suisse du Diabète. Méthode Ces recommandations pour la pratique clinique (RPC) ont été développées à partir de la législation en vigueur en Suisse et comprennent une adaptation des directives émises par la SSED et l’ASD et des avis d’experts. Nous avons utilisé le processus d’adaptation ADAPTE pour ces RPC. Les recommandations adaptées au contexte du programme cantonal diabète ont été élaborées par un groupe restreint, puis évaluées et finalisées par un groupe de travail multidisciplinaire. Les éléments détaillés de la méthode sont disponibles sur demande. Niveau de preuve et force des recommandations Les recommandations sur le devoir d’informer et le renouvellement/obtention de permis se basent sur la législation et les directives en vigueur, des études épidémiologiques et des avis d’experts, et celles sur l’éducation à l’autogestion sur des études de cohorte, des études de simulation et des avis d’experts. Recommandations sources Académie Suisse des sciences médicales (ASSM) et Fédération des médecins suisses (FMH) – Suisse ASSM, FMH. Bases juridiques pour le quotidien du médecin - Un guide pratique. (Révision 2013): 1-168. Lien FMH. Code de déontologie de la FMH. (Révision 2016) : 1-15. Lien American Diabetes Association (ADA) – US ADA. Diabetes and Driving. Diabetes Care 2014 Jan; 37(Supplement 1): S97-S103. Lien Association Suisse du diabète (ASD), Société Suisse d’endocrinologie et de diabétologie (SSED), Société suisse de médecine légale (SSML) – Suisse Groupe de travail « diabète et conduite » de la SSED, l’ASD et la SSML. Directives concernant l’aptitude et la capacité à conduire lors de diabète sucré. Mise à jour avril 2017. Lien ASD. Diabète & Conduite : « Conservez votre mobilité », Edition révisée octobre 2015. Lien Association canadienne du diabète – Canada Comité d’experts des Lignes directrices de pratique clinique de l’Association canadienne du diabète. Lignes directrices de pratique clinique 2013 de l’Association canadienne du diabète pour la prévention et le traitement du diabète au Canada. Can J Diabetes. 2013; 37 (suppl 5): S361-S598. Lien Houlden RL, Berard L, Cheng A, et al. Diabetes and Driving: 2015 Canadian Diabetes Association Updated Recommendations for Private and Commercial Drivers. Can J Diab. 2015; 39(5): 347 – 353. Lien Autres références : Jornayvaz FR, Raguso CA, Philippe J. Diabète sucré et conduite automobile. Rev Med Suisse. 2007 Jun 6;3(114):1437-8, 1440-1. Vetsch M, Gantcheva N, Favrat B, et al. Aptitude au volant : comment ne pas perdre les pédales ? Rev Med Suisse 2014 ; 10 : 1746-52. Groupe ayant mis à jour la RPC : Chantal Arditi, Bernard Burnand, Léonie Chinet, Isabelle Hagon-Traub Experts en médecine du trafic : Bernard Favrat, Christophe Pasche, Roxane Selz Groupe de validation : Angela Cottier, Marc Egli, Frédéric Emery, Rafi Hadid, Isabelle Hagon-Traub, Patricia Halfon, Cristina Henry, Sébastien Jotterand, Heike Labud, Baptiste Pedrazzini, Isabelle Peytremann-Bridevaux, Juan Ruiz, Anne Zanchi Date de la recommandation : novembre 2017 Date de la prochaine révision : juin 2020 Toutes les recommandations de pratique clinique du Programme cantonal Diabète sont disponibles sur le site http://www.recodiab.ch Merci de n’utiliser que le site susmentionné comme la seule source fiable et à jour des recommandations. RPC15 Conduite automobile et diabète – 11.2017 5 Recommandations pour la pratique clinique Risque faible Aucun risque Mesures pour les conducteurs et aptitude à conduire Traitement Permis non professionnels (A, A1, B, B1, F, G, M) Permis professionnels (C, C1, TPP, experts) Pas de traitement par insuline, sulfonylurées ou glinides Aucune mesure nécessaire de la glycémie avant et pendant le trajet Aucune mesure nécessaire de la glycémie avant et pendant le trajet (traitement par metformine, inhibiteurs du SLGT2, du GLP-1, ou de la DPP-4) OK Traitement par insuline analogue Pas de mesure nécessaire de la lente seule 1x/jour, ou par glycémie avant chaque départ gliclazide ou glinides (non Avoir à disposition dans le associés) véhicule des moyens de prévention de l'hypoglycémie (glucides) et un appareil de mesure de la glycémie OK OK Avis de la consultation spécialisée en médecine du trafic requis Mesures régulières de la glycémie 3-4x par jour (ou CGMS/FGM) Pas de mesure nécessaire de la glycémie avant chaque départ Avoir à disposition dans le véhicule des moyens de prévention de l'hypoglycémie (glucides) et un appareil de mesure de la glycémie Risque modéré « OK » Traitement par insuline (autre qu’une insuline analogue lente, ou insuline analogue lente 1x/jour associée à des sulfonyluréesou des glinides ) ou administration de sulfonylurées à action prolongée (p. ex. glibenclamide, glimépiride). Mesure de la glycémie avant le départ et au cours de trajets prolongés Ne pas conduire si la glycémie est < 5 mmol/l Avoir à disposition dans le véhicule des moyens de prévention de l'hypoglycémie (glucides) et un appareil de mesure de la glycémie « OK » Avis de la consultation spécialisée en médecine du trafic requis Délai d’attente de 3 mois en général Mesures de la glycémie 6-8x par jour ou mesure continue de la glycémie (CGMS/FGM) Mesure de la glycémie avant le départ et au cours de trajets prolongés Ne pas conduire si la glycémie < 5 mmol/l Avoir à disposition dans le véhicule des moyens de prévention de l'hypoglycémie (glucides) et un appareil de mesure de la glycémie Risque élevé « OK » Traitement par insuline, Evaluation spécifique par un·e sulfonylurées ou glinides ET spécialiste en endocrinologie/ survenue d'une hypoglycémie de diabétologie degré II ou III au cours des 2 Mesure continue de la glycémie dernières années et/ou défaut (CGMS/FGM) ou mesures de la de perception d'une glycémie 6-8x par jour pendant 2 hypoglycémie (score de Clarke ≥ ans au minimum 4) « OK » Avis de la consultation spécialisée en médecine du trafic requis Suivi par un spécialiste·e spécialiste en endocrinologie/ diabétologie Délai d’attente de 3 mois minimum sans survenue d’hypoglycémies sévères Mise en place d’une mesure continue de la glycémie (CGMS/FGM) et/ou mesures de la glycémie 6-8x par jour « OK » Permis professionnels (D, D1) : si risque nul : aucune mesure nécessaire « OK » si risque d’hypoglycémie (faible, modéré, élevé) : inaptitude à conduire Pas OK RPC15 Conduite automobile et diabète – 11.2017 6 Recommandations pour la pratique clinique Annexe 2 Détermination du score de Clarke évaluant le degré de perception des hypoglycémies 1. Choisissez l'affirmation qui vous correspond le mieux (une seule réponse). □ «J'ai toujours des symptômes quand ma glycémie est basse.» □ «J'ai parfois des symptômes quand ma glycémie est basse.» □ «Je n'ai jamais de symptômes quand ma glycémie est basse.» 2. Lorsque votre glycémie est basse, avez-vous moins de symptômes que dans le passé? □ oui □ non 3. Au cours des six derniers mois, combien de fois avez-vous eu des hypoglycémies sévères au cours desquelles vous vous êtes senti confus, désorienté, pas en état de vous prendre en charge, sans pour autant perdre conscience? □ jamais □ 1 ou 2x □ une fois tous les deux mois □ tous les mois □ plus de 1x par mois 4. Combien d'hypoglycémies sévères ayant entrainé une perte de connaissance, des convulsions ou ayant nécessité une injection de glucagon ou de glucose avez-vous eu l'année dernière? □ aucune □ 1 □ 2 □ 3 □ 4 □ 5 □ 6 □ 7 □ 8 □ 9 □ 10 □ 11 □ 12 ou plus 5. Au cours des quatre dernières semaines, combien de fois votre glycémie est-elle descendue en dessous de 3,9 mmol/l en étant accompagnée de symptômes? □ jamais □ 1-3x □ 1x par semaine □ 2-3x par semaine □ 4-5x par semaine □ presque tous les jours 6. Au cours des quatre dernières semaines, combien de fois votre glycémie est-elle descendue en dessous de 3,9 mmol/l sans être accompagné de symptômes? □ jamais □ 1-3x □ 1x par semaine □ 2-3x par semaine □ 4-5x par semaine □ presque tous les jours 7. Jusqu'à quelle valeur votre glycémie doit-elle chuter pour que vous en perceviez les symptômes? □ 3,3 – 3,8 mmol/l □ 2,8 – 3,3 mmol/l □ 2,2 – 2,7 mmol/l □ en dessous de 2,2 mmol/l 8. Pouvez-vous identifier avec fiabilité que votre glycémie est basse sur la base de vos symptômes? □ jamais □ rarement □ parfois □ souvent □ toujours Détermination du score de Clarke évaluant le degré de perception des hypoglycémies: Questions 1 – 4: Toutes les réponses sauf la première = 1 point Questions 5 et 6: Si la réponse 5 < la réponse 6 = 1 point Question 7: Réponses 3 et 4 = 1 point Question 8: Les 3 premières réponses = 1 point 0 point: minimum 7 points: maximum 4 points ou plus : perception réduite de l'hypoglycémie RPC15 Conduite automobile et diabète – 11.2017 7 FICHE 2.1 Alimentation et diabète SOIGNANT.ES ET PATIENT.ES DOCUMENTATION POUR LES SOIGNANT·ES ET LES PATIENT·ES Informations pour M……........... Date : Donné par : L’alimentation constitue un des piliers du traitement du diabète, au même titre que l’activité physique et le traitement médicamenteux. Les recommandations actuelles proposent d’adopter une alimentation équilibrée, variée et personnalisée, qui respecte les habitudes de vie et le plaisir de manger. 5 PRINCIPES DE BASE 1. Favoriser les glucides (sucres) de bonne qualité 2. Augmenter les apports en 昀椀bres alimentaires 3. Privilégier les matières grasses de qualité 4. Modérer la consommation de viande 5. Boire au moins 1.5 l de boissons sans sucre ni alcool par jour Une assiette équilibrée est composée de : ✔ ✔ ✔ Farineux (féculents) pour l’apport en glucides (sucres) Légumes pour les 昀椀bres alimentaires et les vitamines Fromage, poisson, œufs, viande, etc, pour les protéines N.B. : Les fruits et les produits laitiers peuvent être consommés en 昀椀n de repas et/ou en collations en fonction des besoins et des habitudes. Dia10© assiette équilibrée 1. Favoriser les glucides (sucres) de bonne qualité Les glucides (sucres) sont le carburant (= source d’énergie) immédiatement utilisable par l’organisme, notamment par les muscles et le cerveau. La majeure partie de l’énergie utilisée quotidiennement est apportée par les glucides consommés durant la journée. Les principales sources de glucides sont : ✔ Les farineux (féculents ) ; par exemple : pain, pâtes, riz, pommes de terre, maïs, lentilles, pois chiches, haricots rouges, céréales,petits pois ✔ Les fruits ✔ Le lait, les yoghourts, les desserts lactés (sauf le fromage) ✔ Les produits sucrés ; par exemple : boissons sucrées, pâtisseries, chocolat, con昀椀ture 1 Des informations partagées pour gérer le diabète Favoriser la consommation de glucides sous forme de farineux, si possible complets, de fruits et de produits laitiers idéalement sans sucre ajouté ou nature. Réduire au minimum la consommation de céréales raf昀椀nées, de sucre ajouté, de produits sucrés, de boissons sucrées (y compris les jus de fruits) et de produits alimentaires ultra transformés. 2. Augmenter les apports en fibres alimentaires L’intérêt des 昀椀bres alimentaires est de réguler le transit intestinal et de ralentir l’absorption des glucides (sucres). Elles se trouvent dans les légumes, les lentilles, les pois chiches, les haricots et les fruits ainsi que dans les céréales complètes. 3. Privilégier les matières grasses de qualité Le type de matières grasses consommées est aussi importante que la quantité. Les matières grasses de qualité sont : ✔ ✔ ✔ Huiles de colza et d’olives Amandes, noix ou noisettes non-salées Poisson gras, par exemple : saumon, thon, maquereau, sardine Il est préférable de choisir du beurre plutôt que de la margarine et d’éviter de l’utiliser pour la cuisson. Pour la cuisson, il est préférable d’utiliser l’huile de colza HOLL ou l’huile de tournesol HO. 4. Modérer la consommation de viande Les protéines sont des éléments essentiels pour l’organisme, notamment pour la masse musculaire. Elles se trouvent aussi bien dans des aliments d’origine animale que végétale. Il est recommandé de : ✔ ✔ Consommer 2 à 3 portions de viande par semaine au maximum Compléter les autres repas avec d’autres sources de protéines, par exemple : poissons et fruits de mer, œufs, fromages, mais aussi les protéines végétales comme le tofu et le Quorn. Les charcuteries, saucisses et produits de salaison (viande séchée, jambon) devraient être consommés au maximum une fois par semaine en raison de leur teneur élevée en graisse et en sel. 5. Boire au moins 1.5 l de boissons sans sucre ni alcool par jour Il est important de boire en quantité suf昀椀sante tous les jours. La consommation d’au moins 1.5 litre de boissons sans sucre ni alcool, comme l’eau, le thé ou les tisanes, est à privilégier. L’alcool peut être consommé avec modération en cas de diabète. Les recommandations émises pour la population générale doivent être respectées (ne pas dépasser 1 verre standard par jour pour les femmes, 2 verres pour les hommes). Il existe un risque d’hypoglycémie (baisse du sucre dans le sang) en cas de consommation d’alcool. Pour diminuer ce risque, consommez l’alcool dans le cadre d’un repas ou avec un aliment source de glucides (sucres). 2 Autres recommandations Les collations peuvent parfois être nécessaires, mais celles-ci ne sont pas obligatoires. Cela dépendra de multiples facteurs à évaluer : le taux de sucre dans le sang (glycémie), le type de médicament, l’activité physique, les habitudes, les signaux de faim entre les repas, les éventuels retards dans la prise du repas ou la prise d’un repas incomplet. Une perte de poids modérée et progressive est souhaitable pour les personnes en surpoids car elle permet d’améliorer les glycémies et diminuer les risques cardiovasculaires. Toutefois, l’alimentation doit rester équilibrée et couvrir les besoins, a昀椀n d’éviter les risques de malnutrition. Pour être soutenu dans une démarche de changement de vos habitudes alimentaires, demandez un suivi personnalisé par une diététicienne diplômée (la prise en charge est remboursée par l’assurance-maladie de base). Les édulcorants (par exemple aspartame, stevia, saccharine) sont des substances qui ont un goût sucré et qui peuvent remplacer le sucre pour réduire l’apport calorique total. Il existe différents produits édulcorés ou noti昀椀és sans adjonction de sucre qui présentent des mélanges et des teneurs d’édulcorants différents. Leur consommation doit être discutée individuellement. Les recommandations citées dans ce document doivent être adaptées auprès des populations suivantes : personnes âgées, personnes avec doses d’insuline 昀氀exibles, femmes enceintes et allaitantes, personnes avec problèmes rénaux. Dans ces situations, un suivi spécialisé est recommandé. Références - Arditi C et al. RPC10 Alimentation et diabète, 2021, http://diabetevaud.ch/rpc/alimentation/ American Diabetes Association (ADA) Professional Practice Committee; 5. Facilitating Behavior Change and Well-being to Improve Health Outcomes: Standards of Medical Care in Diabetes—2022. Diabetes Care 1 January 2022; 45 (Supplement_1): S60–S82 Evert AB, Boucher JL, Cypress M, et al. ADA Position Statement. Nutrition therapy recommendations for the management of adults with diabetes. Diabetes Care. 2019 Société suisse de nutrition. Pyramide alimentaires suisse. Recommandations alimentaires pour adultes, alliant plaisir et équilibre. Juillet 2020 : http://www.sge-ssn.ch/fr/ Corinne Kehl. Dia10© assiette équilibrée avec des équivalents glucidiques à 10g. août 2017 Groupe ayant élaboré le document (2015) Magali Andrey, Catherine Rousset et Sophie Progin Batalla, validé par Dres Daniela Sofrà et Patricia Halfon Groupe de révision 2022 Magali Andrey, Chantal Arditi, Simon Besse, Marie Duvillard, Marie-José Marguerat Luyet, Sophie Progin Batalla, Christine Sandoz, validé par Dres Daniela Sofrà et Patricia Halfon Date de la prochaine révision : décembre 2025 3 FICHE 2.2 Activité physique et diabète SOIGNANTS Conseils pour la prise en charge des patients diabétiques Généralités Afin d’atteindre les objectifs recommandés pour le contrôle de la glycémie et réduire les risques de complications, il est recommandé de : • • • • • • avoir une alimentation équilibrée agir sur l’excès de poids faire de l’activité physique régulière cesser de fumer gérer son stress prendre ses médicaments, tels que prescrits Ces facteurs influencent aussi le taux de lipides sanguin ainsi que la tension artérielle, qui, s’ils sont élevés, renforcent le risque de maladies cardiovasculaires chez la personne diabétique. Définition La pratique régulière d’une activité physique fait partie intégrante du traitement au même titre que l’alimentation et le traitement médicamenteux. Qu’appelle-t-on « activité physique » ? • activités de la vie quotidienne (marcher, monter/descendre les escaliers, jardiner...) • activités d’endurance (vélo, natation, randonnées...) L’activité physique inclut aussi par exemple : garer sa voiture plus loin, descendre des transports publics 1 arrêt avant, bricoler, danser, sortir son chien... En milieu hospitalier notamment : faire la physiothérapie. Il est important que le patient respecte son rythme, écoute son corps et garde l’objectif « plaisir » en tête. Idéalement l’activité physique devrait se faire de façon régulière. Toute augmentation d’activité physique, même minime, sera bénéfique ! Types d’activité physique (durée, fréquence, intensité) à proposer au patient EXEMPLES DUREE ET FREQUENCE EXERCICES AEROBIES D’INTENSITE MOYENNE EXERCICES AEROBIES D’INTENSITE ELEVEE EXERCICES CONTRE RESISTANCE Marche, vélo, jardinage léger, ménage,... Jogging, vélo intense, jardinage intense, natation,... Musculation à l’aide d’appareils ou de poids Au moins 150 min /semaine à pratiquer au moins 3 jours / semaine (ne pas rester inactif plus de 2 jours consécutifs) Au moins 2-3x /semaine en complément aux exercices aérobies d’intensité moyenne 1 Des informations partagées pour gérer le diabète Bénéfices L’activité physique entraîne de nombreux bénéfices sur : La glycémie • • • • augmentation de la consommation en énergie des muscles amélioration de l’action de l’insuline diminution de l’insulinorésistance diminution de l’hémoglobine glyquée L’appareil cardiovasculaire • diminution de la tension artérielle • amélioration du bilan lipidique • diminution du risque de complications cardiovasculaires La répartition des graisses • perte de poids en cas d’excès de poids, ou maintient d’un poids satisfaisant • réduction de la graisse abdominale Le bien-être physique et moral • • • • maintien et amélioration de la solidité des os augmentation de la masse musculaire réduction du stress et de l’anxiété création de liens sociaux, amélioration de sa qualité de vie et son bien-être Si elle est pratiquée régulièrement et avec une intensité modérée, elle peut contribuer à baisser de 30 à 50% les risques de complications associées au diabète de type 2. Risques et précautions Une activité physique inhabituelle (comme la physiothérapie par ex.) peut provoquer des hypoglycémies, surtout si le patient est traité avec des antidiabétiques oraux hypoglycémiants ou de l’insuline. Certains symptômes de l’hypoglycémie peuvent être confondus avec les réactions normales induites par l’activité physique (ex : sudation). La seule façon de faire la différence est de mesurer la glycémie. Veillez à ce que le patient ait toujours du sucre avec lui. S’il doit faire une séance de physiothérapie à plus de 3h d’intervalle d’un repas : veillez à ce qu’il prenne une collation avant la séance. Des prestations pour vos patients Le programme DIAfit s’adresse aux patients diabétiques de type 2 avec pour objectif l’initiation à une activité physique encadrée par une équipe pluridisciplinaire spécialisée afin de promouvoir un style de vie sain. Ce programme est pris en charge par l’assurance de base sur prescription médicale (http://www.diafit.ch). Le programme «ça marche!» (http://www.ca-marche.ch/) et le projet «Pas à Pas» (http://www.ca-marche.ch/projet/pasa-pas/) peuvent accompagner et conseiller vos patients dans la reprise d’une activité physique. 2 Références Guide pratique de diabétologie à l’usage du personnel infirmier, N. Marcoz, PIC, EHC, v1. 09.2013 RPC « Activité physique et diabète », http://diabetevaud.ch/rpc/activite-physique/ http://www.diafit.ch http://www.ca-marche.ch/projet/pas-a-pas/ Groupe ayant élaboré ou mis à jour le document Groupe ayant élaboré le document (mai 2015) Heike Labud et Noémie Marcoz; validé par Dres Daniela Sofrà et Patricia Halfon Groupe de révision (novembre 2017) Heike Labud, Nicole Jenni, Olivier Le Dizes, Noémie Marcoz; validé par Dres Daniela Sofrà et Patricia Halfon Date de la fiche: mai 2015 / révisé en novembre 2017 Date de la prochaine révision: décembre 2020 3 FICHE 2.3 Tabac et diabète SOIGNANTS Conseils pour la prise en charge des patiens diabétiques Tabagisme et diabète Que doivent savoir les professionnels sur les liens entre tabac et diabète ? Le tabagisme est un facteur de risque de développer un diabète de type 2. Il est également un facteur de complications pour les personnes diabétiques. Les effets du tabac sur la santé: • Augmentation de la résistance à l’insuline : les cellules sont moins sensibles à l’action de l’insuline ce qui tend à détériorer la qualité du contrôle glycémique • Augmentation du risque de moins bien ressentir ses hypoglycémies • Augmentation