Fiche Révision Histoire Romaine PDF
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This document is a historical study of Roman social hierarchy and political structure during the Republican period. It outlines social classes, citizenship, and the roles of patricians, plebeians, and the equestrian order. It examines the dynamics of social mobility and the complex relationships between individuals and institutions, including the system of patronage.
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**Fiche Révision histoire romaine** **Chapitre 2 : La Hiérarchie Socio-Politique à Rome** **1. La Cité-État Républicaine et ses Cadres Juridiques** - **Hiérarchie stricte** : - Rome est divisée en catégories sociales : hommes libres/esclaves, citoyens/non-citoyens, patriciens/plé...
**Fiche Révision histoire romaine** **Chapitre 2 : La Hiérarchie Socio-Politique à Rome** **1. La Cité-État Républicaine et ses Cadres Juridiques** - **Hiérarchie stricte** : - Rome est divisée en catégories sociales : hommes libres/esclaves, citoyens/non-citoyens, patriciens/plébéiens. - La citoyenneté est le socle de la participation politique, confirmée par un recensement quinquennal appelé **census**. - **Classification par Fortune** : - La société est organisée en classes censitaires, allant des plus riches (ex. : première classe, fortune ≥ 100 000 as) aux prolétaires (*capite censi*, fortune \< 11 000 as). - Mobilité sociale possible entre les classes en fonction de la fortune, permettant ascension ou déclassement. **2. La Mosaïque des Statuts** - **Citoyens et Non-Citoyens** : - Différence entre **citoyens romains** et autres (ex. : citoyens latins avec le **ius Latii** qui permet un accès partiel aux droits romains). - Les citoyens romains de plein droit (optimo iure) disposent de droits politiques et juridiques importants (droit de vote, conubium, commercium, provocatio ad populum). - **Acquisition de la Citoyenneté** : - Par naissance, récompenses militaires, ou création de colonies romaines. - Les magistrats latins peuvent acquérir la citoyenneté après leur mandat (ius migrationis). **3. Ordre et Pouvoir : Les Citoyens de Plein Droit (Optimo Iure)** - **Droits des Citoyens Optimo Iure** : - **Conubium** : droit au mariage légitime avec des citoyens romains. - **Commercium** : droit de propriété et d'action en justice. - **Ius suffragii** : droit de vote et participation aux assemblées. - **Provocatio ad populum** : droit d'appel pour contester une condamnation. **4. L'Ordre Équestre** - **Organisation et Richesse** : - Regroupe les citoyens les plus riches, avec une fortune de ≥ 400 000 sesterces, regroupés dans les 18 centuries équestres. - Cet ordre comprend les élites capables de financer et de servir comme cavaliers dans l'armée. - **Différences Sociales** : - L'ordre équestre se divise selon les richesses et les professions : fonciers (otium) et marchands (negotium). **5. Les Élites et le Renouvellement Social** - **Ascension par l'Armée et l'Affranchissement** : - La citoyenneté et l'accession à l'ordre équestre sont souvent obtenues par le service militaire ou par des promotions collectives pour les soldats engagés. - **Les Populares vs Optimates** : - **Populares** : favorables aux réformes sociales et à la redistribution (terres, céréales). - **Optimates** : défenseurs de la propriété et des finances publiques, opposés aux mesures populares. **Sources Importantes** - Les cadres légaux et socio-politiques étaient influencés par les cens (recensement et fortune). - Des institutions comme les comices et le Sénat jouent un rôle crucial dans la gestion des droits et responsabilités de chaque ordre social. Cette fiche récapitule les grandes lignes de la hiérarchie et de la structuration sociale romaine, en soulignant les distinctions et dynamiques entre les différents groupes. **Chapitre 4 - Un Monde à l'Envers : Dépendance, Interdépendance et Genre** **I. Le Patronat : Pilier de la Société Romaine** 1. **Clientèle et Interdépendance** - **Clientèle romaine** : Relation de solidarité et de dépendance entre les puissants et les plus démunis, essentielle dans les entreprises politiques. Les grands personnages, comme César et Pompée, possédaient de nombreuses clientèles, influençant leur pouvoir. - **La *deditio*** : Terme désignant la reddition d'un ennemi sous la protection de Rome, symbolisant l'interdépendance entre vainqueurs et vaincus. 2. **Renouvellement Social par le Patronat** - Les relations de patronage permettent la mobilité sociale, en intégrant des affranchis et des étrangers dans le tissu social romain. - **Mimétisme social** : Les affranchis cherchent à imiter leurs patrons, adoptant les mêmes comportements et titres pour s'élever dans la hiérarchie sociale. 3. **Les Sévirs Augustaux** - Membres d'un collège de six hommes libres, souvent affranchis, chargés d'organiser les jeux pour le culte impérial. Cette position leur confère une place sociale valorisée, sans les inclure dans l\'élite sénatoriale. **II. L'Interdépendance dans la Dépendance** 1. **Témoignages épigraphiques et Généalogie Sociale** - Les inscriptions funéraires révèlent des réseaux complexes d'interdépendance entre les membres de la famille, les patrons, et les affranchis. Par exemple, **Sextus Iulius Helius** est valorisé socialement par ses relations familiales et patronales, bien qu'il ne soit pas lui-même un personnage public de premier plan. 2. **Reliefs Funéraires** - Les monuments funéraires d'affranchis illustrent leur ascension sociale et l'importance de leur lien avec leurs anciens maîtres et patrons. Exemples notables : reliefs des **Gessii** et des **Gratidii**, symbolisant cette intégration des affranchis dans la société romaine. **III. Une Société Bien Ordonnée : Uterque Ordo, Uterque Sexus** 1. **Les Ordres (Ordines)** - Différents groupes structurent la société : les sénateurs, les chevaliers, les décurions, mais aussi des ordres plus spécifiques comme les sévirs augustaux ou les musiciens. Chaque ordre représente un statut et un rôle social distincts. 2. **Hommes et Femmes** - La société romaine impose des rôles genrés stricts, les hommes et les femmes ayant des fonctions et des places sociales spécifiques. Les hommes détiennent les rôles politiques et militaires, tandis que les femmes participent aux dynamiques sociales dans les sphères privées et religieuses. **Perspectives de Réflexion et Thèmes Complémentaires** 1. **Affranchissement et Ascension Sociale** - Exemples de personnages comme **Trimalchion** (dans le *Satyricon* de Pétrone) ou les sévirs révèlent l'importance de l'affranchissement comme voie d'ascension sociale. 2. **Dialectique Riche/Pauvre** - Relations de dépendance mutuelle entre riches et pauvres, avec un système de patronage et de clientèle qui permet aux plus démunis de bénéficier du soutien des puissants. 3. **Le Soldat comme Modèle** - Figures militaires exemplaires (ex. : Spurius Ligustinus) incarnent les vertus romaines de courage et de fidélité, reflétant l\'influence des soldats dans la culture civique romaine. Cette fiche de révision met en lumière le fonctionnement complexe de la société romaine et les mécanismes de dépendance et d'interdépendance qui structurent les relations sociales. **CM3 - Histoire Romaine : Points Clés** **I. Le Sénat et les Sénateurs** 1. **Composition et Rôle** - Composé d\'anciens magistrats (ex : questeurs), tous âgés de minimum 25-30 ans. - Organe permanent, il n\'a pas besoin de convocation, à la différence des assemblées. 2. **Autorité (Auctoritas)** - Fondée sur l\'expérience des membres, le Sénat inspire respect et confiance. - L'autorité sénatoriale influence les décisions grâce à l'**argument d'autorité**. 3. **Pouvoirs** - **Consultatif** : Le Sénat donne des avis sous forme de *Senatus Consulta*. - **Législatif et Diplomatique** : Rôle central dans la diplomatie et l'organisation des affaires extérieures. **II. La Guerre Sociale (91-88 av. J.-C.)** 1. **Contexte et Déclenchement** - Les alliés italiens (socii) fournissent des ressources et soldats à Rome sans bénéficier des mêmes droits, générant un sentiment d'injustice. 2. **Les Forces en Présence** - Guerre opposant Rome et ses alliés (ex : Samnites, Étrusques). - Conflit grave avec un nombre similaire de soldats de chaque côté (\~250 000). 3. **Résolution** - Résolution politique : extension de la citoyenneté romaine aux alliés italiens pour apaiser les tensions. **III. La Hiérarchie Socio-Politique** 1. **Organisation et Cadres Juridiques** - Société structurée en groupes rigides : libres/esclaves, citoyens/non-citoyens, patriciens/plébéiens. - La citoyenneté romaine est la clé des droits et devoirs politiques. 2. **Classement Censitaire** - Recensement tous les 5 ans, permettant le reclassement social selon la richesse (census). - Les citoyens riches sont regroupés dans les classes censitaires, et peuvent monter ou descendre selon leurs ressources. **IV. La Citoyenneté Romaine** 1. **Acquisition et Transmission** - Transmise par naissance (ex : union entre citoyens romains) ou par affranchissement (devant un préteur). - Les Italiens pouvaient acquérir la citoyenneté sous certaines conditions grâce au **ius Latii**. 2. **Ordre Équestre** - Regroupe les citoyens les plus riches (400 000 sesterces minimum), capables de financer et de servir comme cavaliers. - L'ordre équestre est une voie d'accès au Sénat et aux magistratures. **V. Guerre et Politique au Ier Siècle av. J.-C.** 1. **Réformes de Marius** - Réforme du recrutement légionnaire : accepte les citoyens pauvres dans l\'armée en leur fournissant l\'équipement. - Influence croissante de l'armée dans la vie politique (ex : général Sylla, César). 2. **Imbrication Armée et Politique** - Les généraux acquièrent du pouvoir par leur popularité auprès des troupes. - L'armée devient un instrument pour légitimer l\'autorité politique et intégration (ex : distribution de terres aux vétérans pour assurer leur loyauté). **VI. La Société Romaine et le Patronat** 1. **Clientélisme et Patronat** - Relation de **patronus-client** : les clients se placent sous la protection des patrons en échange de services, constituant un système d'interdépendance. - Instrument politique et social, renforçant la fidélité et les alliances à travers les générations. 2. **Organisation Sociale (Collegia)** - Les collèges et corporations (collegium) rassemblent des membres de même métier ou culte, renforçant leur position sociale. **Conclusion** - Le Ier siècle av. J.-C. marque une militarisation accrue de la politique romaine, où les généraux jouent un rôle central. - Les structures hiérarchiques et clientélistes assurent une organisation sociale rigide mais avec une certaine mobilité, notamment par l\'armée et le patronat. Cette fiche de révision résume les principaux aspects de l\'organisation sociale et politique romaine, avec un focus sur le rôle du Sénat, de l'armée, et du patronat. **Point vocabulaire** L'**imperium** concept central du droit et de la politique romaine, désignant le pouvoir suprême et l\'autorité d'un magistrat, particulièrement dans les domaines militaire et judiciaire. Dans la Rome antique, l'imperium conférait à son détenteur le droit de gouverner, de commander les armées et de rendre justice, et il était l'attribut essentiel des magistratures les plus importantes, notamment celles de consul et de préteur. **1. Origine et signification** - L'imperium représente le pouvoir de commander (*imperare*), et il se réfère à l'autorité étatique absolue. Il est à la fois civil et militaire, permettant à son détenteur d'exercer le contrôle sur les citoyens et les soldats. - Ce pouvoir était conféré par le peuple romain lors des élections de magistrats par les **comices centuriates**, une assemblée particulièrement prestigieuse. - Le concept a également une dimension sacrée : il était conféré à travers un rituel religieux impliquant les dieux, soulignant que l'imperium n\'était pas seulement un pouvoir juridique, mais aussi une autorité accordée avec la protection divine. **2. Types d'imperium** Il existait plusieurs degrés d'imperium, variant selon les magistratures et les circonstances : - **Imperium maius** (imperium supérieur) : Conféré aux magistrats supérieurs comme les consuls et les dictateurs, il donnait le commandement militaire suprême et l'autorité civile maximale. - **Imperium minus** (imperium moindre) : Accordé aux préteurs et parfois aux édiles pour des tâches plus limitées. Les préteurs, par exemple, avaient un pouvoir judiciaire et pouvaient commander des armées dans certaines situations, mais sous l'autorité des consuls. - **Imperium proconsulaire** : Conféré aux anciens consuls et préteurs devenus gouverneurs provinciaux. Cet imperium leur permettait de gouverner les provinces romaines et de commander les troupes locales avec une autonomie relative, mais toujours sous la supervision de Rome. **3. Usage de l'imperium** - **Militaire** : Le détenteur de l'imperium pouvait lever des troupes, mener des guerres, et prendre des décisions militaires. Cela faisait de l'imperium un élément essentiel de la défense et de l'expansion de la République romaine. - **Judiciaire** : Dans le domaine civil, l'imperium conférait le droit de rendre justice, d'appliquer les lois et de maintenir l'ordre public. Cela incluait le pouvoir de prononcer des peines, y compris la peine capitale, dans certaines juridictions. - **Politique et civil** : Les consuls et préteurs pouvaient aussi décréter des mesures d\'urgence, convoquer le Sénat, et représenter l\'État romain dans les cérémonies religieuses et diplomatiques. **4. Limites et contrôle de l'imperium** - **Durée** : L'imperium était souvent limité dans le temps (généralement un an pour les consuls et les préteurs) et dans l'espace (certaines formes d'imperium s'appliquaient uniquement à la sphère urbaine de Rome). - **Provocatio ad populum** : Ce droit permettait aux citoyens de faire appel à l'assemblée populaire contre une décision d'un magistrat détenant l'imperium, une forme de contrôle démocratique. - **Collégialité** : L'exercice de l'imperium par deux consuls simultanés garantissait que le pouvoir suprême ne soit pas concentré dans les mains d'un seul homme. En cas de désaccord, les consuls pouvaient se bloquer mutuellement, nécessitant alors une résolution par le Sénat. **5. L'imperium sous l'Empire** - Avec l'Empire, l'imperium change de nature. L'empereur détient un imperium supérieur (imperium proconsulaire maius) sur l'ensemble de l'Empire, consolidant en lui tous les pouvoirs civils et militaires. Il n'est plus soumis aux limites républicaines et exerce un pouvoir quasi absolu, marquant la transformation de l'imperium en une autorité impériale centralisée. En somme, l'imperium était un pouvoir fondamental qui incarnait l'autorité légitime de l'État romain, assurant à ses détenteurs le contrôle des affaires civiles, judiciaires et militaires, tout en étant initialement limité et encadré pour prévenir les abus. **comices curiates** (ou *comitia curiata*) une des plus anciennes assemblées du peuple romain durant la période royale et les débuts de la République romaine. Voici un aperçu de leur rôle et de leur fonctionnement : 1. **Origine et structure** :\ Les comices curiates remontent à l'époque royale de Rome (VIIIe siècle av. J.-C.). L\'assemblée était constituée de représentants des **30 curies**, des divisions de la population romaine basées sur des lignages et regroupées en trois grandes tribus originelles (les Tities, les Ramnes, et les Luceres). Chaque curie avait un vote, donc l\'assemblée disposait de 30 votes au total. 2. **Fonctions principales** : - **Rôle religieux** : Les comices curiates avaient une fonction religieuse forte. Ils veillaient à la transmission des pouvoirs sacrés (imperium) aux magistrats, notamment en validant les pouvoirs des consuls et préteurs nouvellement élus, à travers un acte de ratification religieuse. - **Questions de droit privé et familial** : Les comices curiates étaient également impliqués dans des actes de droit privé, comme l'adoption ou les testaments, qui nécessitaient une approbation officielle. - **Rôle symbolique** : Avec l'évolution de la République, leur rôle politique a diminué, devenant principalement cérémoniel, les autres assemblées populaires (comices centuriates et tributes) prenant les décisions politiques et militaires. 3. **Évolution et déclin** :\ Avec le temps, les pouvoirs des comices curiates furent en grande partie transférés aux **comices centuriates**, l'assemblée qui regroupait les citoyens romains selon leur statut et leur richesse, et aux **comices tributes**. À la fin de la République, les comices curiates n\'étaient plus qu'une formalité, et leur rôle s'était réduit à des fonctions religieuses mineures, souvent exécutées par des **licteurs** au nom de l'assemblée. En résumé, les comices curiates ont été essentiels dans les premiers temps de Rome pour les fonctions religieuses et juridiques, mais leur rôle s'est progressivement marginalisé au profit d'assemblées plus démocratiques et représentatives de la population romaine **comices centuriates** (*comitia centuriata*) principales assemblées populaires de la République romaine, jouant un rôle central dans la vie politique, militaire et judiciaire de Rome. Créés pour organiser les citoyens selon leur richesse et leur capacité militaire, les comices centuriates sont devenus le lieu des décisions les plus importantes de la République. **1. Organisation et structure** - Les citoyens romains étaient divisés en **centuries** (groupe de citoyens) selon un système censitaire, où la richesse déterminait leur catégorie et donc leur appartenance à une certaine centurie. - Il existait **193 centuries** au total, réparties en cinq classes basées sur la richesse. Les citoyens les plus riches appartenaient aux premières centuries, tandis que les plus pauvres appartenaient aux dernières. - Les centuries étaient aussi divisées entre **centuries de soldats** et **centuries non-combattantes** (comme les artisans et les ouvriers). En général, les premières centuries regroupaient les plus riches, qui avaient une meilleure capacité à fournir un équipement militaire. **2. Fonctions des comices centuriates** Les comices centuriates étaient responsables des fonctions politiques, militaires, et judiciaires les plus cruciales de Rome : - **Élections** : Ils élisaient les magistrats romains les plus importants, notamment les **consuls**, **préteurs**, et **censeurs**, qui détenaient des pouvoirs exécutifs et judiciaires clés. - **Déclarations de guerre et questions militaires** : Les comices centuriates décidaient de la guerre et de la paix, une prérogative qui découlait de leur organisation initiale en fonction de la capacité militaire. - **Législation** : Bien qu'ils ne légifèrent pas de manière aussi fréquente que d'autres assemblées (comme les comices tributes), ils adoptaient parfois des lois, notamment en matière militaire. - **Justice** : Ils constituaient également la plus haute cour pour juger les crimes graves, notamment ceux passibles de la peine de mort. **3. Fonctionnement et influence** - Le vote aux comices centuriates se faisait par centurie, où chaque centurie votait collectivement. Chaque centurie comptait pour une voix, quelle que soit sa taille. - Comme les centuries les plus riches votaient en premier, elles avaient souvent plus de poids dans les décisions. Les citoyens des centuries les moins riches votaient rarement, car une majorité était souvent atteinte avant d'arriver à leurs votes. - Cela donnait aux citoyens les plus fortunés une influence disproportionnée dans les décisions politiques et militaires, renforçant la domination des classes supérieures dans la République romaine. **4. Évolution et déclin** - Avec le temps, le pouvoir des comices centuriates a progressivement décliné au profit des **comices tributes** et des **assemblées plébéiennes**, plus représentatives des classes populaires. - À la fin de la République, leur rôle politique s'affaiblit et devint surtout formel, bien que les comices centuriates continuèrent à être convoquées pour les élections des magistrats. En somme, les comices centuriates constituaient l'assemblée où se prenaient les décisions les plus stratégiques de la République romaine, mais le système basé sur la richesse rendait cette institution favorable aux citoyens les plus aisés. **comices tributes** (*comitia tributa*) une des principales assemblées populaires de la Rome républicaine, caractérisées par leur organisation en fonction des **tribus**, une unité géographique, plutôt qu'en fonction de la richesse ou du statut social. Ces comices représentaient l'ensemble des citoyens romains, et leur rôle a progressivement pris de l'importance, particulièrement dans le domaine législatif et administratif. **1. Organisation et structure** - Les citoyens étaient répartis en **35 tribus**, dont 4 urbaines et 31 rurales, qui étaient des divisions géographiques plutôt que strictement démographiques ou sociales. Les citoyens votaient au sein de leur tribu, indépendamment de leur statut ou de leur richesse. - Contrairement aux comices centuriates, qui donnaient un poids supérieur aux citoyens les plus riches, chaque tribu disposait ici d\'une **voix égale** dans les votes. Ainsi, une majorité de voix tribales pouvait être atteinte de manière plus représentative. **2. Fonctions des comices tributes** Les comices tributes jouaient plusieurs rôles essentiels dans la République romaine : - **Élections** : Elles élisaient divers magistrats romains, notamment les **édiles curules**, **questeurs** et **tribuns de la plèbe**. Cela leur conférait un rôle clé dans l'administration quotidienne et la protection des droits des citoyens. - **Législation** : Elles votaient sur une grande variété de lois, devenant au fil du temps une des principales assemblées législatives de Rome, particulièrement pour les lois d'ordre civil et administratif. - **Justice** : Dans certains cas, les comices tributes jugeaient les citoyens dans des affaires qui ne relevaient pas de crimes capitaux. Elles avaient également un rôle disciplinaire pour les infractions de moindre gravité. - **Affaires locales et administratives** : L'assemblée gérait divers sujets locaux, notamment les affaires de gestion des territoires romains, des infrastructures publiques, et des questions de citoyenneté. **3. Fonctionnement et mode de vote** - Les comices tributes étaient convoquées sur le **Forum Romain** et votaient tribu par tribu. Chaque tribu comptait pour une voix, et la majorité des voix tribales déterminait la décision finale. - Le fait que chaque tribu ait une voix égale signifiait que les citoyens ruraux (parfois plus influents) et les citoyens urbains étaient représentés de manière équilibrée, même si la distribution démographique donnait parfois un avantage aux grandes familles terriennes qui contrôlaient plusieurs tribus rurales. **4. Évolution et importance croissante** - Au fil du temps, les comices tributes prirent de plus en plus d\'importance en matière législative et de gestion des affaires civiles, en particulier à partir du IIIe siècle av. J.-C. Elles devinrent l'institution principale pour la promulgation de lois qui affectaient la vie quotidienne des Romains. - Sous la pression des plébéiens et des tribuns de la plèbe, les comices tributes jouèrent un rôle dans la promotion des droits des citoyens, avec des lois comme les **lois Liciniennes-Sextiennes** (367 av. J.-C.) qui ouvrirent l'accès au consulat aux plébéiens. **5. Déclin et transformation sous l'Empire** - Avec la montée en puissance de l'Empire et l'établissement d'une autorité centralisée, les comices tributes perdirent progressivement leur pouvoir législatif et électoral. Au début de l'Empire, elles ne conservaient plus qu'un rôle formel, la prise de décision revenant largement à l\'empereur et au Sénat. En résumé, les comices tributes furent une institution centrale dans le développement de la République romaine, représentant une forme de démocratie géographique qui équilibrée entre les tribus urbaines et rurales. Elles jouèrent un rôle essentiel pour les lois civiles et la protection des droits populaires, bien qu'elles aient progressivement perdu leur influence au profit du pouvoir impérial. **ius Latii** ou **droit latin** statut juridique intermédiaire entre la citoyenneté romaine complète (*civitas romana*) et le statut d'étranger (ou de pérégrin) dans l\'Empire romain. Ce droit, d\'abord accordé aux villes du Latium, la région entourant Rome, s'est progressivement étendu à d\'autres villes et colonies en Italie et dans les provinces, en particulier en Gaule, en Espagne, et en Afrique du Nord. **1. Origine du ius Latii** - Le ius Latii date des premières alliances entre Rome et les villes du Latium, unies pour des raisons de défense mutuelle et de commerce. Les populations du Latium bénéficiaient de certains droits civiques et politiques proches de ceux des Romains, sans pour autant avoir la citoyenneté romaine complète. - Au fur et à mesure de l'expansion romaine, ce statut fut utilisé pour intégrer de nouvelles communautés dans l'Empire tout en leur octroyant un certain niveau d'autonomie. **2. Contenu et privilèges du ius Latii** - Le ius Latii donnait aux habitants le droit de commercer librement avec les citoyens romains, d'établir des contrats et de posséder des terres dans les mêmes conditions que les citoyens romains. - Les détenteurs du ius Latii avaient le droit de se marier avec des citoyens romains selon les règles du *conubium*, légitimant ainsi leurs enfants dans les familles mixtes. - **Droit de migration** (*ius migrandi*) : Ils pouvaient acquérir la citoyenneté romaine en s'installant à Rome, en satisfaisant certaines conditions, ou en exerçant certaines fonctions municipales. - Certains **droits politiques limités** étaient parfois accordés. Par exemple, certains citoyens latins pouvaient accéder aux magistratures locales et ainsi obtenir la citoyenneté romaine complète pour eux et leurs descendants. **3. Rôle dans l'intégration des provinces** - Sous l\'Empire, le ius Latii devient un outil d'intégration des populations provinciales, notamment dans les nouvelles colonies et municipalités créées hors d'Italie. Les provinces hispaniques et gauloises, en particulier, ont été nombreuses à bénéficier du ius Latii, favorisant leur romanisation progressive. - En 73-74 apr. J.-C., l'empereur Vespasien accorde le **ius Latii** à de nombreuses cités de l'Espagne, puis aux cités de la Gaule, en récompense de leur fidélité à Rome. Cela leur donne accès à des droits et avantages qui facilitent l'administration et l'adhésion aux structures impériales romaines. **4. Évolution et disparition** - En 212 apr. J.-C., l\'édit de Caracalla (Constitutio Antoniniana) accorde la citoyenneté romaine complète à presque tous les habitants libres de l\'Empire. Le ius Latii perd alors sa signification et disparaît comme statut intermédiaire. - À partir de cet édit, l\'intégration des habitants de l\'Empire repose sur l'universalité de la citoyenneté romaine, abolissant les différences statutaires. **En résumé :** Le **ius Latii** a servi d'outil de gouvernance pour l'intégration des peuples voisins de Rome, puis des provinces, en leur conférant des droits proches de la citoyenneté. Il offrait des avantages économiques et juridiques tout en préparant les populations provinciales à une éventuelle pleine citoyenneté, marquant une étape clé dans l'expansion et la consolidation de l'Empire romain. **Aide-Mémoire : Hospitalité, Amitié et Clientèle à Rome** **Contexte et Enjeux** Les notions d'hospitalité (*hospitium*), d'amitié (*amicitia*) et de clientèle (*clientela*) étaient des piliers de la société romaine, établissant des liens de réciprocité, bien que souvent asymétriques. Ces relations concernaient tant les individus que les collectivités, et elles avaient des impacts significatifs dans les provinces sous influence romaine. **1. Hospitalité (*Hospitium*)** - **Origine et réciprocité** : L'hospitalité relie des étrangers qui s'engagent mutuellement dans des accords d'entraide, parfois scellés par une poignée de mains (*dextrarum iunctio*). - **Transmission héréditaire** : Ces accords se transmettent de génération en génération, et incluent des droits tels que l'hébergement, l'aide militaire et juridique. - **Objets associés** : Des *tesserae hospitalis*, symboles matériels de l'hospitalité, attestent de ces alliances durables dans le monde romain et ses provinces (ex. : la tessera de Publius Turullius en Espagne). **2. Amitié (*Amicitia*)** - **Relations entre égaux** : L'amitié à Rome est typiquement entre citoyens de même statut, facilitant les affaires politiques et économiques. Elle est particulièrement utile dans les classes supérieures mais s'étend aussi dans tout l'Empire. - **Fonctions** : Les amis aident dans l'établissement de relations influentes et jouent un rôle clé dans les stratégies politiques et sociales, particulièrement dans les classes censitaires élevées. **3. Clientèle (*Clientela*)** - **Définition et interdépendance** : La clientèle est une relation entre un *cliens* (client) et un *patronus* (patron) où le client, juridiquement libre, dépend socialement et économiquement du patron. - **Obligations réciproques** : Le client doit obéissance (*obsequium*) et services au patron, qui en retour offre protection, soutien militaire et juridique. Ce lien était particulièrement crucial entre plébéiens et patriciens. - **Politique et société** : À la fin de la République, les combats politiques intensifient les réseaux de clientèle (ex. : Cicéron, Marius, Sylla, César), et le patronat devient central pour obtenir des soutiens et accéder au pouvoir. **Interactions entre Hospitalité et Patronat sous l'Empire** - Sous l'Empire, l'hospitalité intègre souvent des relations de patronat, renforçant les liens de domination de Rome sur les provinces. Cependant, l'hospitalité pouvait aussi exister sans patronat, formant un système relationnel complexe. Ces concepts structurent la société romaine et ses relations de pouvoir, liant les citoyens, les alliés, et les populations provinciales à Rome dans une dynamique de solidarité et de contrôle. **Structure Sociale à Rome : Patriciens, Plébéiens, Nobles et Peuple** 1. **Les Patriciens (Patricii)** - Descendants des familles fondatrices de Rome, les patriciens forment une élite héréditaire. Ils détiennent historiquement les fonctions religieuses et magistratures supérieures. À la fin de la République, ils ne représentent qu'une trentaine de familles regroupées en 13 grandes lignées (*gentes*). 2. **Les Plébéiens (Plebs)** - Non présents lors de la fondation de Rome, les plébéiens descendent d'anciens résidents des alentours et d'étrangers intégrés à Rome. Initialement exclus des droits politiques, ils gagnent des droits importants : en 494 av. J.-C., création du tribunat de la plèbe, et en 366 av. J.-C., élection du premier consul plébéien. 3. **Les Nobles (Nobiles)** - La noblesse n'est pas héréditaire et inclut des plébéiens ayant acquis une reconnaissance sociale. Un noble devient *nobilis* grâce à l'élection d'un membre de sa famille au consulat, créant une distinction. Ceux sans antécédents consulaires sont des *homines novi*, comme Cicéron au Ier siècle av. J.-C. 4. **Le Peuple (Populus)** - Comprenant tous les hommes libres, y compris les affranchis de citoyens romains, le peuple englobe des catégories socio-économiques variées : la plèbe, les chevaliers et d'autres citoyens libres non plébéiens ni équestres. Ces distinctions structuraient la société romaine, où le Sénat et le peuple (*Senatus Populusque Romanus*) incarnaient les fondements de la République, symbolisant l'autorité et la participation collective des citoyens romains. **Glossaire de Concepts Clés en Histoire Romaine** 1. **Cité et Citoyenneté** - **Cité** (*civitas*, *polis*) : Communauté politique organisée, qui peut désigner la citoyenneté elle-même. - **Cité pérégrine** : Communauté dans l\'empire romain ayant ses propres institutions, souvent influencées par Rome. - **Citoyenneté romaine** : Statut octroyé par naissance ou naturalisation, conférant des droits et une inscription dans les tribus romaines. 2. **Statuts et Structures Sociales** - **Ciuis** : Terme général pour citoyen, souvent suivi de *Romanus* pour les citoyens romains. - **Colonus** : Citoyen ayant reçu un lot de terre dans une colonie romaine ou latine. - **Pérégrin** : Individu libre non romain, souvent avec un nom unique. 3. **Institutions et Organisations** - **Curie** : Unité électorale pour l\'élection des magistrats dans les cités provinciales. - **Décurions** : Membres du conseil local d\'une cité, équivalents des sénateurs dans les provinces. - **Municipes** : Cités de droit romain ou latin ayant des institutions similaires à celles de Rome. 4. **Nomenclature Romaine** - **Tria nomina** : Les trois noms d\'un citoyen romain (prénom, nom gentilice, surnom) identifiant son statut. - **Origo** : Cité d\'origine d\'un individu, importante pour son identité et son statut dans l\'empire. 5. **Droit Latin et Droit Romain** - **Ius Latii** : Ensemble de droits pour les individus libres non citoyens, incluant le mariage et la propriété. - **Municeps** : Citoyen d'un municipe avec des responsabilités locales et des droits civiques partagés. Ces termes illustrent les différents statuts sociaux, politiques et administratifs qui structuraient la société romaine, mettant en lumière l\'importance de l\'origine, de la citoyenneté et des relations institutionnelles dans l\'identité romaine.