Fécondation et Empreinte Génomique 2024 PDF
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Université de Genève
2024
Pr. Serge Nef
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Ce document présente un aperçu de la fécondation et de l'empreinte génomique parentale, y compris les aspects génétiques non mendéliens et les problèmes de santé mitochondriales. Les informations fournies incluent des diagrammes et des explications.
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LA FÉCONDATION FÉCONDATION * et EMPREINTE GÉNOMIQUE PARENTALE Gamétogenèse, cycle menstruel et ovulation ➔ Pr. Serge Nef Fécondation : –transport des spermatozoïdes et de l’ovule dans les trompes ; capacitation –réaction acrosomale (= acrosomique) et traversée de la corona radiata...
LA FÉCONDATION FÉCONDATION * et EMPREINTE GÉNOMIQUE PARENTALE Gamétogenèse, cycle menstruel et ovulation ➔ Pr. Serge Nef Fécondation : –transport des spermatozoïdes et de l’ovule dans les trompes ; capacitation –réaction acrosomale (= acrosomique) et traversée de la corona radiata et la zone pellucide –fusion du spermatozoïde à l’ovule (= rencontre des gamètes : fécondation stricto sensu) –réaction corticale –2è div. méiotique et formation du zygote ; pronoyaux (femelle et mâle) –synthèse d’ADN, fusion des pronoyaux et cytokinèse (embryon à 2 cellules en 24h) Aspects génétiques « non mendéliens » –maladies mitochondriales –empreinte génomique parentale « Le gène et la société » (impact social du progrès de la génétique) * En anglais : fertilization, impregnation ou fecundation ; le mot français « fertilisation » indique l’action de fertiliser, c.-à-d. « rendre fertile »… (par exemple le sol, avec des engrais) Deux lignages cellulaires primordiaux dans l’embryon de 3 semaines : lignée somatique et lignée germinale. La lignée somatique donne les « cellules somatiques », c.-à-d. non reproductives, qui forment le corps (« soma »). La lignée germinale (« germe ») est le point de départ de la génération suivante ; elle est formée par les cellules germinales primordiales (PGCs), qui sont les précurseurs des gamètes (ovocytes et spermatozoïdes). Les PGCs sont diploïdes ; elles deviennent des gamètes (haploïdes) suite à un processus de différenciation cellulaire appelé gamétogenèse (méiose). induction permissive : pendant la 3è semaine du développement quelques cellules provenant de l’épiblaste via l’amnios sont induites par le mésoderme extra-embryonnaire du sac vitellin postérieur (Wnt, BMPs), et deviennent les cellules germinales primordiales. intestin primitif plis neuraux (tête) postérieur (embryonnaire) intestin primitif antérieur cellules germinales primordiales (vert) (à la jonction entre la paroi postérieure du sac vitellin secondaire et l’endoderme de l’intestin primitif postérieur) sac vitellin secondaire (extra-embryonnaire) testicule ovaire mitoses : jusqu’au 4e-5e mois du développement (ovaire) mitoses : commencent après la puberté (testicule) ovogonies (ovaire fœtal) spermatogonies GAMETOGENESE (testicule adulte) (ovaire) GAMETOGENESE (testicule) 1ère SEMAINE du développement cell. germinales primordiales : MEIOSE (testicule adulte) spermatogonie spermatocyte I (ovaire fœtal) ovogonie (16 jours) (2n, 2c ; diploïdes) ovocyte I mitoses : (plusieurs années, -après puberté (testicule) jusqu’à leur -jusqu’au 4e-5e mois du épuisement : ménopause) développement (ovaire) (2n, 4c ; après phase S) 1ère division méiotique : division réductionnelle (séparation de chromosomes homologues) 2 spermatocytes II (testicule) ovocyte II + 1er corpuscule polaire (ovaire) (1n, 2c ; haploïdes; réduction du nombre de chromosomes après séparation des chr. homologues) 24 jours (spermatogenèse) ~40 heures (ovogenèse) - ovulation 2ème division méiotique : division normale (=mitose) PAS de phase S !!! (séparation de chromatides sœurs) (pas de synthèse d’ADN) c-value : quantité d’ADN dans un noyau haploïde ( = « taille » du génome) Spermatides (4) OU ovocyte + 2ème c. polar (pendant fécondation) n : nombre de chromosomes (1n, 1c ; haploïdes; séparation de chromatides sœurs) RAPPEL quelques heures cell. germinales primordiales GAMETOGENESE (méiose) ovogonie (mitoses jusqu’au cell. germinales primordiales 5ème mois fœtal) ovocyte primaire (dans follicule primordial) ~ 74 jours puberté: plusieurs spermatogonie années (mitoses) ovocyte (entre la puberté s. I primaire et la ménopause) spermatocytes s. II ovocyte spermatides sécondaire (avant l’ovulation!) spermatozoïdes (si fécondation!) TESTICULE Tubes séminifères Cellules interstitielles (de Leydig): synthèse de testostérone Paroi du tube séminifère spermatozoïde spermatide spermatocyte II c. de Sertoli (cytoplasme) spermatocyte I c. de Sertoli (noyau) spermatogonie SPERMATOGENESE (cycle: 74 jours) (après puberté) Spermatogonies Mitoses (2n, 2c; diploïdes) Spermatocytes I (2n, 4c; après phase S) 16-20 jours Méiose I Spermatocytes II (1n, 2c; haploïdes; séparation de Méiose II chr. homologues) 24-30 jours Spermatides (1n, 1c; haploïdes; séparation de Spermiogenèse chromatides sœurs) qques heures Spermatozoïdes (1n, 1c) 24 jours c-value: quantité d’ADN dans un noyau haploïde (= « taille » du génome) n: nombre de chromosomes SPERMIOGENESE (24 jours) spermatide spermatozoïde SPERMATOZOIDE tête microscopie à balayage 5μm pièce 5μm intermédiaire 60 μm pièce 45μm principale pièce 5μm terminale OVAIRE OVAIRE (lapine) (coupe histologique à faible grossissement) Ovocytes I follicules primordiaux follicules primaires Ovocyte I follicule secondaire follicule mature antre cumulus oophorus ovocyte II zone pellucide corona radiata zone pellucide ( = « coquille » autour de l’ovocyte) Evolution du follicule (mois avant le début du cycle) début du cycle corps blanc cycle menstruel règles phase proliférative phase sécrétoire règles corps blanc corps jaune (corpus albicans) (corpus luteum) corpus albicans corpus luteum follicules atrétiques peuvent devenir des kystes primary follicle mature vesicular follicle secondary follicle OVULATION Rupture de la paroi du follicule: - action d'enzymes protéolytiques. ovaire humain in situ - sous l'influence de FSH et LH. (laparoscopie) Libération de l'ovule (ovocyte II, avec la zone pellucide) et des cellules folliculaires qui l'entourent, qui forment la corona radiata. Captés par une des trompes. Follicule rupturé: Différenciation en corps jaune. (cellules folliculaires produisent progestérone sous l'influence de LH) NB: œstrogènes pendant la 1ère phase du cycle, plus progestérone pendant la 2ème phase: développement et sécrétion des glandes de l'endomètre utérin. image in situ (laparoscopie) Ovocyte I (division asymétrique ~40h) Ovocyte II Métaphase de la 1ère division méiotique 1er globule polaire 1er globule polaire OVULE ovocyte II (= ovocyte II) zone pellucide metaphase cellules folliculaires (= corona radiata) OVOCYTE II DE SOURIS après ovulation, avec la corona radiata ampoule OVULATION pavillon FÉCONDATION (description en 9 étapes) 1. Transport des spermatozoïdes et capacitation. 2. Transport de l’ovocyte II. 3. Réaction acrosomale, traversée de la corona radiata, et traversée de la zone pellucide. 4. Fusion des membranes de l'ovule et du spermatozoïde. C’est la fécondation stricto sensu. 5. Réaction corticale. 6. Terminaison de la 2ème division méïotique de l'ovocyte. 7. Formation des pronuclei (pronoyaux) mâle et femelle. 8. Synthèse d’ADN. Copulation ( = fusion) des pronuclei. 9. Terminaison «classique» de la division mitotique : cytokinèse. FÉCONDATION le processus complet de la fécondation est encore mal compris 1. Transport des spermatozoïdes dans les voies génitales (utérus + trompes) : Mouvements contractiles de l'utérus. Battements des kinocils de l'épithélium des trompes. Les spermatozoïdes survivent au moins un jour. Les spermatozoïdes fraîchement éjaculés sont incapables de fécondation. « Capacitation » : levée d'une « inhibition », maturation additionnelle, qui se produit dans le tractus reproductif féminin, sous l’effet de la protéine FPP (fertilization promoting peptide) du fluide séminal (produit par la prostate) : Déstabilisation des membranes du spermatozoïde, par perte de cholestérol et certaines glycoprotéines, entraînant une augmentation de la perméabilité au Ca2+ :. acquisition d’une plus grande motilité. facilitation de la réaction acrosomal et de la capacité de liaison du spermatozoïde à l’ovocyte FÉCONDATION 2. Transport de l'ovule (ovocyte II) Avance dans la trompe : battement des cils des cellules de l'épithélium. En général, il est fécondé dans les 12 heures après l'ovulation. In vivo, non fécondé, il meurt en 12-24 heures. La fécondation a lieu dans l'ampoule de la trompe. FÉCONDATION 3. Réaction acrosomique et traversée de la corona radiata Fusion membranaire multifocale entre : la membrane antérieure de l'acrosome et la membrane plasmique du spermatozoïde. Processus d'exocytose : libération d'enzymes hydrolytiques (hyaluronidase et acrosine). L’exocytose (libération enzymatique) commence au contact avec la corona radiata. fusions acrosome enzymes noyau La liaison d'une protéine de la membrane plasmique du spermatozoïde avec un «récepteur aux spermatozoïdes» de la zone pellucide (la protéine ZP3), permet l’exocytose de l’acrosine, qui facilite la perforation de la zone pellucide. Réaction acrosomale (spermatozoïde de rat) La hyaluronidase digère la corona radiata et la zona pellucida CR ZP Corona Radiata Zona Pellucida FÉCONDATION 1er globule 3. Traversée de la corona radiata polaire et la zone pellucide: métaphase II par l'action des enzymes de l'acrosome (hyaluronidase et acrosine). ovocyte II au moment de la fécondation 4. Fusion des membranes de l'ovule pronoyau et du spermatozoïde : dépolarisation de la membrane (Ca2+). Noyau du spermatozoïde et centriole proximal pénètrent dans le cytoplasme de l'ovule. ARN et mitochondries aussi, mais dégénèrent. Ovocyte II fécondé = zygote. FÉCONDATION 3. Traversée de corona radiata/ zone pellucide 4. Fusion des membranes de l'ovule et du spermatozoïde : dépolarisation de la membrane. Cela déclenche la «réaction corticale» et la terminaison de la méiose II 5. réaction corticale POLYSPERMIE (souris) embryon inviable: formation d’une môle hydatiforme FÉCONDATION 5. Réaction corticale : (pour éviter la polyspermie) Le Ca2+ induit la libération du contenu (protéases) des granules corticaux. Entraîne des modifications de la zone pellucide : empêche la fusion de spermatozoïdes supplémentaires arrête le passage de spermatozoïdes déjà engagés dans la zone pellucide. 6. Terminaison de la 2ème division méiotique de l'ovocyte. Formation du pronucleus femelle et du 2ème globule polaire. FÉCONDATION : récapitulation (1) FÉCONDATION : récapitulation (2) le processus complet de la fécondation est encore mal compris Liaison du spermatozoïde et de l’ovocyte AlphaFold (Google DeepMind) -prix Nobel de chimie 2024- L’Intelligence artificielle («AI») aide a comprendre comment le spermatozoïde «colle» à l’ovocyte : AlphaFold avait prédit la formation d’un complexe de 3 protéines des spermatozoïdes (IZUMO 1, SPACA 6 et TMEM 81) avec 2 protéines de la surface des ovocytes (CD9 et JUNO) IZUMO 1, SPACA 6 et TMEM 81 sont conservées chez tous les vertébrés FÉCONDATION 7. Formation du pronucleus (pronoyau) mâle. Décondensation de la chromatine du spermatozoïde. globules polaires pronoyau pronoyau Cellule caractérisée par la présence de 2 pronuclei = ovotide. OVOTIDE ( = ZYGOTE) HUMAIN : embryon au stade d’une seule cellule ZYGOTE, OVOTIDE (souris) Show fertilization movie FÉCONDATION (student consult/symbrio) 8. Copulation des pronuclei ( = fusion des pronoyaux) -Les deux pronuclei migrent l'un vers l'autre. -Synthèse d'ADN dans chaque pronucleus 2x (1C + 1C) = 4C, 2n -Dissolution de la membrane des 2 pronuclei. -Assemblage des chromosomes à l'équateur du fuseau mitotique. 1er GP métaphase 2è division méiotique formation du ZP 2è globule polaire ovocyte II CR fécondation fuseau mitotique métaphase 2éme GP fusion des du premier pronoyaux; clivage formation du fuseau vert: microtubules bleu: chromosomes 9. Terminaison «classique» de division mitotique: cytokinèse. Formation de 2 cellules identiques (chacune 2n, 2c): les blastomères. 1er GP Zone pellucide restes de la corona radiata blastomère 2éme GP EMBRYON À 2 BLASTOMÈRES (env. 24h) Fécondation in vitro (gamètes de souris) Injection intracytoplasmique du spermatozoïde (ICSI) Show ICSI movie (primetech) at 6’45’’ FÉCONDATION Aspects génétiques «non mendéliens» : maladies mitochondriales et empreinte génomique parentale Immédiatement après la fécondation Modification de la zone pellucide (prévient la polyspermie) Fin de la 2ème division méiotique de l'ovule Formation du pronoyau "femelle" Formation du pronoyau "male" globules polaires zone pellucide œuf fécondé zygote Un peu de génétique zygote Selon les lois "classiques" de la génétique (Mendel), les contributions génétiques paternelle et maternelle sont fonctionnellement équivalentes… mais... Un peu de génétique "non classique" Transmission exclusivement maternelle. Les enfants des deux sexes peuvent être affectés… !!?? Les mitochondries (produisent l'énergie des cellules) proviennent exclusivement de l'ovule, et donc de la mère. Les mitochondries contiennent 37 gènes (2 rRNAs, 22 tRNAs, 13 peptides). Certaines maladies mitochondriales (muscles,...) ne sont transmises que par la mère. …pour empêcher la transmission de mutations mitochondriales : transfert de noyaux (2012) « transfert de pronoyau(x) » 1 1 1. FIV avec O.II malade, 2. énucléation pronuclei, 3. transfert dans zygote 1. énucléation de receveur énucléé (avec l’O.II malade, mitochondries normales) 2. transfert dans O.II 2 receveur sain, 2 3. FIV 3 3 “enfant avec le génome Show enucleation de trois parents” (1’30”) and nuclear transfer (3‘40”) movies (primetech) Et encore un peu de génétique... zygote Les contributions génétiques paternelle et maternelle sont-elles vraiment fonctionnellement équivalentes? Expérimentation chez la souris... « transfert de pronoyau » androgénote gynogénote zygote normal « parthénotes » Manipulation expérimentale (embryons de souris) énucléation embryons transférés % se développant + zygote normal 5% (18/348) « parthénotes » uniparentaux + androgénote 0% (0/328) môle hydatiforme + gynogénote 0% (0/339) placenta sous-développé la môle hydatiforme: grossesse rare (3/1000), en général sans embryon, ou embryon atrophié, avec un placenta kystique, se terminant souvent en avortement (~4ème mois), mais qui peut dégénérer en tumeur trophoblastique Les « parthénotes » uniparentaux spontanés La présence de deux génomes paternels induit la formation d’une môle hydatiforme Types d’androgénotes: 1. môle hydatiforme partielle ovocyte fécondé par 2 spermatozoïdes le pronoyau femelle (ou par 1 spermatozoïde diploïde) et les 2 pronoyaux mâles forment un noyau 3n ovocyte fécondé par 2 spermatozoïdes les 2 pronoyaux mâles et le pronoyau femelle est perdu forment un noyau 2n 2. môle hydatiforme complète (= génome maternel absent) ovocyte fécondé par 1 spermatozoïde, le pronoyau mâle se divise mais le pronoyau femelle est perdu et forme un noyau 2n Les « parthénotes » uniparentaux spontanés Types de gynogénotes (2 génomes maternels): of meiosis II sans fécondation (risque de dégénérer en tératome, si non ovulé) (sans fécondation !, donc parthénogenèse) Le genevois Charles Bonnet, illustre préformationniste du 18 è, pionnier de l’étude de la régénération chez l’hydre, fut le découvreur de la parthénogenèse (chez les pucerons). Hydra sp. Dans l'automixie (parthénogenèse méiotique), le zygote (diploïde) est issu de la fusion de deux cellules (pronoyaux) haploïdes, après la 2è division méiotique. L’embryon qui se développe n’a pas le même génotype que la mère (l’embryon est homozygote pour une partie des allèles hétérozygotes de la mère). L'échec du développement des androgénotes et des gynogénotes montre que un développement normal requiert les contributions combinées d'un génome d'origine paternelle et d'un génome d'origine maternelle; les deux génomes ne sont donc pas fonctionnellement équivalents; selon leur origine (paternelle ou maternelle) certains gènes portent une empreinte génomique différente. (un gène « empreinté » est silencé) L'empreinte génomique parentale cours de la Dre Christelle Borel L'empreinte génomique parentale modification « épigénétique » du gène : l’activité d’un gène dépend de l’état de méthylation de son promoteur (1) : méthylation du promoteur = inactivation du gène ( les promoteurs contiennent des séquences « GC-rich », riches en nucléosides cytidine ) MBDs sont méthyl-CpG-Binding, se liant spécifiquement à l’ADN méthylé, bloquant ainsi la transcription au niveau des promoteurs. TETs sont DNA déméthylases, nécessaires pour embryogenèse, gamétogenèse, apprentissage, mémoire… L’activité d’un gène dépend : 1) de l’état de méthylation de son promoteur (au niveau des cytosines)… …et 2) de l’état de méthylation / acétylation des histones (Lys, Arg) nucléosome (octamère d’histones) histones méthylées = chromatine condensée (hétérochromatine) gènes inactifs histones acétylées = chromatine relâchée (euchromatine) gènes transcrits L’activité d’un gène dépend de l’état de méthylation de son promoteur… …et de l’état de méthylation des histones H3 et H4 (inhibition de transcription), et d’acétylation des histones H2, H3, H4 (activation de transcription). Histone Histone (Lysine) Demethylases Methyltransferases “eraser” “writer” (HMTs) CH3 DNA Methyltransferases H4 H3 (DNMTs) “writer” CH3 H2A H2B DNA Demethylases Histone Ac (TETs) “eraser” Acetyltransferases “writer” (HATs) Histone Deacetylases (HDACs) “eraser” inhibiteurs de transcription activateurs de transcription RAPPEL Expression des gènes et différenciation cellulaire L’activité (= l’expression) génique est contrôlée par : 1. Le contrôle épigénétique de la transcription par : i) méthylation de l’ADN (c.-à-d. des cytosines) et ii) modification des protéines liées à l’ADN : les histones (méthylation, acétylation, etc. des lysines, etc.), ce qui change la conformation de la chromatine. 2. Le contrôle de la stabilité et la traduction des mRNAs (lncRNAs, microRNAs…). 3. Les modifications (processing) post-traductionnelles des protéines. L'empreinte génomique parentale modification « épigénétique » du gène: ➔ Le profil de méthylation d’une cellule est héritable : ➔ il est transmis aux cellules descendantes Changements dynamiques de méthylation de l’ADN pendant le développement et au cours de la vie : (Sperm) (Oocyte) (Morula) (gametogenesis) (dans les crêtes génitales) L’empreinte génomique parentale est établie pendant la gamétogenèse Les gamètes sont transcriptionnellement inactifs: leur ADN est fortement méthylé Deux types de DNA methyltransférases (DNMTs) (gamétogenèse, maintien de la méthylation blastocyste) après réplication (cellules somatiques proliférantes) maintien de la méthylation après réplication cellulaire L’empreinte génomique parentale est établie pendant la gamétogenèse Les gamètes sont transcriptionnellement inactifs: leur ADN est fortement méthylé Activation de l'expression du génome de l’embryon: stade 4 cellules (stade 2 cellules chez la souris); l’ADN est majoritairement déméthylé PGCs gamètes (en migration) (dans les crêtes génitales) L'empreinte génomique parentale et les pathologies humaines. Zygotes diploïdes (parthénotes uniparentaux) 2 génomes paternels : môle hydatiforme complète 2 génomes maternels : tératomes ovariens. Zygotes triploïdes 2 génomes pat. + 1 mat. : gros placenta kystique 2 génomes mat. + 1 pat. : placenta sous-développé. Disomies uniparentales (les 2 chrom. d’une paire proviennent d’un seul des parents). Délétions ou duplications de parties de chromosomes délétion chr. 15 q12 paternel : Syndrome de Prader-Willi délétion chr. 15 q12 maternel : Syndrome d'Angelman MICRODELETION q12 du chromosome 15 (7 gènes) maternel paternel Syndrome de Syndrome d'Angelman Prader-Willi ou DISOMIE UNIPARENTALE (partielle ou complète) du chr. 15 Aspects génétiques «non-mendéliens» de la fécondation (résumé) Les mitochondries, qui contiennent des gènes, proviennent exclusivement de l'ovocyte. Il existe donc des maladies génétiques à transmission maternelle. La contribution combinée d'un génome d'origine paternelle (pronucleus mâle) et d'un génome d'origine maternelle (pronucleus femelle) est indispensable au développement normal. Une «empreinte parentale» différente de certains gènes fait qu'ils sont exprimés de manière différente selon qu'ils ont été transmis par le père ou par la mère. Épigénétique (résumé) Ensemble des modifications stables, transmissibles (héritables) et réversibles de l’expression des gènes, qui n’affectent pas la séquence nucléotidique (ce ne sont pas des mutations). modifications de: i) protéines liées à l’ADN : histones (méthylation, acétylation, etc. des lysines, etc.), ce qui change la conformation de la chromatine ii) l’A DN (méthylation des cytosines), ou iii) les ARNs non codants (microRNAs) Dans les trois cas, il y a altération de l’expression génique (transcription et/ou traduction). L'empreinte génomique parentale (résumé) Phénomène épigénétique (= variation héritable de l'expression de certains gènes, selon le parent qui les a transmis, sans différence dans leur séquence). La plupart des gènes empreintés sont situés dans des clusters qui sont régulées par des ARN longs non codants (lncRNA). Les mécanismes sont encore mal compris. Pour distinguer les allèles parentaux, les gènes empreintés sont marqués épigénétiquement dans les gamètes : ovocytes et spermatozoïdes portent des chromosomes empreintés (“empreintes de première génération”). L'expression génique empreintée est ensuite conférée par l'intermédiaire de lncRNAs et de modifications d'histones. Concerne env. 100 gènes (≈ 0.5% des gènes; 150 chez souris) ; la plupart sont des facteurs régulant la croissance embryonnaire et néonatale. Ainsi, l'empreinte génomique a évolué pour jouer un rôle spécifique dans la reproduction des mammifères. "Interdit" la polyspermie et la parthénogenèse (= développement embryonnaire sans fécondation, c.-à-d. de « parthénotes » gynogénotes, uniparentaux). Est impliquée dans certaines maladies, notamment dans certains cancers. L'empreinte génomique parentale Justifie l'existence des mâles...! …mais… ! on peut générer des souris par parthénogenèse (gynogénotes) juste en effaçant l’empreinte maternelle d’un seul gène : IGF2 (c.-à-d. en activant l’expression d’un allèle d’Igf2 dans un embryon gynogénote) « Le gène et la société » Impact social du progrès de la génétique moléculaire du développement Le Futur / Le Présent: Génomique, Protéomique, Epigénomique, Métabolomique… - Génomique : Analyse des génomes (ensemble du matériel génétique d’une espèce) par des méthodes globales et une assistance bio-informatique - Transcriptomique … - Epigénomique : Analyse des épigénomes (épigénome : ensemble des modifications transmissibles et réversibles de l’expression des gènes n’impliquant pas des modifications des séquences nucléotidiques) - Protéomique : Analyse des protéomes (protéome : ensemble des protéines présentes dans une cellule) - Métabolomique … - Lipidomique … ➔ médecine personnalisée (« de précision ») ; médecine prédictive Impact social *Analyse globale de paramètres Diagnostique ➔➔ traitement « à la carte » Médecine personnalisée (ou “de précision”) Médecine prédictive Médecine sélective ? Impact social *Mais encore…. *Alimentation personnalisée *Alimentation adaptée *Contrôle de qualité *Névrose “alicamenteuse” ? *Marketing “génomique” ? Impact social Technologies génétiques (fécondation in vitro, clonage, la reprogrammation de cellules somatiques différenciées…) …ou le danger de l’eugénisme *Diagnostique pré-implantatoire On élimine les embryons malades, on choisit le sexe et… ‘choix’ des embryons …sélection d’autres caractères aussi? L’illusion naïve de reproduire *Clonage reproductif «à l’identique» (!!!), de «faire revivre…» *Transgenèse, modification On modifie le patrimoine génétique dans l’espoir de «l’améliorer…» des caractères (marketing agroalimentaire ?) *Reprogrammation cellulaire : Création de banques personnelles de cellules et d’organes (autogreffe)... cellules-souches (iPS) vers une médecine «pour les riches» ?